mardi 29 septembre 2009

Le dauphin largue les amarres

jean d'orléansJe fais ce billet ... ou pas ?
Le duc de Vendôme que l'on croyait rasséréné par son mariage fructueux n'a pas rompu les chiens devant le chef de maison, son père, et la poignée de main historique sur le parvis de Saint-Germain l'Auxerrois n'était sincère qu'au moment, marché d'image. Louis XI et Charles VII ? On pourrait en sourire, sauf que ni l'un ni l'autre n'ont abouti à rien de décisif en politique, comme toute la génération de princes qui passe ce siècle avec eux au Cotton Club des magazines, et qu'il est "vilain" de les comparer à des adversaires du temps jadis surchargés de responsabilités.
« En réponse aux absurdités de mon fils le Prince Jean, très paternellement je crois utile de lui rappeler... » ainsi commence un communiqué remis par le comte de Paris au journal Sud Ouest après le mariage d'Arcangues, qui le publie sous la cote .../fileadmin/documents/monseigneur.pdf sans commentaires ni explications.
Le fils cadet du comte aurait¹ déclaré dans un courriel à toute la maison d'Orléans , que « ce mariage scelle la rupture définitive avec mon père ». Stéphane Bern, qui le tient peut-être du Grand Maître de Saint-Lazare, s'en fait écho dans la Tribune de Genève [clic].
Qu'est-ce que cela change ?

Tout !

Une rupture familiale n'a aucun intérêt autre que moral ou successoral. Il n'y a pas de succession ouverte, ni d'espérances. Le salut du pays dépasse la Morale. Le duc de Vendôme est un quadra posé - trop sans doute du goût de beaucoup - et on n'imagine pas que la déclaration soit de dépit ou d'émotion. Il coupe les ponts. Le seul intérêt de ce fracas est politique.
Il prend aujourd'hui la prétendance à bras le corps², s'explique dans un livre à paraître incessamment³, y publie son programme politique travaillé en profondeur avec les conseils d'un think tank et ceux plus conjoncturels du parti maurrassien de la Restauration Nationale, ...avant de montrer son fils au balcon de la presse people.
Pourquoi pas ? Du mouvement, enfin !
Sonnez la charge !

Soit donc, il phagocyte d'ici la Noël le parti royaliste en nommant son "lieutenant-général" à sa tête pour propager son programme, cesse dans la foulée la presse groupusculaire et déficitaire du mouvement, injecte dans une nouvelle structure de communication deux millions d'euros qu'il aura réunis au tour de table de soutiens convaincus de sortir un jour de la tontine, crée un politburo professionnel qui établira l'agenda politique des dix prochaines années. Les ralliements affluent.

Soit, il a fait un pas de clerc, car le remariage de son père ne mérite pas l'opprobre publique, surtout si d'une façon certaine, le comte de Paris peut se prévaloir de la bénédiction du Saint Siège, et parce qu'il reste malgré tout le chef de maison !

vitrail au roiCertains jours je comprend mieux le "vitrail" de Raspail :
« L'abrogation de la loi d'exil en 1950 a eu pour effet de banaliser les prétendants. Ils ne sont plus que des Français en France, privés de leur auréole de proscrit. S'ils n'y prennent garde, ils risquent de se fondre dans ce théâtre ambulant à la Pirandello avec ses bals caritatifs, ses réceptions sponsorisées, ses mariages merveilleusement princiers et son casting d'enfer, coiffeurs, couturiers, top models, histrions de télé, publicistes et requins de la finance.
Mon prince imaginaire est un prince de vitrail.
C'est pourquoi il choisit l'exil. Cela le grandit et rétablit les distances entre le spirituel et le matériel, entre le sacré et le politique, dont il aurait été privé en cédant imprudemment au courant commun de la vie.»

Et puis, le dicton suivant est-il si faux : A beau mentir qui vient de loin !
Mais que Vendôme le fasse à son tour mentir.

Note (1): sous toute réserve car je n'ai pas eu le transcript du message.
Note (2): le communiqué passé par son père à Sud-Ouest dénonce une quasi-usurpation, ce qui est assez savoureux chez Orléans, si l'on sait l'attachement du prince Jean à la mémoire du roi Louis-Philippe Ier.
Note (3): titre "Un Prince Français" édité chez Pygmalion, sortie en librairie le 7 octobre [clic].



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lundi 28 septembre 2009

Chapelles

triangle de gouvernanceTout indique que le temps de la métamorphose est arrivé. Que se dira-t-on à la Croix des Petits Champs lundi samedi prochain [ndlr : corrigé après l'annonce sur l'AF2779] ? Rhubarbe et séné. Or, les groupuscules, s'ils ne shuntent pas les caténaires, sont inutiles dans le monde politique actuel où s'affrontent de grandes masses visant à l'hégémonie de leurs camps respectifs. Même les clubs quand ils ne sont pas embrayés sur des pouvoirs effectifs, tournent au cercle sous-préfectoral de bridge et crapette.
Convertir l'opinion à la monarchie possible passe donc par une infrastructure politique d'ampleur, avec de l'argent, une permanence professionnelle au sommet, bénévole à la base, un agenda politique périodiquement sanctionné par un congrès désignant une queue de trajectoire jouable, des outils de propagande hiérarchisés, modernes et puissants au possible, une chaîne de commandement où passent des ordres forts et clairs, et ... de l'argent...

Que passent les chapelles, naisse le parti.
Parti est pris ici pour "parti pris" et non dans sa connotation électoraliste. Et puis, disons-le carrément, l'école de pensée ne sert à rien quand tout entière versée dans la muséocologie. Galette-Messe-Jeanne ? Parti est plus offensif. C'est de cela que la Cause nôtre :) a besoin.

Un parti musclé, territorialisé et fédéré, doté d'une doctrine puissante (son meilleur atout est disponible et reste capable d'évoluer), un parti public, ouvert sur un projet accessible, attirera ceux des Français qui ont la fibre politique (ils l'ont tous disait Tocqueville) mais qui demeurent déçus par les compromissions et combines indispensables au régime le plus coûteux et le plus menteur que la France ait connu en temps de paix.

Il s'avère que les chances de résurrection du parti maurrassien sont à la merci du permis de construire ce parti et qu'elles exigent un axe politique sûr comme un catalyseur de la transformation. Qui permettrait cela ? Ce n'est pas important de le chercher aujourd'hui, les pouvoirs de nuisance sont impécunieux, lents et usés.

L'axe sûr ? Depuis le commencement, ce blogue a promu une monarchie populaire pour une raison simple : « tant qu'on n'aura pas recollé ce mariage du monarque et de son peuple, tous efforts seront vains ; toute combinaison d'appareils, manoeuvre parlementaire, accession par surprise, seront vouées à l'échec, parce que le Peuple les prendra pour une attaque directe contre lui » (extrait du libelle de Schneider paru sur le forum VLR1 en décembre 2005 et récupéré chez les Manants). Dit en passant, les 4808000 voix du parti communiste à la présidentielle de 1969 interdisaient de croire à la courte-échelle gaullienne au bénéfice du comte de Paris : eut-elle réussi qu'elle aurait déclenché une vraie révolte populaire.

Le catalyseur ? Il a toujours été nécessaire qu'un chef "naturel" sorte du bois et déploie la bannière. Mitterrand le fit à Epinay, qui a littéralement enfumé les gérontes de la SFIO ; par sa vitesse de rotation hors du commun, Sarkozy réussit à prendre l'UMP déjà fédérée par Chirac. Au parti du roi, ...il faut un prince.
Extraverti, pipolisable, jeune sans trop, sensible aux honneurs, cultivé, offrant prestance et autorité naturelle, aimant l'uniforme et porteur de projets personnels glorifiants, le contraire d'un bibliothécaire : vous l'avez reconnu, je ne citerai pas son nom pour ne pas le compromettre. Qu'il sache qu'on ne lui demandera pas de "théser" mais d'unir les élements de la structure. Un travail d'architecte-systèmes, une main de fer dans un gant "couture".
Ceux qui l'aiment prendront le train du renouveau et, son accord obtenu¹, demanderont aux chefs de chapelles de boire la cigüe. Qu'on en finisse une bonne fois, de mourir !

Utopique ? Non ! "ramassé" !
Les évènements à attendre urbi² et orbi³ précipiteront ce qu'on appelle les reclassements qui empliront les cimetières politiques de tous les indispensables. Nous fournirons.

On me dit dans l'oreillette que "le parti" existe déjà, sis au n° 17 de la rue des Acacias à Paris (M° Argentine, sur rendez-vous). Certes, mais comme tous les partis engagés dans la conquête électorale (à tous bons motifs) il se doit d'être oecuménique, brasse-tout, plaire et dépasser les clivages, mêmes ceux exacerbés par les successeurs de l'AF (fracture dynastique, confédération européenne, clivage atlantique, etc.). Ce parti, s'il existe bien évidemment, est scotché dans ses starting blocks du fait d'un sympathique amateurisme et malheureusement pour avoir été lâché par son fondateur charismatique et fier, trompé sur ses chances par un simple sondage. Jospin a fait des émules.

Ce dont il s'agit dans ce billet est la résurgence d'un gros parti néo-maurrassien actualisé en mouvement, en capacité de faire évoluer le concept pour rester d'attaque au créneau, après avoir quitté la crypte du château royaliste où nous laisserons les sarcophages ouverts ! Parti dont la sous-devise devrait être : « On n'attrape pas de mouches avec du vinaigre ».
Pas plus. :)

affiche AFE

Note (1): ...qui en surprendrait plus d'un... à commencer par le piéton blogueur.
Note (2): le livre du prince Jean, héritier de la couronne de Juillet, va sortir au milieu des prix littéraires sous le titre consensuel : "Un Prince Français". La teneur de cet ouvrage travaillé en conseil, va classer le prince au tableau d'avancement politique, en tête sinon en haut, souhaitons-le. Que ce livre soit politique et nous épargne le catalogue d'idées reçues et portes enfoncées des communications antérieures.
Note (3): l'état calamiteux des finances publiques, aggravé d'une politique socialisante, va fatalement faire surgir des questions essentielles dans l'opinion. Les réponses de notre bord doivent être portées par des hérauts ayant accès au micro.



NB : Reste à savoir ce que veulent faire les ultras en ces temps de mer démontée. Ultras cool ? Rallieraient-ils le parti de l'efficacité en se salissant un peu les idées ? ou revenir radieux de Ste Anne d'Auray en attendant le pélé 2010 leur suffit-il ?
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dimanche 27 septembre 2009

Aux Bernardins

facade collegeC’est à un moine cistercien d’origine anglaise, Etienne de Lexington, abbé de Clairvaux, que revient la création en 1245 le collège Saint-Bernard, bientôt désigné comme Collège des Bernardins, pour servir de lieu d’étude et de recherche au coeur de la pensée chrétienne.
Le Collège des Bernardins actuel, restauré sur impulsion de feu Mgr Lustiger par le diocèse, après son rachat à la ville de Paris grâce à des concours extérieurs, a accueilli l'an dernier SS le pape Benoît XVI qui nous en a mis plein la vue (clic). Que n'est-il resté ensuite dans la sphère théologique où il règne en maître du temps et seigneur des âmes ! La carrière plombée par le plébéisme slave de son prédécesseur, il se doit - du moins le lui conseille-t-on - de descendre à la portée des brebis un peu bêtes de son électorat de popularité. Mais c'est une autre question, du ressort des experts qui s'entretuent à son sujet.

Benoit 16 aux Berbardins le 12 sep 08Le pape une fois passé, le Collège n'a pas éteint les lampions. C'est devenu une très grosse machine que je vous invite à découvrir sur son site www.collegedesbernardins.fr.

Pour vous mâcher un peu la présentation, je note avec vous que l'activité du Collège est divisée en quatre pôles :

I.- Recherche : colloques, conférences et débats, expos, enseignement. Cette année la chaire des Bernardins est confiée à René Girard.

II.- Art : expositions de peintures (Nathalie Brevet & Hughes Richette jusqu'au 31 octobre), concerts, projections de films suivies de débats, lectures guidées (jeudi 8 octobre, poèmes de saint Jean de la Croix), ateliers "jeune public", goûters philosophiques.

combles du collègeIII.- Rencontres et débats : les mardis des Bernardins sont des tables rondes sur des questions de société (mardi 29 septembre, l'avenir de la Commission européenne). D'autres conférences complètent le programme hors des mardis. Le 30 septembre on parlera de la matière avec Bernard d'Espagnat (Académie des Sciences morales et politiques). Les tarfis normaux sont de 5 euros. Sont également organisés des cycles sur un thème donné, et des colloques d'un à deux jours dédiés à une question fondamentale. Le prochain, samedi 3, est sur la théorie de l'évolution avec les pointures du moment.

IV.- Formation : c'est le plus gros morceau.
L'Ecole cathédrale propose les "jeudis théologie", les "samedis de la parole", et de vrais cours publics à suivre sur une année, voire plus, dont certains sont relayés en podcast sur le site.

salle capitulaireLa fac Notre-Dame propose un programme d'études qui permet à des laïcs et à des clercs d'acquérir en fin de cursus les diplômes canoniques de théologie.
Les autres enseignements sont faits en séminaires (c'est eux qui ont inventé le mot). Par exemple, un lundi par mois à partir d'octobre Mgr Eric de Moulins-Beaufort va développer le thème d'actualité : l'avenir de la démocratie (toujours 5€ la séance).
J'ai noté aussi une formation de catéchistes sur deux ans.

Le Collège a fondé par ailleurs un Institut de la Famille qui propose des sessions thématiques, conférences et colloques.

Grosse et bonne idée donc. « Lieu d'exception où la culture est au service de l'homme dans toutes ses dimensions ».

Le Collège des Bernardins est ouvert de 10h à 18h en semaine et de 14h à 18h le dimanche. On peut consulter les programmes et réserver par Internet.
La structure est accessible au mécénat. Outre les amphi et les salles d'exposition, le site offre une restauration simple et de qualité, et dispose d'une librairie-boutique tenue par La Procure.

COLLEGE DES BERNARDINS
20 RUE DE POISSY
75005 PARIS
std tél : 01 5310 7444

Pour vous récompenser de votre patience, Royal-Artillerie finit son billet en chanson :


- chorale de l'ULB, université libre de Bruxelles -



caricature paillarde
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samedi 26 septembre 2009

Enfantillages d'Etat

Zig et PuceChoc de titans, c'est ainsi que la presse d'arrière-ban qualifie le procès Sarkozy-Villepin. Comme dans les matches de foot, c'est le nom du stade hôte qui passe en premier. Est-ce outrecuidant de dire que le garant de l'institution judiciaire reçoit dans "ses" murs le coupable présumé libre qu'il va faire lier et jeter au Minotaure ? L'autre a décidé de faire le fier avant l'incinération, par respect pour l'histoire à laquelle son illustre famille contribue du côté du manche depuis le Second Empire. Ses enfants sont venus l'en remercier d'avance au prétoire.
Le meilleur article de la semaine était celui d'Elizabeth Lévy dans Causeur mais je ne me suis pas levé ce matin pour lui cirer les pompes car elle est toujours en spartiates. Je suis venu vous dire que ce n'est même pas une affaire de pieds-nickelés mais plutôt, tant c'est con, un épisode de Riri, Fifi et Loulou contre Donald l'oncle niais. Plenel et Colombani ne peuvent même pas le dire car c'est leur croûte qu'ils engagent : alors on fait dans le compliqué plus valorisant.

Clearstream LuxembourgSi tant est que vous puissiez intéresser une structure mondiale de gestion de flux financiers, imaginez vous une seconde faisant ouvrir un compte personnel dans une maison internationale de clearing interbancaire à l'étranger par le fondé de pouvoir de votre banque habituelle, pour blanchir des (rétro-) commissions. Outre que ce choix est stupide puisqu'il correspond à ouvrir un compte client chez ArcelorMittal pour vous fournir en étagères métalliques afin de ranger votre garage, vous n'allez pas vous inscrire sous votre nom, encore moins sous un nom "comique" d'emprunt, dérivé de votre généalogie familiale. Vous apparaîtriez un jour prochain sur la liste publiable ou non publiable¹ comme le mouton noir, le chaînon manquant, l'alien, le nez au milieu de la figure. C'est pourtant ce qui s'est passé. On peut dire sans forcer sur le pineau des Charentes que l'insertion des noms était destinée à être découverte par le premier couillon à jeun. Et cette manipulation aurait dû être détectée par l'expert salarié de l'Etat, réputé pour sa perspicacité (Van Ruymbeke), à la fin de la première minute de consultation des listings. Non !

Gal RondotArrivent les fous dans le schmilblick : Gergorin qui s'incruste dans le nid de mitrailleuse pour briser l'assaut contre EADS des Russes qui ont tué Lagardère(?!), et qui fait le corbeau de sous-préfecture avec un escroc levantin, repris de justice, dont le père libanais connaissait le père "kurde" du chef des espions de France, Rondot ! L'expert VR ne voient toujours pas tourner le gyrophare de Sainte-Anne et achète toute la Série Noire "Espionnage" d'un coup, pour meubler ses WC.

Arrive sur ces entrefaites côté cour ce que les Etats produisent de plus inabouti en terme d'espèce humaine, le refiom ultime à qui l'on ne serre pas la main sauf avec des gants de caoutchouc jetables : le patron des renseignements de voirie. Ratus ratus a des carnets qui disent tout. Du moins construisent-ils la thèse et l'antithèse d'une manipulation au sommet de l'Etat pour un règlement de compte létal, politiquement parlant :
(a) Soit A a manipulé B à travers C pour ruiner la réputation de D.
(b) Soit D a manipulé E qui a incité A à manipuler B à travers C pour faire semblant de ruiner la réputation de D, et que ce dernier s'en prévale.
Mais les deux cas, le procédé retenu est puéril, jardindenfantin aurait dit Chirac, tellement qu'on a du mal à croire qu'à ce niveau de responsabilités on puisse trouver ce niveau de responsables.

Mais si ! Nous les avons ! Que les rouages soient grippés, que les cons les aient envahis, quoi de plus normal dans une entreprise humaine de la taille d'un Etat. Mais que les procédures de nomination du commandement du pays nous donnent "ça" ! C'est triste.
LahoudNotre démocratie est malade, se plaignent régulièrement les commentateurs les plus lucides. Non ! Elle est née malade ; son système est plombé de médiocrité dès l'origine puisqu'à la compétence et au don de soi il substitue le pompon du mât de cocagne. Le plus malin, le plus résiné, le plus impitoyable le décroche quelle que soit l'adéquation de ses qualités et de celles exigées par la charge. Il suffit d'être le meilleur sur le ring électoral à un moment donné, et tous les moyens sont bons pour y atteindre, puisque l'auditoire (l'électorat) amnistie les conditions de la progression du vainqueur par le choix même qu'il exprime.
A ce titre, on a revu des hommes politiques douteux aux manettes du pouvoir, savourer publiquement l'annulation électorale de l'opprobre jetée sur eux par leur condamnation antérieure.
La justice ne les concerne pas. Ils s'en remettent au peuple qu'ils achètent avec de belles images.

minotaure de ©Boris
Clearstream : la fin est écrite? Dans cette affaire de "banque", le plus drôle est qu'il n'y a même pas d'argent ! Villepin sera condamné car son élargissement ferait croître le soupçon du schéma [b] précité. Cette condamnation ne saurait le priver ensuite d'une résurrection s'il a le bon sens d'en appeler au suffrage universel dans une élection au scrutin uninominal, puisque sa victoire (éventuelle) laverait son honneur comme elle le fit pour d'autres.
En ce sens, le peuple est souverain ! Et plus aveugle que les statues de Dame Justice aux frontons des tribunaux.
No comments.


Note (1): Les enquêteurs comme le journaliste Denis Robert arguent d'une double comptabilité chez Clearstream et de listes de comptes non publiées. Aucune perquisition chez Clearstream au Luxembourg n'a jamais validé cette assertion provenant de deux anciens cadres maison.
Outre les pseudos hongrois, se sont retrouvé inscrits en clair sur la liste des "non-publiés" remise au juge V qui a tout avalé d'un trait :
- Gilbert Flam, magistrat de gauche soupçonné jadis d'enquêter sur les liens Chirac-Hariri
- Philippe Guglielmi, ex- grand maître du GOF, socialiste passé au PC à Romainville
- Alain Bauer, grand maître du GOF, proche de Sarkozy
- Edwy Plenel, un vengeance perso certainement
- Brice Hortefeux, ami fidèle de S.
- Jean-Pierre Chevènement qui vit en hlm (1 à Paris et 1 à Belfort, le pauvre)
- Dominique Strauss-Kahn, le bouc entrain du PS
- Alain Minc du Monde !
- Laurent Fabius (on ne savait pas encore qu'il avait connu Carla Bruni)
- Alain Madelin (sacré Madelin ! comment s'arracher à Redon?)
- Philippe Delmas, vice-président d'EADS
- Alain Gomez, ancien président de Thomson-CSF
- Alizée, chanteuse à petit cul[clic] en micro-jupe
- Laetitia Casta, pour sa corsitude épanouie sans doute
et 200 autres



patron de Clearstream
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Banlieue fantasmes et réalités

affiche TechnoparadeLa Technoparade de Jack Lang et Frédéric Mitterrand - quel attelage - avançant ses chars sous la bannière "Paris Mix CITY" a été attaquée par la Diversité. Gag !
Il y a dix ans, Maurice sévissait sur Skyrock en appelant un chat un chat. La manière n'était pas politiquement rentable puisque nous étions alors en pleine cohabitation entre un hareng-saur à l'Elysée et le charismatique lavabo de Matignon qui avouera plus tard son angélisme. Depuis lors, on a brûlé plus de 300.000 "caisses" en banlieue et saccagé des quartiers entiers à Clichy sous bois, Montfermeil, Villiers-Le-Bel... et en province. Sont venus avec quelques dizaines de millions d'euros, les matamores du kärcher, les explicatrices insoumises, les imans du vendredi, les socialos du dimanche et les brigades volantes de la nuit, à nul effet. On se demande même qui va protéger la police, injustement attaquée ! L'enregistrement de 17 minutes ci-après est frappé au coin du bon sens, c'est de cela dont on manque le plus en France. Tournez la page...


Maurice à Skyrock : Les banlieues
envoyé par -Gavroche-


Maurice sévit aujourd'hui le soir sur Oui FM à 21h et par aussi.
PostScriptum : cet enregistrement a été signalé par Quentin sur le forum ViveLeRoy






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jeudi 24 septembre 2009

Lait de Crise

filtrationCrise du lait. C'est une question technique de régulation macro-économique de la production de lait en fonction des prévisions de consommation et négoce international de la zone Europe. A l'origine, c'est la tradition française d'administration pointilleuse de sa production agricole et son système endémique de prix contrôlés qui s'est imposée à Bruxelles, en compensation des avantages que le marché commun ouvrait à l'industrie allemande.
Ce n'est pas la première fois que le système autoritaire du modèle français se plante, souvenez-vous des montagnes de beurre des années 80. Pour éviter ce gaspillage, fut créé un système de quota assez complexe à manoeuvrer, pour ajuster l'offre actualisée à la demande prévisible dans le Marché Commun. On est passé d'excédents en pénuries et vice-versa jusqu'à ce qu'il soit évident que les quotas étaient soit des incitations perverses soit des freins qui agissaient à contre-temps. La Crise mondiale a coupé la demande de lait et produits dérivés des pays tiers à l'Union quand les quotas ont été augmentés pour résoudre l'envolée des prix internes, provoquant l'effondrement des cours du "gras". Parallèlement, un pays comme la France, qui noie ses labours sous le lait des citernes, importe des millions de litres de lait bio car sa production nationale est notoirement insuffisante rapportée à la demande des nouveaux consommateurs...

Situation stupide de l'importation : les pesticides qui ne sont plus dans ce lait sont remplacés par le CO² émis par leur transport ! Même si l'on devine que les ajustements normaux du marché sont au bout du compte bloqués par la sur-règlementation, les technocrates phosphorent sur de nouvelles règles qui répareraient les anciennes, défectueuses. Technocratie quand tu nous tiens ! Sur un marché libre, les agriculteurs se seraient convertis au bio progressivement à mesure de la montée en rayons de ce produit nouveau.

logo lait françaisOù va-t-on, nul ne le sait vraiment en démocratie, puisque c'est le lobby le plus fort, le plus craint ou le mieux confédéré qui impose sa loi. Que veut-on ? La question est plus facile si on organise sa réponse autour du pivot du Bien commun. L'agriculture intensive résulte de l'exigence de produire le maximum de denrées au prix le plus bas pour nourrir le plus de monde. Découlent de cela, le remembrement des parcelles en grandes exploitatons, la mécanisation poussée des opérations et la généralisation de la chimie des cultures et des élevages. Le système produit avec peu de monde des denrées calibrées et attrayantes d'aspect au meilleur prix. Ce qu'elles contenaient étaient jusqu'à récemment inutile à savoir ou accessoire de la décision d'achat, jusqu'à ce que nous tombent dessus les vaches folles de canibalisme.
Parallèlement, l'exode rural provoqué par le mode intensif a créé de vastes agglomérations urbaines dont on perçoit aussi les limites en termes d'épanouissement individuel et de sûreté de vie ; limites que les décideurs croient pouvoir dépasser en injectant des idées et de l'argent dans leurs erreurs. Si l'on met en cause le modèle agricole intensif les experts objectent que mécaniquement les prix remonteront et que les couches défavorisées crèveront la dalle. Nous commençons à en être moins sûrs depuis que les écologistes nous ont montré qu'il fallait inclure tous les coûts indirects dans le bilan d'une filière. Le mode intensif est-il plus rentable ? Le bilan comptable ne peut défalquer les subventions européennes pour être équilibré, et les déficits à la marge sont épongés par l'accroissement des exploitations saines qui rachètent les mauvaises (en terme de marché commun).

vacheAucun montant n'est jamais provisionné pour la dégradation des sols, la pollution des nappes phréatiques et des rivières, l'ensauvagement des parcelles non rentables, la destruction de la diversité génétique des terroirs et... la mort des abeilles pollinisatrices. Aucun montant nulle part n'est pas non plus provisionné pour la gestion de l'exode rural vers les villes, et en aparté, dans le tiers-monde ces coûts sont énormes. Ne dit-on pas au Brésil que les favellas sont une conséquence directe de la "révolution verte" ? Pour finir, s'il est difficile de donner le prix de la dégradation de la santé publique par tous les traitements agricoles et les adjuvants agro-alimentaires, on sait qu'il y en a un, certainement élevé.
Le Bien commun intègre l'universalité des coûts directs et induits, en sus de la condition économique et morale de tous. Quand la complexité de l'épure devient trop grande - quoique nos crânes d'oeuf osent tout -, le meilleur réflexe est de revenir à la Nature qui a une longue expérience. Il n'est pas interdit bien sûr de profiter de la modernisation des procédés.

Alors faut-il cesser la PAC ?
La politique agricole intensive certainement, tout en laissant prospérer une agriculture commerciale orientée vers la grande exportation. Ne soyons pas bêtes.

toile campagneLe changement du mode d'exploitation renverserait toutes nos idées puisqu'on reviendrait progressivement à une agriculture de terroirs destinées à fournir ses marchés de proximité. Les "marchés de pays" qui fleurissent l'été dans nos provinces explorent avec de bons résultats le lien consommateur-producteur. Bien sûr, les atouts d'une région bénéficieraient à d'autres par des échanges classiques et les Flandres n'auraient pas à planter des vignes. De même importerions-nous les productions typiques des zones non-tempérées et l'Alsace ne ferait pas du riz sous serre ! Finies les pommes congelées du Chili, finies les perches du Nil exportées d'un continent qui a faim par endroit.
« L'agriculture n'est pas là pour pour produire le maximum de denrées au prix le plus bas en utilisant le minimum de main d'oeuvre. L'objectif doit être de produire une diversité de denrées, de qualité saine, dans les quantités nécessaires à la nation, et dans des conditions qui assurent à la fois le respect de l'environnement et l'emploi optimum capable de maintenir la stabilité sociale » (Jimmy Goldsmith 1993, en campagne pour Philippe de Villiers).

Dans deux ou trois générations, la France pourrait bien avoir retrouvé sa magnifique polyculture et des paysans repeupleraient ses campagnes. Certes, il faudra trouver des courageux pour s'y remettre, à défaut de quoi les courageux viendront de loin comme les Italiens qui rachetèrent le Gers après-guerre.
Mais si les résidents rechignent à l'Angelus, il ne faudra pas se plaindre, car nous aurons fait la preuve que nous ne méritons plus ce magnifique pays.
Sus à la PAC ! Démembrons les exploitations, à taille humaine.


angelus
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mercredi 23 septembre 2009

L'arrangement Bousquet

René Bousquet en 42Vendredi dernier, je suis resté deux minutes immobile dans ma perplexité après le générique de fin du téléfilm¹ sur René Bousquet. Une fois encore, on a mis en scène le zèle des hauts fonctionnaires à prouver leur valeur à l'occupant, bien que l'Etat qu'ils administraient ait été vaincu, écrasé. Il y avait donc un certain chauvinisme à lui montrer que les rouages français valaient bien les engrenages lents du caporalisme teuton.
Ces futures vedettes de la nomenklatura politique étaient jeunes et avaient à gravir les échelons de leur carrière : Papon avait 30 ans, Bousquet 31, et Touvier, hors-sujet ici, 25.
Loués pour leur efficacité à la Libération, bien qu'elle ait consisté surtout à suppléer aux insuffisances de l'administration occupante, la plupart d'entre eux, sauf les chefs miliciens, sortirent des salles d'instruction avec un bon de libre pratique, les quelques "anicroches" relevées dans les dossiers étant jugées intrinsèques à leurs fonctions. Le cas type fut celui de Maurice Papon, fait commandeur de la Légion d'Honneur par Charles De Gaulle en 1961. Fou d'efficacité, il lancera ses gendarmes à Bordeaux sur la trace de deux jeunes juifs évadés du site de regroupement pour avoir son bordereau de décompte exact. On lui confia plus tard de grands chantiers administratifs comme la répression des menées du FLN en région parisienne pendant les évènements d'Algérie... ça ne pouvait que marcher !

Mais le "docu-fiction" de France2 m'apprend d'abord que l'administration française avait outrepassé le cadre légal que le régime du maréchal Pétain lui avait imposé en conséquence de la Convention d'armistice² du 22 juin 1940 et plus particulièrement dans la gestion des populations israélites résidentes qui n'y étaient pas nommées.

Les ordonnances allemandes postérieures et leurs décrets français d'application complaisante - statut légal des juifs - construisirent un antisémitisme d'Etat dans le droit fil des dénonciations d'avant-guerre qui stigmatisaient les états confédérés, juiverie internationale, franc-maçonnerie et métèques. On passa de l'Etat de droit apparemment légitime, à la dictature de la vindicte, assez proche de l'ethnicisation du troisième Reich voisin.

L'on en vient malgré tout à Charles Maurras, incontournable à cette époque. Le soutien indéfectible qu'il apporta à la "divine surprise" pouvait se conjuguer avec sa germanophobie viscérale et son amour de l'Ordre social. Maurras abonda aux thèses de la Révolution Nationale qui développaient les idées qu'il avait défendues, et il comprit les raisons de l'armistice, plus sans doute que la poignée de main de Montoire. Mais sa perspicacité ne pouvait lui laisser ignorer la forfaiture de la haute administration dès que les lois anti-juives furent promulguées. Ces lois touchaient surtout le petit peuple - les grands juifs avaient depuis longtemps pris le bateau - commerçants et artisans des petits métiers, confectionneurs, fourreurs, horlogers, employés, petits fonctionnaires ; rien à voir avec la "confédération" des nuisibles ou l'invasion des métèques. Que n'a-t-il rien dit ? L'a-t-il dit ? Où ?
Le sort des juifs lui était-il indifférent ? Son mépris pour les Allemands aurait dû l'aider à manifester ouvertement au moins sa compassion envers ces familles déportées innocentes, même s'il ignorait comme beaucoup à quelles gares horribles tous ces trains aboutiraient.

Il est vraisemblable qu'avec l'âge, son antisémitisme doctrinal était passé du raisonnement au réflexe, sinon comment expliquer cette "surdité" au malheur. Comme avait dit Bernanos dans un raccourci fulgurant : "Hitler avait déshonoré l'antisémitisme". Maurras ne le vit pas.

Les hauts fonctionnaires passeront à travers l'Epuration pour continuer l'Etat, les pamphlétaires non ! Condamné à Lyon³ en 1945 pour intelligence avec l'ennemi sur faux témoignage de Paul Claudel, il ne le fut pas réellement par l'intelligentsia de son temps, sauf peut-être pour n'avoir pas été à la hauteur ... de lui-même. Son siège vide d'Immortel lui sera conservé jusqu'à sa mort. L'aurait-il atteinte que le sort de l'Action française, et notre communication actuelle, auraient été bien différents ; presque faciles.

René Bousquet a terminé sa vie en feu d'artifices dans le vestibule de son appartement de l'avenue Gabriel à Paris, le 8 juin 1993, abattu de quatre balles par une sorte de "chasseur de nazis" de romans de gare, dénommé Christian Didier. Une fin heureuse qui lui évita un long procès, pénible pour la haute image qu'il avait de lui-même, et accessoirement pour celle du président de la République, son ami. La "main de dieu" en prit juste pour dix ans ; elle s'est retirée dans les Vosges en l'an 2000.

Bousquet à Latché

Note (1): Vendredi 18 septembre 2009 20:35 : René Bousquet ou le grand arrangement avec Daniel Prévost, Macha Méril, Michel Aumont...
Note (2): texte de la Convention [clic]
Note (3): Récit du procès de Lyon [clac]
PS : Un mot sur l'acteur qui, ironie du sort est d'origine kabyle : j'ai trouvé Prévost très (trop) sérieux dans ce rôle sans doute écrasant, mais légèrement sous-dimensionné. Bousquet avait autant d'entregent que d'autorité naturelle et un certain "charisme" que l'on ne retrouve pas dans le personnage rabougri de la fin. C'était le salaud portant beau.




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mardi 22 septembre 2009

La Poste demain ...

manif PostiersLes postiers sont en grève aujourd'hui. J'ai peur que ma déclaration de TVA ne se perde dans un sac qu'on jettera aux "encombrants" dans un mois, pour rattraper le retard du tri. Fantasme ! Le Service Impôts Entreprises de mon centre m'a déjà proposé d'abandonner le formulaire 3310-K-CA3 et de déclarer et payer en ligne. Zen ! Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? L'administration modernise ses procédures et réduits ses coûts de fonctionnement, du moins dans les services extérieurs car pour ce qui est des tableaux d'effectif statutaire, il n'y a selon l'iFrap que transferts de la nationale à la territoriale. Au total, le mammouth continue d'enfler ! C'est la gangrène gazeuse.
Les mauvais citoyens seront-ils ceux qui refusent le médium électronique et persisteront sur le circuit pâte à papier ? N'en doutez pas. L'Administration électronisera jusqu'aux hospices où un bureau de "poste-éclair" sera ouvert un jour par semaine pour opérer les transmissions en ligne. Quid de la Poste donc ?

Tout d'abord rendons à César ...: les gnomes de Bruxelles qui ont obtenu la mise en concurrence des entreprises de courrier n'ont jamais exigé la privatisation des PTT. C'est bien le cabinet Fillon qui a traduit la directive européenne en banalisation de l'entreprise publique qui de service public central devient une société anonyme, mais pas si anonyme que ça puisque l'Etat détiendra 100% du capital ! C'est une privatisation, au sens où le droit privé des sociétés s'appliquera à la nouvelle entité. N'y voyez aucun autre avantage pour l'Etat que de sortir du statut et de pouvoir appliquer aux nouveaux employés le code banal du travail. Mais le plus sûr sera la création de fromages de direction bien plus goûteux qu'aujourd'hui puisque les salaires des nouveaux patrons sortiront de la grille indiciaire à lettres du statut et pourront s'aligner sur ceux du CAC40. Il y a du monde dans les starting blocks.

avion DHLLa Poste créée par le roi Louis XI (mon préféré avec Frédéric II de Prusse) est un service public à part. Le périmètre de sa fonction sociale n'est pas réellement défini car il déborde les textes. C'était à l'origine le canal de transmission des ordres de l'Etat et celui de son information, système plus sûr que les tours à signaux médiévales ou l'alphabet sioux que d'ailleurs on sut améliorer avec les systèmes de télégraphie optique, puis définitivement avec le télégraphe filaire de Samuel Morse, ti.ti.ti.ta.ti...
Mais cela ne portait pas les paquets !
Vinrent vite les malles-poste véloces, et les malles à navire, énormes artères de communication au sein des empires. Le trafic croissant obligea à créer en 1874 une grosse machine de coordination mondiale appelée l'Union Postale Universelle, UPU, qui organisait le traitement du courrier de bout en bout, ainsi que paquets et colis, jusqu'aux transferts de numéraire.
Pourquoi donc fut-il besoin de créer les intégrateurs que tout le monde connaît aujourd'hui, UPS, FedEX, DHL, TNT etc. ? La mise en concurrence de la Poste date de la révolution dans la transmission de données sécurisées apportée par le télégraphe aux Etats-Unis. Wells Fargo ou Western Union devinrent des banques rapides qui communiquait entre agences instantanément quand les maisons classiques rédigeait sur papier à entête d'une plume élégante.

avion TNTLe portage express de colis entra bientôt dans la course de vitesse et United Parcel Service fut monté à Seattle en 1907 avec cent dollars de mise de fonds ; Thomas Nationwide Transport fut lancé en 1946 en Australie puis gagna le monde ; FedEX fut lancé à Memphis en 1971 sur le même créneau avec une flotte de Falcon Dassault transformés ; en 1998, DHL était créé à san Francisco avec une participation minoritaire de Deutsche Post et de Lufthansa, etc...
Pourquoi ?
On peut faire une thèse doctorale sur la concurrence postale, mais il est plus simple de chercher un témoignage d'usager ; en l'espèce le rédacteur de ce blogue. Dans le commerce international, les liaisons et la logistique sont vitales car elles engagent le pronostic de toute affaire en exécution et peuvent déclencher des pénalités. La Poste est capable de porter une affaire, en théorie elle dispose de tous les outils, mais ses procédures internationales sont (étaient) très bureaucratiques et ses délais d'information trop longs. La globalisation de l'économie, que l'on peut dater des années 80, demandait une vitesse accrue et une sûreté plus grande des transferts complexes (remise d'offres à 15000 km sous délais stricts, colis précieux ou fragiles¹, documents douaniers et bancaires, etc.). La Poste, en France du moins, vivait alors sous le régime antique du Programme commun depuis mai 1981 et les esprits n'en étaient pas à se décarcasser. D'ailleurs, les postes d'aucun pays n'y parvinrent et le boulevard de l'efficacité était offert aux intégrateurs².
Leur succès incita les chargeurs (ceux qui confient biens et documents à autrui) à livrer par ces canaux sûrs les marchés de proximité et nationaux, mettant en concurrence directe les postes nationales chez elles.
Celles-ci décidèrent de profondes réformes et les progrès sont sensibles avec l'informatisation des maillons, mais le retard relatif dans le développement de la chaîne logistique demeure, malgré toutes les automatisations, car c'est aussi une question de combativité, d'initiatives et des responsabilités au bas de l'échelle. Pour parler vrai, le niveau de qualification de certaines usines de tri postal fait peur tant il est bas.

TGV postalEst-il besoin de privatiser la Poste pour qu'elle tienne son rang dans les décennies qui viennent. Théoriquement non, si l'esprit "fonctionnaire" est abandonné, si les dirigeants ne soustraitent pas le tri à des zombies, et si les agents de la Poste ont envie de se battre.

Reste la question des services non définis : C'est la question du lien social en zone rurale, voire en banlieue. Les facteurs incarnent l'Etat de proximité et en campagne rendent moult services aux usagers. Une société anonyme gérée les yeux rivés sur les compteurs ne fera pas l'économie d'un audit de ces services non définis, pour les supprimer. Les syndicats ont raison d'anticiper cette dérive.
Quelque chose est à repenser dans l'aménagement du territoire avec ce que nous pourrions appeler "l'imagination au pouvoir".
Serons-nous aussi bons que Louis XI ?

Note (1): La Poste traite les colis "fragiles" sans précautions particulières.
Note (2): Un colis par intégrateur est suivi sur votre propre écran d'ordinateur minute par minute au fur et à mesure de ses traitements. Exemple bref : le colis remis chez UPS Saint-Augustin partira par l'avion du soir et sera dédouané à Shanghaï sur papier dans la nuit, l'avion étant en vol. Toute intervention humaine sur le code-barre du colis est retransmise en temps réel au client. Le colis sera présenté physiquement au destinataire sans traverser la chaîne douanière sauf s'il y a un doute de quelqu'un à l'arrivée de la palette-avion. La signature du destinataire sera scannée instantanément à l'expéditeur avec le date-heure. What else ?



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lundi 21 septembre 2009

Tuiga 15mJI

Tuiga au portant
Hier dimanche, centenaire de Tuiga. Le gotha amariné était là. A la barre de l'évènement, SAS le prince souverain de Monaco. Mémoire.
Quand William Fife III livra son 15mJI¹ au dernier duc de Medinaceli sur le Firth of Clyde en 1909, il vit que le bateau était vite et beau, à l'image du fameux Hispania d'Alphonse XIII dont il était la copie dans un but de régate à chances égales. Il n'imaginait peut-être pas qu'il irait plus loin que les courses de baies où se mesuraient les yachtmen les plus riches de la planète. Or Tuiga eut une belle vie de course, ...mais un palmarès de second, derrière le yacht Hispania... par déférence pour son roi.

Racheté, à un armateur norvégien qui le laissait pourrir à Chypre, par le Yacht Club monégasque pour en faire son navire amiral, Tuiga² fut restauré chez Fairlie's à Port Hamble comme la plupart des Fife rescapés de la guerre. Le chantier offre son album de photos ici. On y voit le vieux 15mJI arrivé au chantier fatigué de vivre, et renaissant à la fin.

Contrairement aux apparences, ce n'est pas qu'une histoire d'argent. Atteindre cette perfection de carène dépasse déjà l'ordinaire, on fricote avec les dieux. Et ceux qui ont couru "hors-jauge" avec des JI anciens contre des voiliers modernes s'extasient devant la force du moteur, jusqu'à l'ennui qui finit par surgir à force d'être devant sans ne plus voir personne.
Le plaisir de la régate est dans la promiscuité des coques et des voiles, dans le "marquage à la culotte", l'anticipation, la manoeuvre impeccable ou intimidante, le salut courtois de la fin ; un vieux "JI" bien entretenu tue la promiscuité. Il est déjà loin !

Tuiga en régate
Les gentlemen de ce temps étaient des gens spéciaux qui fendaient la vague avec des Formula One de 40 à plus de 100 tonnes de déplacement, surtoilés, en casquette et blazer, sans brassière ni ligne de vie. Une aristocratie au plein sens du mot, qui n'adoraient pas le "principe de précaution" qui nous gouverne en tout. Où sont-ils passés ?
Les casquettes et blazers ont été revendus aux émirs et aux Russes, mais la moelle de tueurs de vagues a survécu dans les grands yacht clubs français auxquels nous agrégeons sans sa permission celui de la Principauté.

Dimanche dernier, le prince Albert et ses invités ont mis tout dessus pour sortir cette oeuvre d'art et montrer qu'il tiendrait la dragée haute à quiconque le défierait. Mike Horn³ était à la manoeuvre et un supplément d'âme avait été convoqué par la présence de Jacqueline Tabarly et de sa fille Marie.
Pen Duick I, le plus beau de la série des Pen Duick, était un Fife III lancé à Cork en 1898. C'est lui qu'Eric Tabarly quittera dans la nuit du 12 au 13 juin 1998 en rejoignant l'Irlande, sans brassière ni ligne de vie, à l'ancienne.


jacqueline et marie T.
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Note (1): la Metre Rule (ou jauge internationale) avait été adopté en 1906.
Note (2): coque: 23,18 m ; maître-bau: 4,15 m ; tirant d’eau: 2,87 m ; déplacement: 39 t ; voilure en côtre: 370 m² après restauration.
Note (3): aventurier de la grande tradition des explorateurs suisses (clic)

dimanche 20 septembre 2009

Cerises pour les Nuls

... ou comment l'étatisme vient aux impurgés¹.
cerisierVoici revenu le "temps des cerises" depuis que l'Opinion (le peuple d'avant) a découvert les secours extravagants portés par l'Etat aux nantis. Les milliards ont plu sur les banques et les grandes fabriques, quand au même moment s'asséchaient les trésoreries des petites structures de production. Quand les gros maigrissent, les petits meurent. Addictés à la perfusion nationale depuis la Libération, les « petits » immatriculés de la solidarité pépient maintenant comme poussins affamés autour de la poule étatique pour qu'elle les nourrisse ! Grosse de vent et de déficits, la poule France n'a d'autres choix que d'amuser la basse-cour, de la distraire ou de lui faire peur ; il n'y a plus de grains et les moulins sont à l'encan. Les criquets socialistes (nous tous) sont passés par là.

Le déclin de l'Occident tient pour beaucoup à la consommation échevelée du capital national par les Etats afin de s'attirer sinon les grâces du moins les votes de leurs électeurs, en même temps qu'on freine le travail pour le partager un peu entre nous et au sein du village global, mais surtout, pour que les individus se « réalisent » en dehors de lui ! Notre « civilisation des loisirs » a perdu le match par défaut : l'Asie n'est pas venue sur la pelouse ! Elle en reste à la « civilisation du labeur » et s'inquiète d'abord de nous racheter les fleurons de nos économies, pour fournir ses propres marchés.
Incapables de contrer l'assaut d'un demi-monde contre l'autre, nos sociétés sont écrasées par des Etats pachydermiques dont le destin est d'enfler sans cesse en dévorant leur propre substance dans des schémas de solidarité universelle à compte d'autrui, autrui étant maintenant les enfants à naître de nos enfants pas encore nés ! Chapeau la démocratie de masse ! Qui va faire la guerre économique ? Le Nombre commande, le Nombre a peur de manquer, le Nombre signe l'armistice tout de suite et veut sa retraite à taux plein !

Charles Maurras disait un jour : "La brève destinée de ce qu'on appelle la démocratie dans l'antiquité (il parlait d'Athènes) m'a fait sentir que le propre de ce régime n'est que de consommer ce que les périodes d'aristocratie ont produit. La production, l'action demandait un ordre puissant. La consommation est moins exigeante : ni le tumulte, ni la routine ne l'entrave beaucoup. Des biens que des générations ont lentement produits et capitalisés, toute démocratie fait un grand feu de joie."

A l'observation du désordre actuel, on pourrait attendre aujourd’hui une analyse en contrechamp de la part des royalistes qui, pour franchir la Crise, renverseraient l'Etat et privilégieraient le génie humain, l'inventivité de l'espèce, la créativité anarchique des talents dispersés. Et que fleurissent un million de bonnes idées, en libérant les esprits, en désintoxiquant les mentalités, en débondant les énergies. Que nenni ! Résonnant au souvenir d'un colbertisme historique, formatés comme toute la population française par l'école marxiste du Plan bien qu'ils le nient, des royalistes² en appellent à l'Etat ! Misère ! Il en est même un, qui sur l’Aventin de son socialisme masqué, veut renationaliser le crédit et le grand appareil de production. Cette médecine de routine n'a que l'avantage d'être compréhensible par des esprits moyens, réglés bas dans le médian de la courbe de Gauss démocratique. Les partis de la vraie gauche, Mélenchon surtout, partagent cet enthousiasme de l'Etat revenu car il peut faire du chiffre ! On forcera le passage par le Nombre, on bouffera la galette... et « l'Allemagne paiera ! ».

Que fait un royaliste en pareil équipage ! Il fait bloc très naturellement avec l'Ordre des choses maurrassien qui prime toutes choses. Il en appelle donc à réorganiser le mammouth, à remettre le pouvoir aux bureaux. Sans croire à la particule élémentaire sociale qu'est l'individu. Il a tort, car rien ne se relèvera en amalgamant des sots dans la meilleure construction publique. Il faut trier les décideurs de nos sociétés en favorisant le succès dans des cadres réglementaires souples, et rabaisser les suceurs de roue innombrables.

Cette approche libertarienne subit un refus pavlovien dans le microcosme royaliste. Le motif en vigueur est aujourd'hui la Crise du Capitalisme. Diantre ! Si on scrute l'affaire, on voit bien que c'est l'intrusion de l'Etat dans la sphère financière qui a déclenché le typhon. Les « bons pourris » (subprimes pour les initiés) n'auraient jamais été négociés par la profession s'ils n'avaient pas été garantis par des institutions hypothécaires américaines sponsorisées par le Gouvernement³. Or, l'intrusion des administrations Carter et Clinton à des motifs sociaux sur les marchés de primo-accession immobilière, avait détruit leur équilibre en les finançant par de l'inflation en projet... que Greenspan puis son successeur Bernanke s'acharnèrent à brider ! C'est fou ! Qu'on noie les étatistes !
Vive la Liberté et le Roi.

kirsch

Note (1): ce billet, sans les notes 1 et 2, a été publié dans le journal L'Action Française 2000 du 3 septembre 2009 (n°2777).
Note (2): principalement les gaullistes de gauche "royalistes" de la NAR.
Note (3): Fanny Mae et Freddie Mac sont des GSE, government-sponsored enterprises, maintenant nationalisées.



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samedi 19 septembre 2009

in memoriam Kennedy

Mme Kennedy-ShriverSed Contra.fr rend hommage à Eunice Kennedy, la soeur du Lion du Sénat, disparue deux semaines avant lui. Elle restera dans l'histoire américaine comme la Mère Térésa des Embryons entre quelques autres occupations nobles tels que les J.O. Spéciaux pour aliénés. L'article de Sedcontra est .
Ayant compris que l'avortement volontaire légalisé était une "facilité" inattaquable en démagogie, elle oeuvra pour l'adoption de masse en lançant en 1972 son fameux : « One Million for Life ». Il s'agissait de trouver un million de couples adoptants. En France, ils suffiraient à peine à sauver les 220.000 embryons interrompus chaque année. Nous n'avons pas d'Eunice Kennedy ici...

Royal-Artillerie s'implique rarement dans le champ des valeurs qui est labouré par des blogues de grand talent. Une exception cette fois, une fois, sur l'avortement.

Quand le vénérable président Giscard d'Estaing donna le feu vert à Simone Veil pour vendre l'avortement maçonnique à la France en 1975, j'ai vu se briser le tabou et se dessiner les dérives auxquelles nous assistons aujourd'hui en marge de la bioéthique. On allait bricoler la vie ! Et je le disais alors autour de moi, sans grand effet dans une période d'hystérie consumériste, où les grossesses gênaient les épouses pour enfiler la petite robe noire "dirty week-end" avec laquelle elles frottaient chaque samedi soir, où plus aucune mère n'allaitait (beurk... l'odeur !), et où les moeurs libérées permettaient à tout un chacun de baisouiller au sein d'un groupe prédéfini, sans craindre encore le coup de pied de Vénus. Le Sida allait tout ficher par terre, encore que la rumeur le cantonna longtemps aux rétro-viseurs.

poussette ancienneAujourd'hui, la jet set commande le mioche sur catalogue à des instituts spécialisés qui se chargent de tout, de la conception à la livraison en passant par le tri des invendus. D'accord ! c'est en Californie ; il faudra donc dix ans pour que ça traverse. Ici, nous ne sommes pas à la traîne pour autant, au scalpel nous coupons en deux les petits bonshommes pour les passer par le col en deux fois, direction le four.
On pique aussi les tarés ou les accidentés irrécupérables. On en choppe un sur dix... Les hoirs se défendent déjà de n'avoir jamais précipité le départ de l'ascendant au cul cousu d'écus. C'est pourtant si facile ! Un piqure de chlorure de potassium et l'oreiller pour étouffer le bruit d'une rapide mais douloureuse agonie.

Quant on observe notre société française de près, c'est à dire autour de soi, on voit des landaus de la FSSPX, encore plus de poussettes noires, quelques turbo-poussettes américaines à grandes roues pour bobos mixisés, et assez peu de mamans voilées qui pousseraient la relève djihadiste. Curieusement vous croisez rarement les fruits du rut souchiste. De même pour les jaunes, les indiens, les philippins ou malais, à une précision près : les asiatiques ne baisent pas beaucoup après le premier fils, du moins à la maison. En l'absence de statistiques ethniques qui n'auraient d'intérêt que la nécessaire curiosité du citoyen contribuable, on ne peut dire comment se répartissaient l'an dernier les 828.404 naissances enregistrées à l'état-civil. L'Insee a lâché qu'un enfant sur cinq avait des racines étrangères. La marche à pied dans la capitale en donne un peu plus ; mais qu'importe !

tableau INSEE
Il est par contre assez vraisemblable qu'une bonne moitié des avortés à tous motifs sont des souchistes, sans qu'il me soit permis de les qualifier d'avortements de confort comme le font trop souvent les ligues pro-vie dans des poses mélodramatiques qui desservent leur juste cause. En dix ans, nous aurions eu un million de frankaouis de plus ! Ça vaut la peine de se battre ... intelligemment.

Cessons les défilés républicains qui ne font que 29 secondes au journal du Vingt-heures, tout acquis au droit de jouir sans entraves, cessons les opérations coup de poing avec le fût d'hémoglobine et toutes outrances d'affligés comme de se coucher sur les rails du TER quand la dernière micheline est passée. On me dit dans l'oreillette que ça ne s'est jamais fait. Maintenant ça se fera !
Il ne s'agit que de convaincre le personnel politique, le petit personnel hospitalier et le corps médical, ces deux derniers restant très réservés sur le vol d'une vie sauf en cas de grave complication. Jusque vers les années 80, la maïeutique française privilégiait la nouvelle vie à celle de la parturiente. On entend souvent dénoncer par les associations de planning familial les carences du service public hospitalier dans ses département d'IVG parce que les chirurgiens sont insuffisants. On ne peut les obliger à ce "travail" ! Ce que dénonce certains prosélytes du Planning.

liasse de billets de 20Mais il est un levier plus efficace et moins bruyant : le plafonnement au taux actuel voire une diminution progressive des taux de remboursement de l'acte d'interruption de grossesse par la Sécurité Sociale. Les motifs sont faciles à trouver avec un déficit courant de vingt milliards que les mesures dispersées de l'Etat ne parviennent à réduire.
Franchises? déremboursement du paracétamol? forfait hôtelier du CHU?...
Que tout le monde s'y mette donc !

La mesure a sa perversité, couleur qui convient bien au sujet, en ce qu'elle ferait sortir du champ d'interruption toutes les structures du secteur marchand. Par exemple dans les Bouches du Rhône, la plupart des cliniques privées ont démonté leur département IVG pour défaut de rentabilité. La mesure généraliserait ce reflux à tout le pays. Ne resteraient donc en piste que les services publics hospitaliers, qui sont considérés comme plus moraux que leurs confrères en cliniques, et partant, plus facile à convaincre de la monstruosité de l'acte, en utilisant un autre mot.

J'ai mis quarante minutes à écrire ce billet. Il en ont tué 18 pendant ce temps¹ !

Note (1): 60x24x365/220000=1IVG toute les 2,39 minutes.



foetus farceur
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vendredi 18 septembre 2009

Noyez le poisson !

tract PPMaxime Rouquet, candidat Pirate à l'élection législative partielle de la X° des Yvelines dimanche, affirme que le téléchargement massif tue la filière mais pas les artistes. On s'en doutait un peu à entendre les cris d'orfraie des majors du phonographe au tir de barrage parlementaire, bien plus bruyants que les cris des vedettes plus rares.
Qu'à l'heure du Web, le vecteur filaire ou hertzien soit plus économique que la galette de polycarbonate, remasterisée, pressée, pochettisée, emballée, palettisée, chargée, charriée, déchargée, décartonnée et mise en bacs, qui en disconviendrait ?
Que les "maisons" de production se goinfrent au motif qu'elles prennent un risque gros de déception à lancer un chanteur chez les copains radiophoniques, est d'acception commune. Johnny Halliday mit trente ans pour le comprendre et quitta Universal. On écoute le candidat :

« Bonjour à toutes et à tous,

Vous êtes nombreux à nous faire part de votre préoccupation au sujet de la légalisation du libre échange hors cadre commercial : vous craignez que les artistes n’y perdent et ne soient plus rémunérés. Nous souhaiterions expliquer ici pourquoi les artistes ont au contraire tout à y gagner.

maxime RouquetLa première chose à comprendre est que la vente de titre n’est pas la seule source de revenu des artistes. Nous ne proposons pas de supprimer les revenus issus des concerts, ni ceux venant des pubs pendant la diffusion des titres à la radio, à la télévision ou sur les sites de streaming. Les musiques utilisées dans des films ou des spots continueront d’être rémunérées, même si les gens ont le droit de les écouter gratuitement chez eux.
En ce qui concerne les achats de titres, nous l’avons déjà expliqué, le fait de pouvoir facilement et gratuitement récupérer des œuvres sur Internet n’empêche pas les citoyens de continuer à acheter. Si ces mêmes consommateurs continuent d’acheter aujourd’hui alors que rien ne les empêche de télécharger illégalement, pourquoi craindre qu’ils changeront leurs habitudes et arrêteront de payer les artistes qu’ils aiment ?

Certains artistes, excédés par la ponction colossale opérée par leur maison de disque, claquent la porte et se lancent dans la distribution de leurs œuvres sur Internet. Des groupes comme Radiohead, qui a proposé un album à prix libre, constatent que beaucoup de consommateurs qui payaient continuent de le faire même quand ils n’y sont pas obligés.

Le groupe Nine Inch Nails a lui-même placé une partie de son dernier album sous licence libre autorisant le partage, alors qu’il le vendait dans le même temps sur Amazon. Pour le remercier les fans ont acheté massivement l’album qui s’est retrouvé meilleure vente de l’année 2008 et a généré plus d’un million de dollars en moins d’une semaine. Sans tous les intermédiaires habituels de distribution, d’édition ou de production qui viennent prélever leur dîme.

Bien sûr, ces exemples ne sont pas représentatifs, il est difficile d’estimer combien Radiohead aurait gagné pour cet album en passant par une maison de disque, ou à quel point le succès incroyable de Nine Inch Nails pourrait se reproduire pour un groupe n’ayant pas une telle communauté de fans. Mais ils prouvent que permettre le libre accès aux œuvres culturelles ne signifie pas que les gens arrêteront de payer.

A l’heure actuelle, la diffusion des œuvres a un coût bien moindre qu’il y a dix ans, et les frais à gérer pour l’édition des CDs disparaissent là où la vente d’un ou d’un million de fichiers numériques ne coûte rien. Les marges des éditeurs devraient diminuer proportionnellement à ces frais, mais ils refusent de baisser leurs prélèvements.

pavillon pirateCe n’est pas un hasard si depuis qu’Internet existe, de plus en plus d’artistes s’auto-produisent ou font appel à des petites sociétés qui ne prélèvent pas 90% des ventes. C’est parce qu’enfin les artistes ont une chance de percer sans passer par un des syndicats puissants de la musique, et le mouvement commence aussi pour d’autres œuvres comme les films. Internet est une chance pour les artistes, et s’il représente un danger, c’est avant tout pour les marges des industries du divertissement et des éditeurs.
C’est pourquoi il était anormal de confier l’écriture de la loi HADOPI au patron de la FNAC. Pourquoi il n’est pas dans l’intérêt des artistes de confier la prochaine version à sept représentants des industries et syndicats d’éditeurs, et de ne jamais consulter ni écouter les artistes ou les citoyens, exclus des soi-disants accords de l’Elysée, alors que de nombreuses associations ont leur mot à dire.

Nous ne nous inquiétons pas pour les artistes des changements apportés par Internet, ils vont dans le sens d’un rééquilibrage des revenus entre créateurs et producteurs, et si les seconds refusent de s’y adapter, ils permettent aux artistes de plus facilement s’émanciper. Et les citoyens n’arrêteront pas de les rémunérer, que le téléchargement soit légal ou illégal.

Ceci étant mis au point, le Parti Pirate est favorable à une réflexion en profondeur pour adapter le financement de la création artistique à l’ère numérique. Nous détaillerons nos espoirs et nos doutes vis-à-vis des solutions possibles dans un prochain article... »

A Rambouillet, le 15 septembre 2009




Avec le concurrent UMP, y a pas photo ! Ça non !


JF poisson en majesté
Rambolitains et tous électeurs de la Forêt profonde, votez dimanche prochain pour "noyer le poisson" et renouveler l'air aux Guignols de Bourbon.
Que suive vite le succès d'un assaut sur la circonscription du même département remise en jeu par disqualification du titulaire UMP, condamné par les tribunaux pour corruption succube :
- 11 octobre, législative partielle sur la XII° des Yvelines, Poissy, pour remplacer le prévaricateur Masdeu-Arus. David Douillé, le cerveau, est sur les rangs : incitation à combattre.

Le site de campagne Pirate avec toutes les déclarations du candidat par ici.





Réveillez-vous !

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