dimanche 24 mars 2019
samedi 23 mars 2019
Le français des périphéries
Cette année, la semaine de la francophonie a mis en avant des personnalités atypiques issues des mondes francophones extra-européens. Il est intéressant de lire l'entretien que le Secrétaire général a donné sans langue de bois à Radio France international et de mesurer demain si les orientations hétérodoxes qu'elle prône se traduisent concrètement dans une amélioration de la situation internationale de la langue française. Beaucoup d'ambitions chez Louise Mushikiwabo et une vue très nette de son environnement francophone. Ça peut déplaire, attention. L'interview ci-dessous :
L'autre personnalité a pris une chaire annuelle au Collège de France dans le domaine des "Mondes francophones" et a donné sa première leçon magistrale avant hier : il s'agit de l'auteur haïtien Yanick Lahens. Voici une carte postale laissée sur le site de l'INA qui nous l'explique toute et qu'il serait vaseux de délayer. Un discours plus structuré mérite la lecture, le voici ci-dessous proposé par RFi. Un jour Royal-Artillerie se penchera sur les vérités vraies d'Haïti ! Laissons-lui la parole maintenant :
L'autre personnalité a pris une chaire annuelle au Collège de France dans le domaine des "Mondes francophones" et a donné sa première leçon magistrale avant hier : il s'agit de l'auteur haïtien Yanick Lahens. Voici une carte postale laissée sur le site de l'INA qui nous l'explique toute et qu'il serait vaseux de délayer. Un discours plus structuré mérite la lecture, le voici ci-dessous proposé par RFi. Un jour Royal-Artillerie se penchera sur les vérités vraies d'Haïti ! Laissons-lui la parole maintenant :
Littérature haïtienne : urgences d’écrire, rêves d’habiter
« Aujourd’hui les recherches sur la formation de la modernité, de l’Empire et de ses projets nationaux ne peuvent être isolées de celles portant sur le monde colonial. Haïti est à la fois un produit et une matrice de ces croisements et sa littérature en est une des premières métaphorisations. Il est indispensable de comprendre à partir de la dynamique de ces croisements comment Haïti, isolée pendant de longues décennies, a, depuis le début du XIXe siècle, délocalisé la culture et la langue de France et aménagé leur acclimatation à sa façon.
La révolte victorieuse des esclaves de Saint-Domingue en 1804 face à l’armée napoléonienne est un de ces savoirs essentiels à exhumer. Ce mouvement insurrectionnel était un impensé et a opéré un saut qualitatif inédit. Si la révolution américaine représente un incontestable progrès des Lumières parce qu’elle fait avancer les libertés individuelles, la pratique de l’esclavage lui survivra près d’un siècle plus tard, si la Révolution française fait avancer les droits de l’homme, la France maintient l’esclavage dans certaines contrées et renforce le processus de colonisation dans d’autres, la révolution haïtienne, elle, outrepasse le projet des Lumières en faisant avancer de manière radicale la question de l’égalité, mettant ainsi en acte une autre intelligibilité du monde. Les écrivains et écrivaines d’Haïti, de la fin du dix-huitième siècle à nos jours, ont toujours tenté de formuler à la fois la mise en acte de cette nouvelle intelligibilité et ce que seule la littérature peut dire au monde quand les autres significations butent.
Haïti est le premier pays de ce Sud fabriqué par cette modernité économique et politique née des Lumières et elle est le moule dans lequel seront coulées les relations qui s’instaureront entre le Nord et le Sud jusqu’à aujourd’hui. Du Sud elle a connu avant les autres tous les avatars qu’engendreront ces relations, dont la reproduction après l’indépendance d’une colonisation interne.
Jamais l’urgence n’a donc desserré son étau sur les déportés que nous fûmes et toujours les écrivains et écrivaines ont poursuivi un rêve d’habiter le monde « de plein jour et de plain-pied ».
Le monde francophone est un et divisible. Le Collège de France l’a bien compris en faisant choix de cet intitulé Mondes francophones, qui scelle à la fois l’unité en tant que ce qui traverse ces mondes et la pluralité que constitue la dynamique propre à chacun de ces espaces. Faire advenir les mondes francophones exigera de passer par le partage des savoirs historiques et culturels de ces mondes et par l’écoute de nouvelles narrations qui rendront plus audibles les altérités qui les constituent. Parce que, bien que les espaces francophones et particulièrement Haïti participent d’une mémoire commune, leurs savoirs historiques et culturels, ne sont encore ni reconnus ni admis à part entière. La littérature haïtienne est une des expressions esthétisées de ces savoirs historiques et culturels. La leçon inaugurale comme les enseignements qui suivront ne sauraient faire l’économie de cette clarification liminaire.
Dire Haïti et sa littérature autrement à travers l’ensemble des cours, c’est se demander à travers sa littérature quel éclairage peut apporter aujourd’hui au monde francophone sinon au monde tout court l’expérience haïtienne ? Comment dans l’impasse qui suit son indépendance, des hommes et des femmes dépossédés, déplacés, déstabilisés linguistiquement créent une civilisation dont la littérature sera un élément majeur ? Comment des écrivains et écrivaines n'ont pas cessé de dire ou d'écrire un rêve d'habiter, démontrant par là même que la littérature commence souvent là où la parole devient impossible. Là où le monde est si ébranlé qu’il faut traverser le langage pour lui trouver des éclats de sens.
À partir de 1804, ceux et celles qui n’ont d’autre choix que d’habiter ces 27 750 km2, à peine plus étendus que certains départements de l’Hexagone, sont sommés de s’inventer et d’inventer dans ce lieu non connu, non imaginé, non désiré. À cette sommation les écrivains répondront durant deux siècles en nourrissant un rêve d’habiter un corps qui ne soit plus celui du migrant nu, selon la belle formule de Glissant, un lieu et un temps fondateurs, d’habiter l’écriture comme lieu premier, originel, un lieu aussi non de simple enracinement, mais de possible séjour et enfin un lieu au-delà de l’ethnie ou de la classe, aussi vaste que le silence ou l’inconnu.
Et aujourd’hui que la littérature haïtienne s’écrit dans trois langues autres que le français, elle atteste que les langues sont appelées à cohabiter, qu’elles ne sauraient avoir qu’un unique drapeau ou qu’une seule patrie et préfigure une culture du vingt-et-unième siècle en train de se faire.
Étudier la littérature haïtienne à la lumière de son histoire permet de donner au qualificatif francophone une signification hors de tout eurocentrisme. Une signification qui sied à notre temps, la seule susceptible de lui assurer un avenir.»
« Aujourd’hui les recherches sur la formation de la modernité, de l’Empire et de ses projets nationaux ne peuvent être isolées de celles portant sur le monde colonial. Haïti est à la fois un produit et une matrice de ces croisements et sa littérature en est une des premières métaphorisations. Il est indispensable de comprendre à partir de la dynamique de ces croisements comment Haïti, isolée pendant de longues décennies, a, depuis le début du XIXe siècle, délocalisé la culture et la langue de France et aménagé leur acclimatation à sa façon.
La révolte victorieuse des esclaves de Saint-Domingue en 1804 face à l’armée napoléonienne est un de ces savoirs essentiels à exhumer. Ce mouvement insurrectionnel était un impensé et a opéré un saut qualitatif inédit. Si la révolution américaine représente un incontestable progrès des Lumières parce qu’elle fait avancer les libertés individuelles, la pratique de l’esclavage lui survivra près d’un siècle plus tard, si la Révolution française fait avancer les droits de l’homme, la France maintient l’esclavage dans certaines contrées et renforce le processus de colonisation dans d’autres, la révolution haïtienne, elle, outrepasse le projet des Lumières en faisant avancer de manière radicale la question de l’égalité, mettant ainsi en acte une autre intelligibilité du monde. Les écrivains et écrivaines d’Haïti, de la fin du dix-huitième siècle à nos jours, ont toujours tenté de formuler à la fois la mise en acte de cette nouvelle intelligibilité et ce que seule la littérature peut dire au monde quand les autres significations butent.
Haïti est le premier pays de ce Sud fabriqué par cette modernité économique et politique née des Lumières et elle est le moule dans lequel seront coulées les relations qui s’instaureront entre le Nord et le Sud jusqu’à aujourd’hui. Du Sud elle a connu avant les autres tous les avatars qu’engendreront ces relations, dont la reproduction après l’indépendance d’une colonisation interne.
Jamais l’urgence n’a donc desserré son étau sur les déportés que nous fûmes et toujours les écrivains et écrivaines ont poursuivi un rêve d’habiter le monde « de plein jour et de plain-pied ».
Le monde francophone est un et divisible. Le Collège de France l’a bien compris en faisant choix de cet intitulé Mondes francophones, qui scelle à la fois l’unité en tant que ce qui traverse ces mondes et la pluralité que constitue la dynamique propre à chacun de ces espaces. Faire advenir les mondes francophones exigera de passer par le partage des savoirs historiques et culturels de ces mondes et par l’écoute de nouvelles narrations qui rendront plus audibles les altérités qui les constituent. Parce que, bien que les espaces francophones et particulièrement Haïti participent d’une mémoire commune, leurs savoirs historiques et culturels, ne sont encore ni reconnus ni admis à part entière. La littérature haïtienne est une des expressions esthétisées de ces savoirs historiques et culturels. La leçon inaugurale comme les enseignements qui suivront ne sauraient faire l’économie de cette clarification liminaire.
Dire Haïti et sa littérature autrement à travers l’ensemble des cours, c’est se demander à travers sa littérature quel éclairage peut apporter aujourd’hui au monde francophone sinon au monde tout court l’expérience haïtienne ? Comment dans l’impasse qui suit son indépendance, des hommes et des femmes dépossédés, déplacés, déstabilisés linguistiquement créent une civilisation dont la littérature sera un élément majeur ? Comment des écrivains et écrivaines n'ont pas cessé de dire ou d'écrire un rêve d'habiter, démontrant par là même que la littérature commence souvent là où la parole devient impossible. Là où le monde est si ébranlé qu’il faut traverser le langage pour lui trouver des éclats de sens.
À partir de 1804, ceux et celles qui n’ont d’autre choix que d’habiter ces 27 750 km2, à peine plus étendus que certains départements de l’Hexagone, sont sommés de s’inventer et d’inventer dans ce lieu non connu, non imaginé, non désiré. À cette sommation les écrivains répondront durant deux siècles en nourrissant un rêve d’habiter un corps qui ne soit plus celui du migrant nu, selon la belle formule de Glissant, un lieu et un temps fondateurs, d’habiter l’écriture comme lieu premier, originel, un lieu aussi non de simple enracinement, mais de possible séjour et enfin un lieu au-delà de l’ethnie ou de la classe, aussi vaste que le silence ou l’inconnu.
Et aujourd’hui que la littérature haïtienne s’écrit dans trois langues autres que le français, elle atteste que les langues sont appelées à cohabiter, qu’elles ne sauraient avoir qu’un unique drapeau ou qu’une seule patrie et préfigure une culture du vingt-et-unième siècle en train de se faire.
Étudier la littérature haïtienne à la lumière de son histoire permet de donner au qualificatif francophone une signification hors de tout eurocentrisme. Une signification qui sied à notre temps, la seule susceptible de lui assurer un avenir.»
mardi 19 mars 2019
Recoudre la nation par l'État
L'effilochage de ce qui fut la nation française* et les sursauts de cohésion que traduit le mouvement des gilets jaunes signalent un pays en crise profonde strié de fractures en tous sens. D'aucuns s'en désespèrent jusqu'à demander "quoi faire". Royal-Artillerie propose d'agir au niveau de l'enjeu, bien loin de la timidité et de l'amateurisme des pouvoirs en place chaque jour un peu plus déconcertés. Les réflexions ci-dessous ont été laissées sur le site LFAR de la Restauration nationale ; elles entrent en archives R.A. :
Même si le paysage politique et social est glaçant comme le dit si bien Pierre Builly sur La Faute à Rousseau, il reste un horizon, à condition de réfléchir les pieds au sol et se méfier des "grands principes" définitifs. Le pays est tellement dans la merde qu'on peut s'asseoir sur beaucoup de principes quels que soit leurs illustres originateurs. Place au pragmatisme. Un royaliste peut y trouver son compte.
Il faut sauver le régalien d'abord, et la pratique de la Vè République peut y aider. Deux domaines sont déjà disjoints du gouvernement de Matignon, les Armées et la Diplomatie. Il suffit (?) d'y rajouter la Police nationale et le Trésor public avec les TPG départementaux, pour avoir déjà un Etat central solide.
Pour compléter le domaine réservé, il faut réformer la Justice haute, rock bottom, en détruisant d'abord l'Ecole nationale de la magistrature et en revoyant tous les liens entre les hauts pouvoirs de la République (Elysée, Sénat, Assemblée) et les structures judiciaires de niveau national tels que les conseils, cours, autorités attachées, afin de désyndicaliser les tribunaux... puis remettre de l'argent dans cette fonction essentielle comme le font tous nos voisins.
Une fois réservé, le domaine régalien devrait être arraché à la dispute démagogique (dite démocratique) et remis à un pouvoir permanent au-dessus de la mêlée. On peut inventer ce qu'on veut... même un roi en commençant par rétablir le septennat.
Les autres domaines du gouvernement du pays pourraient être partagés entre Matignon et les treize régions (comme en Allemagne) qui pousseraient ensemble les réformes nécessaires, nombreuses et urgentes dans les transports, l'éducation, le climat, l'énergie, la santé, vieillesse, alimentation, sécurité publique (polices municipales), les cours consulaires, juges de paix, le fisc régional, etc... Tous ces champs d'action nourriraient les parlements régionaux et national dans la grande tradition des grands étripages gaulois, mais au moins le socle essentiel de l'Etat serait mis en sûreté.
Cela pourrait obliger à revoir l'épure monarchiste devenue obsolète et différer sine die la remonte de l'Armée catholique et royale. Au moins les militants bosseraient-ils sur du concret avec une gestion par objectifs des étapes de réflexion pour construire un régime rénové. Quant au prétendant, il aurait du grain à moudre pour une queue de trajectoire enfin jouable.
Idiot ? Je ne sais pas.
(*) La nation, telle que nous l'avons connue au sens de Renan, a duré moins moins longtemps qu'on ne l'imagine parce qu'elle n'a pu s'exprimer que par la centralisation capétienne. Elle va de l'échec de la Fronde à la crise de 1929 (1932 pour la France) qui va faire le lit de l'internationalisme (SFIO, PCF), 280 ans environ.
dimanche 17 mars 2019
Aller au contact des black blocks !
Un ours blanc suivait un ours noir, moralité : les ours se suivent et ne se ressemblent pas. Il en va de même des "Actes saturnesques" du mouvement des "gilets jaunes" et casseurs associés. La Commedia dell'arte qui a pris d'assaut la place Beauvau - Kéké Casta fait un capitan du tonnerre - s'avère infoutue de gérer l'insurrection à éclipses, ce qui ne doit pas étonner, les charges régaliennes étant données aux amis de campagne qui se tiennent tous par la barbichette.
Le plus malin de ce groupe est peut-être l'ex-nouveau maire de Lyon qui a perçu le branlement du manche - rien à voir avec l'affaire Benalla - à constater que sa pupille, parvenue au sommet de l'Olympe grâce à lui, se saoulait de mots à l'intention de cellezéceu qui voulaient bien l'entendre. Sur le perron ministériel, en passant le maroquin à Edouard Philippe, il avait anticipé un soulèvement général des banlieues impossibles à tenir dans les règles de droit, et si le mouvement actuel des "gilets jaunes" n'y a pas pris son origine sauf ponctuellement dans la diversité, c'est une révolution globale des périphéries blanches qui a confirmé ses craintes.
Bien sûr ce ne sont pas les effectifs en ébullition à Paris et dans les métropoles régionales qui expriment le fond d'insatisfaction général, mais le soutien massif de l'opinion même en décrue. Comme nous l'avions vu sur ce blogue lors des épisodes précédents, les "gilets jaunes" ont sous-traité les revendications aux professionnels de la peur institutionnelle que sont les groupuscules entraînés aux désordres urbains, à gauche-gauche pratiquement tous. L'Acte XVIII (qui l'eut cru ?) a cette fois bien montré cet emboîtement de la sous-traitance. Et malgré la complaisance des preneurs d'images qui ont abreuvé le pays de flagrants délits côtoyant l'impassibilité coupable de manifestants complètement dépassés par le film, l'avenue des Champs Élysées a été abandonnée aux casseurs par des forces de police toujours ailleurs. Je croyais benoîtement qu'il existait des unités en civil qui renseignaient l'autorité sur les points chauds. Sans doute existent-elles encore mais leur production n'est pas traitée convenablement en salle de commandement. On en vient au cœur du sujet : Que faire face aux black blocks ?
Notre police anti-émeute est la seule d'Europe occidentale à être armée du LBD40, lanceur de balles en caoutchouc dur capables de provoquer de graves lésions voire plus en plein visage. Bizarrement cette arme puissante, largement en dotation, n'a pas pu être utilisée contre les escouades de black blocks, antifas et autres nuisibles. Si j'élimine une stratégie du chaos volontaire - en fait, je n'ose pas soutenir cette thèse faute d'éléments tangibles directs - je privilégie celle de l'incompétence, l'impuissance et la frilosité des donneurs d'ordre dont le premier semble être : « pas de mort, surtout pas de mort !» et le second : « ne rien tenter d'innovant sans le blanc seing de l'Elysée ». Or l'Elysée était au ski !
L'insurrection doit être traitée dans ses causes et ses effets. Nous ne revenons pas sur les causes aujourd'hui, ni sur les remèdes pouvant les éteindre, ce blogue en a beaucoup parlé. En revanche, le traitement des effets est complètement défectueux. Nous sommes protégés par un gouvernement de coiffeurs (une pensée pour Serge Reggiani). Le maintien de l'ordre à la française, comme beaucoup de choses à la française hors du champ agro-alimentaire, est une foutaise destinée avant tout à protéger de toutes poursuites le pouvoir en place en cas d'issue létale de son action. Avec les groupuscules d'autonomes, il n'y a que le contact qui opère, mais qui dit contact dit formation au combat, ce qui n'apparaît pas encore dans les réactions des unités engagées, CRS et Gendarmerie mobile, qui d'ailleurs manœuvrent derrière les canons à eau et pas devant, comme l'exigerait une bonne doctrine d'emploi. Le combat rapproché ou close combat n'est pas une procédure d'interpellation, mais une action visant à éteindre la menace à portée de main stricto sensu. La Gendarmerie mobile en laquelle on inculque la fibre militaire devrait se former au close combat et en avoir la libre pratique sur ordre spécial, dès que les manifestations dégénèrent. Le résultat serait spectaculaire en dommages directs et parfois collatéraux, dans les rangs de la Gendarmerie aussi, et les autorités devraient faire preuve d'organisation en massant les ambulances juste derrière les pelotons d'attaque.
Le seul problème est que nul politicien français en charge ou en attente ne visera pareille circulaire sur l'emploi de la force brutale de contact en cas d'émeute. Alors on entendra la litanie des déplorations de tous bords qui vont bien au teint et font rire les initiés. Dernière remarque : au moment de l'Acte XVIII ont avancé à Paris et en province des "Marches pour le climat" qui ont amassé bien plus de monde que les "gilets jaunes". Ces manifestations se sont passées dans la joie et la bonne humeur sans débordement aucun. Le gouvernement pourra ainsi n'en tenir aucun compte, CQFD !
Le plus malin de ce groupe est peut-être l'ex-nouveau maire de Lyon qui a perçu le branlement du manche - rien à voir avec l'affaire Benalla - à constater que sa pupille, parvenue au sommet de l'Olympe grâce à lui, se saoulait de mots à l'intention de cellezéceu qui voulaient bien l'entendre. Sur le perron ministériel, en passant le maroquin à Edouard Philippe, il avait anticipé un soulèvement général des banlieues impossibles à tenir dans les règles de droit, et si le mouvement actuel des "gilets jaunes" n'y a pas pris son origine sauf ponctuellement dans la diversité, c'est une révolution globale des périphéries blanches qui a confirmé ses craintes.
Bien sûr ce ne sont pas les effectifs en ébullition à Paris et dans les métropoles régionales qui expriment le fond d'insatisfaction général, mais le soutien massif de l'opinion même en décrue. Comme nous l'avions vu sur ce blogue lors des épisodes précédents, les "gilets jaunes" ont sous-traité les revendications aux professionnels de la peur institutionnelle que sont les groupuscules entraînés aux désordres urbains, à gauche-gauche pratiquement tous. L'Acte XVIII (qui l'eut cru ?) a cette fois bien montré cet emboîtement de la sous-traitance. Et malgré la complaisance des preneurs d'images qui ont abreuvé le pays de flagrants délits côtoyant l'impassibilité coupable de manifestants complètement dépassés par le film, l'avenue des Champs Élysées a été abandonnée aux casseurs par des forces de police toujours ailleurs. Je croyais benoîtement qu'il existait des unités en civil qui renseignaient l'autorité sur les points chauds. Sans doute existent-elles encore mais leur production n'est pas traitée convenablement en salle de commandement. On en vient au cœur du sujet : Que faire face aux black blocks ?
Notre police anti-émeute est la seule d'Europe occidentale à être armée du LBD40, lanceur de balles en caoutchouc dur capables de provoquer de graves lésions voire plus en plein visage. Bizarrement cette arme puissante, largement en dotation, n'a pas pu être utilisée contre les escouades de black blocks, antifas et autres nuisibles. Si j'élimine une stratégie du chaos volontaire - en fait, je n'ose pas soutenir cette thèse faute d'éléments tangibles directs - je privilégie celle de l'incompétence, l'impuissance et la frilosité des donneurs d'ordre dont le premier semble être : « pas de mort, surtout pas de mort !» et le second : « ne rien tenter d'innovant sans le blanc seing de l'Elysée ». Or l'Elysée était au ski !
L'insurrection doit être traitée dans ses causes et ses effets. Nous ne revenons pas sur les causes aujourd'hui, ni sur les remèdes pouvant les éteindre, ce blogue en a beaucoup parlé. En revanche, le traitement des effets est complètement défectueux. Nous sommes protégés par un gouvernement de coiffeurs (une pensée pour Serge Reggiani). Le maintien de l'ordre à la française, comme beaucoup de choses à la française hors du champ agro-alimentaire, est une foutaise destinée avant tout à protéger de toutes poursuites le pouvoir en place en cas d'issue létale de son action. Avec les groupuscules d'autonomes, il n'y a que le contact qui opère, mais qui dit contact dit formation au combat, ce qui n'apparaît pas encore dans les réactions des unités engagées, CRS et Gendarmerie mobile, qui d'ailleurs manœuvrent derrière les canons à eau et pas devant, comme l'exigerait une bonne doctrine d'emploi. Le combat rapproché ou close combat n'est pas une procédure d'interpellation, mais une action visant à éteindre la menace à portée de main stricto sensu. La Gendarmerie mobile en laquelle on inculque la fibre militaire devrait se former au close combat et en avoir la libre pratique sur ordre spécial, dès que les manifestations dégénèrent. Le résultat serait spectaculaire en dommages directs et parfois collatéraux, dans les rangs de la Gendarmerie aussi, et les autorités devraient faire preuve d'organisation en massant les ambulances juste derrière les pelotons d'attaque.
Le seul problème est que nul politicien français en charge ou en attente ne visera pareille circulaire sur l'emploi de la force brutale de contact en cas d'émeute. Alors on entendra la litanie des déplorations de tous bords qui vont bien au teint et font rire les initiés. Dernière remarque : au moment de l'Acte XVIII ont avancé à Paris et en province des "Marches pour le climat" qui ont amassé bien plus de monde que les "gilets jaunes". Ces manifestations se sont passées dans la joie et la bonne humeur sans débordement aucun. Le gouvernement pourra ainsi n'en tenir aucun compte, CQFD !
vendredi 15 mars 2019
Contribution au Grand Débat national en ligne
Pour archive, voici la contribution du Piéton du roi déposée sur le site du Grand débat national dans le chapitre "Fiscalité et dépenses publiques". Dès la prise en compte du texte, le site supprime les balises d'alinéa et la mise en forme pour valider un bloc compact de mots qui apparemment seront traités numériquement, sans doute par la loi d'occurrence. Le texte ci-dessous cite cinq fois l'État et une seule fois la Dette et la CNAV (Caisse nationale d'assurance-vieillesse); l'important sera donc de pérenniser l'État...
Quelqu'un du pouvoir lira-t-il une contribution personnelle en ligne ? Tant pis, la voilà !
«... La revitalisation de la classe moyenne inférieure et la réindustrialisation (progressive) des territoires convoquent, à côté des investissements privés, des moyens budgétaires qui n'existent pas.
Il faut les trouver dans la dépense publique dont la réduction est la mère de toutes les réformes. Les trois plus gros postes de dépenses sont l'État, la Santé et la Vieillesse.
(i) Il faut gérer l'État avec modestie en écoutant la Cour des comptes et freiner le coulage clientéliste. Stop aux fromages républicains et aux structures gouvernant la dérive invasive de l'État dans la société (même si les Français, intoxiqués depuis 1945 à l'assistance, en redemandent).
(ii) La Santé doit être auditée sérieusement dans les gaspillages de tous ordres dont beaucoup proviennent de l'absurdie bureaucratique. Écouter les professeurs hospitaliers qui vivent au coeur de la machine mais avec un état de conscience supérieur à la moyenne, serait ne pas perdre son temps.
(iii) On a tout dit sur la vieillesse. Il faut jeter aux orties les dogmes et principes obsolètes pour s'attacher à une gestion de bon père de famille qui reculera l'âge de départ à la retraite pour cause de vieillissement prolongé et arrêtez de faite supporter par la CNAV les dégraissements des entreprises.
Hors-sujet : le chômage. La caisse doit équilibrer ses comptes et l'État cesser d'y mettre ses doigts, en imposant par exemple au régime d'indemniser les intermittents du spectacle qui ne couvrent pas les frais. C'est indigne de se moquer du paritarisme quand l'ordonnancement des dépenses lui échappe.
On ne cherche pas deux ou trois milliards. mais bien trente pour commencer. Ensuite, viendra le tour de la Dette, humiliante pour le plus beau pays du monde. Mais a-t-on encore de la fierté en France sans que le ridicule ne nous tue ? ...»
Pour valoir et faire...
samedi 9 mars 2019
L'Amassada
PAS RES NOS ARRESTA de la part de Synaps Collectif sur Vimeo _ 1h04.
À l’ère de la transition énergétique pour la soi-disant croissance verte, RTE tente de s’approprier les terres de deux jeunes agriculteurs, à Saint-Victor dans le Sud-Aveyron, pour implanter un poste transformateur électrique de sept hectares. Ce transformateur redistribuerait sur le réseau international du commerce de l’énergie, la production de mille éoliennes en construction sur les crêtes de la région.
Alors que la municipalité de Saint-Victor et la majorité des habitants sont contre le projet ; les machines invasives de RTE et des promoteurs avancent, appuyées par les services de l’État.
Au premier jour de l’hiver 2014, une cabane nommée l’Amassada se dresse sur les terres convoitées. Les rencontres, les liens, les résistances s’étendent et s’intensifient. Nous sommes au futur, voici les éléments qui se défendent aujourd’hui. (Synaps Collectif)
Dernière mobilisation au jour de ce billet : le 10 mars 2019 à Pont d'Hérault (Gard) contre la ferme solaire gigantesque Arkadia de 400 hectares à Calmels, commune du Cros près du Caylar (Hérault) sur le causse du Larzac. Une puissance installée de trois cents mégawatts qu’il faudra évacuer avec force transformateurs et de nouvelles lignes à haute tension en dépit de différents classements, du patrimoine mondial de l’Unesco en passant par Natura 2000 dont bénéficie le territoire concerné.
Plus en cliquant ci-dessous.
L'AMASSADA
Parcelle 1591
Hameau de La Plaine
12400 Saint-Victor
Occitania
lundi 4 mars 2019
En regardant passer les opportunités
Louis de Bourbon, duc d'Anjou |
Un des derniers messages laissés par son excellence sur sa page Facebook signale contre qui il entend rompre des lances :
Señores del #gobierno, @Sanchezcastejon, @carmencalvo_, @PSOE, #comunistas, #separatistas y medios afines: en la #vida se pueden comprar o vender muchas cosas pero nunca la #dignidad
#ElValleNoSeToca
#ElValleSeDefiende
Tant le procès des sécessionnistes catalans que la dispute sur le lieu de ré-inhumation des cendres du Caudillo - les Franco ont une concession au cœur de Madrid - vont occuper le nouveau chef de famille qui ne pourra pas se priver du plaisir de pousser ses champions dans les élections générales où quelques nostalgiques de la Phalange viennent de se souvenir que le fils de l'aîné et descendant du regretté dictateur c'était finalement lui. Connaissant ses sympathies actives pour le parti de droite carrée VOX, on doit s'attendre à voir Louis de Bourbon en campagne d'ordre et pour compte, ce qui risque de froisser les susceptibilités du mouvement légitimiste français de stricte obédience qui a pris l'habitude de le convoquer aux jeux du cirque royaliste, dans des églises ou pèlerinages le plus souvent. Entre ses engagements politiques et ses activités professionnelles, où trouvera-t-il le temps ?
A la sortie de la Chapelle expiatoire à Paris où il était venu le 20 janvier dernier présider une messe pour le roi Louis XVI, le duc d'Anjou avait donné une interview à Boulevard Voltaire par laquelle il montrait un intérêt intact pour sa mission et sa position. Concernant la situation quasi-insurrectionnelles de notre pays voici ce qu'il confiait à Marc Eynaud.
[BV] On vous a vu et entendu soutenir les gilets jaunes. Pourquoi ce soutien et en quoi vous semble-t-il légitime ?
J’ai voulu montrer une certaine solidarité avec tout le pays dont je voyais qu’il était en souffrance. Il y a un ressenti d’une grande injustice en train de se développer : d’un côté une fiscalité toujours plus forte, et de l’autre des services publics et un niveau de vie en baisse, et cela, tant dans la France rurale que dans les banlieues qui sont devenues, en certains endroits, des territoires de non-droit. Est-ce sain ? Je ne le pense pas. L’intérêt du mouvement actuel est qu’il est spontané, né de la distorsion entre une France légale et celle qui vit dans la réalité du quotidien. Ainsi, des personnes de tous les horizons s’y associent ou l’approuvent. La durée du mouvement montre sa légitimité. Certains politiques, comme Benoît Hamon, parlent de « vacillement de la République ».[BV] En effet, la crise des gilets jaunes semble avoir fragilisé la confiance des Français vis-à-vis des institutions. Parallèlement, on sent un regain d’intérêt pour votre parole, qui est reprise par les grands médias. Y voyez-vous un signe quelconque ?
Les huit siècles de royauté ont montré qu’il fallait savoir évoluer. Celle du XIIIe siècle n’était pas celle de François Ier ou de Louis XIV. La royauté n’était pas conservatrice. La République est une forme de gouvernement comme une autre. Rien ne sert de s’attacher à un mot s’il perd de son sens.
L'héritier des quarante rois - ce qui n'en fait pas le légataire universel - veut donc faire évoluer le modèle, au grand dam des intégristes de l'Union des Cercles légitimistes de France, en allant bille en tête vers la monarchie constitutionnelle honnie. Ce n'est pas un coming out pour qui le connaît et l'écoute. Son modèle, à plus ample informé, est la constitution espagnole de 1978 qui a pour objectif principal d'organiser une monarchie hautement symbolique où le titulaire promulgue les lois votées au parlement et retient la capacité de sanction ; et en même temps une monarchie fédérative puisque la décentralisation effective du pays est génétique à l'Espagne, le royaume actuel ayant été constitué à partir de royaumes préexistants (d'où le titre ancien de roi de toutes les Espagnes que portaient les souverains jusqu'à Ferdinand VII). La couronne règne donc mais ne gouverne pas ses peuples ; les Cortes Generales de Madrid en sont la cour constitutionnelle et expriment la souveraineté nationale, en quoi leur session est continue. Même si nous sommes au stade de la conversation de salon, cette vision d'un futur possible pour une France à régénérer coupe à angle droit la monarchie de droit divin des légitimistes de stricte obédience, confinés aux grimoires et parchemins enluminés de la vieille tradition davidique (j'exagère à peine). En fait, et c'est leur droit le plus strict, ils s'en remettent à l'intercession de la Providence sur la ligne de pente transcendantale pour le lieu et l'heure d'une restauration, à condition de rétablir le modèle qu'ils privilégient à l'exclusion de tout autre. Le Ciel dira ce que nous voulons qu'il dise ! Il fut un temps où leur meilleur tribun, un converti récent à l'haleine de moutarde qui sévissait sous le pseudonyme de Lulo, se faisait fort de dresser le prétendant espagnol à ses vues radicales, et accessoirement faire des remontrances au nouveau pape argentin dont le magistère semblait dévier. On ne l'entend plus ; peut-être qu'à la fin, il s'est fait étrangler au fin fond de la crypte pour libérer des propos plus aimables pouvant attirer des adeptes non sectaires. Juste l'histoire des mouches et du vinaigre.
En avant donc vers la monarchie constitutionnelle ? D'aucuns se consoleront en se souvenant que la constitution de la Vème République française est d'essence monarchique et remet des pouvoirs considérables au président élu. Si l'on substituait aujourd'hui un roi au président dans le texte, il obtiendrait des pouvoirs dont aucun de ses prédécesseurs dans l'histoire n'a jamais disposé. Je ne m'aventurerai pas à penser que c'est peut-être beaucoup pour le niveau atteint par les divers prétendants mais faisons confiance au Saint-Esprit qui descendit sur Clovis au jour de son baptême. Et j'en viens au point qui fâche : pourquoi aucun de nos prétendants au trône n'a-t-il fait d'études politiques sérieuses ? Qu'ils aient le sens de l'Etat donné par leur éducation au sein de familles responsables, n'induit pas qu'ils aient naturellement la connaissance des rouages, le fonctionnement du réacteur, les effets à attendre ou à redouter des causes et arbitrages nécessaires. Ces choses s'apprennent dans des cursus élitaires auxquels ils semblent tous avoir échappé. Celui qui a fait les études les plus poussées et les a converties en un vrai métier est Jean-Christophe Napoléon. Aux dernières nouvelles, il travaillait chez la succursale londonienne de Blackstone New York, une banque d'affaires sophistiquées montée par un ancien patron de Lehman Brothers avec son directeur d'alors des fusions-acquisitions. Souhaitons-lui de percer dans la jungle des banques américaines qui sont un défi permanent et féroce, formateur du caractère.
Jean d'Orléans, comte de Paris |
Une vraie question demeure (il y en a deux) : Louis de Bourbon veut-il s'impliquer en France plus loin que les commémorations d'usage, comme d'ailleurs son père avait voulu l'organiser avant son accident de ski fatal ? Son engagement franquiste peut-il être dépassé et contrôlé par son engagement français ? Si personnellement je n'aurais rien à lui reprocher de ses engagements personnels actuels, on peut douter que tous les royalistes français soient en résonance sur des positions tranchées quant à la guerre cruelle toujours en mémoire, sans parler bien sûr des Français non-royalistes à convertir pour atteindre la masse critique indispensable à un changement de régime. Si les réponses sont "non", s'ouvrent deux possibilités, attendre la majorité du jeune prince Louis de Bourbon (duc de Bourgogne); sinon placer nos espoirs dans la famille d'Orléans, toujours sur le qui-vive pour prendre la lumière des espérances. Le décès du duc de France Henri ouvre la voie à son fils Jean. Léger problème, à cinquante-trois ans, le prétendant n'a exercé sérieusement aucun métier. On peut croire que les Français ne feront pas confiance à un rentier. Le leurre d'exploitant forestier ne tiendra pas longtemps sous la curiosité d'une presse d'investigation, et on peut douter de la pugnacité d'un héritier, qui ne s'est toujours pas réalisé lui-même, à performer dans la mission de réhabiliter le pays. A moins que la disparition d'un père compliqué ne le libère vraiment et qu'il prenne le taureau par les cornes en organisant largement la promotion de ses intentions. La déstabilisation de la République que signale Benoît Hamon, appelle des réponses de fond. Est venu le moment de pousser les pions du roi, si tant est que le mouvement soit capable d'exposer un projet crédible qui intéresse les gens. Mais toute irruption dans le champ médiatique nécessite des moyens financiers conséquents dont nous ne disposons pas. Nous disparaissons lentement du champ de la presse imprimée et n'apparaissons pas dans celui de la presse virtuelle ou sur les plateaux médiatiques. Le site dérivé du Million du roi en a fait des tonnes sur cette conversion absolument nécessaire. Alors ? nous attendrons la prochaine fois, com'd'hab ! D'ailleurs aucun "prétendant" (sauf feu Alphonse de Bourbon, duc de Cadix) n'a ouvert ses coffres pour faire de la politique en France. Ce qui nous amène à la question qui tue de cet article décousu :
Si tout concourt à nous persuader que les ailes de la victoire sont d'expérience portées par celles de la fortune, et si la banque anglaise n'y pourvoira plus comme aux temps de l'usurpation coûteuse, quid de l'argent ? On sait que les quatre mille royalistes français n'y pourvoiront pas non plus, à divers motifs dont le plus fréquent est leur impécuniosité chronique, due peut-être à ce qu'ils sont dans la vie plus contemplatifs que réactifs. Rares sont les royalistes à avoir fait fortune dans leur profession et par après montré leur bourse ; mis à part certains militants de l'Alliance royale qui jetèrent tous leurs deniers dans le prix de sondages afin de mesurer la popularité de leur cause avant de faire campagne à leur frais. Chapeau ! On dirait que le péché capital le plus commun au Roycoland soit l'avarice. Et que dire des princes ? Quelle chapelle, parti, publication, journal, a vu la couleur de leur bon argent ? De vous à moi... ils n'y croient pas. Leur popularité même réduite à une poignée de fidèles les flatte, et les courtisans qui n'en tireront que des titres de fantaisie, se pâment à leur contact et augmentent la transe. Il suffit de si peu à l'armée des nostalgiques laissés pour compte dans la société quotidienne pour enjoliver leur vie bien ordinaire d'un sourire ou d'une poignée de main un peu prolongée. L'héritage dynastique est une sorte de rente de complaisances diverses qui suffit aux princes en vue, leur laissant tout loisir de jouer au chef de maison et parfois au "parrain" comme on le vit sous le règne virtuel d'Henri l'Ancien. Pas d'argent pas de suisses ! Quelle propagande pourrait faire pleuvoir les sous, ouvrir les porte-monnaie après les cœurs ?
Langue au chat ! Le système apparaît auto-destructeur si les militants sont privés de construire un programme convaincant de gouvernement en substituant à l'Etat bureaucratique actuel un Etat décentralisé et recomposé sur ses fonctions régaliennes. Le mouvement aurait gagné à dessiner les contours de l'épure monarchique dans un grand débat où tous auraient été conviés, et qui aurait abouti à la construction d'un projet de régime. Il y a longtemps, des assises royalistes furent impulsées par la Conférence monarchiste et la cellule SYLM, pour mettre tout à plat. L'impulsion fut rapidement éteinte par les chapelains menacés dans leur position sans éclat ni écus et peut-être freinés par la camarilla d'Orléans soucieuse du pouvoir d'initiative intact du prince en charge. Comme les Pujo chez l'Action française 2000, l'important n'était que de continuer, même sans mandat, de durer... ! Nul ne sait ce que pensent au fond d'eux-mêmes les princes de la meilleure physique sociale pour sauver un pays qui s'effiloche chaque jour un peu plus. Tout cela manque de concret, pieds au sol ! Les conférences, du domaine historique ou sociétal le plus souvent, restent prudemment dans les bons sentiments, les incantations au bien commun qu'on ne définit pas, les généralités de bon sens qui ne fâchent personne, toutes choses rabâchées qui meublent des arrières-salles de café mais qui ne lèveront pas les foules.
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