Dans son message de Noël, le roi d'Espagne a choisi d'entretenir ses sujets des avantages de la constitution de 1978 qui fédère les Espagnes dans le respect des particularismes provinciaux. On comprend bien que la fréquence porteuse de son intervention est le deal passé entre Pedro Sanchez et l'indépendantiste catalan Carles Puigdemont afin que les Cortès de Madrid maintiennent le premier à la présidence du conseil des ministres. Ce texte peut être considéré comme un cours constitutionnel sur un régime décentralisateur tel que le projet royaliste français le promeut. Il y a beaucoup de choses à y prendre. Ce discours n'est pas un oral de Sciences-Po comme nous y sommes habitués en France. Ils n'y ont pas mis l'Ukraine, Gaza, la COP28, les Houthis et le volcan d'Islande. Non, le roi trace son sillon, parfaitement droit, et arrivé au bout du champ, il retourne la charrue et laboure en revenant. Le voici donc in extenso, et les hispanisants se feront un plaisir d'en écouter le prononcé par don Felipe lui-même dans la vidéo ci-dessous :
« Comme à chaque réveillon de la Nativité, j'ai l'occasion de vous souhaiter un Joyeux Noël et de me joindre à ma famille pour vous adresser nos meilleurs vœux. C'est une tradition que je suis heureux de maintenir et qui me permet également d'approcher de vos foyers avec des réflexions sur notre présent et sur les défis auxquels nous sommes confrontés en tant que pays.
« Les difficultés économiques et sociales qui affectent la vie quotidienne de nombreux Espagnols sont une préoccupation pour tous. Une préoccupation exprimée, notamment en ce qui concerne l'emploi, la santé, la qualité de l'éducation et le prix des services de base. Bien sûr aussi, la violence inacceptable à l'égard des femmes ou, dans le cas des jeunes, l'accès au logement. Il y a donc beaucoup de questions spécifiques que j'aurais voulu aborder avec vous aujourd'hui, même si ce soir je préfère me concentrer sur d'autres questions qui ont également beaucoup à voir avec le développement de notre vie collective. C'est à la Constitution et à l'Espagne auxquelles je voudrais me référer.
« Cette année, notre Constitution a atteint l'âge de quarante-cinq ans. Au cours de ces années de vie démocratique, la Constitution à laquelle la princesse des Asturies a prêté serment le 31 octobre, a été présente dans nos vies de manière ininterrompue. Et c'est sans aucun doute le meilleur exemple de l'union des Espagnols et de leur vie en commun. Nous ne pouvons pas oublier que l'un de nos grands atouts en démocratie est précisément cette convivialité fondée sur des sentiments partagés et sur la recherche ensemble du bien-être et de la prospérité de tous. En octobre dernier dans les Asturies, j'ai souligné - et je le crois ainsi - que c'était avec l'union, avec l'effort collectif et les attitudes solidaires que les grands chantiers se construisaient, ceux qui transcendent les gens, qui durent et se pérennisent. C'est ainsi qu'un pays progresse.
« Bien sûr en Espagne, tout citoyen a le droit de penser, de s'exprimer et de défendre ses idées en liberté et dans le respect d'autrui. Mais la démocratie exige aussi un large consensus de base sur les principes que nous partageons et qui nous unissent depuis plusieurs générations. Et cette union qui a de profondes racines historiques et culturelles, doit reposer avant tout sur les valeurs qui régissent toute vie démocratique en commun : la liberté, la justice, l'égalité, le pluralisme politique. Telles sont les valeurs qui nous rapprochent, qui donnent de la force et de la permanence à un système démocratique comme le nôtre. Et donc elles définissent et établissent notre Constitution qui a été le plus grand succès politique de notre histoire récente. Elle a été le point culminant d'un processus qui a mérité l'admiration et une reconnaissance internationales extraordinaires. Grâce à elle, l'Espagne a réussi à construire et à consolider une démocratie pleine, ouverte et inclusive, un État de droit social et démocratique qui a assuré notre vivre ensemble et nous a permis de surmonter diverses crises graves ces dernières années. Telle est l'évidente réalité de notre récente histoire constitutionnelle.
« Grâce à la Constitution, nous avons réussi à surmonter les divisions qui ont été à l'origine de nombreuses erreurs dans notre histoire ; elles ont ouvert des plaies, des fractures affectives et éloigné les personnes. Surmonter ces divisions a donc été notre principal succès il y a près de cinq décennies. Par conséquent, empêcher que le germe de la discorde ne s'installe entre nous est un devoir moral qui nous oblige tous. Parce que nous ne pouvons pas nous le permettre.
« Et il y a une autre dimension de la Constitution que pour le moins nous ne regardons pas assez et qui est certainement aussi très importante : celle qui nous permet de garantir notre modèle de vie, notre mode de vie et notre compréhension de la vie. S'exprimer librement, obtenir une éducation, avoir un emploi ou se protéger de la maladie est certainement essentiel dans notre vie quotidienne. C'est aussi, l'accès à un foyer, la formation d'une famille, pouvoir compter sur une aide sociale ou une retraite décente... Tous ces faits quotidiens - et bien d'autres - sont ceux que la Constitution défend, garantit et protège.
« C'est pourquoi je voudrais justifier la Constitution non seulement en tant que valeur démocratique au présent et dans l'avenir, mais aussi en tant qu'instrument et garantie indispensables pour que la vie des Espagnols puisse continuer à fonctionner en confiance, dans la stabilité et avec des certitudes. Afin que nous puissions jouir librement d'une vie dans laquelle chacun - en sa situation propre - peut raisonnablement être satisfait dans ses attentes légitimes, ses ambitions, ses projets et ses besoins. Mais il est clair que pour que la Constitution développe pleinement sa mission, nous devons non seulement la respecter, mais encore préserver son identité qui la définit, c'est-à-dire, sa raison d'être tel un pacte collectif de tous entre tous dans un but commun. Enfin, nous devons préserver son intégrité en tant que lieu de reconnaissance mutuelle, d'acceptation et de rencontre approuvée par tous les Espagnols, en tant que détenteurs légitimes de la souveraineté nationale.
« Par conséquent, sans respect de la Constitution il n'y a pas de démocratie ou de vivre ensemble possibles ; il n'y a pas de liberté mais de la contrainte ; il n'y a pas de loi mais l'arbitraire. En dehors de la Constitution, il n'y a pas d'Espagne en paix et en liberté. A côté de la Constitution, l'Espagne !
« Les Espagnols ont emprunté une nouvelle voie il y a près d'un demi-siècle ; nous l'avons fait ensemble, démocratiquement, dans le cadre d'un projet commun. Nous avons adopté une vision commune de l'Espagne, qui reconnaît le droit de chacun de se sentir et d'être respecté dans sa personnalité et dans sa propre culture, avec ses langues, ses traditions et ses institutions. Et aujourd'hui, l'Espagne est une société forte, qui a souvent prouvé les valeurs qui donnent un sens à notre communauté politique :
« Nous avons été solidaires avec ceux qui ont souffert de l'adversité ;
nous avons eu un comportement civique exemplaire pour surmonter la COVID ;
nous avons fait preuve de courage, de dignité et de principes face au terrorisme ;
et nous avons exprimé et - surtout - défendu nos valeurs constitutionnelles lorsqu'elles ont été remises en question ou qu'elles ont été mises en péril.
Et tout cela, nous l'avons également fait ensemble et conformément au cadre constitutionnel, décidé par tous les Espagnols.
« La raison ultime de nos succès et de nos progrès dans l'histoire récente a été précisément l'unité de notre pays, fondée sur nos valeurs démocratiques et notre cohésion, sur les liens solides de l'État et des Communautés autonomes, sur la solidarité entre tous... Mais toujours dans notre ouverture au monde extérieur avec une vocation profondément ibéro-américaine et européenne. L'Espagne a présidé le Conseil de l'Union européenne pour le dernier semestre, et l'unité de l'Europe a été renforcée.
« Je ne doute pas que l'unité sera également la clef pour que nous puissions faire face avec succès aux défis graves et complexes du futur auquel l'Espagne est confrontée aujourd'hui. Pour faire face à l'avenir, toutes les institutions de l'État ont le devoir de nous conduire avec la plus grande responsabilité et de toujours rechercher les intérêts généraux de tous les Espagnols fidèles à la Constitution. Chaque institution, à commencer par le Roi, doit être placée à l'endoit que la Constitution lui désigne, exercer les fonctions qui lui sont confiées et remplir les obligations et les devoirs auxquelles la Constitution l'assigne. Nous devons également respecter les autres institutions dans l'exercice de leurs propres compétences et contribuer à leur renforcement et à leur prestige. Enfin, nous devons toujours garantir la bonne réputation, la dignité et le respect de notre pays.
« Tout au long de son histoire, pendant des siècles, l'Espagne a eu la responsabilité d'influencer le cours de l'humanité. Comme elle a également traversé des périodes de tragédie, de silence, d'isolement et de douleur. Mais le peuple espagnol les a toujours surmontées ; il a réussi à les surmonter en sachant comment choisir son chemin avec force et dans l'orgueil des peuples qui savent qui ils veulent être. Nous devrions prendre davantage conscience du grand pays dont nous disposons, le ressentir davantage et en prendre soin avant tout. Nous pouvons ainsi mieux nous acquitter de l'obligation dont j'ai parlé il y a quelques jours aux Cortès : garantir aux jeunes générations l'héritage d'une Espagne unie et cohésive avec une volonté de compréhension mutuelle, et solide dans ses convictions démocratiques, civiques et morales ; l'héritage d'une Espagne respectée, notre chère nation, dans laquelle elles peuvent continuer à développer librement leur vie, en toute sécurité dans un environnement de stabilité et de confiance.
« L'Espagne passera à autre chose. Avec détermination, avec espoir, nous le ferons ensemble ; conscients de notre réalité historique et présente, de notre vérité en tant que nation. Sur cette voie, il y aura toujours la Couronne; non seulement parce que c'est mon devoir en tant que Roi, mais parce que c'est aussi ma conviction.
« Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps cette nuit, et avec la Reine, la Princesse Léonor et l'Infante Sofia, nous vous souhaitons un heureux réveillon, avec une pensée très spéciale pour ceux qui en ce moment, avec dévouement et abnégation, veillent à la sécurité de tous et au fonctionnement des services publics.
« À tous, Joyeux Noel, Eguberri on, Bon Nadal et Boas festas. Très bonne nuit et que 2024 soit heureuse et prospère. »
« Les difficultés économiques et sociales qui affectent la vie quotidienne de nombreux Espagnols sont une préoccupation pour tous. Une préoccupation exprimée, notamment en ce qui concerne l'emploi, la santé, la qualité de l'éducation et le prix des services de base. Bien sûr aussi, la violence inacceptable à l'égard des femmes ou, dans le cas des jeunes, l'accès au logement. Il y a donc beaucoup de questions spécifiques que j'aurais voulu aborder avec vous aujourd'hui, même si ce soir je préfère me concentrer sur d'autres questions qui ont également beaucoup à voir avec le développement de notre vie collective. C'est à la Constitution et à l'Espagne auxquelles je voudrais me référer.
« Cette année, notre Constitution a atteint l'âge de quarante-cinq ans. Au cours de ces années de vie démocratique, la Constitution à laquelle la princesse des Asturies a prêté serment le 31 octobre, a été présente dans nos vies de manière ininterrompue. Et c'est sans aucun doute le meilleur exemple de l'union des Espagnols et de leur vie en commun. Nous ne pouvons pas oublier que l'un de nos grands atouts en démocratie est précisément cette convivialité fondée sur des sentiments partagés et sur la recherche ensemble du bien-être et de la prospérité de tous. En octobre dernier dans les Asturies, j'ai souligné - et je le crois ainsi - que c'était avec l'union, avec l'effort collectif et les attitudes solidaires que les grands chantiers se construisaient, ceux qui transcendent les gens, qui durent et se pérennisent. C'est ainsi qu'un pays progresse.
« Bien sûr en Espagne, tout citoyen a le droit de penser, de s'exprimer et de défendre ses idées en liberté et dans le respect d'autrui. Mais la démocratie exige aussi un large consensus de base sur les principes que nous partageons et qui nous unissent depuis plusieurs générations. Et cette union qui a de profondes racines historiques et culturelles, doit reposer avant tout sur les valeurs qui régissent toute vie démocratique en commun : la liberté, la justice, l'égalité, le pluralisme politique. Telles sont les valeurs qui nous rapprochent, qui donnent de la force et de la permanence à un système démocratique comme le nôtre. Et donc elles définissent et établissent notre Constitution qui a été le plus grand succès politique de notre histoire récente. Elle a été le point culminant d'un processus qui a mérité l'admiration et une reconnaissance internationales extraordinaires. Grâce à elle, l'Espagne a réussi à construire et à consolider une démocratie pleine, ouverte et inclusive, un État de droit social et démocratique qui a assuré notre vivre ensemble et nous a permis de surmonter diverses crises graves ces dernières années. Telle est l'évidente réalité de notre récente histoire constitutionnelle.
« Grâce à la Constitution, nous avons réussi à surmonter les divisions qui ont été à l'origine de nombreuses erreurs dans notre histoire ; elles ont ouvert des plaies, des fractures affectives et éloigné les personnes. Surmonter ces divisions a donc été notre principal succès il y a près de cinq décennies. Par conséquent, empêcher que le germe de la discorde ne s'installe entre nous est un devoir moral qui nous oblige tous. Parce que nous ne pouvons pas nous le permettre.
« Et il y a une autre dimension de la Constitution que pour le moins nous ne regardons pas assez et qui est certainement aussi très importante : celle qui nous permet de garantir notre modèle de vie, notre mode de vie et notre compréhension de la vie. S'exprimer librement, obtenir une éducation, avoir un emploi ou se protéger de la maladie est certainement essentiel dans notre vie quotidienne. C'est aussi, l'accès à un foyer, la formation d'une famille, pouvoir compter sur une aide sociale ou une retraite décente... Tous ces faits quotidiens - et bien d'autres - sont ceux que la Constitution défend, garantit et protège.
« C'est pourquoi je voudrais justifier la Constitution non seulement en tant que valeur démocratique au présent et dans l'avenir, mais aussi en tant qu'instrument et garantie indispensables pour que la vie des Espagnols puisse continuer à fonctionner en confiance, dans la stabilité et avec des certitudes. Afin que nous puissions jouir librement d'une vie dans laquelle chacun - en sa situation propre - peut raisonnablement être satisfait dans ses attentes légitimes, ses ambitions, ses projets et ses besoins. Mais il est clair que pour que la Constitution développe pleinement sa mission, nous devons non seulement la respecter, mais encore préserver son identité qui la définit, c'est-à-dire, sa raison d'être tel un pacte collectif de tous entre tous dans un but commun. Enfin, nous devons préserver son intégrité en tant que lieu de reconnaissance mutuelle, d'acceptation et de rencontre approuvée par tous les Espagnols, en tant que détenteurs légitimes de la souveraineté nationale.
« Par conséquent, sans respect de la Constitution il n'y a pas de démocratie ou de vivre ensemble possibles ; il n'y a pas de liberté mais de la contrainte ; il n'y a pas de loi mais l'arbitraire. En dehors de la Constitution, il n'y a pas d'Espagne en paix et en liberté. A côté de la Constitution, l'Espagne !
« Les Espagnols ont emprunté une nouvelle voie il y a près d'un demi-siècle ; nous l'avons fait ensemble, démocratiquement, dans le cadre d'un projet commun. Nous avons adopté une vision commune de l'Espagne, qui reconnaît le droit de chacun de se sentir et d'être respecté dans sa personnalité et dans sa propre culture, avec ses langues, ses traditions et ses institutions. Et aujourd'hui, l'Espagne est une société forte, qui a souvent prouvé les valeurs qui donnent un sens à notre communauté politique :
« Nous avons été solidaires avec ceux qui ont souffert de l'adversité ;
nous avons eu un comportement civique exemplaire pour surmonter la COVID ;
nous avons fait preuve de courage, de dignité et de principes face au terrorisme ;
et nous avons exprimé et - surtout - défendu nos valeurs constitutionnelles lorsqu'elles ont été remises en question ou qu'elles ont été mises en péril.
Et tout cela, nous l'avons également fait ensemble et conformément au cadre constitutionnel, décidé par tous les Espagnols.
« La raison ultime de nos succès et de nos progrès dans l'histoire récente a été précisément l'unité de notre pays, fondée sur nos valeurs démocratiques et notre cohésion, sur les liens solides de l'État et des Communautés autonomes, sur la solidarité entre tous... Mais toujours dans notre ouverture au monde extérieur avec une vocation profondément ibéro-américaine et européenne. L'Espagne a présidé le Conseil de l'Union européenne pour le dernier semestre, et l'unité de l'Europe a été renforcée.
« Je ne doute pas que l'unité sera également la clef pour que nous puissions faire face avec succès aux défis graves et complexes du futur auquel l'Espagne est confrontée aujourd'hui. Pour faire face à l'avenir, toutes les institutions de l'État ont le devoir de nous conduire avec la plus grande responsabilité et de toujours rechercher les intérêts généraux de tous les Espagnols fidèles à la Constitution. Chaque institution, à commencer par le Roi, doit être placée à l'endoit que la Constitution lui désigne, exercer les fonctions qui lui sont confiées et remplir les obligations et les devoirs auxquelles la Constitution l'assigne. Nous devons également respecter les autres institutions dans l'exercice de leurs propres compétences et contribuer à leur renforcement et à leur prestige. Enfin, nous devons toujours garantir la bonne réputation, la dignité et le respect de notre pays.
« Tout au long de son histoire, pendant des siècles, l'Espagne a eu la responsabilité d'influencer le cours de l'humanité. Comme elle a également traversé des périodes de tragédie, de silence, d'isolement et de douleur. Mais le peuple espagnol les a toujours surmontées ; il a réussi à les surmonter en sachant comment choisir son chemin avec force et dans l'orgueil des peuples qui savent qui ils veulent être. Nous devrions prendre davantage conscience du grand pays dont nous disposons, le ressentir davantage et en prendre soin avant tout. Nous pouvons ainsi mieux nous acquitter de l'obligation dont j'ai parlé il y a quelques jours aux Cortès : garantir aux jeunes générations l'héritage d'une Espagne unie et cohésive avec une volonté de compréhension mutuelle, et solide dans ses convictions démocratiques, civiques et morales ; l'héritage d'une Espagne respectée, notre chère nation, dans laquelle elles peuvent continuer à développer librement leur vie, en toute sécurité dans un environnement de stabilité et de confiance.
« L'Espagne passera à autre chose. Avec détermination, avec espoir, nous le ferons ensemble ; conscients de notre réalité historique et présente, de notre vérité en tant que nation. Sur cette voie, il y aura toujours la Couronne; non seulement parce que c'est mon devoir en tant que Roi, mais parce que c'est aussi ma conviction.
« Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps cette nuit, et avec la Reine, la Princesse Léonor et l'Infante Sofia, nous vous souhaitons un heureux réveillon, avec une pensée très spéciale pour ceux qui en ce moment, avec dévouement et abnégation, veillent à la sécurité de tous et au fonctionnement des services publics.
« À tous, Joyeux Noel, Eguberri on, Bon Nadal et Boas festas. Très bonne nuit et que 2024 soit heureuse et prospère. »
(traduction R.A.)
(Bloc-texte du communiqué original de la Casa Real)
Como cada Nochebuena, tengo la oportunidad de felicitaros la Navidad y de transmitiros, junto a mi familia, nuestros mejores deseos. Es una tradición que me agrada mantener y que también me permite hacer llegar a vuestros hogares algunas reflexiones sobre nuestro presente y sobre los retos que se nos plantean como país. Las dificultades económicas y sociales que afectan a la vida diaria de muchos españoles son una preocupación para todos. Una preocupación que se manifiesta, especialmente, en relación con el empleo, la sanidad, la calidad de la educación, el precio de los servicios básicos. Desde luego también con la inaceptable violencia contra la mujer o, en el caso de los jóvenes, con el acceso a la vivienda. Así pues, son muchas las cuestiones concretas que me gustaría abordar con vosotros hoy, si bien esta noche quiero centrarme en otras que también tienen mucho que ver con el desarrollo de nuestra vida colectiva. Es a la Constitución y a España a lo que me quiero referir. Este año, nuestra Constitución ha cumplido 45 años. Durante estos años de vida democrática, la Constitución, que la Princesa de Asturias juró el pasado 31 de octubre, ha estado presente ininterrumpidamente en nuestras vidas. Y es, sin duda, el mejor ejemplo de la unión y convivencia entre españoles. No podemos olvidar que uno de nuestros grandes activos en democracia es, precisamente, esa convivencia basada en sentimientos compartidos y en la búsqueda común del bienestar y la prosperidad de todos. En Asturias en octubre pasado, señalé -y así lo creo-, que es con la unión, con el esfuerzo colectivo y con las actitudes solidarias como se construyen las grandes obras, las que trascienden a las personas, las que duran y permanecen en el tiempo. Es así como un país progresa. Naturalmente, en España todo ciudadano tiene derecho a pensar, a expresarse y defender sus ideas con libertad y respeto a los demás. Pero la democracia también requiere unos consensos básicos y amplios sobre los principios que hemos compartido y que nos unen desde hace varias generaciones. Y esa unión, que tiene profundas raíces históricas y culturales, debe descansar sobre todo en los valores que rigen toda convivencia democrática: la libertad, la justicia, la igualdad, el pluralismo político. Esos son los valores que nos cohesionan, que le dan fortaleza y permanencia a un sistema democrático como el nuestro. Y así los define y establece nuestra Constitución, que ha sido el mayor éxito político de nuestra reciente historia, y que supuso la culminación de un proceso que mereció una admiración y un reconocimiento internacional extraordinarios. Gracias a ella, España consiguió construir y consolidar una democracia plena, abierta e integradora, un Estado Social y Democrático de Derecho, que ha asegurado nuestra convivencia y que nos ha permitido superar diversas y graves crisis en los últimos años. Esa es la evidente realidad de nuestra historia reciente institucional. Gracias a la Constitución conseguimos superar la división, que ha sido la causa de muchos errores en nuestra historia; que abrió heridas, fracturó afectos y distanció a las personas. Superar esa división, por tanto, fue nuestro principal acierto hace ya casi 5 décadas. Por eso, evitar que nunca el germen de la discordia se instale entre nosotros es un deber moral que tenemos todos. Porque no nos lo podemos permitir. Y hay otra dimensión de la Constitución en la que a menudo no reparamos, y que sin duda es también muy importante: La que nos permite asegurar nuestro modelo de vida, nuestra forma de vivir y de entender la vida. Expresarse libremente, recibir una educación, tener un empleo, o protegerse de la enfermedad, es sin duda clave en nuestro día a día. También lo es, acceder a una vivienda, formar una familia, contar con ayuda social o disponer de un retiro digno... Todos esos hechos diarios -y muchos más- son los que la Constitución ampara, garantiza y protege. Por ello, quiero reivindicar la Constitución no solo como valor democrático de presente y de futuro, sino también como instrumento y garantía imprescindible para que la vida de los españoles pueda seguir discurriendo con confianza, con estabilidad, con certidumbre. Para que podamos disfrutar libremente de una vida en la que cada uno -con sus circunstancias- pueda ver razonablemente satisfechas sus legítimas expectativas, sus ambiciones, proyectos y necesidades. Pero es evidente que para que la Constitución desarrolle plenamente su cometido no solo se requiere que la respetemos, sino también que conservemos su identidad, lo que la define, lo que significa; su razón de ser como pacto colectivo de todos y entre todos para un propósito compartido. Y, finalmente, exige que preservemos su integridad como lugar de reconocimiento mutuo, de aceptación y encuentro aprobado por todos los españoles, como legítimos titulares que son de la soberanía nacional. Por tanto, fuera del respeto a la Constitución no hay democracia ni convivencia posibles; no hay libertades sino imposición; no hay ley, sino arbitrariedad. Fuera de la Constitución no hay una España en paz y libertad. Y junto a la Constitución, España. Los españoles iniciamos hace ya casi medio siglo un nuevo camino; lo hicimos juntos, democráticamente, en un proyecto común. Aprobamos una visión compartida de España que reconoce el derecho de todos a sentirse y a ser respetados en su propia personalidad y en su cultura; con sus lenguas, tradiciones e instituciones. Y hoy, España es una sociedad fuerte, que ha demostrado muchas veces los valores que forjan nuestro sentido como comunidad política: Hemos sido solidarios con quienes han sufrido la adversidad; Hemos tenido un comportamiento cívico ejemplar en la superación de la COVID; Hemos demostrado coraje, dignidad y principios frente al terrorismo; Y hemos expresado y -sobre todo- defendido nuestros valores constitucionales cuando estos han estado en cuestión o se han puesto en riesgo. Y todo ello, también lo hemos hecho juntos y de acuerdo con el marco constitucional, decidido por todos los españoles. La razón última de nuestros éxitos y progresos en la historia reciente ha sido precisamente la unidad de nuestro país, basada en nuestros valores democráticos y en la cohesión, en los vínculos sólidos del Estado con nuestras Comunidades Autónomas y en la solidaridad entre todas ellas... Basada también en nuestra apertura al exterior con una profunda vocación iberoamericana y europea. Precisamente, España ha presidido el Consejo de la UE durante el último semestre, en el que se ha reforzado la unidad de Europa. No tengo duda de que la unidad, será también la clave para que podamos afrontar con éxito los serios y complejos retos de futuro a los que España se enfrenta hoy. Para abordar ese futuro, todas las instituciones del Estado tenemos el deber de conducirnos con la mayor responsabilidad y procurar siempre los intereses generales de todos los españoles con lealtad a la Constitución. Cada institución, comenzando por el Rey, debe situarse en el lugar que constitucionalmente le corresponde, ejercer las funciones que le estén atribuidas y cumplir con las obligaciones y deberes que la Constitución le señala. Debemos respetar también a las demás instituciones en el ejercicio de sus propias competencias y contribuir mutuamente a su fortalecimiento y a su prestigio. Y finalmente debemos velar siempre por el buen nombre, la dignidad y el respeto a nuestro país. España ha tenido a lo largo de su historia, durante siglos, la responsabilidad de influir en el rumbo de la Humanidad. Como también ha atravesado períodos de tragedia, silencio, aislamiento y dolor. Pero el pueblo español los ha superado siempre; ha conseguido sobreponerse, sabiendo elegir su camino con fortaleza y con el orgullo de los pueblos que son y quieren ser. Deberíamos tomar mayor conciencia del gran país que tenemos, para así sentirlo más y cuidarlo entre todos. Así podremos cumplir mejor con la obligación de la que hablé hace unas semanas en las Cortes: la de garantizar a las jóvenes generaciones el legado de una España unida, cohesionada, con voluntad de entendimiento, y sólida en sus convicciones democráticas, cívicas y morales; el legado de una España respetada, de una Nación querida, en la que puedan continuar desarrollando sus vidas de manera libre, de manera segura en un entorno de estabilidad y confianza. España seguirá adelante. Con determinación, con esperanza, lo haremos juntos; conscientes de nuestra realidad histórica y actual, de nuestra verdad como Nación. En ese camino estará siempre la Corona; no solo porque es mi deber como Rey, sino también porque es mi convicción. Gracias por vuestro tiempo en esta noche y junto a la Reina, la Princesa Leonor y la Infanta Sofía os deseamos una feliz Nochebuena, con un recuerdo muy especial para quienes, en este momento, con dedicación y entrega, velan por la seguridad de todos, y por el funcionamiento de los servicios públicos. A todos, Feliz Navidad, Eguberri on, Bon Nadal y Boas festas. Muy buenas noches; y Feliz y próspero año 2024.
Como cada Nochebuena, tengo la oportunidad de felicitaros la Navidad y de transmitiros, junto a mi familia, nuestros mejores deseos. Es una tradición que me agrada mantener y que también me permite hacer llegar a vuestros hogares algunas reflexiones sobre nuestro presente y sobre los retos que se nos plantean como país. Las dificultades económicas y sociales que afectan a la vida diaria de muchos españoles son una preocupación para todos. Una preocupación que se manifiesta, especialmente, en relación con el empleo, la sanidad, la calidad de la educación, el precio de los servicios básicos. Desde luego también con la inaceptable violencia contra la mujer o, en el caso de los jóvenes, con el acceso a la vivienda. Así pues, son muchas las cuestiones concretas que me gustaría abordar con vosotros hoy, si bien esta noche quiero centrarme en otras que también tienen mucho que ver con el desarrollo de nuestra vida colectiva. Es a la Constitución y a España a lo que me quiero referir. Este año, nuestra Constitución ha cumplido 45 años. Durante estos años de vida democrática, la Constitución, que la Princesa de Asturias juró el pasado 31 de octubre, ha estado presente ininterrumpidamente en nuestras vidas. Y es, sin duda, el mejor ejemplo de la unión y convivencia entre españoles. No podemos olvidar que uno de nuestros grandes activos en democracia es, precisamente, esa convivencia basada en sentimientos compartidos y en la búsqueda común del bienestar y la prosperidad de todos. En Asturias en octubre pasado, señalé -y así lo creo-, que es con la unión, con el esfuerzo colectivo y con las actitudes solidarias como se construyen las grandes obras, las que trascienden a las personas, las que duran y permanecen en el tiempo. Es así como un país progresa. Naturalmente, en España todo ciudadano tiene derecho a pensar, a expresarse y defender sus ideas con libertad y respeto a los demás. Pero la democracia también requiere unos consensos básicos y amplios sobre los principios que hemos compartido y que nos unen desde hace varias generaciones. Y esa unión, que tiene profundas raíces históricas y culturales, debe descansar sobre todo en los valores que rigen toda convivencia democrática: la libertad, la justicia, la igualdad, el pluralismo político. Esos son los valores que nos cohesionan, que le dan fortaleza y permanencia a un sistema democrático como el nuestro. Y así los define y establece nuestra Constitución, que ha sido el mayor éxito político de nuestra reciente historia, y que supuso la culminación de un proceso que mereció una admiración y un reconocimiento internacional extraordinarios. Gracias a ella, España consiguió construir y consolidar una democracia plena, abierta e integradora, un Estado Social y Democrático de Derecho, que ha asegurado nuestra convivencia y que nos ha permitido superar diversas y graves crisis en los últimos años. Esa es la evidente realidad de nuestra historia reciente institucional. Gracias a la Constitución conseguimos superar la división, que ha sido la causa de muchos errores en nuestra historia; que abrió heridas, fracturó afectos y distanció a las personas. Superar esa división, por tanto, fue nuestro principal acierto hace ya casi 5 décadas. Por eso, evitar que nunca el germen de la discordia se instale entre nosotros es un deber moral que tenemos todos. Porque no nos lo podemos permitir. Y hay otra dimensión de la Constitución en la que a menudo no reparamos, y que sin duda es también muy importante: La que nos permite asegurar nuestro modelo de vida, nuestra forma de vivir y de entender la vida. Expresarse libremente, recibir una educación, tener un empleo, o protegerse de la enfermedad, es sin duda clave en nuestro día a día. También lo es, acceder a una vivienda, formar una familia, contar con ayuda social o disponer de un retiro digno... Todos esos hechos diarios -y muchos más- son los que la Constitución ampara, garantiza y protege. Por ello, quiero reivindicar la Constitución no solo como valor democrático de presente y de futuro, sino también como instrumento y garantía imprescindible para que la vida de los españoles pueda seguir discurriendo con confianza, con estabilidad, con certidumbre. Para que podamos disfrutar libremente de una vida en la que cada uno -con sus circunstancias- pueda ver razonablemente satisfechas sus legítimas expectativas, sus ambiciones, proyectos y necesidades. Pero es evidente que para que la Constitución desarrolle plenamente su cometido no solo se requiere que la respetemos, sino también que conservemos su identidad, lo que la define, lo que significa; su razón de ser como pacto colectivo de todos y entre todos para un propósito compartido. Y, finalmente, exige que preservemos su integridad como lugar de reconocimiento mutuo, de aceptación y encuentro aprobado por todos los españoles, como legítimos titulares que son de la soberanía nacional. Por tanto, fuera del respeto a la Constitución no hay democracia ni convivencia posibles; no hay libertades sino imposición; no hay ley, sino arbitrariedad. Fuera de la Constitución no hay una España en paz y libertad. Y junto a la Constitución, España. Los españoles iniciamos hace ya casi medio siglo un nuevo camino; lo hicimos juntos, democráticamente, en un proyecto común. Aprobamos una visión compartida de España que reconoce el derecho de todos a sentirse y a ser respetados en su propia personalidad y en su cultura; con sus lenguas, tradiciones e instituciones. Y hoy, España es una sociedad fuerte, que ha demostrado muchas veces los valores que forjan nuestro sentido como comunidad política: Hemos sido solidarios con quienes han sufrido la adversidad; Hemos tenido un comportamiento cívico ejemplar en la superación de la COVID; Hemos demostrado coraje, dignidad y principios frente al terrorismo; Y hemos expresado y -sobre todo- defendido nuestros valores constitucionales cuando estos han estado en cuestión o se han puesto en riesgo. Y todo ello, también lo hemos hecho juntos y de acuerdo con el marco constitucional, decidido por todos los españoles. La razón última de nuestros éxitos y progresos en la historia reciente ha sido precisamente la unidad de nuestro país, basada en nuestros valores democráticos y en la cohesión, en los vínculos sólidos del Estado con nuestras Comunidades Autónomas y en la solidaridad entre todas ellas... Basada también en nuestra apertura al exterior con una profunda vocación iberoamericana y europea. Precisamente, España ha presidido el Consejo de la UE durante el último semestre, en el que se ha reforzado la unidad de Europa. No tengo duda de que la unidad, será también la clave para que podamos afrontar con éxito los serios y complejos retos de futuro a los que España se enfrenta hoy. Para abordar ese futuro, todas las instituciones del Estado tenemos el deber de conducirnos con la mayor responsabilidad y procurar siempre los intereses generales de todos los españoles con lealtad a la Constitución. Cada institución, comenzando por el Rey, debe situarse en el lugar que constitucionalmente le corresponde, ejercer las funciones que le estén atribuidas y cumplir con las obligaciones y deberes que la Constitución le señala. Debemos respetar también a las demás instituciones en el ejercicio de sus propias competencias y contribuir mutuamente a su fortalecimiento y a su prestigio. Y finalmente debemos velar siempre por el buen nombre, la dignidad y el respeto a nuestro país. España ha tenido a lo largo de su historia, durante siglos, la responsabilidad de influir en el rumbo de la Humanidad. Como también ha atravesado períodos de tragedia, silencio, aislamiento y dolor. Pero el pueblo español los ha superado siempre; ha conseguido sobreponerse, sabiendo elegir su camino con fortaleza y con el orgullo de los pueblos que son y quieren ser. Deberíamos tomar mayor conciencia del gran país que tenemos, para así sentirlo más y cuidarlo entre todos. Así podremos cumplir mejor con la obligación de la que hablé hace unas semanas en las Cortes: la de garantizar a las jóvenes generaciones el legado de una España unida, cohesionada, con voluntad de entendimiento, y sólida en sus convicciones democráticas, cívicas y morales; el legado de una España respetada, de una Nación querida, en la que puedan continuar desarrollando sus vidas de manera libre, de manera segura en un entorno de estabilidad y confianza. España seguirá adelante. Con determinación, con esperanza, lo haremos juntos; conscientes de nuestra realidad histórica y actual, de nuestra verdad como Nación. En ese camino estará siempre la Corona; no solo porque es mi deber como Rey, sino también porque es mi convicción. Gracias por vuestro tiempo en esta noche y junto a la Reina, la Princesa Leonor y la Infanta Sofía os deseamos una feliz Nochebuena, con un recuerdo muy especial para quienes, en este momento, con dedicación y entrega, velan por la seguridad de todos, y por el funcionamiento de los servicios públicos. A todos, Feliz Navidad, Eguberri on, Bon Nadal y Boas festas. Muy buenas noches; y Feliz y próspero año 2024.
Bonne traduction, cher ami ! J'ai, comme vous, écouté avec beaucoup d'intérêt (et de reconnaissance pour la lucidité du propos royal) le texte du discours de Noël. Don Felipe ne pouvait pas faire moins mais il ne pouvait pas faire mieux non plus dans les circonstances présentes en Espagne. Aussi... à bon entendeur salut. En particulier en direction de Forces armées bien plus encore que de Pedro Sanchez qui s'en soucie plutôt comme d'une guigne. Les mois qui viennent ne manqueront pas d'intérêt concernant ce pays que nous aimons. C'est aussi probablement l'opinion du prince Louis Alphonse de Bourbon... JYP
RépondreSupprimerLa traduction aurait mérité d'être brossée, mais on y aurait perdu les quelques maladresses sémantiques qui en font toute la sincérité.
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