jeudi 21 octobre 2021

Le sac du Capitole

la foule sur les marches du Capitole


Bannon
Steve Bannon n'est pas mon ami plus que ça, juste un type intéressant. Le comité ad hoc de la Chambre des Représentants de Washington a voté à l'unanimité que des poursuites contre lui soient engagées par le ministère de la Justice pour son rôle présumé dans l'assaut du 6 janvier 2021 (clic). Ces messieurs les parlementaires cherchent à monter plus que montrer le complot trumpien en faisant porter le chapeau au conseiller "intellectuel" de l'ancien président, président-star de la téléréalité remonté sur les planches, qu'ils n'ont pas su empêcher. Le golfeur fou avec un chien de prairie mort sur la tête caracole d'Etat en Etat pour placer ses amis en meilleure position aux "Mid-Terms" et ultérieurement prendre le lead pour la présidentielle qui se rapproche. Contre Kamala Harris il ne devrait pas avoir trop de mal si déjà dans son camp à elle les purs blacks s'en distancent. Il faut donc construire sans tarder l'intellectualisation du coup d'Etat pour bien démontrer à quel point l'affaire avait été réfléchie et préparée dans les caves de la Maison Blanche. Je pouffe ! Revenons en arrière.

Un budget de deux mille policiers aurait été submergé par deux cents braillards non armés ? Je ne le crois pas. Les portes ont été ouvertes. Trois heures passées devant CNN (canal Free 354) avec des confirmations par les réseaux sociaux qui ont diffusé des vidéos de l'intérieur, ont documenté une faiblesse inavouable des unités de sécurité. Ceci ne concerne pas le Secret Service qui n'obéit pas à la sécurité domestique. Ce n'est qu'à l'arrivée des renforts de police que les forces de l'ordre ont commencé à manœuvrer pour amorcer l'évacuation des couloirs et de la rotonde. L'enquête du FBI ira au bout des choses, mais il n'est pas anodin que le chef de la police ait démissionné sans attendre la fin de la journée ; quelque chose avait foiré. Reste à savoir quoi.

S'agissait-il de faire peur aux sénateurs républicains trop timorés pour rejeter la certification du vote des grands électeurs ? J'ai beaucoup de mal à imaginer le scénario d'un vote en chambre haute sous pression de la foule comme aux plus beaux jours de la Révolution française. Au final, s'il y a eu émeute, il n'y a pas eu insurrection, il n'y a pas eu coup d'Etat.
L'affaire s'est conclue à peu de frais. Cinq morts dans un pays qui tire avant de comprendre, du mobilier cassé, portes et carreaux brisés, du désordre. Pas d'incendie au Reichstag ! Mais une réelle profanation du Temple de la Démocratie en Amérique, comme dirait notre Tocqueville.

Les limites de la démocratie représentative ont été atteintes. Le peuple en foule ne fait plus confiance à ses élus. Nous avons le même tropisme antiparlementaire en France. Quelles que soient les conclusions de l'enquête, l'administration Biden ne pourra pas faire l'économie d'une réforme en profondeur des modes de scrutin, Etat par Etat, pour éteindre les soupçons de fraudes électorales de plus en plus pesants. C'est un travail de dix ans ! Et chez nous ? La lanterne ? Que disions-nous le lendemain du carnaval de Washington ?

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