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Vicerunt !

les gnomesChapeau les gnomes, vous nous avez "mis" le traité ! Moins de cinq ans après la crise d'urticaire politique de mai 2005, le char européen de la bureaucratie bruxelloise est arrivé au but. Créer deux postes prestigieux et tous ceux des cabinets qui travailleront pour eux, afin d'accéder es qualité et tous ensemble à la table des grands. L'utilité de ces postes est à la merci des premiers titulaires plus que des textes qui les règlent, puisque l'on sait que les textes ne brident que les étudiants en droit qui les examinent, et jamais les ambitieux, à voir la pratique quotidienne de la constitution de la V° République par le titulaire actuel.
Les perdants sont moins les nations que les souverainistes qui se sont assis sur le stylo pointu de Vlaçav Klaus. Exeunt !
La mode est au Vert fédéral.
Le vent est fédéral.

Qui lève le doigt ?
I.- Tony Blair. Poussé par le cabinet Brown qui cherche un ravalement d'image dans l'accession du premier des britanniques au fauteuil de l'Union, le sémillant travailliste catholique n'emballe pas la chancelière de Prusse qui lui reproche déjà de n'avoir pas rejoint quand il le pouvait, la zone deutschemark. Le satrape de France - à qui l'on n'a rien demandé - l'aime bien s'il fait hommage et foi à l'Elysée, ce qui semble exclu par l'intéressé qui ne voit dans notre beau pays qu'une villégiature ensoleillée, cernée par quarante mille voitures qui y crament par an. Berlusconi n'a rien dit sur Cherie Blair. Les autres impétrants sont en deuxième division.

LipponenPaavo Lipponen de Finlande est un dur. Social-démocrate convaincu, il a oeuvré à la résurrection du traité constitutionnel en y marquant ce qu'il appelait sa "dimension septentrionale". Sans être doctrinaire, il a des convictions déroulées qui peuvent enfumer ses pairs. Il est bien vu de la bureaucratie car il a l'étoffe.

Jean-Claude Juncker du Grand-Duché (Âne du Roi 2008¹) tient la rampe à deux titres. Il est premier ministre d'un petit pays non hégémonique ; il obéit au doigt et à l'oeil à la Banque centrale euro-allemande de Francfort, tout en simulant le contraire.

Guy Verhofstadt de Gand est un apparatchik libéral qui n'a jamais travaillé en dehors de la politique belge. Bon mécano des arcanes, il conviendrait à une fonction exécutive de détails, ce qui n'est peut-être pas l'ambition des gnomes. C'était le candidat de Cohn-Bendit contre Barroso.

Jan-Pieter Balkenende de Zélande est le miquet du lot. On le traite d'Harry Potter. Premier ministre chrétien-démocrate des Pays-Bas, il a montré un sens tout batave de la navigation qui ne sera pas suffisant à convaincre les grands donneurs d'ordres.

II.- Le second poste est celui de Haut Commissaire Représentant pour les affaires étrangères. Si, comme le dit Jacques Delors, la "politique" du président de l'Union se heurtera à celle de ses alter-ego nationaux, la diplomatie bruxelloise risque de ne pas aller plus loin que ne le souhaitent le Quai d'Orsay et le Foreign Office, sauf comme aujourd'hui à laisser le Solana futur visiter des camps de réfugiés et serrer des mains devant des caméras, de plus en plus rares d'ailleurs. Deux candidats se laissent tenter par l'avion-pullmann aux couleurs de l'Europe :

MillibandDavid Milliband a ses chances si Tony Blair échoue à la présidence du Conseil. De plus, les Anglais ont une bonne réputation dans les affaires diplomatiques car opiniâtres et parfaitement étanches à toute morale. C'est mon choix de pari, si on me pose la question sur le trottoir en bas de chez moi.

Mais il y a Carl Bildt. Conservateur suédois, donc un peu neutre, il a le CV complet de la fonction. Envoyé spécial de l'UE en Bosnie-Herzégovine, puis Haut Représentant international en Bosnie-Herzégovine. Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU dans les Balkans. Membre de la Trilatérale depuis 1998. C'est aussi un "industriel" qui peut parler à Davos ou chez les Bilderberg. Président de Kreab Group, Nordic Venture Network et de Teleoptimering AB. Administrateur de Vostok Nafta, Lundin Petroleum, HiQ et de Öhmans. Aux États-Unis, administrateur de la RAND, de Legg Mason et au conseil de surveillance de la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale-Moscow Center. Et tout autant d'occupations dans le secteur non-marchand des think tanks et clubs en tous genres. Trop peut-être. Il va faire de l'ombre. Mais au moins est-on assuré qu'il ne vivra pas sur la note de frais.

Il n'y a pas de français. L'Elysée pousserait l'endive de Savoie à un poste de commissaire au marché intérieur. Les gnomes aiment les ectoplasmes ; ils feront campagne. D'autres français ? c'est exclu, surtout depuis la révélation des frasques financières de la présidence sarkoziste de l'Union européenne en 2008, un score de gabegie tout à fait congolais.

Pour résumer, mon pronostic bookmaker est Lipponen-Milliband.


Note (1): le prix 2009 sera décerné le 2 décembre.

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Commentaires

  1. Ectoplasme ou pas, le commissaire au marché intérieur aura peut-être un rôle plus important que le président du Conseil européen ou le Haut Représentant, vous ne croyez pas ?

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  2. La fonction ne crée pas toujours l'organe et Barnier reste une endive.
    Il changera de maître, mais sera toujours un "employé".

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  3. A part Tony Blair qui n'est ni fédéraliste ni confédéraliste mais blairiste, tous les autres marchent à la fédération des institutions de dernier étage.
    Je crois aux chances du finlandais, mais les souverainistes n'aimeront pas.

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  4. On parle du flamand belge Herman Van Rompuy qui plaîrait à tout le monde.

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