jeudi 29 mars 2012

L'Empathie des religions du Livre

Ce billet est soumis à une convention divine qui l'exclut de l'espace-temps. Tout y est actuel quelle qu'en soit la date puisque les "vérités "sont éternelles.

L'écume du communautarisme turbide retombe et le piéton de se sentir un peu comme le dernier des Mohicans car il ne sent pas sous ses pieds sa propre commmunauté. Les appels à la cohésion sociale sont des prouts médiatiques, il n'y a pas, et de longtemps dans notre beau pays, de cohésion sociale mais de multiples fractures. Et la fracture religieuse n'est pas la moindre. L'immigration effrenée de populations expulsées de chez elles par la crasse islamique a importé chez nous (ça veut dire quoi maintenant "chez nous" ?) la guerre fratricide des deux fils d'Abraham. Leurs descendants nourrissent leur querelle d'un contentieux millénaire sur des disputes de nomades dont le débat ne nous a jamais tenté. Leurs histoires sont emplies de tumultes au désert, de décapitations, égorgements, sacrifices rituels, massacres de masse, martyrs de toutes façons et les plus horribles d'abord, pour dévier d'un côté sur les ambigüités du message évangélique primant les pauvres et les malades sur toute régime de civilisation dans l'ordre ; le sentiment prime la raison ; et finir de l'autre côté en assujétissant les consciences à des rites minutieux et des imprécations mortifères visant à l'éradication d'autrui, du moins sa mise en servitude. Quels programmes !

La greffe
Fille des civilisations grecque et latine, la France a été déviée de ses axes par la dictature des codes sémitiques importés par l'Eglise catholique. Chez les peuples de la forêt, des rus à milliers et rivières languides, des fontaines-oratoires et des champs blonds ou verts, jouissant d'un climat tempéré par un soleil doux, ami des bêtes et des gens, chez les peuples des montagnes et des vastes plaines qui labouraient l'épée à la ceinture et se nourrissaient sans tabou du fruit de leur travail, on a transplanté dans leur imaginaire l'aridité du désert stérile et brûlant, la mythologie d'un peuple barbare "élu", inconnu, content du joug de préceptes obscurs, incapable d'exprimer une civilisation autrement que par l'écriture. A quoi s'ajoutèrent le récit de mœurs bédouines en forme de paraboles, et pour emblème spirituel, un cadavre accroché au bois de supplice dont on raconte chaque année la terrible Passion. De Son destin cruel, voulu par les hommes de ce temps, là-bas, nous devons nous repentir, ici ! Nous naissons coupables et resterons pécheurs toute notre vie, sans quoi nous n'obtiendrons aucune commisération du Ciel ! Le convoi de bateleurs, de prophètes, de nécromants, d'agités et d'agitateurs sans patrie (C. Maurras, Anthinéa) est sinistre, mais le voyons-nous tel qu'il est ? Il accompagne la fureur des conquêtes inexpiées des deux autres livres, ancien testament et coran, conquêtes que les temps modernes associeraient à des génocides. Un regard étranger à notre hémisphère est frappé de sidération quand il accède à nos fondamentaux exotiques. Pour un bouddhiste, l'affaire commence par la culpabilisation de l'humanité coupable de curiosité, et finit après des torrents de sang - la Bible n'est que meurtres - par le martyre de main d'homme du Dieu révélé aux hommes, dont on mange le corps en souvenir, sous forme d'hostie, pour en prendre de la force, comme les Papous consommaient leurs valeureux vaincus ! L'empreinte mentale est si forte qu'aucun chrétien ne réagit à ce raccourci.

L'hégémonie et ses disputes
Des générations inlassables cherchant à établir leur pouvoir sur les âmes n'eurent de cesse de vouloir anéantir le « miracle esthétique et politique de la thalassocratie grecque » dans son universalité dangereuse ; de détruire la propension humaine à défier son destin tragique par la certitude de pouvoir changer les choses en modelant le monde par ses codes propres ; en étant son propre médiateur entre sa race fille du Ciel et les contradictions vulgaires de la Terre, une définition de la philosophie. Marquer la "Création" de sa propre métaphysique en construisant l'ordre sur le chaos naturel, c'est de l'autonomie, un blasphème. A défaut de parvenir à extirper complètement les résistances, les dictateurs de conscience récupérèrent la partie utile de la grécité pour la propagande de la "nuit" judéo-chrétienne. Puis vinrent les guerres de religions... on y retourne !

Il n'est pas étonnant, après que leur pouvoir ait été gravement entamé pendant la seconde moitié du XX° siècle en Europe, que les hiérarques du clergé chrétien soient en osmose aujourd'hui avec ceux des deux autres religions cousines, jusqu'à faire consciemment le lit du communautarisme honni pour sauver leur propre communauté.
Les trois religions du Livre veulent imposer leur propre fonds comme socle social, socle sur lequel seront assis leurs particularismes. La vieille religion catholique quand elle put dominer s'est imposée par le fer et le feu chaque fois que sa progression était entravée ou ses acquits menacés. La religion judaïque vaporisée par l'Empire romain a préservé son identité par de nombreux ancrages disséminés partout et elle sut prendre des gages dans certaines professions mieux adaptées au génie de ses ouailles, jusqu'à nos jours en politique, dans les médias et les cercles d'influence ; la dernière venue, ou revenue, le religion musulmane, revendique la liberté d'impacter les us et coutumes de territoires où elle est majoritaire - définition de la démocratie locale directe - en y versant les codes sociaux extraits de son livre de prières ; la plus à la traîne parce que la plus combattue par l'athéisme maçon, la religion catholique, ne s'oppose pas à cette sécularisation active des deux autres, pensant y regagner un jour la sienne propre.

Le communautarisme final et son désordre
Il faut ouvrir les yeux, lire les précautions sémantiques des faiseurs d'opinion, le communautarisme est là, à l'anglaise, définitivement. La République a échoué, le communautarisme va la détruire. Par le jacobinisme, elle a brisé une fédération de terroirs liés par une forte identité nationale dont les croyances importées font partie. Afin d'imposer la dictature égalitaire du gouvernement des atomes-individus, plus faciles à influencer avec une propagande rodée, elle a déclaré la guerre à la religion dominante qui la contrait depuis la Révolution, pour finalement plier le genou devant l'assaut d'autres mœurs exogènes qu'elle n'a pas voulu convertir aux nôtres puisqu'elle les refusait. Vide de sens inné, la République accapare des valeurs naturelles essentielles qu'elle fait siennes, mais qu'elle ne sait pas défendre parce que ses règles sociales tracées sur la comète sont contradictoires comme les ordres criés sur le chantier de la tour de Babel. La République d'aujourd'hui sécrète le désordre.

Elle laisse voir à marée basse le chaos de ses infrastructures morales, culbutées l'une par-dessus l'autre. Et tout au fond du paysage, deux centaines de Mohamed Merah, le pois-chiche ravagé de haine, reçoivent cinq-sur-cinq le prétexte de leur non-intégration pour se déchaîner et faire le dernier film de leur vie. La société exonère d'avance les imams de toute assignation pour manipulation des imbéciles, en inventant un mot qui les décharge de toute responsabilité : l'auto-radicalisation. Il fallait y penser.

Il n'y a pas de solution politicienne,
il faut retourner à Athènes


mardi 27 mars 2012

Ne auzel ne rato-pennado


crédit La Boîte Verte

Dites-vous chat et l'on vous saura chat, d'où l'expression "appeler chat un chat"... mais chauve-souris, ou rat-empenné comme on dit en languedocien, c'est déjà plus difficile. Esope ne s'y était pas trompé dans sa fable restée commune : De la Chauve-Souris et de la Belette.

Une Chauve-Souris étant tombée à terre fut prise par une Belette, et, sur le point d'être mise à mort, elle la supplia de l'épargner. La Belette répondit qu'elle ne pouvait la relâcher, étant de sa nature ennemie de tous les volatiles. L'autre affirma qu'elle était non pas un Oiseau, mais une Souris et fut ainsi remise en liberté.
Plus tard elle tomba une seconde fois et fut prise par une autre Belette. Elle lui demanda de ne pas la dévorer, et comme la Belette lui répondait qu'elle était l'ennemie de tous les Rats, elle affirma qu'elle n'était pas un Rat, mais une Chauve-Souris et elle fut une deuxième fois relâchée.
Voilà comment en changeant deux fois de nom elle assura son salut. Cette fable montre que nous non plus ne devons nous tenir aux mêmes moyens, attendu que ceux qui se transforment selon les circonstances échappent souvent au danger. 

Je ne sais si la leçon figure au programme élémentaire des madrasa, mais lorsque le "télévangéliste" Youssef el-Karthaoui prône l'obéissance aux lois laïques aux musulmans résidant en Europe occidentale, il n'a pas besoin d'ajouter : "...et n'en pensez pas moins" ; il suffit de suivre son émission Sharia et Vie sur la chaîne qataouie El-Jaezeera pour l'entendre. Il est l'exemple même de la chauve-souris. Ces imprécations contre Bachar el-Assad, pour Saddam Hussein, contre Mouamar Kahdafi, contre Nasser, pour les kamikazes du Hamas, contre Khamenei, sont éminemment politiques et les mauvaises langues disent que l'émir du Qatar, bien propre sur lui, utilise l'aura médiatique du prêcheur pour contrôler l'effervescence salafiste à son profit. L'implication active de l'émirat dans les affaires sunnites le laisse croire.

Nous avons convenu en Europe de trier les musulmans par deux épithètes, islamiques et islamistes. On aurait pu ajouter une troisième catégorie, non pratiquants, il y en a beaucoup. Mais la frontière est poreuse comme on le sait sans se l'avouer. L'autre soir, le délégué en Midi-pyrénées du Conseil français du culte musulman plaidait pour un enterrement islamique de la dépouille de Mohamed Merah. Lavage rituel du corps, enveloppement dans un linceul et mise en fosse dans un carré musulman, voire une inhumation en terre islamique, en Algérie si la famille y consent. De même la tombe peut être signalée ou anonyme, mais la dalle de marbre funéraire ne serait pas halal.
Pour le délégué, ce tueur au nom d'Allah, et pourquoi pas "fou de Dieu" tant qu'on y est, est un soldat perdu pour le djihad (guerre sainte) mais un soldat quand même, et ce n'est pas l'avalanche de "félicitations" provenant de sa communauté qui le dégradera au rang de l'ordure. Les quartiers bruissent déjà de l'exploit. C'est un moudjahidin, mort en héros les armes à la main dont on va taguer le nom et le visage dans les halls d'immeuble et les caves, comme on le fit d'Oussama ben Laden.

D'autres (in Le Figaro), comme l'ancien patron de la DST, suspecte le héros d'être une balance de la DCRI infiltrée à dessein et qui aurait viré sa cuti de honte ! Cette hypothèse éclaire bien des points comme la promesse de tuer son "officier traitant", et la liberté de ton utilisée par lui dans les négociations de sa reddition en détaillant le programme inachevé, reddition impossible en ce cas, sauf à ruiner la réputation de tous ses semblables au cours du procès. Cette hypothèse expliquerait aussi pourquoi il ne fut pas ciblé dès Montauban puisqu'il était supposé toujours en laisse.

Tant le CFCM que le CRIF tambourinent sur le tam-tam pour interdire (mais à qui?) tout amalgame entre les crimes impardonnables de Merah, les fidèles du Prophète et la guerre asymétrique du Proche-Orient. Ils sont relayés par les ligues morales apparentées aux deux courants sémitiques, MRAP et LICRA, qui ont marché en silence à la Bastille dimanche dernier avant de connaître tenants et aboutissants de l'affaire.

Au final, la "chauve-souris" morte n'est plus qu'un rat crevé, mais au Paradis grand ouvert !

Eyes wide shut !

lundi 26 mars 2012

In Vulcain We Trust

Quand Otto Hahn (†1968 Göttingen) fit porter au Naturwissenschaften de Leipzig l'annonce de sa découverte à la veille de Noël 38, il savait qu'il avait inventé le feu prométhéen. Mais était-il le seul ? Depuis une décennie au moins, depuis le soupçon monstrueux qu'une énorme force était captive de l'atome, tous les physiciens du monde étaient aux cent coups pour être le premier des géants, et nous ne citerons, après Albert Einstein soi-même qui poussait ses calculs, que Frédéric Joliot, Niels Bohr, Lise Meitner, Fritz Strassmann et Otto Frisch, pour faire court. La Science leur rend grâce d'avoir osé, mais ils furent plus nombreux et de partout ; à la fin de l'année 1939, une centaine de "communications" étaient tombées dans les corbeilles à courrier des revues savantes. Trois ans plus tard, Enrico Fermi réussissait la première fission nucléaire en laboratoire à l'université de Chicago.

S'il n'est pas sûr que le propre de l'homme soit le rire, les chats pouffent, on n'en peut dire autant de son "vilain défaut", la curiosité. Casser l'atome réputé irréfragable était LE défi lancé à l'espèce humaine. N'était-ce point se grandir, approcher la sublime inquiétude du Créateur ? Ce grand mythomane qu'est le Mortel ne rêve finalement que d'être un jour incendié par le regard de Zeus, comme le voulut jadis Sémélé transformée en charbon à regarder son éternel d'amant.
Quel physicien aurait appréhendé de trouver la combinaison du coffre à vérités ? Tous naissent dans la science et prennent des risques incalculables pour confronter leur "imaginaire" aux réalités, fussent-elles explosives. Il n'a pas le préalable de l'interrogation. Plus tard, plus vieux.

Le délire de la Création
Dans les années 40, il ne s'agissait encore que de casser le petit jouet pour libérer de sa gangue la formidable énergie qui avait embouti ensemble les éléments de l'atome. Le défi était la fission du noyau élémentaire. Il fut relevé et dépassé. Imaginez maintenant que le "vilain défaut" propose à la communauté scientifique de recréer l'atome. On accède ainsi aux manettes du Grand Horloger. Le chaudron du savant va créer de la matière et non plus du rayonnement. Elle se pèse, elle est concrétisée ! Nous parlons maintenant de la fusion thermonucléaire : écraser deux atomes légers pour en faire un seul plus lourd et dégager quatre fois plus d'énergie que par le procédé de fission créé par Fermi et ses pairs, c'était la promesse d'entrer dans le club des génies cosmiques. Notre soleil, les étoiles, en font autant chaque jour, il suffisait donc de comprendre la procédure. Et la communauté savante fit la bombe H.
De la bombe A d'Hiroshima à la bombe H le facteur puissance est de mille ! Si l'on percuta des bombes H à l'essai dans les déserts et sous les mers, l'équilibre de la terreur est-ouest évita qu'on s'en amuse, et que faire sinon ? Cette fusion des atomes pouvait maintenir en haleine les équipes de chercheurs s'ils obtenaient plutôt qu'une bombe, une coulée de fusion contrôlée en continu, comme un drainage retardé d'énergie captive. L'équation est toute d’arrogance, mais on a osé : cette "arrogance" s'appelle ITER. Le monde scientifique construit à Cadarache un réacteur expérimental sur crédits internationaux. L'Union européenne, les BRICS, le Japon et les Etats-Unis et même le Kazakhstan - pourquoi le Kazakhstan ? - se sont mis ensemble pour voir ça : obtenir une filière industrielle produisant du courant électrique à partir de la fusion. L'Homme n'avait jamais osé en vraie grandeur.

Une affaire d'ingénieur
Faire le dieu n'est pas une occupation innocente et devant les images terrifiantes de l'éjaculation atomique de 1945, l'émoi fut toujours difficile à contenir chez les peuples craintifs. Puis vinrent les explicateurs sous-diplômés qui prirent le micro aux savants et le cri s'est répandu en écho des temps jadis heureux, d'un bord à l'autre de la planète : "Back to the trees !". Et chacun de grimper !
Les écologistes n'ont pas complètement tort, même s'ils sollicitent beaucoup la vérité en instrumentalisant les accidents industriels de la filière à dessein dans une procédure de communication fondée sur l'incertitude future comme le font tous les jours les agents d'assurances. Mais un citoyen moyen non irradié peut comprendre que les gens capables de domestiquer Vulcain le seront aussi pour venir à bout de ses rebuts ultimes. L'alarme entretenue par les partis naturalistes sur l'accident de Fukushima¹ cache soigneusement que ces réacteurs américains simplifiés étaient déjà obsolètes avant le tsunami. Les mêmes de critiquer ensuite les surcoûts du prototype EPR de Flamanville qui sont pourtant motivés par des exigences de sûreté nucléaire.
Tout est donc bon contre l'industrie, même s'il s'agit d'une filière française d'exception, reconnue et enviée dans le monde entier. Que pèsent ces considérations patriotiques, donc débiles, contre l'avenir radieux des moulins à vent qui ventileront les chèvres à fromage ! Et puis, le principe de précaution constitutionnalisé a bétonné le doute. Dans le doute, couche-toi !
Si nous avons de remarquables ingénieurs, ce sont les pastourelles folkloriques qui doivent gouverner la France nous rabâchent les Verts. Et eux d'araser tout ce qui peut représenter une affirmation de force dans ce pays. Après l'atome ? l'automobile, le rail, l'aéronautique, les canaux, les barrages, l'agro-alimentaire et cette inutilité géante qu'est notre industrie du luxe, devront obéir aux dévots de la désindustrialisation heureuse dans ce fameux meilleur des mondes où chacun pèsera chaque soir après le brossage des dents à la sciure, sa production de CO².

De toutes les énergies canalisées par l'homme, l'atome est la plus "intellectuelle", la plus avantageuse pour une planète surpeuplée. C'est une énergie dangereuse, son exploitation ne peut être galvaudée, mais vouloir s'en priver convoque auparavant des énergies substitutives du même rapport quantité-prix. L'avenir est ouvert.

Sans la note ci-dessous, ce billet a paru dans La Toile n°13 (20 février 2012), trimestriel monarchiste dépoussiérant de la Conférence Monarchiste Internationale.

Note (1): le Japon va redémarrer progressivement ses réacteurs nucléaires pour fournir l'électricité actuellement produite par les centrales thermiques à des coûts exorbitants qui obligeraient à des hausses massives des tarifs particuliers et entreprises. Seize centrales sont en cours d'examen par l'AIEA et deux ont déjà reçu leur bon d'exploitation.

vendredi 23 mars 2012

Une culture de la lâcheté...

...pour ne pas dire un certain éloge.

J'ai observé comme tout un chacun le peu d'émoi public à l'assassinat de deux parachutistes en tenue le 15 mars, et la recherche d'un coupable dans les rangs identitaires aussitôt que fut connue l'origine raciale des victimes. Que Jean-Dominique Merchet s'y soit prêté a confirmé certains doutes que je ne voulais pas explorer à son égard. Il est finalement un simple rationnaire du journalisme, quelque sorte de faucon mouillé comme le classerait la New Hampshire Gazette. Un con dans son genre auditeur IHEDN !
Nous avons pu voir aussi que si l'émoi était palpable dans la communauté militaire et chez les patriotes, l'emballement médiatique a été déclenché par l'ignoble assassinat des enfants israélites de la rue Jules Dalou à Toulouse. Dès ce crime quadruple, les faiseurs d'opinion ont cessé de spéculer sur les mobiles pour condamner l'acte atroce avec la plus extrême vigueur, et l'Etat en campagne a emboîté le pas.
Car il était question de mobile à Montauban autant que de réprobation. D'anciens parachutistes suprémacistes se seraient vengés de leur exclusion des rangs de l'armée. Et les vociférateurs des ligues morales d'embrayer dans l'amalgame de campagne, montrant Mme Le Pen du doigt, et par ricochet son imitateur le plus fidèle, le président-candidat. Puis l'on sut. La perte des deux paras du 17 (plus celle du margi-chef du 1er Train para de Toulouse) fut alors imputée au djihad. On tenait l'explication, et sans l'horreur qui s'était abattue sur les trois petits enfants de l'école juive, on tenait presque l'amorce de l'excuse. Le bandit masqué avait exécuté des "ennemis" voire des traitres à leur foi, quoi de plus normal ? Ça arrive tous les jours... ailleurs ! Qui se souvient encore des quatre soldats français abattus comme des chiens par un soldat afghan le 20 janvier dernier à l'OMLT de Gwan ? Moi, c'est mon anniversaire ; mais pour tout le monde c'est du combat ordinaire, un risque banal !

Depuis la seconde guerre mondiale, nous avons en France une culture de l'assassinat motivé, acceptable en temps de guerre. On pourrait aussi remonter à Ravaillac, mais il ne s'agissait pas de temps de guerre. Ce sont les MOI (ou FTP-MOI ou Réseau Manouchian) aux ordres de l'Internationale communiste (Jacques Duclos) qui ont importé cette forme de lâcheté consistant à tuer dans le dos des officiers de l'armée allemande pour se venger de la défaite et créer un climat d'insécurité, dont pâtirent en premier les résidents. Parce qu'ils furent capturés par la police de Vichy et fusillés, la République leur éleva une stèle en 2003 sur proposition de Me Badinter. Etait-ce de la résistance ? d'une certaine façon, oui ; obéissant à une stratégie capable de terminer l'occupation du pays ? à l'évidence non. La France a été libérée par les Alliés. Le choix, gratuit pour la plupart, du camp "Résistance" permit d'absoudre à la Libération bien des exécutions sommaires, mais c'est plus tard que le procédé "acceptable" de l'assassinat ciblé, acceptable si le mobile est le bon, renaquit. Je veux parler de la lutte contre l'OAS menée par les barbouzes du général De Gaulle après la signature des Accords d'Evian. Les mêmes qui avaient absous les exactions de la Libération, firent exécuter sans procès ni remords leurs ennemis du jour. On ne prit aucun gant, on ne fut retenu par aucun scrupule moral. Pensez-donc, on avait fait bouillir des milliers de supplétifs algériens, alors vous pensez bien que le Paradis, c'était de toute façon foutu !
Sans données plus précises, on ne peut poursuivre dans la recherche d'explications des "disparus" qui continuèrent à disparaître après la conclusion de la subversion OAS.

Dans les sphères d'influence, le soldat Merah était donc "explicable" malgré tout, jusqu'à Montauban. Après la rue Dalou, il est devenu psychopathe, une autre façon de botter les responsabilités en touche !
Notre société est pourrie à coeur ! Quand retrouverons-nous une once de chevalerie dans nos comportements sociaux ?

jeudi 22 mars 2012

La globalisation ou la guerre



Les débats électoraux sont toujours des boosters de mots. A côté des mots défendus, parfois temporairement comme "immigrés", il y a les mots invertis. Ainsi en est-il de la "mondialisation", jadis heureuse et progressiste, aujourd'hui très connotée. Il est curieux que son premier opposant ait été entraîné en même temps dans sa ruine, je parle du mot "altermondialisation". A été créé en remplacement, le mot "démondialisation" ou l'utopie du détricotage des niveaux de vie du tiers-monde. On s'affaire en thèses à l'université de Saône & Loire. Mais venons à la guerre.

Sans qu'elles soient liées à la race comme le soutenait ce vieux comte d'Arthur, les inégalités des conditions d'existence de la race humaine sont frappantes. Elles engendrent depuis l'aube du monde la mise en mouvement des peuples. Plus ou moins pacifique s'il y a de l'espace, à charge de revanche et plus violente si le sentiment domine d'avoir été laissé pour compte par le Grand Toooot.

C'est ainsi que la race européenne, posée en fond de tableau sur la péninsule tempérée, a vu s'inviter chez elle toute la grande steppe parce que son herbe était plus verte et son climat moins rude. Quelqu'un, un traître, avait sans doute parlé. Sinon auraient-ils choisi peut-être le sud-ouest comme Tamerlan la Perse, ou le sud-est comme les Mongols l'empire han. Aujourd'hui il n'est plus à craindre d'indiscrétions, le monde est un village, et à moins de vivre paumé dans une vallée encaissée de Nouvelle-Guinée avec un os dans le nez, on sait les mots-clefs du monde, Louis-Vuitton, Omega, aïPade, Cadilac, Goutchi... On me dit dans l'oreillette que c'est plutôt, "liberté", "démocratie". Foutaises, je maintiens que c'est American Express, Champagne, Doltchéegabbana !

Chacun sur terre sait maintenant qu'il est de plus beaux pays que le sien, de bien meilleures possibilités ailleurs, de conditions de vie tellement supérieures qu'il n'est même pas la peine d'en mesurer l'écart. Au sortir de la deuxième guerre mondiale, le brassage des gens commençait à diffuser ces écarts. C'est ainsi que progressivement la doctrine libérale victorieuse agrandit son champ d'action en passant de l'organisation mercantile des marchés au développement massif. Le GATT de 1947, ancêtre de l'OMC et donc le premier élan de mondialisation, visait à fluidifier le commerce international de la zone OCDE en abaissant les obstacles douaniers pour élargir les marchés de biens, affaisser les prix au consommateur et soutenir l'emploi dans les niches d'atouts. En 1994, les pays signataires étaient passés de 23 au départ à 120, et on s'aperçut que le régime libéral avait favorisé, pour servir ce grand marché, le décollage d'industries manufacturières dans la partie la plus grouillante du Tiers-Monde, celle que tous les géographes condamnaient : l'Asie du Sud-est. L'idée fut généralisée avec l'OMC.

La mise en application des idées libérales ne date que de 60 ans, peu de choses pour "refaire le monde", et on voit bien l'état inachevé du chantier global. Mais la vaccination du Tiers-monde au progrès possible a modifié les comportements dans les pays du Sud. De la revanche sur son propre sort injuste, on est passé à la mobilisation personnelle de ses moindres talents pour entrer dans la vie économique active et acheter la Rolex de Séguéla. Certains peuples ont des prédispositions, d'autres s'éduquent. Et les exemples fleurissent de réussites acquises autour de soi par le travail, donnant envie de s'y mettre soi-même. Ainsi l'amélioration des conditions de vie est-elle palpable, à proximité, et déjà moins accessible à l'autre bout du monde seulement. Il faut poursuivre dans ce sens pour que l'écart ressenti entre les conditions vécues et les conditions rêvées ne rémunère plus le déracinement, et que chacun soit persuadé d'une amélioration accessible par l'effort.

En conclusion

Démondialiser c'est freiner l'activité économique du Tiers-Monde, voire stopper l'espoir. Des milliards de gens connaissent l'espoir, pour eux ou pour leurs enfants. Stoppons-le et verrons-nous sourdre alors dans notre village global des insatisfactions telles que l'injustice ne pourra être apaisée que par la violence du Sud contre le Nord. Et le monde prendra feu. Juste pour la petite histoire, quand le général De Gaulle retira la France du GATT en 1963 pour marquer sa différence as usual, le tollé mondial fut tel contre le protectionnisme immoral des Français que le même général réintégra dare dare l'accord la même année, malgré l'appui de notre bombe atomique !

La globalisation fait accéder le monde entier à la vitrine magique des belles choses. Il est facile de comprendre qu'à l'égalité des envies doit répondre, sinon l'égalité des conditions de leur satisfaction, du moins l'espoir d'y parvenir. L'espoir fait vivre... en paix. M. Montebourg est court, même si la globalisation est en train de se faire à notre détriment, parce que c'est imparable sauf troisième guerre mondiale. S'il y a des moyens de participer, c'est par l'offensive économique à outrance ; nous y reviendrons, mais c'est une question de burnes, presque dire impossible avec les gens en cour.

Note : ces deux derniers paragraphes ont été postés sur Newsring
Ndlr juin 19: ce billet répondait à Arnaud Montebourg qui prônait la démondialisation.





mardi 20 mars 2012

Un goût de cendre (mis à jour)

Je ne sais pas si c'est bien de donner son point de vue sur la série d'assassinats en Midi-Pyrénées. La piste du loup solitaire semble la plus probable, et malheureusement celle d'un ancien militaire se découvre sous le tapis de feuilles des évènements. Détermination, préparation, calme et vitesse, c'est de l'acquit. Par contre le mobile n'apparaît pas, même si on évoque la vengeance à froid d'une exclusion ancienne des rangs de l'armée (cf. Secret Défense). Mais l'attaque des petits juifs au Faubourg Bonnefoy de Toulouse ne colle pas au reste, à moins d'habiter le quartier.

La précipitation montrée par la plupart des candidats à venir faire une télé compassionnelle dans la ville du drame m'a mis mal à l'aise, et l'augmentation à "écarlate" du plan Vigipirate est vraiment surjouée. Normalement on ne devrait plus boire l'eau du robinet par crainte d'un empoisonnement des citernes municipales.
Mais le comble n'est-il pas de suspendre la campagne électorale ? Comme on fermerait le temps de l'enterrement la foire aux manèges d'à côté ! C'est bien la preuve en creux de la superficialité de cette procédure tout entière captée par la réclame et le tapage, le désordre.
Quant à l'invocation ressassée des Valeurs de la République par une classe politique si corrompue dans ses idées, elle donne la nausée. C'est chez eux pavlovien, les "valeurs" !

On peut aussi s'interroger sur la légitimité de l'agence officielle sioniste à stigmatiser sans preuves l'islamisme, après que l'ambassade d'Israël se soit exprimée de manière plus mesurée et confiante sur la protection de ses ressortissants.

Avec une pensée pour les trois enfants, le professeur d'hébreu, nos trois parachutistes, un quatrième est très mal en point, nous terminerons sur un encouragement aux autorités policières à retrouver le tueur très vite, car son agenda n'est peut-être pas terminé.


Actualisation du 21.03.12 08:00

Le loup est un Français pakistanisé de 24 ans qui fait son djihad individuel. Coincé au fond de sa ratière à la Côte Pavée, il n'a aucune chance depuis que M. Sarkozy pilote l'opération du RAID depuis l'Elysée (RTL 07:40). M. Sarkozy va partir d'un moment à l'autre à la Côte Pavée, son avion chauffe à Villacoublay (Le Point 07:40). M. Sarkozy ira aux obsèques de Montauban, puis M. Sarkozy recevra les communautés à problème.
Mais le vrai, problème, est que l'assassin ne soit pas le skinhead fou à svastika un moment entrevu en songe, qui aurait ruiné le grappillage de Mme Le Pen sur l'électorat carpentrassisé du président sortant, mais le salafiste ami des trotskars à son insu, qui peut déshabiller les candidats révolutionnaires au profit de qui ? Du vote utile, un certain Hollande complètement dépassé par le cirque ambulant, voire le costaud des Batignolles & Neuilly réunies, lui-même, vainqueur à poigne malgré tout.
Si la théorie d'assassinats ne fut jamais un fabrication politique (quoique le Mossad en ait fait de belles), son interruption rapide en a toutes les vertus.
Chapeau quand même aux services de police ! Quand on les laisse travailler, le résultat est là.



Bandeau d'hommage à nos gars

Sapeur de 1ère classe Mohamed Farah Chamse-Dine Legouade, 23 ans
Caporal Abel Chennouf, 25 ans
Maréchal des logis-chef Imad Ibn Ziaten, 30 ans

Une gerbe de chagrin pour les enfants et le prof de l'école d'Ozar Hatorah




lundi 19 mars 2012

Autopsie d'une candidature royaliste


Le retrait forcé du candidat de l'Alliance Royale à la présidentielle est à mettre au compte de l'obstacle légal des cinq cents parrainages publics de la procédure électorale. La question de l'ancrage territorial ouvrant le champ des parrainages est un défi qui a déjà été traité sur ce blogue (clic) et l'insuccès de M. de Villepin, vêtu pourtant de la meilleure tunique à l'emploi mais méprisant ouvertement la classe politique élue, en est la confirmation. Avant de continuer, par delà l'amertume des circonstances, est venu le jour de féliciter chaleureusement notre candidat, M. le comte de Villenoisy, d'avoir osé !

« Toutes les fois qu'on attend le retour de l'ordre,
on ne peut se tromper que sur la date »

(Louis de Bonald)

Hormis le blocage procédural, l'offre politique spécifique à l'Alliance royale n'a pas percuté. il y a plusieurs raisons à cela dont la première est de n'avoir pas tiré conséquences du précédent de 2007, quand M. Adeline se donna corps et âme à une précampagne de terrain, à peu d'effets au final. En novembre 2008, il disait à Christophe Geffroy de La Nef (N°198) :

« Pendant ma campagne présidentielle en 2007, un sondage France Soir-BVA révélait que 17 % des Français aspiraient à la royauté, et même que 20 % voteraient volontiers pour un candidat royaliste. Cela signifie que le royalisme n'est pas mort, mais les royalistes eux-mêmes sont-ils prêts à soutenir une action politique royaliste? Chez beaucoup d'entre eux, leur royalisme n'est qu'une attitude esthétique sans conséquence ». Il en avait conclu que les royalistes n'avaient pas voulu suivre sa démarche et il démissionna de la présidence du parti pour se consacrer à ses devoirs d'état. Ses successeurs n'ont apparemment pas tiré une analyse suffisamment poussée de cette tentative.

La démarche électorale de M. Adeline se résumait toute dans la promotion du roi comme régime politique de rechange au régime républicain parvenu au bout de sa caricature, du moins le croyait-on alors sans savoir encore que le quinquennat en jeu ajouterait une vulgarité rare à ce niveau. Même si le terme peut choquer, l'approche de 2007 relevait du pur marketing. Et le marketing est une science, molle certes, mais qui s'apprend.
L'étude de marché avait été faite par BVA, mais gravement infirmée par le défaut de parrainages. La première chose utile eut été de trouver le moyen de sauter l'obstacle en 2012 ; le vecteur de l'ANF n'était pas un mauvais choix a priori. La seconde, exigeait de passer en mode "blitzkrieg" dès la déclaration de candidature pour palier le risque du blocage procédural et donc, sans attendre, de promouvoir le roi quand même, par tous moyens, surtout médiatiques, au sein d'un faisceau de propositions captivant de l'audience. Même bloquée au 16 mars, la démarche de propagande de l'offre politique royaliste aurait été faite, ce qui en soi était suffisant puisqu'il ne s'agissait pas d'accéder au second tour de l'élection, mais de se faire connaître. Comment ?

Franchir le mur du silence oblige à dérouler un programme, attractif et copieux.
C'est vraiment un gros travail qui demande une production d'idées adaptées à l'enjeu, une direction de campagne motivée - on me dit dans l'oreillette qu'il y avait du tirage - et un dircom professionnel ayant ses accès.
Personne n'est intéressé plus que dix secondes au retour du roi comme un cheveu sur la soupe, sauf dans certains cas pour se moquer d'une idée saugrenue. Se voir classé (Nord Eclair du 5.02.2012) dans la catégorie "hurluberlus" entre le parti de l'Amour de Cindy Lee et la candidature de Rasta-Président du Mouvement raélien fait mal, aux militants d'abord, aux sympathisants aussi, mais d'abord au candidat lui-même qui encaisse directement les coups. Il faut donc un bombardement en tapis d'idées crédibles et amener le roi à la fin. Il n'y a pas eu de bombardement !


La bonne volonté et l'improvisation même réussie ne font pas de bonne politique politicienne, à peine un feu de camp. L'auditoire agressé par une campagne présidentielle attend de la politique pure, du sociétal, de l'économique, de la finance, voire si ça chauffe dehors, des positions diplomatiques. Les autocollants ci-contre ne répondent pas à l'actualité de la campagne, ils sont des passe-partout.
De la déclaration de campagne le 17 septembre 2011 jusqu'à aujourd'hui, ni Google ni Yahoo ni MSN ne m'ont interpelé avec une proposition-choc de l'Alliance royale. Et pourtant quand il n'y a aucun risque de devoir les mettre en pratique, il est facile de débiter des propositions au mètre.
Les "artilleurs" ont lu le Nonagone du 14 février dernier qui était plus qu'un exercice de style ; j'y aurais ajouté pour faire le poids à dix, le "branchage" des députés votant le budget 2013 en déficit. Croyez-vous que cette provocation franchirait le mur de l'indifférence ? Qu'à cela ne tienne !
On tire 577 plaques ovales en clinquant laiton de 8x5cm avec 577 noms de députés gravés laser puis on va les coller à deux mètres de hauteur sur les lampadaires des Champs-Elysées, par deux pour faire bonne balance, et on tweete l'affaire. En voulez-vous dix autres ?
... on y passerait la nuit. De toutes façons, c'est trop tard, le train de l'Alliance est maintenant dans le tunnel des législatives.

Reste la question qu'affronta chaque jour Yves-Marie Adeline : l'anonymat du sauveur.
Nous savons que promouvoir une monarchie anonyme est bien trop intellectuel par rapport au segment de marché visé par la propagande électorale. Le royalisme étant pour moitié au moins fondé sur l'affect populaire, la présentation du prince à régner dans le projet est indispensable.
L'Alliance royale fera ce choix ou disparaîtra, ce qu'à Dieu ne plaise.






Avant de fermer le ban, 
un grand merci à Patrick de Villenoisy.




Postscriptum du 12 avril 2012 : ce texte a été repris en éditorial du Bulletin Périodique Officiel n°68 de l'Alliance Royale (mars-avril 2012)

vendredi 16 mars 2012

50 ans pour rien !


Il y a beaucoup à dire sur l'ignominie des Accords d'Evian et sur le cynisme de la délégation gaulliste à la manoeuvre de largage. Qu'on se souvienne des noms de l'infamie, Louis Joxe, Bernard Tricot, Roland Cadet, Yves Roland-Billecart, Claude Chayet, Bruno de Leusse, Vincent Labouret, général Jean Simon, lt-colonel Hubert de Seguins Pazzis, Robert Buron, Jean de Broglie, mais aussi de la strasse de Paris, celle qui fit tuer les supplétifs algériens de l'infanterie française par des ordres précis d'abandon tels que ceux du ministre des armées, Pierre Messmer, qui a salopé durablement son profil de médaille. L'histoire a commencé à juger les salauds, il faut poursuivre jusqu'au donneur d'ordres originel. L'Action Française 2000 revient longuement sur cet anniversaire des Accords dans son numéro 2836 daté du 15 mars. Nous vous y adressons.

Bibliographie utile :
  • Algérie, l'oeuvre française de Pierre Goinard, chez Robert Laffont
  • Ces maudits colons de Claire Janon, à La Table Ronde
  • Histoire de la France en Algérie de Pierre Laffont, chez Plon
  • Un Silence d'Etat - Les disparus civils européens de la guerre d'Algérie de Jean-Jacques Jordi, chez Soteca
  • Les Archives inédites de la politique algérienne de Maurice Faivre, à L'Harmattan
  • Les Combattants musulmans de l'Armée française de Maurice Faivre, à l'Harmattan
  • Les Français d'Algérie, cinquante ans après de Maurice Calmein, chez Atlantis
  • Une ténébreuse affaire - La fusillade du 26 mars 1962 de Jean Monneret, à L'Harmattan

Depuis 6 mois, je lis de temps en temps la presse algérienne en ligne qui a beaucoup écrit sur le demi-siècle de triomphes, en s'en moquant copieusement. Nous avons laissé un pays de classe euro-méditerranéenne en 1962, capable de rivaliser avec les économies voisines et doté d'une poire pour la soif, le pétrole et le gaz. Ce pays qui produisait tout sauf le hareng de la Baltique, géré normalement, pouvait caresser l'ambition de devenir le partenaire majeur du Marché commun sur tout le tiers nord de l'Afrique, bien loin devant l'Egypte et le Maroc. Il n'en est rien, et je laisse la parole au Forum des Chefs d'Entreprises (FCE) par le truchement du journal LIBERTE (édition du 15 mars 2012). Ce forum s'est réuni à l'hôtel El Araussi d'Alger les 14 et 15 mars (présentation El Watan ici). Le président du FCE, Réda Hamiani, est l'ancien ministre des PME et aujourd'hui un industriel prospère.

Clichés de la radioscopie de l'économie algérienne :

« En matière de conduite de politique économique, le tableau est plutôt sombre. L’Algérie, qui devait vaincre le chômage dès les années 1980 et atteindre le niveau de développement de l’Espagne, est loin, très loin de ces objectifs que s’était fixée la stratégie adoptée en 1966, relève le professeur Abdelmadjid Bouzidi dans sa communication, passant en revue les quatre périodes de politique économique, mettant en exergue les hésitations et les tâtonnements, fluctuant en fonction des prix du pétrole.
M. Bouzidi estime que la croissance économique de 5%, aujourd’hui, est extensive, éphémère et coûteuse. Certes, le chômage a baissé mais son traitement est social et les emplois créés sont précaires. Le professeur Bouzidi parle plutôt de politique de gestion des chômeurs et du chômage.
Abdelmadjid Bouzidi relève également l’absence de politique de l’offre. Les expériences réussies dans d’autres pays à travers le monde, révèlent, d’une façon encore plus forte, le retard que devrait combler notre pays. Chiffres à l’appui, Mouloud Hédir, conseiller au FCE, a montré le chemin qui reste à faire pour égaler les performances réalisées, en matière de croissance, des exportations de produits industriels, des politiques de diversification des exportations.
Les Émirats arabes unis ont réussi à réduire la part des exportations d’hydrocarbures dans les recettes d’exportations totales de 88,3% en 1980 à 35% en 2010. En Égypte, la part des exportations des hydrocarbures est estimée à 34,5% en 2010 alors qu’elle était de 66,7%. En Indonésie, cette part était de 75,8% en 2008. Elle n’est que de 39,4% en 2010. En Algérie, la part des exportations d’hydrocarbures dans les recettes d’exportations totales a été de 98,6% en 2010 contre 98,9% en 1980. En d’autres termes, notre économie reste dépendante des hydrocarbures.
Comment a-t-on fait pour nous retrouver dans ce piège ? Est-il normal que nous dépendions soit des énergies fossiles, soit des énergies renouvelables ? Sommes-nous incapables de produire autre chose ? Qui est responsable de cette situation ? s’interroge Omar Ramdane, président d’honneur du forum. Nous sommes tous responsables. J’ose dire nous sommes tous devenus des rentiers, tout au moins nous avons accepté la logique de la rente. C’est cette logique de la rente qui nous procure le confort matériel et intellectuel, regrette Omar Ramdane, soulignant l’urgence de sortir de cette logique. Nous avons les moyens. Nous avons les hommes. Nous avons l’aisance financière pour compter sur nous-mêmes et élaborer une stratégie de développement et de croissance et faire émerger notre pays, plaide Omar Ramdane.
Il est devenu patent aujourd’hui que les blocages dont souffre l’économie algérienne sont dus à un défaut de gouvernance : absence de vision économique, rôle non défini de la place de l’État dans la sphère économique, une administration démotivée et forcée à naviguer à vue, participation quasi inexistante des autres parties prenantes (entreprises, société civile…) dans les choix de politique économique » (selon l'article de Liberté).

FCE : 50 propositions (en écho aux 50 ans perdus), elles donnent la mesure des carences :

Mesures de relance et de soutien de l’investissement
1- Rétablir la liberté totale de l’acte d’investir : l’investissement est libre et n’est soumis à aucune autorisation ou agrément.
2- Lancer une politique de champions économiques.
3- Ouvrir de manière effective aux investisseurs privés nationaux l’ensemble des secteurs d’activité économique.
4- Créer une banque d’investissement spécialisée dans le développement de la PME/PMI dotée d’un capital équivalent à 10 milliards de dollars.
5- En matière d’investissement direct étranger, abandonner la règle 49/51 appliquée systématiquement, mais définir les branches ou les filières considérées comme stratégiques où la partie algérienne est obligatoirement majoritaire comme l’énergie, les hydrocarbures, l’eau, les banques, les assurances, les TIC, le transport, etc.
6- Au titre de la sécurité alimentaire nationale, décider d’un programme s’étalant sur sept ans et visant l’autosuffisance complète ou partielle (70 %) pour les produits suivants : céréales, légumes secs, lait et huiles.
7- Au titre des priorités de la politique sanitaire nationale, mettre sur pied un programme précis de développement et de soutien aux fabricants nationaux, visant à assurer, dans un délai n’excédant pas cinq ans, 70 à 80 % des besoins en médicaments.
8- Ériger des zones prioritaires de développement dans les Hauts Plateaux et le Sud.
9- Implanter de nouvelles zones industrielles le long de l’axe autoroutier Est‑Ouest.
10- En matière de gestion du foncier industriel, garder le système de la concession pour la seule période de réalisation des projets d’investissements : au‑delà, la pleine propriété sera la règle.
11- Accorder la possibilité, à toutes les entreprises existantes qui le souhaitent, de rééchelonner leurs dettes bancaires, avec un délai de grâce de trois années ; les agios de la période de grâce seront supportés par le Trésor.
12- Réserver aux entrepreneurs nationaux les marchés publics dont le montant n’excède pas 30 millions de dinars pour les services, 150 millions de dinars pour les fournitures et 200 millions de dinars pour les travaux.
13. Rétablir le crédit à la consommation pour l’acquisition des biens et des services produits localement.
14- Remplacer le soutien des prix de large consommation par l’instauration d’un complément de revenus au bénéfice des couches de population à faible revenu.
15- Reprendre et relancer sur une base régulière et avec l’appui des pouvoirs publics la campagne "Consommons national".
16- Mettre en place et lancer un grand programme national de développement des énergies renouvelables.
17- Encourager le retour des populations rurales qui ont fui leurs lieux d’habitation du fait du terrorisme, en portant l’aide accordée par les pouvoirs publics à un million de dinars par famille.
18- Encourager une politique du logement différente.
19- Concevoir un programme de nouvelles villes de différentes tailles (10 000, 20 000 et 50 000 habitants).
20- En matière d’exportation, fixer un objectif de 10 milliards de dollars à atteindre dans un délai de 5 à 7 ans et 20 milliards de dollars après dix ou douze années. En contrepartie, réformer en profondeur le système de régulation et d’encouragement de l’acte d’exporter.


Mesures pour réduire le champ informel
21- Décider une amnistie fiscale en taxant à hauteur de 10 % les montants déclarés au fisc puis déposés dans les banques. L’amnistie ne concerne pas les liquidités dont l’origine est criminelle.
22- Relever le plafond du chiffre d’affaires des entreprises et activités soumises à l’impôt forfaitaire unique à 30 millions de dinars.
23- Multiplier les marchés de gros de fruits et légumes.
24- Réformer en profondeur le système de registre du commerce.
25- Moderniser et mettre à niveau le système national d’information économique et social.


Mesures pour simplifier l’environnement de l’entreprise et améliorer le climat des affaires
26- Réformer en profondeur le droit économique algérien.
27- Engager une réforme fiscale profonde.
28- Revoir le système appliqué à l’impôt sur les bénéfices en supprimant la double imposition en matière d’IBS et d’IRG qui frappe les bénéfices distribués ; le paiement de l’IBS doit être libératoire. Par ailleurs, il est proposé de ramener à 5 % le taux d’imposition sur les bénéfices réinvestis.
29- En matière de financement des entreprises, favoriser les prêts à long terme pour les projets d’investissement à maturation lente.
30- Relever le taux de rémunération des dépôts pour drainer davantage les capacités d’épargne disponibles et réduire le phénomène de la thésaurisation.
31- Changer la valeur faciale de la monnaie : 1 DA nouveau = 100 DA anciens.
32- Lever l’autorisation de la banque centrale, préalable à la mise en place des agences bancaires, de sorte à impulser le développement du réseau bancaire et à se rapprocher des normes internationales en la matière, soit une agence bancaire en moyenne pour 10 000 habitants (contre 28 000 actuellement).
33- Moderniser le régime des changes.
34- Dynamiser la bourse d’Alger.
35- Revoir le fonctionnement des chambres de commerce.
36- Lever la mesure légale qui interdit l’importation des équipements et matériels de BTP d’occasion.


Mesures d’organisation économique ou d’ordre institutionnel
37- Créer un ministère de l’économie nationale.
38- Revenir au week‑end universel.
39- Dépénaliser dans les faits les actes et fautes de gestion dans les entreprises publiques économiques.
40- Instituer la représentation des entreprises dans tous les conseils, offices, commissions ou organes de médiation ou de recours.
41- Investir massivement dans l’économie de la connaissance.
42- Simplifier et débureaucratiser la relation entre le citoyen et l’administration.
43- Mettre sur pied, dès maintenant, des passerelles entre le système de formation et le monde de l’entreprise.
44- Mettre sur pied un programme de mise à niveau d’une dizaine de grandes écoles ou d’universités nationales, avec un appui financier massif de l’État.
45- Introduire une plus grande flexibilité dans le système de régulation des relations de travail et de l’emploi.
46- Mettre en place, de manière systématique, des deadlines pour les principaux documents et/ou autorisations délivrés par les administrations et les banques.
47- Engager une réforme de décentralisation économique poussée en faveur d’administrations économiques régionales à compétence élargie.
48- Mettre en place un observatoire des échanges extérieurs.
49- Développer le dialogue économique et la concertation entre les autorités publiques et les représentants du secteur privé.
50- Instituer et mettre en place un médiateur national.

Voila, ce billet est fini. Tournons-nous vers l'avenir, et si nous ne pouvons passer l'éponge dans nos coeurs, collaborons avec les générations montantes algériennes qui remplaceront la caste dictatoriale issue de la sale guerre. Ces gérontes frappent enfin à la porte des soins palliatifs des hôpitaux français ! Place aux coeurs vaillants.



jeudi 15 mars 2012

Passer de 20% à 15% !

 

Si les sociétés de sondage d'opinion ne corrigent pas outrancièrement leurs résultats primaires, il apparaît que la candidate du Front national régresse dans les intentions de vote de cinq points depuis le début de l'année. C'est beaucoup.
On peut l'attribuer aux carences polémologiques de son équipe de campagne, si tant est d'ailleurs qu'elle l'écoute. Comme aux échecs il faut jouer deux coups d'avance. Sinon on passe aux petits chevaux. C'est le volet économique du programme qui est le maillon faible, pour ne pas dire la mine d'autodestruction, mais il y a aussi des incohérences héritées de la "famille".

Prenons le cas de l'euro dont le Front veut s'affranchir et voyons comment le projet est-il reçu. Les épargnants, dans une large classe d'âge de 50 à 90 ans ou plus, n'échangeront pas leurs avoirs libellés en euromarks contre de nouveaux eurofrancs. Les plus anciens ont vécu le temps des dévaluations du dimanche et savent que la monnaie nationale n'a jamais fait carrière hors des frontières. Ils en parlent aux plus jeunes. Ils ont aussi connu un contrôle des changes nord-coréen pour pallier le déficit de confiance des Français en leur monnaie. Cela suffit pour en dissuader beaucoup de donner leur voix à un candidat qui brandit pareil fanion que sortir de l'eurozone. Si elle passe, elle le fera c'est sûr !

Autre proposition un peu galvaudée
Le programme de blindage des frontières leur semblait plutôt sympathique, tant sur le plan des intrus que du dumping commercial. A creuser un peu, ils doutent. Aucun économiste sérieux ne vient sur ce registre et les mêmes mesures proposées plus adroitement par M. Sarkozy, qui obtient plus de retour médiatique sur ce plan, sont critiquées dans le détail où se niche qui vous savez. Si le blindage sarkozien, certes praticable, est de nulle efficacité, que dire de celui de Mme Le Pen qui est à l'économie ce que M. Jourdain est à la prose ? L'accession d'aubaine du Front national aux affaires (c'était possible à 20% d'intentions au premier tour) allait-elle déclencher une dévaluation de 20 à 25% de la nouvelle devise, l'ostracisme européen, un renchérissement insupportable des taux d'emprunts hebdomadaires, annuler d'avance tout concours du FMI (comme pour la Hongrie) ? Faut-il "mourir" pour des idées, se disent certaines gens plus à l'aise que d'autres.

Des soutiens scabreux
Après que M. Jean-Marie Le Pen ait, comme SAR Sixte-Henri de Bourbon-Parme, soutenu le défunt Guide libyen - il en avait fait autant pour Saddam Hussein - la famille a apporté son soutien aux Assad de Syrie, à des motifs filandreux sur la préservation d'une cohabitation des cultes, mais surtout parce que ces braves gens affrontent l'ire anglo-américaine. Tous les jours les écrans déversent hélas des images tristes, parfois poignantes, sur la guerre civile de Syrie, et c'est demander beaucoup à l'électeur lambda de surmonter son écoeurement pour le salut de la géopolitique frontiste.
Que ces gens, fréquentés jadis par le pouvoir parisien, soient fréquentables dans un bain de sang me laisse perplexe, et les électeurs sûrement autant.


Finalement, le drainage des intentions de vote frontistes entamé par le président-candidat fonctionne pour le moment. Le hold-up est à portée. Il est en plus capable de se contredire dans la même semaine avec une conviction telle qu'elle emporte l'adhésion des niais, ceux qui en démocratie font le succès. Oublier la bêtise commune dans l'élaboration des programmes est une erreur de débutant, mais oublier l'épargnant est plus grave dans une optique de conquête du pouvoir. S'il ne s'agit que de revendre son succès entre les deux tours (comme M. Mélenchon) c'est autre chose.




Revue de sondages récents :

SOFRES (12 mars): 16% contre 17% le 27 février
CSA (5 mars): 15% contre 17% le 20 février
BVA (3mars): 14% contre 15% le 16 février
IPSOS (3 mars): 17,5% cvontre 16% le 25 février
LH2-Yahoo (3 mars): 15% contre 14% le 18 février

mardi 13 mars 2012

Le retour des taxeurs


Même Le Figaro, la Pravda du Faubourg, a du mal à suivre la guerre des taxes, son lectorat hyper-sensible à l'impôt, faisant partie de cette moitié de Français qui en paient.
La chasse au scoop que mènent les équipes de propagande des candidats ne s'embarrasse d'aucun frein au déconnement ni de morale, dès lors que l'effet est obtenu : grimper dans ces pétaings de sondages qui servent à dire aux électeurs ce qu'ils pensent (Coluche)!
Quand l'énarque Hollande surtaxe les hauts salaires avec la seule ambition de faire parler de lui à sa gauche - il a explicitement convenu que la mesure n'entrerait pas un euro dans les caisses publiques - le président-candidat, un ancien ministre du Budget, invente le lien nationalité-fiscalité. L'ange est dans les détails, à lire bien, la taxation d'office ne serait appliquée qu'aux exilés fiscaux volontaires et non pas aux expatriés en mission. En clair, on va vers un décret Johnny Halliday ou anti-Gstaad. Les ONG d'optimisation fiscale vont réétudier la question, vidant l'éventuelle loi de tout effet. Mais M. Sarkozy aura fait deux points de mieux.

Au même moment, Le Bruit-et-la-Fureur exige un salaire maximum en entreprise, vidant ainsi les projets précités de toute assiette. Va-t-il négocier ce point crucial de résoviétisation de notre espace économique avec le candidat socialiste entre les deux tours ? Gag !

M. Rocard, bien calé au dossier de l'Aventin, est agacé par une campagne électorale qui surfe sur l'écume de choses triviales sans aborder la trame du drame. Or l'illuminati de Conflans-Sainte-Honorine - International Advisory Board, Friends of Europe, Terra Nova, Collegium international éthique scientifique et politique - voit notre avenir en noir, bien loin des couillonnades de préaux de ces messieurs. La vieille Europe est définitivement vieille au seuil de la sénilité, sa croissance - la vraie potion d'Astérix des programmes électoraux - sera nulle (ou bidonnée), par l'effet du renchérissement des matières premières et ressources raréfiées arrachées à la planète par les masses émergentes, si ce n'est pas la guerre.
Réagir ? Construire une société qui gratifie «les valeurs authentiques» et donc renonce au travailler plus ; chercher le bonheur ailleurs qu'au travail. Rocard rejoint ses bases d'origine, nous dit Eric Le Boucher dans Les Echos, pour souhaiter «une autre société, moins marchande, tournée vers le temps libre». La question à vingt dollars est de trouver les ressources pour faire manger tout le monde trois fois par jour dans une société qui prendrait le hamac pour emblème.
Easy, mec !

Taxer les derniers récalcitrants qui travaillent !



Note à l'attention des studieux :

Le Club Praxis n'attend pas l'embellie pour proposer une réforme fiscale de fond.
Cinq principes et neufs propositions sont déroulés sur le blogue de Turgot. Voici les 5 principes, les 9 propositions (tiens, tiens, encore un nonagone) sont accessibles en cliquant en fin de note :
Objectif : réduction des dépenses publiques mais sans arbitraire dans un cadre fiscal cohérent et optimal, qui interfère le moins possible avec la croissance économique.
- principe de clarté du champ d’action de l’Etat
- principe de justice fiscale
- principe de simplicité
- principe de stabilité
- principe de transparence
Vers le blog de Turgot...

dimanche 11 mars 2012

Anniversaire de Tōhoku



C'est aujourd'hui l'anniversaire du grand tsunami nippon. Le spectacle fut rare, grandiose, déjà terrifiant. Vomie du ventre de la mer, la vague de limon envahit les terres dans un long hennissement à la vitesse du cheval au galop. Au ressac, on découvrit d'immenses champs d'allumettes - les oeuvres des hommes comme du petit bois - et comprit que dans la vase laissée, gisaient plus que des souvenirs ou la peine séculaire des gens, des milliers de morts enfouis vivants.
Le séisme de Tōhoku, tel qu'il sera nommé dans la communauté scientifique avec un amplitude de 9.0 sur l'échelle logarithmique, lèvera une vague moyenne de 10 mètres et selon la nature des fonds marins, des pics à 38 mètres comme à Mikayo. Un cube d'eau de mer de 38 mètres de côté fait 56.000 tonnes !
Glissez mortels, n'appuyez pas !

Impassible, digne, les joues mouillées du mauvais temps et de larmes, la vieille nation s'est dressée tout au long de la côte pour toiser le désastre. Pas d'hystérie, ni pillage, aucun désordre ni vindicte, ils ont posé les pieds au sol et se sont tus.
C'était sans compter l'arrogance technologique qui avait disposé le refroidissement des réacteurs nucléaires à Fukushima au ras de l'eau, au bord de la fosse du Japon.

N'attendant rien d'une bureaucratie débordée au seuil de la panique - comme à Kōbe en 1995 - les humains se sont baissés et mis au travail. Et l'empereur vint partager leur chagrin. Quelle intensité dans l'échange compassionnel entre le Kinjō Heika du chrysanthème et son peuple déférent. Nous vîmes combien était attendue sa venue dans les hangars de fortune et les hôpitaux. On put saisir alors ce que signifiait incarner une nation, même sans vertus thaumaturgiques spectaculaires. Ils avaient mal à l'âme avant tout.
Dans leur malheur, les Japonais ont cette chance d'avoir quelqu'un à aimer.


Le 12 mars, la grande île de Hongshu a avancé de 2,40 mètres vers l'Océan pacifique.





samedi 10 mars 2012

Fillon pas trop démocrate


Au "Déjeuner de la Femme" à Matignon jeudi dernier, le premier ministre Fillon qui compte les jours, a fait une belle table de femmes à la page. Il a ouvert son coeur à Mme Maherzia Laâbidi, sa voisine de droite attifée comme une bonne moldave mais vice-présidente Ennahda de l'Assemblée constituante tunisienne.
Face à Roselyne Bachelot qui tweetait sans relâche et pas loin de Nadine Morano au supplice de rester assise, il dut se contrôler, mais chaque mot pesé et sous réserve de confirmation par l'intéressé qui ne la donnera pas - il a déjà donné avec les pratiques sémitiques archaïques - il a dit ceci :

« Ce que la France a essayé d'apporter au monde, c'est cette idée que la République n'est pas la démocratie. La démocratie, c'est la loi du plus fort. La question, c'est comment on fait vivre la République !» (alerte Le Figaro-Rovan)

On croirait du Tocqueville dans la tyrannie de la majorité. En décapitalisant la république, finirons-nous par avoir raison sans qu'aucun ne tire pour nous les marrons du feu ?
Je le crains tant nous sommes ailleurs.

vendredi 9 mars 2012

Le crime du clivage

Il est un procédé dont usent les partis majeurs de gouvernement dans une élection présidentielle, c'est de briser l'électorat en deux morceaux presque égaux, pour à la fin l'emporter de justesse à 50 plus un. Cliver est la consigne. Le président en fonction ne s'en cache pas, qui a décidé de rompre l'ouverture et de constituer un bloc de droite homogénéisé. Il y est du matin au soir : "on va faire du gros rouge qui tache" répète-t-il à son équipe.
Exit les propositions passerelles comme le mariage des folles (car il faut l'être un peu pour songer au mariage juste avant l'Ecroulement), l'exaltation du jeune communiste Guy Môquet, les zonzons, Blum, Jaurès, les zozos missionnés, les nègres qui font le clown blanc, le casting "Enfants de la Télé"; on va taper dans le programme de zinc bien beauf, dose pour grand malade. On appelle ça le terrain des valeurs. Ouste le régalien qui rassemble, on passe au sociétal qui clive. Ainsi au soir du 6 mai, une moitié de la France aura perdu et détestera l'autre. Chapeau ! Un corps coupé en deux ne survit pas.

La tête haute et le cul en arrière, l'impétrant gravira les marches de la Bonbonnière, ébloui par les reflets du soleil sur les sabres de la Garde. Mais pour faire quoi ? Préparer les élections législatives ! C'est à plein temps, chère Médème, la République.

François Bayrou a tout à fait raison de dénoncer les "naufrageurs" qui enfument l'Opinion de mesures de progrès social hors de portée de nos finances, hors de portée d'une croissance rêvée, hors de portée des conditions de la concurrence mondiale en voie d'agravation. Nos comptes publics sont intenables et l'autisme de la classe politique, complètement omnibulée par la défense de ses positions patrimoniales, fait peur. Attend-t-on de contempler la Grèce renouer avec son africanité ptolémaïque sous la seule industrie du soleil, pour prendre conscience du Mensonge. Il n'est pas d'avenir à un Etat cumulant les déficits primaires publics et commerciaux. « Si un pays est en déficit primaire, il s’enfonce dans la dette et ne peut se mettre en défaut (et donc cesser, au moins pour quelques années, de contracter des prêts) qu’en licenciant immédiatement une partie de ses fonctionnaires et en cessant de financer en partie armées, prestations sociales, écoles et hôpitaux » (Jacques Attali).

Avec une croissance zéro ou epsilon, tout l'ouvrage électoral de quelque bord qu'il soit, va s'effondrer. L'occupation majeure des gouvernants - malheur aux volontaires désignés - sera chaque semaine de faire l'échéance chez France-Trésor. Que se passera-t-il dans le pays d'une société "clivée" ? Ayant expérimenté de longtemps l'incivisme d'une frange significative de la population habituée aux feux de camp, de joie, de détresse, au feu tout simplement, subodorant la réaction des "chasseurs" et déplorant l'assuétude de la majorité au silence peureux, le chaos est à portée.

Seul vaudrait un programme de rassemblement fondé sur des vérités indéniables, portées par des ouvreurs au-dessus de la mêlée, comme la Cour des Comptes et l'Insee. Où est-il ce programme ? Plus fort, j'entends pas !






En guise de cours du soir, vous irez passer dix bonnes minutes à comprendre comment on gagne une élection nationale sur le Blog de Turgot, où Bertrand Lemennicier nous propose une démonstration magistrale.

mercredi 7 mars 2012

M. Sarkozy pour rien

 

En attendant mon fils qui rentrait d'une réunion de corpo en province, j'ai patienté en regardant Des paroles et des actes sur la chaîne publique FR2. Hésitant entre le candidat virginal qui se laisse provoquer sur sa vie privée et le président madré qui prend une posture de vieux routier de la fonction, M. Sarkozy, bien que pugnace, n'a convaincu que les croyants, c'est à dire son propre bord politique.
Or la mesure des intentions de vote pratiquée par tous les instituts d'opinions l'oblige à capter des voix bien au-delà de sa famille politique pour vaincre le socialiste le plus nul de la décennie, mais qui surfe sur un rejet général du président sortant. En ce sens, M. Sarkozy a perdu sa journée d'hier. Tel qu'en lui-même, Laurent Fabius s'est montré sarcastique et peu précis, avec un ton professoral à dessein, qui faillit dégonder l'impassibilité forcée du candidat UMP, mais au final ne l'entama pas beaucoup.

La presse d'aujourd'hui déroule ses analyses superficielles, formules, mimiques, bons mots, et nous en resterons pour notre part aux remarques pertinentes de Franz-Olivier Giesbert en fin d'émission : « Vous sentez vous coupable du désastre actuel des finances publiques ? ». Et le journaliste de se moquer un peu de ce débat d'aveugles qui ne veulent voir dans leur dos la montagne déstabilisée qui menace de s'effondrer sur eux. La République est en faillite, avait dit François Fillon en prenant les commandes, et le rappeler au candidat n'eut d'effet que de noyer le poisson.
Cinq ans plus tard, elle est toujours et plus que jamais en faillite, et le programme réaliste de réduction de la dépense publique, présenté par celui-là même qui a aggravé terriblement les comptes, ne l'est plus, si c'est le même qui s'en charge. Elémentaire, mon cher Watson ! D'ailleurs n'est-ce pas la question la plus souvent posée ?
Pourquoi feriez-vous demain ce que vous ne sûtes ou pûtes faire hier ?

L'alternative entre MM. Hollande et Sarkozy est une calamité pour notre pays, mais elle résulte d'un régime génétiquement malade de la peste socio-démocratique, un épithète de la lâcheté civique.
Avec ces gens, on va taper !

vendredi 2 mars 2012

Des divergences à l'échec


Dans le numéro 842 des Inrockuptibles (18 janvier 2012), le comte de Paris Henri d'Orléans disait sa lassitude envers les factions royalistes qui, pour capter toute son attention, barrent l'accès des forces vives du pays au prince. Elles s'imposent comme l'unique médium entre lui et le peuple, jusqu'à mieux savoir que quiconque quoi dire et taire en public. Il est aussi des "secrétariats" qui débitent des avis ou communiqués de leur propre allant, comme celui qui sert de relais au prince Louis de Bourbon et dont les cuirs sont parfois réjouissants.
Derniers barrages en date, d'un côté, le Cercle de l'Œillet blanc refuse l'épouse du comte de Paris à la messe, de l'autre côté, le secrétariat de l'Institut Duc d'Anjou rejette d'emblée la demande faite au prince par l'excellent trimestriel La Toile pour un article sur le développement durable. L'a-t-on consulté ? j'en doute. Le storytelling de sa biographie publiée sur le site institutionnel dévoile une certaine autonomie de la Cour dans sa créativité.

Ca fait deux siècles que dure le cirque royaliste pour le résultat que l'on sait. Positions effondrées, invisibilité, pénurie d'argent, querelle dynastique et divisions subalternes, éclosions fantaisistes de sous-groupuscules divisibles, ridicule de certaines postures.
Au centre, la piste ! S'y sont de tout temps pavanés les dresseurs de prétendants à la chambrière, qui à défaut d'impressionner les pères firent courir les fils. Et voilà que l'Institut de la Maison de Bourbon accapare l'orphelin, désobéissant aux conseils de sa mère qui lui disait de s'en méfier ; et voici la Restauration nationale qui prend fait et cause pour le jeune prince Jean, disqualifiant le vrai prétendant d'Orléans au motif de moeurs coupables à leurs yeux, et ignorant superbement le lignage qui désigne François. Puis le Bourbon déploie ses ailes et monte son propre club promotionnel, comme son alter ego d'Orléans qui reprend les choses en main dans son parti et devient patron. Le piéton veut bien dispenser son distingué lectorat du paragraphe interminable qui devrait suivre, contant par le menu l'affranchissement des titulaires de leurs chaînes courtisanes... pour aller à la conclusion.

Les disputes, à se prendre à la gorge parfois, sont vaines à deux motifs. A l'intérieur de la sphère royaliste elles ne servent que d'exutoire à un dépit de notoriété de la cause que chacun défend, et aucun ne changera d'idée. Pourquoi se disputer sur la couleur de la mer ? A l'extérieur, les arguments des uns et des autres passent à cent coudées au-dessus de l'attention disponible de l'Opinion, car ils apparaissent gratuits ! A quoi servirait-il au peuple de prendre parti ? La paix d'Utrecht pour les mieux informés n'eut pour effet tangible que la cession du rocher de Gibraltar à la couronne britannique. Le reste est... bidon aujourd'hui pour  le vulgum pecus.

Et si on parlait des institutions, une minute ?
Faut-il un troisième motif de déshérence de la cause royaliste, c'est le décalage entre l'offre institutionnelle des différents partis ou agences (comme on disait jadis) et la perception qu'a l'Opinion du rôle d'un roi (ou d'une reine d'ailleurs). La distance est grande. Le roi du sondage BVA-Alliance royale ne désignait pas un touche-à-tout fébrile à la Sarkozy ou quelque César génial, mais un roi digne et populaire, du modèle visible dans l'actualité. Très peu d'organes royalistes comblent ce fossé entre les dogmes et leur défaut de perception, et le Rassemblement démocrate pour la monarchie de Jean-Marie Wante est l'un de ces happy fews. Qu'il en soit salué. Ce n'est quand même pas pour rien que les princes donnent leur avis. Mais si, mais si ! Après la monarchie hors-sol, on veut nous vendre la monarchie sans-prince. Que disent-ils et pourquoi leur avis est-il convergent ?

Louis de Bourbon part sur une monarchie constitutionnelle à l'espagnole dans ses interviews, en faisant le projet de rassembler jusqu'aux républicains. Et Henri d'Orléans est, on ne peut plus, clair :
« Dans une royauté moderne, soit constitutionnelle et parlementaire, un Premier ministre gouverne, les Assemblées légifèrent et le roi règne. C'est le cas en Grande-Bretagne, en Espagne, en Belgique, dans l'Europe du Nord... Pourquoi régner, et comment ? Parce que le roi incarne l'identité de la nation, qu'il doit demeurer accessible à tous, qu'il ramasse en sa personne l'histoire et les racines du pays. Il est aussi là pour tempérer les excès des uns et des autres, droite ou gauche. L'homme politique ne peut plus rêver de toute puissance : il a un souverain au-dessus de lui ».

Pourquoi convergent-ils ? Ce sont des hommes responsables qui peuvent être appelés à assumer une charge écrasante, aussi convoquent-ils leurs fidèles au "possible" afin qu'au bout du bout, il ne puisse pas être dit en cas d'échec que l'affaire n'était pas jouable parce qu'utopique. La monarchie constitutionnelle du modèle éprouvé dans ce siècle est un projet faisable. En fait, ils y croient !

Si les royalistes étaient conséquents, ils devraient s'en tenir là, apprendre par cœur la formule du comte de Paris et travailler sur ces axes. Au lieu de quoi, on fouille greniers et grimoires à la recherche d'un monde disparu dans ses codes non écrits, plaquant sur le pays des dogmes déconnectés des réalités, mais avec la certitude perverse que la perte de temps de ces travaux de vulgarisation d'idées échouées ne portera de toute façon aucun préjudice à une cause il y a longtemps perdue. C'est de l'autoprédiction. Je tue le projet pour constater qu'il est mort. A dire vrai, et je voulais le faire dans le billet des 1001 nuits, depuis dix ans que mes activités professionnelles relâchées m'ont permis de revenir à la promotion de la cause monarchiste, j'en serais presque à partager l'avis des princes : le problème, c'est les royalistes !




La solution n'est pas ailleurs que dans la prise de commandement du mouvement par le prince. Le "royalisme" ce n'est que ça, finalement. La publication d'une note hebdomadaire d'Henri d'Orléans sur le site du CRAF est une contribution enrichissante, mais surtout positionne le prince au bon endroit. A bon entendeur, salut.


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