Sur un réseau social à l'emblème de l'oiseau bleu, l'exquise Sophie de Menthon exprimait sa perplexité quant au soutien général que reçoit le mouvement des Gilets jaunes dans ce pays. Tout est dans le dernier mot :
Ce sentiment d'incompréhension est largement partagé chez les élites françaises qui pointent les incohérences et incompatibilités des revendications populaires dans le pays le plus redistributeur qui soit, le plus taxé, le plus endetté pour faire l'échéance de ses fonctionnaires pléthoriques. On serait tenté de leur donner le point mais ce qu'elles ne voient pas est une nation malade d'elle-même. La Nation française a pourri sur pied, elle s'effondre lentement. Et la nature ayant horreur du vide comme le montrent les villages en ruines recouverts de lierre, cette Nation malade habitant le plus beau pays du monde va être submergée par les nouveaux barbares, vigoureux et pleins d'envies. Abonné à l'Itinérant, hebdo de clodos jadis ayant muté en magazine de qualité (je recommande), je lis par curiosité et un peu en diagonale le cahier d'annonces légales qui le fait vivre. Sans avoir besoin de pointer, les deux tiers des annonces sont le fait d'entrepreneurs étrangers ou d'origine étrangère par leur patronyme. Les deux tiers !!! Deux tiers du risque économique de base est pris par des étrangers en France ? Dans mon chef-lieu de canton de 30000 habitants il ne reste qu'une boulangerie française ; toutes les autres sont arabes (ou perse) et elles gagnent chaque année un prix au concours départemental du pain. Le matin passe la benne à ordures : qui est au cul du camion ? Des étrangers. L'emploi paie mal ? pas du tout, très bien au contraire. Mais il faut se lever à 5 heures. Près de la gare s'est construit un gros ensemble immobilier, un quartier entièrement neuf gagné sur les épandages : j'observais cet hiver sous la neige les pointes d'épingles noires qui bougeaient sur les immeubles en construction. Les trois-quarts des ouvriers du bâtiment sont noirs. Mon voisin a fait isoler son pavillon par l'extérieur, tout le chantier parlait arabe. Trois maisons ont été construites à la place d'un garage désaffecté tout à côté de chez moi, tout le chantier parlait balkanique... je peux en faire dix pages sans oublier la métallerie d'en-face autrefois française (des amis y travaillaient) aujourd'hui yougoslave (je ne sais de quelle ethnie)... Tout ça pour dire que le grand remplacement dénoncé parfois abusivement par la bande à Camus est surtout un remplacement dans le travail. Qui livre chez Fedex, UPS, DHL, TNT si ce ne sont des arabes ou des noirs ? Qui va monter demain chez moi mon lave-vaisselle Bosch made in Turquie, 10 euros que ce sera un noir ! Gros déficit de courage dans la population de souche, Antilles comprises. Alors le mal-être se diffuse, le cancer de la frustration métastase, la culpabilité pointe son nez, le Gaulois râle, la Nation se liquéfie.
Le mouvement des Gilets jaunes ne mobilise pas grand monde, trente ou cinquante mille, cent mille, deux cent mille sur une population politique de quarante-cinq millions de citoyens. Mais à son spectacle, chaque samedi, la Nation (ou 60% de la nation selon Mme de Menthon mais c'est monté à 84% en novembre 2018) résonne de l'expression de ce mal-être, elle vibre ! S'il est reconnu que l'assistanat généralisé a provoqué chez nous un affaissement mental sans égal en Europe à tel point que le sevrage devient dangereux, la route est courte vers la mise en cause des cadeaux empoisonnés que fit le Conseil national de la Résistance de 1945 à un peuple battu. On ne peut comprendre cette dépression sans dénoncer le régime politique conservateur qui depuis cinquante ans trafique la représentation politique et stérilise l'innovation sociale par l'arrosage des clientèles. Cette perception d'un régime en défaut fut patente au sein du mouvement des ronds-points de 2018, qui se défiait de tout ce qui pouvait ressembler à un corps intermédiaire, chambre ou ordre professionnels, parti politique, syndicat etc... La construction même de la Vè République en est ébranlée dans l'esprit des citoyens, sa constitution est vue comme une entrave, l'organisation des pouvoirs qu'elle induit, le boulet du forçat à la cheville du citoyen. On ne peut gouverner durablement une démocratie comme la nôtre si la moitié du corps électoral est barré d'accès aux hémicycles législatifs. Il n'y a pas lieu aujourd'hui de dauber sur la gabegie généralisée du régime de prébendes, la corruption morale d'une classe politique professionnalisée, la dictature d'une technostructure d'habiles et malins formatés à l'identique dans les canaux d'alimentation des cours, cabinets et administrations du pouvoir central. Non, nous nous en tiendrons au déclassement de la moitié de la Nation, ailleurs les Intouchables, ici les Invisibles.
Pour représenter les gens et en même transporter les disputes de la rue à la Chambre, il n'y a que des élections à la proportionnelle. On objecte à l'établissement de la proportionnelle dans les scrutins nationaux qu'elle empêcherait la formation de majorité de gouvernement du pays. Ce qui exclut l'exercice de coalition que pratiquent tous autres les pays européens. Sont-ce des génies de la démocratie ? Peut-être ! Nous avons déjà montré ici que la coalition est jouable dans des systèmes à la proportionnelle sous condition de contrainte, nous n'y revenons pas (cf. Parlementarisme de 2007 sur ce blogue).
L'autre objection est double. D'une part, la confection des listes électorales ouvriraient la porte à l'allégeance et à la caporalisation des groupes parlementaires. La transformation du député libre en godillot date des débuts de la Cinquième où l'électeur et le mode de scrutin majoritaire à deux tours envoyaient à la chambre des bataillons UNR ou UDR ou RPR tout à fait mécaniques de soldats stupides aux ordres, ce qui n'a pas augmenté l'estime des électeurs à leur endroit. D'autre part, le déracinement du député soi-disant hors-sol l'éloignerait encore plus de ses mandants. Ce qui est un gag quand on voit la distance mise entre eux deux. Essayez d'avoir rendez-vous. Mais notons que cette distance imposée s'est un peu réduite depuis l'explosion de la colère. Il y a cent façons de connecter l'élu au peuple, il suffit d'en choisir une qui soit distincte du mode électif.
Instaurer la proportionnelle et dissoudre l'Assemblée nationale dans la foulée aurait été une mesure suffisamment dramatique pour stopper la dérive du ressentiment général à l'endroit du Macronisme. Au lieu de quoi l'Elysée a mis en page un catalogue des Trois Suisses de la Réforme tranquille sur déficits aggravés et dette accrue. Qu'il ne se plaigne pas maintenant que le compte n'y soit pas dans le cœur des révoltés, malgré l'avalanche de milliards toujours non financés. Les gens n'attendaient pas la manne des Hébreux, mais une refonte du modèle social vers plus d'efficacité, de libertés et quelque part de bonheur. Le pouvoir, isolé dans l'entre-soi, captif d'une discipline de projet, ne l'a pas compris. Ce qui manque à ces messieurs, ce n'est certes pas l'intelligence pure ni la pugnacité, moins encore la résilience, c'est tout simplement la culture de l'Etat et celle du gouvernement des nations, choses qui ne s'apprennent pas dans une école de bachotage. Ces gens sont des touristes. Ils vinrent, cherchent à durer, seront chassés à marée descendante. Ceux qui les précédaient étaient des nomenklatouristes issus des partis politiques, blanchis sous le harnois de la prévarication, corruption, concussion et arrogance pour faire bon poids. Pour que ça marche, il faut barrer les cons et les rusés de l'accès au pont du navire. Le régalien doit être remis entre des mains compétentes et intègres, une aristocratie au sens premier. En reste-t-il ? Il semblerait plutôt que les meilleurs dans ce profil aient déserté la politique pour l'aventure personnelle dans des champs d'action où ils peuvent se réaliser sans perdre leur âme et l'honneur. A défaut d'en trouver suffisamment si l'on doit compléter les tableaux d'effectifs de forts en thème sans imagination, il faudrait au moins que la pointe de pyramide soit née pour l'emploi et ne combatte pas toutes griffes dehors pour s'y hisser ! En attendant que le régime nouveau stabilise l'Etat central, les royalistes devraient diffuser plus largement l'offre de compétence et pérennité de la monarchie pour la France de demain, sans se perdre dans les vieilleries d'hier. Dit en passant, les 60% de Mme de Menthon correspondent à la prévision d'abstention aux prochaines élections européennes.
@SdeMenthon - « Aux 60% qui soutiennent les gilets jaunes: il faudrait commencer à prendre conscience que vous contribuez à déstabiliser le pays et qu’il n’y a rien d’autre à attendre sinon vous endetter vous et l’État @MouvETHIC. Sans compter que vous encouragez la violence. Incompréhensible.»
Ce sentiment d'incompréhension est largement partagé chez les élites françaises qui pointent les incohérences et incompatibilités des revendications populaires dans le pays le plus redistributeur qui soit, le plus taxé, le plus endetté pour faire l'échéance de ses fonctionnaires pléthoriques. On serait tenté de leur donner le point mais ce qu'elles ne voient pas est une nation malade d'elle-même. La Nation française a pourri sur pied, elle s'effondre lentement. Et la nature ayant horreur du vide comme le montrent les villages en ruines recouverts de lierre, cette Nation malade habitant le plus beau pays du monde va être submergée par les nouveaux barbares, vigoureux et pleins d'envies. Abonné à l'Itinérant, hebdo de clodos jadis ayant muté en magazine de qualité (je recommande), je lis par curiosité et un peu en diagonale le cahier d'annonces légales qui le fait vivre. Sans avoir besoin de pointer, les deux tiers des annonces sont le fait d'entrepreneurs étrangers ou d'origine étrangère par leur patronyme. Les deux tiers !!! Deux tiers du risque économique de base est pris par des étrangers en France ? Dans mon chef-lieu de canton de 30000 habitants il ne reste qu'une boulangerie française ; toutes les autres sont arabes (ou perse) et elles gagnent chaque année un prix au concours départemental du pain. Le matin passe la benne à ordures : qui est au cul du camion ? Des étrangers. L'emploi paie mal ? pas du tout, très bien au contraire. Mais il faut se lever à 5 heures. Près de la gare s'est construit un gros ensemble immobilier, un quartier entièrement neuf gagné sur les épandages : j'observais cet hiver sous la neige les pointes d'épingles noires qui bougeaient sur les immeubles en construction. Les trois-quarts des ouvriers du bâtiment sont noirs. Mon voisin a fait isoler son pavillon par l'extérieur, tout le chantier parlait arabe. Trois maisons ont été construites à la place d'un garage désaffecté tout à côté de chez moi, tout le chantier parlait balkanique... je peux en faire dix pages sans oublier la métallerie d'en-face autrefois française (des amis y travaillaient) aujourd'hui yougoslave (je ne sais de quelle ethnie)... Tout ça pour dire que le grand remplacement dénoncé parfois abusivement par la bande à Camus est surtout un remplacement dans le travail. Qui livre chez Fedex, UPS, DHL, TNT si ce ne sont des arabes ou des noirs ? Qui va monter demain chez moi mon lave-vaisselle Bosch made in Turquie, 10 euros que ce sera un noir ! Gros déficit de courage dans la population de souche, Antilles comprises. Alors le mal-être se diffuse, le cancer de la frustration métastase, la culpabilité pointe son nez, le Gaulois râle, la Nation se liquéfie.
Le mouvement des Gilets jaunes ne mobilise pas grand monde, trente ou cinquante mille, cent mille, deux cent mille sur une population politique de quarante-cinq millions de citoyens. Mais à son spectacle, chaque samedi, la Nation (ou 60% de la nation selon Mme de Menthon mais c'est monté à 84% en novembre 2018) résonne de l'expression de ce mal-être, elle vibre ! S'il est reconnu que l'assistanat généralisé a provoqué chez nous un affaissement mental sans égal en Europe à tel point que le sevrage devient dangereux, la route est courte vers la mise en cause des cadeaux empoisonnés que fit le Conseil national de la Résistance de 1945 à un peuple battu. On ne peut comprendre cette dépression sans dénoncer le régime politique conservateur qui depuis cinquante ans trafique la représentation politique et stérilise l'innovation sociale par l'arrosage des clientèles. Cette perception d'un régime en défaut fut patente au sein du mouvement des ronds-points de 2018, qui se défiait de tout ce qui pouvait ressembler à un corps intermédiaire, chambre ou ordre professionnels, parti politique, syndicat etc... La construction même de la Vè République en est ébranlée dans l'esprit des citoyens, sa constitution est vue comme une entrave, l'organisation des pouvoirs qu'elle induit, le boulet du forçat à la cheville du citoyen. On ne peut gouverner durablement une démocratie comme la nôtre si la moitié du corps électoral est barré d'accès aux hémicycles législatifs. Il n'y a pas lieu aujourd'hui de dauber sur la gabegie généralisée du régime de prébendes, la corruption morale d'une classe politique professionnalisée, la dictature d'une technostructure d'habiles et malins formatés à l'identique dans les canaux d'alimentation des cours, cabinets et administrations du pouvoir central. Non, nous nous en tiendrons au déclassement de la moitié de la Nation, ailleurs les Intouchables, ici les Invisibles.
Pour représenter les gens et en même transporter les disputes de la rue à la Chambre, il n'y a que des élections à la proportionnelle. On objecte à l'établissement de la proportionnelle dans les scrutins nationaux qu'elle empêcherait la formation de majorité de gouvernement du pays. Ce qui exclut l'exercice de coalition que pratiquent tous autres les pays européens. Sont-ce des génies de la démocratie ? Peut-être ! Nous avons déjà montré ici que la coalition est jouable dans des systèmes à la proportionnelle sous condition de contrainte, nous n'y revenons pas (cf. Parlementarisme de 2007 sur ce blogue).
L'autre objection est double. D'une part, la confection des listes électorales ouvriraient la porte à l'allégeance et à la caporalisation des groupes parlementaires. La transformation du député libre en godillot date des débuts de la Cinquième où l'électeur et le mode de scrutin majoritaire à deux tours envoyaient à la chambre des bataillons UNR ou UDR ou RPR tout à fait mécaniques de soldats stupides aux ordres, ce qui n'a pas augmenté l'estime des électeurs à leur endroit. D'autre part, le déracinement du député soi-disant hors-sol l'éloignerait encore plus de ses mandants. Ce qui est un gag quand on voit la distance mise entre eux deux. Essayez d'avoir rendez-vous. Mais notons que cette distance imposée s'est un peu réduite depuis l'explosion de la colère. Il y a cent façons de connecter l'élu au peuple, il suffit d'en choisir une qui soit distincte du mode électif.
Instaurer la proportionnelle et dissoudre l'Assemblée nationale dans la foulée aurait été une mesure suffisamment dramatique pour stopper la dérive du ressentiment général à l'endroit du Macronisme. Au lieu de quoi l'Elysée a mis en page un catalogue des Trois Suisses de la Réforme tranquille sur déficits aggravés et dette accrue. Qu'il ne se plaigne pas maintenant que le compte n'y soit pas dans le cœur des révoltés, malgré l'avalanche de milliards toujours non financés. Les gens n'attendaient pas la manne des Hébreux, mais une refonte du modèle social vers plus d'efficacité, de libertés et quelque part de bonheur. Le pouvoir, isolé dans l'entre-soi, captif d'une discipline de projet, ne l'a pas compris. Ce qui manque à ces messieurs, ce n'est certes pas l'intelligence pure ni la pugnacité, moins encore la résilience, c'est tout simplement la culture de l'Etat et celle du gouvernement des nations, choses qui ne s'apprennent pas dans une école de bachotage. Ces gens sont des touristes. Ils vinrent, cherchent à durer, seront chassés à marée descendante. Ceux qui les précédaient étaient des nomenklatouristes issus des partis politiques, blanchis sous le harnois de la prévarication, corruption, concussion et arrogance pour faire bon poids. Pour que ça marche, il faut barrer les cons et les rusés de l'accès au pont du navire. Le régalien doit être remis entre des mains compétentes et intègres, une aristocratie au sens premier. En reste-t-il ? Il semblerait plutôt que les meilleurs dans ce profil aient déserté la politique pour l'aventure personnelle dans des champs d'action où ils peuvent se réaliser sans perdre leur âme et l'honneur. A défaut d'en trouver suffisamment si l'on doit compléter les tableaux d'effectifs de forts en thème sans imagination, il faudrait au moins que la pointe de pyramide soit née pour l'emploi et ne combatte pas toutes griffes dehors pour s'y hisser ! En attendant que le régime nouveau stabilise l'Etat central, les royalistes devraient diffuser plus largement l'offre de compétence et pérennité de la monarchie pour la France de demain, sans se perdre dans les vieilleries d'hier. Dit en passant, les 60% de Mme de Menthon correspondent à la prévision d'abstention aux prochaines élections européennes.