jeudi 14 avril 2005

Nouvelles des Maisons (2)

Mgr Louis Alphonse de Bourbon, vingtième du nom si Dieu se penche au bord de son nuage, a tenu à assister aux obsèques de SS le pape Jean Paul II à Rome.
Cinq places dans le carré diplomatique ayant été réservées à la maison de Bourbon, pas moins qu’à la République française, Monseigneur honora l’invitation du saint siège accompagné de son épouse Marie Marguerite, du duc de Clermont Tonnerre et de MM. Chiaradia Bousquet (FAO) et Pinot.

Après la cérémonie, le couple princier s’est entretenu avec le vice-président du sénat français Gaudin qui avait fait le voyage dans la délégation des Quarante.
Vite reconnus par des pèlerins français massés sur la place Saint Pierre, le jeune duc d’Anjou et Marie, ont fait bonne et simple figure en distrayant quelques minutes de leur temps pour parler avec leurs « fidèles ».
La France, émue au plus profond de son cœur, a donc été représentée à Rome ce 8 avril au plus haut niveau.
Louis et Marie Posted by Hello


Dès le lendemain le couple a repris l’avion pour le Vénézuéla après avoir fait ses adieux à leur meilleur ambassadeur à Rome, Emmanuelle de Dampierre, duchesse douairière d’Anjou et Ségovie, grand-mère du prince, et toujours en pleine forme malgré ses 91 ans.

Mais il ne suffit pas de se réjouir de la présence de l’aîné des Capétiens aux plus grandes funérailles qu’un pape ait jamais convoquées. Il faut déplorer, non l’absence de la maison de France – la situation précaire du prétendant Henri d’Orléans au plan du droit canon le lui interdisait - mais le doublonnage de ces familles issues de la même dynastie qui convoitent une charge unique.
Les mérites comparés des branches espagnole et française restent source inépuisable de livres, libelles et colères, les partisans respectifs se toisant avec morgue, les maisons concourant chacune à l’abaissement de l’autre. Le dernier épisode de cette guerre des lis est bien sûr la titulature récente de Charles Philippe d’Orléans comme duc d’Anjou de la quatrième lignée !

Que dire aux jeunes royalistes qui veulent absolument en ce monde d’image mettre un visage sur un principe ? Allez au plus simple, prenez Jean de France et oubliez le reste. Oui mais le « reste » est lourd de conséquences puisque c’est la chaîne des quarante rois de France qu’il s’agit de remonter.

Conseillerais-je – si j’osais – à Louis Alphonse de Bourbon d’abandonner ses prétentions et de poursuivre dans ce rôle représentatif d’aîné des Capétiens qui lui va si bien et qui, ma foi, nous donne une image de virile santé des Bourbon ? La banque au pays de Hugo Chavez finira par le lasser, l’Ordre Souverain de Malte dont il est bailli grand-croix d’honneur, pourrait l’appeler à de hautes fonctions où il saurait se réaliser pleinement. Ce geste pacificateur du "prétendant capétien" montrerait son ardente volonté de voir renaître le royaume de France au-delà de lui, mais pour sa plus grande gloire. Quelle classe ! Quelle leçon d'histoire ce serait ! Quel signe "divin" enverrait-il au prétendant dès lors exclusif à la lourde charge de roi !

En face, chez nous, il conviendrait désormais de se mettre en capacité de conquérir, et que l’héritier-prétendant - je ne pense qu'au duc de Vendôme - muscle un peu son discours politique, en le tirant vers le haut pour faire honneur au bon peuple supposé le recevoir, et abandonne le refrain souverainiste du moins dans les termes populistes que, je pense, il n’a pas délibérément choisi. A défaut de volonté d'assaut, qu'il se retire ?
Les voyages provinciaux du comte de Paris et du duc de Vendôme contribuent à réinjecter dans l’opinion l’alternative possible entre un état républicain hypertrophié dont cinquante pour cent des citoyens se désintéressent, et un état royal en esquisse qui pourrait résoudre beaucoup des problèmes auxquels la France de 2005 est confrontée. Du moins au fil des mois, l'offre monarchiste devient-elle moins "exotique".
Encore faut-il présenter de manière lisible par les Français, cet état de replacement, son environnement légal, son organisation territoriale. En évitant sans doute, hors du cercle des mouvements royalistes, les références même probantes des régimes monarchiques défunts. La question, une des questions, n’est-elle pas de transporter le citoyen devant quelque écran où lui sera montrée la France de 2015 par exemple, dans le monde qui l’entourera ?
Ex abrupto ! Finie la litanie des gloires enterrées, des péchés capitaux, des semaines d’années d’expiation ! Finie la critique de la Révolution, des Lumières, des droits de l’homme, de la laïcité, toutes choses reçues en héritage par les Français d’aujourd’hui ! On veut du neuf, en clair !

- Quels pouvoirs sont délégués ou repris à Bruxelles après la victoire du non au référendum-plébiscite du 29 mai ?
- Quel périmètre de responsabilités pour l’état, droits régaliens, droits dévolus, architecture du pouvoir.
- Quelle organisation territoriale de l’état ? Strates pléthoriques, régions, provinces, départements, arrondissements, cantons, districts, communes …
- Quelle représentation démocratique nécessaire ? Modes d’élection.
- Quel système économique sera privilégié ou souhaité par le pouvoir ? Théorie du circuit.
- Défense et sûreté du pays.
- Le rôle du roi.

On n’image pas la possibilité d’un tsunami politique après le 29 mai. Si Chirac est désavoué, le régime vacillera. Le pays intérieur, déjà très malade financièrement et moralement, peut imploser sous la pression de facteurs extérieurs qui se déclencheront aussitôt pour confirmer la main levée française sur la politique européenne. En clair, soyons-le aussi, les pays nombreux qui sont irrités de l’arrogance française à vouloir tout régenter dans l’Union sans jamais se plier aux contraintes qu’elle exige des autres, ceux-là vont s’agglomérer comme des billes de mercure pour nous laisser avec joie dans le fossé à nos vomissements, pays jadis francophones de l’Est en tête !
Les répercutions politiques intérieures tourneront à la chasse aux sorcières républicaines et souverainistes, et comme elles sont dans les deux camps, les partis, vides de sens et de programme, imploseront.
L’offre politique monarchiste est-elle prête ?

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