dimanche 30 septembre 2012

Mooncake

Au quinzième jour du huitième mois, presque à l'équinoxe d'automne¹, on célèbre la déesse de la Lune et de la Longévité. Dans le calendrier impérial chinois cette fête est symétrique de la fête du soleil qui se tient à l'équinoxe de printemps. Cette fête, dite aussi du Milieu de l'Automne² depuis l'empire Song, se résume souvent à l'échange de boîtes de gâteaux à l'oeuf appelés mooncake³. Elle se nomme ainsi "Mooncake" tout simplement, comme nous dirions Saint-Mooncake ! La fête est célébrée au Vietnam et dans toutes les communautés chinoises d'outremer, en Thaïlande, Indonésie, Philippines et même Japon. Les taoïstes de la Vieille Chine fêtent la Nuit de la Lune en sortant promener des lanternes, en allumant partout des lampions, en lâchant des petites mongolfières ou en flottant des feux sur l'eau, voire par endroit en organisant des bals nocturnes. Il est de bon augure que la lune brille à ce moment. Les municipalités plus riches organisent des retraites aux flambeaux, un corso au dragon lumineux et des feux d'artifices géants.



Même si l'abêtissement consumériste touche aussi les populations chinoises, et plus gravement les continentaux, il est rafraîchissant de voir surnager ces belles traditions païennes qui persistent à vouloir relier l'homme à la Nature. Chez les Chinois, le taoïsme ancestral est inscrit dans les gènes et aucun converti à une religion monothéiste occidentale ne dérogera à ces pratiques véhiculées de génération en génération. Peut-être est-ce cela la vraie écologie, mêler intimement la Nature à sa vie plutôt que de recevoir le mandat céleste d'exploiter la terre à sa guise comme la Bible nous le rapporte. Heureux peuples qui conservent une mythologie qui les enserre dans leur environnement et qui les tient toujours debout au Milieu du monde depuis quatre mille ans.




(1) 22 septembre 2012 à 16:49 Paris, le soleil a passé l'équateur céleste
(2) Une bonne synthèse sur la Wikipedia française
(3) Une recette de gâteau Yuebing :
INGRÉDIENTS POUR 10 PERSONNES
Pour la pâte :
300 g de farine
750 g de pâte de graine de lotus
10 jaunes d’oeuf salés
7 petite cuillère d’huile d’arachide
1 petite cuillère de thé noir (Pu’er)
1/2 petite cuillère de levure
Pour la décoration :
2 jaunes d’oeuf
1 petite cuillère de sucre
2 petites cuillères d’eau

PREPARATION :
Mélangez le thé noir (Pu’er) avec la levure.
Enveloppez les jaunes d’oeuf salé dans un papier d’aluminium huilé.
Faites les cuire au four pendant 20 minutes (90°)
Coupez le pain de farine de graine de lotus en 10, faites un creux au centre de chaque bloc et, placez-y un jaune d’oeuf salé.
Roulez-les pour en faire une boule.
Tamisez la farine et mélangez avec le thé et l’huile.
Laissez reposer la pâte sous une serviette mouillée pendant 4 heures. Coupez en 10.
Enveloppez chaque boule avec la pâte et mettez-la dans un moule à gâteau de lune.
Aplatissez bien, puis retirez du moule et, placez les gâteaux sur un plateau huilé.
Faites cuire au four à 200ºC pendant 15 minutes.
Puis enlevez les gâteaux et arrosez-les d’eau.
Faites cuire encore à 180ºC pendant 5 minutes.
Sortez et brossez les gâteaux avec l’oeuf battu, le sucre et l’eau.
Faites cuire encore 10 minutes jusqu’à ce que les gâteaux prennent une belle couleur dorée.
(recette Traditions d'Asie)
Easy !

jeudi 27 septembre 2012

Mondial 2012

Ceci est la troisième version du billet consacré au Mondial de l'Auto 2012, les deux premières ont été scrappées au bénéfice de la version plaisir mécanique. L'une démontrait que monsieur Montebourg est une nullité industrielle, l'autre que Peugeot devrait se séparer de monsieur Varin si la marque entend vendre des voitures. Mais à quoi bon ?

Il est rare que les constructeurs aient le loisir de développer le modèle de leur rêve, au lieu de quoi ils recherchent en permanence des solutions techniques répondant aux défis de l'environnement économique qu'ils affrontent. Il nous a paru intéressant de faire un article sur les nouveaux moteurs 3 cylindres.
Cantonnés longtemps aux voitures sans permis, ils étaient réputés bruyants et tremblants. Mais les ingénieurs ont cherché avec eux compacité et gain de poids sur le train avant. Ces moteurs sont désormais sophistiqués, avec calage variable de la distribution, collecteur d'échappement dans la culasse, frottements ultra-réduits, équilibrage global bloc et ancillaires ou par un second arbre, injection directe turbocompressée.

Parmi ces moteurs nous choisissons le TCE90 de la Clio 4 et l'Ecoboost de la Ford Focus qui a lancé la mode.


Comme on l'a découvert à Genève, le bloc super-compact Renault de 899 cm³ - c'est à peine plus que la cylindrée de la Dauphine 1090 - développe 90 chevaux à 5000 t/min et un couple de 121NM dès 1750t/min (135NM à 2.500t). Consommation exceptionnellement basse de 4,3L/100km. Technologie :

- Deux arbres à cames en tête commandant 4 soupapes par cylindre,
- Distribution actionnée par chaîne (exit la courroie)
- Injection directe à terme, cette année-modèle serait livrée en injection indirecte
- Turbocompresseur
- Pompe à huile à cylindrée variable
- Distribution variable (VVT) à l'admission (variable valve timing)
La vidéo technique ci-dessous vaut mieux qu'un long discours. C'est de l'innovation, et qui mieux est, sur un modèle tueur sur le marché européen !
Ce moteur est fabriqué à partir de pièces produites en France et en Espagne (Valladolid) et assemblé en Roumanie.



Mais la Ford Focus n'est pas mal non plus.
Son moteur Ecoboost de 998 cm³ est original. Plus gros que le Renault, il envoie 100 chevaux à 6000t/min sur un couple de 170 Nm à 1500t/min pour une consommation de 4,8L/100km (donnée constructeur difficile à atteindre, dit-on partout). Il dispose du dispositif Overboost qui rajoute du couple momentanément.
Ce moteur est fabriqué à Craiova en Roumanie.

La vidéo technique ci-dessous est basée sur le 125 chevaux qui est tiré du même bloc.


Le nouvel Ecoboost 1000cc de la Ford Focus



Les autres trois-cylindres modernes du marché sont le Peugeot 1.2VTI (82 chevaux atmosphérique) qui équipe la nouvelle 208 et la C3, il existe un 1.0 de 68 chevaux hors du coup en attendant le montage d'un turbo ; et le Volkswagen 1.0 de 75 chevaux (Seat Mii, VW Up!, Skoda Citigo).

Peugeot EB VTi



Les constructeurs européens restent à la pointe de l'innovation. Leurs fabrications sont de bonne qualité mais leur marché domestique est saturé. Les surcapacités industrielles doivent être annulées à bref délai car elles drainent beaucoup d'argent et ce sont les généralistes qui pâtissent le plus. L'optique de développement ne peut être que mondiale, même pour un constructeur moyen. Les péripéties politiques nationales ne peuvent pas être prises en compte dans le déroulé d'une stratégie. Le modèle de production français est à l'évidence inadapté aux enjeux. Il faut faire l'effort de développer les segments de production où nous excellons et réaménager tout le reste, globalement, comme le montre Carlos Ghosn.




mercredi 26 septembre 2012

Vers les 4 millions

Monsieur Sapin, ministre du Travail (on est donc sauvé), est venu se contorsionner aux 4-Vérités de France2 pour nous vendre des lendemains qui chantent au jour de la publication des chiffres de l'emploi, si mauvais qu'ils ne peuvent être dus qu'aux amis de M. Sarkozy. M. Sapin est socialiste, il répartit le travail et ne saurait l'accroître autrement qu'en injectant des fonds publics dans des projets gaulliens, et en période de pénurie budgétaire, il n'en peut mais. Tous les plans de transports structurants¹ sont abandonnés pour verser leurs traitements aux électeurs du pouvoir. C'est le drame de ce gouvernement Ayrault, il n'a pas le logiciel qui tourne en temps de crise. Il n'a de toute façon pas les hommes qui le comprendraient. « Rien ne se crée, tout se transforme » heurte la contemplation statique d'une économie administrée dans les livres. Chômage ? Interdisons les licenciements boursiers ! Qui va les juger "boursiers" ? Gouvernement de raisonneurs, il n'a aucun "entrepreneur" en son sein, aussi n'est-il pas étonnant qu'il ne ressente intimement aucune indication sur la voie à prendre d'instinct.

Une économie, mondialisée ou pas, est une structure vivante soumise à la loi universelle d'impermanence. Ses cellules vieilles meurent et régénèrent des cellules neuves. Dans tous les bassins d'emploi, depuis toujours des entreprises cessent leur activité. La nouvelle économie du moment aura normalement ou sera sur le point de créer des structures de production pour des biens qui ont leur marché, remplaçant les biens qui n'en avaient plus assez. Or le problème, que dis-je, le drame de ce pays, est que la création des nouvelles structures est entravée par le mauvais esprit entretenu à l'endroit de l'entreprise et de l'entrepreneur. Patrick Robin sort du bois dans le Huffington Post avec un pamphlet révélateur ; entrepreneur et business angel, il en connaît un rayon². L'initiative, la créativité sont empêchés parce qu'ici le succès du risque est puni par ceux qui n'en prendront jamais aucun. En contrechamp, trois hurluberlus encouragent dans Libération les jeunes créateurs à quitter le pays gouverné par une gérontocratie pétrifiée. Nous ajouterons à cette défiance générale que les fruits de l'activité sont engloutis par une armée d'assistés qui trouve son compte dans le modèle social de l'Etat-providence en banqueroute³.

Pour 2013, "les économistes sont de plus en plus nombreux à revoir à la baisse leurs perspectives de croissance en France, ce qui renforce le doute sur la capacité du pays à tenir son objectif pour l'an prochain. Le gouvernement a récemment abaissé sa prévision de croissance à 0,8% contre 1,2% auparavant. Mais les analystes anticipent deux fois moins. Le consensus Forecasts qui compile 24 estimations s'attend en effet à une hausse de 0,4% du PIB français en 2013 (contre 0,5% anticipé il y a un mois), et 0,1% en 2012" (L'Agefi 21.09.12). Nous faisons le pari qu'au mois de janvier (bien après que le budget aura été voté) la prévision reviendra à zéro comme nous l'avons déjà dit, à écouter Pierre et Paul dans des réunions professionnelles. Ce seront dix milliards de plus (que les 37-40 en cours) qui manqueront à l'appel pour entrer dans les clous du nouveau traité de gouvernance, autant dire que nous divorcerons de l'Allemagne, sinon de toute la gauche de la Gauche qui va ouvrir les hostilités comme en 36. Bonjour les dégâts !

Qu'y peuvent les entreprises ? Rien !
Mme Parizot s'effraie des dispositions budgétaires soumises au Parlement qui annoncent une ponction de dix milliards sur les sociétés alors que leur taux de marge n'a jamais été aussi bas. "Le taux de marge, qui rapporte l'excédent brut d'exploitation à la valeur ajoutée et mesure la profitabilité des entreprises, connaît une forte détérioration depuis début 2010, avec un recul de deux points à 28%, soit son plus bas niveau depuis le milieu des années 1980. C'est le talon d'Achille de l'économie française aujourd'hui" (Hélène Baudchon, BNParibas). La locomotive mange son charbon sans donner de vitesse ! Le chauffeur, qu'il s'appelle Moscovici, Sapin, Ayrault ou Hollande, n'y comprend rien, qui tourne vannes et manettes en désespoir de cause, à nul effet. Nous sommes gouvernés par des inadaptés.




(1) Canal Seine-Nord, ferroutage Lyon-Turin, plusieurs LGV...
(2) Lire son entretien donné au Point et son pamphlet dans le Huffington Post.
(3) L'exemple de la petite ville de Sumène (Gard) envahie d'allocataires est une mine d'informations.

mardi 25 septembre 2012

Hollande monte au Machin

Alors que monsieur Normal répétait sa contribution historique à l'Assemblée générale des Nations Unies, la presse de caniveau n'était émoustillée que par la collision probable à New York des favorites du Sultan, Mme de Maintenant et Mme d'Hier. Ah lala lala ! Rendez-vous compte... ! Nous n'en resterons pas là ; ce blogue se tient droit et ne met pas les coudes sur la table.

Après une attente interminable (tout le monde a débordé de son temps de parole) M. Hollande a enfin parlé au pupitre.
En bon (excellent même) premier secrétaire du Parti socialiste en congrès, il a montré toute l'assurance du chef d'Etat élu de haute lutte qui ne manque d'enfoncer aucune porte ouverte. Le phare du monde s'est exprimé, nos valeurs sont d'application universelle et ne se marchandent pas, etc. les applaudissements furent polis. "Je-veux" et "la-France" ont ponctué un discours pour le moins convenu, à l'exception notable d'un projet de globalisation de la taxe Tobin et de l'établissement d'une agence onusienne de l'environnement sur le continent africain. Si, quand même, il a été question de la dépénalisation de l'homosexualité qui a dû faire frémir le Croissant vert, et une invitation a été lancée pour une conférence à Paris ou à Tulle de je ne sais plus quoi d'important. L'avis général des fonctionnaires de couloir qui manquent souvent d'indulgence se résumerait à la note "peut mieux faire".

Le coeur du projet hollandien est en quatre morceaux que nous traduisons de la langue de bois classique :

- L'Iran ayant vexé l'Elysée en refusant une énième conférence stérile à Paris, est sommé de stopper sa marche à la bombe avant ... (vitrification), que le "grand peuple iranien" me le pardonne.

- Le Rwanda est prié de cesser d'incendier le Nord-Kivu avant que ne s'ouvre le 16° Sommet de la Francophonie à Kinshasa le 8 octobre où se rendra notre bon président.

- L'ONU doit occuper maintenant les zones syriennes libérées par la rebellion. On cherche la base juridique de ce mouvement quand le représentant de Damas est là, assis dans le fauteuil syrien à l'Assemblée générale.

- La France fera tout et même plus pour les Africains se démerdent eux-mêmes à purger le Nord-Mali des rezzous djihadistes. Sachant que les régiments de la CEDEAO sont infoutus de battre tous ensemble un seul bataillon AQMI, on peut se demander si M. Normal ne se moque pas, comme dirait Charlie-Hebdo.

Il vous reste 17 minutes pour écouter l'original, et contrairement à l'avis des apparatchiks de la maison de verre, ça aurait pu être pire :

lundi 24 septembre 2012

Agiter le tapis

La République cherche 37 milliards d'euros en bon argent dans un pays complètement stoppé sur place, parce que le pacte européen lui interdit de payer ses créanciers en monnaie de singe. Sauf à séquestrer in fine l'épargne des ménages, nul ne sait comment y parviendront ces petits minustres socialistes qui n'osent dire au bon peuple que le phare du monde n'est déjà plus que l'ombre de lui-même. A preuve la claque retentissante du chancelier Merkel à son hôte de l'Elysée, le désavouant en plein raout gaullien sur la chimère d'une union bancaire européenne. Faute de grives mangeons des merles¹ et agitons le tapis de trucs populassiers qui feront le buzz et distrairont le veau national.
Nous sommes bien obligé de suivre. Il s'agit aujourd'hui du projet de loi donnant le droit de vote aux étrangers et celui du mariage pour tous. Comme à son habitude, ce blogue n'est pas influencé par les clameurs et l'avis est sans frais.

Le vote étranger
Plutôt que de refaire les thèses, mettons-nous dans la peau de l'étranger, tel qu'il est qualifié par les promoteurs de sa "citoyenneté à éclipses" : il travaille suffisamment pour payer taxes locales et impôts, réside en permanence dans la ville de son choix, met peut-être ses enfants à l'école communale et achète son journal chaque matin pour le lire au comptoir du coin en buvant un express. Il parle français sans difficulté avec un léger accent, roule en Peugeot et reste en toutes circonstances de bonne compagnie ; mais il est étranger.
Il est là depuis 5 ou 10 ans et chacun témoigne de sa relative ou complète intégration ; mais il est étranger. Ses gosses jouent avec les miens, et à leur majorité ils opteront ou pas pour la nationalité française ; mais leurs parents sont étrangers.
La France n'est pas le Zimbabwe et le passeport français est reconnu mondialement. Pourquoi dès lors l'étranger le reste-t-il et ne demande-t-il pas sa naturalisation ? Il a toutes les qualités pour y prétendre et l'obtenir facilement.
Parce qu'il aime avant tout son pays natal et pour rien au monde ne voudrait le "trahir", même juste un peu pour une question de commodité locale ! Cet attachement nous devient de plus en plus étranger (c'est bien le mot) à nous Français, socialistes de souche ou de plastique, et il n'est pas si étonnant qu'on ne ressente plus rien de la France pour proposer, sans qu'ils en aient fait la demande, une naturalisation temporaire des étrangers le temps d'un scrutin municipal.
Ils ont tellement rien demandé que la participation des étrangers aux scrutins locaux, dans les pays où l'obligation de vote n'existe pas, est ridiculement faible. Mais quel bel os à ronger en période de banqueroute !

Le mariage pour tous
Nous avons glissé de la facilité légitime du PACS, acquis à grand bruit, au mariage des duos homosexuels, puis sans attendre cette deuxième avancée, à l'adoption d'enfants par des pseudo-familles unisexes, pour finir par camoufler les "tantouses emperlousées" accédant au nouveau dispositif pour nous faire mourir de rire, sous le concept fumant du mariage de tout et n'importe quoi ; ce qui, croyez-en mon cheval, réjouit tous les poneys du Bois qui ne seront bientôt plus obligés de monter des dames sans vertu sur scène. Tout ce progrès en trois bonds est obtenu sans qu'aucune commission parlementaire n'ait statué, comme si ces choses allaient de soi dans le meilleur des mondes progressistes.
On a fait de copieux ouvrages sur la décadence de l'Empire romain qu'il est bien inutile de lire : nous vivons cette décadence tous les jours, l'histoire ne nous sert à rien, le gros bon sens qui la pallie pue la mort. Bientôt Caligula...

Par idéologie, les bons esprits à la manoeuvre ne reculent même pas devant l'insulte, car je considère qu'il est réellement navrant d'englober le mariage civil des homosexuels (qu'une grande majorité d'entre eux ne réclame d'ailleurs pas) dans une sorte de licence polybaise ouvrant droit à toutes pratiques quand bien même immorales, pour des gens de bien dont l'orientation sexuelle est différente certes de la multitude mais d'abord subie avant de "faire avec". Classer une minorité sociale avec les chimpanzés est quelque chose de proprement dégueulasse de la part des minustres en charge.
Le Primat des Gaules, l'épiscope Barbarin, avait bien vu.

le bel Incitatus
Un cabinet en campagne
Le gouvernement se vautre, les Français le sentent ; il n'aura bientôt plus que le soutien des militants de la Rue de Solférino, ce qui sera très insuffisant pour gouverner ce peuple turbulent dans la tempête. Ces gens ont passé trois ou quatre ans à se préparer, non pas à gouverner mais à conquérir les postes. Malgré toutes les remontées des administrations où ils sont partout nombreux, ils n'ont anticipé aucune mesure efficace participant d'un plan global à la Schröder par exemple, ou à la Monti. Le taux de confiance de l'opinion s'effondrant (deux instituts le confirment), il est à parier que le cabinet Ayrault va refaire campagne et recommencer le cirque électoral de constitution d'une coalition parlementaire de bric et de broc. On va faire de la po-li-ti-que, l'économie et la finance, pensent-ils, attendront. Tu parles !


(1) les merles sont peu nombreux, mais les étourneaux oui. Recette de Tarnac : pour les attraper quand ils sont posés sur une ligne électrique il suffit de jeter un fil de fer sur la ligne pour fermer phase-neutre et on ramasse les oiseaux tombés au sol. Mis au frais jusqu'au lendemain, on leur arrache ensuite la langue avant cuisson pour ôter l'amertume. Mais ça ne vaut pas des grives.

jeudi 20 septembre 2012

Un soldat de la liberté


L'ambassadeur Stevens disait avoir une sacrée chance d'agir dans cette période incroyable de changements et d'espoir pour la Libye. Représentant direct du président Obama, son job était de développer des relations bénéfiques et solides entre les Etats-Unis et la Libye. Il avait été le représentant américain auprès du Conseil national de transition de Benghazi pendant la révolution.
En dehors de son agenda diplomatique, on pouvait trouver Chris Stevens discutant avec des profs de fac, des commerçants, des acteurs de la société civile, sinon sur les nombreux sites archéologiques du pays, voire même au restaurant le plus modeste si c'était bon.
Après avoir construit sa carrière dans différents postes du Proche-Orient, il avait acquis la passion de cette région, parlant couramment arabe et français. On peut affirmer sans hésitation qu'il était actif dans le droit fil du Discours du Caire de 2009.

Voici une brève vidéo faite à Washington pour sa prise de fonction à Tripoli :




Californien de naissance, diplômé de Berkeley et du Collège de Droit de Hastings, il avait fait "ses classes" dans les Peace Corps¹ au Maroc avant d'entrer au Département d'Etat. Il est mort à 52 ans dans l'incendie du consulat américain de Benghazi, comme l'on sait.
La famille a ouvert un site d'hommages à Piedmont où le jeune Chris avait fait sa scolarité. Les contributions sont déjà abondantes et montrent s'il en est besoin la qualité de son empreinte.


Paix à sa mémoire
R.I.P.




Chris Stevens (1960-2012) commença sa carrière comme juriste au commerce international à Washington puis partit deux ans comme prof d'anglais au Maroc dans le Peace Corps¹. Ses affectations dans le corps diplomatique courent sur vingt ans de service : adjoint au chef de la section politique à Tel-Aviv/Jérusalem ; chef de la section politique à Damas ; consul général et chef du bureau politique au Caire ; consul général et chef du bureau économique à Ryadh ; directeur du Bureau des Affaires de sécurité et nucléaires à Washington ; lauréat du Pearson Prize au titre du Comité des affaires étrangères du Sénat ; assistant spécial du Sous-secrétaire aux Affaires politiques ; chef du bureau "Iran" ; adjoint au chef du Bureau "Proche-Orient" toujours au Département d'Etat à Washington.

(1) Le Peace Corps est une agence officielle américaine où s'enrôlent de jeunes volontaires pour oeuvrer à la coopération nord-sud et au développement du Tiers-Monde. L'agence travaille en collaboration étroite avec les gouvernements locaux dans plus de cinquante pays. Ce sont ces gouvernements qui définissent leurs besoins. Le Peace Corps a aussi une fonction de promotion des valeurs américaines dans les pays soutenus, et à ce titre les volontaires répondent à un certain niveau d'exigences morales. Ce passage est un plus sur un CV.

Postscriptum du 11/10/12 :
Le remplaçant de feu Chris Stevens a atterri hier à Tripoli. M. Laurence Pope (67 ans) est diplômé du Collège Bowdoin, ancien élève de Princeton et du Staff Collège des Forces armées. Il fut à plusieurs postes de direction au Département d'Etat. Directeur pour les Affaires du Golfe-Nord de 1987 à 1990, sous-directeur au Contre-terrorisme de 1991 à 1993, ambassadeur au Tchad de 1993 à 1996 et conseiller politique du général Zinni USMC, commandant en chef du Commandement Central de 1997 à 2000. Bill Clinton l'avait nommé ambassadeur au Koweit mais le Congrès ne l'avait pas confirmé, à la suite de quoi il prit sa retraite de diplomate le 2 octobre 2000.
Conseiller de diverses institutions comme spécialiste du monde arabe, il parle arabe et français couramment, et vit dans le Maine à Portland (source wiki).


mercredi 19 septembre 2012

Tester la dhimmitude

Charb le gonadobriseur
Cinquante marchands de charia, entourés de deux cents badauds des quartiers chauds, ont failli renverser la République. On comprend pourquoi toute déclaration ministérielle est formatée pour rehausser ce régime indispensable à nos "valeurs" et finalement à notre bonheur, puisque le moindre zéphyr pourrait le mettre bas. Le triangle du pouvoir Concorde-Gabriel-Faubourg St Honoré a été envahi par des mecs déguisés en sacs comme dans la daube californienne, qui est au cinéma ce que la radeuse des maréchaux est à l’étoile de l’opéra Garnier ! Et, nous disent les observateurs non rémunérés, il y en aurait eu bien plus si le RER B ne s’était mis en croix juste à ce moment-là.
Ces messieurs de la droite battue se précipitent pour dénicher la complaisance de la préfecture de police, quand le pouvoir braqué comme un bijoutier par un yougoslave jure sur la tête de Marianne et de Trierweiler qu'on ne l'y reprendra plus. Il lance toutes affaires cessantes une enquête, une commission, un observatoire, que sais-je, ah oui, un projet de loi anti-touristes pour gauler les stagiaires du Warziristan qui vont passer le permis de chasse aux drones.

Entretemps les freux pouffent ! Et remettent le couvert.

Un rien d'amadou et les autorités sont aux abois ? De quoi réjouir les barbus qui convoquent une « vraie » manifestation autorisée samedi prochain devant la Grande Mosquée, rue Geoffroy-Saint-Hilaire. Les festivités blasphématoires ont été relancées par l’hebdomadaire Charlie-Hebdo qui fait un testing à sa manière pour s’assurer que nous n’avons pas changé de pays. C'est bon à savoir, mais passons à la section raisonneuse.

Avant d'éclairer le divin lectorat du meilleur blogue à l'est du Pecos, je donne un mauvais point à Bernard Lugan (qui s'en fout) pour avoir insinué des choses bizarres sur l'ambassadeur Stevens mort à Benghazi. Qu'un ambassadeur travaille aux intérêts de son pays semble l'étonner. En vieux routier de la Françafrique il s'attendrait peut-être à ce que le diplomate ne cherche que le sien propre ou celui de sa créance. On peut aussi respecter un mort dans l’exercice de ses fonctions ; on le fait bien des soldats. Secondement, nous resservir la soupe froide de la fracture ethnique de la Libye est s'abandonner à la facilité.
Les Libyens s'efforcent d'aboutir à une nation malgré leurs différences tribales supposées qui en agacent beaucoup (des Libyens). Les nations ne sont pas issues de la génération spontanée, monsieur Lugan ; elles se construisent jusqu'à l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements (E. Renan). La révolte libyenne a commencé la procédure du "long passé". Laissons-lui un peu de temps et cessons ce ton d’expert qui nous fait furieusement penser à celui du kremlinologue communiste Alexandre Adler, habile à traduire en géopolitique les secrets d’alcôve des oligarques russes ou des généraux-proconsuls. Ce qui ne veut pas dire non plus que la Libye parviendra à faire aboutir son projet national, mais le pétrole fait des miracles.

Ainsi, le bon docteur Zawahiri a réussi à venger son directeur technique vitrifié en pleine force de l'âge par les vilains Américains (dont il a plié deux tours et des poussières). Les cellules affiliées ont allumé la mèche du blasphème comme elles le firent pour les caricatures danoises, et leurs "attachés de presse" ont vendu aux médias l'insupportable outrage fait au révéré prophète par une vidéo nullissime que personne n'a jamais vue, avant que n'explose partout en Islam un chahut spontané et sanglant pour fêter le Onze septembre. L’anniversaire était jusque-là plutôt festif et arrosé !

Chris Stevens
Profitant de la liesse populaire du Printemps arabe, les radicaux musulmans ont testé partout la résolution des gouvernements occidentaux et celle de leurs clients arabes. Au-delà des condamnations définitives qui ne coûtent rien, surtout quand elles sont assorties d’une condamnation symétrique de la provocation californienne (qu’il fallait ignorer), il semblerait que la fermeté nécessaire apparaisse où nul ne l’attendait : en Libye justement !
La police libyenne, pas toute vendue aux chefs tribaux à la mord-moi-le-bédouin, a raflé cinquante freux de tout ramage dont quelques agents d’al-Qaïda venus faire leurs courses à Benghazi au jour J et provenant du Sahara algérien et malien. Tiens, ils connaissent donc leurs frontières ? La réaction rapide étonne, mais le pouvoir de Tripoli a simplement saisi la balle au bond d’un émoi populaire sincère face au meurtre des diplomates américains pour construire une crédibilité. Ce n’est pas le cas en Tunisie où la complicité objective d’Ennahda et des sectionnaires islamistes n’est pas entamée par les déclarations lénifiantes des porte-parole officiels du nouveau régime, qui demandent un délai de grâce pour établir la vraie démocratie islamique, paisible et tout ça ! Les Tunisiennes adorent.

On peut s’attendre à ce que le prétexte mince de la vidéo californienne soit saisi par tous les caciques musulmans en quête d’audience, comme Hassan Nasrallah qui vient d’appeler à hurler en masse lundi prochain à Beyrouth-sud, Tyr et Baalbek. Pour ce qui nous concerne, nous connaîtrons samedi prochain l’état de dhimmitude des autorités parisiennes après la sommation de Charlie-Hebdo, et en face d’elles, la force réelle de mobilisation des islamistes en Île-de-France.
Il faudra en reparler après, sans attendre le prochain commentaire de Véronique Genest qui a déjà brûlé la politesse à Marine Le Pen.



Postscriptum du jeudi 20 septembre
Les autorités libyennes à Tripoli et la population de Benghazi ont rendu un hommage remarqué à l'ambassadeur Chris Stevens, mort asphyxié dans l'incendie du consulat provoqué par des radicaux islamistes hystériques et armés (dépêche AFP).

mardi 18 septembre 2012

La Chine communiste a du mal à grandir

Il n'y a rien d'intéressant à commenter en France, ni au Roycoland d'ailleurs, nous continuons l'examen de la dispute sino-nippone.

Il y a quatre-vingt-un ans pile aujourd'hui, des terroristes à la solde du Kantōgun¹ faisaient sauter une voie ferrée nippone à Moukden (Shenyang), comme dans Le Lotus Bleu. L'infanterie impériale envahit immédiatement la Mandchourie pour protéger les biens japonais. L'anniversaire de cette rouerie tombe mal cette année.


Les émeutes généralisées en Chine continentale où quatre-vingt-cinq villes ont été le théâtre de destructions de biens et signes nippons, pose de graves questions, juste au moment où se déploie par tout le Croissant vert le chahut ridicule des fidèles du Prophète, convoqués par les cellules radicales islamistes à venger la liquidation d'al-Libi, commandant en second d'al-Qaïda, au prétexte vaseux d'un blasphème de série Z. La comparaison des deux hystéries va de soi. Il est difficile de croire que les réseaux sociaux aient ameuté en Chine tant de gens à manifester leur haine du Japon, sans que les cellules communistes de proximité ne soient pas au courant. D'ailleurs la mobilisation par endroit de la gendarmerie mobile par escadrons complets prouve que le volume à traiter avait été très bien anticipé. Le renseignement remonte donc.

On sait depuis longtemps que derrière le gouvernement officiel à Zhongnanhai - celui qui fait courir président et ministres par le monde entier - opère un bureau politique restreint tirant des fils vers toutes les provinces et qui se charge de la pureté idéologique au bénéfice exclusif de la pérénisation du régime politique. S'il a jugé que les Japonais devaient être intimidés par le bruit et la fureur, les objurgations du premier ministre Wen Jiabao n'ont pas pesé lourd. Les deux pays sont des frères ennemis mais des frères quand même, l'imbrication de leurs économies est profonde même si leurs intérêts géopolitiques sont antagonistes. Mais même le rachat des Senkaku à leurs propriétaires particuliers, ne peut justifier d'entamer gravement le volume des échanges (175Mds$), ce dont les Chinois menacent les Japonais en leur promettant 10 ans de stagflation et l'embargo sur les terres rares. Est-on au bord de la crise de nerfs ?
Tokyo a mis le doigt sur le dogme irréfragable chinois de capture de toute la mer de Chine (orientale et méridionale), au prétexte de prolonger jusqu'au bord des failles océaniques sa souveraineté complète sur "son" plateau continental. Tous les riverains des mers du monde se sont accordés sur une délimitation des zones de souveraineté à partir du tracé des lignes de côte des continents. On part de la ligne de base déterminée selon la Convention des Nations unies sur le droit de la mer². Les îles en haute mer ont leurs propres eaux de souveraineté. Mais la Chine déroge à la Convention de par le droit immémorial de l'Empire céleste dont la République populaire est le légataire universel.

Céder au Japon la moitié de l'archipel (facilement divisible) des Diaoyu/Senkaku reviendrait à sonner l'alarme diplomatique aux Philippines, au Vietnam, à Brunei, en Malaisie, voire même à Taïwan, qu'il est désormais possible de négocier avec Pékin, ce que le gouvernement chinois refuse absolument de laisser croire.
A preuve s'il en faut encore, Pékin, voulant jouer chaque fois l'avantage de son poids stratégique et économique, refuse tout arbitrage tiers, que ce soit celui de l'ASEAN pour la mer de Chine méridionale ou celui des Etats-Unis pour la mer orientale. D'où le blocage absolu sur les Senkaku.
S'ajoutent au dossier des revers économiques qui ont fait chuter la croissance au-dessous de 8%, seuil critique pour l'emploi des masses déracinées de la terre. La dispute spectaculaire est un bon dérivatif mais qui peut dégénérer.

En tout cela, la Chine démontre que si elle est un géant économique et financier, voire même une puissance spatiale en devenir, son maniement des foules dans la grande tradition stalinienne l'exclue encore du club des Grands où l'on échange en connivence. Parvenue, nouveau-riche, bling-bling, elle reste un pays du tiers-monde, et beaucoup de réactions piquées ci et là sur le Net chinois s'en désolent. Le pouvoir en costard croisé trois-pièces porte le col-mao sous la chemise empesée, et "ça ne va pas le faire" dans un monde globalisé et à Davos, surtout en période électorale américaine. Que font les Japonais ?



Ils pèsent le pour et le contre. Ils ont reçu la confirmation des Etats-Unis qu'en cas de pépin le pacte de défense (Traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon de 1960) opèrerait automatiquement. La plus grande base de Marines américains du Pacifique est à... Okinawa, la 7ème Flotte qui à elle-seule surclasse les trois flottes chinoises, est à Yokosuka. Contrairement à ce que racontent les froussards verts, les Japonais terminent trois nouveaux réacteurs nucléaires qu'ils pensent coupler au réseau en 2014-2015 (no comments).

(1) armée japonaise résidant à Changchun depuis sa victoire sur les armées russes en 1905 ; elle sera écrasée par les Soviétiques en 1945
(2) La Convention dispose en Partie VIII, art. 121- Les rochers qui ne se prêtent pas à l’habitation humaine ou à une vie économique propre, n’ont pas de zone économique exclusive, ni de plateau continental. Les Senkaku sont dans ce cas et leur souverain doit se contenter de 12 milles nautiques d'eaux territoriales

vendredi 14 septembre 2012

J'irai mourir aux Senkaku


Si ce ne sont pas les Marquises du Nord, l'archipel des Senkaku a de l'eau douce, du poisson et les moustiques ! De quoi voir venir, Soeur Anne ! L'archipel de 700 hectares est brisé en huit : une île de la taille de Port-Cros, quatre îlots et trois cailloux ; mais sa zone économique exclusive en fait tout l'enjeu. Aboutée à l'ouest à celle de l'île de Peng-Chia (Taïwan) et séparant celle du Zhejiang au nord-ouest de celle des dernières îles Ryu-Kyu (préfecture d'Okinawa) au sud, elle est réputée poissonneuse et prometteuse en gisements de gaz. Qui pis est, si d'aventure l'archipel était armé par le Japon, il formerait verrou entre la Mer de Chine orientale et le détroit d'Okinawa donnant accès à l'Océan pacifique nord. La dispute sino-nippone n'est donc pas anodine.

Rappel historique pour les chargés de cours au Roycoland :
Terra nullius depuis la nuit du monde, l'archipel inhabité est noté au XVI° siècle dans les grimoires Ming comme une frontière orientale de l'empire direct au-delà de laquelle prospérait le royaume vassal des RyuKyu, commerçant avec tout le monde autour de lui, même avec l'ombrageux empire du Japon féodal qui finira par l'avaler. Les îles qu'elle appelait Diaoyu étaient connues de la cour de Pékin puisque l'impératrice douairière Tseu-Hi en aurait fait hommage à son médecin pour y herboriser, l'édit impérial dont le photostat est brandi par les nationalistes chinois étant quand même un faux manifeste. Mais d'occupation céleste point ni jamais, et ce fut grand tort pour établir une souveraineté sur ce bout du monde.
Les Japonais, affairés comme les Occidentaux à profiter de la Chine décadente, annexent formellement les Senkaku juste avant le Traité inégal de Shimonoseki (1895). Quand la République de Chine récupère Formose à la fin des hostilités en 1945 les Senkaku ne sont pas nommées dans l'accord de rétrocession. Tout l'archipel des Ryukyu passe sous administration directe américaine. Lors de la rétrocession de la préfecture d'Okinawa au Japon en 1972, les Senkaku sont dans le paquet, sans plus.
La seule présence continue aux Senkaku fut l'oeuvre d'un entrepreneur japonais qui y monta une pêcherie que sa famille exploita de 1896 à 1940. Damned ! Les petits navets¹ seraient donc les seuls à avoir hissé le pavillon ?
(fin du rappel)

Senkaku 25° 44'N - 123° 29'E
Aux revendications "historiques" chinoises qui fondent toutes leurs frontières maritimes mobiles, l'Etat nippon oppose le droit international en ses textes, ce qui a le don d'horripiler Zhongnanhai, plus enclin à négocier en permanence ce qui appartient à autrui dans la vieille tradition communiste. Le point dur de la dispute est qu'à son tour l'empire nippon fut amputé de vastes espaces halieutiques (on pense aux Kouriles) par les traités qu'ils jugent tout aussi inégaux que ceux qu'il signa en Chine, lors des règlements de compte de la Guerre du Pacifique. Et même si une certaine connivence existe entre les deux gouvernements depuis Deng Xiaoping qui, pour préserver une coopération économique et financière de grands profits mutuels, n'y voyait pas matière à s'empoigner, l'affaire reste un outil de politique domestique de chaque bord.


Le Japon qui dispose d'une flotte sophistiquée manoeuvrant en escadre peut très bien défendre ses possessions jusqu'à un arbitrage international que Pékin refuse pour des considérations internes. Mais la Chine populaire fait face à de gros problèmes dus au retournement de conjoncture et à une instabilité politique au sommet de l'Etat - le nouveau président est-il mort ? - qui peuvent inciter un gouvernement moins tranquille à franchir les limites de son impassibilité apparente et à aller au clash pour que les mouches changent d'âne. La seule issue serait une exploitation conjointe sino-nippone des gisements de gaz de la zone économique exclusive des Senkaku et des accords de pêche ; la souveraineté formelle restant en l'état, sinon en faire une principauté exotique comme Monaco.
J'y verrai bien un casino offshore.



(1) nom méprisant que les Chinois donnent aux Japonais

mardi 11 septembre 2012

Libéralisme vs. lâcheté

Benjamin Constant
Avant les premières vacances de Monsieur Normal et Madame de Maintenant au Fort de Brégançon, le président de l'Institut Coppet a eu le toupet de faire un éloge critique du premier libertarien, un Français, Anne Robert Turgot, physiocrate et ministre de Louis XVI, dont le limogeage tirera ce cri du coeur à Voltaire : « Ah ! quelle nouvelle j’apprends ! La France aurait été trop heureuse. Que deviendrons-nous ? Je suis atterré. Je ne vois plus que la mort devant moi depuis que M. Turgot est hors de place. Ce coup de foudre m’est tombé sur la cervelle et le cœur. »
Les colbertistes, sûrs d'avoir compris totalement une économie administrée tellement plus facile, allaient reprendre la main sur les affaires publiques, jusqu'à la Révolution qui confisquera les libertés résiduelles pour préserver le gouvernement de la sienne propre. Il faudra des monceaux de morts pour s'en sortir, le jacobinisme c'est létal mais, comme le chien retourne à ses vomissements, les gouvernements français y reviennent dès qu'ils doutent ; une façon de nous montrer qu'ils n'ont jamais été au niveau des enjeux... Depuis la Libération, une étrange coalition gaullo-communiste nous a ramenés dans un système de gestion marxiste de notre économie, et s'il fallait juger l'arbre à ses fruits, nous dirions que c'est raté. Un bon demi-siècle après, la France stérilisée par l'hypertrophie de dogmes en tout rayon, est en passe de disparaître de la cour des grands, et le redressement de dans deux ans n'y changera rien.

Turgot
S'il ne manquait pas de sujets d'inquiétude, Anne Robert Turgot n'avait pas ce souci, le royaume était la première puissance continentale et le savait, ce qui peut-être causa sa perte en lui laissant croire qu'il pourrait encaisser les dérives politiques les plus dures. Au seuil de la banqueroute parce qu'écrasé par le poids de la dette, l'Etat rechignait comme aujourd'hui à se réformer. Turgot¹ visa en premier les dépenses inconsidérées de l'Etat dans cette supplique sévère au roi : « Il faut, Sire, vous armer contre votre bonté, de votre bonté même, considérer d’où vous vient cet argent que vous pouvez distribuer à vos courtisans ». Puis il leva les obstacles à l'initiative privée et au commerce dans son fameux « laissez faire, laissez passer ! » marchant sur les pieds des avantages acquis que l'on appelaient alors "privilèges". Turgot fut vaincu comme tous les réformateurs en ce pays, de l'ancien régime comme du nouveau. L'article de M. Theillier est par ici.

C'est faire tout le contraire de Turgot que M. Hollande a décidé, s'il a décidé. Dans une allocution télévisée en forme de faux-débat cirage de pompes, il cherche de l'argent au lieu d'en produire et se carre sur un slogan simpliste destiné aux nigauds : "trente milliards, ça fait trois fois dix : toi, toi et toi". Dans cet exercice d'illusionniste à la m'as couillounat quand t'ai bist, il cherche 30 milliards quand il lui en faut déjà 40 avec une croissance epsilon, et n'en trouve que 10 dans la dépense publique alors que, selon l'Institut Thomas More, nous dépensons 163 milliards de plus que notre cousin germain avec les résultats que l'on sait. Ces 163 milliards sont le lard du mammouth soviétique français. Aurait-il annoncé que nous économiserions 16 milliards par an cumulés sur la longueur de ses deux quinquennats qu'il aurait eu un nouveau supporter pour "produire" les 24 qui manquent maintenant afin d'arriver à 40 ! A défaut, nous resterons très critique sur cette politique du verbe et de l'esbrouffe dans une période très dangereuse pour notre pays.

Thomas More
Dix milliards d'économies dans la dépense publique est largement insuffisant au regard de l'inflation socialiste depuis 1981, tous gouvernements confondus. Les défenseurs de l'économie administrée - pratiquement toute la presse non économique - brandissent la menace d'une récession terrible à la grecque ou à l'espagnole si on touche à la dépense publique. Les 163 milliards sont donc tous utilisés à bon escient et participent de la consommation générale indispensable. Bon ! Que l'on emprunte à l'étranger chaque semaine pour nourrir cette consommation indispensable ne semble pas les troubler tant ils sont rongés par le cancer de la Dette. Les économies attendues sur le service des bons du Trésor (premier poste budgétaire de la République) ne pourraient-elles pas amortir le dégraissage de l'Etat et du régime ? Bicamérisme anachronique, mille-feuilles administratif inextricable, sur-représentation nationale, représentation territoriale, crue des subventions politiciennes, tout doit-il rester figé ? La production nouvelle libérée par l'innovation et la créativité ne pourrait-elle pas contribuer elle-aussi au soutien de la consommation par les salaires et les cotisations versés ? Il semblerait que non. On nous oppose une vision statique de la société économique. Ne créons rien qui puisse enrichir ces salaud de créateurs - casse-toi, riche con ! - partageons l'existant ! Même le ministre de la bandaison industrielle ne sait plus où faire ce qu'il doit faire, et Peugeot vend des voitures électriques Mitsubishi.

Pour la réorganisation générale de notre société, l'Institut Thomas More donne la réponse dans ses cibles ; ils ont identifié quatre grands secteurs déficitaires, savoir, les usines à gaz de la Sécurité sociale et de la Caisse nationale d'assurances vieillesse, et les deux blockhaus inexpugnables traditionnels :
  • Un système français de santé beaucoup plus cher (40 Mds) que l'allemand, et médiocre²
  • Moins de seniors au travail, sur des pensions de retraite publique supérieures en moyenne de 50%
  • Un système éducatif peu performant mais bien plus coûteux (30 Mds)
  • un quart de fonctionnaires en plus pour une administration publique des territoires vraiment pas meilleure, et pire encore si on la mesurait en voitures brûlées
On voit déjà qu'on est dans le dur du désordre structurel cristallisé par le clientélisme démocratique, construit patiemment sur cinquante ans par de doctes inactifs, mais surtout au coeur de l'électorat des partis de l'establishment. Le patriotisme de ces catégories retranchées qui ruinent sciemment les générations futures laisse penser qu'elles feront l'impossible et plus pour sauvegarder leur prédation sur la nation. S'il est probable qu'on diminue les photocopies dans les services, il semble exclu de remettre en cause leur pertinence. Tous ces employés en chaussons sont des amis d'amis qui votent bien.
La pieuvre étatique fera crever le pays qu'elle saignera pour sa survie.
C'est en cours, on embauche sur fonds publics.




Rien à battre ! Fromage ET dessert !




Notes
(1): Lire en ligne la Vie de Turgot par Condorcet
(2): A ce propos, lire le bouquin du docteur de Casanove présenté par Francis Richard. Le piéton se sent moins seul.

9-11, onze ans !


AA11 - UA175 - AA77 - UA93 sont les numéros des bombes volantes qui frappèrent les Etats-unis le 11 septembre 2001. Certains parlèrent de kamikazes pour rehausser la combativité des terroristes d'al-Qaïda bien que la lâcheté n'ait jamais été au programme de l'opération Vent divin du Japon impérial lors de la Guerre du Pacifique. Les bombes du 11/9/01 étaient "habitées" par 246 voyageurs - on ne compte pas les assassins pour ne pas salir les victimes - et les cibles (habitées elles-aussi) ne se défendaient pas.

Hommage aux passagers du Boeing 757 Newark-San Francisco qui tentèrent de reprendre en main la situation et provoquèrent le crash de leur avion en rase campagne, évitant de le conduire sur le Capitole de Washington.

Cette année, la onzième, nos pensées vont aux victimes du terrorisme. L'ordonnateur de la quadruple attaque est mort, justice a été faite. Qu'il en soit toujours ainsi jusqu'au dernier des salopards. Il en reste !



jeudi 6 septembre 2012

En plongée !

Les difficultés du temps sont en passe de tourner à la tragédie économique, ce qui interdit de s'en réjouir même si certains effets induits pourraient nous plaire, comme la déconsidération définitive d'une classe politico-médiatique qui fait tout et rien dans ce pays. L'embarras du nouveau pouvoir à tailler dans la dépense publique (seule politique viable), mais qui reviendrait à charger au sabre ses propres clients, plus encore, la dislocation de la coalition d'intérêts politiques portée aux affaires - les gauchistes et les écologistes parvenus aux prébendes se mettent à angle droit du mandat électoral - annoncent un désordre sérieux au plus haut niveau de l'Etat, ce qui impactera la vie quotidienne des gens écrasés de soucis, avec l'espérance zéro de s'en sortir.
Ce désordre sera principalement déclenché par une explosion du chômage favorisé par la conjonction de quatre facteurs : la remontée des taux des bons du Trésor français (réclamée par Warren Buffet) qui va dévorer les rentrées fiscales, le refus d'investir du petit patronat qui n'a aucune perspective fiable, l'affaissement du carnet de commandes des grandes entreprises tributaires des commandes publiques, et accessoirement l'inadéquation des métiers demandeurs et des savoirs disponibles.
Les défilés revendicatifs organisés par les centrales syndicales pour passer au Vingt-Heures vont s'atténuer après les premières manifestations d'ampleur, parce que le sentiment général d'une banqueroute du modèle social prédominera. A quoi bon se lever tôt et faire des pancartes que plus personne en responsabilité ne lira !

La moitié latine du pays pourrait s'en sortir mieux que la moitié franque dès lors qu'elle se mettra en position de survie par la réaction millénaire d'une submersion de l'économie de proximité. La vie quotidienne va rapidement basculer dans la fréquentation du marché noir et une grande partie du travail va passer sous les radars des caisses sociales et fiscales précarisant encore plus leurs bilans. Une estimation sérieuse de la Funcas espagnole (Fundación de las cajas des ahorros) indiquait l'an dernier qu'un quart du PIB réel avait été obtenu au noir jusqu'en 2008. Qu'en est-il cette année ? Personne ne veut vraiment le savoir et surtout pas les institutions qui verraient tous leurs résultats faussés et leurs réclamations mises au panier.
La France n'est pas moins "irrégulière", "informelle" ou submergée" même si les proportions nuit-jour sont moindres, mais rien ne s'oppose à ce que la disparition d'activités ne cache une submersion si le matraquage fiscal n'est pas inversé. Et le gouvernement ne le peut pas ! Verrons-nous fleurir des économies de substitutions ? Probablement, à commencer par le retournement des pelouses pour y planter des choux hors-taxes. Mais plus sérieusement par la ruée des gens vers l'économie alternative représentée par les banques de temps, les SEL et les AMAP, plus d'autres systèmes D franco-français. Un petit mot sur chacune de ces bouées sociales :

- les banques de temps
Héritières du "Time Dollar" américain lancé en 1987, puis des Bancas del Tempo italiennes et espagnoles, les banques de temps françaises échangent des "équivalheures". Ce sont des unités de mesures universelles pour échanger des services et des moyens. La minute fonctionne bien comme une monnaie allant et venant de compte à compte. Voir le site de l'Arnic.
- Les SEL (Système d'échanges locaux)
C'est le plus vieux système français d'échanges "démonétisés". Il y en aurait cinq cents en France, ce qui est relativement peu. Le site SEL'idaire expose mieux que je ne le ferais le fonctionnement de ces communautés fermées.
- les AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne (bio)
Comme le nom l'indique, la "communauté" est créée pour subvenir aux besoins alimentaires des ménages en bypassant la grande distribution et sa prédation de marges iniques. Le fonctionnement par contrat producteurs-consommateurs est très bien expliqué ici. Les échanges sont réglés en bon argent, mais on devine qu'a l'explosion de la Crise, la tentation sera grande d'évader une forte proportion des flux et que les communautés se mobiliseront facilement pour défendre leurs acquits.
- les repas de rue
C'est un exemple de rapprochement des intérêts personnels de proximité. Ils débouchent très souvent sur l'échange de services par la publicité des compétences individuelles faite à l'occasion de cette petite fête annuelle. J'ai expérimenté le procédé et ça marche très bien, de l'élagage d'arbres au dépannage informatique.

Ces systèmes émettent virtuellement de la monnaie. Ils contreviennent au sacro-saint principe du monopole monétaire qui longtemps permit aux Etats dispendieux de vivre grassement aux dépens du peuple niais, par l'inflation des prix succédant à celle du numéraire. L'intrusion de l'euro dans les économies européennes a supprimé ce monopole du vol légal, interdisant aux Etats nationaux de monétiser leur gabegie. Nos braves souverainistes s'insurgent contre cette restriction au pillage sous diverses revendications stupides dont ils ont le secret. Mais même sous le régime de l'euro, de plus en plus menacé par la gangrène économique de la social-démocratie, les Etats ne peuvent longtemps laisser disparaître les assiettes fiscales et sociales, même si le régime politique se meurt. L'Etat lui survit toujours. Aussi est-il à prévoir, comme le dit Georges Kaplan sur son blogue, que l'Etat-providence ruiné teste en faveur d'un Etat-gendarme très offensif qui mettra moins de gants à débusquer les flux submergés qu'il n'en prend pour sortir les kalachnikov des cités. Les affrontements pourraient devenir rapidement inciviques et rappeler des pertes anciennes¹ chez les représentants de l'ordre établi.


En général, je termine ce genre de billet de manière positive, en osant proposer une autre voie, une solution, un rêve... mais devant l'impéritie d'un pouvoir complètement obsolète, encagé dans des schémas antiques dépassés, et plus disant que faisant, je me limiterai pour notre pays au pronostic réservé selon la formule hospitalière. La France subira la rupture d'un déclassement définitif qu'elle recule maladroitement depuis trente ans. Nous venons de disparaître du classement mondial de compétitivité.



(1) Montredon, 4 mars 1976, Saussignac, 2 septembre 2004 et Montpellier, 25 juin 2008.

mardi 4 septembre 2012

Le bruit du microcosme

Les universités d'été royalistes ont fermé leurs lourdes portes de fer. Comme chaque année, elles furent passionnantes pour les "étudiants" qui s'y pressèrent. Mais hormis ceux-là et quelques-uns qui en furent prévenus, qui le sait ?
N'ayant pas vocation aux débats partisans du régime, même si elles investissent le champ sociétal à la carte, les chapelles ne résonnent pas des grandes disputes du jour. Elles "réagissent" aux déboires de notre société et en analysent les causes, mais elles ne sont pas à l'initiative. Ainsi n'apparaissent-elles pas dans les nouvelles colportées par la presse qui fait son miel de proclamations définitives en bras de chemise sur la promenade de la plage, voire de provocations intellectuelles qui risqueraient de durer plus longtemps qu'un collage nocturne. Le bon peuple, celui que craint un peu le royaliste de cocktail, saura-t-il un jour qu'il est dans ce beau pays une alternative construite et éprouvée au désordre actuel des moeurs politiques ? Le Roi. Pas encore ! Le diamant de la monarchie est sous le boisseau, des fois qu'il ne s'use du seul plaisir des yeux.

La flûte de champagne "entre-soi" aux Invalides à quarante euros le pied (ne pensez pas aux quarante voleurs) avait provoqué une ruade sévère de Gérard de Villèle dans la 45ème livraison du Lien légitimiste ¹. La 46ème n'est pas piquée des hannetons et ceux qui ne sont pas encore abonnés auront raté le bombardement en réplique des piliers du régime disparu. Le fondateur de la revue, M. Jacques Rolain, y va de son accès de tachycardie dans un billet d'altitude où la "hauteur de vue" n'est pas mesurable, du moins rapportée à la réalité des choses royalistes pieds au sol. Chromos, litanies, pélerinages et fidélité sans murmures au prince porteront-ils au succès la cause légitimiste ? La foi est étanche à la raison et aux expériences, lesquelles sont réservées aux "autonomes" qui osent penser et voir outre-dogme par eux-mêmes. Maintenir l'héritage de siècle en siècle est un grand oeuvre, même et surtout s'il est muséifié. Foin de tout aggiornamento, stratifions, dit le commandeur du fond de son placard.

Ce n'est pas non plus du côté des princes que nous reconnaîtrons les lumières du progrès. Traditions, héritage, patrimoine sont au menu, et c'est bien mais c'est tout ! Leur attitude laisse accroire qu'ils vivent comme une rente la position sociale que leur confère leur naissance. En ce sens ils apparaissent plus enclins à régner qu'à gouverner, ce pour quoi d'ailleurs aucun n'a de capacités certifiées, ce qui les obligent à se tenir à distance des grands débats du jour, pour cerner quelques valeurs fondamentales comme la famille, la vie, la foi. Et pourtant les questions vont devenir terribles chez notre bel occident. Parlons-en un peu :
  • La rupture de l'Etat-providence, consubstantiel à la social-démocratie européenne, ouvre des perpectives de réformes inouïes en libérant les potentialités individuelles confisquées par la solidarité obligatoire à compte d'autrui. C'est tout le modèle social qui va être reconstruit par la banqueroute systémique.
  • Le retour stratégique des vieux empires ultra-puissants déclasse les pays européens et entame gravement leur souveraineté, les obligeant à réinventer l'optimisation de leurs dépendances plutôt qu'à chercher une indépendance pour toujours disparue. Quelle est notre contribution à ce défi qui met à mal le concept de monarchie ?
  • La guerre que mène les banques d'affaires aux Etats pour l'asservissement général des peuples à leurs résultats financiers ouvrant droit à des émoluments mirobolants sera-t-elle analysée froidement ou bien se complaira-t-on dans des modifications cosmétiques des règles du jeu comme la réactivation du Glass-Steagall Act pour apaiser les benêts ? Qu'en dit le vice-président international du Banco occidental de Descuento ?
  • La course aux matières premières - l'eau est la vraie première - sur une planète finie est-elle gérable efficacement par un bureau mondial des ressources comme le réclament certains dont Jacques Attali ou Charles-Philippe d'Orléans, plutôt par des accords paritaires continentaux, sinon par les lois du marché débarrassées des manipulations étatiques qui faussent les compteurs ? C'est plus important que le mariage des vierges folles ou les tests de trisomie.

Toutes ces questions ouvrent la porte à de copieuses thèses qui formeraient substrat d’une « politique » royaliste actualisée. La monarchie en devenir doit être claire sur ces sujets et tant qu'elle bénéficie du privilège de simple contempteur, elle a tout loisir d'élaborer sa doctrine sur chacun, en se pressant un peu quand même avant qu'ils n'explosent.

Jusqu'ici, comme dirait l'astronome, je n'entends que du "bruit", la révélation d'un désordre de fonds dans le microcosme. Les princes l'entendent-ils aussi même s'ils n'en disent rien ? Pour de nombreux royalistes, le parti-pris de recul de nos altesses à l'endroit des effets mauvais du Système ouaté dans lequel elles évoluent avec grâce et insouciance, commence à entamer sérieusement l'enthousiasme militant à l'ouvrage. L'heure n'est pas aux dentelles, aux bulles de connivence et aux incantations surannées, mais à la politique au sens noble. Thermidor est encore loin ! Action !


- Villars à Denain 1712 -


(1) Le Lien Légitimiste
Petit-Prix
37240 La Chapelle Blanche Saint Martin


Postcriptum :
Je signale la publication des textes de l'Université Saint-Louis 2012 mis en pages dans une brochure diffusée au format pdf par le site érudit ViveLeRoy.

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