samedi 27 février 2010

Le Lien 31 est paru

le Duc d'AnjouRoyal-Artillerie offre à ses lecteurs ce beau portrait du duc d'Anjou, mis en ligne sur la page Facebook de l'Institut de la Maison de Bourbon. Cette 31° livraison du Lien Légitimiste qui ouvre le carême manque un peu à la charité de circonstance, mais n'est pas piquée des hannetons. Ceux qui ne se sont pas abonnés au Lien perdent vraiment quelque chose. On dit que des orléanistes patentés le reçoivent chez des amis pour connaître heurs et malheurs de la "Maison de France". Cette fois-ci, la "fête à Gaston" les rembourse de leur (modeste) investissement. Malheureux faux-dauphin à peine né et déjà impliqué dans la querelle dynastique des grands. Mais son prénom n'est pas non plus "cadeau" qui remonte au frère déloyal de Louis XIII, sinon résonne quelque part dans le "téléfon ki son". Le signe du scorpion le sauvera !

Temps pourris... titre Villèle à la une du Lien, et de nous donner d'entrée le goût des néologismes de sens. Je découvre la "parasélite" qui précipite les vocables parasite et élite. C'est bien trouvé et sa définition est encore mieux :
Parasélite désigne les individus appartenant aux classes sociales favorisées, dirigeantes et médiatiques, n'ayant ni le goût ni la compétence à gérer le Bien Commun. L'élite étant la fleur d'une société, la parasélite forme un clan de notables usurpateurs, idéologues, portés par l'ambition personnelle. L'oligarchie au pouvoir s'illustre dans la parasélite.

On effleure alors le futile débat bessonnien de l'identité française qui se limite in fine à l'exaltation des valeurs républicaines. Si 1793 fut l'an I de la République, il ne fut pas l'an I de la France ainsi que le laisse croire les gens en place qui captent l'héritage, comme nous le montre plus loin la récupération du quadricentenaire d'Henri IV par la cellule "Com" de l'Elysée. Finement analysée, elle fait dire à Gérard de Villèle que « dans nos interventions extérieures au milieu royaliste, il faudra pouvoir faire des comparaisons et donner des explications inversement tendancieuses à l'aperçu du poulet présidentiel* et aux diverses manifestations républicaines et laïques que devra subir la mémoire de ce roi ». Gageons que d'aucuns, anarchistes voire libre-penseurs, promouvront en revanche la mémoire de Ravaillac qui les débarrassa de ce roi consensuel. Quel mescladis à venir !
* On y reconnaît la patte de Guaino, Sarkozy étant incapable de synthétiser tout ça.

TremoletMais le meilleur suit. Le baron Pinoteau a failli s'étouffer à la chronique des gaffes en série de maître Trémolet de Villers, transporté d'extase dans Présent, par l'avènement d'un Gaston Premier dont « le couple (Jean et Philomena) menace les Français si leur cause arrive à ses fins ». Pinoteau est en verve, qui nous en fait deux pages et demi, écrit serré, et m'apprend incidemment qu'Henri d'Orléans portait à Senlis la décoration de la Légion d'Honneur qui ne lui avait pas été encore remise par le Chef d'Etat qu'il entend remplacer. Personnellement, j'avais plutôt noté le port du makila, arme déplacée au mariage de son propre fils. Je partage aussi l'étonnement du baron à l'instrumentalisation récurrente de la mort du sous-lieutenant François en Algérie pour asséner l'esprit de service à l'auditoire, et déplore l'amalgame que fait son frère entre cette fin tragique et la peine de coeur que nous savions. Tant de familles ont été dévastées sinon terminées par les deux guerres mondiales sans jamais prétendre à l'exception. Il y en eut trop !

Comte de Paris à SenlisOn sort de chez Pinoteau un peu secoué, en regrettant seulement qu'il utilise par deux fois l'argument d'autorité, qui affaiblit toujours la meilleure démonstration. Qu'il reçoive le Boletin de la Real Academia matritense de heráldica y genealogía en tant qu'académicien correspondant étranger coûte quatre lignes à l'article pour rien ; de même que doubler explicitement son courrier à Trémolet de Villers d'une copie à la rédaction avec prière d'insérer au motif que « je connais son illustre mentor depuis plus de 40 ans, et que je lisais sa prose il y a 59 ans à Cherchell pour devenir aspirant » fait ... petit joueur ; car l'avocat dithyrambique n'en mérite pas tant, se ridiculisant de lui-même.
L'humeur vindicative n'excuse pas non plus le cuir morganatique à l'endroit de Mlle de Tornos y Steinhart, parce que « par les temps qui courent » et ont couru, l'épouse du prince Jacques-Henri n'était pas de sang royal, il s'en faut de beaucoup, et encore moins celle du prince Alphonse son fils. Mlle Vargas y Santaella, aussi charmante qu'elle soit ne descend pas non plus d'un conquistador royal. Il y a évolution des moeurs pour renouvellement des plaquettes.

C'est Yves Méra qui fait l'interlude à mi-chemin. Non seulement c'est un teigneux de la plus belle eau mais en plus il a du style. L'opposition royaliste en mairie d'Héricourt restera dans les mémoires et les minutes. Il a fait condamner le maire par le tribunal administratif de Besançon pour l'y forcer ! Une page de pur bonheur.

abbé MichelJe passe sur l'analyse pertinente du numéro précédent, mais qui a maintenant quatre mois, par le fondateur du journal, Jacques Rolain. Apparemment il s'est mis à Internet et semble s'y plaire. Je passe pour aller comprendre l'affaire de Thiberville décrite en détails (croustillants) par l'ancien cérémoniaire pontifical du cardinal Veuillot, Claude Timmerman. On est au coeur de la lutte sourde entre l'épiscopat progressiste français emmené par le cardinal Vingt-Trois et le Vatican du motu proprio, et on comprend pourquoi c'est le second qui va gagner parce que beaucoup plus retord que ne l'anticipaient les prélats gallicans. Ratzinger a fait ses classes à la Sainte Inquisition, rebaptisée pour plaire aux gentils, ils l'ont oublié. Timmerman nous en met deux pages et demi que l'on relit aussitôt pour emmagasiner toute l'histoire.

logo ARAprès Gérard Guillotel qui entame la genèse du concept de légitimité par la déclaration de Philippe V d'Espagne au pape Clément XI en 1720 (dont post-Utrecht), le 31° livraison se termine par une explication du schéma institutionnel prôné par l'Alliance Royale. C'est le déroulé de la plateforme politique qui est en ligne sur le site du parti. Si j'aurais aimé un rewriting plus pédagogique - le texte original est affaibli en portée par un ton de décret-loi un peu difficile pour les esprits simples - je persiste à mettre en cause l'assemblage Premier ministre - Ministre d'Etat - Garde des Sceaux dans les structures concurrentes que sont le Gouvernement, le Haut Conseil et le Ministère d'Etat. Les textes organisant les compétences respectives sont clairs mais insuffisants pour la bonne raison qu'ils seront mis en musique par des hommes, naturellement enclins à pousser les marches de leur "empire" et à favoriser la primauté de leur influence auprès du roi. Il sera intéressant d'en débattre à l'occasion, tranquillement entre deux élections.

Le présent billet n'est qu'un aperçu du Lien Légitimiste. Abonnez-vous si ce n'est encore fait. Un tarif de dix euros pour six éditions électroniques, c'est vraiment donné, vu la masse d'information et la rigueur de traitement.

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les ducs d'Anjou


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jeudi 11 février 2010

Actualité de l'Ancien droit

logo RFIJ'ai décidé d'archiver ce texte sur Royal-Artillerie après en avoir reçu l'autorisation de l'auteur. Ce texte est désormais diffusable librement sous réserve d'en révéler la source par un lien actif vers http://www.lys-de-france.org/ (et non pas vers Royal-Artillerie !).
Le 21 janvier 2010, le Président des Lys de France était l’invité de RFI (Radio France International) pour débattre sur « le prétendant à la Couronne de France ». Son interlocuteur, Jean-Sébastien Robine, rédacteur en chef du magazine « People & Gotha » et conseiller du Comte de Paris, faisait reposer son argumentaire sur sa reconnaissance présidentielle et affirma que la fonction essentielle d’un prince était d’être « le gardien de la mémoire historique de la France ». C’était ignorer les lois fondamentales du royaume et l’idéal du prince justicier, l’histoire du Droit se confondant avec l’histoire de la monarchie. Plus de deux siècles après la fin de l’Ancienne France, la monarchie est toujours d’actualité. Certaines lois votées récemment en attestent.
lys aux lauriers des LDF
Ainsi, le 26 janvier 2010, l’Assemblée nationale a voté une loi reconnaissant l’inceste¹ comme un acte criminel. Pourtant, les légistes des Lumières, rédacteurs du Code Pénal de 1791, l’avaient aboli au nom de la liberté individuelle car ils estimaient qu’il s’agissait d’un crime « religieux » au même titre que le blasphème, le suicide, l’adultère, la bestialité ou le sacrilège : ces infractions relevant uniquement de la morale religieuse issue de la chrétienté. Bien entendu, cette « laïcisation » du droit était conforme à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui en son article 4 proclame que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Ces dépénalisations seront confirmées en 1810 par le Code Pénal voulu par Bonaparte, fils de la Révolution. Quant à la bestialité (ou zoophilie), il faudra attendre 2004 pour voir le législateur, au nom de la protection des animaux (!) la réinscrire dans le droit pénal.

cour d'appel de DouaiDepuis l'ordonnance criminelle de 1670 de Louis XIV, le Parlement connaissait l’appel du jugement pénal condamnant l’accusé à une peine corporelle (condamnation à mort, galères…). Ce double degré de juridiction sera aboli à la Révolution. Les réformateurs ont alors institué la cour d’assisses avec un jury populaire qui désormais, « Au nom du peuple français », rend un jugement incontestable : le peuple souverain ne pouvant pas se tromper. Mais, en 2000, sous la contrainte de la Cour européenne des droits de l’homme, la France a rétabli le double degré de juridiction en instituant pour les condamnés la faculté d’interjeter appel. En 2002, après 15 ans d’emprisonnement, Patrick Dils a été le premier condamné à exercer un recours devant la cour d’assisses d’appel, il sera acquitté et indemnisé pour l’erreur² judiciaire subie.

Jean ChouanAinsi, nous réalisons que derrière les « beaux » principes d’humanisme et de justice se cachent de réelles dérives républicaines. Tandis que la Révolution française affirmait défendre les libertés individuelles, un décret en 1791 déportait les prêtres réfractaires. Puis, la loi des suspects (1793) condamnait ceux qui « n'ayant rien fait contre la Liberté, n'ont rien fait pour elle ». Que dire aussi de cette loi démocratique qui appelait « les soldats de la Liberté à exterminer les brigands de la Vendée », une « spécificité » française car ni les nationaux-socialistes ni les communistes ne légiférèrent sur l’extermination.
Le 21 février 2007, Lionel Luca déposait une proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide vendéen. Depuis, le Premier ministre, citoyen de Solesmes, ne l’a toujours pas inscrite à l’Ordre du jour de l’Assemblée. Il serait attristant d’en déduire qu’il s’agissait d’une sordide manoeuvre électoraliste prise à quelques semaines de l’élection présidentielle afin de s’assurer le soutien de l’électorat du vendéen Philippe de Villiers !

carmélites à l'échafaudEnfin, les Lumières voulaient bannir l’arbitraire³ dans les affaires criminelles. Au contraire, la loi du 22 prairial supprima les droits de la défense et tous les justiciables découvrirent le sens du mot « égalité » lorsqu’ils entendirent la seule sentence possible : la mort. Ainsi, les treize Carmélites de Compiègne seront condamnés à monter « à l’autel des martyres » après avoir été reconnues coupables « de former des rassemblements et des conciliabules contre-révolutionnaires, d'entretenir des correspondances fanatiques et de conserver des écrits liberticides. ». Lorsque sœur Henriette de la Providence demanda ce qu'il fallait entendre par le mot de « fanatique », elle reçut cet aveu qui devait les remplir d'une joie indicible : « J'entends par là votre attachement à ces croyances puériles, vos sottes pratiques de religion ». A ce jour, malgré les nombreux martyrs de la foi reconnus par l’Eglise, la République française, pourtant responsable de ces crimes, n’a toujours pas fait acte de repentance... Au contraire, elle continue sa politique christianophobe (loi sur le travail du dimanche, suppression du caractère férié du Lundi de Pentecôte - rétabli à la veille des élections municipales -, politique « raciale » ou de la « diversité » au dépend des chrétiens…).

Note (1): dans les travaux préparatoires, François Zocchetto (Centriste) a souligné qu’un viol qui serait commis par un fils sur sa mère ne serait pas qualifié d'incestueux. Dans ces conditions, il a souhaité que le paragraphe inséré dans le code pénal soit intitulé « De l'inceste commis sur des mineurs ».
Note (2): Francis Holmes sera convaincu du double meurtre d'enfants.


louis d'or du roi
Voilà ! Ce texte, s'il n'est pas fon.da.men.tal, est très juste de ton et porte très bien l'intention de l'invité à l'émission radiophonique. On aimerait toujours voir autant d'aisance et de clarté dans les interventions royalistes sur les médias. Merci au président de Lys de France, Nicolas Chotard qui ne compte ni peines ni soins à la défense du roi en France, du Roi de France.

L'émission elle-même doit être archivée chez Radio France. On accède à un podcast par le lien copiable ci-dessous que je donne en clair, mais je n'ai pas réussi personnellement à le charger (un pb de lecteur chez moi) :
http://www.rfi.fr/contenu/20100121-monarchie-quel-pretendant-le-trone-france

Ndlr (3): on peut se référer aux retentissants procès voltairiens, Calas, Laly-Tollendal, Sirven, etc...


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lundi 1 février 2010

Billet du mois : l'opportunisme

tract CRAFLa pénibilité de l'agit'prop royaliste devrait valoir aux militants une retraite anticipée, au moins des points de bonification. Cent ans de combat de société mené de main de maître par la crème intellectuelle du temps, relayé sur le terrain par des militants opiniâtres, courageux et bien formés, aboutit à l'enfouissement en décharge politique de l'idée de restauration monarchique qui, à entendre ci et là le niveau des questions posées par le vulgum pecus, n'est familière à quasiment personne dans ses principes les plus évidents. Les monarchies qui nous entourent nous évitent heureusement les quolibets sur la tyrannie du prince ou la mise en coupe réglée du pays par l'aristocratie nobiliaire. Mais que de clichés quand on nous aborde ! Sauf qu'on ne nous aborde pas si souvent.

tag VLRLes esprits forts débinent la démarche de l'Alliance Royale au motif que la monarchie ne reviendra qu'à la faveur (façon de dire) d'une rupture politique grave, consécutive à une crise majeure économique ou sociale ou pire, et jamais par l'élection. Les chapelles se préparent-elles à prendre leur avantage au moment critique de sauver la nation ? Beaucoup le croient. Avec quel prince, quel volontaire, pour une sorte de "coup d'état", et selon quel processus, est une autre affaire, qui nous dépasse.
Ce projet indéfini apporte au mouvement une culture de la crypte qui est néfaste parce qu'elle empêche par essence la recherche d'un consensus populaire sur le retour du roi. Comme il faut bien occuper les jeunes qui, à cet âge, sont normalement impatients, on compense le déni de propagande de masse par l'action de quelques brigades urbaines qui collent et tractent, et produisent du matériel de très bon niveau sur Internet, même si l'outrance fréquente, inséparable du genre, amoindrit un peu la pertinence du message.

tract UDTMais il n'y a pas que les jeunes qui soient impatients. Les vieux monarchistes aussi sont en droit de s'interroger sur la justesse de la voie d'accès tracée finalement en dehors d'eux. Les chapelles peuvent-elles se remettre en cause sur leur démarche militante, sur leur projet politique, au simple énoncé de leur nul effet à ce jour ? Il ne semble pas. Nous n'irons pas jusqu'à dire que la direction d'une chapelle est somme toute plus confortable que celle d'un plus grand mouvement politique, avec ses courants, ses ambitions personnelles, ses problèmes pécuniaires et forcément l'acharnement de ses ennemis, mais nous l'avons dit !
Or les Contes de la crypte, depuis si longtemps que nous en tournons les pages, n'ont pas de happy end. Il n'est pas besoin d'avoir poussé à "bac plus dix" pour subodorer qu'en ce XXIè siècle, le retour du roi passera par un plébiscite ou autre voie de consentement du peuple, obtenu soit préalablement, soit après un accès d'aubaine. Soutenir autre chose est tromper son monde, et je pense d'abord aux jeunes militants qui se donnent à fond dans la propagande royaliste. C'est sur cet axe réaliste d'acclimatation de la monarchie que se situe la frêle Alliance Royale qui ces jours-ci est à la peine. Elle est handicapée par sa taille, par le schéma étatique complexe qu'elle promeut, et par son "indépendance dynastique", mais la ferveur demeure. Il y a néanmoins une autre voie.
La suite du billet qui va décoiffer un peu, excusez-nous d'avance, est quelque part par ici.
[Billet "La Couronne d'argent d'abord" du 28.02.07]


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