mardi 23 août 2011

Le combat des fils

A Tripoli, les fils Kadhafi entrent dans l'histoire par ce remake de Camerone que nous "vivons" par le truchement des agences de reportage. Je souhaite que l'OTAN suspende son appui pour que la décision soit faite au sol entre Libyens, quoique demande le Conseil National de Transition de plus en plus impatient à ramasser le pot. L'orgueil du vieux lion lui interdit une reddition et jusqu'à aujourd'hui - sauf quand même après le tout premier raid aérien français qui le fit verdir - il n'a manifesté aucune faiblesse dans sa résolution de jouer jusqu'au bout la pièce écrite par lui-même, pour ne pas finir comme un gland à la Saddam Hussein, pendu sous les crachats. Normalement les freux du désert vont sortir du bunker et charger les "pouilleux" supplétifs des Infidèles, puis succomberont sous le nombre, c'est toujours comme ça s'ils ne sont pas des Arabiaques amollis dans les sophas de plume d'oie et les boîtes de loukoums.

D'expérience, l'Arabe des champs est maté par l'Arabe des villes ameuté en masse par l'hystérie propre à la Rue arabe. A quoi les reconnaissez-vous ? L'un a l'oeil de lapin, l'autre l'oeil de loup. C'est ce que faisait observer le général Petraeus en Irak en demandant de prendre langue avec les chefs sunnites qui, à les regarder au fond des yeux, ne désarmeraient pas devant l'assaut des Arabes des Marais (Shias) et obligeraient la Coalition à une guerre de cent ans. Il avait raison puisque ce déplacement de l'axe d'effort permit au Pentagone de désengager la plupart de ses brigades d'Irak, et on nous apprend que la semaine dernière des unités résiduelles américaines ont attaqué des rebelles chiites dans le district de Bassorah à l'insu du gouvernement (clic), malgré la remise des clefs de Bagdad aux partis chiites.
On se souvient aussi de la fin des fils de Saddam Hussein, Uday et Qusay, retranchés chez eux et combattant l'infanterie américaine assistés de leurs propres enfants. Ces salopards savaient mourir. C'est bien tout le mal que l'on puisse souhaiter à la Libye, une fin du tyran digne des livres d'histoire. Et pour nous, des contrats de pétrole et d'armement, soyons simples !

Pourquoi ce post qui semble se réjouir de la résistance opposée par le raïs libyen à la justice internationale ? Oui, justice, n'en déplaise aux candidats-dictateurs qui s'émeuvent de la destruction de leurs modèles d'Ordre, si l'on garde en mémoire l'explosion du DC10 de la companie aérienne française UTA au-dessus du Ténéré (170 morts) et celle du Boeing 747 de la compagnie américaine Panam en Ecosse (270 morts). Tout simplement parce que la situation exalte la famille, cellule élementaire passée de mode chez nous, chez notre république des individus-matricules élevés en batterie comme de la volaille.
La famille Kadhafi sur Royal-Artillerie, c'était par ici, mais il existe une autre famille libyenne historique dont la souche provient de Mostaganem, celle des Senoussis qui combattit les Italiens dès le début et conduisit le pays à l'indépendance (clac).
Le prince-héritier Mohammed Sayed qui vit à Londres et qui fut au départ un peu en retrait de la main, s'est laissé convaincre d'offrir à son peuple une solution. Il a fait une déclaration de circonstance dont nous reproduisons l'essentiel :

In order for Libya to take its place amongst the great nations of the world we must work together as one people. United we must fight for a new society in which the freedoms and rights of the people come first. We must protect the rights of each and every Libyan – to ensure that never again can a tyrant take lives, steal property or misappropriate our country’s wealth. Libya’s future must be in the hands of the Libyan people
(déclaration complète du 16 août 2011). Ce n'est pas le Pont d'Arcole mais un bon début quand même. La révolution lui a déjà piqué son drapeau. Y a plus qu'à !


5 commentaires:

  1. Mille bravos pour votre oeil de lynx !

    http://cril17.info/2011/08/23/vous-avez-dit-irresponsable/#comment-3439

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  2. Pas besoin d'un oeil de lynx. Quand vous voyez à l'écran la présentatrice du journal télévisé "loyaliste" parler à la caméra avec un Colt-45 à la main, vous pouvez imaginer que ces gens ne sont pas des pétochards et ne vont pas se rendre au coup de sifflet.
    Les unités engagées au Tchad sur la bande d'Aouzou et qui ont eu maille à partir avec ces types en ont rapporté un certain respect.
    Si le prince veut faire quelque chose dans son pays, c'est maintenant qu'il lui faut débarquer, et pas sur autorisation du Foreign Office ou du Quai d'Orsay.

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  3. Cher catoneo

    Permettez-moi de suivre notre maître et de n'être royaliste qu'en France !...
    Quant au reste du monde, il n'y a qu'une seule Internationale qui tienne la route, c'est celle de la sainte Eglise Catholique Apostolique et Romaine,... mais là je crois que nous n'avons pas tout à fait le même regard ! ...

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  4. Aïcha, Hannibal et Mohammed l'aîné sont passés en Algérie avec Madame Kadhafi et leurs enfants. Certainement par le convoi de 6 Mercedes blindées détectés dans le désert du Fezzan par le satellite. C'est la section non combattante du clan.

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  5. Etat du clan au 21 octobre 2011 dans l'ordre de primogéniture :
    1.- Mohamed (1970-) réfugié en Algérie le 29 août
    2.- Milad Abouztaïa (?), fils adoptif, exilé non signalé. Sauva son père lors du raid américain de 1986
    3.- Seïf el-Islam (1972-) blessé le 20 octobre à la sortie de Syrte, en fuite
    4.- Saadi (1973-) réfugié au Niger le 10 septembre, sous contrôle judiciaire
    5.- Moatassem Billah (1975-2011) mort au siège de Syrte en octobre
    6.- Hannibal (1976-) réfugié en Algérie le 29 août
    7.- Aïcha (1976-) réfugiée en Algérie le 29 août
    8.- Seïf el-Arab (1982-2011) tué le 30 avril sous le bombardement OTAN de Bab al Azizia (Tripoli)
    9.- Khamis (1983-2011) commandant le 32° Brigade, tué le 29 août à Tarhouna
    10.- Hannah (1985-), fille adoptive, prétendûment tuée par le bombardement américain de 1986, en vie mais pas signalée

    La seconde épouse du raïs, Safia Ferkashe al-Barrasi, est réfugiée en Algérie avec Aïcha
    La première épouse du capitaine Kadhafi, Fatiha al-Nuri Khaled, n'est pas signalée.

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