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Hystérix et les Etats

armesLe petit reître n'a pas l'étoffe pour des Etats généraux sur la réforme du Code Noir.
Le peuple en rut libéral avait convoqué Maggie Thatcher pour kärchériser les écuries d'Augias, le Ciel nous a envoyé Joséphine de Beauharnais ! Nous avons élu un communicateur né, un camelot, et c'est bien logique en démocratie.
Son problème d'insuffisance est aussi le nôtre : le président n'a pas d'architecture politique propre sauf à partager certaines valeurs dont l'instrumentalisation partisane lui a réussi. Alors il met en scène avec talent le livret que produisent les Mignon, Guaino et consort, sans aucune cohérence dans le temps puisque la république se gouverne au jour le jour en Démagogie. Quand il aura achevé son quinquennat il aurait tout dit et son contraire. Dit ... et fait ! Et nous appellerons le suivant puisque nous le devons. Quel gag, la démocratie d'étage régalien !

Ces derniers mois, il distribue l'argent des contribuables français aux plus bruyants d'entre nous et les porte cautions indivises de prêts monstrueux aux banques et aux constructeurs automobiles quand ses caisses sont vides. Mais il n'y a pas que "ses" caisses creuses, il y a aussi l'épargne populaire, fort bienvenue dès lors que la caste possédante a garé le fruit des produits de sa fortune, quand elle n'a pas émigré.
D'entrée de jeu, il avait exempté la classe aisée de la surtaxe inique du système socialiste sans compenser le manque à gagner par des économies dans l'Etat soviétique truffé des mêmes socialistes. N'ayant plus rien, il jongle aujourd'hui avec l'argent des autres dans le concours mondial keynésien qui va certainement nous couler bas ; mais c'est une autre question car il ne sera plus là pour prendre le radeau de la Méduse.

livreQuelle est la société sarkozienne idéale ? Celle sans doute où quiconque d'adroit voire rusé peut "parvenir" à condition de ne faire que "ça". Une société d'obsédés. Celle où la récompense du succès s'affiche au poignet ou en semelles. Certainement pas en lisant les grands classiques français, ni à l'issue d'une construction patiente de l'honnête homme. La culture bidonnée fait rage à l'étage du pouvoir, et ne peut avoir d'échos que dans un certain milieu de gosses de riches dispensés très tôt d'interro si papa paie.
On pouffe à l'idée qu'il ait pu lire plus que la quatrième de couverture de La princesse de Clèves. Quelque part, la barbarie ancienne du houzard a muté en vulgarité. Les poses content de soi, les gesticulations oratoires dont Medvedev se moque en public, le phrasé des fortifs qui met en pétard l'Alliance française, la démarche chaloupée sans capuche pour passer les troupes en revue, l'addiction aux sms chez le pape comme à Zhongnanhai, tout révèle l'extraction. Basse malgré les armes de famille.

De bons communicants sans grand bagage, il y en eut d'autres. Mais au moins avaient-ils le ressort mental de s'identifier à de grandes figures de l'histoire et cette tension les soutenaient dans les difficultés, lissait les imperfections involontaires de leur propre image, leur servait en fait de colonne vertébrale politique, ou de colonne vertébrale tout court. Obama est un fan de Lincoln. Il y pense certainement quand il doute et cherche une réponse dans la chronique de ce temps.

Reagan, acteur de cinéma western, pouvait imaginer le pas martial du général Custer, et ainsi entrer sur ses jambes à l'hôpital en saluant la caméra, avec deux balles dans le buffet. Il avait fait restaurer deux cuirassés auparavant pour remonter le moral de la nation. Le rôle joué jusqu'au bout finit pas faire imploser l'URSS.
Jean Gabin racontait avoir vaincu sa peur lors d'une mission à la mer au début de la guerre, en se jouant Humphrey Bogart sur le pont de l'USS Levianthan sous le feu des canons impériaux !

tank de cartierLe petit reître rêve-t-il au pont d'Arcole ?
Jamais de la vie, n'en déplaise à ses thuriféraires intéressés et à ses hagiographes si bien rémunérés. Plutôt à la Dolce Vita qui l'attend dans trois ans avec sa belle italienne ; plus surement, aux conférences à cent mille dollars le bout, le pupitre à Davos, l'oracle du capo di tutti capi que l'on viendra consulter du fond des crises. Comment fera-t-il sans les disques durs externes précités est faire du mauvais esprit. Qu'importent les Guaino, on improvisera comme au prétoire, tu oua.
L'irrépressible envie de dominer la présidence tchèque de l'Union européenne - ces salauds ont signalé nos déficits aux gnomes de Bruxelles - trahit une ambition proprement démesurée. La Commission libérée du matraquage médiatique, proclame sans détours par la bouche de Joaquín Almunia que "le roi est nu", sans un, raide !

Lancer dans ces conditions les Etats généraux de l'Outremer est très présomptueux. Le mille-feuilles colonial est si complexe qu'il ne convoque pas une solution évidente mais un faisceau de choix différents dans des domaines antagonistes que sont l'économique, le structurel, l'administratif et le financier, autant d'arbitrages que chaque DOM-TOM exigera pour lui-même sans chercher de cohésion d'ensemble, ouvrant ce faisant la porte aux surenchères. Les conseillers du prince ne trancheront pas à sa place s'il veulent continuer leur carrière après lui, car le bâton des DOM-TOM est réputé merdeux, plus facile à prendre qu'à lâcher.

Si l'idée n'est pas mauvaise en soi, elle précède normalement une émancipation définitive travaillée sur une longue période. Le dernier qui s'est mêlé d'Etats généraux n'avait pas au début vu l'issue de l'affaire plus que ne la voit aujourd'hui le président, et in fine y perdit la boule.
A moins qu'on ne multiplie simplement les accords d'Evian.

Royal Hotel Evian




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Commentaires

  1. Organiser les Etats Généraux d'une partie de la République prédispose à en disposer.
    Mais il s'agit plus certainement d'un Grenelle de l'outremer avec tous les ateliers de mise à plat des problèmes, et une commission de synthèse qui devrait déboucher sur une loi-programme.
    Sauf que, comme vous le dites si bien, on n'a pas le rond !

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  2. La situation coloniale des Antilles françaises est un anachronisme comme seuls les Français savent les cultiver. Ces gens ont besoin de se débrouiller par eux-mêmes pour faire jaillir leur génie propre.
    Sous le boisseau français ils ne brillent pas beaucoup.

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