jeudi 30 août 2018

Un pape aux abois


L'archevêque Viganò
Ras la mitre, ce pape est un bouffon ! C'est en ces quelques mots qu'on peut résumer le cri de colère de l'archevêque lombard Carlo Maria Viganò. Mais déjà la presse catholique progressiste voit dans les accusations du nonce émérite contre Sa Sainteté François dans le scandale McCarrick un complot conservateur visant à briser le réformisme du pape argentin. A ses yeux, les réseaux homosexuels, les réseaux pédophiles, les nombreux crimes et péchés individuels sont affaires courantes et parfois anciennes qu'il faut traiter en temps et heure, dans la honte, la pénitence, la prière et tout le diable son train, peut-être même en déférant, contraint et forcé, les délinquants à la Justice du territoire ayant abrité ces "horreurs", à défaut, les couvrir jusqu'au bout pour sauver le bizness. Et les chargés de propagande de la presse mainstream de dénigrer déjà le lanceur d'alerte comme un prélat cupide et ambitieux.

L'exclamation du jésuite américain James Martin tombe à point pour résumer la situation de corruption morale du clergé de son pays : « L’idée d’une épuration des prêtres gays est aussi ridicule que dangereuse. Une telle épuration viderait les paroisses et les ordres religieux de milliers de prêtres et d’évêques qui mènent une vie saine de service et qui restent fidèles à leur célibat ».
A tomber de l'armoire ! Ils couchent urbi et orbi mais ne se marient pas, donc le vœu est sauf. Je m'amuse à l'idée d'une détection des gays. Doit-on mettre la fille cachée de Naomie Campbell dans le lit de l'éprouvé pour s'assurer de sa saine réaction ?

Et il en va autant (Yves Daoudal dixit) au Chili, et même en Uruguay. Faut-il cacher les orgies romaines des monsignores de la jaquette qui auraient pu choquer à mort le pape Benoît XVI, lequel déplorait la pourriture (sic) de l'Eglise dans son homélie du pallium d'investiture ? Ne parlons pas des quatorze mille enfants irlandais élargis par le clergé, là c'est trop !
Mais Bergoglio, s'il est touché gravement, semble vouloir négocier dans le marigot du Vatican plutôt que de trancher définitivement le nœud gordien à la hache ! Il se trompe lourdement, le vent a tourné, la tradition revient vent arrière en Europe et aux Etats-Unis. Un tout petit signe ? les dominicaines de Fanjeaux ont remis l'uniforme et jeté le fichu "femme-de-ménage" aux orties. L'Eglise a besoin de sérieux et d'autorité. La bronca des épiscopes américains qui soutiennent le nonce dénonciateur signale que Sa Sainteté n'en a plus !

Que l'Eglise catholique s'effondre en France ne serait pas un drame si grand, la nature a horreur du vide et des alternatives prendraient sa succession. Ses préceptes (sauf contre l'avortement) défendent des principes qui nous affaiblissent, nous moutonnisent. Au cœur de métier, les messes sont de moins en moins courues, sans doute parce que les gens ont fait leur deuil des promesses de vie éternelle et s'appliquent à profiter de leur vie terrestre sous la devise "mieux vaut tenir qu'espérer". La morale naturelle à l'espèce humaine remplacera partout la DSE (doctrine sociale de l'Eglise). Les diocèses, tous en péril, se sont déjà reconvertis dans le caritatif (comme les protestants), laissant l'eschatologie de base aux religions exotiques. Pour y aider, on peut relire Frédéric Nietzsche dans sa Critique des valeurs supérieures (livre deuxième de La Volonté de puissance) ; c'est définitif ! Et désespérant.


Iconographie populaire des Bons Chrétiens sur le chemin de Compostelle


Le christianisme est un message universel de paix et d'égalité entre les hommes autant que la promesse de lendemains cachés qui chanteront. Et justement, dans le droit fil des évangiles, nos ancêtres cathares déployaient leur doctrine sur le "Sermon de la montagne" et refusaient le logiciel binaire développé par les Pères de l'Eglise pour antagoniser le bien et le mal au sein de la même Création. Pour les Cathares, Dieu l'Eternel était étranger au Néant originel qui pouvait aspirer les âmes comme le trou noir de Hawkings. Dieu est le principe de l'invisible qui n'a fait que les esprits, entités impossibles à corrompre ou détruire. Le visible est une illusion qui procède d'un autre principe étranger à Dieu et venant du Néant. Ciel et terre, tunique de peau (prison charnelle), tout le visible est corruptible, destiné à pourrir et disparaître à la fin des temps. Les affaires de mœurs qui minent l'Eglise aujourd'hui comme hier sont plein cadre. L'Eglise se vautre dans l'illusoire éphémère et délaisse l'éternel essentiel ! On comprend que les Cathares aient fortement déplu dans une métaphysique aussi puissante (*)

La construction hiérarchique de l'Eglise qui a suivi l'épopée christique a transformé patiemment le message de Jésus (jamais écrit de sa main, notez bien) tel que l'ont relayé les évangélistes et ses apôtres dans leurs Actes, en un instrument de pouvoir séculier, jusqu'à l'asservissement légal des âmes et leur mise en culture. D'où l'apparition de contestations successives provoquées le plus souvent par la corruption et les privilèges des hiérarques, contestations déclarées comme hérésies par le pouvoir dominant menacé. L'oppression culminera au sac de Béziers mené en 1209 sous l'autorité du légat pontifical, mais il y eut d'autres pics ensuite jusqu'au XVIIIè siècle, jusqu'à ce que les sociétés civiles mettent le hola à la prédation cléricale par la libération des consciences.

Que l'Eglise ne veuille pas marier ses prêtres pour cent fausses raisons, ni ordonner des femmes qui restent pour elle une sous-espèce humaine corvéable à merci, ni chasser les pervers, ni condamner à la clôture en Pologne ceux des satanistes qui réclameront l'absolution, n'a plus d'intérêt.
Il existera toujours par ci par là des curés d'Ars qui soulageront les souffrances mentales des gens en recherche vitale d'affection. Ces abbés suffiront à pérenniser le message christique original qui offre aux âmes errantes qui l'entendent l'apaisement d'une angoisse de la fin de notre vie. Pour ceux qui savent ces choses, c'était le prêche des Bons Hommes que l'Eglise romaine fit brûler jadis comme du papier parce qu'ils l'accusaient de manipulation et de détournement du projet christique original. Leurs prédicateurs qui couraient châteaux et marchés, étaient instruits et convaincants, aucun n'en réchappa.

Ces évènements (la croisade des Albigeois) et les guerres de religion qui éclatèrent plus tard en France au XVIè siècle pour que la papauté sauve les meubles, ont laissé de profondes traces dans le Midi. D'aucuns de l'Eglise actuelle s'en moquent comme de vieilles lunes dépassées mais si on leur disait de mettre à la benne tous les conciles de la même époque et d'avant comme de vieux trucs dépassés, ils hurleraient au charron contre les contempteurs de la doctrine infaillible. En fait seule l'histoire les emmerde ! Et l'actualité plus encore !


Il va falloir parler pour dire quelque chose de crédible enfin !



Nota (*) Celui qui veut creuser la métaphysique cathare, qui reprend des tours à mesure que s'effondre la prégnance catholique conciliaire, peut chercher le bouquin d'Anne Brenon "Le vrai visage du catharisme" (Loubatières), un livre bien écrit et documenté. Aller plus avant convoque des pointures médiévistes comme Christine Thouzellier (1902-1982), Jean Duvernoy (1917-2010) et surtout René Nelli (1906-1982) qui a traduit du vieux languedocien tous les textes cathares rescapés de la Sainte Inquisition. Par contre se méfier des "vulgarisateurs" qui romantisent la vie des Cathares.


lundi 27 août 2018

Prologue du voyage - Retours


Note ci-dessous de Frédéric Mistral au chant premier de Calendal sur la destruction du bien-fond de l'Occitanie battue pour son malheur par les hordes franques de la croisade des Albigeois, qui au résultat ne lui ont apporté rien qu'elle n'eut déjà en promesses* et espérances. C'était l'accès à Mare Nostrum que donnait le pape à son protégé, aucune frontière naturelle ne pouvant contenir la barbarie bénite.

Huit siècles plus tard, l'Eglise de Rome, qui prolifère encore chez les animistes et les rastacouères, est ici en recul et vautrée dans l'ordure et les flagellations, tétanisée par la pourriture du bas-clergé et de certains prélats ; la dynastie capétienne pour sa part est parvenue à ruiner finalement son propre projet de l'intérieur et a été éradiquée du territoire de ses origines. Si le Nord-ouest a loupé la thalassocratie angevine des Plantagenêts ; pour s'être rebellé contre la corruption du Premier Ordre, le Sud n'a pu développer la sienne bien plus évidente de Gênes à Barcelone, le vieux royaume wisigothique en fait.

La Gaule historique s'est coupé les bras pour créer une unité contre-nature et a combattu tous ses voisins pendant des siècles pour faire survivre cette gageure d'un Etat-nation-contraint qui se défait aujourd'hui sous nos yeux. Mais c'est une autre histoire.

(*) Relire si l'on veut le voyage en Languedoc de la marquise de la Tour du Pin dans son Journal d'une femme de cinquante ans, à défaut, le billet qui lui était consacré ici.

« Bien que la croisade commandée par Simon de Montfort ne fût dirigée ostensiblement que contre les hérétiques du Midi et plus tard contre le Comte de Toulouse, les villes libres de Provence comprirent admirablement que sous le prétexte religieux se cachait un antagonisme de race ; et quoique très catholiques, elles prirent hardiment parti contre les Croisés.
Il faut dire, du reste, que cette intelligence de la nationalité se manifesta spontanément dans tous les pays de langue d'Oc, c'est-à-dire depuis les Alpes jusqu'au golfe de Gascogne et de la Loire jusqu'à l'Èbre. Ces populations, de tout temps sympathiques entre elles par une similitude de climat, d'instincts, de mœurs, de croyances, de législation et de langue, se trouvaient à cette époque prêtes à former un État de Provinces-Unies. Leur nationalité, révélée et propagée par les chants des Troubadours, avait mûri rapidement au soleil des libertés locales. Pour que cette force éparse prit vigoureusement conscience d'elle-même, il ne fallait plus qu'une occasion : une guerre d'intérêt commun. Cette guerre s'offrit, mais dans de malheureuses conditions.
Le Nord, armé par l'Église, soutenu par cette influence énorme qui avait, dans les Croisades, précipité l'Europe sur l'Asie, avait à son service les masses innombrables de la Chrétienté, et à son aide l'exaltation du fanatisme.
Le Midi, taxé d'hérésie, malgré qu'il en eût, travaillé par les prédicants, désolé par l'Inquisition, suspect à ses alliés et défenseurs naturels (entre autres le Comte de Provence), faute d'un chef habile et énergique, apporta dans la lutte plus d'héroïsme que d'ensemble, et succomba.
II fallait, paraît-il, que cela fût, pour que la vieille Gaule devînt la France moderne. Seulement, les Méridionaux eussent préféré que cela se fit plus cordialement, et désiré que la fusion n'allât pas au delà de l'état fédératif. C'est toujours un grand malheur quand par surprise la civilisation doit céder le pas à la barbarie, et le triomphe des Franchimands retarda de deux siècles la marche du progrès. Car, ce qui fut soumis, qu'on le remarque bien, ce fut moins le Midi matériellement parlant que l'esprit du Midi. Raimond VII, le dernier Comte de Toulouse, reconquit ses États, et ne s'en dessaisit qu'en 1229, de gré à gré et en faveur de Louis IX. Le royaume et comté de Provence subsista longtemps encore, et ce ne fut qu'en 1486 que notre patrie s'annexa librement à la France, non comme un accessoire à un principal, mais comme un principal à un autre principal. Mais la sève autochtone qui s'était épanouie en une poésie neuve, élégante, chevaleresque, la hardiesse méridionale qui émancipait déjà la pensée et la science, l'élan municipal qui avait fait de nos cités autant de républiques, la vie publique enfin circulant à grands flots dans toute la nation, toutes ces sources de politesse, d'indépendance et de virilité, étaient taries, hélas ! pour bien des siècles.
Aussi, que voulez-vous ? bien que les historiens français condamnent généralement notre cause, — quand nous lisons, dans les chroniques provençales, le récit douloureux de cette guerre inique, nos contrées dévastées, nos villes saccagées, le peuple massacré dans les églises, la brillante noblesse du pays, l'excellent Comte de Toulouse, dépouillés, humiliés, et d'autre part, la valeureuse résistance de nos pères aux cris enthousiastes de : Tolosa ! Marselha ! Àvinhov ! Provensa ! il nous est impossible de ne pas être ému dans notre sang, et de ne pas redire avec Lucain : Victrix causa Diis placuit sed victa Catoni





A l'orient, comme une jeune fille
Qui doucement sort de ses couvertures
Et va prendre le frais à sa fenêtre, doucement
La jeune lune là-bas se lève ;
Les grillons chantent dans la glèbe ;
Parmi les champs d'oignons, où elle erre la nuit,
L'obscure courtilière fredonne sa roulade ;
Parfois une caille attardée
Fait entendre son cri, là-haut sur les versants ;
Ou bien la voix en pleurs d'un perdreau égaré,
Au fond de quelque val,
Piaule de loin en loin ; mais la soirée
Fraîchit, et les chauves-souris
A vol précipité fendent le crépuscule.
(in Calendal, chant dixième, traduction de Mistral)

 

Et moi, je sais ce soir que je suis rentré chez moi !
... par le col de la Fageole le 12 août 2018



La suite au prochain numéro qui s'annonce sanglant !


0.- Prologue du voyage
1.- Poursuite du voyage
2.- Au soleil couchant du Languedoc
3.- Jusqu'à l'océan !
4.- En remontant le méridien

lundi 13 août 2018

Une stratégie pour l'AF ?


Dans quelques jours, au château d'Ailly, le Secrétaire général du Centre royaliste d'Action française François Bel-Ker va dévoiler la stratégie du mouvement AF. Le programme du Camp 2018 est accessible en ligne en cliquant ici . Je ne suis pas le moins impatient à connaître enfin le projet concret du premier mouvement royaliste. Des lecteurs de ce blogue m'ont posé la question qui tue : "Ouvaton ?"

Bien en peine de leur répondre à mon niveau de perception, je m'autorise néanmoins à penser un faisceau d'objectifs possibles, ce qui ne préjuge pas de leur pertinence. Signalons aux jeunes lecteurs avant de commencer que dans l'esprit maurrassien, le retour du roi n'est pas le but ultime mais la queue de trajectoire d'une analyse politique construite sur le nationalisme intégral. Même si aucune sacralité n'est ôtée à la monarchie attendue, elle est avant tout raisonnée. C'est le résultat d'une équation. Notons en passant que d'autres penseurs modernes, dont ce blogue a parlé, sont parvenus à la même conclusion de la nécessité d'un roi ; Erik von Kuehnelt-Leddihn et Hans-Hermann Hoppe pour ne citer qu'eux. En plus en schpountz, ça pose ! Donc, on peut faire de la politique sans commencer par le roi.


Première question : il n'échappe à personne que l'époque remet en cause nos institutions, la révision constitutionnelle en discussion au parlement (que l'on veut réduire) et qui accroît la monarchisation de l'exécutif, est une réponse au projet de Sixième République populaire de la gauche. L'AF veut-elle s'insérer dans ce débat en proposant une étape jouable de la réforme car il est bien entendu que le retour du roi ex-nihilo est impossible encore, trop de politiques voulant faire le roi chacun à leur tour. Une stratégie de tout-ou-rien ne mènera nulle part ; mais des propositions étayées pourraient avoir de l'écho dans le microcosme politique tant les esprits sont en recherche d'une solution.

L'autre question prégnante est la coopération européenne qui est un des axes majeurs du programme Macron. L'AF semblerait privilégier des solutions radicales adossées à la charpente nationaliste de sa doctrine, comme le Frexit. Ce projet est inapplicable pour tout un tas de raisons, et il suffit pour s'en convaincre de voir les difficultés insurmontables que rencontre un pays coupé du continent, à la périphérie donc de l'Union européenne, dans son aventure du Brexit. Choisir de promouvoir le Frexit au cœur même de l'Union est entrer dans un tunnel qui ne débouche sur rien. Même si l'AF aime bien les causes perdues, je pense qu'elle y ruinerait son crédit. Il y a mieux à faire que de couper les ponts en conférence : organiser la réflexion sur des étages de dévolution-subsidiarité est plus compliqué que de dénoncer l'Europe en boucle, mais surtout permettrait de participer intellectuellement à la réforme.

La troisième et dernière question stratégique (il y a d'autres sujets, bien sûr) est celle de la défense, que ce blogue déconnecte de la construction européenne. La tentation est de vouloir tout faire par nous-mêmes alors que nous n'en sommes plus capables, surtout avec deux trillions de dette souveraine ! Quand on fait le tour de la question - il y a quarante billets OTAN en libellés - on en revient aux fondamentaux. Il faut penser à l'après-OTAN même si l'alliance concrète actuelle est le meilleur outil de défense sur étagère. La coopération militaire de substitution la plus sûre et la moins invasive est une alliance franco-anglaise. Outre la mise en commun de moyens dans le cadre atlantique d'emploi qui unifie déjà les procédures, elle apporterait une qualité qui nous fait défaut, celle de la modération.
La Grande Bretagne est toujours réticente à s'immiscer plus que de raison dans les conflits qui secouent son ancien empire - sauf la bêtise irakienne de Tony Blair en 2003 - mais frappe de toutes ses forces et sans retenue si elle y est contrainte. Nous avons le tort de toujours disperser de petits moyens (comme en zone Sahel) et de retenir les coups pour une guerre propre qui n'en finit pas. Cette retenue et cette brutalité anglaises sont dissuasives. Nous devons apprendre à faire peur.

HMS Queen Elizabeth à Portsmouth


J'espère pour finir que la stratégie de l'Action française ne s'enferrera pas dans les sujets sociétaux plus loin que le juste bonheur des hommes à travers la question sociale que le mouvement avait beaucoup travaillée à la haute époque.


In cauda, pourquoi centrer la stratégie sur ces trois chapitres (institutions, Europe, défense) ? Pour une raison très simple : la propagande du roi doit être la plus large possible si l'on a l'ambition d'imprégner l'Opinion et il faut des sujets à large spectre. Ces trois chapitres ont le mérite d'être à la fois d'actualité pour les années qui viennent et suffisamment copieux pour y choisir sa place. Resterait à les aborder de manière responsable ; à moins que l'on ne veuille continuer de se réfugier dans l'opposition systématique, le dénigrement, la dénonciation perpétuelle, les récitations en boucle qui ont coulé le journal, toutes postures mal bâties qui ne mordent plus sur l'esprit des gens, ni sans doute aucun sur les meilleurs d'entre eux. Laissons de côté le pigeon de saint Rémi et au XXI° siècle, réveillons le chat de Schrödinger qui sommeille en chacun. Que l'école de pensée pense !

(donné à Bray-Dunes le 29 juillet 2018)





vendredi 10 août 2018

L'Iran au carrefour des enfers

ll y a quelques jours, je répondais à Jean-Yves Pons qui traitait de la crise iranienne sur son blogue du Conseil dans l'espérance du roi, que les mollahs ne se laisseraient pas faire (source) :

« Comme vous le signalez en fin d’article, le régime des Mollahs ne pliera pas. Le clergé et ses affidés ont capté la moitié de l’économie iranienne, engrangé une épargne considérable, tiennent les robinets pétroliers qui y abondent, et salarient une milice intérieure aussi bien équipée qu’une armée classique.
En cas de révolte du peuple, tous les ingrédients existent pour réprimer la contestation dans le sang comme le faisait Saddam Hussein et nous le montre Bachar el-Assad. A partir d’un certain nombre de morts on ne parle plus que de statistiques, disait Staline. Au nom de « Dieu est grand » la théocratie chiite incinèrera les « impies » par centaines de milliers !
L’autre projet (celui d’Obama) était plus subtil : pourrir la société iranienne par le Coca et les Levis 501, avec du rock en renfort. Cela a bien marché dans les pays de l’Est avant la chute du Mur, et il n’y avait pas encore Internet. »



Aujourd'hui sur Radio-France internationale, Djamchid Assadi (professeur iranien de mercatique à l'ESC-Dijon) répond aux questions intéressantes de Darya Kianpour et nous conduit au seuil de cette répression annoncée. Son cadrage est furieusement pertinent. Voici l'article libéré de droits :




PS : l'attitude de l'armée régulière en cas d'émeutes généralisées est en question. Sera-t-elle spectatrice comme on l'a vue à la chute du Shah, ou bien sécurisera-t-elle le régime ? On peut avancer que la "concurrence budgétaire" des Gardiens de la révolution l'ait longtemps humiliée et l'incitera à observer les événements jusqu'à traîner les pieds à mettre en œuvre les dispositifs sécuritaires que le clergé aux abois lui demanderait. Peut-être aussi que les commandants des grandes unités seront carrément achetés par la CIA comme il en fut des généraux de Saddam Hussein fin 2002 qui n'engagèrent pas leurs forces contre la coalition américaine de l'année suivante.

À Bray-Dunes le 11/8/2018


mardi 7 août 2018

Les princes plient les gaules

Ainsi que son cousin français d'Orléans, l'aîné des Bourbons se retire de la course au trône (ne pas confondre avec la foire). Si le premier a intégré le conseil d'administration de la Fondation Lejeune, bien placée sur le mouvement "pro-vie" et contre les manipulations génétiques et sociétales, et s'est ainsi coupé de l'aile libérale de l'Opinion, l'Espagnol a fait bien plus fort ; il faut dire aussi que son tempérament athlétique plus étoffé l'y poussait.

Louis-Alphonse de Bourbon en Valle de Los Caidos

Ainsi apprenons-nous par divers canaux (dont le Conseil dans l'espérance du roi) que Louis-Alphonse de Bourbon succède à sa grand-mère, feue la duchesse de Franco, à la présidence d'honneur de la Fondation nationale Francisco Franco, après avoir manifesté avec quelques nostalgiques de la haute époque en Valle de los Caídos contre le projet de translation des cendres du dictateur inhumé là (clic).

Voici le lien de l'article de DEIA en version castillane qui nous narre l'héritage : De aspirante a rey francés a presidente de la Fundación Franco

Nul ne sait ce qu'en pense la Cour de France & de Bauffremont réunis mais leurs espérances sont douchées. La filiation sulfureuse qui était parfois reprochée au prétendant Bourbon dans le feu de la polémique se brisait sur l'impossibilité de choisir sa naissance et ses aïeux. Ce fragile rempart est percé. Le Bourbon est franquiste assumé et ses deux garçons deviennent officiellement "fils de franquiste". Autant dire qu'à défaut de Bourbon-Bhopal, il va falloir prendre langue avec Bourbon-Busset, si l'on veut continuer la partie.

Jean d'Orléans (Dreux 2018)
Côté Dreux, s'achève le temps où l'on caressait l'espoir d'une présidence de la Croix Rouge qui donnerait une visibilité nationale à un héritier au profil de notaire de province désargenté. Il est aujourd'hui tranquille pour lui-même et peut élever sa famille nombreuse sans gros frais, et s'il y croit un peu, passer le flambeau et le briquet qui l'allumera à son fils Gaston, lequel montre déjà plus de pêche que son père.

Souhaitons au "petit prince" de faire de vraies études dans les sciences exactes pour entrer dans le monde des gens sérieux qui gagnent bien leur vie et qui ont des projets professionnels valorisants. Le reste lui sera donné de surcroît !


Donc, c'est plié pour vingt ans ?

A Bray-Dunes, brève du 7 août 2018

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