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l'Âne du roi 2008

Royal-Artillerie décerne pour la première année son prix citron de physique sociale appliquée, l'Âne du Roi 2008, à :
monsieur le Premier ministre du Grand Duché de Luxembourg
Jean-Claude JUNCKER

vignette ane du roi ... sous vos applaudissements ! Outre les compliments appuyés de la République¹, le lauréat se voit offrir un an d'abonnement au blogue du Piéton du roi dans le cadre de son atelier de rééducation politique. Salut et Fraternité !
Le prince Henri a donc refusé de promulguer la loi légalisant l'euthanasie pour raisons de conscience. Le clash précédent remonte à 1919 quand la grande-duchesse Adelaïde avait refusé une loi de laïcisation, refus qu'elle avait souligné de son abdication. Un référendum avait ensuite continué la monarchie.
Les pouvoirs du Grand Duc sont constitutionnellement encadrés et précis.
Extrait de la constitution du Grand-Duché :...

Article 33.- Le Grand-Duc est le chef de l'Etat, symbole de son unité et garant de l'indépendance nationale. Il exerce le pouvoir exécutif conformément à la Constitution et aux lois du pays.

Article 34.- Le Grand-Duc sanctionne et promulgue les lois. Il fait connaître sa résolution dans les trois mois du vote de la Chambre.

Article 35 .- Le Grand-Duc nomme aux emplois civils et militaires, conformément à la loi, et sauf les exceptions établies par elle.
Aucune fonction salariée par l'Etat ne peut être créée qu'en vertu d'une disposition législative.

Article 36.- Le Grand-Duc fait les règlements et arrêtés nécessaires pour l'exécution des lois, sans pouvoir jamais ni suspendre les lois elle-même, ni dispenser de leur exécution.

Grand Duc Henri de LuxembourgArticle 37.- Le Grand-Duc fait les traités. Les traités n'auront d'effet avant d'avoir été approuvés par la loi et publiés dans les formes prévues pour la publication des lois.
Les traités visés au Chapitre III, § 4, art. 49bis, sont approuvés par une loi votée dans les conditions de l'art. 114, al. 5.
Les traités secrets sont abolis.
Le Grand-Duc fait les règlements et arrêtés nécessaires pour l'exécution des traités dans les formes qui règlent les mesures d'exécution des lois et avec les effets qui s'attachent à ces mesures, sans préjudice des matières qui sont réservées par la Constitution à la loi.
Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une loi.
Le Grand-Duc commande la force armée; il déclare la guerre et la cessation de la guerre après y avoir été autorisé par un vote de la Chambre émis dans les conditions de l'article 114, al. 5 de la Constitution.

Article 38.- Le Grand-Duc a le droit de remettre ou de réduire les peines prononcées par les juges, sauf ce qui est statué relativement aux membres du Gouvernement.

Article 39.- Le Grand-Duc a le droit de battre monnaie en exécution de la loi.

Article 40.- Le Grand-Duc a le droit de conférer des titres de noblesse, sans pouvoir jamais y attacher aucun privilège.

Article 41.- Le Grand-Duc confère les ordres civils et militaires, en observant à cet égard ce que la loi prescrit.


Le Grand-Duc ne peut agir seul et n’est pas politiquement responsable. Tout acte de sa part qui a une valeur juridique requiert l'accord d'un ministre politiquement responsable devant le Parlement. Cette règle du contreseing ministériel (art.45) s'équilibre du pouvoir de sanction et promulgation des lois que le Premier ministre remet en cause maintenant. Or le prince est complètement intégré au dispositif exécutif ainsi que nous explique le site grand-ducal ici : « L'existence du contreseing ministériel ne permet toutefois pas de conclure à une division du pouvoir exécutif entre le Grand-Duc et le Gouvernement. Les ministres ne statuent pas de manière autonome. Le pouvoir exécutif, à la différence du pouvoir législatif, est un et indivisible » .

PM JunckerLa monarchie parlementaire est un régime à réglages discrets qui s'adresse aux peuples d'élite. C'est un peu pour cela que les Français sont éveillés au bonapartisme, sorte de monarchie simplifiée facilement vulgarisable. Au delà des textes qui la brident, la monarchie parlementaire apporte essentiellement recul et dépassionnement sur un vecteur de temps long. Si le prince se cabre devant une loi parlementaire, la première réaction n'est pas de se précipiter pour limiter ses pouvoirs - c'est une insulte à l'intelligence - mais de prendre acte de la gravité de ce refus en s'interrogeant non sur son motif immédiat mais sur sa signification profonde.
Jusqu'ici les commentateurs habituels font courir la rumeur que le prince ne serait que l'instrument du parti dévot mené par son épouse et l'évêque local, alors que l'euthanasie n'est pas un "problème-catholique". Petitesse des réactions, mais qu'attendre de la coalition de socialistes, d'écologistes, de libertaires et de chrétiens-sociaux (les pires).

Dans le cas d'espèce, c'est une question fondamentale d'éthique (prendre la vie) qui est posée aux Luxembourgeois et à leurs représentants, doublée d'une question politique adressée elle à la Nation souveraine en droit luxembourgeois : "Le prince est-il à notre botte ?"
Au delà des rouages institutionnels, c'est bien de la dérive irrésistible des Etats à investir sans relâche la sphère des consciences qu'il s'agit. Toujours la même dictature de la pensée qui oriente inexorablement la société vers la décadence auto-mutilante de notre civilisation, de plus en plus rejetée ailleurs sur la Planète.

Une meilleure réponse du Premier ministre Juncker aurait été de porter à la Chambre le débat de fond sur la culture d'exception que signe de nos jours une monarchie constitutionnelle, et éventuellement de faire amender la loi pour la circonscrire aux cas les plus douloureux - Juncker en conscience n'est pas favorable à l'euthanasie -, en mettant la censure de son gouvernement en jeu si d'aventure les députés ne mesuraient pas l'affaissement moral de leur société et la détérioration politique d'un régime d'élite qui jusque-là a maintenu le Luxembourg au premier rang.

Au lieu de quoi c'est un bricolage de clerc de notaire qu'il a décidé dans la hâte pour courir à l'apaisement ; fausse piste !
Les Luxembourgeois méritent-ils cette médiocrité ?
A eux de le dire.

armes de Luxembourg
Note (1): Cinq députés français ont quand même félicité le Grand-Duc : Jean-Marc NESME (Saône et Loire), Marc Le FUR (Côtes d'Armor), Dominique SOUCHET et Véronique BESSSE (Vendée), Bernard DEPIERRE (Côte d'Or).




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Commentaires

  1. Vous pouvez soutenir le Grand-Duc Henri de Luxembourg en cliquant ici.

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  2. Ceux qui souhaitent soutenir le Grand-Duc, si toutefois il a besoin d'un soutien de l'Etranger, peuvent lui écrire ou témoigner sur le Net, sans passer par la pétition mentionnée ci-dessus, qui n'est qu'un relais villiéro-UMpiste : une arnaque de plus, une récup' de plus.

    (E. Montfort, transfuge de l'ancien parti de Phil. de V., ayant rejoint les mouvement majoritaires puis l'UMP pour raisons de carrière.)

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