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Portail de presse ?

pc balladeurIl faut bien en parler. La misère conceptuelle du royalisme français pour sa propagande ne peut s'expliquer par la rareté des effectifs et de l'auditoire. Ils sont bien plus nombreux qu'on ne veut le dire dans les chapelles, ceux qui s'intéressent à la forme monarchique de gouvernement. Simplement ils sont indifférents à la doctrine maurrassienne et se détournent des combats d'arrière-garde perdus. Il suffit de parler "en ville" hors-mouvance royco pour s'en apercevoir ou s'en étonner !
Nos organes de "communication" ne sont pas attrayants. Pourquoi ? Le roi n'est pas le sel et le poivre de l'actualité, on ne peut le mettre en condiment de chacun des articles, dans chacun des dossiers ou des reportages. Le lecteur intéressé ne l'est pas jusqu'au point de "vivre" le roi du lever au coucher. Or, c'est le travers de beaucoup d'organes royalistes que cette obsession du royalisme. Un article n'est pas vendable dans un support royaliste s'il ne parle du roi. Seul le trimestriel Les Epées combattit ce travers ; mais je ne sais pas avec quel résultat au final et un trimestriel n'est pas la meilleure jauge.

Ce que nous produisons est "barbant" pour les non-initiés parce que nombriliste et le plus souvent grincheux. Des brûlots mécontents il s'en tire partout, surtout dans les syndicats trotskystes et aux extrêmes ; les gens ne les lisent que si on les leur offre gracieusement à la fin du marché, et la plupart finissent sur la chaussée ou dans les corbeilles de voirie s'ils ne vont pas aux épluchures.
A l'opposé, faire payer cher un journal dont le lecteur ne partagera - s'il le trouve - que vingt ou trente pour cent des dénonciations, n'amassera pas d'audience. Ce n'est pas le bon plan financier, nos tirages le prouvent par leur non-divulgation. L'heure n'est plus au journal d'opinion. Désolé pour les continuateurs de la presse d'avant-guerre. La presse qui modèle l'Opinion est la presse généraliste, les docteurs de la démocratie ne s'y trompent pas, qui l'investissent massivement, et s'essaient même au "subliminal".

Pourquoi n'y a-t-il pas de presse en kiosque éditée par des royalistes ? Non pas une presse royaliste, elle ne se vendrait pas en l'état actuel des préoccupations politiques de l'Opinion, mais une presse de royalistes.
Parce que c'est cher à monter, vous répondra-t-on, poussant du pied d'autres problèmes sous le tapis.

Or Internet a résolu le problème des capitaux de départ en éradiquant les coûts d'accès à la propagande de masse. Les sites d'information générale extérieurs aux médias mainstream sont aujourd'hui nombreux et attractifs. Parmi les plus fréquentés on trouve Bellaciao, Présent (sur abonnement) et Rue89. J'en citerai deux autres moins connus entre vingt, qui sont déjà référencés par la syndication Google News et qui donc apparaissent sur les pages "actualités" du moteur de recherche le plus puissant :

- Continental News qui reprend le format de la communauté de rédacteurs AgoraVox. La technique du site est assez chiadée. Cliquez ci-dessus.

- Romandie News, un site suisse parfaitement abouti et qui s'ouvre comme un blogue, mais avec beaucoup de possibilités de navigation et un défilement de nouvelles. Il donne ses partenaires qui travaillent avec lui en réseau, jusqu'à même un site de petites annonces. C'est un portail ouvrant sur beaucoup de ressources.

Ce n'est pas l'heure de faire un concours de chapelles en listant les erreurs, les stratifications, les donjons et les herses, mais si compte tenu du niveau socio-culturel de la mouvance royaliste, la propagande ne s'organise pas, c'est qu'il y a autre chose : de graves divergences d'axes de propagande.

On peut réunir deux groupes : d'un côté le canal historique, les thuriféraires inlassables de la doctrine politque de Charles Maurras et parmi eux, le sous-groupe des conservateurs des hypothèques de l'Action française, et ces hypothèques sont exagérément lourdes dans l'Opinion informée. On observe que ce bord est engagé à fond dans le souverainisme jacobin et plus loin même, en invoquant le compromis nationaliste. La canne y surpasse en emblème le lys. C'est un choix qui se respecte, mais qui serait plus attrayant s'il avait marqué une seule fois un but.

De l'autre côté, les pragmatiques qui, sans aller jusqu'à dire que, si Maurras a réglé la monarchie il a tué le royalisme, le pensent. L'état de déshérence de l'idée royaliste en France après un demi-siècle d'hégémonie intellectuelle leur donne raison. Ceux-là visent à faire revivre l'idée dans l'Opinion par tous moyens convergents y compris de philosophie politique, en évitant de ressusciter le souvenir des hypothèques, toutes associées à une forme de violence trahissant une dérive autoritaire condamnée aujourd'hui. Que leur démarche aborde au seuil des processus électoraux ou pas est secondaire : ils n'arrivent pas non plus à crever l'écran d'indifférence.

Finalement on en vient à la question stragégique : a-t-on besoin de l'Opinon pour restaurer le roi ?
Quand on se prend une raclée aux élections, on élabore vite une doctrine qui s'en passe. Et pourtant le simple bon sens indique qu'une large empathie de l'Opinion sera nécessaire le jour où s'ouvrira la fenêtre d'opportunité. Ceux qui argumentent autre chose dans leur for intérieur calment la douleur intime d'un échec centenaire. Ceux qui instrumentalisent ce même autre chose dans des conférences, risquent leur réputation en frôlant l'escroquerie politique. Arrivés à l'âge adulte, leurs auditeurs avec un peu de plomb dans la tête les abandonnent. On pourrait faire pédant ici en convoquant toutes les réflexions et maximes des grands anciens qui promeuvent l'affect préalable. Nous n'en mettrons qu'une pour les archives, celle qui orne le site des Manants du Roi :
« Que la Monarchie Française soit utile ou même nécessaire, cela se prouve et ne convainc personne. Il faut d'abord qu'elle soit aimée » (G. Bernanos, revenu de tout).
Il y a du boulot !

PSP3 de Sony
Disons tout net que le foisonnement de démarches individuelles provoqué par l'inadaptation des organes principaux, n'y supplée pas. Dans son petit coin, Royal-Artillerie est à mille visites/semaine depuis trois ans et ne décollera pas. Partisan Blanc - un site de réflexions et pas de copiage - est mort, et ce n'est pas d'orthographe. Plusieurs sites personnels ont été abandonnés en rase campagne. Ces initiatives portées souvent sur les épaules d'un seul homme, sont forcément limitées en quantité d'offre rédactionnelle, si même la qualité a suivi, ce qui n'est pas toujours vrai ; et je mets ce blogue dans ce cas.

Puisque donc nous ne pouvons lancer un vrai hebdomadaire offset sur papier glacé qui se place en kiosque entre Le Point et le NouvelObs, investissons dans la presse électronique.
Je ne parle pas des sites associatifs de chapelles ou des sites paroissiaux mais réellement d'un site de presse, qui débite nouvelles, reportages, commentaires, dossiers, etc. et qui au fil de l'eau infusera le message royaliste, sans être un site militant pur où tout se qui se passe au dehors doit tourner autour du (roi-)soleil pour entrer. A quoi bon, me diront certains, si l'on ne parle pas de l'institution monarchique, de la doctrine AF, de la vie militante ?
Justement, les bulletins paroissiaux couvrent cette fonction de "liaison-réflexion-mémoire". On peut même les électroniser en créant des communautés du type Facebook, mais ils sont incapables d'agréger une empathie autour de l'angle de vue royaliste parce qu'ils cherchent à convertir d'abord les "agnostiques" prédisposés à l'idée du roi, ce qu'ils réussissent parfois à petite échelle, et malheureusement souvent chez des adeptes du pouvoir fort qui font des amalgames bonapartistes inadéquats !
Si l'offre royaliste publique est strictement dirigée vers les royalistes, elle n'a aucune chance de percer.

Le site de presse dont je parle peut très bien aborder la critique institutionnelle, exemplifier des points de doctrine de temps en temps, lier au site une manifestation militante réussie, mais pas en continu, pas à chaque page ; l'infusion au goutte à goutte ... avant la perfusion (?!).
En outre, nous pourrions aller dans le sens de l'audimat en profitant de la vie des princes, princesses et bergères qui, si nous lâchons les cannes, les tags et les collages, accepteront des reportages et interviews sur la face pipolisée de leurs activités, et de temps en temps des entretiens de fonds. Nous sommes informés par Hola et Point de Vue qui nous doublent, les s... !

Mais surtout - et j'enrage - la crise financière mondiale ouvre un boulevard au débat institutionnel, au débat sur la qualité des gouvernants, sur les stratégies programmables, sur la dignité des fonctions, sur l'inanité du parlementarisme, sur le niveau moral exigible des dirigeants et patrons, et surtout surtout, le débat sur l'espérance des élites : quelle société humaine privilégier !
Nous sommes secs !

Certes nous convierons des universitaires à parler de leur dernier ouvrage sur la société de perversion ou sur Louis XIII que personne n'achètera, ou nous exhumerons des réflexions prémonitoires de la situation présente. Mais je n'ai rien vu lundi, mardi, mercredi, ... de la semaine dernière. Cet après-midi notre système bancaire joue à pile ou face avec la Banque centrale renforcée de l'Allemagne : rien ! Sauf un copiage venu d'ailleurs. Nous nous taisons sur l'actualité essentielle ! Nous ne "thésons" pas au moment, et sans motif de commémoration nous ne dévoilons pas le diamant monarchique quand il pourrait briller sans concurrence.
Attendra-t-on la prochaine occurrence d'une crise systémique ?
Sans moi, je serai mort. Le Pr Chauvin disait ne pas vouloir mourir "royaliste", il sera déçu à la fin, si nous continuons à perdre !

La Toile abonde en exemples réussis.
Ce site de presse nécessite un webmestre professionnel à plein temps, un chargé de pub et abonnements, et un team rédactionnel assez large connaissant les domaines répartis ; mais d'abord un patron de presse qui donne sa marque et l'axe de propagande. Et c'est là le hic !
Des axes, il y en a plusieurs comme nous l'avons dit plus haut.
A mon avis seul un prince-arbitre peut trancher.

PS: je ne suis candidat à rien de fonctionnel, mais cesserais ce blogue s'il y avait la possibilité d'intégrer une équipe de rédaction électronique.


mûres
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Commentaires

  1. @ Partisan Blanc
    Blogger a avalé votre message sur la maison d'Anduze.
    Bonne nouvelle d'avoir trouvé la généalogie de cette grande maison qui a gouverné le Bas Languedoc avec celle de Saint-Gilles.
    A publier sur votre site.

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  2. Très bon article. Je vous rejoins en tout.
    Je serais moi même tenté par l'aventure et, si elle devait se concrétiser, vous pouvez compter sur ma maigre contribution... sous réserve d'une "ligne" compatible avec ma vision du royalisme.
    Toutes mes salutations.
    V

    Nota: il est certain que l'actu offre une fenêtre de critique inespérée... mais à mon sens il s'agirait de frapper surtout à la base : le libéralisme lui même. Croyez moi, il y a à dire, et l'impact est garanti...

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  3. Quand on propose quelque chose, où sont les volontaires ?

    - Vous le savez comme moi, on leur ferme la porte au nez.

    Dans vingt mille ans ainsi, il n'y aura toujours pas de royauté en France et le monde aura été réduit en cendres. Mais en attendant, les régimes qui détruisent tout ce à quoi tiennent des tenants de lignes diverses aussi différents qu'ils peuvent être, se sera effondré.

    Je vous informe que l'une des raisons, parmi d'autres, qui m'a fait réaliser le site, était votre avis qu'il fallait ouvrir à un public élargi. Certes nous ne proposons pas la même chose... Ce n'était pas une raison pour qu'il fût boudé.

    Je propose que nous nous rencontrions dans dix mille ans pour voir où vont les choses... Et si la dernière vanne de la coprésidence du fauteuil capétien à chaque sauterie élyséenne tient les fan de "people" en haleine... C'est bien de marquer l'adversaire, mais pour ce qui est de butter ailleurs qu'en touche...

    La suite peut-être en direct...

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  4. Je fais une analyse du champ de communication qui réclame un gros portail ; je ne lance pas un projet personnel mais invite les chapelles (qui m'entendraient éventuellement) à se grouper pour embaucher un professionnel des sites de presse électronique (et pas un copain habile de ses doigts) afin de lancer un vrai portail, du même tonneau que ceux que l'on peut trouver facilement sur la Toile, qui travaillent en continu et sont syndiqués à Google, Yahoo, et autres agrégateurs de news...

    C'est au moment où une instance officielle lancera ce projet que, cher RN, vous pourrez l'approcher et offrir vos compétences.
    Au moment ce n'est pas dans mes cordes.

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