La bombe persique n'est pas encore assemblée que l'onde de choc atteint nos rivages franciliens. Dans la plus parfaite légalité démocratique des pays peuvent accéder au seuil de l'enfer. Que leur opposera le champion mondial des libertés à outrance ? Georges Bush a-t'il pressenti la perversité de son dispositif démocratique forcé quand il a lancé son plan du Grand Moyen Orient ? La démocratie est le gouvernement de la vertu. La faire partager par tout un chacun est un long combat contre la nature humaine, mais il mérite d'être mené pour l'expression (de première main) de ses besoins essentiels.
Jean-Philippe Chauvin décortique cela.
Contradictions démocratiques... proposition monarchique.
L'élection présidentielle en Iran a vu la victoire d'un islamiste dur, qualifié par les médias occidentaux d'ultraconservateur ("conservateur, un mot qui commence mal" disait le duc d'Orléans au début du XXème siécle) et de "populiste", terme utilisé de plus en plus souvent sans discernement.
Ce candidat, M. Ahmadinejad (premier laïque élu depuis la révolution islamique de 1979), a été élu à une large majorité (plus de 60% des suffrages exprimés) contre environ 35% au candidat donné favori par la presse occidentale, encore une fois bien imprudente (sondage n'est pas suffrage...).
La République islamique d'Iran n'est certes pas une démocratie au sens où nous l'entendons ordinairement en Occident, mais il semble bien que le score élevé d'Ahmadinejad ait été obtenu sans fraude majeure (même si la participation est limitée, moins de la moitié des électeurs inscrits). En tout cas, ce résultat présidentiel n'est guère rassurant car il montre que l'islamisme, annoncé moribond, est encore capable de mobiliser une grande partie de la population et de remporter les élections.
Ainsi, par le jeu démocratique des institutions, "le pire peut aussi arriver" comme s'en inquiétait un commentateur politique hier à la radio.
Vox populi, vox dei clamaient jadis les orateurs et les théoriciens de la démocratie: cette formule est aujourd'hui presqu'oubliée, même dans les manuels d'éducation civique, et la "légitimité des urnes" est de plus en plus contestée, certains Etats n'acceptant plus désormais que la "démocratie représentative" et déniant toute légitimité, voire légalité, à la "démocratie directe" (sous la forme d'un référendum ou d'une présidentielle au suffrage universel direct).
Ce débat sur les dangers supposés de la démocratie directe, relancé d'ailleurs en France depuis 2002 et, dernièrement, lors de la campagne référendaire (cf. les propos de Frits Bolkestein lors de sa venue à Paris en avril dernier et les réactions agacées de Serge July et d'Olivier Duhamel aux résultats du 29 mai), ne doit pas se figer en un dilemme où une formule exclurait l'autre sans rémission.
Il ne s'agit pas en effet de simplement "repenser la démocratie" mais de "penser la politique" et de chercher le meilleur moyen (qui n'est qu'un moyen et non une finalité absolue, mais un moyen nécessaire) d'accorder les libertés électorales et l'intérêt de la nation et de l'Etat, en particulier à l'heure où la globalisation inquiète (il y a des raisons fort concrètes à cette inquiétude...) et où les dangers géopolitiques obscurcissent l'horizon mondial, dans le Golfe persique comme ailleurs.
La Monarchie active, régime qui préserve l'Etat en son sommet des fluctuations électorales et des crispations populistes, et qui garantit l'exercice des libertés électorales dans le cadre de la représentation (politique et socioprofessionnelle) et de la subsidiarité (ce qui laisse la possibilité entière d'une participation citoyenne par le biais du "référendum d'initiative locale" ou d'autres pratiques), cette forme de Monarchie, nouvelle dans ses applications, me semble, pour la France, le moyen le moins mauvais et le plus nécessaire pour éviter le blocage institutionnel et la restriction électorale.
Tract pour la 13è des Hauts de Seine
Aparté sur la démocratie convenable pour l'Europe :
Dans la campagne de ratification du traité constitutionnel européen, une dizaine de référenda était prévue. A ce jour, trois ont eu lieu: en Espagne, en France et aux Pays-Bas. Un autre est prévu le 10 juillet chez nos voisins du Grand Duché du Luxembourg.
Mais ceux qui étaient annoncés au Royaume-Uni, au Danemark, en Irlande, au Portugal... sont (provisoirement?) décommandés! Il est vrai que, dans ces quatre pays, les sondages prévoyaient tous la victoire du "Non": une bonne raison, semble-t-il pour les gouvernants, de retarder (provisoirement, bis?) ces scrutins.
C'est une désagréable impression qui se dégage de ces reports car, dans tous les cas, les gouvernements (qui défendent logiquement le "Oui") semblent juste vouloir éviter le désaveu électoral déjà survenu en France et aux Pays-Bas.
Ces manoeuvres n'ont, en soi, rien d'illégal, mais elles démontrent, s'il en était besoin, que la démocratie n'est pas aussi "transparente" qu'elle prétend l'être dans les pays d'Europe.
Quant à la "crise" de l'Union Européenne, que M. Giscard d'Estaing reproche amèrement à la France et à sa majorité "noniste", elle est aussi et surtout la preuve de l'échec des européistes à raisonner au-delà de leurs propres schémas idéologiques et administratifs. Pourtant, cette crise doit donner l'occasion aux Français, et en particulier à ceux qui s'intéressent à la politique, "d'imaginer autre chose que ce qui ne fonctionne pas".
En ces temps de "sinistrose médiatique", voici ce qui me semble une bonne nouvelle...
Etre royaliste, c'est aussi cultiver l'espérance, pour la France, et pour le monde...
(Jean-Philippe Chauvin)
jeudi 30 juin 2005
mercredi 29 juin 2005
Faire et Laisser Dire
Faire et laissez dire ! Vivre et laisser mourir !
Jean Prieur, ancien membre de cabinet ministériel, attaque le Système devenu impotent, sous un angle différent que celui choisi d'ordinaire par les parties prenantes déçues par leur oligarchie. Dans Le Figaro de ce mercredi 29 juin il fait l'éloge de l'empirisme organisateur sans le nommer. Il veut relancer l'intégration européenne par l'action concrète de préférence aux constructions cérébrales semble-t-il rejetées par les peuples qui ne les comprennent pas.
Un extrait révélateur :
" Comme l'a clairement démontré Jean-Claude Millner dans son ouvrage Les Penchants criminels de l'Europe démocratique, l'Europe telle qu'elle est définie actuellement est un tout illimité qui progressivement s'oppose à toute détermination qui lui résiste. Autrement dit, il s'agit d'un concept qui ne tient pas suffisamment compte de la diversité du réel, notamment des cultures nationales. Or, selon la dialectique hégélienne, ce type de concept abstrait est une certaine figure de la «belle âme» qui ne peut passer à l'acte. Il peut même se transformer en son contraire : gare au retour du refoulé sous forme de nationalismes mal contrôlés. Paradoxalement, c'est la notion de limite qui permet d'aller plus loin. Est-ce à dire qu'il faudrait briser cet élan que fut la construction européenne ? Certainement pas... En revanche, à l'étape où nous sommes arrivés, il semble qu'une autre approche se révèle nécessaire, un autre mode de construction venant largement compléter le processus actuel. Pour ce faire, il convient de s'appuyer sur la philosophie et les leçons de l'Histoire. L'application volontariste des idées abstraites n'a pas apporté les espoirs que celles-ci contenaient. Il s'agit bien là des limites et même des dangers de l'esprit des Lumières. "
Quelque chose bouge donc dans les hautes sphères. On s'interroge parce que ça ne marche plus ! Certains comme Prieur choisissent de tout simplement mettre un pied devant l'autre.
Il devrait en aller de même au sein de la Cause.
Cessons de conceptualiser au-delà de l'essentiel.
Le schéma monarchiste est connu (de nous!), il faut le ramasser dans une forme pédagogique adaptée au marché politique afin de convaincre nos concitoyens dès lors qu'ils s'estimeront perdus par une république à l'agonie, mais qui va laisser les frais d'obsèques à leur charge !
De la matière grise la cause monarchiste en a ... trop ! Elle se renouvelle sans cesse, et c'est bon signe. Je suis personnellement effaré de l'insondable culture monarchiste et religieuse de certains étudiants de vingt ans. Le forum Vive Le Roy est actuellement le lieu de débats de très haute tenue entre jeunes gens, tant qu'il faut charger son cartable à ras bord pour les suivre.
Mais à la monarchie, il faut maintenant ses housards, nombreux et formés, qui pénètreront à ciel ouvert l'Opinion, de réponses claires et fondées à des questions foisonnantes. La démarche de l'Action Française de Pierre Pujo est pleine cible, mais elle doit renforcer ses effectifs, accroître ses moyens. Le premier réflexe du royaliste ne devrait-il pas être de s'abonner à l'AF 2000 afin de soutenir ce bimensuel, et lui permettre un jour prochain de redevenir hebdomadaire. Petite contribution de chacun, mais grand effet de levier !
Ceux qui en ont les moyens pourraient continuer de même avec Les Epées et Politique Magazine (voir les liens ci-contre).
La campagne électorale de Jean-Philippe Chauvin dans la 13ème circonscription des Hauts de Seine donne l'occasion de produire du matériel de propagande adapté. Est-il utopique de penser que chaque cyberoyaliste puisse dans son coin tirer sur du papier pas cher une version économique de l'affiche électorale neutre (sans mention de la circonscription législative) et la distribuer quand il en a l'occasion dans les boîtes à lettres, sans aller jusqu'au collage qui demande une petite équipe et un fusil à pompe ? Peut-être les centres d'action royaliste devraient-ils produire sous leur imprimatur un choix d'affiches imprimables ? On peut aussi très bien ne pas les attendre.
Dans le chapitre pratique toujours, et pour rester de son temps, il serait très productif de médiatiser un peu mieux la famille princière, sans tomber dans la Ferme-célébrités bien évidemment. Ceci participe d'un programme de communication que seul l'Institut de la Maison Royale de France devrait conduire. Et pour atteindre au succès il faudrait le confier à des professionnels.
Pour le moment, et même si la qualité est toujours au rendez-vous chez les Manants du Roy pour ne pas les citer, les manifestations princières de tous ordres ne déclenchent que peu de vibrations dans l'opinion faute de relais, ou d'intérêt suscité dans les média à destination du grand public. C'est très dommage, car il faudra un jour convaincre très largement pour doubler le Cap des Tempêtes.
L'Institut de la Maison de Bourbon a réussi ces dernières années sa communication lors du millénaire capétien comme lors de la translation du coeur confirmé de Louis XVII à Saint-Denis. Depuis ils peinent un peu, comme leur champion. Mais ils étaient dans l'axe.
Dernière remarque, sans prix aucun celle-là.
La situation politique dramatique de ce pays permet aux plus timorés d'entre nous de dévoiler un peu leurs couleurs. Quand autour de soi, en soirée, en ballade, en pique-nique, en rallye, l'entourage, les amis évoquent la chute inexorable de la Maison Chirac ou l'affaissement de la république, c'est le moment d'insinuer qu'il y a des solutions encore inexplorées qui sortent complètement de l'épure politiquement correcte actuelle. La curiosité suscitée fait le reste, dès qu'en quelques idées bien assises, on sait dévoiler le schéma "salvateur".
Debout royco ! L'avenir t'appartient !
Jean Prieur, ancien membre de cabinet ministériel, attaque le Système devenu impotent, sous un angle différent que celui choisi d'ordinaire par les parties prenantes déçues par leur oligarchie. Dans Le Figaro de ce mercredi 29 juin il fait l'éloge de l'empirisme organisateur sans le nommer. Il veut relancer l'intégration européenne par l'action concrète de préférence aux constructions cérébrales semble-t-il rejetées par les peuples qui ne les comprennent pas.
Un extrait révélateur :
" Comme l'a clairement démontré Jean-Claude Millner dans son ouvrage Les Penchants criminels de l'Europe démocratique, l'Europe telle qu'elle est définie actuellement est un tout illimité qui progressivement s'oppose à toute détermination qui lui résiste. Autrement dit, il s'agit d'un concept qui ne tient pas suffisamment compte de la diversité du réel, notamment des cultures nationales. Or, selon la dialectique hégélienne, ce type de concept abstrait est une certaine figure de la «belle âme» qui ne peut passer à l'acte. Il peut même se transformer en son contraire : gare au retour du refoulé sous forme de nationalismes mal contrôlés. Paradoxalement, c'est la notion de limite qui permet d'aller plus loin. Est-ce à dire qu'il faudrait briser cet élan que fut la construction européenne ? Certainement pas... En revanche, à l'étape où nous sommes arrivés, il semble qu'une autre approche se révèle nécessaire, un autre mode de construction venant largement compléter le processus actuel. Pour ce faire, il convient de s'appuyer sur la philosophie et les leçons de l'Histoire. L'application volontariste des idées abstraites n'a pas apporté les espoirs que celles-ci contenaient. Il s'agit bien là des limites et même des dangers de l'esprit des Lumières. "
Quelque chose bouge donc dans les hautes sphères. On s'interroge parce que ça ne marche plus ! Certains comme Prieur choisissent de tout simplement mettre un pied devant l'autre.
Il devrait en aller de même au sein de la Cause.
Cessons de conceptualiser au-delà de l'essentiel.
Le schéma monarchiste est connu (de nous!), il faut le ramasser dans une forme pédagogique adaptée au marché politique afin de convaincre nos concitoyens dès lors qu'ils s'estimeront perdus par une république à l'agonie, mais qui va laisser les frais d'obsèques à leur charge !
De la matière grise la cause monarchiste en a ... trop ! Elle se renouvelle sans cesse, et c'est bon signe. Je suis personnellement effaré de l'insondable culture monarchiste et religieuse de certains étudiants de vingt ans. Le forum Vive Le Roy est actuellement le lieu de débats de très haute tenue entre jeunes gens, tant qu'il faut charger son cartable à ras bord pour les suivre.
Mais à la monarchie, il faut maintenant ses housards, nombreux et formés, qui pénètreront à ciel ouvert l'Opinion, de réponses claires et fondées à des questions foisonnantes. La démarche de l'Action Française de Pierre Pujo est pleine cible, mais elle doit renforcer ses effectifs, accroître ses moyens. Le premier réflexe du royaliste ne devrait-il pas être de s'abonner à l'AF 2000 afin de soutenir ce bimensuel, et lui permettre un jour prochain de redevenir hebdomadaire. Petite contribution de chacun, mais grand effet de levier !
Ceux qui en ont les moyens pourraient continuer de même avec Les Epées et Politique Magazine (voir les liens ci-contre).
La campagne électorale de Jean-Philippe Chauvin dans la 13ème circonscription des Hauts de Seine donne l'occasion de produire du matériel de propagande adapté. Est-il utopique de penser que chaque cyberoyaliste puisse dans son coin tirer sur du papier pas cher une version économique de l'affiche électorale neutre (sans mention de la circonscription législative) et la distribuer quand il en a l'occasion dans les boîtes à lettres, sans aller jusqu'au collage qui demande une petite équipe et un fusil à pompe ? Peut-être les centres d'action royaliste devraient-ils produire sous leur imprimatur un choix d'affiches imprimables ? On peut aussi très bien ne pas les attendre.
Dans le chapitre pratique toujours, et pour rester de son temps, il serait très productif de médiatiser un peu mieux la famille princière, sans tomber dans la Ferme-célébrités bien évidemment. Ceci participe d'un programme de communication que seul l'Institut de la Maison Royale de France devrait conduire. Et pour atteindre au succès il faudrait le confier à des professionnels.
Pour le moment, et même si la qualité est toujours au rendez-vous chez les Manants du Roy pour ne pas les citer, les manifestations princières de tous ordres ne déclenchent que peu de vibrations dans l'opinion faute de relais, ou d'intérêt suscité dans les média à destination du grand public. C'est très dommage, car il faudra un jour convaincre très largement pour doubler le Cap des Tempêtes.
L'Institut de la Maison de Bourbon a réussi ces dernières années sa communication lors du millénaire capétien comme lors de la translation du coeur confirmé de Louis XVII à Saint-Denis. Depuis ils peinent un peu, comme leur champion. Mais ils étaient dans l'axe.
Dernière remarque, sans prix aucun celle-là.
La situation politique dramatique de ce pays permet aux plus timorés d'entre nous de dévoiler un peu leurs couleurs. Quand autour de soi, en soirée, en ballade, en pique-nique, en rallye, l'entourage, les amis évoquent la chute inexorable de la Maison Chirac ou l'affaissement de la république, c'est le moment d'insinuer qu'il y a des solutions encore inexplorées qui sortent complètement de l'épure politiquement correcte actuelle. La curiosité suscitée fait le reste, dès qu'en quelques idées bien assises, on sait dévoiler le schéma "salvateur".
Debout royco ! L'avenir t'appartient !
mardi 28 juin 2005
Un Etat aux chairs fermes
Jules Schneider à qui l’on demandait sur un forum de la cause royaliste de se déterminer quant à la pérennisation des avantages acquis par les masses laborieuses et démocratiques, nous fit l’honneur de reprendre à son compte une parabole déjà ancienne pour notre distingué lectorat.
Pour sauver ce qui peut l'être des avancées sociales obtenues de haute lutte, il faut passer à l’offensive politique et économique ! Mais essayez de courir avec des galoches de 45 sans lacets si vous ne chaussez que du 42. La "guerre économique" ne peut être menée que si le pays légal, l'Etat, est re-proportionné au pays économique réel. Mais pour y atteindre, il y aura forcément de la détresse sociale qui s'apparentera au sevrage de l'héroïnomane. Et pourtant il n'y a pas d'autre voie, à peine de voir la France en tant que nation disparaître assez vite (25 ans peut-être) des écrans radar planétaires. Le grand business français survivra bien sûr, mais ailleurs !
C'est une transformation inévitable à étudier de très près pour ceux qui auront la tâche de la conduire. Poursuivre une politique de "justice sociale" implique un dégraissage de l'Etat. Peut-il être obtenu en freinant simplement le renouvellement des effectifs inscrits au Budget ? Certes non. Par la réorganisation des services ? Non plus puisque les agents occupants les postes coupés sont mutés le plus souvent sur des postes créés ailleurs, au motif de l'expression de nouveaux besoins par la société. Pas plus que ne pourrait être digérée par le corps social une réduction drastique des avantages acquis, qui de premier effet, couperait les flux économiques intérieurs.
L'Etat doit être démonté et remonté.
A l'Etat central, les pouvoirs strictement régaliens. Aux provinces, les réponses quotidiennes aux souhaits exprimés par les citoyens qui votent leurs budgets.
Jean-Philippe Chauvin nous explique cela très bien.
Un État “dégraissé”
Dans le cadre d’une “Monarchie active”, celle que Charles Maurras n’a cessé d’appeler de ses vœux et celle qui nous apparaît comme le moyen d’un équilibre institutionnel viable, le Roi apparaît comme l’incarnation d’un État libre, non pas étatiste, mais souverain et “allégé” d’un certain nombre de tâches rendues aux régions, aux administrations ou aux forces économiques.
Cet État “dégraissé”, « cet État aux chairs fermes », selon l’expression du sociologue Eric Denmat, s’avère alors la meilleure incarnation politique de la nation et de son unité.
Alors qu’en République, fût-elle “monarchique”, la décentralisation n’est pas toujours contrôlée au mieux et devient le “tremplin des féodaux”, elle trouve en la monarchie un État fédérateur, point d’unité et d’ancrage des régions à la nation et garantie des libertés provinciales. Alors que la République craint les États dans l’État, la monarchie, véritable trait-d’union entre les communautés de la nation, n’hésite pas à libérer les énergies et, surtout, à les ordonner pour l’intérêt commun.
Par la succession héréditaire, la monarchie inscrit son œuvre dans la durée et permet une politique à long terme. Elle accompagne le temps sans le dépasser, elle en fait un allié quand la République use les gouvernements et les présidences en quelques années... Cette maîtrise politique du temps assure ainsi la possibilité du renouvellement du personnel dirigeant, sans rupture brutale, comme on peut le constater aujourd’hui dans les monarchies marocaine ou jordanienne, par exemple.
D’autre part, la succession, le plus souvent prévisible par la simple connaissance des règles de succession du royaume, permet la préparation du futur souverain au “métier de roi”. Quand en République, les politiciens s’épuisent à conquérir le pouvoir, le futur roi, en monarchie, s’occupe à apprendre son métier, l’esprit libre et sans nécessité de manœuvre...
Prendre son temps
Dans un monde de plus en plus “pressé”, la monarchie offrirait à notre temps l’avantage de “pouvoir prendre son temps”. Elle rendrait aussi au Politique (aujourd’hui écrasé par l’Économique) sa dignité et son efficacité, sa fonction d’assurer la sûreté, la justice et les libertés. Sans être une solution miracle, elle permettrait à la France, puissance moyenne mais d’influence et d’équilibre, de retrouver les moyens de sa politique et le temps nécessaire pour l’assumer...
Reste à “faire la Monarchie”, tâche rude mais devant laquelle toute personne soucieuse de l’unité française et des libertés publiques ne peut s’abstenir. Conquérir peu à peu le “champ des possibles” commence par un travail humble de réflexion et d’action, par le service des autres et la diffusion des idées royalistes.Et ne perdons pas de vue les Princes qui incarnent, non pas nos seules espérances, mais celles des générations françaises à venir...
JP Chauvin
Biographie succincte du candidat
Juillet 1980 - Entrée en royalisme : découvre par hasard à Saint-Lunaire (35) le journal Aspects de la France. Prend contact avec le siège de l'Action française.
Fin 1980 - Devient militant royaliste à Rennes : vente du journal, collage d'affiches et cercles d'études.
1982 - Elu étudiant à l'Université de Rennes I (droit).
1987 - Création et essor de la Fédération royaliste de Bretagne autour d'Henry Le Bal et de Luc Robet, camelot du Roi et ancien résistant déporté.
1988 - Candidat royaliste aux élections cantonales sur Rennes-Nord (35).
1989 - Elu étudiant au Conseil d'administration et au conseil de l'UFR d'histoire à l'Université de Rennes II.
1992 - Fondateur de la Confédération des professeurs royalistes, aujourd'hui discrète mais toujours vivante.
1995 - Candidat royaliste à l'élection législative partielle de Rennes Est-Vitré (77 communes) face à Méhaignerie. 232 voix.
2005 - Après avoir enseigné neuf ans dans un collège des Mureaux (78) classé en ZEP, professeur d'Histoire-Géographie depuis quelques années dans un lycée public de Versailles.
- Candidat royaliste à l'élection législative partielle de la 13ème circonscription des Hauts de Seine face à Devedjian.
Pour sauver ce qui peut l'être des avancées sociales obtenues de haute lutte, il faut passer à l’offensive politique et économique ! Mais essayez de courir avec des galoches de 45 sans lacets si vous ne chaussez que du 42. La "guerre économique" ne peut être menée que si le pays légal, l'Etat, est re-proportionné au pays économique réel. Mais pour y atteindre, il y aura forcément de la détresse sociale qui s'apparentera au sevrage de l'héroïnomane. Et pourtant il n'y a pas d'autre voie, à peine de voir la France en tant que nation disparaître assez vite (25 ans peut-être) des écrans radar planétaires. Le grand business français survivra bien sûr, mais ailleurs !
C'est une transformation inévitable à étudier de très près pour ceux qui auront la tâche de la conduire. Poursuivre une politique de "justice sociale" implique un dégraissage de l'Etat. Peut-il être obtenu en freinant simplement le renouvellement des effectifs inscrits au Budget ? Certes non. Par la réorganisation des services ? Non plus puisque les agents occupants les postes coupés sont mutés le plus souvent sur des postes créés ailleurs, au motif de l'expression de nouveaux besoins par la société. Pas plus que ne pourrait être digérée par le corps social une réduction drastique des avantages acquis, qui de premier effet, couperait les flux économiques intérieurs.
L'Etat doit être démonté et remonté.
A l'Etat central, les pouvoirs strictement régaliens. Aux provinces, les réponses quotidiennes aux souhaits exprimés par les citoyens qui votent leurs budgets.
Jean-Philippe Chauvin nous explique cela très bien.
Un État “dégraissé”
Dans le cadre d’une “Monarchie active”, celle que Charles Maurras n’a cessé d’appeler de ses vœux et celle qui nous apparaît comme le moyen d’un équilibre institutionnel viable, le Roi apparaît comme l’incarnation d’un État libre, non pas étatiste, mais souverain et “allégé” d’un certain nombre de tâches rendues aux régions, aux administrations ou aux forces économiques.
Cet État “dégraissé”, « cet État aux chairs fermes », selon l’expression du sociologue Eric Denmat, s’avère alors la meilleure incarnation politique de la nation et de son unité.
Alors qu’en République, fût-elle “monarchique”, la décentralisation n’est pas toujours contrôlée au mieux et devient le “tremplin des féodaux”, elle trouve en la monarchie un État fédérateur, point d’unité et d’ancrage des régions à la nation et garantie des libertés provinciales. Alors que la République craint les États dans l’État, la monarchie, véritable trait-d’union entre les communautés de la nation, n’hésite pas à libérer les énergies et, surtout, à les ordonner pour l’intérêt commun.
Par la succession héréditaire, la monarchie inscrit son œuvre dans la durée et permet une politique à long terme. Elle accompagne le temps sans le dépasser, elle en fait un allié quand la République use les gouvernements et les présidences en quelques années... Cette maîtrise politique du temps assure ainsi la possibilité du renouvellement du personnel dirigeant, sans rupture brutale, comme on peut le constater aujourd’hui dans les monarchies marocaine ou jordanienne, par exemple.
D’autre part, la succession, le plus souvent prévisible par la simple connaissance des règles de succession du royaume, permet la préparation du futur souverain au “métier de roi”. Quand en République, les politiciens s’épuisent à conquérir le pouvoir, le futur roi, en monarchie, s’occupe à apprendre son métier, l’esprit libre et sans nécessité de manœuvre...
Prendre son temps
Dans un monde de plus en plus “pressé”, la monarchie offrirait à notre temps l’avantage de “pouvoir prendre son temps”. Elle rendrait aussi au Politique (aujourd’hui écrasé par l’Économique) sa dignité et son efficacité, sa fonction d’assurer la sûreté, la justice et les libertés. Sans être une solution miracle, elle permettrait à la France, puissance moyenne mais d’influence et d’équilibre, de retrouver les moyens de sa politique et le temps nécessaire pour l’assumer...
Reste à “faire la Monarchie”, tâche rude mais devant laquelle toute personne soucieuse de l’unité française et des libertés publiques ne peut s’abstenir. Conquérir peu à peu le “champ des possibles” commence par un travail humble de réflexion et d’action, par le service des autres et la diffusion des idées royalistes.Et ne perdons pas de vue les Princes qui incarnent, non pas nos seules espérances, mais celles des générations françaises à venir...
JP Chauvin
Biographie succincte du candidat
Juillet 1980 - Entrée en royalisme : découvre par hasard à Saint-Lunaire (35) le journal Aspects de la France. Prend contact avec le siège de l'Action française.
Fin 1980 - Devient militant royaliste à Rennes : vente du journal, collage d'affiches et cercles d'études.
1982 - Elu étudiant à l'Université de Rennes I (droit).
1987 - Création et essor de la Fédération royaliste de Bretagne autour d'Henry Le Bal et de Luc Robet, camelot du Roi et ancien résistant déporté.
1988 - Candidat royaliste aux élections cantonales sur Rennes-Nord (35).
1989 - Elu étudiant au Conseil d'administration et au conseil de l'UFR d'histoire à l'Université de Rennes II.
1992 - Fondateur de la Confédération des professeurs royalistes, aujourd'hui discrète mais toujours vivante.
1995 - Candidat royaliste à l'élection législative partielle de Rennes Est-Vitré (77 communes) face à Méhaignerie. 232 voix.
2005 - Après avoir enseigné neuf ans dans un collège des Mureaux (78) classé en ZEP, professeur d'Histoire-Géographie depuis quelques années dans un lycée public de Versailles.
- Candidat royaliste à l'élection législative partielle de la 13ème circonscription des Hauts de Seine face à Devedjian.
Péripatéties au Palais Royal
Sous les arcades, dans la fraîcheur d’un après-midi de juin, en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre.
Solidus le républicain
Pour quelle sorte de monarchie serais-tu Vivatrex ?
Absolue, constitutionnelle, parlementaire, féodale quand même pas, ou d'un tout autre genre ?
Je ne suis pas royaliste.
Vivatrex le royaliste
Monarchie constitutionnelle !
La Charte, rien que la Charte, mais toute la Charte... avec le suffrage universel et sans doute d'autres aménagements nécessaires à notre temps.
J'ai déjà développé mes petites idées ailleurs : pas de monarchie absolue, mais pas de démocratie absolue non plus ; souveraineté partagée entre le roi et le peuple.
Kardaillac, camelot de base
Monarchie absolue. Les pouvoirs régaliens en haut, les libertés en bas.
Solidus
Vouloir, instaurer une monarchie dans un pays républicain s'est déjà en soi un rêve assez utopique mais une monarchie absolue alors il faut être drôlement aveugle pour y croire. Dieu ou pas dieu !
Vouloir une résurrection de la monarchie absolue est comme vouloir restaurer l'empire romain.
Ce sont des systèmes qui n'ont aucune chance de voir le jour, ils font désormais partie des livres d’Histoire. Ils ont vécu dans des temps différents des nôtres et ne sont pas adaptés au mode de fonctionnement de nos sociétés actuelles. De plus qui les voudrait ? Mettez-vous en tête que le gouvernement français est une république. La France a 292 500 soldats dans l'armée de terre, 65 500 soldats dans la marine et 94 100 soldats dans l’aviation. Pour les sources, achetez-vous l'Etat du Monde aux Editions de La Découverte. Des philosophes et puis quoi encore ? Voila ce que je lis moi, des trucs concrets et qui aident vraiment à la compréhension du monde. Où trouverez-vous l'argent pour financer votre révolte ? Comment et où comptez-vous engager vos soldats ? Quelle jolie arme super technologique comptez-vous acheter ? Les épées et les arcs, c'est dépassé depuis longtemps. Pour tout ceux qui pensent à une révolution armée, désolé de briser leur rêve mais c'est mathématiquement impossible.
La seule façon c'est la voie de la votation que vous détestez tant.
Déjà je m'imagine ce que vous comptez dire aux citoyens français « Votez pour une monarchie absolue, qu'on vous enlève vos droit de voter et votre poids politique pour le donner à la monarchie et l'aristocratie ». Même le plus idiots des ouvriers vous lancera une clé anglaise sur la tête si vous lui proposez ça.
Aujourd'hui si vous voulez une monarchie, idée déjà en soi utopique, il vous faut partager le pouvoir avec le peuple comme dans une monarchie constitutionnelle. C'est ce que font les Espagnols, les Anglais et les Belges. Pourquoi sont-elles constitutionnelles ? Tout simplement parce que c'est la seule façon pour le roi de conserver son trône à notre époque. Dans les pays où il y a la monarchie constitutionnelle si un jour le roi veut transformer le régime du pays en monarchie absolue il ne trouvera que de rares soutiens et je ne vous parle même pas des émeutes.
Pour ce qui est des pouvoirs régaliens, mon pauvre Kardaillac :
La police, l’armée, la justice et la diplomatie ce n'est pas rien et de plus comment fais-tu pour dire que le peuple n'y connaît rien contrairement au roi. Le peuple français est aussi composé de policiers, de militaires, de juristes et de diplomates. Les personnes les plus qualifiées se consultent pour travailler et prendre des décisions autour d'un ministre. C'est déjà mieux qu'une seule personne qui contrôle tout. Le roi peut être l'homme le plus cultivé de la planète mais n'est pas superman. Il ne peut pas gérer deux mille postes à la fois. Pour une meilleure efficacité de la gestion du pouvoir il vaut mieux diviser les tâches. Penser qu'un roi tout seul peut gérer tout ça c'est totalement fou. Totalement impossible, trop de tâches, trop compliqué, de nos jours.
De plus ce serait un moyen pour lui de contrôler ses adversaires. Dans une république en divisant les responsabilités aux différentes tâches, on diminue les chances de manipulation. Bien sûr tu vas me dire qu'il y en aura toujours même dans une république, en me faisant des exemples historiques comme pour le fascisme en Italie, mais les chances sont beaucoup plus minces. C'est toujours mieux que de servir sur un plateau d'argent son pouvoir à une seule personne. Nous ne faisons que lui donner un instrument. De plus qui te dit qu'il est mieux ? Il a passé des tests ton roi ? Il a fait un examen ? Tu vas me dire qu'il est super cultivé mais un roi comme tu l'entends toi, il se cultive si il veut. Il ne fait pas de tests, pas d'examen et, tranquille, on lui donne les pouvoirs régaliens. Il n'y a pas écrit IMBECILE sur notre tête.
Vivatrex
Solidus, essayez de comprendre une chose : pour un royaliste, la force du roi ce n'est pas la personne du roi elle même, mais la royauté, ou plutôt la "position" du roi qui détient un pouvoir inamovible et héréditaire.
EN RADICALISANT l'idée, c'est cette position qui rend le chef compétent, ou plutôt qui assure la compétence de l'homme, et pas le contraire.
Les royalistes ne cherchent pas tant un homme qu'une institution, qu'une "position" très particulière qui ne peut être que celle du roi.
La recherche du meilleur à placer à la tête de l'Etat est de peu d'intérêt, surtout dans le système républicain qui, par sa nature élective, pourrit tout homme qui sera placé à la tête de cet Etat !
Pour un royaliste, un roi, même personnellement médiocre, sera toujours meilleur que le "meilleur" placé à la tête d'une république.
Solidus
Intéressante votre vision de la politique. Joli ton exposé sur les partis de la république. Il est réaliste et concret. Au moins nous avons été, nous sommes et je pense serons tout deux d'accord sur un point. Le coeur des hommes se corrompt en politique, c'est un instinct humain chez les politiques qui les pousse à faire leur intérêt. Ce que je ne comprends pas c'est en quoi la présence d'un roi dans une république (je n'aime pas utiliser le mot démocratie dans ce cas) peut-elle changer les choses. C'est pour cela que je te poses la question, en quoi peut-elle changer les choses ? Que se passerait-il si le roi n'a pas envie de régner ? Tu m'as expliqué que pour le royaliste il vaut mieux un médiocre roi qu'un bon président. C'est bien joli pour vous, mais moi ça ne me convainc pas. J'exige que ce soit des personnes compétentes qui dirigent mon pays. Pas par intérêt, permet moi de te contredire. Le gouvernement par sa fonction d'organisateur est le régulateur de notre société, fonction qui est très complexe et qui doit par sa difficulté être dotée des meilleurs éléments. Pour moi le problème est une question de formation et d’éducation, et non d’institution.
L’idée du plombier qui peut être maire me fait tourner la tête. Les politiques pour pouvoir pratiquer doivent faire une formation morale pour qu'ils se rendent compte de leur importance dans la société, des études de science politique ou sinon des études qui ont une relation avec leur fonction. Exemple en Italie le ministre de l’éducation Moratti a fait des études de communication et n’a donc rien à voir avec l’éducation. Et pourtant elle est ministre de l’éducation. Dites-moi si ce n’est pas un scandale ? La prochaine fois pourquoi ne pas mettre un postier ? Pour finir le peuple doit avoir une éducation elle aussi assez développée pour lui permettre de comprendre les rouages de notre société. Ceci pour obliger les politiques à agir pour son intérêt et diminuer les occasions de manipulation.
Je ne sais pas si je me suis bien exprimé et si tu as compris ce que j’entends. Selon moi il vaut mieux bien former les politiques et leur imposer un code déontologique que laisser tout pareil et placer juste un roi.
Vivatrex
Moi aussi je suis démocrate. Mais pas pour une démocratie absolue dans laquelle le chef de l'Etat est élu et dans laquelle le peuple erre pitoyablement, baladé qu'il est par la démagogie et le populisme de requins qui ne pensent qu'à leur carrière politique et instrumentalisent le peuple pour cette même carrière.
Car les meilleurs en république, qui sont-ils? Certes, je n'en doute pas, des hommes intelligents et le plus souvent bardés de diplômes ; c'est bien français ! Mais au final, en quoi sont-ils les meilleurs : ils sont imbattables pour les petites phrases et les grands discours qui toucheront le "peuple de gauche" ou "la France de droite", les deux France de Villepin, en bref pour se faire les candidats d'une partie des Français contre une autre !
Et l'intérêt général dans tout cela? Je ne vois que l'intérêt d'un homme qui veut le pouvoir, et qui pour ce faire, joue des désirs et des craintes particulières d'une catégorie de la population contre une autre. Des hommes de parti ; des partisans qui jouent des attentes d'une partie de la population mais ne pensent pas à l'intérêt général du peuple.
Tu vois, on accuse souvent les rois de ne penser qu'à eux et de ne pas prendre en considération le peuple. Mais en fait seul un roi inamovible et héréditaire, qui lui, ne joue pas du peuple pour sa carrière, peut sans crainte dire l'intérêt général au delà des intérêts particuliers. Nos hommes politiques, eux, ne pensent qu'à eux. Contrairement au roi, ils ont oublié le peuple depuis longtemps, ou ne pensent à lui qu'en terme de moyen d'accès au pouvoir.
Et une fois au pouvoir, ces mêmes hommes seront-ils plus libres de penser l'intérêt général contre les intérêts particuliers? C'est oublier qu'une fois au pouvoir, leur objectif est d'y rester ! Ils gouvernent toujours dans la peur de l'élection.
Et cette peur les pousse non à gouverner au centre ; de toute manière l'intérêt général s'y trouve t'il ? et une politique au centre satisfait-elle un peuple divisé et dont chaque partie est échauffé par des campagnes électorales à répétition sur la défense de ses intérêts particuliers? Gouverner au centre, c'est un suicide politique pour un chef en république : c'est mécontenter tout le monde après les grands discours électoraux. Non, la peur des élections pousse à gouverner de manière à conserver ou élargir la base électorale. Il n'y a qu'à voir les discours de Sarkozy, les discours seulement, parce que côté action il n'y a pas grand chose : il utilise sa fonction en vue des prochaines élections, ni plus ni moins. Ca sert à ça un gouvernement en République : à faire campagne ! Et nous devrions nous en satisfaire ?
La démocratie, oui. Pour moi aussi elle s'impose. Mais pas de démocratie absolue : une démocratie tempérée par un roi constitutionnel.
Solidus
C'est déjà beaucoup mieux cette vision de la monarchie contrairement à une monarchie absolue mais il y a certains points avec lesquels je ne suis pas d’accord. Au regret de voir qu’en France la majorité des royalistes sont absolutistes.
Je ne suis pas royaliste.
Kardaillac
Solidus, la vision que vous avez de la monarchie française absolue est erronée. Absolu, l’adjectif a été corrompu par les cuistres. Il veut dire libre de tout lien.
Vivatrex
D'abord pourquoi la présence d'un roi change tout sachant que la nature de tout homme, et nous sommes d'accord, est de rechercher son intérêt propre ? tout simplement parce que l'intérêt du roi, c'est l'intérêt général ! Le bien public de l'Etat EST au roi, c'est sa propriété vu qu'il est inamovible et héréditaire, et il a naturellement intérêt à faire fructifier l'Etat comme l'agriculteur fait fructifier sa terre.
Cela n'empêchera pas les erreurs, certes. Mais la république échoue elle aussi, et selon moi c'est par ses structures de fonctionnement elles même qu'elle échoue presque toujours.
Ensuite, tu exiges des personnes compétentes pour diriger le pays. Moi aussi ! Mais qu'est ce que la compétence pour un chef d'Etat ? Pour moi, un bon chef d'Etat, c'est un bon ARBITRE ! Et un bon arbitre, c'est quelqu'un qui ne joue pas la partie : bref ce n'est pas un partisan, donc ce n'est pas un homme de parti ! Le roi inamovible et héréditaire est hors des conflits de la société : il est le seul bon arbitre qui peut dire l'intérêt général.
Quelle compétence faut-il pour être un bon arbitre ? Il faut choisir de bons conseillers, savoir les écouter, et avoir beaucoup de bon sens. Vois le couple Richelieu / Louis XIII : un roi à l'intelligence moyenne, allié à un homme très intelligent, qui tranche au final les affaires selon l'intérêt du Royaume, c'est à dire son intérêt et l'intérêt général. Le Roi a le dernier mot parce que LUI SEUL est inamovible et peut prendre une décision sereine, sans pression et pour l'intérêt de tous.
Tu parles aussi d'un peuple manipulé. En république, régime dans lequel les hommes politiques se battent pour le pouvoir, le peuple est TOUJOURS manipulé. Toutes les campagnes électorales sont des entreprises de manipulation assez répugnantes, si l'on regarde bien ; il n'y a qu'à voir comment la campagne sur le référendum sur l'Europe a servi de cadre à des manoeuvres carriéristes en vue des élections présidentielles de 2007 : voilà comment un problème crucial, celui de la place de la France en Europe, a été instrumentalisé au profit des hommes politiques... et les Français, au milieu, complètement manipulés.
Parce que quoi qu'on en dise, tous les philosophes politiques sont d'accord pour reconnaître une chose : le peuple est le plus souvent complètement dépassé par les questions qui lui pose ! Là encore la question du référendum sur l'Europe est un exemple merveilleux : qui a lu ce traité, qui l'a compris ?
Tout reste un problème de CONFIANCE du peuple vis à vis de ses chefs. Et peut-on avoir confiance en nos requins d'hommes politiques en république? NON, ils ne pensent qu'à eux, qu'à leurs soutiens électoraux, mais pas à l'intérêt général. C'est normal, seul le roi le peut !
Est ce à dire que le peuple n'a rien à dire ? NON PAS ! Il peut s'exprimer, mais pour exprimer ce qu'il peut énoncer sans jamais se tromper : son intérêt particulier, ou plutôt ses intérêts particuliers. C'est en écoutant le peuple, ses craintes, ses désirs, ses préoccupations, que le roi, entouré de conseillers compétents, pourra prendre une saine décision, seul arbitre possible !
La voix du peuple peut sans doute, sous certaines conditions à définir, s'imposer à celle du roi.
Solidus
Non là je pense que nous prenons deux chemins différents. Ca doit être dans ce que nous qualifions d’intérêt.
Quelle est le plus profond des désirs humains de nos jours ? Je ne sais pas s’il y a des philosophes qui ont déjà traité de la question. Les désirs humains sont multiples et parmi eux, l’un des plus forts est le désir de posséder le pouvoir et l’argent. C’est dans la mentalité humaine de croire qu’en ayant ces deux choses on peut tout avoir et tout se permettre. Un propriétaire terrien oui, tient à coeur son terrain, même s’il essaye aussi de gagner le plus d’argent possible avec. Un chef d’entreprise oui, veut affirmer son entreprise sur le marché économique mais il cherche aussi à gagner de l’argent. Et il en faut toujours plus. Les riches ne se contentent pas de gagner de l’argent mais veulent ajouter de l’or à l’or qu’ils ont déjà. Les politiques veulent amasser toujours plus de pouvoir au pouvoir qu’ils ont déjà. C’est humain ; comment leur en vouloir ? Je ne crois pas que le roi fasse exception à la règle. Lui aussi risque malgré tout le pouvoir et l’argent qu’il a déjà, de vouloir toujours plus d’argent et de pouvoir. Comme tous les politiques, le peuple se doit de le servir et non le contraire. Une figure de plus ou de moins en politique ne changerait rien.
Ce qu’il faudrait selon moi c’est un code déontologique pour les politiques, pour qu'ils soient conscients de ce fait, et toujours qu'ils servent leurs citoyens, qu’ils soient riches ou pauvres, c’est sans importance). Un peu comme pour les médecins. Je ne sais pas si vous comprenez.
Les Buren du palais
Un ange passe au travers des colonnes de Buren.
Solidus
Une démocratie c'est l'égalité des droits et une république c'est le droit de voter ; je n’ai pas dis de toutes les classes ou catégorie de personnes. Les deux comme définition sont séparées mais peuvent être toutes deux présentes dans un même gouvernement.
Ce dont je parle avec toi, Vivatrex, c'est le droit de voter des citoyens pour le chef du parlement, donc une république parlementaire comme en Italie et pas une démocratie. Ca peut aussi être vu comme une démocratie, vu que tout le monde a le droit de voter mais je préfère utiliser le terme république, même s’il est en contradiction avec le terme monarchie).
Est ce que j'ai fait une erreur ?
Je ne suis pas royaliste.
Laissez moi tout d'abord vous dire, mon cher Solidus, que rien ne me fait plus plaisir que de vous entendre dire que vous vous rangerai au meilleur modèle politique possible. Parce que dans ce cas, préparez vous à faire votre "sortie du placard" royaliste ! On peut toujours garder espoir, non?Vous me dites qu'il faudrait un "code déontologique pour les politiques" afin "qu'ils soient conscients de ce fait et toujours qu'ils servent les citoyens". Mais c'est dire deux fois la même chose : la bonne conduite en politique, C'EST de servir le peuple et l'intérêt général au delà des intérêts particuliers ! Or selon moi, c'est ce que j'ai cherché à vous montrer ; l'intérêt général ne peut être défendu que par l'arbitre idéal et le seul possible par ailleurs : le roi héréditaire et inamovible !
Maurras disait que l'essence de la royauté était là ! Et c'est sans doute vrai. Parce que si vous êtes d'accord sur le fait que le roi héréditaire et inamovible est le meilleur défenseur de l'intérêt général, il faudra bien avouer que la monarchie est le meilleur des systèmes! Et si vous êtes d'accord avec cela, vous serez d'accord avec tout le reste.
En effet, vous prétendez que les hommes, quel qu'ils soient, ont tendance à vouloir cumuler sans fin les pouvoirs. Mais pourquoi le roi héréditaire et inamovible chercherait-il à cumuler les pouvoirs ? Le roi ne prendra que le pouvoir nécessaire à la défense de l'intérêt général, ni plus, ni moins. Nous retombons sur la problématique précédente. Par ailleurs, dans l'absolu, c'est le cas de le dire, quel problème y aurait il a donner d'importants pouvoirs à un arbitre impartial au service de l'intérêt général ? C'est sans doute pour cela que nombre de royalistes du forum se prononcent pour la monarchie absolue ! C'est sans doute aussi parce qu'ils savent que la monarchie, même "absolue", n'a rien à voir avec une dictature.C'est de même probablement le cas parce qu'ils savent que, historiquement parlant, la monarchie a toujours était en France l'incroyable vecteur de la civilisation et de sa marche en avant.
La monarchie, dans l'ensemble et sur la longue durée, a toujours CONCRETEMENT travaillée au bien général : ELLE A DONC FAIT SES PREUVES !! Les arguments historiques qui le prouvent n'ont pas à être développés ici, mais cela aide un peu plus à comprendre pourquoi l'absolutisme est si populaire parmi les royalistes. Pour autant, je te l'ai dit, je suis en partie démocrate, mais pas démocrate absolu ! C'est qu'il faut bien tirer les leçons de l'histoire !
Comment comprendre que la monarchie soit tombée ? Le problème est très complexe et me dépasse de beaucoup. Mais nombre d'historiens mettent en avant un point : outre des tensions et crispations importantes mais sur lesquelles la monarchie agissait - à son rythme, il faut bien le noter-, il n'y avait plus pour le peuple, sous la monarchie absolue du XVIIIème, la possibilité de s'exprimer directement. Louis XVI travaillait d'ailleurs à redonner la parole au peuple, en douceur. Qu'est ce d'ailleurs que la convocation des Etats Généraux ? Malheureusement le peuple avait changé : il ne voulait pas seulement la parole, il voulait le pouvoir, TOUS les pouvoirs. Qui du peuple ou du Roi était le plus absolu? Voilà.
Je me suis peut être un peu égaré, et beaucoup de critiques peuvent être faites, j'en suis sûr. Ce n'est que ma vision des choses, vision qui s'appuie bien entendu sur mes lectures, donc sur les travaux d'autres : il doit bien y avoir quand même une part de vérité là dedans !
Kardaillac
J’aimerais savoir de vous Solidus si maintenant que le sujet a été approfondi vous avez une idée claire de la "monarchie absolue à la française".
Ma deuxième question, il y en a trois : Au-delà de la connaissance présupposée acquise, avez-vous un commencement de conviction pour la monarchie royaliste ?
Troisième question, c'est la plus longue à répondre puisqu' in cauda venenum : Quelle conviction vous manquerait-elle pour nous rejoindre dans Notre Cause royaliste ?
Solidus
Primo, oui maintenant j'ai une idée même très claire de la monarchie absolue.
Deusio, je commence à comprendre les notions qui justifient la monarchie absolue mais bien que je commence à changer, cela ne veut pas vraiment dire que je deviendrai royaliste.
Tercio, à dire la vérité, c'est le roi lui même qui me pose problème. De plus avant de m'exprimer sur le sujet, je dois encore vérifier si ce modèle politique est valable, et s'il n'y en n'a pas des meilleurs.
Vivatrex
Dans ce cas, cher Solidus, veuillez nous dire plutôt :
"Je ne suis pas royaliste, mais je pourrais le devenir".
Exeunt.
Solidus le républicain
Pour quelle sorte de monarchie serais-tu Vivatrex ?
Absolue, constitutionnelle, parlementaire, féodale quand même pas, ou d'un tout autre genre ?
Je ne suis pas royaliste.
Vivatrex le royaliste
Monarchie constitutionnelle !
La Charte, rien que la Charte, mais toute la Charte... avec le suffrage universel et sans doute d'autres aménagements nécessaires à notre temps.
J'ai déjà développé mes petites idées ailleurs : pas de monarchie absolue, mais pas de démocratie absolue non plus ; souveraineté partagée entre le roi et le peuple.
Kardaillac, camelot de base
Monarchie absolue. Les pouvoirs régaliens en haut, les libertés en bas.
Solidus
Vouloir, instaurer une monarchie dans un pays républicain s'est déjà en soi un rêve assez utopique mais une monarchie absolue alors il faut être drôlement aveugle pour y croire. Dieu ou pas dieu !
Vouloir une résurrection de la monarchie absolue est comme vouloir restaurer l'empire romain.
Ce sont des systèmes qui n'ont aucune chance de voir le jour, ils font désormais partie des livres d’Histoire. Ils ont vécu dans des temps différents des nôtres et ne sont pas adaptés au mode de fonctionnement de nos sociétés actuelles. De plus qui les voudrait ? Mettez-vous en tête que le gouvernement français est une république. La France a 292 500 soldats dans l'armée de terre, 65 500 soldats dans la marine et 94 100 soldats dans l’aviation. Pour les sources, achetez-vous l'Etat du Monde aux Editions de La Découverte. Des philosophes et puis quoi encore ? Voila ce que je lis moi, des trucs concrets et qui aident vraiment à la compréhension du monde. Où trouverez-vous l'argent pour financer votre révolte ? Comment et où comptez-vous engager vos soldats ? Quelle jolie arme super technologique comptez-vous acheter ? Les épées et les arcs, c'est dépassé depuis longtemps. Pour tout ceux qui pensent à une révolution armée, désolé de briser leur rêve mais c'est mathématiquement impossible.
La seule façon c'est la voie de la votation que vous détestez tant.
Déjà je m'imagine ce que vous comptez dire aux citoyens français « Votez pour une monarchie absolue, qu'on vous enlève vos droit de voter et votre poids politique pour le donner à la monarchie et l'aristocratie ». Même le plus idiots des ouvriers vous lancera une clé anglaise sur la tête si vous lui proposez ça.
Aujourd'hui si vous voulez une monarchie, idée déjà en soi utopique, il vous faut partager le pouvoir avec le peuple comme dans une monarchie constitutionnelle. C'est ce que font les Espagnols, les Anglais et les Belges. Pourquoi sont-elles constitutionnelles ? Tout simplement parce que c'est la seule façon pour le roi de conserver son trône à notre époque. Dans les pays où il y a la monarchie constitutionnelle si un jour le roi veut transformer le régime du pays en monarchie absolue il ne trouvera que de rares soutiens et je ne vous parle même pas des émeutes.
Pour ce qui est des pouvoirs régaliens, mon pauvre Kardaillac :
La police, l’armée, la justice et la diplomatie ce n'est pas rien et de plus comment fais-tu pour dire que le peuple n'y connaît rien contrairement au roi. Le peuple français est aussi composé de policiers, de militaires, de juristes et de diplomates. Les personnes les plus qualifiées se consultent pour travailler et prendre des décisions autour d'un ministre. C'est déjà mieux qu'une seule personne qui contrôle tout. Le roi peut être l'homme le plus cultivé de la planète mais n'est pas superman. Il ne peut pas gérer deux mille postes à la fois. Pour une meilleure efficacité de la gestion du pouvoir il vaut mieux diviser les tâches. Penser qu'un roi tout seul peut gérer tout ça c'est totalement fou. Totalement impossible, trop de tâches, trop compliqué, de nos jours.
De plus ce serait un moyen pour lui de contrôler ses adversaires. Dans une république en divisant les responsabilités aux différentes tâches, on diminue les chances de manipulation. Bien sûr tu vas me dire qu'il y en aura toujours même dans une république, en me faisant des exemples historiques comme pour le fascisme en Italie, mais les chances sont beaucoup plus minces. C'est toujours mieux que de servir sur un plateau d'argent son pouvoir à une seule personne. Nous ne faisons que lui donner un instrument. De plus qui te dit qu'il est mieux ? Il a passé des tests ton roi ? Il a fait un examen ? Tu vas me dire qu'il est super cultivé mais un roi comme tu l'entends toi, il se cultive si il veut. Il ne fait pas de tests, pas d'examen et, tranquille, on lui donne les pouvoirs régaliens. Il n'y a pas écrit IMBECILE sur notre tête.
Vivatrex
Solidus, essayez de comprendre une chose : pour un royaliste, la force du roi ce n'est pas la personne du roi elle même, mais la royauté, ou plutôt la "position" du roi qui détient un pouvoir inamovible et héréditaire.
EN RADICALISANT l'idée, c'est cette position qui rend le chef compétent, ou plutôt qui assure la compétence de l'homme, et pas le contraire.
Les royalistes ne cherchent pas tant un homme qu'une institution, qu'une "position" très particulière qui ne peut être que celle du roi.
La recherche du meilleur à placer à la tête de l'Etat est de peu d'intérêt, surtout dans le système républicain qui, par sa nature élective, pourrit tout homme qui sera placé à la tête de cet Etat !
Pour un royaliste, un roi, même personnellement médiocre, sera toujours meilleur que le "meilleur" placé à la tête d'une république.
Solidus
Intéressante votre vision de la politique. Joli ton exposé sur les partis de la république. Il est réaliste et concret. Au moins nous avons été, nous sommes et je pense serons tout deux d'accord sur un point. Le coeur des hommes se corrompt en politique, c'est un instinct humain chez les politiques qui les pousse à faire leur intérêt. Ce que je ne comprends pas c'est en quoi la présence d'un roi dans une république (je n'aime pas utiliser le mot démocratie dans ce cas) peut-elle changer les choses. C'est pour cela que je te poses la question, en quoi peut-elle changer les choses ? Que se passerait-il si le roi n'a pas envie de régner ? Tu m'as expliqué que pour le royaliste il vaut mieux un médiocre roi qu'un bon président. C'est bien joli pour vous, mais moi ça ne me convainc pas. J'exige que ce soit des personnes compétentes qui dirigent mon pays. Pas par intérêt, permet moi de te contredire. Le gouvernement par sa fonction d'organisateur est le régulateur de notre société, fonction qui est très complexe et qui doit par sa difficulté être dotée des meilleurs éléments. Pour moi le problème est une question de formation et d’éducation, et non d’institution.
L’idée du plombier qui peut être maire me fait tourner la tête. Les politiques pour pouvoir pratiquer doivent faire une formation morale pour qu'ils se rendent compte de leur importance dans la société, des études de science politique ou sinon des études qui ont une relation avec leur fonction. Exemple en Italie le ministre de l’éducation Moratti a fait des études de communication et n’a donc rien à voir avec l’éducation. Et pourtant elle est ministre de l’éducation. Dites-moi si ce n’est pas un scandale ? La prochaine fois pourquoi ne pas mettre un postier ? Pour finir le peuple doit avoir une éducation elle aussi assez développée pour lui permettre de comprendre les rouages de notre société. Ceci pour obliger les politiques à agir pour son intérêt et diminuer les occasions de manipulation.
Je ne sais pas si je me suis bien exprimé et si tu as compris ce que j’entends. Selon moi il vaut mieux bien former les politiques et leur imposer un code déontologique que laisser tout pareil et placer juste un roi.
Vivatrex
Moi aussi je suis démocrate. Mais pas pour une démocratie absolue dans laquelle le chef de l'Etat est élu et dans laquelle le peuple erre pitoyablement, baladé qu'il est par la démagogie et le populisme de requins qui ne pensent qu'à leur carrière politique et instrumentalisent le peuple pour cette même carrière.
Car les meilleurs en république, qui sont-ils? Certes, je n'en doute pas, des hommes intelligents et le plus souvent bardés de diplômes ; c'est bien français ! Mais au final, en quoi sont-ils les meilleurs : ils sont imbattables pour les petites phrases et les grands discours qui toucheront le "peuple de gauche" ou "la France de droite", les deux France de Villepin, en bref pour se faire les candidats d'une partie des Français contre une autre !
Et l'intérêt général dans tout cela? Je ne vois que l'intérêt d'un homme qui veut le pouvoir, et qui pour ce faire, joue des désirs et des craintes particulières d'une catégorie de la population contre une autre. Des hommes de parti ; des partisans qui jouent des attentes d'une partie de la population mais ne pensent pas à l'intérêt général du peuple.
Tu vois, on accuse souvent les rois de ne penser qu'à eux et de ne pas prendre en considération le peuple. Mais en fait seul un roi inamovible et héréditaire, qui lui, ne joue pas du peuple pour sa carrière, peut sans crainte dire l'intérêt général au delà des intérêts particuliers. Nos hommes politiques, eux, ne pensent qu'à eux. Contrairement au roi, ils ont oublié le peuple depuis longtemps, ou ne pensent à lui qu'en terme de moyen d'accès au pouvoir.
Et une fois au pouvoir, ces mêmes hommes seront-ils plus libres de penser l'intérêt général contre les intérêts particuliers? C'est oublier qu'une fois au pouvoir, leur objectif est d'y rester ! Ils gouvernent toujours dans la peur de l'élection.
Et cette peur les pousse non à gouverner au centre ; de toute manière l'intérêt général s'y trouve t'il ? et une politique au centre satisfait-elle un peuple divisé et dont chaque partie est échauffé par des campagnes électorales à répétition sur la défense de ses intérêts particuliers? Gouverner au centre, c'est un suicide politique pour un chef en république : c'est mécontenter tout le monde après les grands discours électoraux. Non, la peur des élections pousse à gouverner de manière à conserver ou élargir la base électorale. Il n'y a qu'à voir les discours de Sarkozy, les discours seulement, parce que côté action il n'y a pas grand chose : il utilise sa fonction en vue des prochaines élections, ni plus ni moins. Ca sert à ça un gouvernement en République : à faire campagne ! Et nous devrions nous en satisfaire ?
La démocratie, oui. Pour moi aussi elle s'impose. Mais pas de démocratie absolue : une démocratie tempérée par un roi constitutionnel.
Solidus
C'est déjà beaucoup mieux cette vision de la monarchie contrairement à une monarchie absolue mais il y a certains points avec lesquels je ne suis pas d’accord. Au regret de voir qu’en France la majorité des royalistes sont absolutistes.
Je ne suis pas royaliste.
Kardaillac
Solidus, la vision que vous avez de la monarchie française absolue est erronée. Absolu, l’adjectif a été corrompu par les cuistres. Il veut dire libre de tout lien.
Vivatrex
D'abord pourquoi la présence d'un roi change tout sachant que la nature de tout homme, et nous sommes d'accord, est de rechercher son intérêt propre ? tout simplement parce que l'intérêt du roi, c'est l'intérêt général ! Le bien public de l'Etat EST au roi, c'est sa propriété vu qu'il est inamovible et héréditaire, et il a naturellement intérêt à faire fructifier l'Etat comme l'agriculteur fait fructifier sa terre.
Cela n'empêchera pas les erreurs, certes. Mais la république échoue elle aussi, et selon moi c'est par ses structures de fonctionnement elles même qu'elle échoue presque toujours.
Ensuite, tu exiges des personnes compétentes pour diriger le pays. Moi aussi ! Mais qu'est ce que la compétence pour un chef d'Etat ? Pour moi, un bon chef d'Etat, c'est un bon ARBITRE ! Et un bon arbitre, c'est quelqu'un qui ne joue pas la partie : bref ce n'est pas un partisan, donc ce n'est pas un homme de parti ! Le roi inamovible et héréditaire est hors des conflits de la société : il est le seul bon arbitre qui peut dire l'intérêt général.
Quelle compétence faut-il pour être un bon arbitre ? Il faut choisir de bons conseillers, savoir les écouter, et avoir beaucoup de bon sens. Vois le couple Richelieu / Louis XIII : un roi à l'intelligence moyenne, allié à un homme très intelligent, qui tranche au final les affaires selon l'intérêt du Royaume, c'est à dire son intérêt et l'intérêt général. Le Roi a le dernier mot parce que LUI SEUL est inamovible et peut prendre une décision sereine, sans pression et pour l'intérêt de tous.
Tu parles aussi d'un peuple manipulé. En république, régime dans lequel les hommes politiques se battent pour le pouvoir, le peuple est TOUJOURS manipulé. Toutes les campagnes électorales sont des entreprises de manipulation assez répugnantes, si l'on regarde bien ; il n'y a qu'à voir comment la campagne sur le référendum sur l'Europe a servi de cadre à des manoeuvres carriéristes en vue des élections présidentielles de 2007 : voilà comment un problème crucial, celui de la place de la France en Europe, a été instrumentalisé au profit des hommes politiques... et les Français, au milieu, complètement manipulés.
Parce que quoi qu'on en dise, tous les philosophes politiques sont d'accord pour reconnaître une chose : le peuple est le plus souvent complètement dépassé par les questions qui lui pose ! Là encore la question du référendum sur l'Europe est un exemple merveilleux : qui a lu ce traité, qui l'a compris ?
Tout reste un problème de CONFIANCE du peuple vis à vis de ses chefs. Et peut-on avoir confiance en nos requins d'hommes politiques en république? NON, ils ne pensent qu'à eux, qu'à leurs soutiens électoraux, mais pas à l'intérêt général. C'est normal, seul le roi le peut !
Est ce à dire que le peuple n'a rien à dire ? NON PAS ! Il peut s'exprimer, mais pour exprimer ce qu'il peut énoncer sans jamais se tromper : son intérêt particulier, ou plutôt ses intérêts particuliers. C'est en écoutant le peuple, ses craintes, ses désirs, ses préoccupations, que le roi, entouré de conseillers compétents, pourra prendre une saine décision, seul arbitre possible !
La voix du peuple peut sans doute, sous certaines conditions à définir, s'imposer à celle du roi.
Solidus
Non là je pense que nous prenons deux chemins différents. Ca doit être dans ce que nous qualifions d’intérêt.
Quelle est le plus profond des désirs humains de nos jours ? Je ne sais pas s’il y a des philosophes qui ont déjà traité de la question. Les désirs humains sont multiples et parmi eux, l’un des plus forts est le désir de posséder le pouvoir et l’argent. C’est dans la mentalité humaine de croire qu’en ayant ces deux choses on peut tout avoir et tout se permettre. Un propriétaire terrien oui, tient à coeur son terrain, même s’il essaye aussi de gagner le plus d’argent possible avec. Un chef d’entreprise oui, veut affirmer son entreprise sur le marché économique mais il cherche aussi à gagner de l’argent. Et il en faut toujours plus. Les riches ne se contentent pas de gagner de l’argent mais veulent ajouter de l’or à l’or qu’ils ont déjà. Les politiques veulent amasser toujours plus de pouvoir au pouvoir qu’ils ont déjà. C’est humain ; comment leur en vouloir ? Je ne crois pas que le roi fasse exception à la règle. Lui aussi risque malgré tout le pouvoir et l’argent qu’il a déjà, de vouloir toujours plus d’argent et de pouvoir. Comme tous les politiques, le peuple se doit de le servir et non le contraire. Une figure de plus ou de moins en politique ne changerait rien.
Ce qu’il faudrait selon moi c’est un code déontologique pour les politiques, pour qu'ils soient conscients de ce fait, et toujours qu'ils servent leurs citoyens, qu’ils soient riches ou pauvres, c’est sans importance). Un peu comme pour les médecins. Je ne sais pas si vous comprenez.
Les Buren du palais
Un ange passe au travers des colonnes de Buren.
Solidus
Une démocratie c'est l'égalité des droits et une république c'est le droit de voter ; je n’ai pas dis de toutes les classes ou catégorie de personnes. Les deux comme définition sont séparées mais peuvent être toutes deux présentes dans un même gouvernement.
Ce dont je parle avec toi, Vivatrex, c'est le droit de voter des citoyens pour le chef du parlement, donc une république parlementaire comme en Italie et pas une démocratie. Ca peut aussi être vu comme une démocratie, vu que tout le monde a le droit de voter mais je préfère utiliser le terme république, même s’il est en contradiction avec le terme monarchie).
Est ce que j'ai fait une erreur ?
Je ne suis pas royaliste.
Laissez moi tout d'abord vous dire, mon cher Solidus, que rien ne me fait plus plaisir que de vous entendre dire que vous vous rangerai au meilleur modèle politique possible. Parce que dans ce cas, préparez vous à faire votre "sortie du placard" royaliste ! On peut toujours garder espoir, non?Vous me dites qu'il faudrait un "code déontologique pour les politiques" afin "qu'ils soient conscients de ce fait et toujours qu'ils servent les citoyens". Mais c'est dire deux fois la même chose : la bonne conduite en politique, C'EST de servir le peuple et l'intérêt général au delà des intérêts particuliers ! Or selon moi, c'est ce que j'ai cherché à vous montrer ; l'intérêt général ne peut être défendu que par l'arbitre idéal et le seul possible par ailleurs : le roi héréditaire et inamovible !
Maurras disait que l'essence de la royauté était là ! Et c'est sans doute vrai. Parce que si vous êtes d'accord sur le fait que le roi héréditaire et inamovible est le meilleur défenseur de l'intérêt général, il faudra bien avouer que la monarchie est le meilleur des systèmes! Et si vous êtes d'accord avec cela, vous serez d'accord avec tout le reste.
En effet, vous prétendez que les hommes, quel qu'ils soient, ont tendance à vouloir cumuler sans fin les pouvoirs. Mais pourquoi le roi héréditaire et inamovible chercherait-il à cumuler les pouvoirs ? Le roi ne prendra que le pouvoir nécessaire à la défense de l'intérêt général, ni plus, ni moins. Nous retombons sur la problématique précédente. Par ailleurs, dans l'absolu, c'est le cas de le dire, quel problème y aurait il a donner d'importants pouvoirs à un arbitre impartial au service de l'intérêt général ? C'est sans doute pour cela que nombre de royalistes du forum se prononcent pour la monarchie absolue ! C'est sans doute aussi parce qu'ils savent que la monarchie, même "absolue", n'a rien à voir avec une dictature.C'est de même probablement le cas parce qu'ils savent que, historiquement parlant, la monarchie a toujours était en France l'incroyable vecteur de la civilisation et de sa marche en avant.
La monarchie, dans l'ensemble et sur la longue durée, a toujours CONCRETEMENT travaillée au bien général : ELLE A DONC FAIT SES PREUVES !! Les arguments historiques qui le prouvent n'ont pas à être développés ici, mais cela aide un peu plus à comprendre pourquoi l'absolutisme est si populaire parmi les royalistes. Pour autant, je te l'ai dit, je suis en partie démocrate, mais pas démocrate absolu ! C'est qu'il faut bien tirer les leçons de l'histoire !
Comment comprendre que la monarchie soit tombée ? Le problème est très complexe et me dépasse de beaucoup. Mais nombre d'historiens mettent en avant un point : outre des tensions et crispations importantes mais sur lesquelles la monarchie agissait - à son rythme, il faut bien le noter-, il n'y avait plus pour le peuple, sous la monarchie absolue du XVIIIème, la possibilité de s'exprimer directement. Louis XVI travaillait d'ailleurs à redonner la parole au peuple, en douceur. Qu'est ce d'ailleurs que la convocation des Etats Généraux ? Malheureusement le peuple avait changé : il ne voulait pas seulement la parole, il voulait le pouvoir, TOUS les pouvoirs. Qui du peuple ou du Roi était le plus absolu? Voilà.
Je me suis peut être un peu égaré, et beaucoup de critiques peuvent être faites, j'en suis sûr. Ce n'est que ma vision des choses, vision qui s'appuie bien entendu sur mes lectures, donc sur les travaux d'autres : il doit bien y avoir quand même une part de vérité là dedans !
Kardaillac
J’aimerais savoir de vous Solidus si maintenant que le sujet a été approfondi vous avez une idée claire de la "monarchie absolue à la française".
Ma deuxième question, il y en a trois : Au-delà de la connaissance présupposée acquise, avez-vous un commencement de conviction pour la monarchie royaliste ?
Troisième question, c'est la plus longue à répondre puisqu' in cauda venenum : Quelle conviction vous manquerait-elle pour nous rejoindre dans Notre Cause royaliste ?
Solidus
Primo, oui maintenant j'ai une idée même très claire de la monarchie absolue.
Deusio, je commence à comprendre les notions qui justifient la monarchie absolue mais bien que je commence à changer, cela ne veut pas vraiment dire que je deviendrai royaliste.
Tercio, à dire la vérité, c'est le roi lui même qui me pose problème. De plus avant de m'exprimer sur le sujet, je dois encore vérifier si ce modèle politique est valable, et s'il n'y en n'a pas des meilleurs.
Vivatrex
Dans ce cas, cher Solidus, veuillez nous dire plutôt :
"Je ne suis pas royaliste, mais je pourrais le devenir".
Exeunt.
mardi 21 juin 2005
Ouverture de la campagne présidentielle
Le vieux chef qui veut encore « faire jeune » va monter en Ecosse recevoir l’estocade du gouvernement britannique qui pour la réunion du G8 et quelques jours à peine après sa prise en charge du Conseil de l’Union européenne, veut le placer devant un choix impossible pour lui :
Forcer le destin de l’Europe vers les nouvelles technologies, le savoir de pointe, l’environnement, en mutualisant sa sécurité dans le cadre d’une Alliance atlantique durcie et modernisée, ou rester au cul des vaches, engraissées à perte de fourrages subventionnés qui par l’exportation de surplus que ces largesses suscitent, coulent les agricultures des pays pauvres ! Il n’y a pas de choix.
Le président de la République française, faute de n’avoir rien compris au monde actuel, sauf à abonder au tonneau des musées en tous genres, rentrera de Gleneagles, politiquement mort ! Alors dès la rentrée sinon avant, s’ouvrira en France l’orgie électoraliste quinquennale qui plongera le pays dans les prébendes clientélistes, tous ministres debout (non sur le pont mais) sur les freins. La situation lamentable de nos finances, les cohortes immenses d’inactifs, rien ne sera fait pour réparer ou réduire ce qui est pure incompétence aux yeux de beaucoup d’observateurs. Les couloirs de l’Exécutif ne bruisseront pendant vingt mois que du placement de chacun dans les allées du nouveau pouvoir annoncé rénové !
C’est sans doute le pire défaut du système républicain que cet abandon périodique du gouvernement politique de la nation dans l’attente fébrile de l’expression d’un choix par le corps électoral. Choix biaisé dans sa présentation à l’avantage du pouvoir sortant, par tout procédé de découpage des circonscriptions de vote, pénalisation des nouveaux prétendants, prime au premier, etc…
La succession héréditaire du chef d’état permet d’éviter cette perte de temps et plus considérablement d’énergie.
Jean-Philippe Chauvin nous l’explique ci-dessous :
Échapper au “choix”
Ce mode de succession apparaît comme la règle la plus simple, filiale et familiale, mais elle est difficile à faire admettre ou, simplement, à faire comprendre aujourd’hui où tout semble devoir être soumis à un “choix” (“pourquoi lui et pas moi ?”, “il faut choisir le meilleur” etc..) Sans doute est-ce une résultante de l’individualisme de masse, distillé et conforté par la démocratie marchande, dont Bernanos disait qu’elle était le meilleur instrument du capitalisme anonyme et anarchique.
N’hésitons pas à aller à contre-courant des idées reçues et des conformismes : l’hérédité est, non seulement le symbole, mais aussi le principe fort et actif de la Monarchie “à la française”. Ainsi, par cette succession institutionnelle du père au fils, la plus simple qui soit, le Roi, et l’État qu’il incarne le temps de son règne, échappent au “choix” : le roi n’a pas choisi de l’être, comme il n’a pas choisi de naître là, à un moment donné, fils de roi, donc appelé, statutairement, mécaniquement et naturellement, à ceindre, un jour, la couronne. Cela ne lui donne pas de droits mais lui fixe des devoirs, dont le premier est d’assumer sa charge monarchique, le jour venu.
Ce mode de succession a donc quelques forts arguments à faire valoir. Roland Mousnier mettait en avant l’argument historique : « L’hérédité n’a jamais produit une succession de rois aussi médiocres que celle des présidents de la IIIe République française (à une ou deux exceptions près), ce qui s’est terminé par l’effondrement de juin 1940, la plus grande catastrophe de l’histoire de France » (Monarchies et royautés de la préhistoire à nos jours. Librairie académique Perrin, Paris, 1989).
La notion de service
Paul Vaute (Voie royale. Éditions Mols (Belgique) 1998), à la suite de Gustave Thibon, avance des arguments plus psychologiques : « Le Roi est, en quelque sorte, consubstantiel à l’État [...] La monarchie gardienne des réalités humaines, repose sur la plus humaine des réalités : “Cette réalité que chacun peut constater, suggère Philippe du Puy de Clinchamps, est qu’il est du propre de l’homme, à de très rares exceptions près, de désirer transmettre à ses fils un héritage non seulement conservé, mais encore enrichi et mieux adapté aux nouvelles conditions posées par le temps qui a coulé [...] De cette évidence très charnelle découlent toutes les lois non écrites du royalisme” (Le Royalisme. Presses universitaires de France (Que Sais-je ?) n° 1259, 1967) ».
Il apparaît donc que la notion de “service” est au cœur même de la Monarchie royale, par le principe même de la succession héréditaire. Jean Jaurès évoquait, en une formule abrupte, mais en définitive réaliste et, tout compte fait, avantageuse, « l’égoïsme » royal qui forçait le roi à agir dans le sens de l’intérêt public et national.
Visage humain
Mais cela veut-il signifier que le monarque est toujours à la hauteur de sa charge ? Cela serait présomptueux et le royalisme n’est pas un charlatanisme électoral ou une “idéologie de la perfection” de l’homme nouveau et parfait, “total”... La monarchie est au contraire la reconnaissance, la prise en compte et parfois la pratique même des insuffisances humaines. L’homme est faillible, et le roi, comme tout homme, l’est, et il sait que les autres le sont : “il fait avec”, comme dit la formule. Il ne cherche pas à forger comme les totalitarismes ou les utopismes, un homme idéal ou, même, un monde idéal, il agit dans le sens de l’intérêt général, au-delà des particularismes et des individualismes et il ne peut que conserver l’humilité devant la nature et les faiblesses des personnes.
Un autre avantage de la succession héréditaire de la Couronne, c’est son caractère d’”anti-compétition”, comme le souligne Paul Vaute : « Une personne – mais aussi un couple, des enfants, une dynastie – dont le pouvoir n’est pas le fruit d’une lutte politique, qui n’a pas été fabriquée par l’état-major d’un parti, qui n’a pas percé à grands coups de marketing, qui ne peut être identifiée à un groupe social, un milieu culturel ou une région, qui défend en tout et toujours le bien commun : tel est le Roi. Il n’est pas nécessairement parfait – nul ne l’est – mais il n’est pas un parvenu. Il offre un visage humain bien nécessaire, indispensable même, à ces monstres froids que sont devenus les États dans le monde contemporain » (Paul Vaute : Voie royale. Éditions Mols (Belgique), 1998).
Détaché, de par son principe même, des contingences électorales, l’État royal préserve sa liberté d’action au sommet des institutions et, donc, peut au mieux assumer son rôle arbitral et s’imposer, pacifiquement, à tous comme garant suprême de la loi et des libertés publiques. Souvenons-nous de ce jour de février 1981 où le roi Juan Carlos, seul face à la caméra, son fils, le prince héritier, non loin de lui, en un discours d’une petite minute, a su désamorcer le coup d’État fomenté par des activistes militaires. S’il avait été l’élu d’un camp contre un autre, sa parole aurait-elle eu le même poids et le même impact ? On peut sérieusement en douter ! D’autres exemples, plus récents, en Thaïlande, au Maroc ou en Jordanie, confirment ce caractère d’”arbitrage suprême” de la monarchie, fût-elle elle-même “constitutionnelle”.
Dans une édition ultérieure nous continuerons à présenter cet excellent résumé de Jean-Philippe Chauvin en deux nouveaux chapitres :
- Un état dégraissé
- Prendre son temps
Forcer le destin de l’Europe vers les nouvelles technologies, le savoir de pointe, l’environnement, en mutualisant sa sécurité dans le cadre d’une Alliance atlantique durcie et modernisée, ou rester au cul des vaches, engraissées à perte de fourrages subventionnés qui par l’exportation de surplus que ces largesses suscitent, coulent les agricultures des pays pauvres ! Il n’y a pas de choix.
Le président de la République française, faute de n’avoir rien compris au monde actuel, sauf à abonder au tonneau des musées en tous genres, rentrera de Gleneagles, politiquement mort ! Alors dès la rentrée sinon avant, s’ouvrira en France l’orgie électoraliste quinquennale qui plongera le pays dans les prébendes clientélistes, tous ministres debout (non sur le pont mais) sur les freins. La situation lamentable de nos finances, les cohortes immenses d’inactifs, rien ne sera fait pour réparer ou réduire ce qui est pure incompétence aux yeux de beaucoup d’observateurs. Les couloirs de l’Exécutif ne bruisseront pendant vingt mois que du placement de chacun dans les allées du nouveau pouvoir annoncé rénové !
C’est sans doute le pire défaut du système républicain que cet abandon périodique du gouvernement politique de la nation dans l’attente fébrile de l’expression d’un choix par le corps électoral. Choix biaisé dans sa présentation à l’avantage du pouvoir sortant, par tout procédé de découpage des circonscriptions de vote, pénalisation des nouveaux prétendants, prime au premier, etc…
La succession héréditaire du chef d’état permet d’éviter cette perte de temps et plus considérablement d’énergie.
Jean-Philippe Chauvin nous l’explique ci-dessous :
Échapper au “choix”
Ce mode de succession apparaît comme la règle la plus simple, filiale et familiale, mais elle est difficile à faire admettre ou, simplement, à faire comprendre aujourd’hui où tout semble devoir être soumis à un “choix” (“pourquoi lui et pas moi ?”, “il faut choisir le meilleur” etc..) Sans doute est-ce une résultante de l’individualisme de masse, distillé et conforté par la démocratie marchande, dont Bernanos disait qu’elle était le meilleur instrument du capitalisme anonyme et anarchique.
N’hésitons pas à aller à contre-courant des idées reçues et des conformismes : l’hérédité est, non seulement le symbole, mais aussi le principe fort et actif de la Monarchie “à la française”. Ainsi, par cette succession institutionnelle du père au fils, la plus simple qui soit, le Roi, et l’État qu’il incarne le temps de son règne, échappent au “choix” : le roi n’a pas choisi de l’être, comme il n’a pas choisi de naître là, à un moment donné, fils de roi, donc appelé, statutairement, mécaniquement et naturellement, à ceindre, un jour, la couronne. Cela ne lui donne pas de droits mais lui fixe des devoirs, dont le premier est d’assumer sa charge monarchique, le jour venu.
Ce mode de succession a donc quelques forts arguments à faire valoir. Roland Mousnier mettait en avant l’argument historique : « L’hérédité n’a jamais produit une succession de rois aussi médiocres que celle des présidents de la IIIe République française (à une ou deux exceptions près), ce qui s’est terminé par l’effondrement de juin 1940, la plus grande catastrophe de l’histoire de France » (Monarchies et royautés de la préhistoire à nos jours. Librairie académique Perrin, Paris, 1989).
La notion de service
Paul Vaute (Voie royale. Éditions Mols (Belgique) 1998), à la suite de Gustave Thibon, avance des arguments plus psychologiques : « Le Roi est, en quelque sorte, consubstantiel à l’État [...] La monarchie gardienne des réalités humaines, repose sur la plus humaine des réalités : “Cette réalité que chacun peut constater, suggère Philippe du Puy de Clinchamps, est qu’il est du propre de l’homme, à de très rares exceptions près, de désirer transmettre à ses fils un héritage non seulement conservé, mais encore enrichi et mieux adapté aux nouvelles conditions posées par le temps qui a coulé [...] De cette évidence très charnelle découlent toutes les lois non écrites du royalisme” (Le Royalisme. Presses universitaires de France (Que Sais-je ?) n° 1259, 1967) ».
Il apparaît donc que la notion de “service” est au cœur même de la Monarchie royale, par le principe même de la succession héréditaire. Jean Jaurès évoquait, en une formule abrupte, mais en définitive réaliste et, tout compte fait, avantageuse, « l’égoïsme » royal qui forçait le roi à agir dans le sens de l’intérêt public et national.
Visage humain
Mais cela veut-il signifier que le monarque est toujours à la hauteur de sa charge ? Cela serait présomptueux et le royalisme n’est pas un charlatanisme électoral ou une “idéologie de la perfection” de l’homme nouveau et parfait, “total”... La monarchie est au contraire la reconnaissance, la prise en compte et parfois la pratique même des insuffisances humaines. L’homme est faillible, et le roi, comme tout homme, l’est, et il sait que les autres le sont : “il fait avec”, comme dit la formule. Il ne cherche pas à forger comme les totalitarismes ou les utopismes, un homme idéal ou, même, un monde idéal, il agit dans le sens de l’intérêt général, au-delà des particularismes et des individualismes et il ne peut que conserver l’humilité devant la nature et les faiblesses des personnes.
Un autre avantage de la succession héréditaire de la Couronne, c’est son caractère d’”anti-compétition”, comme le souligne Paul Vaute : « Une personne – mais aussi un couple, des enfants, une dynastie – dont le pouvoir n’est pas le fruit d’une lutte politique, qui n’a pas été fabriquée par l’état-major d’un parti, qui n’a pas percé à grands coups de marketing, qui ne peut être identifiée à un groupe social, un milieu culturel ou une région, qui défend en tout et toujours le bien commun : tel est le Roi. Il n’est pas nécessairement parfait – nul ne l’est – mais il n’est pas un parvenu. Il offre un visage humain bien nécessaire, indispensable même, à ces monstres froids que sont devenus les États dans le monde contemporain » (Paul Vaute : Voie royale. Éditions Mols (Belgique), 1998).
Détaché, de par son principe même, des contingences électorales, l’État royal préserve sa liberté d’action au sommet des institutions et, donc, peut au mieux assumer son rôle arbitral et s’imposer, pacifiquement, à tous comme garant suprême de la loi et des libertés publiques. Souvenons-nous de ce jour de février 1981 où le roi Juan Carlos, seul face à la caméra, son fils, le prince héritier, non loin de lui, en un discours d’une petite minute, a su désamorcer le coup d’État fomenté par des activistes militaires. S’il avait été l’élu d’un camp contre un autre, sa parole aurait-elle eu le même poids et le même impact ? On peut sérieusement en douter ! D’autres exemples, plus récents, en Thaïlande, au Maroc ou en Jordanie, confirment ce caractère d’”arbitrage suprême” de la monarchie, fût-elle elle-même “constitutionnelle”.
Dans une édition ultérieure nous continuerons à présenter cet excellent résumé de Jean-Philippe Chauvin en deux nouveaux chapitres :
- Un état dégraissé
- Prendre son temps
lundi 20 juin 2005
L'Absence de Louis XX
Luis XX
Nul n'a reçu de consignes de vote, ni de commentaires pour le réferendum constitutionnel, de la part de Mgr Louis Alphonse de Bourbon, prétendant espagnol à la couronne de France. Nous le supposons occupé à des fonctions professionnelles prenantes au Vénézuéla, pays qui d'ailleurs, grâce à son parachutiste de président, entre dans une tourmente internationale dangereuse puiqu'il s'affronte directement aux Etats Unis, les menaçant explicitement de mettre l'Amérique latine à feu et à sang pour les en chasser ! L'approche de ces évènements accélère les heures bancables afin de mouvoir le grand capital qui déteste les nasses.
Le prince a une réputation de garçon sérieux dans son travail. Ce qui a certainement convaincu son beau-père de lui faire une place à la hauteur de ses jeunes talents dans la banque familiale à Caracas. Il faut aujourd'hui faire ses preuves.
Depuis le 29 mai - les nouvelles vont vite, et d'Europe vers Caracas encore plus - il apparaît que le Projet européen soit blessé à mort par l'inconséquence inouïe des chefs d'états censés le soutenir et qui, depuis quarante ans, ont fait l'impasse démocratique sur une consultation des peuples, qui seule aurait pu asseoir la légitimité de l'entreprise, en lui assignant une convergence finale clairement compréhensible. Deux logiques se font maintenant une guerre ouverte. Il faudra un vainqueur et un vaincu - malheur à lui s'il est Gaulois -, à peine de périr. Car le Projet européen a franchi la frontière des consensus tièdes pour entrer dans le monde des Grands. Qui de Blair ou de Chirac "mourra" ? Le modèle social français fera-t'il exploser l'Union. Le libéralisme anglais qui peut le terrasser sera-t'il le ferment du plein emploi ? La France a-t'elle achevé son cycle de domination européenne comme on peut le croire jour après jour, puisque désormais ses arrogances qu'elle imposait aux autres hypocritement au motif de la "vraie vista de l'Europe" déclenchent agacements évidents, rebuffades franches, mépris public ?
La France par sa classe politique, a décroché des écrans radar de la Planète.
Dans cette période gravissime, il nous aurait plu de connaître le sentiment de Monseigneur. Il semblerait que cet exercice ne soit pas à son agenda, non plus qu'à celui de la Maison de Bourbon qui en fait le brouillon. La presse "royale et princière" annonce une visite du prétendant en France cet automne pour une commémoration des ... Invalides !
D'ici là il n'y a pas urgences !
le fauteuil vide Louis XX
Le magazine spécialisé Hola, dans ses fiches concernant Mgr Luis Alfonso de Borbon y Borbon, nous invite à prendre très au sérieux sa carrière financière en ces termes :
Luis Alfonso de Borbón, el 'príncipe' sin trono, ha heredado de su padre -además de su disciplina, seriedad y organización-, su pasión por las finanzas. Licenciado en Ciencias Empresariales por CUNEF y máster en Finanzas, Luis Alfonso trabaja desde hace un año como asesor de inversiones en BNP. No hay duda de que, la suya, ha sido una decisión vocacional. Su rostro refleja verdadero orgullo cuando ofrece su tarjeta de visita. Y es que el sueño de Luis Alfonso, un joven muy trabajador y responsable, no es llegar a Rey de Francia sino ascender y hacer carrera dentro de un grupo financiero.
Nul n'a reçu de consignes de vote, ni de commentaires pour le réferendum constitutionnel, de la part de Mgr Louis Alphonse de Bourbon, prétendant espagnol à la couronne de France. Nous le supposons occupé à des fonctions professionnelles prenantes au Vénézuéla, pays qui d'ailleurs, grâce à son parachutiste de président, entre dans une tourmente internationale dangereuse puiqu'il s'affronte directement aux Etats Unis, les menaçant explicitement de mettre l'Amérique latine à feu et à sang pour les en chasser ! L'approche de ces évènements accélère les heures bancables afin de mouvoir le grand capital qui déteste les nasses.
Le prince a une réputation de garçon sérieux dans son travail. Ce qui a certainement convaincu son beau-père de lui faire une place à la hauteur de ses jeunes talents dans la banque familiale à Caracas. Il faut aujourd'hui faire ses preuves.
Depuis le 29 mai - les nouvelles vont vite, et d'Europe vers Caracas encore plus - il apparaît que le Projet européen soit blessé à mort par l'inconséquence inouïe des chefs d'états censés le soutenir et qui, depuis quarante ans, ont fait l'impasse démocratique sur une consultation des peuples, qui seule aurait pu asseoir la légitimité de l'entreprise, en lui assignant une convergence finale clairement compréhensible. Deux logiques se font maintenant une guerre ouverte. Il faudra un vainqueur et un vaincu - malheur à lui s'il est Gaulois -, à peine de périr. Car le Projet européen a franchi la frontière des consensus tièdes pour entrer dans le monde des Grands. Qui de Blair ou de Chirac "mourra" ? Le modèle social français fera-t'il exploser l'Union. Le libéralisme anglais qui peut le terrasser sera-t'il le ferment du plein emploi ? La France a-t'elle achevé son cycle de domination européenne comme on peut le croire jour après jour, puisque désormais ses arrogances qu'elle imposait aux autres hypocritement au motif de la "vraie vista de l'Europe" déclenchent agacements évidents, rebuffades franches, mépris public ?
La France par sa classe politique, a décroché des écrans radar de la Planète.
Dans cette période gravissime, il nous aurait plu de connaître le sentiment de Monseigneur. Il semblerait que cet exercice ne soit pas à son agenda, non plus qu'à celui de la Maison de Bourbon qui en fait le brouillon. La presse "royale et princière" annonce une visite du prétendant en France cet automne pour une commémoration des ... Invalides !
D'ici là il n'y a pas urgences !
le fauteuil vide Louis XX
Le magazine spécialisé Hola, dans ses fiches concernant Mgr Luis Alfonso de Borbon y Borbon, nous invite à prendre très au sérieux sa carrière financière en ces termes :
Luis Alfonso de Borbón, el 'príncipe' sin trono, ha heredado de su padre -además de su disciplina, seriedad y organización-, su pasión por las finanzas. Licenciado en Ciencias Empresariales por CUNEF y máster en Finanzas, Luis Alfonso trabaja desde hace un año como asesor de inversiones en BNP. No hay duda de que, la suya, ha sido una decisión vocacional. Su rostro refleja verdadero orgullo cuando ofrece su tarjeta de visita. Y es que el sueño de Luis Alfonso, un joven muy trabajador y responsable, no es llegar a Rey de Francia sino ascender y hacer carrera dentro de un grupo financiero.
Si c'est son choix, qui le lui reprocherait ?
Qu'il daigne renoncer à la prétendance et conserve son titre d'aîné des Capétiens serait courtois, avisé et encourageant pour le succès futur de la Cause dans l'unité des Maisons.
Rêvons ...
vendredi 17 juin 2005
Mon premier est chauvin
Devant les ravages du tsunami référendaire qui a mis au jour que 92% de la classe politique ne représente que 45% du corps électoral, ou plus racoleur, que 55% du corps électoral n'est représenté que par 8% de parlementaires, les salons parisiens qui depuis toujours font et défont réputations et ministères, bruissent de l'exquise utopie d'une république sixième, où serait convoquée l'honnêteté morale d'une classe politique intègre renouvelée qui ne regarderait plus le doigt qui montre l'étoile, mais l'étoile de notre destin de puissance enfui, le déclin, notre marotte.
Ce tantôt, s'est levé de Brocéliande, un de ces chevaliers solitaires qui une fois par mille ans s'arrachent au convent de la Table Ronde pour venir l'épée basse mais fermement tenue, réclamer la primauté de leur droit, honneur, fidélité, piété. Ca tombe bien, en pleine décomposition sociale, il faut se ressourcer ! La chevalerie est à l'heure.
Chauvin c'est son nom. A l'évidence français, un nom qui ne s'achète pas en Conseil d'Etat, loin des Courcel ou d'Estaing et autres marquisades de vanité.
Jean-Philippe. Ses parents ont oublié Auguste. Las, il aurait eu ainsi une attaque de roi. Jean-Philippe-Auguste.
Il porte haut les couleurs de la monarchie et entend les défendre sur le pré, à l'occasion de la législative partielle de la 13è des Hauts de Seine.
Qui veut briser quelques lances avec lui ?
Voici l'envoi.
Royaliste aujourd’hui, nécessité pour la nation
Aujourd’hui, malgré les efforts des militants monarchistes de toutes tendances, le royalisme semble presqu’invisible aux yeux de nos contemporains, baignés dans l’ambiance distractionnaire de la société de consommation, jadis rebaptisée (avec une certaine prescience) “consom-nation” par Louis Pauwels.
Cela se traduit par une marginalisation évidente dans le paysage politique français, aujourd’hui monopolisé par les tenants du “tout démocratique” et du “politiquement correct”. Cette situation gêne la perception des idées royalistes, trop souvent limitée, dans l’esprit de nos concitoyens, à quelques mondanités ou à des anecdotes, mélanges d’activisme et de folklore...
Pourtant, au moment où la Ve République doit affronter les défis de la globalisation et de la logique globalitaire (néolibéralisme, idéologie consumériste, démocratisme élitaire...), au moment où les intelligences les plus vives ressentent un “malaise de civilisation” (prémisses d’une crise ?), l’idée d’une instauration monarchique, si elle apparaît certes lointaine (autant dans le passé que pour l’avenir), doit revenir dans le champ des possibles : la monarchie, au regard des données politiques et institutionnelles actuelles, reste (et sans doute, de manière plus précise, redevient) nécessaire pour notre nation aujourd’hui moins sûre d’elle-même et fragilisée par des forces externes (diplomatie états-unienne, règlementarisme européen...) et internes (ethno-nationalismes séparatistes, communautarisme religieux ou sociologiques,...)
La Ve République pensait avoir résolu le problème des institutions en “monarchisant” la République (hommage du vice à la vertu, diraient certains...) mais cette monarchie incomplète qui, en fait, semble plutôt avoir été, du temps du général De Gaulle, une forme française de “monocratie”, est aujourd’hui largement remise en cause par les diverses réformes constitutionnelles de ces dernières années, mais aussi par les diverses cohabitations qui se sont succédé depuis 1986 (trois en quinze ans).
Quand nous évoquons la “monarchie nécessaire” nous la définissons d’abord comme un pouvoir “héréditaire” ou, plus justement successible, résumé par la formule traditionnelle Le roi est mort, vive le Roi. Comme le souligne Daniel de Montplaisir dans son ouvrage récent La Monarchie, « au regard de l’institution royale, l’hérédité constitue le mode normal d’accession au trône mais non au sens d’héritage patrimonial. Certains légistes considéraient que la Couronne n’était pas vraiment héréditaire mais plutôt statutaire. Car l’héritier la recueille selon la loi et ne peut en disposer à sa guise » (La Monarchie. Éd. Le Cavalier Bleu).
- Copyright JP. Chauvin levé.
Nous nous proposons d'éditer dans les jours qui viennent cinq réflexions de Jean-Philippe Chauvin pour le combat politique, que nous commenterons pour vous.
* Echapper au choix
* La notion de service
* Visage humain
* Un état "dégraissé"
* Prendre son temps
Ce tantôt, s'est levé de Brocéliande, un de ces chevaliers solitaires qui une fois par mille ans s'arrachent au convent de la Table Ronde pour venir l'épée basse mais fermement tenue, réclamer la primauté de leur droit, honneur, fidélité, piété. Ca tombe bien, en pleine décomposition sociale, il faut se ressourcer ! La chevalerie est à l'heure.
Chauvin c'est son nom. A l'évidence français, un nom qui ne s'achète pas en Conseil d'Etat, loin des Courcel ou d'Estaing et autres marquisades de vanité.
Jean-Philippe. Ses parents ont oublié Auguste. Las, il aurait eu ainsi une attaque de roi. Jean-Philippe-Auguste.
Il porte haut les couleurs de la monarchie et entend les défendre sur le pré, à l'occasion de la législative partielle de la 13è des Hauts de Seine.
Qui veut briser quelques lances avec lui ?
Voici l'envoi.
Royaliste aujourd’hui, nécessité pour la nation
Aujourd’hui, malgré les efforts des militants monarchistes de toutes tendances, le royalisme semble presqu’invisible aux yeux de nos contemporains, baignés dans l’ambiance distractionnaire de la société de consommation, jadis rebaptisée (avec une certaine prescience) “consom-nation” par Louis Pauwels.
Cela se traduit par une marginalisation évidente dans le paysage politique français, aujourd’hui monopolisé par les tenants du “tout démocratique” et du “politiquement correct”. Cette situation gêne la perception des idées royalistes, trop souvent limitée, dans l’esprit de nos concitoyens, à quelques mondanités ou à des anecdotes, mélanges d’activisme et de folklore...
Pourtant, au moment où la Ve République doit affronter les défis de la globalisation et de la logique globalitaire (néolibéralisme, idéologie consumériste, démocratisme élitaire...), au moment où les intelligences les plus vives ressentent un “malaise de civilisation” (prémisses d’une crise ?), l’idée d’une instauration monarchique, si elle apparaît certes lointaine (autant dans le passé que pour l’avenir), doit revenir dans le champ des possibles : la monarchie, au regard des données politiques et institutionnelles actuelles, reste (et sans doute, de manière plus précise, redevient) nécessaire pour notre nation aujourd’hui moins sûre d’elle-même et fragilisée par des forces externes (diplomatie états-unienne, règlementarisme européen...) et internes (ethno-nationalismes séparatistes, communautarisme religieux ou sociologiques,...)
La Ve République pensait avoir résolu le problème des institutions en “monarchisant” la République (hommage du vice à la vertu, diraient certains...) mais cette monarchie incomplète qui, en fait, semble plutôt avoir été, du temps du général De Gaulle, une forme française de “monocratie”, est aujourd’hui largement remise en cause par les diverses réformes constitutionnelles de ces dernières années, mais aussi par les diverses cohabitations qui se sont succédé depuis 1986 (trois en quinze ans).
Quand nous évoquons la “monarchie nécessaire” nous la définissons d’abord comme un pouvoir “héréditaire” ou, plus justement successible, résumé par la formule traditionnelle Le roi est mort, vive le Roi. Comme le souligne Daniel de Montplaisir dans son ouvrage récent La Monarchie, « au regard de l’institution royale, l’hérédité constitue le mode normal d’accession au trône mais non au sens d’héritage patrimonial. Certains légistes considéraient que la Couronne n’était pas vraiment héréditaire mais plutôt statutaire. Car l’héritier la recueille selon la loi et ne peut en disposer à sa guise » (La Monarchie. Éd. Le Cavalier Bleu).
- Copyright JP. Chauvin levé.
Nous nous proposons d'éditer dans les jours qui viennent cinq réflexions de Jean-Philippe Chauvin pour le combat politique, que nous commenterons pour vous.
* Echapper au choix
* La notion de service
* Visage humain
* Un état "dégraissé"
* Prendre son temps
jeudi 16 juin 2005
Commémoration au Temple
La cérémonie fut émouvante mais empreinte aussi d'une certaine gaîté de voir les Maisons ici rassemblées pour évoquer le martyre du petit dauphin.
Un compte-rendu de grand intérêt avec même un diaporama est disponible sur le site toujours excellent des Manants du Roy.
Nous apportons notre petit galet à l'édifice en vous proposant ce buste de Louis XVII par Catherine Cairn, pour méditer sur le destin de cette mêche éteinte, même s'il n'a qu'un rapport très lointain avec l'original.
Le coeur n'y est pas, vous savez bien.
Il repose(rait)* en majesté à Saint Denis.
Berceuse blanche
Dormez, enfants, près de vos mères,
Dans vos lits clos ;
Dormez, dormez, dans vos chaumières,
Au bruit des flots.
Le petit Roi, tout comme un homme,
Est en prison
Sans avoir pour bercer son somme
Une chanson.
Dormez, mes jolis, dans vos petits lits,
Dormez, petits gars, sans effroi
Car vous n'êtes pas les fils du Roi
Lire lon la, lon la.
Avez-vous faim ?
Tout plein les huches, y a du pain bis ;
Avez-vous froid, voici des bûches,
De chauds habits.
Le petit Louis, fils de la France
A faim et froid
Simon se rit de la souffrance
Du fils du Roi.
Vos pères, pour venger son père,
Chassent les Bleus ;
Ils reviendront, bientôt j'espère,
Victorieux.
Afin qu'un jour nos maux finissent,
Enfants jolis,
Prions Dieu pour que refleurissent
Les fleurs de Lys.
Priez, mes jolis, dans vos petits lits
Priez petits gars, avec moi,
Pour le malheureux petit gars du Roi
Lire lon la, lon la.
(Théodore Botrel)
PS du 3 avril 2006 :(*) Les travaux d'histoire ayant présidé aux cérémonies d'exposition du coeur du dauphin à Saint-Denis sont contestées par des travaux apparemment fondés. Le coeur est Habsbourg à l'évidence. Ils furent des dizaines, les coeurs Habsbourg à cette époque.
Un compte-rendu de grand intérêt avec même un diaporama est disponible sur le site toujours excellent des Manants du Roy.
Nous apportons notre petit galet à l'édifice en vous proposant ce buste de Louis XVII par Catherine Cairn, pour méditer sur le destin de cette mêche éteinte, même s'il n'a qu'un rapport très lointain avec l'original.
Le coeur n'y est pas, vous savez bien.
Il repose(rait)* en majesté à Saint Denis.
Berceuse blanche
Dormez, enfants, près de vos mères,
Dans vos lits clos ;
Dormez, dormez, dans vos chaumières,
Au bruit des flots.
Le petit Roi, tout comme un homme,
Est en prison
Sans avoir pour bercer son somme
Une chanson.
Dormez, mes jolis, dans vos petits lits,
Dormez, petits gars, sans effroi
Car vous n'êtes pas les fils du Roi
Lire lon la, lon la.
Avez-vous faim ?
Tout plein les huches, y a du pain bis ;
Avez-vous froid, voici des bûches,
De chauds habits.
Le petit Louis, fils de la France
A faim et froid
Simon se rit de la souffrance
Du fils du Roi.
Vos pères, pour venger son père,
Chassent les Bleus ;
Ils reviendront, bientôt j'espère,
Victorieux.
Afin qu'un jour nos maux finissent,
Enfants jolis,
Prions Dieu pour que refleurissent
Les fleurs de Lys.
Priez, mes jolis, dans vos petits lits
Priez petits gars, avec moi,
Pour le malheureux petit gars du Roi
Lire lon la, lon la.
(Théodore Botrel)
PS du 3 avril 2006 :(*) Les travaux d'histoire ayant présidé aux cérémonies d'exposition du coeur du dauphin à Saint-Denis sont contestées par des travaux apparemment fondés. Le coeur est Habsbourg à l'évidence. Ils furent des dizaines, les coeurs Habsbourg à cette époque.
mercredi 8 juin 2005
Maître Devedjian vous parle
maître Renard par l'odeur alléché
Qui a écrit en 1999 :
Alors que les gouvernements socialistes dominent l'Europe, leur idéologie est en fait à bout de souffle.
On n'a pas encore tiré toutes les conséquences de la chute des socialismes soviétiques et jamais les droits de l'individu n'ont fait l'objet d'une telle exigence.
La vocation de la droite devient alors évidente.
Elle n'est pas seulement ce qui s'oppose à la gauche, elle a ses propres fondements idéologiques, sa vision de l'histoire, sa conception de l'avenir, son idée de l'homme et de la société.
Elle seule perçoit toute la logique de la mondialisation qui ne peut être que compétitive donc libérale.
La droite, au fond, parle de l'individu quand la gauche parle du collectif. Or, l'histoire n'est-elle pas le fruit de la longue émergence des droits de l'individu, par rapport aux exigences du collectif ?
Me Patrick Devedjian, alors député de Sceaux. Débarqué récemment, il tente de regagner le bord de la mare du microcosme sur le radeau de ses certitudes et nous convoque pour sa future élection dans la treizième des Hauts de Seine sarkoziens.
Si ce n’est déjà plus langue de bois, c’est quand même la langue de cuir !
En 1999, au moment du constat, le Mur était tombé depuis dix ans. Notre cher maître a pour le moins du retard à l’allumage en 1999. Ou est-ce la magie du chiffre plein qui l’a inspiré.
Pour ce qui concerne les socialismes soviétiques, j’invite Me Devedjian à méditer l’exclamation de Vaclal Havel, nouveau président de Tchécoslovaquie, à son retour de Paris où il avait été invité officiellement par François Mitterrand :
« Je croyais avoir œuvré à la disparition de l’Union soviétique ; je n’ai "eu" que l’union ; la république française est le légataire soviétique universel. »
Il suffit d’ailleurs de courir un peu le vaste monde pour s’en rendre compte. Notre exception politique est une source de dérision. Elle plombe sérieusement notre exception culturelle et notre combat pour la francophonie.
A ce constat, notre jeune et beau député d’arguer que la « vocation de la droite devient alors évidente ». Et d’entrer dans le chapitre des évidences et portes enfoncées grandes ouvertes.
Six ans plus tard que ses prophéties, dont cinq passés devant les écrans de la Chiraquie Bleu Horizon, qu’en est-il ? L’Etat a pris du poids tellement que nous risquons d’en crever. Dette trillionnaire, déficits abyssaux, prébendes inextinguibles, l’énergie de la nation captée par une caste privilégiée qui commande à tout et représente un quart déjà de la population en âge de s’activer. Bonne définition d’un état soviétique avec politburo, nomenklatura, magasins en accès restreints, privilèges attachés à la fonction. Plus le réquisitoire du procès de prévarication des partis de gouvernement qui tombe aujourd'hui, désastreux pour le régime, aux dires de l'avocat général lui-même.
La République est au ruisseau.
Dans les brumes de son rêve éveillé, Me Devedjian perçoit « la logique de la mondialisation » comme la victoire des individualités libérées. Qu’il oppose au collectivisme. Sans nous dire que cette incongruité idéologique mal digérée par les « individus » appelés « hommes », a disparu partout, sauf de France, Chine, Corée du Nord, Cuba, Vietnam et Laos ! Les exigences du « collectif », cher maître, votre premier grand ministre nommé à la barre du tout nouveau Titanic, vient de les recevoir des syndicats qui le somment ! Ou le sonnent !
Qui est sur la passerelle ?
Qui est au chadburn ?
Les mêmes, moins Patrick Devedjian, François Fillon et Michel Barnier et quelques tirailleurs de moindre importance. Le premier paye-t’il son affrontement à l’Industrie contre Thierry Breton, le Bob Marley de France Télécom, auquel il reprochait de bloquer par tous moyens directs et indirects la libéralisation des télécommunications au détriment des intérêts des consommateurs ? Celui-ci fut par la suite adoubé grand Argentier sans le sou, et depuis le portique de Bercy, lui gardait une dent. Il a obtenu la tête de l’avocat qui à son grand péril développait aussi les thèses libératrices d’un autre avocat pas mieux vu au Château, Sarkozy.
Mais Devedjian a certainement commis l’irréparable quand il a proposé de scraper les vestiges archéologiques du plan quinquennal gaullien au motif de libérer les initiatives en réduisant les frais. C’était trop pour la coterie chiraquienne qui marche sur les mains depuis si longtemps pour faire croire à l’exaltation par leur soin de l’héritage sacré. Imaginer pouvoir délocaliser la Datar en Corée du Nord était le dernier outrage.
Une demi-heure avant lecture sur le perron de l’Elysée de la composition du nouveau gouvernement de Chirac II – ça fait un peu mérovingien -, Me Devedjian était informé de son éviction.
Bien qu’il ait pu mesurer au quotidien l’ossification de l’Etat et l’ingratitude des patrons de son bord, il reprend aujourd'hui du service dans la famille comme conseiller politique à l’UMP. Doit-on penser à voir les reclassements rapides des exclus dans des postes de responsabilité du grand parti de droite, que l’on se range en bataille pour des échéances qui se rapprochent et pourraient même être accélérées au moindre refus d’obstacle de l’actuel Premier ? Il n’y a aucun doute. Fillon l’a déclaré immédiatement ; il ouvre les hostilités contre toute velléité de candidature au troisième mandat du patriarche. Devedjian va y aider. Barnier ne sert à rien.
Ainsi quand la France est engagée dans un déclin, inexorable jusqu’à plus ample démontré, ceux qui estiment tenir les solutions, les remèdes, s’enferrent dans un système partisan ranci qui s’il permet d’obtenir des majorités parlementaires par manipulation des règles électorales, aboutit surtout à doter le corps législatif d’effectifs pléthoriques, chers et sans pouvoirs réels. L’image de l’Assemblée nationale désavouée par la nation comme jamais un parlement ne le fut en France, votant quasiment les « pleins pouvoirs » à Galouzeau De Villepin qui gouvernera – qu’il le dit - par oukases, nous rappelle de bien tristes moments où une république battue à plates coutures par son impéritie, sa concussion, ses trahisons, appelait au secours un vieillard aux cent médailles qui n’avait que sa canne pour protéger le pays !
Le régime perverti aussi loin que sait le faire une république latino-américaine, ne mérite pas qu’on s’attarde à sa réforme. L'Etat va déchirer le pays pour lui survivre.
Il a échoué en 1940 coulant alors toutes les démocraties continentales européennes, il récidive au civil cette fois en 2005, emportant dans son naufrage bien des espérances européennes.
Vous vous attardez, cher maître. Il faut plus.
Ou bien convenez que c’est strictement affaire personnelle, à 61 ans.
Qui a écrit en 1999 :
Alors que les gouvernements socialistes dominent l'Europe, leur idéologie est en fait à bout de souffle.
On n'a pas encore tiré toutes les conséquences de la chute des socialismes soviétiques et jamais les droits de l'individu n'ont fait l'objet d'une telle exigence.
La vocation de la droite devient alors évidente.
Elle n'est pas seulement ce qui s'oppose à la gauche, elle a ses propres fondements idéologiques, sa vision de l'histoire, sa conception de l'avenir, son idée de l'homme et de la société.
Elle seule perçoit toute la logique de la mondialisation qui ne peut être que compétitive donc libérale.
La droite, au fond, parle de l'individu quand la gauche parle du collectif. Or, l'histoire n'est-elle pas le fruit de la longue émergence des droits de l'individu, par rapport aux exigences du collectif ?
Me Patrick Devedjian, alors député de Sceaux. Débarqué récemment, il tente de regagner le bord de la mare du microcosme sur le radeau de ses certitudes et nous convoque pour sa future élection dans la treizième des Hauts de Seine sarkoziens.
Si ce n’est déjà plus langue de bois, c’est quand même la langue de cuir !
En 1999, au moment du constat, le Mur était tombé depuis dix ans. Notre cher maître a pour le moins du retard à l’allumage en 1999. Ou est-ce la magie du chiffre plein qui l’a inspiré.
Pour ce qui concerne les socialismes soviétiques, j’invite Me Devedjian à méditer l’exclamation de Vaclal Havel, nouveau président de Tchécoslovaquie, à son retour de Paris où il avait été invité officiellement par François Mitterrand :
« Je croyais avoir œuvré à la disparition de l’Union soviétique ; je n’ai "eu" que l’union ; la république française est le légataire soviétique universel. »
Il suffit d’ailleurs de courir un peu le vaste monde pour s’en rendre compte. Notre exception politique est une source de dérision. Elle plombe sérieusement notre exception culturelle et notre combat pour la francophonie.
A ce constat, notre jeune et beau député d’arguer que la « vocation de la droite devient alors évidente ». Et d’entrer dans le chapitre des évidences et portes enfoncées grandes ouvertes.
Six ans plus tard que ses prophéties, dont cinq passés devant les écrans de la Chiraquie Bleu Horizon, qu’en est-il ? L’Etat a pris du poids tellement que nous risquons d’en crever. Dette trillionnaire, déficits abyssaux, prébendes inextinguibles, l’énergie de la nation captée par une caste privilégiée qui commande à tout et représente un quart déjà de la population en âge de s’activer. Bonne définition d’un état soviétique avec politburo, nomenklatura, magasins en accès restreints, privilèges attachés à la fonction. Plus le réquisitoire du procès de prévarication des partis de gouvernement qui tombe aujourd'hui, désastreux pour le régime, aux dires de l'avocat général lui-même.
La République est au ruisseau.
Dans les brumes de son rêve éveillé, Me Devedjian perçoit « la logique de la mondialisation » comme la victoire des individualités libérées. Qu’il oppose au collectivisme. Sans nous dire que cette incongruité idéologique mal digérée par les « individus » appelés « hommes », a disparu partout, sauf de France, Chine, Corée du Nord, Cuba, Vietnam et Laos ! Les exigences du « collectif », cher maître, votre premier grand ministre nommé à la barre du tout nouveau Titanic, vient de les recevoir des syndicats qui le somment ! Ou le sonnent !
Qui est sur la passerelle ?
Qui est au chadburn ?
Les mêmes, moins Patrick Devedjian, François Fillon et Michel Barnier et quelques tirailleurs de moindre importance. Le premier paye-t’il son affrontement à l’Industrie contre Thierry Breton, le Bob Marley de France Télécom, auquel il reprochait de bloquer par tous moyens directs et indirects la libéralisation des télécommunications au détriment des intérêts des consommateurs ? Celui-ci fut par la suite adoubé grand Argentier sans le sou, et depuis le portique de Bercy, lui gardait une dent. Il a obtenu la tête de l’avocat qui à son grand péril développait aussi les thèses libératrices d’un autre avocat pas mieux vu au Château, Sarkozy.
Mais Devedjian a certainement commis l’irréparable quand il a proposé de scraper les vestiges archéologiques du plan quinquennal gaullien au motif de libérer les initiatives en réduisant les frais. C’était trop pour la coterie chiraquienne qui marche sur les mains depuis si longtemps pour faire croire à l’exaltation par leur soin de l’héritage sacré. Imaginer pouvoir délocaliser la Datar en Corée du Nord était le dernier outrage.
Une demi-heure avant lecture sur le perron de l’Elysée de la composition du nouveau gouvernement de Chirac II – ça fait un peu mérovingien -, Me Devedjian était informé de son éviction.
Bien qu’il ait pu mesurer au quotidien l’ossification de l’Etat et l’ingratitude des patrons de son bord, il reprend aujourd'hui du service dans la famille comme conseiller politique à l’UMP. Doit-on penser à voir les reclassements rapides des exclus dans des postes de responsabilité du grand parti de droite, que l’on se range en bataille pour des échéances qui se rapprochent et pourraient même être accélérées au moindre refus d’obstacle de l’actuel Premier ? Il n’y a aucun doute. Fillon l’a déclaré immédiatement ; il ouvre les hostilités contre toute velléité de candidature au troisième mandat du patriarche. Devedjian va y aider. Barnier ne sert à rien.
Ainsi quand la France est engagée dans un déclin, inexorable jusqu’à plus ample démontré, ceux qui estiment tenir les solutions, les remèdes, s’enferrent dans un système partisan ranci qui s’il permet d’obtenir des majorités parlementaires par manipulation des règles électorales, aboutit surtout à doter le corps législatif d’effectifs pléthoriques, chers et sans pouvoirs réels. L’image de l’Assemblée nationale désavouée par la nation comme jamais un parlement ne le fut en France, votant quasiment les « pleins pouvoirs » à Galouzeau De Villepin qui gouvernera – qu’il le dit - par oukases, nous rappelle de bien tristes moments où une république battue à plates coutures par son impéritie, sa concussion, ses trahisons, appelait au secours un vieillard aux cent médailles qui n’avait que sa canne pour protéger le pays !
Le régime perverti aussi loin que sait le faire une république latino-américaine, ne mérite pas qu’on s’attarde à sa réforme. L'Etat va déchirer le pays pour lui survivre.
Il a échoué en 1940 coulant alors toutes les démocraties continentales européennes, il récidive au civil cette fois en 2005, emportant dans son naufrage bien des espérances européennes.
Vous vous attardez, cher maître. Il faut plus.
Ou bien convenez que c’est strictement affaire personnelle, à 61 ans.
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