jeudi 31 décembre 2009

Liza & ...!

Semaine festive.
Je dédie ce billet chantant à ceux qui vont se trouver seuls ce soir, devant cet écran.
Le top du music hall pour la Saint-Sylvestre.



On aurait pu commencer par "Willkommen" !

Et on terminera par la chouchou de Royal-Artillerie :
Mademoiselle Kaas
sous vos applaudissements...


Gros poutou sous le gui !



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mercredi 30 décembre 2009

Bonne fin d'année aux Lafayettes

le guet en KapissaBonne fin d'année aux chasseurs et légionnaires de la Task Force La Fayette de l'ISAF, sans oublier les troupes d'appui.
Sait-on le motif du choix de ce nom de baptême pour le nouveau dispositif français qui protège les accès orientaux à Kaboul ? Le crâne en pain de sucre au milieu de l'Hindou Kouch peut-être ? Notre soutien indéfectible à la Révolution américaine en Afghanistan ? Non, la brigade opère à l'intérieur d'une zone sous responsabilité de la 82ème Airborne américaine, dont le Quartier Général est à Fort-Bragg, Fayetteville (Caroline du Nord). D'où le clin d'oeil.

pucelle du 13°BCALa brigade La Fayette est formée de deux bataillons à trois compagnies de combat, d'un bataillon d'hélicoptères¹ et d'un bataillon de commandement et de soutien (génie, artillerie, cavalerie). Les bataillons au sol appartiennent, l'un au 13° Alpins, l'autre au 2° Etrangers (REI puis REP). Ils bénéficient d'appuis à longue portée du système Caesar² et de mortiers de 120, et du renfort d'un peloton blindé sur AMX10-RC (canon de 105) pour chacun. Les compagnies projettent devant elles des systèmes de drones tactiques. Ainsi dotées et appuyées, elles peuvent faire face à toutes les éventualités. C'est du moins le but.

pucelle du 2°REICette nouvelle brigade à 2500 hommes regroupe les deux tiers des forces françaises en Afghanistan. Sa mission est d'implanter l'Armée nationale afghane dans sa zone d'occupation³ en cassant du taliban, et de l'y maintenir ensuite jusqu'à ce que la pacification forcée ait amorcée une décrue du recrutement chez les insurgés.
Une manoeuvre multinationale des légionnaires en vallée d'Uzbin infestée de rebelles a montré courant novembre que l'objectif était à portée, avec un surcroît d'instruction certes, et si l'Etat afghan remplissait son contrat. Les Fairchild ont quand même dû larguer des bombes de 2000 livres sur les insurgés pour faire passer la colonne, et l'assemblée paysanne convoquée en apothéose (la choura) n'a pu tenir sa session. Ce sera pour une autre fois, à compter du moment où l'ANA saura se maintenir sur ses avant-postes.

A tous nos gars, bonne Saint-Sylvestre !


Click for Kaboul, Afghanistan Forecast


Note (1): 3 Tigres, 3 Gazelles, 3 Caracal et 2 Cougars
Note (2): nouveau système français d'artillerie lourde à mise en batterie rapide. Détails ici.
Note (3): district de Surobi et province de Kapisa



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mardi 29 décembre 2009

Islam de Foucauld

pucelle du 4e Chasseurs d'Afrique
J'avais préparé un brouillon sur l'islam, depuis longtemps promis, quand un ami m'a mis entre les mains la lettre du père de Foucauld à Bazin. Ecrite il y a presque un siècle, elle se passe de commentaires, même d'actualisation. La conclusion en est si évidente qu'il n'en est pas besoin. Aussi me contenterai-je de l'illustrer pour en agrémenter la lecture. N'oublions pas qu'avant de faire l'ermite, le vicomte Charles de Foucauld (1858-1916) était officier au 4° Chasseurs d'Afrique et participait au projet colonial de développer l'AFN et l'AOF avec des difficultés pressenties certes, mais sans obstacles insurmontables dans l'esprit techniciste de l'époque. D'où le pronostic à cinquante ans d'une région presque concurrente de la France.


**Lettre¹ du Père de Foucauld adressée à René Bazin, de l'Académie française, président de la Corporation des publicistes chrétiens, parue dans le Bulletin du Bureau catholique de presse du mois d'octobre 1917, donc après sa mort tragique.**

JESUS CARITAS


Tamanrasset, par Insalah, via Biskra, Algérie, le 29 juillet 1916.


Monsieur,

Je vous remercie infiniment d'avoir bien voulu répondre à ma lettre, au milieu de tant de travaux, et si fraternellement. Je pourrais, m'écrivez-vous, vous dire utilement la vie du missionnaire parmi les populations musulmanes, mon sentiment sur ce qu'on peut attendre d'une politique qui ne cherche pas à convertir les musulmans par l'exemple et par l'éducation et qui par conséquent maintient le mahométisme, enfin des conversations avec des personnages du désert sur les affaires d'Europe et sur la guerre.

Vie du missionnaire parmi les populations musulmanes

charles de foucauldHabituellement chaque mission comprend plusieurs prêtres, au moins deux ou trois ; ils se partagent le travail qui consiste surtout en relations avec les indigènes (les visiter et recevoir leurs visites) ; œuvres de bienfaisance (aumônes, dispensaires) ; œuvres d'éducation (écoles d'enfants, écoles du soir pour les adultes, ateliers pour les adolescents) ; ministère paroissial (pour les convertis et ceux qui veulent s'instruire dans la religion chrétienne). Je ne suis pas en état de vous décrire cette vie qui, dans ma solitude au milieu de populations très disséminées et encore très éloignées d'esprit et de cœur, n'est pas la mienne.
Les missionnaires isolés comme moi sont fort rares. Leur rôle est de préparer la voie, en sorte que les missions qui les remplaceront trouvent une population amie et confiante, des âmes quelque peu préparées au christianisme, et, si faire se peut, quelques chrétiens. Vous avez en partie décrit leurs devoirs dans votre article : " Le plus grand service " (Écho de Paris, 22 janvier 1916). Il faut nous faire accepter des musulmans, devenir pour eux l'ami sûr, à qui on va quand on est dans le doute ou la peine, sur l'affection, la sagesse et la justice duquel on compte absolument. Ce n'est que quand on est arrivé là qu'on peut arriver à faire du bien à leurs âmes. Inspirer une confiance absolue en notre véracité, en la droiture de notre caractère, et en notre instruction supérieure, donner une idée de notre religion par notre bonté et nos vertus, être en relations affectueuses avec autant d'âmes qu'on le peut, musulmanes ou chrétiennes, indigènes ou françaises, c'est notre premier devoir : ce n'est qu'après l'avoir bien rempli, assez longtemps, qu'on peut faire du bien. Ma vie consiste donc à être le plus possible en relation avec ce qui m'entoure et à rendre tous les services que je peux. À mesure que l'intimité s'établit, je parle, toujours ou presque toujours en tête à tête, du bon Dieu, brièvement, donnant à chacun ce qu'il peut porter, fuite du péché, acte d'amour parfait, acte de contrition parfaite, les deux grands commandements de l'amour de Dieu et du prochain, examen de conscience, méditation des fins dernières, à la vue de la créature penser à Dieu, etc., donnant à chacun selon ses forces et avançant lentement, prudemment.
affiche des chasseurs d'afriqueIl y a fort peu de missionnaires isolés faisant cet office de défricheur ; je voudrais qu'il y en eût beaucoup : tout curé d'Algérie, de Tunisie ou du Maroc, tout aumônier militaire, tout pieux catholique laïc (à l'exemple de Priscille et d'Aquila), pourrait l'être. Le gouvernement interdit au clergé séculier de faire de la propagande anti-musulmane ; mais il s'agit de propagande ouverte et plus ou moins bruyante : les relations amicales avec beaucoup d'indigènes, tendant à amener lentement, doucement, silencieusement, les musulmans à se rapprocher des chrétiens devenus leurs amis, ne peuvent être interdites par personne. Tout curé de nos colonies, pourrait s'efforcer de former beaucoup de ses paroissiens et paroissiennes à être des Priscille et des Aquila. Il y a toute une propagande tendre et discrète à faire auprès des indigènes infidèles, propagande qui veut avant tout de la bonté, de l'amour et de la prudence, comme quand nous voulons ramener à Dieu un parent qui a perdu la foi...

Espérons qu'après la victoire nos colonies prendront un nouvel essor. Quelle belle mission pour nos cadets de France, d'aller coloniser dans les territoires africains de la mère patrie, non pour s'y enrichir, mais pour y faire aimer la France, y rendre les âmes françaises et surtout leur procurer le salut éternel, étant avant tout des Priscille et des Aquila !

Comment franciser les peuples de notre empire africain

calligraphie touaregMa pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l'esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d'elle. Le sentiment national ou barbaresque s'exaltera dans l'élite instruite : quand elle en trouvera l'occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l'islam comme d'un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.

2 belles du désertL'empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d'habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d'habitants rompus au maniement de nos armes, dont l'élite aura reçu l'instruction dans nos écoles. Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens.

Il ne s'agit pas de les convertir en un jour ni par force, mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, œuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui. D'une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s'y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l'un, celui du Medhi, il n'y en a pas : tout musulman (je ne parle pas des libres-penseurs qui ont perdu la foi) croit qu'à l'approche du jugement dernier le Medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non-musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s'il est soumis à une nation non musulmane, c'est une épreuve passagère ; sa foi l'assure qu'il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l'engage à subir avec calme son épreuve ;
targui au sabre"l'oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s'il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération", disent-ils ; ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu'aux Allemands, parce qu'ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger ; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d'honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles, mais, d'une façon générale, sauf exception, tant qu'ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France.

De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d'un peuple étranger qu'on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d'apostasie, un renoncement à la foi du Medhi.

Conversation avec des personnages du désert sur les affaires de l'Europe et sur la guerre

soldat à VerdunJe n'en ai pas. Je n'ai jamais cessé de dire aux indigènes que cette guerre est chose sans gravité : deux gros pays ont voulu en manger deux petits ; les autres gros pays, tel que les Anglais, les Russes et nous, leur font la guerre non seulement pour empêcher cette injustice, mais pour ôter à ces deux voleurs la force de recommencer ; quand ils seront bien corrigés et affaiblis on leur accordera la paix ; cela durera ce que cela durera, le résultat ne présente aucun doute, et nous avons l'habitude d'aller lentement mais sûrement... Les gens de ce pays reculé sont d'une telle ignorance que tout détail supplémentaire les induirait en erreur : ils ne comprendraient pas, et se feraient des idées fausses.

La main-d'œuvre polonaise

Votre article sur la main-d'œuvre étrangère (L'Écho de Paris du 28 mai 1916), et ce que vous y dites avec tant de vérité des Polonais me porte à vous parler d'un ami... qui a consacré sa vie à l'étude et au relèvement de la Pologne, sa patrie ; il travaille à la relever surtout par la pureté des mœurs, l'austérité de la vie et le renoncement à l'alcool. Voyant avec douleur beaucoup de Polonais partir annuellement pour l'Amérique où ils perdent leurs âmes, il cherche à détourner ce mouvement d'émigration vers la France et les colonies françaises du Nord de l'Afrique, Algérie, Maroc, Tunisie. Depuis trois ou quatre ans il a fait parvenir des propositions à ce sujet aux autorités françaises d'Algérie et du Maroc, offrant de diriger sur ces pays des familles choisies de Polonais. Rien de ce qu il a proposé n'a été exécuté jusqu'a présent. L'heure viendra peut-être bientôt de reprendre son idée et de l'appliquer non seulement à l'Algérie, à la Tunisie et au Maroc, mais aussi à la France.

Les Kabyles

miss kabylie 2009Comme vous, je désire ardemment que la France reste aux Français. et que notre race reste pure. Pourtant je me réjouis de voir beaucoup de Kabyles travailler en France ; cela semble peu dangereux pour notre race, car la presque totalité des Kabyles, amoureux de leur pays, ne veulent que faire un pécule et regagner leurs montagnes.
Si le contact de bons chrétiens établis en Kabylie est propre à convertir et à franciser les Kabyles, combien plus la vie prolongée au milieu des chrétiens de France est-elle capable de produire cet effet.
Les berbères marocains, frères des Kabyles, sont encore par trop rudes ; ils seront pareils aux Kabyles, quand, comme eux, ils auront soixante ans de domination française. Saint Augustin aimait la langue punique, parce que, disait-il, c'était la langue de sa mère : qu'était la race de sainte Monique dont la langue était la punique ? La race berbère ? Si la race berbère nous a donné sainte Monique et en partie saint Augustin, voilà qui est bien rassurant. N'empêche que les Kabyles ne sont pas aujourd'hui ce qu'étaient leurs ancêtres du IVe siècle : leurs hommes ne sont pas ce que nous voulons pour nos filles ; leurs filles ne sont pas capables de faire les bonnes mères de famille que nous voulons.
Pour que les Kabyles deviennent français, il faudra pourtant que des mariages deviennent possibles entre eux et nous : le christianisme seul, en donnant même éducation, mêmes principes, en cherchant à inspirer mêmes sentiments, arrivera, avec le temps, à combler en partie l'abîme qui existe maintenant.

En me recommandant fraternellement à vos prières, ainsi que nos Touaregs, et en vous remerciant encore de votre lettre, je vous prie d'agréer l'expression de mon religieux et respectueux dévouement.

Votre humble serviteur dans le Cœur de Jésus.


Charles de Foucauld


icone charles de foucauld


Note (1): cette lettre a été excavée des archives familiales Bazin lors de la préparation des travaux de béatification du père de Foucauld. Elle a été publiée par le site Liberté-Politique.com qui nous offre vingt entrées sur le mot-clé "Charles de Foucauld".

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dimanche 27 décembre 2009

Cheval Fou

Semaine festive.
Trois écrans pour le prix d'un.

Parodie réussie du Crazy Horse Saloon de Paris.


[ La réservation en vrai est par ici...]
Ne soyez pas timide, poussez le portillon !
Celui qui arrive jusqu'à Zula Zazou a un bon point !



Les fans de BHL, nombreux sur ce blogue, feront ensuite une ovation à Madame dans le plus beau "besame mucho" que j'ai jamais vu.

On clique ici et on monte le son.




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samedi 26 décembre 2009

Liu Xiaobo

Mister LiuLa Trêve des confiseurs est mise à profit par l'Empire céleste pour embastiller, ni vu ni connu, ses contempteurs. Gardé au chaud pendant un an mais "écroué" officiellement depuis six mois seulement, Liu Xiaobo a été expédié au Laogaï par un tribunal de Pékin. Il en prend pour onze ans. Motif : subversion.
Son crime ? "Ancien" de Tiananmen déjà emprisonné une fois, il a participé l'an dernier à la rédaction d'un manifeste politique reconnu dans le monde entier comme la Charte 08. Elle est à ce jour signée par 300 chinois, on ne peut plus courageux, eux qui ne traversent aux clous que quand le petit bonhomme est vert. La voici en français en cliquant ici (merci au Figaro).

Les réactions règlementaires sont arrivées du Monde Libre pour que la pièce soit jouée tout entière malgré les fêtes. On notera la déclaration corne-cul de la Commission européenne à Bruxelles qui déplore «le caractère disproportionné de la condamnation». Condamner pour des idées, c'est donc possible, si la peine est mesurée ! J'attend avec inquiétude la déclaration internationale de Mme Ségolène Royal, fervente admiratrice d'une justice prompte et d'équerre. Le pouvoir chinois, chez qui défilent les "explicateurs de texte", se marre.

Que veulent les "trois cents" ? La démocratie, mais dans le cadre de la Constitution de la République populaire de Chine. Il faut lire la Charte d'abord.
On ne souffle pas dans la gueule du tigre en disant qu'il pue de la gueule ! Hélas : « En 1997 et en 1998, le gouvernement chinois signait deux importantes conventions internationales relatives aux droits de l'homme. En 2004, il amendait sa constitution pour y enchâsser l'expression "respecter et protéger les droits de l'homme." Cette année, en 2008, il s’est engagé à articuler et à mettre en oeuvre un « Plan d’action national pour la protection des droits de l’homme. » Malheureusement, la plupart de ces progrès politiques sont pour l’instant restés lettre morte. La Chine possède bel et bien un cadre juridique, mais pas d’état de droit; la Chine a bien sa constitution, mais pas de régime constitutionnel : telle est bien la réalité politique chinoise, pour qui a des yeux pour voir. L'élite au pouvoir continue de s'accrocher à sa domination autoritaire, refusant tout changement politique, ce qui entraîne pour conséquence: une corruption officielle endémique; un état de droit qui n’arrive pas à s’établir; des droits de l'homme douteux; un effondrement de la moralité; une polarisation sociale; un développement économique asymétrique; de graves atteintes à l'environnement naturel et humain; les libertés civiles, le droit à la propriété et au bonheur n’arrivent pas à trouver de garantie institutionnelle; une accumulation croissante des contradictions sociales; une hausse constante des sentiments d’insatisfaction; et en particulier, ces derniers temps, un exacerbation des antagonismes entre fonctionnaires et citoyens et une forte poussée d’incidents impliquant des groupes de personnes. Tout cela démontre une nette tendance vers des dérapages catastrophiques; la désuétude des institutions et du régime actuels impose des changements urgents.»

Ce paragraphe est tellement vrai qu'il en devient terrible pour toute la pyramide de nomenklaturistes. Les principes proclamés ensuite sont très académiques et ne mériteraient qu'une année de rééducation en camp, s'il n'y avait pas ce qui précède.

Xian
Liberté ? Pourquoi ne pas aller au-delà de celle de s'enrichir de manière éhontée, mais inclure le "droit de grève et de manifestation" est meurtrier pour le pouvoir. Grèves et manifs, ils en ont déjà beaucoup dans les provinces pauvres, et savent que si le Dongbei industriel se soulève, ils disparaitront plus vite que l'étron sous la chasse.
Droits de l'homme ? Rien à dire, discours vaseux habituel.
Egalité ? Rien à dire non plus, sinon que donner l'égalité civile à des ethnies réputées légèrement inférieures à la grande nation han, ne réunira pas grand monde en Chine.
Républicanisme ? C'est nouveau. Il y est question de la séparation des pouvoirs. Cette séparation serait fatale au Parti Communiste Chinois qui se couperait de la machine judiciaire, vénale en plus. Exiger cela, c'est de la part des rédacteurs de la Charte tendre les doigts sous la règle.
Démocratie ? "Un véritable gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple". Le pouvoir étant le représentant unique et sacré des peuples de Chine, il ne peut qu'être d'accord tant la formule est creuse.
Régime constitutionnel ? La revendication est malheureuse, même si nous comprenons bien de quoi il retourne au fond, parce que la Chine est un Etat de droit écrit trimillénaire. Que l'application des lois soient biaisée par des fonctionnaires vénaux et des juges-caporaux aux ordres ne suffit pas à contester la légitimité constitutionnelle du pouvoir en place.

Si vous prenez la peine de lire la Charte jusqu'au bout, vous saurez que les réformes préconisées par les dissidents conduisent à une démocratie de type étasunien. Il n'est pas sûr que le modèle convienne aux spécificités d'un empire renaissant en richesse et puissance comme celui du Milieu. Qui peut se flatter de connaître le régime politique capable de gouverner un milliard trois cents millions d'hommes sous la même bannière ?

On observera simplement que malgré ses défauts - qui, vérifions-le, ne sont insupportables que pour les Chinois - le régime mixte de capitalisme-socialiste sauvage s'en sort plutôt moins mal que ne le prédisaient les acclamateurs de la pérestroïka. La gestion du despotisme central et la défense des contraintes sociales maintenues par les caciques communistes sont "vendues" contre une totale liberté d'entreprendre, qui colle parfaitement aux qualités de la race. Les consciences occidentales de nos gouvernements en conviennent.
Si les dissidents soviétiques trouvaient un certain écho dans le romantisme slave de leurs concitoyens, les dissidents chinois ne risquent pas de sortir du cercle universitaire qui les a vu naître, car le reste des gens n'a tout bonnement pas de temps à leur consacrer.

Mammon
Chaque matin, ce n'est pas le muezzin qui réveille la Chine, mais le rugissement gras de Mammon.
Liu Xiaobo et ses potes n'en sont que plus courageux. Qu'en pense M. Fillon de retour de Chine où il a reçu toutes assurances ?

Chapeau les fous !




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vendredi 25 décembre 2009

Le 30° Lien est paru

Chambord dessiné par Vallotton en 1895Joyeux Noël, le Lien Légitimiste est paru.
Harassé, je rentrai chez moi hier soir pour affronter une longue soirée, quand je pris le Lien dans la boîte et ouvris l'huis en souriant à mes pénates inquiets. Cette trentième livraison est aussi pleine de sens que les précédentes et continue de pivoter sur son axe, pour nous expliquer qui du verbe ou de l'action précède l'autre. Les mollahs du muppet show - suivez mon regard - fouillent déjà dans la trousse d'excommunication avant même d'entendre que le comte de Chambord n'avait pas suffisamment mûri les prédispositions activistes du duc de Bordeaux ainsi qu'en atteste une lettre du prince au vicomte de Chateaubriand postée de Vienne en 43, dans laquelle il affirmait ne pas croire au droit divin de la royauté. Enorme, pour les licteurs autoproclamés du Catafalque royal. Hélas, le prince de gouvernement, capable d'embrasser les contradictions du royaume pour les réduire ensuite, serait donc devenu avec l'âge un providentialiste contemplatif sous l'influence de sa tante¹, après le plébiscite napoléonien. Le verbe prenait tout le champ, le prince se pétrifiait-il en gentilhomme ? Gérard de Villèle s'en désole : « Par tradition familiale, je pense qu'il vaut mieux tâcher de trouver une solution plutôt que de tout abandonner »...

Les évènements du siècle montraient pourtant que la première vertu d'un prince de gouvernement en France ne pouvait être que "politique". Comme l'avait signalé Choiseul à l'avènement de Louis XVI, ça s'apprend. Espérons que la leçon sera retenue par l'impétrant d'aujourdhui au moment du rendez-vous de la France et de la royauté, et qu'il n'ira pas à Vêpres quand chargeront les dragons au Pont de la Concorde. Les ruptures constitutionnelles se gagnent à cheval, pas au prie-dieu. La bibliographie qui a permis le billet du Lien est en note (2).

Aujourd'hui il n'y a qu'un projet institutionnel complètement développé sur la table. C'est celui de l'Alliance Royale. Le Lien entame un cycle d'explication de ce projet par le rôle du Roi et celui du Haut Conseil. Heureuse initiative qui va se continuer sur plusieurs numéros. Souhaitons qu'elle soit largement débattue.
Le Lien c'est aussi douze pages.

princes Alphonse et Louis-AlphonseLe fondateur Jacques Rolain - qui me prend pour un loup, mais on m'a dit pire - revient sur la question du secrétariat politique du duc d'Anjou qui pallierait le choix de l'exil (pour raisons économiques). Le projet convoque la matérielle. C'est ce qui manque le plus à nos mouvements, littéralement castrés par l'impécuniosité. Dans son dernier volet de l'In Memoriam, Gérard Guillotel nous égrène la composition du secrétariat du prince Alphonse, qui devenait un vrai cabinet politique, plus étoffé que je ne le pensais avant. Nous nous permettons de le reprendre ici.

- Finances : comte Jacques de Pontac
- Relations avec les organisations légitimistes : vicomte Yves de Pontfarcy
- Voyages et déplacements officiels : Philippe Montillet
- Relations avec l'Institut de la Maison de Bourbon : Philippe Montillet
- Sécurité : lieutenant-colonel Boret
- Communication : Daniel Hamiche
- Etudes et recherche : Pr Jean Barbey

A côté du secrétariat, un service d'honneur était assuré par le duc de Bauffremont, président de l'institut de la Maison de Bourbon.
Le territoire était quadrillé par des secrétaires délégués, flanqués d'un ou plusieurs assistants. Leurs noms sont aussi dans Le lien.
La cohésion était assurée par le baron Pinoteau qui en répondait devant le prince.
Cette machinerie politique s'arrêtera à la mort du prince, mort qui reste suspecte comme le ressent José Maria Zavala dans son ouvrage récent "El Borbón non grato. La vida silenciada y la muerte violenta del duque de Cádiz". On en attend une traduction en français.

Reste que pour le moment, le royaume le plus vivant, s'il est vrai que le liant essentiel d'une pareille nation est fourni par l'intensité du sentiment d'appartenance et l'affection partagée pour une même idée transcendantale, c'est celui de Patagonie de Jean Raspail, royaume dont nous fêterons le 150° anniversaire de sa fondation, le 18 septembre 2010 à Tourtoirac, où repose SM Orélie-Antoine Premier. On y reviendra dans Royal-Artillerie.

LLL : 6 numéros par an
abonnez-vous à l'édition papier pour 20€ ou à l'édition électronique pour 10€
en vous adressant à :

Le Lien Légitimiste
Petit-Prix
37240 La Chapelle-Blanche-St Martin

- règlement par chèque établi à l'ordre du Lien Légitimiste -



Note (1) : Madame Royale, Marie-Thérèse, duchesse d'Angoulême puis comtesse de Marnes, sa mère de substitution
Note (2): bibliographie récente sur Chambord :
- L'Enigme par Philippe de Saint-Robert (Valeurs Actuelles 3810)
- Le Journal par Philippe Delorme (FX de Guibert)
- Le Comte de Chambord par Georges Poisson (Pygmalion)
- Le Comte de Chambord par Daniel de Montplaisir (Perrin)
- Henry V par Christine de Buzon (Albin Michel)




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Messe de minuit

Semaine spirituelle.
Une "petite" messe de minuit sans prétention, ramassée sur ses fondamentaux, mais avec son invité surprise en finale.
Version éternelle dont je connais par coeur le service.
C'est si loin.




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jeudi 24 décembre 2009

Adeste Fideles

Semaine spirituelle.
L'Adeste Fideles avec les Belles Celtes de Dublin.


O' Come All Ye Faithful

[en cliquant ici vous l'avez en version "bio"]

Pour ceux qui veulent chanter et ont un trou de mémoire, voici les paroles :

Adeste fideles læti triumphantes,
Venite, venite in Bethlehem.
Natum videte Regem angelorum.
Venite adoremus (ter)
Dominum.

En grege relicto humiles ad cunas,
Vocati pastores approperant,
Et nos ovanti gradu festinemus.
Venite adoremus (ter)
Dominum.

Æterni Parentis splendorem æternum,
Velatum sub carne videbimus,
Deum infantem pannis involutum.
Venite adoremus (ter)
Dominum.

Pro nobis egenum et fœno cubantem
Piis foveamus amplexibus ;
Sic nos amantem quis non redamaret ?
Venite adoremus (ter)
Dominum.



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mercredi 23 décembre 2009

Gloria

Semaine spirituelle.
Le Gloria de Vivaldi (final). C'est le nom de la chorale qui m'a plu : Brandywine Valley et ce n'est pas du vin de messe.



Le Gloria de Vivaldi est expliqué par Esprits Nomades.


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mardi 22 décembre 2009

Aoum Mani Padmé Hûm

Semaine spirituelle.
Quatre minutes et demi de respiration pour un Thibet tranquille en 2010.


On m'explique ce mantra en français ici. A compter du dimanche 14 février 2010, on quittera l'année du Buffle de Terre, un symbole assez peinard, pour aborder le nouvel an tibétain du Tigre de Fer, 2137.
Croisons les doigts en fredonnant om mani pémé houng.


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lundi 21 décembre 2009

La grande peur des Métèques

vase grec
Ce titre un peu "avant-guerre" est pourtant approprié au débat actuel sur l'identité nationale. Que le motif électoral de ce débat surnage n'est pas important dès lors que toute action politique en démocratie est électorale par essence. Il n'en demeure pas moins que l'initiative sarkozienne a désinhibé l'opinion française qui, encouragée par le holà confédéral sur l'architecture exotique, répond aux préfectures avec ses mots à elle, ...que nous avons trop d'étrangers ; mais sans savoir combien nous avons d'étrangers et d'anciens étrangers sur notre sol, puisqu'ils disparaissent vite dans les profondeurs statistiques au lendemain de leur naturalisation.
La seule trace exploitable est le code 99 en quatrième position de l'immatriculation SS (voir votre la carte Vitale). Combien de "99" en France ? Secret défense. S'y ajoutent les "malgré nous" qui ont acquis la nationalité française par naissance, à contrecoeur, et qui sifflent la Marseillaise. Ceux-là ont un quatrième code "normal". Combien de "malgré nous" ? Secret défense. Les statistiques ethniques sont un délit, dit-on. Cette République est la plus bête du monde ! Elle devrait identifier ses étrangers jusqu'à la troisième génération de résidence, comme il en va dans beaucoup de pays.

L'internationale ouvrière qui nous tient lieu de Gauche-pour-rire, demande que cesse le débat Besson car il exaspère les immigrés ! Leurs porte-paroles réclament leurs droits avant même qu'on les leur coupe (les droits), et hurlent au charron sur l'apostat de la Drôme qui en remet aussitôt une petite, déclarant ce matin que le débat institutionnel continuera contre sirocco et marée noire jusqu'à... (ndlr : ... ce que les frontistes aient élu les listes UMP aux régionales) ...la fin de 2010.

Dominique Soppo SOS RSOS Racisme, qui a lâché le négoce de montres rares, se fend d'une pétition adressé à l'Elysée que l'on peut lire ici, voire même signer si on veut s'en servir de coupe-file pour draguer Isabelle Adjani. J'y ai relevé cet extrait, coincé entre "libérer une parole stigmatisante" et "le vivre ensemble" : « les débats sur l’identité nationale sont apparus comme des espaces de libération d’une parole raciste, prompte à remettre en cause, de façon insidieuse ou explicite, la légitimité de la présence sur le sol national de catégories entières de la population ». Le gros mot est "légitimité". Quelle est la légitimité de quelqu'un à vivre dans un autre pays que le sien ? Il n'y en a aucune. Vous y êtes accueilli, invité, toléré, tout ce que vous voudrez, mais votre résidence pour légale qu'elle soit n'est pas légitime par essence, mais par la décision du premier occupant de vous octroyer cette qualité. Larousse !
"La légitimité est fondée en droit, justice ou équité". Bien ! Il y a des règles gouvernant la présence et l'activité des étrangers sur notre sol. S'y soustraire (criminalité) ou s'en prémunir (clandestinité) ôte donc la légitimité de la résidence. Il est donc normal que Eric Besson chartérise les déserteurs afghans.

Eric BessonUn bon tiers de Français (toutes couleurs sondées) pense que le débat doit aller à son terme et qu'à donner la langue au chat, il faut l'appeler par son nom. Qu'on en finisse avec les passe-droits, les priorités, les dérogations et les insultes. La réponse globale de ce premier tiers (celui du Picon) n'implique pas une xénophobie automatique qui arrangerait bien les adversaires du pouvoir, ni ne conteste aux aliens la liberté d'une installation utile à tous dans les formes légales.
Il y a aussi beaucoup d'anciens étrangers qui n'en peuvent plus de ce communautarisme arrogant, et pis que tout, de cette racaille omniprésente. Ils ne visent qu'à vivre en paix de leur travail au sein de leur petite famille sans être "marqués" par leurs ex-alter ego. Dès fois, leurs fils signent dans l'armée française pour rompre.

Un autre tiers - très remuant ces jours-ci - craint pour la paix civile dont la fin proclamée par ses thuriféraires signifierait la mise en danger de leurs positions, prébendes, parfois trafics. Ceux dont les positions ont été acquises légitimement n'ont pourtant aucune raison de s'inquiéter, ce pays est un vieil Etat de droit. Si vous voulez en rencontrer, prenez la liste de la pétition SOS-Racisme ici.
Un grand tiers s'en contrefout ; c'est de l'eau, comme au Bar de la Marine.

Pour ma part, je pense qu'il faut crever l'abcès quelle que soit l'alène choisie.
Vous avez remarqué que nous n'avons pas parlé de l'islam ; parce que c'est un sujet spécial.


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samedi 19 décembre 2009

La pétition cévenole de 1788

St Jean du gardSi les royalistes se disputent peu sur l'état idyllique de la société française d'Ancien Régime, il convient pour en saisir la réalité de sauter par dessus les romans historiques pour capter les défauts à la source. C'est en juillet 1788 que Louis XVI, sentant avec bien du retard que le royaume craque de toutes parts et que la banqueroute attendu pour le mois d'août ne relancera pas la machine, décide de préparer la convocation des Ordres. C'est l'administration judiciaire qui est compétente pour cette préparation ; c'est l'administration judiciaire qui est la doléance majeure des Cahiers ! Il est très intéressant de lire les Cahiers de doléances qui sont autant d'instantanés de la société au moment, même si des "modèles" subvenant au défaut d'inspiration furent diffusés en province, à compte du duc d'Orléans dit-on. De nombreux ouvrages y sont consacrés auxquels nous renvoyons notre distingué lectorat. On les trouve dans le fonds impérial de la Gallica.
Pour notre part, nous mettons en lumière la pétition préalable à la convocation des municipalités à l'assemblée diocésaine d'Alès qui rédigera donc le Cahier cévenol. Cette pétition, distribuée par la ville de St Jean du Gard, déjà "parle" beaucoup.

L'an 1788 et le 14è novembre dans l'Hôtel de Ville de Sumène, le conseil ordinaire de la communauté et les principaux habitants d'icelle propriétaires et cultivateurs assemblés et soussignés ;
Par le 1er consul maire a été dit qu'il a reçu copie d'une délibération prise par la communauté de Saint Jean de Gardonenque le 11 courant et dont la teneur suit :
Les citoyens des différents ordres des hautes et basses Cévennes ont considéré que Sa Majesté ayant demandé à tous ses sujets de lui communiquer leurs vues sur la meilleure manière de composer les Etats Généraux ont cru devoir porter aux pieds du trône l'expression de leurs voeux.
Si par une suite d'erreurs perpétrices d'âge en âge il y avait dans un empire diverses classes de citoyens dont les droits et les intérêts soient différents et souvent opposés, une multitude d'abus par suite desquels les moeurs civiles et domestiques même soient altérées, au point que l'oisiveté soit récompensée et l'homme inutile honoré, un tel empire doit périr. La force principale de la nation est dans le Tiers Etat.
En conséquence les citoyens des différents ordres en offrant à sa Majesté et à la Nation le sacrifice de leurs biens et de leurs vies, supplient très humblement Sa Majesté d'ordonner :
- Que tous les contribuables soient appelés à élire des députés aux Etats Généraux librement et à la pluralité des suffrages,
- Que tout représentant du Tiers Etat en soit membre,
- Que tout contribuable soit éligible,
- Que le nombre des députés du Tiers Etat soit au moins égal à celui des des députés des autres ordres réunis,
- Que les fermiers et gens à gages de la noblesse et du Clergé ne soient ni éligibles ni électeurs,
- Qu'en recueillant les suffrages dans les Etats Généraux on les compte non par ordre mais par tête,
- Que les sujets soient instruits pour pouvoir donner à leurs députés des pouvoirs convenables et suffisants.

L'Assemblée reconnaît la justesse de ce qui précède, et attendu que l'allivrement de Sumène est le plus considérable après celui d'Alais capitale des Cévennes, que sa population est d'environ 3000 âmes dont 519 payent la capitation, adhère à cette délibération et prie M. Vaquier 1er consul maire d'en envoyer des extraits où besoin sera. Et se sont signés...
Le marquis de Sumène, Vaquier 1er consul maire, Jean Laget l'aîné 2è consul, etc...
et 256 autres (on a les noms, comme dit Coluche).
On notera pour la petite histoire que les futurs "terroristes" de Sumène, curé en tête, ne signeront pas cette pétition.

Etats à Versailles
Des mots annoncent la confrontation tragique du peuple et des pouvoirs : citoyen, nation, abus, altération des moeurs, périr, tiers-état force principale... Dans ce texte est inscrit tout le désordre des Etats Généraux de 1789, la rebellion du Tiers. Le roi aurait été bien inspiré de lire lui-même ces pétitions au lieu de pousser la lîme et s'en remettre à ses ministres. Il aurait alors présidé les Etats de Versailles en sachant qui le défiait vraiment, et se serait abstenu de feindre de dormir en séance ! Dans les faits, la Révolution était lancée à tombeau ouvert dès 1788. Rien ne l'arrêterait, pas même le respect sincère que les gens du commun portait au roi, seul personnage vertueux de la Cour. Pour leur bonheur, il eut mieux valu la précéder, comme Louis XV en avait eu la prescience, que la subir.

Au mois de janvier 1789, une assemblée préparatoire des trois ordres fut convoquée à Alès sous la présidence du marquis de La Fare, illustrissime maison languedocienne issue de Saint André de Valborgne. Les députés de Sumène ne purent rejoindre à cause des rigueurs de l'hiver et peut-être aussi du manque d'empressement. Le 12 mars 1789, la communauté suménoise fut assignée par huissier et sommée d'envoyer quatre électeurs à la Sénéchaussée de Nîmes pour nommer les huit députés du Tiers et finaliser le Cahier de Doléances. Ce cahier (accessible sur la Gallica, ici) dévoile les nombreux abus du régime en vigueur et tend à l'égalité civile, payée sans qu'on s'en aperçoive par une aliénation de la liberté individuelle. Pourquoi enlever aux Seigneurs les droits de police et de banalité pour les remettre aux mains des communes qui ordonneront le maximum, forceront l'emprunt et organiseront les visites domiciliaires de vérification du "bon esprit" de chacun ? En découlera la centralisation absolue et le despotisme de l'Etat devenu omnipotent. On n'en est toujours pas sorti, mais ces conséquences n'étaient pas prévisibles par les électeurs de Nîmes. L'auraient-ils senti qu'ils n'en auraient pas dévié parce que s'ouvrait enfin devant eux l'opportunité de "gouverner", depuis les petits emplois de proximité qu'ils avaient captés jusqu'aux échelons supérieurs. D'ailleurs comme le fit remarquer Isidore Boiffils de Massanne en son temps, la Déclaration des Droits de l'Homme en préambule de la Constitution de 1791 n'avait qu'un seul article utile à la bourgeoisie, l'article VI :
« La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. » Il s'étonnait alors qu'aucun gentilhomme sensé, un agriculteur bourgeois, voire un négociant n'ait proposé la rédaction suivante :
« Les dignités, places et emplois publics ont été jusqu'ici la plaie de la France ; leur nombre et leurs avantages doivent être réduits au strict nécessaire tellement qu'ils ne puissent tenter la capacité de personne ; ce sera un travail occupant le moins possible de citoyens avec une rétribution juste mais modique. »
J'applaudis. Isidore avec nous !

Sumène
Au mois d'août 1789, commença la série de terreurs paniques et superstitieuses, souvent sans motif qui accompagnèrent cette période de troubles. On forma à Sumène une milice de sécurité, la Garde Bourgeoise, renommée ensuite "Nationale" pour accuellir chez nous tout le diable et son train !


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vendredi 18 décembre 2009

Copenhague OK

la seine à parisNormalement nous devrions avoir un accord à Copenhague ce soir. L'enjeu le mérite. Et ce, pour une première raison : ce ne sont pas les chefs d'Etat qui gouvernent mais leurs directeurs de communication. Observons que les grands pollueurs (EU, Chine, UE) semblaient presque d'accord à l'ouverture des débats. Al Gore et consorts avaient gagné la partie. Puis, lorsque le soufflé est retombé après les délires hulotiques médiatisés jusqu'à la nausée, on a vu surgir la mésentente au sein de la conférence. A trop vouloir prouver, on insinue le doute dans les esprits. L'intérêt du public fut revivifié par la violence des manifestants attaqués par les Danois, et par l'instrumentalisation de la "fracture" Nord-Sud.
Arrivent aujourd'hui les "grands" de ce monde pour le tomber de rideau. Barack Obama a laissé percer la chute prévue en déclarant que rien ne serait pire - en terme d'audience - que de revenir de Copenhague avec un consensus de principe. Les pays africains ont endossé le rôle de faire-valoir jusqu'à mettre en demeure le Nord (et l'Australie) de leur payer cash ixe milliards d'euros par an pour un développement durable hyperclean. A cette annonce, l'action Daimler-Benz a fait un bond !

Paradoxalement c'est le "grand pollueur" qui sera le plus favorable à contraindre les autres, malgré son rabâchage sur la révolution industrielle du XX° siècle dont les occidentaux l'ont privé en colonisant l'empire dans une phase d'affaissement. La Chine ne peut plus vivre dans la pollution qu'elle engendre pour rattraper son retard. Elle doit distraire des moyens importants consacrés aujourd'hui au développement échevelé de son économie, vers des solutions curatives coûteuses. Il est donc utile de son point de vue que les autres pays du monde freinent en même temps qu'elle leur pollution et leur développement, pour que le "gap" demeure entre elle et eux.

usine chine
Les Etats-Unis sont une démocratie d'opinion et le battage médiatique des ONG et d'Hollywood va convaincre largement et obliger les pouvoirs locaux et fédéraux à faire propre. L'axe d'Al Gore est bien jugé. Les grands enfants de l'Amérique ne vont pas laissé saloper la Légende. Reste l'autre milliardaire, l'Inde. Ce pays n'est pas vraiment gouverné, du moins son Etat fédéral, le seul à négocier à l'extérieur, n'exhibe que son pouvoir de nuisance, édictant contraintes et règlements pour exister. Le capital indien est rodé aux tracasseries administratives, et vit sa vie sans s'inquiéter des conséquences depuis qu'il a accédé à la sphère financière internationale. Qui va dire quoi à Lakshmi Mittal ? C'est donc le partenaire indien le moins sûr, après la Russie peut-être.

rivière polluée
Le ré-soviétisation du pays - Staline est un grand homme - fait lever les mentons et il ne semble pas venu le jour où les nouveaux csars plieront devant les injonctions internationales comme au temps d'Eltsine. Le pays est une poubelle, ses mers des égouts, mais l'hiver cache la misère sous la neige et hop, le tour est joué. Ce pays d'Afrique exilé au pôle est comme ses cousins tropicaux, tributaire des marchés de matières et d'énergie. Il compte sur l'expression de besoins augmentés dans le tiers-monde pour s'enrichir par la hausse durable des cours. Jusque là il n'investira pas grand chose dans l'écologie, à preuve, les premiers bénéfices de sa ré-émergence sur les marchés primaires ont été versés dans le réarmement !

tigres sibériens
De notre côté, nous avons la chance d'avoir un grand dépensier à compte d'autrui, qui promet l'argent qu'il n'a pas aux pays africains - mais nous emprunterons bien sûr - afin d'obtenir leurs applaudissements. Qui leurrons-nous ? Les Africains ou nos partenaires européens qui savent notre situation comptable désastreuse ? Un demi milliard d'euros par an pour que le petit reître se pavane sur les écrans du monde. C'est finalement plus cher que prévu au budget Communication.
Au fait, M. Sarkozy a inauguré son compte Twitter à Copenhague. Rassurez-vous, c'est le conseiller Nicolas Princen qui tape sur les touches d'ElyseeCop15.


mutant aux 16 orteils
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mercredi 16 décembre 2009

Goujats de presse

DatiQue Rachida Dati s'ennuie à mourir au Parlement européen n'étonne personne qui connaît l'enceinte. Elle en avait été prévenue. C'est Babel dans toute son horreur, et le mafiatage des vieux députés durcit la pénétration à l'impossible. Qui peut affronter Cohn Bendit et sa clique avec deux minutes de temps de parole, parole traduite en vingt langues sous délai d'interprétation simultanée, voire différée pour les dialectes exotiques ?
Elle avait cru que sa surmédiatisation et la fréquentation des cent familles - ah, le beau mariage civil et religieux de l'Héritier des Quarante Rois ! - dérouleraient le tapis rouge de Strasbourg et que tout le staff parlementaire n'aurait d'yeux que pour son décolleté. Blanchis sous le harnois des collaborations internationales, le staff est blasé. Elle n'est pour eux qu'une Arabe alibi de Sarko-Rolex, poussée par Simone Veil dans les alcôves du pouvoir, et fille-mère nationale qui plus est, punie à Bruxelles pour intempérance et strip-tease mental. Son livre d'heures de garde des Sceaux reste une anthologie de narcissisme.

Mais capter et diffuser ses réflexions à haute voix, quelles qu'elles puissent être, pour les diffuser ensuite, est basse communication. Utiliser cet enregistrement pour la contrer est basse politique. Herr Bendit est un goujat. Rien de neuf.

Les plus exécrables sont ces journalistes qui au prétexte de "donner toute l'information" passent l'extrait de M6 pour débattre ensuite des limites déontologiques de leur profession et nous dire dans le poste que ce n'est pas bien de piller l'expression orale privée. On a vu ce que la réflexion naturelle de Brice Hortefeux à Seignosse avait provoqué comme ramdam chez les faux-culs ; suivit un échange complètement neutre entre Chirac et Juppé à Bordeaux, qui fut monté en neige pour faire mousser la une. Hélas, la meringue ne prit pas. Entretemps les Suisses étaient passés par là. Et tout le monde est maintenant d'accord : on "en" a trop ! Dehors les burquistes, les hidjabaises et toute la ménagerie intégriste des barbus - poil au nez - qui pollue tout, à commencer par l'Islam. Il arrive quand le référendum sur les Exodus ? On ne gardera que les belles. Et Rachida en sous-maîtresse brandissant le chat-à-neuf-queues, sera dans son registre.

Mais avons-nous mieux "de chez nous" ? S'en sert-on ? La chaisière Boutin craint le Front national plus que l'eau bénite pour s'inquiéter du débat Besson. Elle exige l'arrêt des consultations préfectorales. Diantre. Une contribution intéressante ici. En diagonale, "je pouffe en Lorraine, avec mes sabots", exige des rebeux qu'ils retournent la casquette et leur langue, le verlan n'étant pas autorisé puisque réservé aux apaches à la Villon, et la visière à la Dagobert non plus, qui amortit le coup de matraque.

Morano

Décidemment les médias auront fait leur possible pour enterrer Copenhague.


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lundi 14 décembre 2009

Attention à la berlusconisation

Silvio en campagneSur le marché d'images le président Sarkozy est un acteur de poids. L'alpha et l'omega de la démocratie étant le trompe-couillon, tout est bon pour le convaincre, le couillon. A ses frais, bien sûr ; où serait le plaisir sinon. Ainsi, de mauvaises plumes nous dévoilent que la "communication" de l'Elysée est devenu un gros bizness sous le règne du petit reître qui vit son rêve de star. Pour sept millions d'euros par an, cinquante communicants à temps plein organisent l'autofocus présidentiel et déplacent quarante-cinq caisses de matériel de prises et d'éclairage à chaque déplacement de sa majesté [source]. Plus les tabourets en poupée russe.

Ajouté à cela la main mise du pouvoir sur les médias mainstreet par réseau interposé et nous nous retrouvons dans la configuration italienne où le pouvoir médiatique est devenu le pouvoir tout court.
Sauf que !


L'outrance convoque parfois sa copine la violence et qu'un cassage de gueule n'est pas à exclure, à la réserve près que chez nous le "déséquilibré" serait mort ! Je suis allé voir la presse italienne pour qu'elle me parle de ce grand malade. Non, non ! de l'agresseur, Massimo Tartaglia ! tare-ta-gueule en français. Il est soigné depuis dix ans en psychiatrie et la société italienne convient que la popularité ou l'impopularité ne peut absoudre la violence physique. La violence sociale, fiscale ou pénale ? Là n'est pas la question. On est sûr d'une chose : les critiques de la presse peuvent débonder les pires instincts, messieurs les journalistes, retenez-vous, sinon vous serez convaincus de complicité.

sarkozyLes journalistes du Parisien qui ont allumé l'Elysée, posent la question qui tue : « Mais pour quel résultat ? Depuis la rentrée, sa communication [celle de NS] semble grippée, débordée par des polémiques à répétition, démunie face à sa chute dans les sondages. Mezzo vocce, certains se demandent même à l’Elysée si, à trop parler, le président n’a pas totalement brouillé son message…».
Autrement dit, trop de com tue la com.
Surtout quand on ouvre des sujets "grande gueule" comme l'identité nationale et qu'au moment où le débat d'insultes s'installe en préfectures - à ce que disent les fuites organisées - nos doux voisins de la montagne à vaches déclarent à la face de l'Islam conquérant : « Même pas peur ! ».

Berlusconi fut interpelé hier comme "bouffon" par son agresseur. Et pourtant l'Italie est la patrie de la commedia dell'arte. La France est plutôt pire dans son genre.


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vendredi 11 décembre 2009

Le grizzli volant

cockpit détaillé de l'A400M
Ça y est, le Monstronaute a décollé du sol andalou sur ses quatre turbopropulseurs de cinq mètres de diamètre et onze mille chevaux pièce ! Quelques chiffres mesurent l'ambition des armées européennes contributaires :

La bête peut arracher trente-sept tonnes de charge utile à moyenne portée mais peut atteindre aussi 3500 nautiques avec vingt tonnes d'emport. Avec une soute de 340m³ il peut avaler un Eurocopter NH-90 ou un Chinook CH-47, voire deux véhicules de combat d'infanterie, ou une compagnie para à 120 hommes complètement équipés, sinon un hôpital de campagne de 125 lits picot avec billard et infirmières. On dit que son train d'atterrissage à douze roues lui permet de se poser partout en moins de huit cents mètres. Reste à comprendre pourquoi il a pris quatre ans de retard.

Les ingénieurs d'EADS savaient que lancer une carlingue nouvelle dotée de moteurs nouveaux et d'une avionique inédite était casse-gueule. Ils avaient proposé de choisir les moteurs Pratt & Whitney éprouvés pour éliminer un tiers d'incertitudes dans le développement, ce qui ne faisait pas l'affaire de la filière européenne. Quatre motoristes ont développé le nouveau moteur : Rolls Royce (RU), SNECMA (FR), MTU (AL) et Ratier-Figeac (FR) pour les pales d'hélices. On va savoir sous peu s'ils ont réussi et si les donneurs d'ordres nationaux ont eu raison. Vu le prix, cent trente millions d'euros pièce, ce serait une bonne nouvelle.


L'autre cause du retard et du surcoût qu'il implique est inhérent à la coopération multinationale. Sauf à voler sur le dos, il faut que cet avion sache tout faire et que les certifications nationales de vol l'y autorise ; ce qui, notons le, n'est pas une mauvaise posture pour de futures exportations, si on les confie ... à Daimler plutôt qu'à Hervé Morin !
Quant au premier ministre qui se paie l'avionneur à peu de frais en déclarant que « il y a des retards invraisemblables ; franchement, on n'en a jamais vus d'aussi longs quasiment dans l'histoire de l'aéronautique. », il oublie par exemple que le gros Boeing C17 fut lancé en 1980 pour n'être livré qu'en 1995 bien qu'il ait eu un seul et unique donneur d'ordres, tant son développement avait été sous-estimé. Au lieu de le prendre de haut, il ferait mieux de "commander" ses ingénieurs militaires irresponsables qui veulent toujours cinquante pieds d'intérieur dans un coque de quarante pour le prix de trente ! On me dit dans l'oreillette que l'armée est du domaine réservé au président de la République. Qui ? Celui qui a fait son sapin à mi-temps au quartier Balard à Paris et qui dînait le soir chez sa maman ?

écorché de l'A400M
Pouvions-nous ré-équiper l'armée de l'air en escadrons de gros porteurs dans une solution purement nationale ? Les "gaullistes" nous disent bien sûr... en oubliant que le seul constructeur aéronautique ayant la capacité de construire un avion de transport en France est justement EADS qui n'est pas strictement français, loin s'en faut.

Au total, l'avion A400M a été commandé à 192 exemplaires au départ pour un montant de 20 milliards d'euros (nouveau chiffre de 25 Mds non encore approuvé), dont 60 exemplaires pour la France et 50 pour l'Allemagne, les deux pays du programme Transall qui arrive au stade du coma dépassé. La ligne de montage est chez CASA en Andalousie.

Dans quelques années, en OPEX, nous aurons l'air moins c.ns d'atterrir avec nos Airbus tout neufs plutôt qu'avec des Antonov biélorusses pissant l'huile, et pilotés par des ivrognes.


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