mercredi 18 octobre 2006

Monarchie active au café politique

le roi des Français21 octobre 16heures Café politique de Versailles Rive Droite - direct depuis St Lazare. Jean Philippe Chauvin ouvre la saison avec la monarchie héréditaire, active et fédérative à la française. Mazette !

Héréditaire, on comprend assez vite automatique, même si l'histoire nous laisse quelques sauts de dents de la crémaillère capétienne.
Fédérative, c'est l'aboutissement de la Décentralisation "provençale" de Maurras et Daudet et ... Defferre. Dans trente ans nous serons tous bilingues, patois et anglais.
Active, c'est peut-être là que tout commence.

" La Monarchie n’est pas un « régime-miracle » qui, d’un coup de « sceptre magique », résoudrait toutes les difficultés, mais c’est ce régime qui, sans vouloir faire un « homme nouveau », reconnaît et s’appuie sur les réalités, les qualités et les imperfections humaines, et cherche à en tirer les meilleures possibilités : bien sûr, les chemins qu’emprunte la Monarchie peuvent apparaître parfois impraticables ou difficiles, mais, en politique comme en circulation, ce n’est pas forcément la ligne droite qui est la meilleure ou la plus rapide des voies… Le fait que la Monarchie « prenne le temps », parce qu’elle le maîtrise ou l’accompagne par son mode de succession héréditaire, est une assurance contre la précipitation des gouvernements prompts à plaire à leur base électorale au détriment, parfois, de l’intérêt commun : en assurant la permanence de l’Etat, la Monarchie permet les alternances tranquilles. Que les gouvernements gouvernent et passent, la Monarchie reste alors ce point de repère pour tous les citoyens, qu’ils soient électeurs de la majorité parlementaire ou de l’opposition : la Monarchie est ce trait d’union des différentes composantes, individuelles ou communautaires, de la nation, et c’est ce « plus petit dénominateur commun » qui symbolise le mieux l’unité du pays sans écraser les libertés des cultures et des personnes mais, au contraire, en leur permettant la plus grande possibilité d’épanouissement…" (JP Chauvin - AF2000, août 2006)

Active et immuable même si elle est évolutive pour se succéder, la monarchie du professeur Chauvin va-t-elle par son essence même, pacifier le champ politique gaulois ? Rien n'est moins sûr. Elle convoque le Temps à l'exercice de sa propre sérénité mais celle-ci va-t-elle déteindre sur l'étage subalterne de la joute politique ?

Dès lors que le gouvernement de la Nation se dispute entre une majorité et une opposition déterminées par des résultats électoraux et donc par des faisceaux d'opinions, il semble difficile d'accéder aux certitudes apaisantes d'une lamaserie. Sauf si le champ politique manoeuvrable est réduit aux affaires du quotidien, qui d'habitude sont des questions raisonnables.
On peut choisir sur dossier un TGV ou une voie d'eau pour relier deux points stratégiques du territoire en faisant la synthèse honnête des études abouties en dehors de toute idéologie. De même pour la socialisation des vieux ou leur confinement, l'apprentissage de l'anglais ou du turc à la Maternelle, le relèvement des ruines de Montségur ou la construction d'un tunnel pour les ours espagnols.

D'expérience en France, la dispute est terrible à l'étage des grands principes. Les débats pré-électoraux montrent déjà le bout du nez de l'idéologie quand le champion défié sur une mesure pratique à prendre, l'accepte ou la repousse non par les conséquences attendues mais par la conformité à un dogme. L'exemple des 35 heures est très parlant :
Bien que cette mesure autoritaire ait été condamnée par tous les économistes au simple motif que l'inversion de la pyramide démographique obligera au contraire à accroître la production de richesses afin que les actifs moins nombreux subviennent malgré tout aux besoins élémentaires de inactifs plus nombreux, on entend encore des politiciens dotés de responsabilités soutenir que leur généralisation totale est indispensable au bien-être de la classe ouvrière parce que ... "c'est comme ça !". Ils ne veulent pas imaginer par exemple l'éventualité d'une liberté pour chacun de faire 30 ou 45 heures hebdomadaires si le patron est d'accord ; ceux-là seraient des traîtres de classe. L'ouvrier est décrété stupide et vulnérable ; il ne s'en sortira qu'en monolithe, collectivement : pas une tête ne doit dépasser !

Pour obtenir "les alternances tranquilles" de JP Chauvin, il convient, après la déportation de Besancenot aux Kerguelen, de descendre le plancher des pouvoirs régaliens au niveau des grandes disputes les plus probables. Et ce réglage difficile n'est donné pour l'instant dans aucun manuel de la collection La Monarchie pour les Nuls.
En contrepartie il faut donner beaucoup plus de libertés d'organisation ou d'anarchie à "la France d'en-bas".

On cerne très bien les pouvoirs régaliens actuels qu'exerce l'Elysée sans partage mais avec beaucoup de pusillanimité : Défense et Diplomatie. Si le monarque, appuyé sur ses conseils bien sûr, est convié à étendre ses pouvoirs afin de retirer de la matière à dispute, le troisième champ actif le plus évident est celui de la Justice. Le quatrième est celui de la Finance ou plus précisément de son contrôle.
Ainsi devrait-on envisager de retirer le Garde des Sceaux et la Chancellerie centrale du gouvernement parlementaire et les incorporer au conseil privé du souverain. Le roi présiderait toujours le CSM et son Garde des Sceaux la Cour de Cassation.
Entreraient aussi au conseil privé par leurs présidents, et seraient donc hors d'atteinte de la classe politique, la Cour des Comptes et le Conseil d'Etat. Le conseil constitutionnel serait aboli dans un souci de cohérence.
A y être, confier aussi la protection des Cultes au souverain ne soulèverait aucun tumulte.

On peut déjà comprendre qu'un chef d'Etat permanent disposant de la tête de pyramide de la Justice, chef des armées (si possible véritablement), et contrôleur général des Finances de l'Etat central, ne sera pas menacé par les alternances (bien que ce ne soit pas le but), mais surtout déchargera son gouvernement des recherches houleuses en meilleure gouvernance, pour le laisser administrer avec efficacité la société au jour le jour. Doit-il nommer le premier ministre ou accepter celui désigné par la Chambre, reste une question ouverte.

En passant je suis contre le bicamérisme actuel qui fait du Sénat un cimetière à éléphants alors que le commerce de l'ivoire est illicite. Recomposer le parlement sur la base des effectifs sénatoriaux me semble utile et économique. Une chambre issue de collèges électoraux représentant toute la Nation et pas quelques "Happy Few" est indispensable tant au bon fonctionnement de l'Etat qu'à la paix politique.

N'entrons pas dans le fonctionnement du gouvernement central, responsable devant le parlement, mais disons simplement que tout ce qui ne ressortit pas aux pouvoirs régaliens strictement définis, lui appartient.

Dans une monarchie fédérative, le gouvernement central dont nous nous occupons dans ce billet, est plus réduit, compact et espérons le, plus compétent car appliqué à l'essentiel. Reste à organiser le gouvernement des Provinces dans la même articulation entre pouvoirs régaliens et vulgaires. Et c'est une autre affaire, pour une autre fois !

parlement monocaméral

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