vendredi 26 août 2022

Avènement de l'Etat moderne

Il faut lire Le Parti des Politiques de Bertrand Renouvin qui paraît en feuilleton sur son blogue personnel ; travail commémorant la Saint-Barthélémy (24 août).

Bertrand enouvin
Le titre complet est Le parti des Politiques et l'avènement de l'Etat moderne. Jusqu'ici, sept chroniques ont paru. L'ouvrage est d'importance et mériterait l'impression d'un fascicule à part collationnant tout ce travail. Il fait parti du dossier Res Publica chez Renouvin.
L'intérêt premier est qu'il ne s'agit pas de refaire les annales de la période, en gros la France des guerres de religion, mais d'en recenser les motifs profonds, d'en analyser les conjonctions et croisements, en un mot d'expliquer la trajectoire de ce mouvement politique recréant in fine l'Etat.
Bien qu'il se défende d'être historien, Bertrand Renouvin accède au niveau des meilleurs de la profession.
Voici les liens cliquables de ces chroniques avec tout simplement pour chacune, la phrase-seuil en italique et les libellés qu'y attache l'auteur, sans commentaires.
Ndlr: les mots clefs (libellés) ne sont pas cliquables dans notre article comme ils le sont sur le blogue de l'auteur. Y aller voir donc.

cul de lampe

Chapitre 1 (Chronique 169) - Nous commémorons cette année le 450ème anniversaire de la Saint Barthélémy. Commencés dans la nuit du 23 au 24 août 1572, les massacres de huguenots se poursuivent à Paris jusqu’au 29 août et s’étendent à la France entière.
mots clefs : Catherine de Medicis | catholicisme | Cicéron | colloque de Poissy | édit du 17 janvier 1562 | Etat | François de Guise | François II | guerre de Religion | Henri II | huguenots | massacre de Wassy | Michel de l'Hospital | papauté | protestantisme |
diviseur
Chapitre 2 (Chronique 170) - Commis par les hommes du duc de Guise, le massacre de Wassy plonge la France dans les guerres de Religion. La monarchie royale se trouve alors confrontée à un déchaînement de violence qui n’est pas seulement le résultat tragique de l’extrémisme catholique.
mots clefs : angoisse | calvinisme | Catherine de Medicis | catholicisme | Charles IX | Conjuration d'Amboise | Espagne | Etat | François de Guise | Guerres de religion | Guillaume d'Orange | monarchie royale | Paix d'Amboise | Philippe II | Surprise de Meaux | traité du Cateau-Cambrésis |
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Chapitre 3 (Chronique 171) - Il faut faire la guerre en vue de la paix. La conviction exprimée par Michel de l’Hospital est partagée par Catherine de Médicis. L’insurrection protestante qui suit le massacre de Wassy exige la mobilisation de l’armée royale.
mots clefs : Catherine de Medicis | catholicisme | Charles IX | édit de Saint-Germain | Elisabeth I | Espagne | Guerres de religion | Guillaume d'Orange | Henri de Navarre | Lépante | Marguerite de Valois | papauté | protestantisme |
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Chapitre 4 (Chronique 172) - Dans la France déchirée comme jamais, le pouvoir royal reste inspiré par une philosophie qui mêle l’humanisme érasmien et le néoplatonisme. Ceci afin de mieux cultiver un idéal de tolérance religieuse et d’harmonie politique pour le service de l’Etat, qui participe du divin, et pour le peuple qui devrait être tout uniment chrétien.
mots clefs : Catherine de Medicis | catholicisme | Charles IX | duc d'Albe | Gaspard de Coligny | Grégoire XIII | Guerres de religion | Henri de Navarre | Pays-Bas | Pie V | protestantisme | Saint-Barthélémy |
diviseur
Chapitre 5 (Chronique 173) - Le roman, le cinéma et divers livres d’histoire ont ancré l’idée de l’écrasante responsabilité de Charles IX, roi faible, et de Catherine de Médicis, reine cynique, dans les massacres déclenchés le 24 août 1572. Un vif débat demeure entre les savants qui ont récemment travaillé sur la Saint-Barthélemy
mots clefs : catholicisme | Charles IX | Espagne | Gaspard de Coligny | Guerres de religion | Henri de Guise | papauté | parlement de Paris | Philippe II | protestantisme | Saint-Barthélémy | Sainte Ligue |
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Chapitre 6 (Chronique 174) - En août 1572, face à une insurrection politique, religieuse et sociale, Charles IX et Catherine de Médicis ont sauvé in extremis ce qui pouvait l’être : l’autorité légitime n’a pas été renversée, les injonctions royales ont évité maints massacres dans le pays, l’Etat a pu conserver quelques éléments de sa puissance souveraine à l’intérieur du royaume – la liberté de conscience a été préservée – et dans les affaires extérieures.
mots clefs : Anne de Montmorency | catholicisme | Charles IX | Etat | François de Guise | Guerres de religion | Henri de Guise | Henri de Navarre | Henri III | Marguerite de Valois | médiation | Michel de l'Hospital | papauté | protestantisme | Saint-Barthélémy | Sainte Ligue | traité de Nemours |
diviseur
Chapitre 7 (Chronique 175) - La pensée des Politiques s’est élaborée dans la violence de l’Histoire. La seconde moitié du XVIe siècle donne à voir les pires atrocités mais les partisans de la paix civile et religieuse s’engagent selon des œuvres qui marquent leur temps et encore le nôtre.
mots clefs : catholicisme | Etat souveraineté | François Hotman | Guerres de religion | Henri III | Henri IV | Jean Bodin | médiation | Montaigne | protestantisme | République | Saint-Barthélémy |

cul de lampe


Nous ignorons si et quand d'autre(s) chronique(s) suivront sur le même sujet. En ce cas, elles seront ajoutées à cette recension.
A ne pas rater, c'est sûr.

2 commentaires:

  1. Très intéressant. Pour les protestants le pire sera à venir: Louis XIV puis Louis XV seront les vrais éradicateurs du protestantisme en France réduisant violemment les huguenots à de petites communautés marginalisées à défaut de les exterminer. Louis XVI qui était prompt à la décision comme l'histoire nous l'a montré leur redonna un statut légal (mais inférieur) en 1787. Beaucoup de protestants français voient dans la dégénérescence de l'influence catholique dans le pays comme un retour de manivelle. C'est d'ailleurs curieux de voir que la population catholique en France qui faisait partie des plus belliqueuses a fini par accoucher de la société la plus déchristianisée d'Europe. Cela reste pour moi un mystère: comment vingt ans de révolution crasse ont ils pu être autant éradicateurs alors que les 70 ans de communisme en Europe de l'Est n'ont pas été autant dévastateurs? Le ver était-il déjà dans le fruit ou fut-ce le début d'un poison lent?

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    1. Un poison lent qui vient de loin. J'ai toujours entendu que la déchristianisation de la France (on parle de la religion catholique) a commencé à la Renaissance. Est venue ensuite la trahison des clercs qui tenaient l'instruction de bas en haut et avaient les yeux fixés sur l'Antiquité. Ils présentaient pour modèles les héros de la République d'Athènes et de Rome à des jeunes gens destinés au barreau ou aux compagnies de mousquetaires. A ceux qui se destinaient à la prêtrise, ils enseignaient la mythologie grecque ! Et comble du ridicule, devant un clergé omnipotent, riche et parfois féroce (en Cévennes), les paroissiens de toutes conditions chantaient à haute voix l'égalitarisme (essénien?) du Magnificat : Deposuit potentes de sede et exaltavit humiles. Esurientes implevit bonis et divites dimisit inanes. Tous les ferments de la Révolution étaient en germe dans les dérives du Clergé et accessoirement dans l'abandon du message christique.
      Puis vint le scandale du Chevalier de la Barre (lire l'article du Grand Orient). Voltaire ne s'y trompa pas qui stigmatisa le débordement insupportable de la religion, qui rencontrait de l'écho. Une réflexion de Lucy Dillon, marquise de La Tour du Pin Gouvernet (dans son Journal d'une femme de cinquante ans) en dit plus long qu'une thèse sur la déchritianisation. Dame d'honneur de la reine Marie-Antoinette, elle explique que dans son milieu, hormis les obligations de cour, on n'allait jamais à l'église sinon pour les baptèmes, mariages et enterrements. D'ailleurs, comme je le dis souvent, le château de Versailles ne montre aucun signe chrétien à part le triangle trinitaire à l'autel de la chapelle royale et la petite croix sur le toit ; son parc est tout dédié à l'Antiquité et sa mythologie grecque. La religion était déjà en porte-à-faux sur la société urbaine, et la Révolution n'avait pas encore commencé.

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