lundi 25 février 2019

Algérie, l'exode couve !

L'Algérie entre en ébullition à l'annonce de la cinquième candidature pour la forme d'Abdelaziz Bouteflika. Les fondamentaux de la République démocratique et populaire sont tous mauvais. Il n'est même pas la peine de les citer, sauf à savoir que le pays importe des figues !

Une jeunesse nombreuse et désœuvrée ne voit aucun avenir dans les anciens départements français d'Afrique du Nord et il ne me surprendrait pas que naissent bientôt des manifestations devant l'ambassade de France, dénonçant l'abandon des peuples algériens à la clique mafieuse du FLN, jadis. On mettra à profit l'inventaire du professeur André Savelli dans une lettre à Bouteflika du 10 décembre 2007 (clic) pour s'en convaincre.

Cinquante-sept ans d'indépendance pour RIEN ! Avec une rente pétrolière importante, des embryons industriels développés, et une agriculture vivrière et commerciale compétitive disposant de larges marchés de consommation, les familles au pouvoir ont bouffé le capital et les intérêts, mais les comptes en Suisse sont bourrés. Lamentable !

Le tsunami démographique annoncé est confirmé par Boualem Sansal : « L’Occident […] ne peut que subir. S’il y a une explosion de l’Algérie, le Maroc et la Tunisie seront déstabilisés. L’Europe sera confrontée à un mouvement de masse qu’elle ne pourra maîtriser. Le problème de Calais paraîtra bien minuscule en comparaison ». La France se prépare-t-elle ? A connaître l'équipe au pouvoir ici, on peut en douter ! L'exode de la guerre civile ressemblera à celui des Pieds-Noirs de 1962 !

Radio France internationale faisait le point vendredi dernier :


samedi 23 février 2019

Pause ! Lucio Dalla !


Au casque, à fond !




Qui dove il mare luccica e tira forte il vento
Ici où il y a la mer et un vent si fort
Sulla vecchia terrazza davanti al golfo di Surriento
Sur une vieille terrasse donnant sur le golfe de Sorrente
Un uomo abbraccia una ragazza dopo che aveva pianto
Un homme embrasse une fille après qu'elle eût pleurée
Poi si schiarisce la voce e ricomincia il canto
Puis il s'éclaircit la voix et recommence son chant
Te voglio bene assai
Je t'aime tant
Ma tanto tanto bene sai
Mais tant sais-tu
E una catena ormai
C'est devenue une réaction en chaîne désormais
Che scioglie il sangue dint'e vene sai
Qui dissous le sang dans les veines, tu sais
Vide le luci in mezzo al mare penso alle notti là in America
Je vois ces lumières au milieu de la mer, et je pense aux nuits là-bas en Amérique
Ma erano solo le lampare e la bianca scia di un elica
Mais ce ne sont que les lampions des pécheurs et le sillage blanc d'une hélice
Senti il dollore nella musica e si alzo dal pianoforte
Il ressenti une douleur dans la musique, et il se leva du piano
Ma quando vide la luna uscire da una nuvola
Mais lorqu'il vit la lune sortir d'un nuage
Gli sembrò più dolce anche la morte
Même la mort lui sembla plus douce
Guardo negli occhi la ragazza quegli occhi verdi come il mare
Il regarda la fille dans les yeux, ces yeux verts comme la mer
Poi all'improvviso usci una lacrima e lui credette di affogare
Puis à l'improviste une larme surgie, et lui, il crut qu'il se noyait
Te voglio bene assai
Ma tanto tanto bene sai
E una catena ormai
Che scioglie il sangue dint'e vene sai
Potenza della lirica dove ogni dramma é un falso
Puissance du lyrique où chaque drame est une supercherie
Che con un po'ditrucco e con la mimica puoi diventare un altro
Où avec un peu de maquillage et quelques mimiques tu peux devenir un autre
Ma due occhi che ti guardano cosi vicini e veri
Mes deux yeux qui te regardent de si près et si vrais
Ti fan scordarele parole confondonoi pensieri
Te font oublier les paroles et s'emmêler tes pensées
Cosi diventa tutto piccolo anche le notti la in America
Comme ça tout devient petit, tout comme ces nuits en Amérique
Ti volti e vedi la tua vita come la scia di un'elica
Tu te retournes et tu vois ta vie comme le sillage d'une hélice
Ma si é la vita che finisce ma lui non ci penso poi tanto
Même si c'est la vie qui finit, lui il y pense à peine
Anzi si sentiva gia felice e ricomincio il suo canto
D'ailleurs il se sentait déjà réconforté et il reprit son chant
Te voglio bene assai
Ma tanto tanto bene sai
E una catena ormai
Che scioglie il sangue dint'e vene sai

Te voglio bene assai
Ma tanto tanto bene sai
E una catena ormai
Che scioglie il sangue dint'e vene sai

(paroles courtoisie la Coccinelle)


Lucio Dalla (1943-2012)

samedi 16 février 2019

Rule Britannia, Britannia rule the waves !

Une analyse d'un historien irlandais qui en vaut d'autres pour expliquer le Brexit : le syndrome impérial anglais. Radio France internationale s'est entretenue avec Fintan O'Toole qu'on ne présente plus (c'est une blague). Il n'en est pas moins un journaliste connu favorablement en Irlande grâce à ses contributions au Irish Times de Dublin. Sa page Wikipedia vous en dit plus.
L'Angleterre a des atouts sérieux et de nombreux handicaps, en particulier son déficit agricole historique et sa désindustrialisation massive. Parmi ses atouts nous citerons l'aéronautique, l'ingénierie pétrolière, l'industrie de défense, la navale de guerre, la biochimie, jusqu'à hier l'automobile, l'université et l'ingénierie financière de la City. Les acteurs de ce dernier domaine sont violemment opposés au Brexit qui va supprimer des positions avantageuses acquises par un savoir faire indiscuté dans le monde entier : les subprimes, la titrisation, c'est eux ! Mais c'est à New York qu'on a sauté par les fenêtres. Relire Nylonkong Galaxy sur Royal-Artillerie.

Ce qu'il reste d'industrie britannique est complètement intégré à l'industrie continentale. Renverser ces alliances techniques est quasiment impossible sauf pour quelques politiciens de rencontre comme Boris Johnson qui n'a jamais travaillé de ses dix doigts. Contrairement à une idée répandue au Royaume-Uni, le Commonwealth blanc n'est peut-être pas la zone d'atterrissage rêvée pour la nouvelle Grande-Bretagne en ce sens qu'il n'attend rien de la vieille métropole. Ses "dominions" ont appris à se passer d'elle depuis la fin de la seconde guerre mondiale et rien ne signale un appétit particulier des "colons" pour le retour de l'arrogance anglaise. Sans oublier que ce sont beaucoup d'Irlandais, Gallois et Ecossais qui ont été obligés de faire souche outremer. De son côté, le Commonwealth de couleur (l'Inde surtout) a déjà récupéré de l'ancienne métropole les fleurons qui l'intéressait et ne projette pas son avenir à travers un traité de libre-échange avec Londres, même si la gentry locale y envoie ses gosses étudier. Dans sa définition normande, le Brexit est un bâton merdeux, plus facile à prendre qu'à lâcher ! Voyons maintenant ce que nous dit Fintan O'Toole :






dimanche 10 février 2019

Emboîtage de la contestation


C'est une affaire de sous-traitance qui a mal tourné. Au tout début, des gens invisibles dans la société de l'image ont mis des gilets d'accidentés de la route pour être vus des pouvoirs publics qui les ignoraient. Afin que nul ne les efface des journaux télévisés, ils occupèrent rond-points et bretelles d'accès aux zones commerciales, des péages autoroutiers aussi, pour faire ch... le peuple afin que ceux-là se plaignent. Bizarrement, ils obtinrent plus de soutien que de critiques, du moins de la part des "gens". Rien n'a vraiment bougé depuis trois mois. Le soutien populaire fluctue mais ne coule pas au fond de la mer des indifférences ! Les Français expriment leur ras-le-bol et sous-traitent leur mécontentement aux Gilets jaunes, lesquels, bien conscients que les manifs syndicales bien propres avec corso fleuri n'ont jamais rien donné, sous-traitent à leur tour les revendications aux casseurs..., lesquels sont la coquille de protection des black blocks ou comme on les appelait au XIX° siècle, les anars ! Tout s'emboîte. Et le pouvoir ne sait quoi faire plus que des proclamations qui toutes tombent à l'eau.

Ce ne sont pas les cinquante ou soixante mille gilets jaunes insurgés, infestés de black blocks et d'antifascistes, qui posent problème. C'est le soutien des deux-tiers des Français (on est monté jusqu'à 84%) qui ne faiblit pas quelles que soient les mesures, annonces, diversions lancées comme des boules dans les quilles de l'actualité. La porteuse est double : la classe politique est une nuisance ; le titulaire de la présidence a volé l'élection.

Alors les minions du Château ont inventé la cellule psychologique géante, le Grand Débat National (GDN). « Dites ce que vous avez sur le cœur et vous irez mieux » un peu comme le suspect en garde à vue : avouez, soulagez votre conscience. Manque de pot, les gueux ont vu l'embrouille et les trois premières semaines de débats les ont confortés dans le jugement que le GDN est en effet une cellule sociale de dégrisement et qui pis est, une plateforme de propagande du président en tenue de campagne qui capte les heures d'audience dans un one-man-show chaque fois renouvelé et dont la conclusion devrait être inédite pour tenir les promesses de l'exercice. Sauf que chacun anticipe déjà une sortie de crise de la couleur des gilets, la couleur des cocus.

Les vieux routiers ne voient que deux issues aux deux défis : dissolution de la chambre ou réinitialisation de la procédure présidentielle. Le quinquennat aura duré deux ans ! Au lieu de cela, le pouvoir et ses relais médiatiques sont complètement abrutis sur le GDN qui repousse l'échéance de décisions très difficiles, et ils se regroupent sous l'oriflamme de la légalité. Elus pour cinq ans, ils ont la loi avec eux.

Si Macron avait du Mazarin en lui, il arrêterait le GDN qui a déjà tout donné, et il convoquerait immédiatement le Congrès de Versailles pour réhabiliter la Constitution dans son esprit parlementaire :
- retour au septennat, mais à mandat unique ;
- injection d'un tiers de proportionnelle dans les élections législatives ;
- déconnexion des élections présidentielle et législatives : plus de législatives post-élection présidentielle.

Ce serait un électrochoc dont l'intensité diminuerait la prégnance des revendications catégorielles qu'il faudra affronter, mais plus tard. Pour sortir de l'ornière, il faut casser la présidentialisation du régime car les contrepouvoirs ne fonctionnent pas et les abus de position sont trop faciles. La Constitution est détournée en permanence dans son esprit, les pouvoirs s'en amusent. Si les quinquennats précédents ont eu leur lot de césarisme à éclipses, le mandat actuel n'est que césarisme ! Le bouquet "final" est l'affaire Benalla.

Si l'attitude du président Macron, onctueuse et rigide à la fois, est perçue par les Français comme un foutage de gueule cynique, ce ne sera plus l'insurrection de cinquante mille gilets jaunes mais la révolution en marche. Sire, ce peuple est terrible, disait quelqu'un à Louis XVI, surtout quand on lui a mis la tête à l'envers !



lundi 4 février 2019

Le régime fait problème

Et si finalement c'était trop simple ? Le régime est en cause directement et son changement, voire a minima la réforme drastique de l'Etat, sont la mère de tous les remèdes au chaos actuel. C'est simple : améliorer les conditions de vie des Français moyens et pauvres exige que soit réinjecté dans le circuit économique tout l'argent qu'on pourra récupérer des dérives démocratiques qui arrosent sans discernement les champs d'inutilités. La sphère publique engloutit chez nous bien trop de plus-value créée si difficilement par l'activité humaine. Un slogan ?

L'Etat dévore la Nation !


Un régime démocratique truqué comme le nôtre jette à chaque élection la moitié du pays sur l'autre, et pour tenir la distance jusqu'à la prochaine, récompense ses clients. Cette récompense est toujours tirée de la ponction sur les perdants pour arroser les gagnants ; et pour pérenniser l'arrosage, il faut augmenter le périmètre d'intervention de l'Etat afin de sanctuariser les avantages concédés. Outre les fameuses mesures sociales en faveur des plus démunis, qui vont bien sûr créer des bureaux et des fonctionnaires pour les accompagner, on invente des "droits à" et des fromages très nourrissants. Un exemple ponctuel de fromage qui n'est pas de gauche : *En décembre 2009, une mission sur « les conséquences sociales de la mondialisation » est confiée à Christine Boutin pour enrichir les propositions du G20* (*Lci.tf1.fr-9.06.2010). ¤Le poste évolue en avril 2010 en "collaborateur de cabinet" du ministre du Travail Éric Woerth, avec une rémunération de 9500 euros par mois, qu'elle cumule à une retraite mensuelle de député et conseiller général de 8600 euros¤ (¤France Info-9.06.2010). Selon Le Canard enchaîné du 9 juin 2010 (page 2) : laquo; cette nomination aurait permis à Nicolas Sarkozy de faire taire les critiques de l'ancienne ministre envers le gouvernement (elle avait été débarquée par Fillon) et surtout d'écarter son éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 2012 ». C'était une récompense électorale anticipée ! Elle dévoile l'état d'esprit des politiciens parvenus aux affaires : c'est rien, c'est l'Etat qui paye. Vous pouvez maintenant évoquer cent autres cas semblables de tous les bords politiques.

La Casta comme disent nos cousins italiens quand ils évoquent leur classe politique, est corrompue mentalement et matériellement jusqu'à l'os, et les désordres en cours sont en partie provoqués par le dégoût et la défiance des électeurs à son endroit. Assertion gratuite ? Que nenni ! Le Baromètre de la confiance politique du CEVIPOF 2019 (clic) signale que 79% des Français éprouvent soit du dégoût pour la classe politique (39%) soit de la défiance (28%), de l'ennui (10%) ou de la peur (3%).

Le glouton, emblème de l'Etat français


Si le peuple est souverain de par la Constitution, il va bien falloir qu'il se substitue à cette classe dans son ensemble pourrie, à quelques exceptions près de proximité que nous connaissons chacun. Le précipité populaire en cours n'augure pas encore d'une intelligence suffisante tant les vœux émis sont contradictoires (plus de services publics, moins de taxes et des retraites augmentées), mais il devrait suffire d'une éducation rapide à base de bon sens pour enfin l'éclairer, ce que La Casta s'est toujours refusée à faire puisqu'elle a préempté le pouvoir, les filières de pouvoir et l'éducation au pouvoir.

La Casta représente le peuple o-bli-ga-toi-re-ment. Savez-vous de quand date la préemption ? C'est subtil. Du 15 juin 2000, quand les jugements d'assises rendus au nom du peuple souverain furent passibles d'appel. Le mirage se liquéfiait, le peuple constitutionnel n'était crédible que jusqu'à midi. A midi dix, c'était un ramas de beaufs, diabétiques et consanguins, une foule... qui jouait aux juges mais qu'il convenait de guider entre les lices bourgeoises de la pensée autorisée pour bien garder les moutons. Royal-Artillerie appelle à briser les lices bourgeoises et, jamais en retard dans l'éducation des masses laborieuses et démocratiques, propose un axe de réflexion simple et testé ailleurs pour améliorer les conditions de la vie humaine ici, celui qui vise à tirer des ressources d'un Etat-providence lamentablement obèse, perverti par les dérives électoralistes évoquées plus haut : techniquement, on va nourrir notre projet à partir de la graisse du mammouth.

Commençons par la répartition de la dépense publique (les chiffres arrondis fournis par Contrepoints sont de 2017 mais ça change peu):

TABLEAU A
286 milliards d'euros) à l'Etat
169 aux collectivités territoriales
760 aux dépenses sociales
77 aux investissements
Total : 1.292 Mds€

On voit que le gros poste est la dépense des régimes sociaux ; elle se ventile ainsi :

TABLEAU B
250 milliards d'euros à la santé
45 à l'emploi
21 à la pauvreté et l'exclusion
325 à la vieillesse
18 au logement
55 à la famille
46 aux frais de gestion des dépenses sociales (c'est beaucoup)
Total 760 Mds€

Les plus gros postes sont finalement au nombre de trois : Etat (tableau A), Santé et Vieillesse (Tableau B).

Même si la réduction herculéenne de la dépense publique doit chasser le gaspi dans tous les compartiments de la République, on ne résoudra pas ce déficit monstrueux de 69 milliards d'euros sans taper sur les gros postes. Le plus cher est le régime de retraites déficitaire. A quoi bon s'enfouir la tête dans le sable pour ignorer qu'on vieillit plus longtemps en entrant plus tard dans la vie active ? Le tabou de l'âge légal de départ participe de cette sottise française que le monde entier découvre puisque, endettés jusqu'au cou, nous maintenons l'âge le plus jeune de l'OCDE pour des raisons idéologiques. Tous nos partenaires sont à 65 ans et cet âge glisse dans le futur pour suivre le taux de survie. Qu'attendons-nous pour être raisonnables ? Que le FMI nous l'impose ? D'autre part le défi de la durée de cotisation pour des actifs tardifs sera résolu par la retraite à points et par la défiscalisation des cotisations complémentaires libres. Quant aux régimes spéciaux non financés, puisqu'ils sont abondés par l'ensemble des contribuables, ils doivent disparaître par le seul principe d'équité, équité chérie, et tout de suite.

L'autre gros poste est l'Etat. C'est un morceau difficile à percer, mais on sait que la dépense majeure est dans les effectifs. Sans se disputer poste par poste, ni se réfugier derrière le flic ou le pompier, on sait quand même que le volant de surnuméraires est très important. Nous sommes au-dessus de la moyenne OCDE de presque deux millions de postes et les autres pays développés ne sont pas sous-administrés. Même si nous avons une attirance pour les services publics (comme l'Autriche ou le Danemark) les surnuméraires, c'est-à-dire les doublons, ceux dont le travail est dupliqué ailleurs, sont très nombreux. Fillon voulait dégager 500000 postes par attrition naturelle des départs à la retraite. C'est un minimum, pourquoi ? Parce que lors de la déconcentration des pouvoirs publics dans le cadre décentralisé, les fonctionnaires d'Etat auraient dû être poussés en masse vers les nouveaux emplois des régions, au lieu de quoi, soutenus en cela par un parlement envahi de fonctionnaires, les postes ont été maintenus au niveau de l'Etat central, personne n'acceptant d'être muté à Vesoul. Sarkozy a pu dégraisser presque 200000 postes payés à rien foutre, mais celui qui fréquente l'Etat central sait qu'il en reste beaucoup. Donc 500000 est un bon chiffre dont on peut trouver l'articulation dans les propositions électorales de François Fillon ; il se complète par la remontée des heures hebdomadaires de travail présence à 39 heures.

Dans ce chapitre "Etat", il reste bien sûr tous les débordements publics sur la sphère privée à travers une foultitude de comités théodules appelés hauts commissariats, commissions, agences, fondations, hautes autorités, défenseurs, délégués etc... On a recensé plus de cinq cents postes du style de celui de Chantal Jouanno, sans parler de l'audiovisuel public et son excroissance CSA qui font un peu relique soviétique en 2019, non ? Il faudrait chiffrer plus finement mais la destruction de ces empiétements sur la sphère privée, outre les économies engrangées, ôterait un motif important d'insatisfaction populaire. Les Français aiment la politique sociale ? Qu'ils créent et financent sur cotisations des associations qui la prendront en charge. Pourquoi, moi, dois-je cotiser par mes impôts à la société cynégétique... du Vercors ?

Le troisième gros poste est celui de la santé. C'est un sujet sensible surtout dans un pays où la pyramide des âges rétrécit à la base et où la quasi-gratuité des soins est entrée dans les mœurs publiques au même titre que le pinard et le fromage. Raison de plus pour privilégier une gestion serrée non pas du stock d'infirmières mais des bureaucrates et des ayant-droits. Comment ? En consultant les professeurs hospitaliers qui savent très bien où ça coince malgré l'huile surabondante des rouages administratifs, et en réprimant la fraude de façon impitoyable. Le juge honoraire Charles Prats en a fait son cheval de bataille, souhaitons-lui d'aller jusqu'au bout et de dénicher quelques millards qui pallieront des manques ailleurs, comme par exemple dans les soins dentaires. Dit en passant, l'AME (Aide médicale d'Etat) protégeant les étrangers de maladies transmissibles aux autochtones (ce fut l'argument de départ) devrait être auscultée dans le détail pour éviter les soins de confort et le tourisme médical provenant du Maghreb et du Proche Orient. Il s'agit d'un milliard par an. On ne peut pas non plus accepter la surconsommation médicale. Si les patients veulent conserver le bénéfice d'une prise en charge maladie quasi-gratuite sur crédits publics, ils doivent être raisonnables et pour ce faire, contraints ! Cela ne plaît pas, mais rien n'empêche les hypocondriaques de consulter des médecins non conventionnés qui leurs factureront des honoraires conséquents à la hauteur de leurs espérances de guérison.

Hôtel de région à Montpellier, avec les immeubles administratifs de part et d'autre.


Quand on aura terminé par ces évidences, il faudra passer au crible les dépenses des grandes collectivités locales, métropoles et communautés urbaines qui sont des nids de neveux à notes de frais gargantuesques. Un stage dans un conseil départemental ou régional vous apprendra tout. Ne cherchez pas, les plus grands coulages de crédits publics sont dans le midi, il faut le dire. Une gestion à la limite mafieuse coûte très cher, mais nous n'allons pas accabler d'avance ceux qui vont passer bientôt sur le grill de l'incompétence crasse, des passe-droits, de l'absentéisme et des durées de travail si courtes qu'elles en sont devenues grotesques.

Quand nous aurons fait de l'huile avec le gras du mammouth, on servira en premier la Justice qui est chez nous dans un état déplorable. Elle est notre honte en Europe. Puis nous commencerons à économiser pour réduire la dette française avant qu'un retournement de tendance sur le marché des bons souverains n'en renchérisse le prix et nous mène de la faillite à la banqueroute.


Les Gilets jaunes sont-ils aptes à comprendre qu'ils ne sont que les atomes d'un tout ? Je le crois dès lors qu'ils accepteront que pour s'en sortir, l'intérêt général doit primer les intérêts particuliers sans que ceux-ci ne soient bafoués pour autant. Les milliards non ponctionnés resteront dans le circuit marchand, dans la consommation de masse et l'investissement des courageux. Les marchés s'élargiront, la production augmentera et peut-être que certains exilés se diront que la France - plus beau pays du monde - risque bien de devenir un eldorado, et qu'il ne faudra pas traîner pour y tenter sa chance.

Arrêtons donc avec ces bêtises françaises qui n'ont plus cours ailleurs, dans le style "les plus riches paieront", "il faut partager la richesse" (sans se casser le cul à en créer), la "solidarité" des actifs et des feignants, la retraite magique à 60 ans et, chez un peuple battu, l'assistanat du berceau à la tombe (il y a des allocations d'obsèques).

Le bonheur français doit être apporté à chacun en se réalisant dans un boulot rémunéré correctement, au mérite et service rendu aux autres, occupation qui doit ouvrir des perspectives de progression par l'effort. Au lieu de quoi le bonheur français est sous Prozac à ce que dit la faculté de Médecine. Mais il faut commencer par rétablir la confiance entre les dirigeants et les citoyens, comme elle pouvait l'être par exemple sous la présidence de Georges Pompidou qui disait jadis : « Tout franc épargné, est épargné pour la France. Quant à ce qu'on en fera, faites nous confiance ! ». Nul n'en doutait.

Débarquons tous nos petits marquis poudrés, nos raisonneurs à compte d'autrui, et cherchons des hommes bien nés mais surtout d'expérience ! Comme disait Catherine II à Denis Diderot qui faisait le chemin de Saint-Peterbourg : « Avec tous vos grands principes que je comprends très bien, on fait de beaux livres et de mauvaise besogne. Vous oubliez dans tous vos plans de réforme la différence de nos deux positions : vous ne travaillez que sur le papier qui souffre tout ; il est tout uni, souple et n'oppose d'obstacle ni à votre imagination ni à votre plume. Tandis que moi, pauvre impératrice, je travaille sur la peau humaine qui est autrement irritable et chatouilleuse.»

Si vous voyez quelqu'un qui ferait l'affaire et accepterait qu'on le hisse sur le pavois, faites-moi signe. Je sais plein de trucs à ce sujet.





Addendum du 22/02/2019 : Synthèse contributive au Grand débat national postée ce jour sur le site du gouvernement (clic)
La revitalisation de la classe moyenne inférieure et la réindustrialisation (progressive) des territoires convoquent, à côté des investissements privés, des moyens budgétaires qui n'existent pas.
Il faut les trouver dans la dépense publique dont la réduction est la mère de toutes les réformes. Les trois plus gros postes de dépenses sont l'Etat, la Santé et la Vieillesse.

(i) Il faut gérer l'Etat avec modestie en écoutant la Cour des comptes et freiner le coulage clientéliste. Stop aux fromages républicains et aux structures gouvernant la dérive invasive de l'Etat dans la société (même si les Français, intoxiqués depuis 1945 à l'assistance, en redemandent).

(ii) La Santé doit être auditée sérieusement dans les gaspillages de tous ordres dont beaucoup proviennent de l'absurdie bureaucratique. Ecouter les professeurs hospitaliers qui vivent au coeur de la machine mais avec un état de conscience supérieur à la moyenne, serait ne pas perdre son temps.

(iii) On a tout dit sur la vieillesse. Il faut jeter aux orties les dogmes et principes obsolètes pour s'attacher à une gestion de bon père de famille qui reculera l'âge de départ à la retraite pour cause de vieillissement prolongé et arrêtez de faite supporter par la CNAV les dégraissements des entreprises.

Hors-sujet : le chômage. La caisse doit équilibrer ses comptes et l'Etat cesser d'y mettre ses doigts, en imposant par exemple au régime d'indemniser les intermittents du spectacle qui ne couvrent pas les frais. C'est indigne de se moquer du paritarisme quand l'ordonnancement des dépenses lui échappe.

On ne cherche pas deux ou trois milliards. mais bien trente pour commencer. Ensuite, viendra le tour de la Dette, humiliante pour le plus beau pays du monde. Mais a-t-on encore de la fierté en France sans que le ridicule ne nous tue ?
Merci au gouvernement pour avoir ouvert cet espace.




vendredi 1 février 2019

Instex !

... ou les délices de la compensation.


Aujourd'hui démarre le système de troc international européen visant à contourner l'hégémonie américaine sur le commerce extérieur iranien. L'articulation du dispositif est celle de la compensation commerciale que pratiquent certains pays développés avec le quart-monde. La France est un acteur important de compensation depuis les décolonisations, les pays tiers n'ayant pas assez de devises convertibles nécessaires aux importations indispensables. Une figure connue de ce milieu était Jacques Cresson, époux d'Edith Cresson, ancien de chez Peugeot qui jusqu'à sa mort en 2001 présida aux activités de l'ACECO (Association pour la compensation des échanges commerciaux). Ce fut dans ses fonctions de conseil aux entreprises un homme disponible, attentif et patient. Son expérience permettait de vendre n'importe quoi n'importe où à n'importe qui. On estime la part de commerce compensé au dixième des échanges nord-sud, ce n'est donc pas anecdotique, mais ce chiffre inclut le troc pur (barter trade) et le rachat de production des équipements livrés (buy-back). Dans le cas d'INTEX, il s'agit de compensation croisée comme le montre l'article de RFI ci-dessous. On utilise parfois le terme plus sec de "contre-achat". Comment ça marche ?

Exemple : le Laos a besoin de pièces de turbines pour ses barrages hydroélectriques. Le gouvernement veut conserver son petit stock de devises convertibles pour ses importations alimentaires car les récoltes ont été insuffisantes. Le fournisseur français de pièces de rechanges propose un contre-achat et demande ce que le pays veut troquer. Le Laos propose du textile et des plantes médicinales, bases d'huiles essentielles. Schématiquement, le fournisseur cherche et trouve un marché de bases pharmaceutiques en Allemagne. Commencent alors les calculs des valeurs intrinsèques réciproques et des valeurs d'échange, soit les prix de marché moins les frais bancaires et commerciaux et commissions de troc. Quand tout est calé, le fournisseur de pièces de turbines vend ses pièces au Laos et les bases pharmaceutiques en Allemagne. Sans le savoir peut-être mais qu'importe, le laboratoire allemand paiera en réalité les pièces de turbines au fournisseur français, le Laos ne sortira aucune devise convertible. Il suffira de mobiliser ensuite la logistique et les crédits documentaires.
Nota : L'expression documentaire de l'accord de contre-achat est un peu plus compliquée qu'un échange de lettres de crédit mais elle ne vise qu'à la sûreté de l'échange accepté.

On s'aperçoit déjà qu'il n'y a eu aucun autre flux financier que le virement du laboratoire vers le fournisseur français. Dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, il n'y aurait eu aucun flux monétaire international (hors marché unique européen) et pour peu que les frets, assurances et manutentions soient exprimés et réglés en euros ou en livres sterling, la transaction n'apparaîtrait pas sur les écrans radar américains, sauf bien sûr à utiliser la CIA pour traquer tout le commerce laotien, ce qui serait facile. Mais qu'en sera-t-il du commerce iranien ? L'article de Radio France internationale proposé gratuitement par cette chaîne d'information nous éclaire :



Il y a fort à parier que l'enfant hyperactif de la Maison Blanche entrera dans une colère noire à voir s'évanouir un levier de contraintes "imparables" qu'Israël lui a imposé contre la République islamique d'Iran. Le Piéton du roi s'attend à des représailles sanglantes qui pourraient mettre en péril l'Alliance atlantique si les choses s'envenimaient. D'un autre côté, se mettre à dos l'Europe, après la Chine, la Russie et le Japon, convoque un faisceau d'intelligences que l'on ne voit plus dans le fameux bureau ovale. Tout est possible.


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