Cet article, paru sur Alliance Géostratégique le 16 avril 2010, passe en archives du piéton du roi, augmenté d'une entame et d'une conclusion
politique. C'est aussi le développement d'un billet précédent centré autour des travaux¹ de
Kuehnelt-Leddihn qui pourfendaient la levée en masse révolutionnaire.
L'Alliance Géostratégique, association de blogueurs mordus de stratégie, est le seul espace francophone de ce type. On y annonce des travaux de bonne qualité rendus par ses membres. Elle s'est donc penchée au mois d'avril sur la propension des sociétés humaines à fabriquer des soldats-citoyens, même si la période actuelle renoue avec l'ancienne frontière aryenne entre les soldats et les laboureurs, et laisse le plus souvent la guerre aux profits et pertes des armées du métier. Il est de beaux exemples de peuples en armes qui exaltent la totalitarisation de l'individu, matricule à tout faire jusqu'au prix de sa vie, comme celle des Marie-louises de 1813, mais la chose commence vraiment à la Révolution.
Nous avons choisi la veille de l'Appel du 18 Juin pour publier cette contribution.
L'Orgie des levées en masse
Le billet d'ouverture² du thème d'avril de l'Alliance Géostratégique dispose que
« Dans les formes néolithiques et antiques de la guerre et jusqu’à aujourd’hui, les armées régulières formées de vrais professionnels ou de mercenaires sont une exception ». Nous laisserons de côté la Préhistoire car nous ne pouvons plus rien y faire, et nous nous permettons de mettre en doute cette assertion au simple motif que nous n'avons pas trouvé d'exemple probant depuis la charnière de notre ère qui voit la soumission des Gaules puis les premières invasions barbares, et jusqu'à la Révolution qui réinventa la levée en masse de l'Antiquité. Ce billet n'est qu'une collection de pitons, autant de questions qui se résument simplement en une seule : « Où a-t-on vu de levée en masse pendant ces seize siècles ? »
Jules fait une guerre classique pas une pacification
Les peuples résidant en Gaule celtique qui s'opposeront à l'Empire romain connaissent la profession de soldat. Les milliers d'archers ruthènes (Rodez) de la bataille d'Orange contre Quintus Fabius Maximus ne sont pas des paysans qui ont coupé les frênes du bocage rouergat pour se faire des arcs. L'armée averne de Bituitos est pour sa part une armée presque réglée, incorporant des renforts de spécialistes. Si ces armées gauloises ne sont pas « casernées » comme les légions romaines, elles sont sur rôle de bannières homogènes indissociables. Jules César n'entre pas en Gaules pour faire une
guerre coloniale à des sauvages mais une vraie guerre et son récit est palpitant. Il gagnera parce que Rome a théorisé ses tactiques de combat, a inventé le bivouac terrassé, la discipline d'infanterie, la manoeuvre des corps de bataille, la technique du fort mobile, les apparaux de siège, et non parce qu'il affrontait des paysans conscrits malgré eux. D'ailleurs les Gaulois avaient déjà vaincu l'empire une fois (Brennus), plus Gergovie bien sûr.
On ne peut disputer que les hordes barbares étaient d'abord des armées avant d'être des nations en marche. Tout homme libre était de naissance soldat. C'était pour le barbare une affaires de couilles. D'ailleurs on estime que seuls les Huns et les Goths avancèrent en nation derrière leurs bannières permanentes. Les autres, Vandales, Suèves, Alains, maraudaient en bandes de pillards sur de très longues distances, préfigurant les razzia maures. Rien à voir avec des peuples en armes. Quand leurs descendants revinrent en 720 chez nous, ils s'encombrèrent de smalas qui à la fin (Poitiers) les perdirent.
La loi barbare
Si on observe les barbares (chez nous surtout les Goths et les Francs) dès qu'ils se sédentarisent, on s'aperçoit que les fonctions sociales se spécialisent à mesure de la complexité du gouvernement, et naît alors le régime féodal que l'on connaît dans la totalité de son enchevêtrement, avec son cadastre minutieux copié du ficus romain, ses codes précis foi et hommages, sa fiscalité sophistiquée et ses étages de bans.
(voir la
Charpente Féodale sur Royal-Artillerie).
Ce régime féodal qui règle la vie sociale européenne jusqu'à l'époque moderne, différencie et hiérarchise les fonctions de producteurs, soldats et prêtres, et créera très tôt les facilitateurs sociaux improductifs que sont les marchands, les banquiers et les clercs ; et si les trois « ordres » concourent aux bénéfices de la société ou à sa défense, on ne les mélangera jamais, pour la préservation d'un équilibre social toujours difficile à atteindre avec les moeurs de l'époque. Bien sûr, des civils seront ci et là contraints à des tâches ancillaires en soutien des compagnies de combat et finiront par vivre sur les armées comme le gui sur l'arbre, autant d'ailleurs que ces armées en exigent d'eux, mais ils ne monteront pas à l'assaut ! Ils écumeront le champ de bataille en charognards en rémunération de leur concours.
Lire la Vie des Grands Capitaines de Brantôme ou les mémoires de Blaise de Montluc est édifiant. Il n' y a nulle part d'histoires de bidasses, que des troupes de métier et de la bonne humeur dans la tuerie. Essuyez votre lame, messire.
Plus tard, les « milices de Louvois », levées par toutes les municipalités, à raison de quelques hommes équipés pour chacune, n'allèrent jamais plus loin que les « braves territoriaux » du paquet de chicorée de mon enfance. On ne s'en servit pas sur le champ de bataille, mais elles tinrent des places fortes évacuées par les troupes d'assaut appelées ailleurs, et plus généralement faisaient la sentinelle ou "la garde au point d'eau".
Reste un cas douteux de stratégie scabreuse : les Croisades
Littéralement, c'est une levée en masse. Formidable. Il n'est pas d'exemple dans l'histoire de pareil tourisme armé enrôlant tant de volontaires, hommes de grande foi ou parfois désignés par le goût de l'aventure, leurs moeurs, leur folie ou les rivalités personnelles. Tout le monde y partit, même des enfants, pour le plus grand bénéfice de Rome, et des logisticiens de Gênes et Venise. Néanmoins les engagements décisifs furent à la gloire du métier, les pèlerins ne pesant pas lourd devant le mahométan, même à lances groupées derrière la croix de l'évêque.
La chevalerie franque, chargeant étrier contre étrier sur des monstres caparaçonnés de plus d'une tonne, anticipait les blindés de Gudérian, et surtout effraya l'infanterie seldjoukide. Il en restera une forte empreinte dans l'imaginaire arabe déjà passablement impressionné par le Mur franc de Poitiers (732) que les Maures découvrirent pour s'y écraser.
« Les hommes d’Europe formaient une mer immobile. Ils se tenaient l’un près de l’autre, raides comme un mur, tels une masse de glace, solidement attachés les uns aux autres » (Isidore). Les veillées sous la tente sarrasine chuintèrent longtemps d'effroi.
Les auxiliaires pèlerins des croisades firent-ils la guerre ? Du pillage certainement, jusqu'au sac de certains villages chrétiens un peu naïfs, mais pas vraiment en compagnies de combat régulières. Alors que la ressource en Europe était inépuisable – la foi chrétienne allait y ériger les plus belles cathédrales du monde - , le Royaume de Jérusalem pâtit du moindre intérêt manifesté à son endroit par les grandes maisons ducales ou comtales d'Occident et donc de la raréfaction de troupes fraîches non perverties par l'Orient enjôleur, jusqu'à étrécir comme peau de chagrin. Les bénéfices considérables retirés de la mise en coupe réglée du Proche-Orient ne suffirent pas non plus à régler les troupes mercenaires de substitution, l'écran de veille restant quand même mystique et chevaleresque.
Les mercenaires
Un dernier élément tendant à prouver le peu d'intérêt de la conscription au long de cette période de seize siècles (avant Valmy) est justement la prolifération des compagnies mercenaires. Si l'Italie et le Saint-Empire donnèrent l'exemple parce que leurs villes rechignaient à distraire leurs citoyens de leurs fructueuses occupations, la France s'y mit aussi. Des miquelets espagnols cantonnaient dans les Cévennes, l'armée royale avait plusieurs régiments étrangers dont les plus connus sont les régiments suisses, mais également des régiments allemands et irlandais. L'organisation militaire à la fin de l'Ancien régime recense³ dix régiments d'infanterie suisses et grisons, huit allemands dont le Royal-Suédois de Fersen, favori de Marie-Antoinette, le régiment spécial Royal-Hesse du Landgrave de Darmstadt, et trois irlandais. La cavalerie dispose du Royal-Allemand, du Royal-Pologne et des hussards (Esterhazy) de Saxe, même si la presque totalité de l'encadrement est français.
Frédéric de Prusse (1688-1740), le roi-sergent qui comptait en dormant, justifiait ainsi l'enrôlement massif d'étrangers dans son armée : le mercenaire laissait un paysan prussien aux travaux des champs, il diminuait la ressource militaire de son pays d'origine et sa perte n'aggravait pas le chagrin national. Il avait le sens des formules, son fils plus encore (4).
Le "vice" de pérégrinité
Où l'on voit que la guerre est affaire de professionnels, c'est dans les engagements d'officiers sur tout le territoire européen quelle que soit leur nationalité à une époque où justement la "nationalité" commence à prendre un sens. Des exemples pris avant et pendant la Guerre de Sept Ans, dernière grande guerre classique avant les guerres massives de l'Empire, montrent bien que la chose militaire reste entre gens de guerre, entre techniciens :
Münnich (1683-1767) est oldenbourgeois et commence une carrière de jeune officier au service de la France au Royal Hesse-Darmstadt puis s'enrôle chez les Saxons, pour rejoindre ensuite le csar Pierre II et terminer pour lui le canal Ladoga commencé depuis dix ans ! A la tête du conseil de guerre russe il réorganise les armées du csar et fait tout le reste de sa carrière contre l'Empire ottoman. La révolution de 1741 le conduira presque à l'échafaud, puis le vieux feld-maréchal reprendra du service à l'appel de Catherine II.
Le feld-maréchal Keith (1696-1758), cadet du 9°comte Marishal d'Ecosse, ancien soldat jacobite, ex-colonel espagnol au siège de Gibraltar (1726), prend le commandement d'un régiment de la garde russe de Pierre II, fait office de proconsul de Finlande pendant la guerre russo-suédoise en 1742, et rejoint le roi de Prusse comme gouverneur de Berlin en 1746. A la déclaration de guerre (1756) il commande une armée de Frédéric II avec laquelle il se couvre de gloire pour mourir à la bataille de Hochkirch. Il sera enterré par
Franz Lacy (1725-1801), le général autrichien d'origine irlandaise et jacobite comme lui.
Celui-ci justement a le même vice de pérégrination. Né à Saint-Peterbourg d'un père feld-maréchal du csar, il fait ses classes en Allemagne et intègre l'armée autrichienne. Il fait toute la guerre de Succession d'Autriche et finit colonel plein. Il mettra ses talents d'organisateur au service de Marie-Thérèse d'Autriche, Joseph II et Léopold II jusqu'à épuisement.
Ils sont comme eux des centaines de jeunes nobles à faire de grandes carrières où le destin les appelle, des milliers de "cadets" dans des emplois d'officiers subalternes par toutes les armées d'Europe sans "brevet de nationalité", des dizaines de milliers d'autres de partout, dans la maistrance ou le corps des bas-officiers qui constitue le coeur de métier.
Alors quand à ces cadres professionnels, la levée en masse offrira un "budget" de pertes - c'est Napoléon qui le premier appliquera ce terme à la consommation naturelle des effectifs - c'est la fête … des morts ! C'est Eylau ! Essling ! Waterloo ! Un million de soldats européens
mourront en quinze ans pour rien.
Le prix de l'armée
Si la possibilité de conscription avait été d'acception commune dans l'histoire moderne avant la Révolution, la pression fiscale née de l'emploi de troupes réglées dans les guerres aurait été allégée par sa mise en oeuvre, et l'on sait que cette pression fut (et demeure) une des récriminations populaires de base, avec justement la conscription par contrainte. On peut en déduire qu'elle n'était pas acceptée, pour ne pas dire inexistante, alors que la fiscalité était, elle, inévitable. Une armée de métier pesait certes sur le budget mais achetait indirectement la paix sociale en laissant les civils vaquer. Les révoltes contre le tirage au sort de la Convention et les taux important de déserteurs sous l'Empire montrent que la conscription ne fut jamais populaire. Ce qui explique au bout du bout la facilité avec laquelle la loi Chirac de professionnalisation a pu passer en 1996. La moitié de la classe d'âge y échappait déjà par toutes sortes d'artifices. L'enthousiasme de Valmy avait beaucoup décru.
Ne pouvons-nous donc trouver de « peuple en armes » tout au long de cette période de seize siècles, hormis le cas particulier de citadins assiégés dans leur ville ? Ma langue au chat, mais peut-être qu'en cherchant bien… A vos bibliothèques !
Conclusion provisoire
Cette collection de faits n'annule pas la possibilité de conscriptions de masse limitées à un périmètre précis, dans des circonstances graves. Mais une chose est sure : la guerre de masse découle de ce que la Révolution française, menacée à ses frontières physiques et idéologiques, a inventé la Levée en Masse. Elle étendait à l'ensemble de la Nation la solidarité de la tribu et pour ce faire, devait égaliser les consciences, former universellement à la technique quelles que soient les aptitudes individuelles, endoctriner à la haine. On passait de l'armée de métier, formée de gentilshommes, vaillants manants, joueurs ruinés et parfois bandits en fuite, tous d'accord pour en découdre pour la solde et quelques-uns pour la gloire, aux armées de conscription formées de matricules combattant selon le règlement.
Les monarchies voisines de la Révolution furent submergées par les masses automatiques françaises brillamment déployées par Bonaparte, et durent se résoudre pour survivre à accroître la ressource dans des modèles similaires qui finirent par nous vaincre. En réagissant ainsi – mais pouvait-on faire autrement - on lançait par toute l'Europe un militarisme de type bourgeois (le peuple au front) qui prédisposait aux massacres de masse. Les monarques eux-mêmes prirent la pose dans un uniforme militaire !
Catoneo
Paris, le 14 avril 2010
In cauda
Le plus grave pour les nations européennes fut sans doute l'endoctrinement généralisé du soldat à la haine, ciment à prise rapide des unités de combat. La guerre de territoires devint rapidement un affrontement idéologique. Viendra le siècle des nationalités avec les deux unions italienne et allemande, nationalités puis nationalismes, irrédentismes, qui se construiront les unes contre les autres.
Chez nous, le fritz, le boche, le macaroni, deviennent le bouc émissaire de nos insuffisances et ne méritent que la mort. Les deux guerres mondiales sont vendues aux peuples de l'Ouest comme la lutte finale du Bien contre le Mal, le Bien étant indiscutablement la Démocratie maçonnique. Victorieuse, elle écrira l'Histoire et lui donnera un Sens. Un sens total, indiscutable, "réglementaire", exportable même de force chez ceux qui n'en connaissent pas les bienfaits. Chine, Indochine, Russie, Inde, Iran, Mésopotamie, pour n'en citer que six, seront déconstruits et reconstruits en régimes parlementaires inadaptés à leurs moeurs mais dans la norme acceptée par la "conscience universelle", quels que soient les ravages de ce nouveau bonheur. Les plus grandes armées de masse y seront levées et consommées dans les règles du genre. Normal !
«Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie» disait la loi Jourdan qui oubliait de fournir le bois des croix blanches et les règles de leur espacement.
En quoi ce thème AGS est-il d'actualité ? La conscription a-t-elle un avenir ?
La dernière levée en masse fut celle des Iraniens dans la guerre Iran-Irak. Elle fut sanglante comme tous les modèles antérieurs. Depuis lors, aucun gouvernement n'y a eu recours, même Saddam Hussein s'en dispensa en 2003, qui comptait sur le seul rempart de la Garde républicaine, son "Mur franc" dont la glace fondit !
Si la conscription reste encore une façon de constituer des forces armées, on s'aperçoit qu'il n'existe aujourd'hui que trois grandes armées se réclamant de ce type et accédant à un niveau qualitatif professionnel. Toutes les autres sont de métier, et celles, hormis les précitées, qui se réclament encore de la conscription ne sont pas au niveau requis pour une guerre conventionnelle de haute intensité.
Les trois premières sont celles de la Chine populaire, de Taïwan, de la Corée du nord. Avec un peu d'indulgence, on pourrait y rajouter avec la Russie qui rattrape son retard et rejoindra avant dix ans, dans un ordre décroissant, la Corée du sud, le Vietnam, l'Allemagne, la Turquie, l'Iran et la Thaïlande.
Sur ce total de dix pays, quatre sont des régimes totalitaires, quatre sont des régimes démocratiques, la Turquie et la Thaïlande hésitent à se classer.
Chine populaire
La conscription est constitutionnelle mais ne s'applique en réalité qu'aux étudiants, puisque le nombre de candidats à un engagement volontaire au sein des forces armées dépasse le nombre de postes budgétés. C'est une conscription inversée. La "modernisation" des forces a profondément changé la place des militaires dans l'idéologie communiste, le pouvoir ayant privilégié leur efficacité à tous autres buts.
La sophistication des armes n'est pas le premier motif d'une professionnalisation. C'est plutôt l'hyper-complexité des nouvelles chaînes de commandement et d'acquisition de données à grande vitesse qui exige des formations coûteuses, mais surtout, la permanence des équipes. Les états-majors tactiques doivent avoir la cohésion d'un équipage de sous-marin dès le premier quart d'heure. La conscription légale même altérée par la pratique qui la nie, est dépassée. Le modèle à venir sera copié sur celui des Etats-Unis. La délégation de responsabilités en cours va vers une garde nationale américaine.
Taïwan
L'île considère le service militaire comme ciment national à l'instar d'un impôt de solidarité. Son armée est de très bonne qualité et tient toujours les îles blindées de Quemoy (Jinmen) et Matsu (Mazu) à vue des côtes chinoises. C'est une armée de tradition qui se sent investie d'une mission idéologique, un peu comme l'armée kémaliste de Turquie. L'encadrement est très professionnel.
Son avenir est néanmoins incertain et bien malin qui pourrait le prédire, les Taïwanais refusant l'anschluss à une très forte majorité. Mais il est douteux que l'île puisse suivre dans la course à la qualité lancée par le Continent. Elle ne pourra pas distraire les moyens budgétaires suffisants, question d'échelle.
Corée du Nord
Le royaume érémétique est devenue la triste caricature d'un pays en guerre en pleine paix. L'armée levée par conscription dévore les productions nationales et perpétue cette mobilisation car elle est la seule légitimité du pouvoir dictatorial.
Il n'empêche que la convergence des ressources à son usage crée une armée redoutable dans un conflit conventionnel, qui ne serait amenée à résipiscence que par le feu nucléaire, ce que savent bien ses chefs, qui ont développé une bombe atomique de dissuasion.
Cette armée étant au front (?!), elle délègue la sécurité intérieure à une milice paysanne de trois millions de volontaires désignés, armés convenablement.
Le tout est cimenté par le parti. Son implosion éventuelle en répliquant la méthode utilisée contre les généraux de Saddam Hussein, signera la liquéfaction d'un dispositif retranché à la limite du grotesque.
On peut en conclure que si la conscription reste marquée idéologiquement comme révolutionnaire ou nationaliste, elle est dépassée par le niveau des enjeux. Le choix « métier ou conscription » relève aujourd'hui de considérations géo-économiques que les Etats affichent comme motifs géostratégiques, et au fond du puits, l'on s'aperçoit que le thème AGS du mois d'avril verse dans l'évocation historique pour remettre en lumière l'idéologie révolutionnaire et mortifère sans raison valable au moment.
Les guerres de demain seront hyper-techniques, même si l'on peut deviner qu'à la fin de l'holocauste nucléaire, ça pourra se finir à coups de bâton entre survivants les plus nombreux.
Resterait à faire réellement l'étude.
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