Et voilà !
mardi 31 décembre 2019
lundi 30 décembre 2019
dimanche 29 décembre 2019
Fin décembre
Pour aller jusqu'aux vœux de bonne année, je vous propose Miles Davis ce soir, Chet Baker demain et après demain Charlie Bird Parker, ou Santy Runyon si je le trouve. Au casque c'est meilleur.
jeudi 26 décembre 2019
Boxing D.
Boxing Day ! Le Piéton du roi remercie du fond du cœur messieurs les présidents de la République, du Sénat et de l'Assemblée nationale ainsi que notre Premier ministre pour la chaleur des vœux de bonheur qu'ils ont adressé à la nation à l'occasion de la Fête de Noël. Comme dans d'autres Etats européens, il eut suffit de ceux du Chef de notre Etat pour satisfaire aux canons de l'élégance morale et intellectuelle, mais trop fort n'a jamais manqué. Merci. Nous souhaitons qu'un soupçon de réciprocité illumine aussi les fêtes musulmanes, juives et bouddhistes. On me dit dans l'oreillette que ça se fait déjà pour la rupture de jeune du Ramadan et aussi au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France ; seul Matthieu Ricard n'a pas reçu sa carte pour l'anniversaire du 14° dalaï-lama. J'ignorais. Dont acte !
Chacun aura compris que les petits messieurs, arrivés où ils sont par la vertu d'une médiocrité habile - des chiqueurs ! aurait dit Boutang - n'ont pas les burnes pour souhaiter un Joyeux Noël aux Français. Puisque le Bedeau de Dreux n'a rien dit non plus et son cousin espagnol si peu, nous nous contenterons des vœux de la reine d'Angleterre qui était souveraine de France il n'y a pas si longtemps, en foi de quoi d'ailleurs, M. Guy Mollet avait, en 1956 lors de la crise de Suez, demandé à la Couronne britannique de prendre sous son aile la République française agonisante, empêtrée dans une décolonisation coûteuse. Vieille histoire certes, mais qui montrait combien la République branlait déjà dans le manche. Soixante ans plus tard, elle a tout envahi mais est de partout corrodée, endettée à mort, ridicule et semble ne plus tenir debout que par la violence de la répression des mécontents. L'image qui restera de la République de 2019 est l'éventration de la cathédrale Notre-Dame de Paris !
Ecoutons maintenant Sa Gracieuse Majesté qui parle à nos cœurs du haut de ses 93 ans :
Et comme le Premier ministre Boris Johnson préfère nous adresser son message de Noël depuis le 10 Downing Street plutôt que de déclamer l'Illiade en grec antique, profitons-en :
Chacun aura compris que les petits messieurs, arrivés où ils sont par la vertu d'une médiocrité habile - des chiqueurs ! aurait dit Boutang - n'ont pas les burnes pour souhaiter un Joyeux Noël aux Français. Puisque le Bedeau de Dreux n'a rien dit non plus et son cousin espagnol si peu, nous nous contenterons des vœux de la reine d'Angleterre qui était souveraine de France il n'y a pas si longtemps, en foi de quoi d'ailleurs, M. Guy Mollet avait, en 1956 lors de la crise de Suez, demandé à la Couronne britannique de prendre sous son aile la République française agonisante, empêtrée dans une décolonisation coûteuse. Vieille histoire certes, mais qui montrait combien la République branlait déjà dans le manche. Soixante ans plus tard, elle a tout envahi mais est de partout corrodée, endettée à mort, ridicule et semble ne plus tenir debout que par la violence de la répression des mécontents. L'image qui restera de la République de 2019 est l'éventration de la cathédrale Notre-Dame de Paris !
Ecoutons maintenant Sa Gracieuse Majesté qui parle à nos cœurs du haut de ses 93 ans :
"As a child, I never imagined that one day a man would walk on the moon. Yet this year we marked the 50th anniversary of the famous Apollo 11 mission.
"As those historic pictures were beamed back to Earth, millions of us sat transfixed to our television screens, as we watched Neil Armstrong taking a small step for man and a giant leap for mankind - and, indeed, for womankind. It's a reminder for us all that giant leaps often start with small steps.
"This year we marked another important anniversary: D-Day. On 6th June 1944, some 156,000 British, Canadian and American forces landed in northern France. It was the largest ever seaborne invasion and was delayed due to bad weather.
"I well remember the look of concern on my father's face. He knew the secret D-Day plans but could of course share that burden with no one.
"For the 75th anniversary of that decisive battle, in a true spirit of reconciliation, those who had formally been sworn enemies came together in friendly commemorations either side of the Channel, putting past differences behind them.
"Such reconciliation seldom happens overnight. It takes patience and time to rebuild trust, and progress often comes through small steps.
"Since the end of the Second World War, many charities, groups and organisations have worked to promote peace and unity around the world, bringing together those who have been on opposing sides.
"By being willing to put past differences behind us and move forward together, we honour the freedom and democracy once won for us at so great a cost.
"The challenges many people face today may be different to those once faced by my generation, but I have been struck by how new generations have brought a similar sense of purpose to issues such as protecting our environment and our climate.
"My family and I are also inspired by the men and women of our emergency services and armed forces; and at Christmas, we remember all those on duty at home and abroad, who are helping those in need and keeping us and our families safe and secure.
"Two hundred years on from the birth of my great, great grandmother, Queen Victoria, Prince Philip and I have been delighted to welcome our eighth great-grandchild into our family.
"Of course, at the heart of the Christmas story lies the birth of a child: a seemingly small and insignificant step overlooked by many in Bethlehem.
"But in time, through his teaching and by his example, Jesus Christ would show the world how small steps taken in faith and in hope can overcome long-held differences and deep-seated divisions to bring harmony and understanding.
"Many of us already try to follow in his footsteps. The path, of course, is not always smooth, and may at times this year have felt quite bumpy, but small steps can make a world of difference.
"As Christmas dawned, church congregations around the world joined in singing It Came Upon The Midnight Clear. Like many timeless carols, it speaks not just of the coming of Jesus Christ into a divided world, many years ago, but also of the relevance, even today, of the angel's message of peace and goodwill.
"It's a timely reminder of what positive things can be achieved when people set aside past differences and come together in the spirit of friendship and reconciliation. And, as we all look forward to the start of a new decade, it's worth remembering that it is often the small steps, not the giant leaps, that bring about the most lasting change.
"And so, I wish you all a very happy Christmas".
Et comme le Premier ministre Boris Johnson préfère nous adresser son message de Noël depuis le 10 Downing Street plutôt que de déclamer l'Illiade en grec antique, profitons-en :
mercredi 25 décembre 2019
Joseph de Nazareth
Cette nuit est venu au monde dans le cœur des Chrétiens, Jésus de Nazareth, l'enfant des anges et de Marie, le fils de Dieu. A part son incapacité à loger son épouse dans les douleurs de l'enfantement, le peuple ne sait de Joseph que son métier. Et pourtant que serait devenu le Christ enfant sans ce tuteur au quotidien ? Ce billet de Noël vous parle de Joseph de Nazareth tel qu'en parlent les Evangiles canoniques, et apocryphes un peu. Joseph serait né à Bethléem, fils cadet de Jacob, lui-même descendant de Matthan, d'Eléazar, Elioud, Akhim, Sadok, Azor, Abioud, Zoroabel, Salathiel, Jéchonias à Babylone. La lignée issue des harems du roi David est de sang royal. Son frère aîné Alphée avait quatre fils dont deux étaient mariés. Ainsi parlera-t-on des "frères" de Jésus à la mode du temps : Jacques, Jude, Simon et Iosseph. Les deux épouses, "sœurs du Seigneur", suivront Jésus dans son ministère public.
Le métier de Joseph était la charpente et la menuiserie ; ce qui lui permit de survivre en Egypte où ils restèrent quatre ans. Il s'agrégeait donc aux corporations de bâtisseurs, carriers, tailleurs de pierre, forgerons, qui forment des êtres robustes, durs au mal, solides dans leur tête. Sans doute travaillait-il plus souvent qu'en atelier chez les particuliers qui lui passaient commande et prit-il son fils avec lui comme apprenti dans la tradition juive qui voulait qu'on enseigne un vrai métier aux garçons à défaut de quoi on élevait des voleurs. Jésus vécut comme le fils d'un artisan du peuple, pas nécessairement pauvre, mais de bonne famille et réputation. Avec sa mère, ils furent invités à un mariage traditionnel de plusieurs jours chez une famille aisée de Cana, ce qui marque un certain rang.
L'acceptation de l'enfantement divin est expliqué parfois de manière simple : le songe* lui donnant sa mission. Notons qu'à l'annonce des espérances de Marie, Joseph ne rompit pas publiquement les fiançailles mais demanda à la jeune étourdie de s'éloigner de lui pour ne pas encourir les foudres familiales. Les fiançailles étaient une situation pré-matrimoniale bien plus sérieuse qu'aujourd'hui. Tout laisse à penser que le songe* l'intéressa à deux titres : la fidélité de Marie et autre chose. Naziréen disent certains, Joseph aurait fait vœu d'ascétisme et aurait répondu à la convocation du Grand Prêtre. Ce vœu de chasteté temporaire à cette époque pouvait plus rarement devenir perpétuel. La situation nouvelle l'arrangeait dans sa piété.
Voici le songe chez saint Matthieu :
*Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit saint ; elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (1, 21-22).
Joseph qui ne s'approcha jamais de Marie avant l'accouchement, fut le père nourricier et l'éducateur du Christ qu'il envoya à l'école rabbinique où il apprit par cœur les versets de la Torah qu'il régurgitera plus tard devant les maîtres du Temple. Joseph protègera courageusement ce fils spécial et s'effacera dans la saga christique avant que celui-ci n'entame sa vie publique, après toutefois le jour de la fugue au Temple où Marie le mentionne tellement inquiet. Ce qui n'empêchera pas Jésus de le remettre à sa place de manière cavalière. Cette séquence est très bizarre mais subit-on peut-être la brutalité d'une traduction littérale de l'araméen. On ne sait quand et où mourut Joseph et cette absence est une injustice.
D'aucuns, après de savantes recherches et conjonctures, lui donnent soixante ans passés et une agonie douloureuse que seule la récitation de psaumes par son fils apaisait. Une très ancienne tradition dit que Jésus avait atteint l'âge de dix-neuf à la mort de son père. Ceci induit que jusqu'à son entrée dans le monde à trente ans pour y accomplir ce pourquoi il était né, il travailla pour nourrir la famille comme Joseph le lui avait appris. Et Marie qui devait avoir trente-cinq ans resta veuve à servir ce fils que l'ange Gabriel lui avait confié.
Le croyant peut regretter le silence des écritures canoniques sur la vie de Jésus chez son père, car on a besoin de modèles et Joseph fut vraiment l'archétype d'une vie exemplaire, de foi, d'intelligence (il évite les pièges du pouvoir sanguinaire hérodien) et d'abnégation. Son déclassement par l'Eglise primitive reste un mystère. Aussi finirons-nous par cette prière que nous récitait ma mère :
Le métier de Joseph était la charpente et la menuiserie ; ce qui lui permit de survivre en Egypte où ils restèrent quatre ans. Il s'agrégeait donc aux corporations de bâtisseurs, carriers, tailleurs de pierre, forgerons, qui forment des êtres robustes, durs au mal, solides dans leur tête. Sans doute travaillait-il plus souvent qu'en atelier chez les particuliers qui lui passaient commande et prit-il son fils avec lui comme apprenti dans la tradition juive qui voulait qu'on enseigne un vrai métier aux garçons à défaut de quoi on élevait des voleurs. Jésus vécut comme le fils d'un artisan du peuple, pas nécessairement pauvre, mais de bonne famille et réputation. Avec sa mère, ils furent invités à un mariage traditionnel de plusieurs jours chez une famille aisée de Cana, ce qui marque un certain rang.
L'acceptation de l'enfantement divin est expliqué parfois de manière simple : le songe* lui donnant sa mission. Notons qu'à l'annonce des espérances de Marie, Joseph ne rompit pas publiquement les fiançailles mais demanda à la jeune étourdie de s'éloigner de lui pour ne pas encourir les foudres familiales. Les fiançailles étaient une situation pré-matrimoniale bien plus sérieuse qu'aujourd'hui. Tout laisse à penser que le songe* l'intéressa à deux titres : la fidélité de Marie et autre chose. Naziréen disent certains, Joseph aurait fait vœu d'ascétisme et aurait répondu à la convocation du Grand Prêtre. Ce vœu de chasteté temporaire à cette époque pouvait plus rarement devenir perpétuel. La situation nouvelle l'arrangeait dans sa piété.
Voici le songe chez saint Matthieu :
*Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit saint ; elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (1, 21-22).
Joseph qui ne s'approcha jamais de Marie avant l'accouchement, fut le père nourricier et l'éducateur du Christ qu'il envoya à l'école rabbinique où il apprit par cœur les versets de la Torah qu'il régurgitera plus tard devant les maîtres du Temple. Joseph protègera courageusement ce fils spécial et s'effacera dans la saga christique avant que celui-ci n'entame sa vie publique, après toutefois le jour de la fugue au Temple où Marie le mentionne tellement inquiet. Ce qui n'empêchera pas Jésus de le remettre à sa place de manière cavalière. Cette séquence est très bizarre mais subit-on peut-être la brutalité d'une traduction littérale de l'araméen. On ne sait quand et où mourut Joseph et cette absence est une injustice.
D'aucuns, après de savantes recherches et conjonctures, lui donnent soixante ans passés et une agonie douloureuse que seule la récitation de psaumes par son fils apaisait. Une très ancienne tradition dit que Jésus avait atteint l'âge de dix-neuf à la mort de son père. Ceci induit que jusqu'à son entrée dans le monde à trente ans pour y accomplir ce pourquoi il était né, il travailla pour nourrir la famille comme Joseph le lui avait appris. Et Marie qui devait avoir trente-cinq ans resta veuve à servir ce fils que l'ange Gabriel lui avait confié.
Le croyant peut regretter le silence des écritures canoniques sur la vie de Jésus chez son père, car on a besoin de modèles et Joseph fut vraiment l'archétype d'une vie exemplaire, de foi, d'intelligence (il évite les pièges du pouvoir sanguinaire hérodien) et d'abnégation. Son déclassement par l'Eglise primitive reste un mystère. Aussi finirons-nous par cette prière que nous récitait ma mère :
Je vous salue Joseph
Vous que la grâce divine a comblé
Le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux
Vous êtes béni entre tous les hommes,
Et Jésus, l'Enfant divin de votre virginale épouse est béni
Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu
Priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail
Jusqu'à nos derniers jours
Et daignez nous secourir à l'heure de notre mort
Amen !
Avèm ausit las aubadas
Que se'n venon de sonar
Sus de trompetas dauradas
Dison qu'un Daufin serà
L'una fa : "Tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
E l'autra li fa lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Quand dintrarem dins l'estable
Li tirarem lo capèl
Li direm : "Enfant aimable
Venèm vos cantar Noël"
Un farà : "Tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon
E l'autre farà lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Sonatz pifres e trompetas
Timbalas e caramèls,
O vos claras campanetas
Ambe lo còr dels angèls
Digatz-li : "Tara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
E cadun farà lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Que se'n venon de sonar
Sus de trompetas dauradas
Dison qu'un Daufin serà
L'una fa : "Tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
E l'autra li fa lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Quand dintrarem dins l'estable
Li tirarem lo capèl
Li direm : "Enfant aimable
Venèm vos cantar Noël"
Un farà : "Tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon
E l'autre farà lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Sonatz pifres e trompetas
Timbalas e caramèls,
O vos claras campanetas
Ambe lo còr dels angèls
Digatz-li : "Tara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
E cadun farà lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
mardi 24 décembre 2019
samedi 21 décembre 2019
Académie spéciale franco-ivoirienne
L'Académie internationale de lutte contre le terroriste de Jacqueville (AILCT) est une excellente idée d'Emmanuel Macron. Créditons son bilan. L'idée sera un réel succès si elle capte des financements européens massifs. Vu la frilosité pacifiste de nos voisins, peu distraits de leurs occupations quotidiennes par la montée du califat sahélien, il sera plus facile de les convoquer au tour de table pour une entreprise académique que de les chausser de rangers pour courir après les freux. Radio France internationale fait un billet signalant cet initiative. Nous le reproduisons ici avec leur aimable autorisation :
Pour connaître les missions de l'Académie, une page de promotion rédigée par l'ambassade de France en Abidjan vous dira tout ce que vous vouliez savoir sans jamais oser le demander : cliquez ici !. Jacqueville est aussi une station océanique courtisée à soixante kilomètres d'Abidjan. Un stage à l'académie vous fera des relations et des souvenirs.
Pour connaître les missions de l'Académie, une page de promotion rédigée par l'ambassade de France en Abidjan vous dira tout ce que vous vouliez savoir sans jamais oser le demander : cliquez ici !. Jacqueville est aussi une station océanique courtisée à soixante kilomètres d'Abidjan. Un stage à l'académie vous fera des relations et des souvenirs.
jeudi 19 décembre 2019
Vanité avec Alain Barrière
C'était au choix le Format Normandie et la promesse d'un retour de la Russie en Europe, ou un petit hommage à un chanteur breton sur les airs de qui j'ai tant dansé Ma Vie. Alain Barrière (1935-2019) anticipait la vanité humaine sur un piano de garage en 1977. La Terre tournera sans nous, nous tous, oui mais peut-être tournera-t-elle carré, on y sent déjà des hésitations au moyeu.
Et le bonus habituel :
Qu'espérions nous, que croyions-nous
La terre elle tournera sans nous
Sans nos délires nos rêves fous
Et sans ce monde qui fut nous.
Que croyions-nous, qu'espérions-nous
L'amour ne nous doit rien du tout
Et pour les autres comme pour nous
L'amour s'en va, l'amour s'en fout.
Pourquoi toujours aimer sans fin
D'autres soleils d'autres matins
Un hiver n'est pas un printemps
Nous ne sommes pas des géants
Qui peuvent se moquer du temps
Pourquoi rêver à d'autres vies
Pourquoi rêver de symphonies
Il faut un jour enfin je crois
S'en tenir à la mélodie
Un jour décider de sa vie.
Que croyions-nous, que voulions-nous
Le malheur a fondu sur nous
Il ne reste plus rien, rien du tout
De ce royaume qui fût nous.
Pourtant pourtant ce n'était pas si fou
Ce bonheur était bien à nous
Il fallait le garder c'est tout
Rien que pour nous, rien que pour nous.
Que croyions-nous, qu'espérions-nous
L'amour ne nous doit rien du tout
Et pour les autres comme pour nous
La terre tourne, elle tournera sans nous.
La terre tourne, elle tournera sans nous !
Et le bonus habituel :
mercredi 18 décembre 2019
L'Empire de Mr Xi déborde du Milieu
Ce mardi soir sur la chaîne parlementaire (LCP), Jean-Pierre Gratien proposait un débat sur la Chine de Xi Jinping avec des invités excellents, mais c'est souvent le cas dans ce format DébatDoc : Philippe Le Corre (Harvard Kennedy School), Jean-Philippe Béja (CNRS), Camille Chen (Mandarin TV) seule contre tous qui s'en sortit avec les honneurs et Alice Ekman (EUISS). On retiendra deux axes majeurs, les dites-nouvelles routes de la soie (OBOR - One Belt One Road en mandarin) et la surveillance électronique généralisée de la population chinoise dans le projet orwellien de "Crédit social" ; un axe mineur dans la discussion mais combien important pour la suite : l'hégémonie écrasante et renforcée du Parti communiste sur la société chinoise.
Les pratiquants du commerce extérieur n'ont jamais douté que le projet OBOR débordait largement les marches du China Dream et que l'ouverture de longues routes commerciales venaient en écho à l'impérialisme victorien du XIXè siècle, les canonnières en moins pour l'instant. On pense aussi à l'incroyable expansion commerciale portugaise en Orient. Les accords obtenus si loin de ses bases sont des grappins sur lesquels la Chine va tirer pour imposer sa marque dans tous les domaines, commerciaux certes mais aussi normatifs et numériques. Le désarroi européen conjugué au moindre intérêt américain pour les complications internationales, ont ouvert une fenêtre d'opportunité à un acteur mondial disposant de capacités financières qu'il juge mieux placées dans des infrastructures et des matières premières que dans les coffres d'une banque centrale. Et en cela, la Chine a raison. Anticipe-t-elle déjà les demandes de réciprocité des grandes nations qui ne vont pas tarder à émerger pour compenser l'avantage pris ? Cette résistance à prévoir n'entamera pas l'utilité des implantations qui ont toutes les caractéristiques d'établissements pérennes. J'y suis, j'y reste... jusqu'au retour de balancier qui peut attendre cent ans ! D'ici là, Mr Xi aura des statues partout dans le monde.
Le second axe majeur du DébatDoc est ce projet de Crédit Social, une sorte de permis civique individuel à points avec bonus-malus appliqués tout au long de la vie apparente du citoyen chinois. On finira d'équiper l'an prochain les villes grandes et moyennes, puis on descendra au niveau pertinent. Le flicage sera général grâce à la puissance informatique que les dictatures du passé n'ont pas connue. Pour le moment le projet est vendu sur l'avantage de tranquillité procurée aux gens honnêtes et il est accepté par les masses. Mais le caractère frondeur des Hans ne manquera pas de se réveiller si la Connerie perce trop ostensiblement le manteau sécuritaire. Dans son hubris impérial, Xi Jinping semble ne plus voir le danger de la coercition globale appliquée à un peuple qui a ouvert ses fenêtres pendant un long moment pour respirer des effluves de libertés inconnues. Déjà la dissidence donne de la voix, c'est facile hors de Chine, et une forme de déstabilisation cherche ses marques pour enrayer le processus. L'insurrection hongkongaise est tout à fait sur cet axe de résistance au flicage populaire que les gens du territoire rattaché sentent venir chaque jour par d'infimes détails, sans parler du logement systématique des immigrants continentaux alors que la population de souche affronte une crise du logement qui pourrait bien prendre le relais de l'insurrection démocratique et emporter le gouvernement de Hong Kong plus sûrement que les revendications libertaires. D'ailleurs lors de sa dernière visite à Pékin, Carrie Lam s'est vue signifier la mission de résoudre la crise sociale qui déstabilise dangereusement la société chez elle.
On termine par l'hégémonie du Parti communiste chinois. Elle n'a jamais été aussi forte (90 millions d'encartés) et qui pis est, caporalisée depuis que Mr. Xi se prend pour le nouveau Marx. Il a fait constitutionnaliser ses pensées et lever toute limite à son mandant présidentiel. C'est cette négation du génie humain qui peut précipiter la Chine populaire dans le mur. Quand Deng Xiaoping libéra les énergies individuelles, il faisait le pari que le génie propre à la race pour faire de l'argent remettrait le pays à flot. C'est exactement ce qu'il se passa, avec tous les excès imaginables, une corruption géantissime, un développement industriel débridé poussé par les banques aux mains de la nouvelle oligarchie, ce qui généra un cash flow monstrueux qui finit par irriguer tout le pays. Ce fut, et demeure encore pour quelque temps, l'effet le plus spectaculaire de la liberté de faire, appliquée à un peuple sinon cupide, au moins très intéressé à la fortune. Certains plaident en France pour libérer les énergies mais en Socialie le message ne passe pas. Fermons la parenthèse. Dès le départ de l'ouverture, le luxe le plus tapageur s'étala à la une de tous les médiats. Je me souviens que la première Ferrari achetée à Pékin a donné lieu à une cérémonie de remise des clés par l'importateur en présence du maire de la ville, un personnage dont l'importance politique est sans commune mesure avec celle d'un maire européen.
Mais aujourd'hui, les rangs du succès ont été décimés par les équipes de Mr. Xi à cause de l'ombre portée sur ses propres réalisations. Bo Xilai, qui avait inauguré à Chongqing la nouvelle culture rouge (exactement ce que Xi Jinping fait aujourd'hui) a été pris dans les rets du scandale et sorti du jeu comme tous les cadres de sa mouvance, pour que la gloire de cette régénération communiste reste au crédit du Parti et du nouveau Secrétaire général Xi. Dans le monde capitaliste, Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, se retire précautionneusement avant de devenir un soleil. On voit réapparaitre dans certains domaines une brutalité qui rappelle la Révolution culturelle, le culte obligatoire du Parti dans tous les compartiments du jeu économique, la captation de tous les médiats et comme chez le petit voisin, un culte de la personnalité qui confine au grotesque. La réaction des gens ayant du bien est ancestrale : prendre des gages à l'étranger. Tous les hauts fonctionnaires chinois ont leur enfant installé à l'étranger dans un appartement dont la famille est propriétaire, des épouses qui vont et viennent mais y sont établies. "On" se méfie de la suite. Quand dans les centres de recherche-développement l'avis du commissaire politique (car il existe toujours) sera préalable aux décisions techniques, l'affaissement de la puissance chinoise sera en marche, malgré tous les crédits militaires débondés pour tenir tête à l'Amérique. Outre qu'ils ponctionnent trop de PIB (le vrai), ils tétanisent certains voisins et la conséquence la plus évidente de ce surarmement sera de faire naître chez eux une hostilité sourde à de futures coopérations. Ne resteront amis que les pays vendus comme le Cambodge.
Signalons en partant, un livre intéressant paru chez l'Harmattan en 2017 sur Le Big bang des Nouvelles routes de la soie, par deux pratiquants, Pierre Dhomps et Henri Tsiang. On y apprend beaucoup.
Les pratiquants du commerce extérieur n'ont jamais douté que le projet OBOR débordait largement les marches du China Dream et que l'ouverture de longues routes commerciales venaient en écho à l'impérialisme victorien du XIXè siècle, les canonnières en moins pour l'instant. On pense aussi à l'incroyable expansion commerciale portugaise en Orient. Les accords obtenus si loin de ses bases sont des grappins sur lesquels la Chine va tirer pour imposer sa marque dans tous les domaines, commerciaux certes mais aussi normatifs et numériques. Le désarroi européen conjugué au moindre intérêt américain pour les complications internationales, ont ouvert une fenêtre d'opportunité à un acteur mondial disposant de capacités financières qu'il juge mieux placées dans des infrastructures et des matières premières que dans les coffres d'une banque centrale. Et en cela, la Chine a raison. Anticipe-t-elle déjà les demandes de réciprocité des grandes nations qui ne vont pas tarder à émerger pour compenser l'avantage pris ? Cette résistance à prévoir n'entamera pas l'utilité des implantations qui ont toutes les caractéristiques d'établissements pérennes. J'y suis, j'y reste... jusqu'au retour de balancier qui peut attendre cent ans ! D'ici là, Mr Xi aura des statues partout dans le monde.
Le second axe majeur du DébatDoc est ce projet de Crédit Social, une sorte de permis civique individuel à points avec bonus-malus appliqués tout au long de la vie apparente du citoyen chinois. On finira d'équiper l'an prochain les villes grandes et moyennes, puis on descendra au niveau pertinent. Le flicage sera général grâce à la puissance informatique que les dictatures du passé n'ont pas connue. Pour le moment le projet est vendu sur l'avantage de tranquillité procurée aux gens honnêtes et il est accepté par les masses. Mais le caractère frondeur des Hans ne manquera pas de se réveiller si la Connerie perce trop ostensiblement le manteau sécuritaire. Dans son hubris impérial, Xi Jinping semble ne plus voir le danger de la coercition globale appliquée à un peuple qui a ouvert ses fenêtres pendant un long moment pour respirer des effluves de libertés inconnues. Déjà la dissidence donne de la voix, c'est facile hors de Chine, et une forme de déstabilisation cherche ses marques pour enrayer le processus. L'insurrection hongkongaise est tout à fait sur cet axe de résistance au flicage populaire que les gens du territoire rattaché sentent venir chaque jour par d'infimes détails, sans parler du logement systématique des immigrants continentaux alors que la population de souche affronte une crise du logement qui pourrait bien prendre le relais de l'insurrection démocratique et emporter le gouvernement de Hong Kong plus sûrement que les revendications libertaires. D'ailleurs lors de sa dernière visite à Pékin, Carrie Lam s'est vue signifier la mission de résoudre la crise sociale qui déstabilise dangereusement la société chez elle.
On termine par l'hégémonie du Parti communiste chinois. Elle n'a jamais été aussi forte (90 millions d'encartés) et qui pis est, caporalisée depuis que Mr. Xi se prend pour le nouveau Marx. Il a fait constitutionnaliser ses pensées et lever toute limite à son mandant présidentiel. C'est cette négation du génie humain qui peut précipiter la Chine populaire dans le mur. Quand Deng Xiaoping libéra les énergies individuelles, il faisait le pari que le génie propre à la race pour faire de l'argent remettrait le pays à flot. C'est exactement ce qu'il se passa, avec tous les excès imaginables, une corruption géantissime, un développement industriel débridé poussé par les banques aux mains de la nouvelle oligarchie, ce qui généra un cash flow monstrueux qui finit par irriguer tout le pays. Ce fut, et demeure encore pour quelque temps, l'effet le plus spectaculaire de la liberté de faire, appliquée à un peuple sinon cupide, au moins très intéressé à la fortune. Certains plaident en France pour libérer les énergies mais en Socialie le message ne passe pas. Fermons la parenthèse. Dès le départ de l'ouverture, le luxe le plus tapageur s'étala à la une de tous les médiats. Je me souviens que la première Ferrari achetée à Pékin a donné lieu à une cérémonie de remise des clés par l'importateur en présence du maire de la ville, un personnage dont l'importance politique est sans commune mesure avec celle d'un maire européen.
Mais aujourd'hui, les rangs du succès ont été décimés par les équipes de Mr. Xi à cause de l'ombre portée sur ses propres réalisations. Bo Xilai, qui avait inauguré à Chongqing la nouvelle culture rouge (exactement ce que Xi Jinping fait aujourd'hui) a été pris dans les rets du scandale et sorti du jeu comme tous les cadres de sa mouvance, pour que la gloire de cette régénération communiste reste au crédit du Parti et du nouveau Secrétaire général Xi. Dans le monde capitaliste, Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, se retire précautionneusement avant de devenir un soleil. On voit réapparaitre dans certains domaines une brutalité qui rappelle la Révolution culturelle, le culte obligatoire du Parti dans tous les compartiments du jeu économique, la captation de tous les médiats et comme chez le petit voisin, un culte de la personnalité qui confine au grotesque. La réaction des gens ayant du bien est ancestrale : prendre des gages à l'étranger. Tous les hauts fonctionnaires chinois ont leur enfant installé à l'étranger dans un appartement dont la famille est propriétaire, des épouses qui vont et viennent mais y sont établies. "On" se méfie de la suite. Quand dans les centres de recherche-développement l'avis du commissaire politique (car il existe toujours) sera préalable aux décisions techniques, l'affaissement de la puissance chinoise sera en marche, malgré tous les crédits militaires débondés pour tenir tête à l'Amérique. Outre qu'ils ponctionnent trop de PIB (le vrai), ils tétanisent certains voisins et la conséquence la plus évidente de ce surarmement sera de faire naître chez eux une hostilité sourde à de futures coopérations. Ne resteront amis que les pays vendus comme le Cambodge.
Signalons en partant, un livre intéressant paru chez l'Harmattan en 2017 sur Le Big bang des Nouvelles routes de la soie, par deux pratiquants, Pierre Dhomps et Henri Tsiang. On y apprend beaucoup.
jeudi 12 décembre 2019
Jardin d'hiver en beauté
Je voudrais du soleil vert
Des dentelles et des théières
Des photos de bord de mer
Dans mon jardin d'hiver
Je voudrais de la lumière
Comme en Nouvelle Angleterre
Je veux changer d'atmosphère
Dans mon jardin d'hiver
Ma robe à fleurs
Sous la pluie de novembre
Mes mains qui courent
Je n'en peux plus de t'attendre
Les années passent
Qu'il est loin l'âge tendre
Nul ne peut nous entendre
Je voudrais du Fred Astaire
Revoir un Latécoère
Je voudrais toujours te plaire
Dans mon jardin d'hiver
Je veux déjeuner par terre
Comme au long des golfes clairs
T'embrasser les yeux ouverts
Dans mon jardin d'hiver
Ma robe à fleurs
Sous la pluie de novembre
Mes mains qui courent
Je n'en peux plus de t'attendre
Les années passent
Qu'il est loin l'âge tendre
Nul ne peut nous entendre
lundi 9 décembre 2019
Démocratie directe avec Rory Stewart
Dans un entretien donné au Grand Continent le 8 décembre, à l'invitation de Gilles Gressani & Mathieu Roger-Lacan, Rory Stewart a cerné le défi démocratique au Royaume-Uni mais son analyse est de pleine application en France puisqu'il y dit que « le modèle actuel de gouvernement est condescendant, insultant et infantilisant pour nos citoyens ». Rory Stewart est un diplomate anglais de grande tradition, instruit, curieux et doté d'un courage physique hors du commun qui l'a poussé au fin fond de l'Empire victorien à ses risques et périls pour seulement... comprendre ! Candidat à la mairie de Londres, on peut souhaiter aux Londoniens de faire bon accueil à l'intelligence cette fois. C'est la partie relative à la démocratie directe qui nous intéresse aujourd'hui, mais auparavant il serait très utile de lire l'entretien en cliquant ici.
Royal-Artillerie a toujours soutenu l'idée d'un grand deal entre le monarque restauré et le peuple incrédule en troquant la gestion exclusive du domaine régalien strict par le roi (en ses conseils) contre la démocratie directe aux étages de conscience civique. Si l'on exclut dans ce schéma la monarchie du domaine public, on exclut aussi le demos de l'étage national parce que ce qui marchait dans une cité-état de l'Antiquité ou de la Renaissance ne fonctionne plus dans un pays presque grand de soixante-cinq millions d'habitants (sans compter les colonies). En plus, les moyens d'information-intoxication sont devenus si puissants qu'on peut abrutir le peuple dans un sens puis dans l'autre au gré des intérêts dominants, livrant la république à la dictature des opinions éphémères. Pourquoi l'alternance est-elle systématique en France ? A cause de ce jeu de bascule des opinions, qui ne sont évidemment pas des convictions mais des réactions aux provocations astucieusement propagées par les médiats. Le quinquennat n'a vu aucun président faire son second mandat et c'est bien parti pour que M. Macron s'arrête en 2022 comme ses prédécesseurs, peut-être au milieu d'un chaos semé par les assistés de l'Etat-providence au ressentiment nourri par les insoumis professionnels qui rêvent de Septembre ou d'un grand soir.
Par contre, et nous rejoignons Rory Stewart, une démocratie directe impliquant les gens dans des réflexions concrètes est souhaitable. Il constate que le ressort démocratique traditionnel britannique fondé sur les classes sociales ne bande plus. Les grands sujets de société voire géopolitiques comme le Brexit, traversent aujourd'hui toutes les classes sociales, les divisent, les antagonisent. Elites, politiciens, hauts fonctionnaires étant mentalement corrompus, il faut repartir d'en bas, les pieds au sol. Je le cite (sans autorisation) :
Emmanuel Macron a eu l'intuition de ces cercles d'intelligence populaire après la secousse du Grand Débat mais il n'a pas la capacité intellectuelle ou politique de les inscrire dans un schéma démocratique direct ; parce qu'il faut simplement ruiner tout le millefeuille actuel d'un Etat bedonnant qui se mêle de tout. Si on suit la pensée de Rory Stewart (je me demande si l'idée ne lui serait pas venue lors de ses séjours en Afghanistan), nous pourrions développer un système démocratique balayant tout l'existant. Pour ne pas reproduire l'erreur jacobine, chaque province pourrait choisir son organisation politique (d'évaluation des besoins et d'exécution des décisions). On n'a pas besoin d'expliquer pourquoi des jurés départementaux du Var, du Haut-Rhin, du Nord et de Basse-Seine aboutiront à des décisions différentes concernant l'instruction publique. Idem dans nombre de sujets qui touchent les gens au plus près, comme par exemple et dernier, les règles de permis de construire en zone inondable ou douteuse. Mais ces jurys, pourquoi pas d'arrondissement, ne seront pas voués à bâtir des salles omnisport ou des ronds-points, on pourrait les faire phosphorer sur des défis d'étage national et faire remonter leurs contributions au niveau d'un Sénat, premier conseil du gouvernement futur dans les affaires publiques hors-régalien.
La cellule de base de l'organisation de l'espace reste la municipalité avec son maire français que Rory Stewart, admiratif, a croisé sur les marchés de plein vent. A partir de là tout est à imaginer, en évitant les petites satrapies ridicules et les grandes satrapies prévaricatrices, dans un esprit de contrôle direct qui n'existe même plus dans les villes moyennes et grandes où les édiles ont la cambrure du Cid Campeador. "Les Républiques" disait Maurras. On y vient, on y vient...
Un mot des thuriféraires actuels du RIC et des révocations au caprice des foules : ces gens utilisent la magie d'une démocratie rêvée pour établir leur pouvoir à travers leurs sectionnaires, qui fliqueront tout le pays à la recherche de leurs adversaires réels ou désignés, et les feront taire, comme ont su s'y prendre leurs grands aînés. Mais ce sera un autre sujet qui parlera de les réduire.
Pour finir, le mouvement royaliste serait bien inspiré de creuser la question d'une démocratie directe à échanger contre l'extraction du domaine régalien de la dispute politicienne. Et de le faire ex-nihilo, sans chercher systématiquement le raccord avec le passé dont la connaissance reste utile néanmoins. C'est plus dur, je sais.
Quatre billets de Royal-Artillerie ont déjà parlé de Rory Stewart. On peut les sélectionner en cliquant ici.
Royal-Artillerie a toujours soutenu l'idée d'un grand deal entre le monarque restauré et le peuple incrédule en troquant la gestion exclusive du domaine régalien strict par le roi (en ses conseils) contre la démocratie directe aux étages de conscience civique. Si l'on exclut dans ce schéma la monarchie du domaine public, on exclut aussi le demos de l'étage national parce que ce qui marchait dans une cité-état de l'Antiquité ou de la Renaissance ne fonctionne plus dans un pays presque grand de soixante-cinq millions d'habitants (sans compter les colonies). En plus, les moyens d'information-intoxication sont devenus si puissants qu'on peut abrutir le peuple dans un sens puis dans l'autre au gré des intérêts dominants, livrant la république à la dictature des opinions éphémères. Pourquoi l'alternance est-elle systématique en France ? A cause de ce jeu de bascule des opinions, qui ne sont évidemment pas des convictions mais des réactions aux provocations astucieusement propagées par les médiats. Le quinquennat n'a vu aucun président faire son second mandat et c'est bien parti pour que M. Macron s'arrête en 2022 comme ses prédécesseurs, peut-être au milieu d'un chaos semé par les assistés de l'Etat-providence au ressentiment nourri par les insoumis professionnels qui rêvent de Septembre ou d'un grand soir.
Par contre, et nous rejoignons Rory Stewart, une démocratie directe impliquant les gens dans des réflexions concrètes est souhaitable. Il constate que le ressort démocratique traditionnel britannique fondé sur les classes sociales ne bande plus. Les grands sujets de société voire géopolitiques comme le Brexit, traversent aujourd'hui toutes les classes sociales, les divisent, les antagonisent. Elites, politiciens, hauts fonctionnaires étant mentalement corrompus, il faut repartir d'en bas, les pieds au sol. Je le cite (sans autorisation) :
« Nous ne mobilisons pas les intelligences de nos soixante-dix millions de citoyens. Cette manière de faire de la politique demeure bien trop ancrée dans les idées héritées de Rousseau, dans une conception générale, une idée qu’il y a un Peuple, que les gens expriment leur volonté et qu’ils se taisent ensuite pendant quatre ou cinq années pendant lesquelles le gouvernement met en œuvre cette volonté générale, avant de les convoquer à nouveau pour qu’ils donnent leur avis. Nous devons revenir à la notion anglaise beaucoup plus ancienne du Jury, constitué de citoyens normaux choisis au hasard non pour prendre une décision isolée, mais pour délibérer, pour réfléchir. La vérité de Paris ou de Londres, c’est que les citoyens qui sont hors du gouvernement sont intelligents, peut-être plus intelligents, plus expérimentés et mieux informés que les gens qui gouvernent. Les humains sont des animaux politiques, et à ce titre nous devons tous participer activement à notre citoyenneté et compter de façon plus effective dans nos décisions. Le modèle actuel de gouvernement est condescendant, insultant et infantilisant pour nos citoyens. Une grande partie du populisme vient de notre incapacité à inclure les gens dans une conversation adulte sur les changements pratiques.»
Emmanuel Macron a eu l'intuition de ces cercles d'intelligence populaire après la secousse du Grand Débat mais il n'a pas la capacité intellectuelle ou politique de les inscrire dans un schéma démocratique direct ; parce qu'il faut simplement ruiner tout le millefeuille actuel d'un Etat bedonnant qui se mêle de tout. Si on suit la pensée de Rory Stewart (je me demande si l'idée ne lui serait pas venue lors de ses séjours en Afghanistan), nous pourrions développer un système démocratique balayant tout l'existant. Pour ne pas reproduire l'erreur jacobine, chaque province pourrait choisir son organisation politique (d'évaluation des besoins et d'exécution des décisions). On n'a pas besoin d'expliquer pourquoi des jurés départementaux du Var, du Haut-Rhin, du Nord et de Basse-Seine aboutiront à des décisions différentes concernant l'instruction publique. Idem dans nombre de sujets qui touchent les gens au plus près, comme par exemple et dernier, les règles de permis de construire en zone inondable ou douteuse. Mais ces jurys, pourquoi pas d'arrondissement, ne seront pas voués à bâtir des salles omnisport ou des ronds-points, on pourrait les faire phosphorer sur des défis d'étage national et faire remonter leurs contributions au niveau d'un Sénat, premier conseil du gouvernement futur dans les affaires publiques hors-régalien.
La cellule de base de l'organisation de l'espace reste la municipalité avec son maire français que Rory Stewart, admiratif, a croisé sur les marchés de plein vent. A partir de là tout est à imaginer, en évitant les petites satrapies ridicules et les grandes satrapies prévaricatrices, dans un esprit de contrôle direct qui n'existe même plus dans les villes moyennes et grandes où les édiles ont la cambrure du Cid Campeador. "Les Républiques" disait Maurras. On y vient, on y vient...
Un mot des thuriféraires actuels du RIC et des révocations au caprice des foules : ces gens utilisent la magie d'une démocratie rêvée pour établir leur pouvoir à travers leurs sectionnaires, qui fliqueront tout le pays à la recherche de leurs adversaires réels ou désignés, et les feront taire, comme ont su s'y prendre leurs grands aînés. Mais ce sera un autre sujet qui parlera de les réduire.
Pour finir, le mouvement royaliste serait bien inspiré de creuser la question d'une démocratie directe à échanger contre l'extraction du domaine régalien de la dispute politicienne. Et de le faire ex-nihilo, sans chercher systématiquement le raccord avec le passé dont la connaissance reste utile néanmoins. C'est plus dur, je sais.
Quatre billets de Royal-Artillerie ont déjà parlé de Rory Stewart. On peut les sélectionner en cliquant ici.
dimanche 8 décembre 2019
Au milieu des ruines... la vie continue
Tant qu'il y aura des femmes, il y aura des hommes, et des morts qui les ont trompées.
En attendant, roulez bolides en américaine avec des blondes, bien sûr !
Et en prime, pour la qualité de la prise lumière et les jambes de Carrie Underwood :
Remind me !
(C'est mieux, élargi directement sur Youtube)
En attendant, roulez bolides en américaine avec des blondes, bien sûr !
Two black Cadillac driving in a slow parade
Headlights shining bright in the middle of the day
One is for his wife
The other for the woman who loved him at night
Two black Cadillac meeting for the first time
And the preacher said he was a good man
And his brother said he was a good friend
But the women in the two black veils didn’t bother to cry
Bye bye, bye bye
Yeah they took turns laying a rose down
Threw a handful of dirt into the deep ground
He’s not the only one who had a secret to hide
Bye bye, bye bye, bye bye
Two months ago, his wife called the number on his phone
Turns out he'd been lying to both of them for oh so long
They decided then, he’d never get away with doing this to them
Two black Cadillac waiting for the right time, the right time
And the preacher said he was a good man
And his brother said he was a good friend
But the women in the two black veils didn’t bother to cry
Bye bye, bye bye
Yeah, they took turns laying a rose down
Threw a handful of dirt into the deep ground
He’s not the only one who had a secret to hide
Bye bye, bye bye, bye bye
It was the first and the last time they saw each other face to face
They shared a crimson smile and just walked away
And left the secret at the grave
And the preacher said he was a good man
And his brother said he was a good friend
But the women in the two black veils didn’t bother to cry
Bye bye, bye bye
Yeah, they took turns laying a rose down
Threw a handful of dirt into the deep ground
He’s not the only one who had a secret to hide
Bye bye, bye bye, bye bye
Bye bye, bye bye, bye bye
Yeah........
(Coupé Deville 1964 avec un V8 de 390 pouces-cubes de 325 chevaux et 59 mètres-kilos force)
Et en prime, pour la qualité de la prise lumière et les jambes de Carrie Underwood :
Remind me !
(C'est mieux, élargi directement sur Youtube)
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