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Et les shadoks pompaient...

epee excaliburLes meilleures disputes de Royal-Artillerie ont eu lieu avec les ultrabrites de la Légitimité dont l'impatience se résume à maintenir La Loi en attendant¹ que la Providence favorise des circonstances que l'on ne saurait soupçonner. Le temps ne fait rien à l'affaire. Garder La Loi intacte et la passer aux générations montantes pour qu'elles capitalisent l'espérance : le salut est au bout. S'ajoute à la pureté d'intention un confort intellectuel inégalable. Prions !
Si l'on est convaincu de la supériorité en bien des domaines de la monarchie successible du modèle français, l'autre voie d'accès au bonheur civil est de favoriser par soi-même les circonstances d'une instauration/restauration monarchique sans attendre les caprices du Ciel, par tous moyens à combiner, organiser, soutenir et financer. A plusieurs c'est plus efficace. On monte donc le parti du roi, et en avant, sus aux moulins !

conspirateur cartoonA la première occasion, le prochain 1958, ou 1940, bon tant pis, 1870, 1848, 1830, non ? 1792 alors... on saute dessus, on encaisse l'aubaine et on restaure le trône sans attendre l'autel. Ni vu ni connu. Hélas, je nous sais d'aucun bord en capacité d'encaisser, n'ayant ni le feldmarschall, ni le prince d'assaut qu'il faudrait au moment. A défaut de pouvoir surprendre la gueuse au tournant de l'histoire, nous serions mieux aviser de profiter de l'effet de levier d'un opinion conquise à nos idées, sans bien sûr s'interdire le "coup" du un pour mille et placer à la barbe des indécis le diamant de la monarchie ab solu. Nous n'avons pas non plus un Frédéric II en attente, bien qu'il soit le modèle idoine pour reconstruire le royaume. Que des princes de beau temps ! Quoi de neuf sinon ?

Cette Sixième République dont on parle beaucoup à mesure que l'on découvre les inconvénients du quinquennat et son corollaire, la captation des pouvoirs entre quelques mains habiles à manipuler les médias, pourrait bien être la fracture institutionnelle pour une première monarchie constitutionnelle revenue. Exit la vulgarité de Division 2 au faîte de la Nation. On relève la France en commençant par en-haut. On applique le modèle des monarchies du Nord¹, on récure la constitution pour revenir à ses fondamentaux de 1958 sans la bouleverser - j'en laisse l'organisation des détails à votre imagination - et le peuple est content d'avoir enfin comme beaucoup de ses voisins, sa famille royale avec les potins, les couffins, les belles images de chevaux et carosses, et la Garde qui veille endimanchée aux grilles des Tuileries remontées. Pétaing, la classe !

J'en vois au fond qui se trémoussent pour contester déjà. J'ai les noms ! A quoi auront servi cent ans d'Action française, nos morts, nos académiciens, six tonnes d'archives doctrinales numérisées, et tous ces cortèges, ces prières, ces chants d'espérance derrière nos drapeaux cousus main ? Pour un roi constitutionnel qui ne gouvernerait pas ? Fichtre ! Foutre !

shadok marinA ceux-là je dirais que le projet en cours est inabouti, intrinsèquement inaboutissable ! Sinon nous ne serions pas cinquante, au plus cent, dans nos rassemblements. Prenez le possible qu'on vous offre, ne répétez pas l'erreur du comte de Chambord, incapable de régner sur Terre, contentez-vous de saisir l'opportunité, les plats ne repassent pas souvent dans l'histoire.
La cohésion nationale revenue, l'image représentative du pays rehaussée, le repère immobile dans une mer démontée - on va vers des collisions continentales graves -, des conseils avisés et des remontrances désintéressés au chef du gouvernement démocratique donnés régulièrement par une autorité morale non contestée, l'aimantation de l'affection de tous sur le même axe, tout cela mériterait que l'on mette le mouchoir de Cholet sur la doctrine impeccable qui tient debout toute seule, au point de rester tout à fait seule !
Sans abandonner l'idée bien sûr de faire plus et mieux à la prochaine occasion, quel grand pas de franchi serait-il d'installer à Paris ou à Bourges "le monarque du Nord" !

La condition sine qua non gît dans l'Opinion. S'il n'est pas démontré qu'une restauration monarchique, même soft, puisse se faire avec le peuple, il est à peu près sûr qu'elle ne pourra pas se faire contre lui. Si ce que je dis est vrai, la priorité de toute action politique, de toute propagande est de réacclimater le roi en France.
Que le "peuple" en ait envie, ce serait merveilleux. Qu'il laisse faire, pas mal non plus.

C'est un travail complexe et cher à mettre en oeuvre, mais, vu la popularité de la cible, il peut être complètement dissocié de la maintenance académique du projet capétien dans des enceintes choisies et rares. Il faut sortir des cénacles (y compris de la rue qui est l'anti-cénacle aussi stérile que le cénacle). Il faut quitter l'entre-soi. Le "peuple" doit être évalué dans toutes ses composantes ; le pays réel obtenu alors doit être jaugé, les modèles de propagande adaptés au résultat. Souvenons-nous qu'un sondage BVA pour l'Alliance Royale paru dans France Soir (8 mars 2007) donnait 17% de royalistes dans le corps électoral. On imagine bien que 16,95% pensaient à un roi constitutionnel du type qu'il croise dans les pages du gotha, et pas à Louis XI !

blason assisesEst-ce que les Assises, dont on ne sait si elles se tiendront en 2010 ou plus tard, dégageront l'avenir pour un projet crédible ? Détermineront-elles les champs de propagande et identifieront-elles voies et moyens, cibles et adversaires, avantages et dangers, pour que commence enfin la guerre d'opinion ?
Est-ce que les princes qui voudront rejoindre seront conscients qu'ils évoluent sur un marché d'images et d'information/investigation ouverte. A eux revient l'exemple devant l'Opinion ; à eux de cesser le jeu des faux-semblants et parfois délaisser l'amour du toc ; à eux d'affronter les faiseurs d'opinion en connaissant leur sujet.
A nous d'avoir les idées claires sur la queue de trajectoire choisie ensemble, et de donner à nos prochains l'exemple et l'explication attendue. Veillons à édulcorer les caricatures contreproductives en ne mélangeant pas nos valeurs personnelles et celles de l'institution. Ne préemptons pas les valeurs du roi à notre modeste niveau. Il verra tout ça au moment. Contentons-nous de propager le palpable, le populaire, le facile.

Du travail ! Dans une nouvelle voie ! Un but à atteindre pour tous ! Des progrès mesurables ! Un gestion par objectifs de nos structures ! Et la récompense promise à la fin.

Vienne le roi, la reine et le petit dauphin* !


Note (1): Lire le bref testament des Amis de Guy Augé
Note (2): Sur les monarchies du nord c'est par ici
Si ce prince devait gouverner ce serait par là

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*Lundi matin, le roi, sa femme et le pti'prince...

Commentaires

  1. Votre dernier billet, fait montre comme toujours de réalisme et de pragmatisme, seules conditions, pour qu'un jour hypothétique, le roi retrouve son trône.
    Malgré, que je sois entièrement d'accord avec vous, je reste néanmoins attaché au caractère presque mystique de notre antique monarchie (mon "prince de vitrail").Sans être "ultrabrite"( je n'ai jamais cru à une théocratie),je crois malgré tout, que tout pouvoir doit avoir un minimum de transcendance.
    Même les républicains, surtout "gaullistes", dénonce une dérive de l'actuelle présidence, qui en descendant les marches du pouvoir, en devient vulgaire.

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  2. Merci de votre commentaire sur ce dernier billet.
    La transcendance est plus facile à créer que la restauration. Demandez à Machiavel ... ou à Clovis :)

    Je pense aussi qu'elle est nécessaire mais pas suffisante.

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  3. Je ne sais si vous vous y ferez, mais vos billets sont utiles car ils vont droit au but.
    Attendre la relève maintenant ...

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  4. Mixer la plateforme institutionnelle de l'Alliance Royale et le "roi du nord" est un travail que vous auriez dû faire avant clôture.
    Personne n'osera.

    Mais je crois comprendre...

    Un grand salut !

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  5. Pas toujours d'accord vous Catoneo... mais pour cet article, un mot : ""bravo."

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  6. " Du travail ! Dans une nouvelle voie ! Un but à atteindre pour tous ! Des progrès mesurables ! Une gestion par objectifs de nos structures ! Et la récompense promise à la fin. "

    Bon sang ! Mais c'est bien sûr !

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  7. Merci cher cataneo pour votre très bienveillante attention et l'acceptation de la ... survivance de ce débat ...
    Ce qui m'autorise à oser remplacer votre conclusion par celle-ci :

    " Du travail ! Dans une nouvelle voie ! Un but à atteindre pour tous ! Des progrès mesurables ! Une gestion par objectifs de nos CELLULES ! Et la récompense promise à la fin.

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  8. Vous n'avez plus qu'à attendre un coup de fil des Indes Occidentales sinon de Louisiane, vous confirmant la survie de la branche aînée originale.
    :)

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  9. Je prends votre première phrase comme un compliment, même si je ne me reconnais pas dans la suite!

    Le texte des Amis de Guy Augé montre un légitimisme désespéré, parce qu'il ne sort pas du conservatoire: tenir une Académie, si savante soit-elle, ne remplace pas un cercle, où la formation a des visées pratiques immédiates: apprendre à penser et à agir pour le bien commun, à sa place, dans sa famille, son métier, la société.
    Seule votre méconnaissance de nos activités a pu vous faire faire le rapprochement.

    Votre retrait, que je me plais à croire provisoire, montre qu'en cinquante ans, vous n'avez toujours pas saisi l'essentiel: le naturalisme, le matérialisme, le libéralisme pratique, sans oublier une obsession permanente à singer la Révolution, vous ont mené de voies de garage en impasses, des fréquentations adéquates, des maurrassiens aux demi-légitimistes, en passant par les néo-païens?

    D'ailleurs, votre introspection, pour être amère, n'en est pas moins fine et pertinente, mais on n'avance pas en déplorant les effets sans s'attaquer aux causes: cinquante ans pour en arriver à de la NAR rebouillie, c'est décevant pour tout le monde.

    Vous entendez conquérir l'Opinion, pur artifice et créature de la Finance, c'est-à-dire attaquer la Révolution par ses propres armes. Pour nous, nous entendons conquérir des hommes: nous ne parlons forcément pas de la même chose.

    Les Assises ne sont rien d'autre qu'une société de pensée, dont on ne sait si elles se tiendront même un jour: tous sont égaux, tous sont libres de dire n'importe quoi, et la fraternité royaliste ne les fera aboutir qu'à une vague motion commune... Mais les esprits en sortiront un peu plus libéralisés, et le Roi un peu plus éloigné.

    C'est la Vérité qui fait l'unité et la victoire: on ne construit rien de durable sur la fange dans laquelle nagent nos contemporains, et il est navrant de voir que cinquante ans n'auront pas suffi à vous le faire comprendre.
    Enfin, à vous voir peut-être cet été en Anjou!

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  10. Mes 50 ans d'errance m'ont surtout éloigné des "aventuriers de l'Arche perdue" que vous représentez avec talent. Vous représentez pour moi le meilleur remède au retour du roi.

    L'arrêt de ce blogue est surtout motivé par l'inertie de ses résultats comme le signale clairement le billet de clôture "Archivons".

    Je reste plus que jamais convaincu de l'inverse de ce que vous préconisez avec votre inimitable brutalité.
    Salut.

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  11. Encore une fois, merci pour le compliment!
    Je n'ai jamais dit que vous n'étiez pas cohérent avec vos principes, et je crois volontiers qu'en 50 ans vous avez fait un tour complet et attentif de la sphère nationale-libérale-royaliste.

    Et je constate que ça ne vous a pas tellement profité en terme d'approfondissement doctrinal et de cohérence dans l'action...
    Mais au moins vous avez compris que ce que vous défendez est aux antipodes de la tradition monarchique, c'est déjà ça!

    Vous vous vautrez plus que jamais dans la Révolution: rien appris, rien oublié.

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  12. Tout n'est-il pas dit dans cet aveu de lulo ?
    " Pour nous, nous entendons conquérir des hommes" ?

    Mais au nom de quel mandat, reçu de qui ? Et pour quoi faire ?

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  13. Cher Lulo,

    Enrichissez votre vocabulaire de quelques mots ordinairement aimables, ou bien sortez de la polémique incessante, à peine de passer pour le Tariq Ramadan de la Légitimité, mais sans son aura diabolique! Il faudrait un plus grand pied !

    ChB, les zélotes n'ont aucun mandat de quiconque. Ils brûlent d'impatience d'asservir autrui au prétexte de leur offrir la révélation.
    Ca ne se soigne pas.

    Bonne nuit.

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  14. Décidément bien déçu de cette page tournée...

    Vous lire était une joie et un réconfort. D'accord ou non, vos billets transpiraient l'intelligence. Ce qui n'était pas forcément le cas de ceux de vos contradicteurs...

    Bonne continuation cependant,
    Très, très cordialement,

    Sylvain Roussillon

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  15. Confidentiel

    Merci d'avoir accepté mon message même si vous avez zappé sur le précédent ... qui aurait peut-être pu interesser Sylvain Roussillon qui est très probablement l'un des responsables de la cellule de communication la plus opérationnelle de notre galaxie ...

    Sans rancune comme vous pourrez le vérifier sur cette page ...

    http://groups.google.fr/group/louisxviiinfo3-/web/sites-partenaires

    Merci pour tout et à bientôt peut-être !

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