jeudi 29 mars 2007

Nos aliens perdus

gare du Nord, mars 2007
Les échauffourées de la Gare du Nord à Paris sont l'écho amplifié des désordres ordinaires que subissent les banlieues de nos grandes villes. Champions du monde hors-concours des feux de voiture, nous avons l'audace de laisser nos dirigeants participer à la résolution de disputes inter-états quand les mêmes sont incapables de juguler ce cancer insurrectionnel dans leur propre circonscription de pouvoir, qui reste, quoiqu'on en dise, à leur portée.

Nul ne doute longtemps qu'il faille réformer en profondeur le grand attelage Education-Police-Justice après avoir dénoncé les dysfonctionnements de toute nature, y compris ceux d'intention. Hélas, la période incantatoire que nous vivons actuellement non sans une certaine honte par l'image que nous laissons transparaître au-delà de nos frontières, interdit toute analyse sereine et encore moins aucune décision. Ce président chalereusement sympa comme nous le disait hier Mazarine Pingeot (!), aura joué la politique du chien crevé au fil de l'eau jusqu'à la dernière heure de son mandat. Où est-il ? Au cimetière des éléphants ! Que veulent faire ses successeurs déclarés ? En parler ! Même le petit énervé qui se croyait d'Otrante saura nous tenir trois heures de rang à parler debout de nos lendemains qui chanteront l'ordre et l'emploi ! Encore que je choisisse ce disant le moins éloigné de possibles solutions. Le reste du plateau est carrément sous le niveau requis. Alors contre mauvaise fortune bon coeur, prenons le temps de relire la déclaration du comte de Paris au moment des émeutes de novembre 2005. Il y a beaucoup à prendre avant que d'envoyer les chars.

Henri d'Orléans" Afin d'éviter que le sang ne coule, que la révolte ou même la révolution ne s'installent durablement, ayons le courage de constater que toutes les politiques menées jusqu'à ce jour en ce domaine ont échoué. Les habitants des banlieues sont au bord du colaps. Le drame n'est pas loin.

Le premier volet de l'échec de la politique des banlieues concerne l'Education Nationale. Qu'elle soit laïque ou confessionnelle, l' école devrait avoir pour vocation première de forger des êtres humains, de former des citoyens libres et responsables capables de s'assumer et de s'insérer dans la vie du pays. Or depuis que les voitures brûlent, que les écoles partent en fumée et que le tissu économique de nos villes se désagrège, pas une seule fois je n'ai entendu prononcer les mots d'enseignement civique...

Une chose est vraie, bien que cela puisse paraître ridicule de nos jours, c'est que toute véritable politique doit être fondée sur des règles éthiques et ce dans toutes les sphères de la vie politique, y compris l'économie.

Or notre société qui se dit libre et civilisée se comporte vis à vis des faibles, des déshérités, des pauvres, des chômeurs, pire encore que du temps de la colonisation. L'appétit du pouvoir politique ou économique est devenu le seul moteur de l'ambition. On assiste alors au développement de tous les fanatismes, de toutes les escroqueries, à la prolifération des mafias, au manque généralisé de tolérance, mais surtout... à l'absence dramatique d'écoute envers autrui, cette écoute qui devrait être le début de l'amour du prochain et celui du respect de la dignité de l'autre. Le civisme c'est cela. En langage moderne; nous dirions fraternité et solidarité.

Le deuxième échec concerne un manque total de vision de la politique de la Famille en France. Qu'on le veuille ou non, que cela plaise ou non, il faut affirmer le rôle prépondérant de la Famille dans toute société. Elle peut-être comparée aux diverses cellules du corps humain. Elle a un rôle de cohésion entre les générations et devrait pouvoir être un atout primordial dans l'éducation des enfants. Mais si les parents eux-mêmes ne sont pas, ou ne se sentent pas intégrés, quel soutien peuvent-ils apporter à leurs enfants ?

En effet, il est urgent d'aider la Famille et de la protéger. Ainsi, sur le terrain, le logement est un point d'ancrage, encore faut-il que ce soit un véritable logement et pas un taudis ou pire encore... Toute la politique de l'urbanisation est à revoir. Il est urgent, gauche - droite confondues dans une même volonté, qui existe certes, mais éparse, de dégager un plan Marshall, un Grenelle, peu importe le nom pour l'avenir.

Cet engagement devra être tenu quelque majorité qui gagne demain ou après demain. Car la politique de la ville et celle de l'aménagement du territoire, son corollaire, sont par essence des politiques à long terme. Ce long terme doit pouvoir être garanti aux Familles. Cela fait partie de l'espoir.

Mais pour sauver du désespoir près de dix millions de Français, pour effacer la haine de leur coeur, il faudra revoir totalement notre copie économique. Laissons de côté idéologies et théories, tentons ensemble avec bon sens d'inventer l'avenir pour que nombreux soient les Françaises et les Français qui puissent trouver enfin du travail. Ce n'est pas la mondialisation qui résoudra de nos jours le drame du chômage ; en revanche, je rends hommage à l'immense bonne volonté et même à la volonté de ceux qui, par le moyen d'associations, soutiennent les jeunes et les aident à trouver un dynamisme dans un présent si difficile et pour un futur meilleur.

Il va donc être nécessaire pour les décideurs politiques mais aussi pour les acteurs économiques, syndicats ouvriers, agricoles et Medef de se concerter, d’oublier tout égoïsme sectoriel et de dépasser certains privilèges pour se mettre au service de la France et de ces trente pour cent de Français oubliés sur le bord de la route.
Car la seule vraie politique, la seule digne de ce nom est celle qui est au service du prochain, au service de la communauté, au service des générations actuelles et futures.

Alors, seulement alors, les "Français-oubliés" pourront être fiers d'eux-mêmes et de leur contribution au développement de leur pays, celui dans lequel ils sont nés, celui qu'ils ont choisi : la France."

Henri d'Orléans
Comte de Paris, Duc de France
le 15.11.2005


jours tranquilles à Clichy

mardi 27 mars 2007

Chez la reine de Danemark


Ogier le danois dormant
Holger Danske, Ogier le Danois chez les Francs, grand pourfendeur de Sarrasins et de Lombards, dort dans les caves du château d'Elseneur. Il se réveillera quand le pays sera menacé ou à l'appel des cornes de guerre de l'empereur Charlemagne qui lui, enchâssé d'or en réparation du pillage de ses attributs de majesté et de son épée par ses successeurs, repose en sa bonne ville d'Aix-la-Chapelle.

Si les caricatures du Prophète des terroristes ne l'ont fait en rien frémir, pas plus que l'incinération des ambassades en Syrie et au Liban - d'ailleurs il aurait bien été le seul dans ce cas, vu le silence assourdissant des amis du royaume - il n'en sera pas de même quand on lui dira que le petit prince Christian, fils du dauphin Frederik, ne boit pas son lait d'aurochs dans un crâne de maure comme le veut l'étiquette du palais d'Amalienborg.

Il y a quelque chose de pourri à la maison de Danemark (... Hamlet ...) : le gentil poupon a été délaissé à la crèche municipale de Fredensborg par son aussie de maman. "C'est bon pour l'éveil et plus hygiénique car on y fait bouillir les tétines" a-t-elle déclaré à la presse en folie qui mitraillait à tout va. Les Danois adorent leur princesse des antipodes.

christian de danemark
Le royaume le plus craint d'Odin s'est soumis à une reine, et dispose d'un prince consort français, Henri de Montpezat. Comment les Grands Danes ont-ils pu dédaigner la loi salique ou ce qui en tiendrait lieu au pays des brumes éternelles, et confié leur destin au sexe faible ? Le royaume est-il disponible pour un prince étranger qui y ferait sa loi et le vendrait pour une couronne symbolique à un homme d'affaires canado-smyrno-arméno-hongrois comme l'OM. A l'évidence, non ! Idem pour Bernadotte en Suède.

Margrethe II de DanemarkAlors je voudrais connaître plus à fond cet argument de francité qui bride en France l'abandon de la vieille loi salique, au motif que le trône passerait dans des mains étrangères, forcément hostiles. Des reines, on en trouve régulièrement dans les royaumes du Nord. En Grande Bretagne, aux Pays Bas ! Et aucune fois l'on n'a vu "partir" le royaume. Peut-être dans notre "monde" royaliste (j'allais donner du "mouvement") est-il dangereusement progressiste de prendre en considération les moeurs du temps. S'il y a une vie après la mort, les Mérovingiens qui furent dépêchés en nombre dans ce fameux Walhalla qu'on leur rebaptisa Paradis, doivent pouffer de rire devant leur PS-III céleste, à nous savoir encombrés d'une vieille loi franque qu'ils ont sans doute depuis longtemps oubliée.


Emmanuelle de DampierreSur terre comme au ciel, de nos jours les walkyries commandent ! Regardez l'autorité de Bernadette Chodron de Courcel (yellow coins), l'agressivité naturelle de Simone Jacob (unveil my heart), l'arrogance propre aux sots de Marie-Ségolène R., le gant de velours cachant la main à claques de Cécilia Ciganer-Albeniz, et on y passerait une heure à faire des comparaisons avec leurs homologues masculins. Mais rien que pour le fun, opposez les caractères morphologiques de ... Marie Drucker et François Baroin, Céline Dion et René Angélil, Clara Lejeune et Hervé Gaymard, Charlotte Rampling et Jean-Michel Jarre, Nadine Lhopitalier et Edmond de Rothschild, Simone Signoret et Ivo Livi, Bonnie Parker et Clyde Barrow, ... rien n'interdit un meilleur gouvernement des femmes, si rien ne le garantit non plus.

Le gouvernement des hommes ne se limite pas à l'haltérophilie, sinon il n'y aurait partout que des dynasties basques. Les chances d'avoir une pointure sont les mêmes dans les deux sexes, et d'avoir une cloche tout pareil. Les Français risquent bien de nous le montrer dans quelques semaines.

Alors pourquoi cette discrimination qui procède sans doute de Néandertal et de la chasse à l'ours ? Où est l'erreur d'origine ? Dans le péché du même nom au jardin d'Eden, si l'on en croit la légende hébraïque de la Genèse.
Tuons à y être tous les serpents, et interdisons le cidre de pomme !


Vive la Reine !


armes de la maison de Danemark

lundi 26 mars 2007

Communautés européennes

Angela MerkelLa Communauté européenne a 50 ans. Son avatar ultime, l'Union européenne, se dispute la sciure du cirque constitutionnel au lieu de se battre sur le théâtre de la globalisation. Grâce aux Gaulois, épaulés par les Bataves, l'élan s'est brisé. Pour faire quoi ? Il n'y a pas de Plan B contrairement à ce que prétendaient les pourfendeurs du Oui. Angela Merkel dans sa déclaration qui va passer à l'histoire sous le nom de Déclaration de Berlin, n'est pas effrayée par la difficulté, elle qui a vu l'impossible, l'effondrement du Mur, de Berlin justement. Elle donne juqu'à 2009 pour qu'une règle du jeu efficace soit instituée quelque soit le nom qu'on lui donnera. "Si l'Europe est divisée, elle trébuche plus rapidement que certains ne le croient. Il faut sans cesse s'engager pour préserver et réaffirmer l'unification européenne, c'est la tâche qui sera la nôtre à l'avenir". Ce qui se traduit par : "Je prends la main !".
Cette finition institutionnelle est le champ magnétique qu'il faut appliquer à l'Union pour retrouver un "sens général". En attendant que les profiteurs polonais se décident et que les Allemands payent, occupons nous de la limaille de fer populaire et tâchons d'y mettre un peu d'ordre.

Concentrons nous sur un phénomène qui nous interpelle tous, nous inquiète tous, nous agace aussi : la mutation multiculturelle du sous-continent avec sa composante islamique qui en effraie plus d'un. Il y a collision entre la civilisation celto-greco-germano-latine des premiers occupants, les born-and-bred, et les valeurs et comportements sociaux apportés par nos anciennes colonies. Horrible, l'empire renvoie ses traites que nous refusons. Nous avons mis trois mille ans à construire notre civilisation hybride et la voila mise en péril en moins d'un demi-siècle par sa confrontation généralisée avec nos aliens. Avant de défendre pied à pied les valeurs extraordinaires portées par l'Europe, nous pourrions nous interroger sur cette sensation de ventre mou mental qui nous laisse subvertir par des concepts issus tout droit du Moyen Âge, période oubliée que nous avons quitté le 29 mai 1453 à 7 heures du matin à Constantinople.
Tiens, connotation musulmane déjà, bigre ! Le multiculturalisme n'est pas une option politique mais un fait ! Serait-ce l'avènement de l'Eurabia Heureuse que nous promettent les gnomes de Bruxelles ? Beaucoup y croient, certains y poussent. Et de nous expliquer doctement que le face-à-face" date de la Conquête maure, et que la poussée sur les digues n'a jamais longtemps diminué. L'interpénétration n'est pas nouvelle, et elle ne fut pas systématiquement néfaste ou inutile. On peut égrener de grands noms comme sur un chapelet qui nous rappellent l'échange permanent de nos cultures, surtout dans le sens des intrants. Les sept dormants d'Ephèse, Averroès, Maguelone, Aladin, [......], Shéhérazade, Atatürk, René Guénon, Mimoun et Louis Massignon, lequel aurait déclaré avant sa mort (1962) :
" Si l’Occident n’a rien à attendre de l’Orient, s’il n’a que la peur à lui opposer, alors il faut reprendre partout le même mot d’ordre d'Henri Massis : Défense de l’Occident. Si l’Orient estime qu’il ne devra son salut qu’en combattant l’Occident, alors, c’est le djihad qui commence. C’est une vision apocalyptique qui a d’ailleurs un sens spirituel. Mais si l’Occident et l’Orient devaient s’enrichir mutuellement, à commencer d’un point de vue culturel, comme Dante en son temps, et Goethe, et Mohammed Iqbal, et Ali Shariati au XXè siècle, alors les choses en iraient tout autrement. Il y aurait même espoir que l’Occident et l’Orient en viennent à se rencontrer sur un plan spirituel !"
Ce qui ne veut pas dire "religieux", mais Massignon avait fait le tour de la question par cette formule. "Défense de l'Occident" avec quelles armes et sous quels motifs ? On ne va pas refaire la bataille de Lépante, la prise de Grenade ou le siège de Vienne. Nous ne sommes pas envahis par des armées conduites par un pouvoir politique conquérant, même si d'éminents politologues font des droits avec la submersion islamique et la gangrène wahhabite et salafiste. Des gens que l'on croyait sérieux sont tombés dans ce travers, à peine pour eux de remonter maintenant sur la route. C'est quoi la réalité ?

danseuse du ventreNous sommes pénétrés par des gens qui fuient de mauvaises conditions de vie, mais qui sont marqués depuis leur plus jeune âge par des rites, des codes, des lois, étrangères à nos moeurs voire incompréhensibles. Les experts (?!) disent que vers 2025 l'influence démographique de l'islam toutes écoles confondues culminera à dix pour cent. C'est beaucoup, l'Europe n'en recense aujourd'hui que 3% ! En attendant que les gouvernements européens s'entendent pour une réponse continentale qui nous dépasse et si nous ne souhaitons pas nous placer sur un plan géopolitique où les intérêts stratégiques et financiers occupent tout l'espace, il nous reste à observer l’Islam européen au quotidien sans s'enferrer dans la question de Palestine qui nous ronge depuis 1917, ni dans celle de la Perse qui annonce une apocalypse que nous allons conjurer. Sans oublier les autres communautés exotiques non musulmanes ; les Chinois sont pas mal non plus dans la défense et illustration de leur supériorité nationale.

On peut réfléchir à une démarche de pacification vigilante. Deux points me semblent prioritaires.

(1) Déboutonner le col de la chemise républicaine.

Afficher nos valeurs sans timidité à commencer par cette valeur rare de l'Occident, la liberté individuelle de faire, dire et penser. En l'appliquant au comportement d'autrui. Que nous chalent les voiles sur la tête des écolières, c'est leur liberté essentielle de se vêtir comme l'entendent leurs parents. La République en a fait tout un fromage qui est passé pour une brimade inutile aux yeux de nos voisins et clients. C'est parce que notre Etat ne laisse plus aucun espace de liberté dans notre société qu'il se mêle de vêture. Décrétons plutôt la liberté des uns et des autres de prendre leurs responsabilités, parmi lesquels les directeurs d'école, en déchirant la carte scolaire. Idem pour les professeurs qui viendront déguisés en towelhead barbu ou en hijab. Certains établissements proscriront, d'autres pas. Et après ! Les petites voilées auront le choix d'établissements ouverts ou pas à leur choix. Il n'est pas bien loin le jour où les voiles - étoiles jaunes modernes - sauteront par dessus les moulins comme les voilettes de nos aïeules car ils sont malcommodes dans la vie de tous les jours. D'ailleurs la saveur de l'interdit qui soutient une bonne moitié des carnavaliers, disparaîtra aussi. Mais de là à institutionnaliser le code hallal, sihk ou casher au niveau du conciliateur municipal ou du tribunal d'instance comme en Angleterre ou récemment en Allemagne, il y a un pas qu'il faudra se garder de franchir. Les nouveaux venus doivent comprendre qu'il existe ici comme dans leur patrie d'origine, des lois qui visent à préserver un certain "bien commun" et que s'y soumettre est obligatoire.

(2) Comprendre les problèmes verticalement, agir horizontalement.

Puisqu'on nous rabache qu'il faut compter sur eux, comptons-les donc ! Cessons cette hypocrisie française d'abhorrer les listes ethniques pour se rabattre sur le 99 de la carte de sécurité sociale. Comptons ! Entre autres bénéfices sans doute plus importants, nous évaluerons si les pyramides ethniques sont déformées, si des disparités dangereuses se créent, si des rancunes couvent. La discrimination positive est un leurre et une injustice à cause du siphonnage, mais la discrimination est positive jusqu'à un certain point. Elle demande à la population minoritaire un surcroît d'effort pour accéder aux responsabilités et elle écrème les meilleurs. Si les plus anciens dans le grade le plus élevé, pour reprendre la formule militaire, sont les surdoués de l'immigration - certaines communautés font un véritable festival dans les multinationales -, soit nous créerons des rancoeurs mûries par des cerveaux en les barrant des postes qu'ils méritent, soit nous barrerons les primo-résidents en acceptant ces surdoués étrangers en lieu et place des premiers. Dans les deux cas on est mal. Alors gérons les !

Le ferment primaire du conflit civilisationnel entre nos communautés n'est ni la ségrégation en banlieue, ni la couleur, ni la religion. C'est l'argent ! Inutile d'injecter de l'argent dans des communautés poreuses ou moralement ruinées. Par contre il faut réparer l'ascenseur social pour faire monter les volontaires aux étages où on ne sent plus la merde. Les membres d'une communauté qui accèdent au travail, fondent une famille, et s'endettent pour un pavillon et une Mégane, sortent du problème et ne constituent plus une menace. Si l'on n'y peut réussir pour tous, faisons leur croire que c'est possible. Nous l'avons bien cru nous !

Agir horizontalement. Les grands débats démagogiques, les grandes campagnes de sensibilisation aux feux de voitures, les grands ministères sont inutiles, les Restos du Coeur vont-ils entrer au CAC40 ? C'est localement que tout se joue. Intégrer les populations allogènes commence (et finit ?) avec les enfants. La base est l'éducation civique à la vie en société. Mais le régime républicain du moule unique est inadapté au défi, et il est dommage que nous n'ayons pas ce protecteur de la diversité qu'est le roi. On reproche d'ailleurs si souvent à l'Education nationale son endoctrinement néfaste au retour du roi, qu'il ne devrait pas être si difficile, ci et là, d'instrumentaliser adroitement les acteurs scolaires pour inculquer les bons principes de la vie en commun à nos chères têtes bouclées, et ringardiser les soi-disant valeurs culturelles qui ne sont trop souvent que des scories d'une sauvagerie primitive.

De même ce n'est pas le énième plan Boorlo qui va trouver du travail aux jeunes avant qu'ils n'entrent dans la Carrière ... du shit. Ce sont les acteurs économiques locaux qui peuvent ouvrir ou fermer les portes. Le CPE de Villepin leur était destiné. Les étudiants qui n'étaient pas du tout concernés en ont fait une montagne. Or le message à l'adresse des entrepreneurs était simple et efficace, embauchez sans vous prendre la tête, débauchez sans vous prendre la tête. On n'a voulu retenir que la seconde partie. C'est une faute grave et les banlieues ne s'y sont pas trompées. Il faut réinstaurer le CPE sous un autre nom, ou casser le code soviétique du travail.

belle rêveuseL'Europe change. Le multiculturalisme que l'on avait gommé par les lois jacobines ressurgit. Mais il est très différent. La mutation est en cours sur tout le territoire européen, et ce foisonnement qui fait peur, risque aussi, par les débordements de la compétition des églises qui agiront comme repoussoir, d'accompagner un effondrement de la foi dans toutes les religions. Les laïcs d'origine musulmane sont déjà bien plus nombreux que les fidèles. Les Asiatiques sont passés au Veau d'Or dans les pas des Juifs ! Les derniers chrétiens s'abiment dans la Charité car ils ne comprennent plus le message catholique.


légende des 7 dormants
Voila ! Je pense que nos chantiers navals sont incapables de lancer suffisamment de navires pour rapatrier nos immigrants et qu'il serait plus efficace de réfléchir à la meilleure façon de les phagocyter. Sûr que ça ne va pas plaire ! C'est fait pour.

vendredi 23 mars 2007

Les Epées 22 ont paru

illustration du titreLes Epées n°22 ont paru, sous le titre de saison "Les élections contre la démocratie". J'ai remplacé la couverture de Serge Degrim qui n'est pas en ligne par celle ci-contre, tout de mon cru.
C'est le dossier Politique qui sera le plus prisé de cette livraison au moment où les Français retrouvent un certain engouement pour les affaires générales. Vous ne serez pas déçus, on attaque par une enquête sur les contradictions du régime actuel qui part du postulat que le peuple souverain est indivisible.
Comment dès lors une de ses sections pourrait-elle obtenir une part supplémentaire, se demande JB Barthélemy. C'est le fondement de l'escroquerie idéologique dont nous avons parlé maintes fois.

Il démonte facilement le travail de sape constitutionnelle du président Chirac qui se démarquera de la pratique "monarchique" de ses prédécesseurs pour se fourvoyer dans la satrapie. Jamais président français et pas seulement de la Cinquième, n'aura méprisé autant le corps électoral Jamais président n'aura usé avec autant de cynisme des trous de serrure de nos institutions. Le préjudice est considérable puisqu'il a quasiment tué le régime gaullien, à tel point que chaque candidat prévoit d'abandonner le cadavre et renaître sous les oripeaux d'une nouvelle mouture, plus présentable ... aux gogos. Barthélemy désosse complètement la responsabilité politique du chef de l'Etat dans l'autorité de la fonction. Il faut lire Les Epées !

Petit slogan de Serge Degrim sur le mode de campagne de Ségolène Royal : Désirs d'avenir, la plus grosse carotte ayant jamais fait avancer un si grand nombre d'ânes.

L'article d'Hector Nissac sur les Néocons américains qui se termine en amalgamant le président français (qui ne croit ni à Dieu, ni à Diable, mais à Lui-même) ne m'a pas complètement convaincu. Je crois que la mise en oeuvre d'une politique néo-conservatrice par l'administration Bush puise sa source non tant dans les universités de Paul Wolfowitz et de Condoleezza Rice, mais dans le risorgiamento national que permit la grande statue creuse de Ronald Reagan, un sorte de super-Chirac mais qui réussit son coup par délégation : effondrement de l'empire soviétique. L'équipe soudée autour de Rumsfeld et Cheney entendait refaire la même opération avec le fils Bush pour établir définitivement la suprématie américaine sur le globe avant que les empires asiatiques ne prennent leurs marques. Pourquoi, aurait été intéressant à savoir. Que cette tentation impérialiste ait réuni en France feu JF Revel, Glusckman, Bruckner et Kouchner, qui se jettent maintenant aux pieds de Sarkozy, est subalterne. Mais la photo de GW Bush coiffé du Stetson est très parlante.

On arrive maintenant au billet de Marsala, Paradoxe de l'élection, qui fait la couverture du numéro 22.
La dialectique électorale est un duel à trois, l'homme politique, le journaliste, l'opinion publique sondée. Si l'élection est devenu dans la bouche de nos dirigeants le symbole le plus pur de la démocratie, ils n'ont eu de cesse de canaliser cette expression démocratique à leur profit exclusif par tous moyens de confinement. Le marketing qui ravage aujourd'hui la campagne électorale aboutit à un système médiatico-sondagier selon Emmanuel Todd.

Il est loin le temps ou Chirac nouvellement élu élargissait le champ constitutionnel du référendum pour rapprocher "le peuple" des institutions. Hélas, il révisera cette constitution maintes fois par les voies du Congrès de Versailles. La seule fois où il suivit les mauvais conseils de son cabinet (car lui ne pense rien) c'était sur l'Europe qui fut toujours le cadet de ses soucis sauf histoire de vaches, et son référendum lui explosa dans les mains.
Pourtant la démocratie directe garde sa magie au point que la candidate socialiste a inventé les jurys citoyens. Le reste de la classe politique a vu immédiatement le danger de remettre en cause le résultat des élections par les gogos pour lesquels elle se donne tant de mal. Cette liturgie du vote universel sacralise l'élu pour le temps de son mandat et la confiance populaire doit être aveugle puisqu'il incarne la Vérité révélée de la démocratie. Tout le reste est laisser la bride aux humeurs et aux modes.
A la quatrième page Marsala conclut : " L'élection au coeur même du système démocratique moderne, instaure des logiques, des principes, des pratiques, qui n'ont strictement rien à voir avec la démocratie. C'est ainsi qu'elle dévoile la véritable nature de [...] la démocratie : un bluff qui ne peut tromper que ceux qui veulent bien l'être ".

L'autre article du dossier "Elections" est d'Axel Tisserand. Le fil rouge en est Michel Barnier, le fil blanc, Pierre Boutang. Quelques citations pour vous faire regretter d'être trop jeunes pour avoir lu l'hebdomadaire La Nation Française dans les années 50-60 :
" Il n'est pas facile pour un peuple de se donner un chef. Après bien des soubresauts, l'ancienne France avait fini par penser que c'était à la fois dangereux et illusoire".

En septembre 65 il disait : "Le suffrage universel ne peut, finalement, que reconnaître une vocation - héroïque ou historique- à incarner l'unité de la nation et à procurer la continuité de l'Etat". Ce qui balançait une réflexion antérieure de 1964 : " Le pire serait, sous le nom de république [c'est à dire l'absence d'une tête de l'Etat], de risquer l'élection d'un partisan, ou d'un factieux, à la tête de l'Etat d'essence royale, c'est à dire e couronner la guerre civile". On y est en plein !

En janvier 67 il écrivait : "A l'intérieur de la démocratie, en son acceptation générale de la souveraineté du peuple, la France ne s'épargnera pas de choisir finalement, entre le pouvoir "oligarchique", ou principe majoritaire comme masque des partis et des factions, et le pouvoir "personnel", incarnation du bien commun et de l'unité politique en une personne vivante et libre, qui fonde la liberté de l'Etat". Mai 68 allait montrer que ça ne suffisait pas. Les partis reprendront du poil de la Bête jusqu'à aujourd'hui jusqu'à vouloir se sauver sur la peau de la Nation.
Bon, nous n'en sommes qu'à la page 19, il y en a 59 !

Quelques titres d'articles en vrac :
- Plaidoyer pour la représentation proportionnelle du Pr Rouvillois (à archiver, mais on y reviendra sur Royal-Artillerie par un billet entièrement consacré à la Proportionnelle)
- Nicolas Hulot ou l'élimination consensuelle (V.Lefort-Zelminska)
- Par delà toute idéologie (A.Tisserand)

Et une critique littéraire serrée et copieuse : bio de Marcel Aymé, Réussir sa mort de Fabrice Hadjadj, Combats Littéraires d'Octave Mirbeau, portrait de Guy Dupré, Contamination de Sarah Vajda, Voltaire méconnu de Xavier Martin, Mishima de Baatsch, Fortunes et infortunes des Orléans de Dominique Paoli, Japonisme de Lambourne (excellent), La Discorde de Brauman etFinkelkraut, Dictionnaire du snobisme de Philippe Jullian, et l'éreintage de Trémolet de Villers par Ibn Assidim !

A la fin, Entrailles de la Bête de Quentin Dorval, un exercice sur l'univers carcéral, à frissonner !

Il n'est pas besoin d'être royaliste pour lire Les Epées. C'est une revue de haut niveau qui vous en donne beaucoup pour 18 euros par an.


6 rue Henry Say
92600 Asnières

jeudi 22 mars 2007

Le Peuple et le Néant, spectacle

balcon du Palais Bourbon
L'affrontement des blocs antagonistes de la campagne présidentielle ne semble satisfaire personne, chacun reclassant son adversaire au fur et à mesure de sa propagande. A preuve la mobilité du curseur de la fracture politique selon le parti qui la dénonce ou s'en empare. Que les extrêmes comme les trotskystes mettent dans le camp ennemi tout ce qui est à leur droite, comme le fait l'extrême droite de tout ce qui est à sa gauche et qu'elle nomme "Establicheuminte", n'est pas nouveau. Où la chose est très pittoresque, c'est quand les grands partis recentrés dits de gouvernements doivent, à bout d'arguments électoraux, stigmatiser les propositions de l'adversaire en le rejetant par dessus la frontière gauche-droite qui finalement leur sert d'écran de fumée protégeant la vacuité de leur propre offre politique.
Toute la journée nous entendons ainsi les pachydermes du PS - on me dit dans l'oreillette qu'ils sont très fiers de cet emblème tant qu'on ne va pas jusqu'à l'éléphantiasis - traiter de droite les propositions de Bayrou et d'extrême droite celles de Sarkozy. Ce n'est pas que ce soit plus facile que de les démonter pour les combattre, c'est plutôt que le clivage gauche-droite est essentiel en démocratie parlementaire. Supprimez-le, tout est perdu, tous sont perdus. Le triomphe doit être grossier pour être savouré et les résultats étroits pour en jouir. Qui le dit mieux encore ?
Rouvillois dans le n°22 des Epées qui vient de paraître : " Cette règle qu'une voix de différence suffit pour faire que l'une des fractions soit le peuple et l'autre le néant ".

Si vous avez pu suivre les débats de l'Assemblée sur la chaîne parlementaire LCP, vous avez noté que le temps consacré dans les interventions des députés à cette stigmatisation de l'adversaire que l'on jette au-dessus la fracture politique, est important, autant même que le débat technique. C'est Christiane Taubira et Jean-Marc Ayrault qui ont le plus d'aplomb dans leurs convictions primaires, leur crâne finira au Quai Branly. La stigmatisation et l'amalgame idéologique qu'ils brandissent comme une épée prennent le pas sur l'analyse du projet soumis et sur la contre-proposition possible. Qui ça intéresserait d'ailleurs sur les bancs de l'Assemblée où souffle l'esprit du chahut estudiantin plus fort que celui des responsabilités devant l'Histoire ? Je comprends le mépris du bonapartiste Villepin pour la Représentation nationale qu'il traitait de connards ; mais il n'a pas intégré que cet affrontement, cet étripage, était vital pour la démocratie, vouée à rechercher cette majorité-plus-un adossée à la plus grosse minorité possible qu'elle va vaincre légalement. Tout est là, c'est le moyeu de la République ; à la fin de la guerre des mots il lui faut un survivant qui se repaisse d'un mort, sinon où est le plaisir.

Bayrou a décidé de ne plus croire à cette anthropophagie institutionnelle. Il pare le régime républicain de vertus inconnues jusqu'ici en France et construit une utopie séduisante mais éthérée d'un consensus national des Purs. S'il avance de vraies propositions, il les étouffe à l'instant par son projet de réconciliation au centre. Son schéma politique n'a pas le combustible d'affrontements qui fait vivre la république, république nouvelle pire encore que l'actuelle s'il la souhaite plus parlementaire en Sixième version ! A cet égard, l'UDF a déjà rédigé la 6ème constitution en 95 articles que l'on peut lire en cliquant ici.

Bayrou se fourvoie de bonne foi comme Hulot le ludion écologique dont la trace d'étoile filante est analysée par Valérie Lefort-Zelminska dans Les Epées (bis n°22) : " C'est bien l'ironie de notre régime que celui qui représente tout le monde (ce que cherche à faire Bayrou, ndlr) apparaît comme ne représentant personne, car la République suppose l'ennemi : celui qui est au-dessus des partis n'a pas d'ennemi, mais il n'a plus de pouvoir ".

Villepin pensifLe parlementarisme en champ clos que nous déplorons n'est pas un cancer politique, guérissable avec de meilleurs préceptes doctrinaux, mais un des travers de la société humaine. Si rire est le propre de l'homme, ratiociner "sous vos applaudissements" ne l'est pas moins. C'est ce que je fais à l'instant sans vous entendre. A tous ceux qui disent vouloir combattre le modèle démocratique d'expression des choix populaires par délégation pour passer à un régime autoritaire ou à la démocratie directe locale, je dis que c'est vouloir charger les éoliennes à la lance de don Quichotte. Même le comble de l'égalitarisme démocratique que serait une élection de nos représentants par tirage au sort dans le corps électoral (comme on le fait des jurys d'assises) se heurterait à l'inégalité de talents et de moeurs de la nature humaine. Il y aura toujours de bonnes idées mal défendues et qui chercheront un porteur vers l'auditoire, des médiocres qui s'en remettront à l'aisance dialectique d'autrui, des hommes ni droits mais adroits dont l'ambition naturelle est d'écraser les moins dotés et leur faire tâter de leur pouvoir. Les tribuns poussent naturellement sur la terre de France qui s'écoutent parler, surtout dans le Lot & Garonne ! C'est vieux comme les grottes de Lascaux. Contre tout cela on ne peut rien faire de mieux que cantonner l'énergie polémique à des étages subalternes où les dommages seront moindres ; la décentralisation aurait dû aspirer la foire d'empoigne parlementaire en régions et laisser se former un consensus sur l'essentiel au niveau de l'Etat central. Hélas ! La nation est prise en otage à chaque session, encore que les parlements modernes n'aient plus les pouvoirs discrétionnaires de leurs aînés du début du XXè siècle, et que les dommages soient finalement contenus. Il n'empêche que le peuple a coutume de briser les défenses corporatistes des partis politiques quand l'écart devient trop grand. Il faudrait aller jusqu'au bout et exploser le système partisan en décrétant la proportionnelle intégrale. Ainsi aurait-on au niveau de l'Etat le terreau de France sur lequel on rechercherait des consensus libérés des idéologies ; comme en Allemagne.

Mais la France est un cas spécial avec une nette tendance à l'autodestruction. Dans un souci ultime de préservation du bien commun le projet monarchiste demande d'extirper des joutes électorales et du processus de moisissement social les pouvoirs strictement régaliens dont nous avons déjà parlé dans ce blogue. Mais c'est aussi une certaine façon de libérer la Représentation nationale du poids écrasant des grandes exigences auxquelles elle ne sait toujours pas répondre ; à preuve la Dette qu'elle a voté année après année ; à preuve les réformes en trompe-l'oeil qui n'en sont pas mais satisfont les acquits de catégories nanties, dès lors qu'elles font du chiffre en suffrages. Peut-être que le recentrage du pouvoir législatif sur les affaires de société qui deviendraient alors les siennes en propre, l'obligerait-il à devenir sérieux !

Le continuum essentiel à la Nation n'a pas à être remis en jeu tous les cinq ans dans les mains partisanes, mais préservé et confié à des gens avertis qui ont le temps devant eux. Il s'agit de la justice, de la diplomatie et de la sûreté. Cessons de plaisanter avec l'avenir.

mercredi 21 mars 2007

Europe chrétienne aux Lys de France

couronnement de Charlemagne

Les Lys de France vous invitent à une double conférence chez les Soeurs de l'Enfant-Jésus-du-Mans à Paris.

EUROPE et CHRETIENTE

Ce vendredi 23 mars 2007
19 h 45 précises
3, rue Antoine Bourdelles, Paris XVe
Entrée : 6 € (Adhérent : 4 €)
Métro Montparnasse (Sortie N°2 – Pl. Bienvenüe) / Duroc

Au programme :

Claude ROUSSEAU
" Chrétienté et Europe des Lumières : un choc culturel "

Reynald SECHER
" Charlemagne, Père de l'Europe "

La conférence sera suivie d'une vente-dédicace autour d’un verre de l'amitié.




Petites notices sur les conférenciers

Claude ROUSSEAU
Agrégé de philosophie, maître de conférence honoraire à la Sorbonne, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes Politiques et Sociales. Il est un polémiste redouté et l'auteur de nombreux ouvrages, dont Machiavel, le Prince (1973), Tocqueville, la démocratie en Amérique (1974), L'esprit totalitaire (1977), Les illusions de l'Occident (1981), Le libéralisme, espoir ou péril (1984), Le totalitarisme (1994), Les illusions républicaines (1993), La Cité dénaturée (1997).
Membre de l'association des Amis de Guy Augé, il a participé à tous ses Colloques Universitaires : Les tyrannies ont-elles encore un avenir ? (Le Miroir des Princes - 2001), La notion traditionnelle de la guerre juste (La guerre - 2003), Aristocratie et modernité chez Nietzsche (L'aristocratie - 2004).
En 2001, il a apporté sa contribution au colloque organisé au Sénat par l'Institut de la Maison de Bourbon "La Monarchie, patrimoine européen pour le XXIe siècle" et placé sous la présidence de Jean Foyer, Ancien Garde des Sceaux.


Reynald SECHER
Docteur ès lettres, est notamment l'auteur de La Chapelle-Basse-Mer, village vendéen : révolution et contre-révolution (1987 - Prix de l’Académie Française), Juifs et vendéens, d'un génocide à l'autre (1991), Un prince méconnu : le dauphin Louis-Joseph, fils aîné de Louis XVI (1999) Prix Hugues Capet, La Vendée-Vengé : le génocide franco-français (1986/2006), Du système de dépopulation de Gracchus Babeuf (1987).
En 1993, il organise à Paris l'exposition "Vendée - Chouanneries l'Ouest dans la Révolution 1789 - 1832 " - Introduction du catalogue de Jacques Chirac, Maire de Paris. Il s'est spécialisé dans la publication de bandes dessinées historiques : Histoire de Bretagne, Vendée 1789 - 1801, Chouannerie, 1789-1815, Charlemagne, Louis XIV.
A la Chapelle-Basse-Mer, il oeuvre à la restauration de la chapelle détruite pendant la Révolution et projette d'ériger les statues de Marie-Antoinette et de Louis XVII.
Il est un des instigateurs de la pétition Luca qui circule en moment pour la reconnaissance du génocide vendéen.


Toute information par courriel auprès de :
nicolas.chotard@wanadoo.fr

blason Lys de France

Lys de France
BP 80 434
75327 Paris Cedex 07

www.royal-info.com



VENEZ NOMBREUX

mardi 20 mars 2007

Du bon usage du roi

Alger la nuit

Le gouvernement espagnol dispose d'un atout-maître dans son jeu diplomatique, et l'utilise volontiers dès qu'il est bloqué sur un dossier important. C'est le cas de l'Afrique du Nord, à portée d'influence du royaume d'Espagne, qui représente un marché compensatoire au Marché commun envahi de productions à bas prix des pays de l'Est. Les trois pays maghrébins ont des relations anciennes et tumultueuses avec la maison d'Espagne depuis le reflux des Maures andalous qui le plus souvent s'installèrent sur la côte, à rêver à leur patrie perdue, dans la même position que nos Pieds-Noirs, réinstallés sur la rive nord de la Méditerranée en 1962.
A Bizerte, on trouve le fort espagnol et le quartier du même nom qui en réalité évoquent les rapatriés musulmans. En Algérie, c'est en enlevant le fort du Peñon en 1529 que Barberousse conquit Alger pour la Sublime Porte. Quant au Maroc, il est lié à l'Espagne par les cinq places de souveraineté hispaniques enclavées sur sa côte méditerranéenne, et in fine, par la dispute interminable sur le Rio de Oro (ou désert sahraoui). C'est justement là que ça coince, parce que l'Algérie a tout fait dans le passé pour mettre des bâtons dans les roues du char de Hassan II après la Marche Verte de 1975 qui captura le protectorat espagnol sans égards pour les indigènes qui ne reconnaissaient aucune allégeance envers la dynastie alaouite. Sachant aujourd'hui les conditions d'exercice du pouvoir de Hassan II, on peut les comprendre. On eut alors la guerre du Sahara occidental qui obligea le Maroc à dresser un mur immense du Nord au Sud partageant par moitié est et ouest le Rio de Oro.
Depuis 1991 l'ONU tente un referendum établissant la souveraineté définitive sur ce territoire riche en phosphate et fer.

Des contrats juteux sont pris régulièrement par l'Espagne au Maroc et en Algérie, jusqu'à nous y avoir remplacé dans bien des domaines où les Français n'ont su se maintenir. Il y a aussi une connexion judéo-maghrébine bien exploitée par les Juifs du Maroc. Mais le gouvernement Zapatero a décidé récemment d'appuyer le projet marocain d'autonomie de la province rebelle lui déniant ce disant l'indépendance réclamée par Alger, et adossant son soutien à des contrats de fournitures d'armes ! Bouteflika gronde ... qu'à cela ne tienne, on lui envoie le roi !

Juan-Carlos et la reine Sofia"Nul ne peut avancer que l’escale du roi d’Espagne à Alger est en mesure de constituer le contrepoids des initiatives ibériques au profit du Maroc" titre la presse algérienne. Et pourtant ! El Watan du 17 mars ne s'y trompe pas, qui ne doute pas une minute de l'impact du roi en Espagne même.
L'occasion est trop belle pour l'Algérie de ne pas franchir des obstacles difficiles et d'en assurer la pérennité des résultats par la "rémanence" du pouvoir espagnol quel que soit le destin précaire du ministre Zapatero. Bouteflika a mis aussitôt à l'agenda la lutte anti-terroriste (contre le groupe salafiste qui lui pourrit sa loi de réconciliation nationale), la coopération policière au prétexte de l'immigration clandestine, la coopération judiciaire sur les extraditions, le gazoduc Medgaz et la construction de l'usine d'ammoniaque d'Arzew. On voit tout de suite que ce sont des dossiers précis de gouvernement qui ont été débattus avec le roi, et sans doute conclus, en sus de la conversion de la dette algérienne !

Des va-et-vient ont précédé ce voyage pour que l'on n'en reste pas au protocole des cortèges et au traité d'amitié de 2002. Il fallait être efficace, on ne sort pas le roi tous les jours.

La visite s'est achevée sur six accords précis de coopération. L'Algérie appelle en outre les entreprises espagnoles dans les quatre secteurs suivants : le transport urbain et ferroviaire, la construction, l'épuration d'eau, l'industrie pharmaceutique, les ports et les aéroports. Un forum d'hommes d'affaires et un déplacement dans le Sud ont servi de volet décoratif au voyage. Le roi fit à son hôte la grâce d'une déclaration diplomatique passe-partout qui adoucit l'accord marocain en privilégiant "une solution prévoyant la libre détermination de ce peuple et passant par un dialogue des parties dans le cadre des Nations Unies".

Abdelaziz PrimeroIl est rare de voir une négociation bilatérale embrasser autant de domaines à la fois. Le niveau exceptionnel des interlocuteurs a été souligné par le président algérien, non tant par la royauté du visiteur, quoique Bouteflika soit né au royaume chérifien et y ait grandi jusqu'à 25 ans, que par le sceau de permanence qu'appose sur des accords un roi au-dessus des aléas politiques de son pays. A se demander même si Zapatero a bien saisi le "blocage" de sa politique dans son choix d'envoyer négocier Juan Carlos Ier à Alger.

A ceux qui doute d'une monarchie constitutionnelle il est montré qu'un certain indéfinissable dans la pratique du pouvoir prime la règle écrite si le monarque est motivé, ce d'autant plus que l'étranger vous assigne une place prééminente dans l'organisation de ses propres intérêts. De la même façon, la reine d'Angleterre pèse sur la politique anglaise par ses conseils, objections ou réprimandes lors de l'accueil hebdomadaire de son premier ministre à Buckingham Palace. Et ce depuis tant d'années sur le même axe qu'elle finit bien par apporter une continuité dans la réflexion politique.

Mais pour nous Français, un chef d'Etat qui ne braille pas sous les préaux tous les cinq ans, n'a pas de pouvoirs.

lundi 19 mars 2007

Ils seront douze

Sphynx du Conseil constitutionnel
Ils seront douze, sans nous, le filtre à particules ayant rempli son rôle ! Le Conseil constitutionnel va proclamer la liste des sélectionnés avec gravité, ajoutant l'insulte publique à la forfaiture du dispositif protégeant les partis parlementaires.

A un mois du premier tour hasardons un pronostic : les quatre premiers dans un mouchoir, se partageront 80 pour cent des voix, car nous excluons les scores faramineux à 30% que l'on donne aux deux champions annoncés. Cela n'est jamais arrivé dans ce scrutin.

Les huit autres tenteront de survivre sur les 20 pour cent restant, soit une moyenne de 2 % par tête, si l'on prend en compte une fraction de blancs et nuls à 4%. Ce qui veut dire que la barre fatidique des 5 % ouvrant droit au remboursement des frais de campagne, ne sera pas atteinte facilement.

Si nous postulons que la frontière entre les voix des quatre "ténors" et celles des huit candidats de témoignage ne sera pas franchie parce que les électeurs qui donneront leurs voix aux "petits" le feront par conviction profonde ou par dépit anti-système, nous voyons que le jeu est à somme nulle sur une base de 4 x 20, le peu que l'un prendra, l'autre le perdra !
Est-ce à dire que tout est possible ? Exactement. Et de grands penseurs de la Gauche comptable comme Jean-Luc Mélenchon, anticipent le cauchemar républicain d'un second tour entre Le Pen et Bayrou, ou pire pour lui, un Sarkozy-Bayrou. La Gauche serait rayée des cadres par désintégration du Parti Socialiste qui ne supporterait pas une seconde humiliation terrible, grâce à la gourde épouse du Premier secrétaire !

Il passera beaucoup d'eau sous le Pont Neuf avant que l'on ne devine qui passera, et peut-être même devra-t-on attendre le soir du scrutin. Victoire de la démocratie à la française qui sortira du champ électoral soixante pour cent des suffrages exprimés. Ne poussons pas le calcul en tenant compte de l'effectif en âge de voter, on verse dans le Ridicule. Pourtant cette fois-ci, les observateurs avertis ont reconnu un intérêt certain des Français pour cette présidentielle, même si 61% d'entre eux déclarent ne faire confiance ni à la Droite ni à la Gauche pour relever le pays, et 46% des sondés déclarent n'avoir pas arrêté leur choix. Donc vraiment tout peut arriver.

Qu'en est-il du projet royaliste ? Le candidat s'est bien battu, multipliant les réunions, les tractages, les apparitions dans les médias. La trace laissée sur le blogue d'Yves-Marie Adeline est éloquente. Et pourtant il n'a pas pu franchir le seuil de sélection qui aurait permis de continuer la promotion de l'offre monarchique. Ce qui est d'autant plus dommage que le candidat a fait preuve d'aisance et de réactivité dans ses confrontations médiatiques et qu'il aurait porté brillamment le message royaliste dans la campagne officielle.

Ce barrage est d'autant plus inique que le sondage commandé chez BVA avait détecté qu'un Français sur six était ouvert à une proposition royaliste et qu'un sur cinq pouvait à l'occasion voter royaliste. Le sondage n'a pas dit quelle proposition royaliste, il y en a tant ! Trop !

Qu'importe finalement rancoeurs, aigreurs ou lâche soulagement de certains contempteurs de la méthode Adeline, si l'on est du parti-pris de la voie démocratique il vaut mieux s'essayer à tirer quelques enseignements de cette démarche, presque incongrue dans les milieux royalistes.

Le schéma royaliste peut être entendu par les gens non avertis, à condition qu’il soit clair et a priori jouable sans révolution profonde de notre société. Le promouvoir plus largement exigeait d’accéder à la campagne officielle.

L'avant-tour des parrainages a-t-il été sous-estimé ? Sans doute un peu. Un argumentaire spécifique aux collectivités locales visées n'a pas été développé aussi bien qu'on l'a vu faire du Parti trotskyste des Travailleurs qui affiche son candidat-croupier Schivardi comme le candidat des maires ruraux délaissés par les pouvoirs publics. C’est un tour de force à retenir.
Et justement, les franchises communales, la liberté de premier échelon, la démocratie de proximité, sont aussi des notions royalistes. Nous privilégions les républiques aux étages immédiats tant que la conscience politique du citoyen y trouve son compte. Si la démarche royaliste se saisit des pouvoirs régaliens c’est bien aussi pour dégager l'espace politique au-dessous afin de favoriser l'expression libre démocratique. Les maires auraient-ils été sensibles à cette dévolution d'autorité ? Peut-être !

A contrario l'issue fatale de ces parrainages a été surestimée. Du moins l'indignation légitime du candidat qui peinait à conquérir ses 500 promesses, a-t-elle pris le pas sur le projet politique pendant tout le dernier tiers de sa campagne. L'iniquité du barrage a montré notre sensibilité à l'injustice.

L'histogramme de la notoriété médiatique publié par le site présidentielle.info avait relevé un certain retard à l'allumage de la campagne AR, qui déplaçant dans le temps la pente de progression, n'a pas permis d'atteindre le niveau accessible par l'excellente qualité des arguments. La cause probable tient à la faiblesse des moyens déployés dès le mois de mars 2006, qui n'auraient pas permis de mener campagne à grand train sur douze mois. On le comprend bien.
histogramme de la notoriété médiatique d'Adeline
On comprend moins que les chapelles canal historique ne se soient pas ralliées à une démarche de notoriété de l'offre monarchiste, persistant à dénigrer la voie démocratique d'une restauration alors qu'il ne s'agissait pas de cela mais de simplement réacclimater une monarchie populaire et fédérative dans l'opinion. Des moyens plus importants et des relais auraient bien servi la cause d’Yves-Marie Adeline. Trop d'entre nous sommes restés sur notre quant-à-soi, … l'Aventin de nos succès étant inaccessible par défaut.

Si l'AR entend forcer la porte des campagnes électorales qui suivent la présidentielle, il lui sera sans doute utile de choisir un message plus au cœur de la cible. Les législatives devraient être l'occasion de parfaire la présentation d'une démocratie équitable avec la réforme du Parlement, mais au-delà des institutions, il doit s'agir de programmes de lois et de codes. On entre ici de plein pied à l'étage social de la république, pour accéder à la critique des mœurs. Et c'est tout le danger pour la queue de trajectoire, la restauration, car l'opinion est défavorable à certains combats, légitimes pour nous, minoritaires et intégristes pour elle.

Le porte-voix des programmes politiques est le complexe médiatico-industriel français qui outre le gène de connivence avec les Puissants - ça nous servira un jour peut-être - affiche l'arrogance de la pensée de marché dans le procédé bien connu de désinformation nécessaire à la pérennité du système. Or ce complexe, véritable quatrième pouvoir, a ses clichés, ses connotations, ses interdits. Le message social du royaliste sincère heurte de plein front les tabous médiatiques et les jugements préalables et définitifs des employés des médias.
On ne passe pas ... avec en vrac, la dialectique Provie, le retour du franc, l'abstinence en guise de préservation, l'abolition de l'OMC, la femme confinée au foyer, la messe en latin, l'identité des purs blancs de souche, la virginité des adolescentes, etc.

Mais l'on peut être très bien entendu, en vrac, sur la guerre au sous-développement menée par la Banque Mondiale pour stopper l'émigration africaine, sur la priorité à l'intelligence par un sur-effort de recherche, le danger mortel d'un Iran nucléaire, le réarmement français par des technologies d'hyper-pointe (avec nos amis anglais), pour valoriser notre avance dans l'industrie nucléaire, stigmatiser la morgue israélienne qui paralyse toute solution au Proche-Orient, punir les délocalisateurs sur fonds publics, contenir la logorrhée normative bruxelloise, pousser Arianespace, donner l'avantage à la voie d'eau pour les transports de masse, dire leur fait aux irresponsables palestiniens, favoriser les transports en site propre, naphtaléniser l'UOIF, réformer le scrutin législatif pour aboutir progressivement à la proportionnelle intégrale, etc.

Les "tabous" médiatiques que nous aurons mis de côté malgré les revendications aussi bruyantes qu'inutiles de leurs défenseurs, pourront être bien sûr travaillés au moment voulu quand l'accession sera accomplie.
La communication c'est quand même un métier qui commence par la maxime « on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre ».

mercredi 14 mars 2007

Exhortation pontificale

Benoît XVIL' Exhortation apostolique Sacramentum Caritatis est parue. Le fascicule complet publié par le saint Siège en cliquant ici

Finalité de l'Exhortation (texte pontifical)
« Cette Exhortation apostolique post-synodale a pour but de reprendre la richesse multiforme de réflexions et de propositions apparues dans la récente Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques – à partir des Lineamenta jusqu'aux Propositiones, en passant par l'Instrumentum laboris, les Relationes ante et post-disceptationem, les interventions des Pères synodaux, des auditores et des délégués fraternels –, dans l'intention de développer certaines lignes fondamentales d'engagement, destinées à raviver dans l'Église un nouvel élan et une nouvelle ferveur eucharistiques. Conscient du vaste patrimoine doctrinal et disciplinaire amassé au cours des siècles sur ce Sacrement, et accueillant le souhait des Pères synodaux, je désire surtout recommander dans le présent document que le peuple chrétien approfondisse la relation entre le Mystère eucharistique, l'action liturgique et le nouveau culte spirituel qui vient de l'Eucharistie, en tant que sacrement de l'amour. Dans cette perspective, j'entends mettre la présente Exhortation en relation avec ma première Encyclique Deus caritas est, dans laquelle j'ai parlé à plusieurs reprises du sacrement de l'Eucharistie pour souligner son rapport à l'amour chrétien, en référence soit à Dieu soit au prochain: « Le Dieu incarné nous attire tous à lui. À partir de là, on comprend maintenant comment agapè est alors devenue aussi un nom de l'Eucharistie: dans cette dernière, l'agapè de Dieu vient à nous corporellement pour continuer son œuvre en nous et à travers nous ».

Après les ouragans de charité et le cri des convulsionnaires de Saint-Martin qui découpent le manteau des autres et rarement le leur, voilà un homme d'église qui s'occupe de notre âme et pas de météo. Il y a des centaines de structures caritatives qui essuient les larmes hypocrites de notre culpabilité pour que l'Eglise revienne enfin (un jour ...) à son essentiel : l'âme du corps en quelque état qu'il soit. Faut-il être sevré de spirituel pour s'en apercevoir malgré la discrétion volontaire des médias français qui titrent en page intérieure sur le refus du mariage unisexe et le célibat des prêtres. Encore ont-ils sauté la sacralisation du dimanche (cote 74) qui contrevient aux espérances mercantiles de Vélizy 2. De tout le reste ils ne comprendront rien.

Pas plus que nous ne sommes théologien nous ne saurions commenter au fond la doctrine Ratzinger, la supposant par avance d’une orthodoxie impeccable. Avant le paragraphe le plus important que nous avons choisi de vous offrir en conclusion de ce billet, nous nous arrêterons un instant sur la finesse du réglage de Benoît XVI dans sa contemplation de la société des hommes et des limites de son implication. C'est la cote 89 (in extenso sauf les renvois) :

« L'union au Christ qui se réalise dans le Sacrement nous ouvre aussi à une nouveauté dans les rapports sociaux: « la “mystique” du Sacrement a un caractère social ». En effet, « l'union au Christ est en même temps union avec tous ceux auxquels il se donne. Je ne peux avoir le Christ pour moi seul; je ne peux lui appartenir qu'en union avec tous ceux qui sont devenus ou qui deviendront siens ». À ce propos, il est nécessaire d'expliciter la relation entre Mystère eucharistique et engagement social. L'Eucharistie est sacrement de communion entre frères et sœurs qui acceptent de se réconcilier dans le Christ, lui qui a fait des Juifs et des païens un seul peuple, abattant le mur d'inimitié qui les séparait (cf. Ep 2, 14). C'est seulement cette constante tension en vue de la réconciliation qui permet de communier dignement au Corps et au Sang du Christ (cf. Mt 5, 23-24). Par le mémorial de son sacrifice, il renforce la communion entre les frères et, en particulier, il pousse ceux qui sont en conflit à hâter leur réconciliation en s'ouvrant au dialogue et à l'engagement pour la justice. Il est hors de doute que la restauration de la justice, la réconciliation et le pardon sont des conditions pour bâtir une paix véritable. De cette conscience naît la volonté de transformer aussi les structures injustes pour restaurer le respect de la dignité de l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. C'est au moyen du développement concret de cette responsabilité que l'Eucharistie devient dans la vie ce qu'elle signifie dans la célébration. Comme j'ai eu l'occasion de l'affirmer, ce n'est pas le rôle propre de l'Église de prendre en charge le combat politique pour réaliser la société la plus juste possible; toutefois, elle ne peut et ne doit pas non plus rester à l'écart de la lutte pour la justice. L'Église « doit s'insérer en elle par la voie de l'argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles, sans lesquelles la justice, qui requiert toujours aussi des renoncements, ne peut s'affirmer ni se développer ».

Même si la doctrine sociale bimillénaire de l'Eglise est réaffirmée ensuite (cote 91), on n'en est plus à prioriser saint Vincent de Paul ou l'abbé Pierre, comme il apparaît trop souvent en France où le caritatif dévore tout. L'âme est en bien plus grand péril !

Chemin faisant, l'universalisme de la catholicité est heureusement souligné par l'appel du pape en faveur d'une renouveau du culte latin et du grégorien dans les rassemblements internationaux. Les rockeurs du dimanche en seront attristés. Extrait de la cote 62 traitant de la langue latine :
" Pour mieux exprimer l'unité et l'universalité de l'Église, je voudrais recommander [...qu']excepté les lectures, l'homélie et la prière des fidèles, il est bon que ces célébrations soient en langue latine; et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la tradition de l'Église et éventuellement que soient exécutés des pièces de chant grégorien. De façon plus générale, je demande que les futurs prêtres, dès le temps du séminaire, soient préparés à comprendre et à célébrer la Messe en latin, ainsi qu'à utiliser des textes latins et à utiliser le chant grégorien; on ne négligera pas la possibilité d'éduquer les fidèles eux-mêmes à la connaissance des prières les plus communes en latin, ainsi qu'au chant en grégorien de certaines parties de la liturgie."

No comments. La Conférence Episcopale se mouche bruyamment. Bob Dylan aussi !

Extrait du paragraphe 70 en guise de conclusion:

Le culte spirituel

En communiant au Corps et au Sang de Jésus Christ, nous sommes en effet rendus participants de la vie divine de façon toujours plus adulte et plus consciente. Cela vaut aussi de ce que saint Augustin, dans ses Confessions, disait du logos éternel, nourriture de l'âme; mettant en relief le caractère paradoxal de cette nourriture, le saint Docteur imagine s'entendre dire : « Je suis la nourriture des grands. Grandis, et tu me mangeras, tu ne me transformeras pas en toi, telle la nourriture de ta chair; mais c'est en moi que tu te transformeras ». De fait, ce n'est pas l'aliment eucharistique qui se transforme en nous, mais c'est nous qui sommes mystérieusement changés par lui. Le Christ nous nourrit en nous unissant à lui; « il nous attire en lui ».

Heureux donc ceux qui croient !

lundi 12 mars 2007

Un prince et le projet capétien

le duc de VendômeJe suis passé au travers d'une émission de Radio France International appelée "Signes particuliers" qui invitait le 21 février dernier le duc de Vendôme Jean d'Orléans... mais Google m'a prévenu. On peut l'écouter en cherchant par ici sur RFI. (Je vous conseille de télécharger pour l'entendre car le streaming n'est pas terrible).

Les cinq dernières minutes de l'entretien sont tout à fait politiques. Quelles sont les conditions d'un retour de la monarchie ? Il y en a trois, nous confie-t-il :

La première est que le "prince" soit prêt. Son père, le comte de Paris est prêt.

La seconde tient aux circonstances.
L'intérêt des Français pour un monde plus pérenne qui tienne compte de leurs aspirations profondes et qui puisse relever les grands défis de l'heure, auxquels la classe politique ne sait pas les préparer, est décelable au fil des rencontres.

La troisième est la volonté des Français.
Les sondages ne sont que des orientations (elles sembleraient favorables) et le travail le plus important pour les princes est d'être présents dans la vie du pays. C'est au pays à vouloir un roi.

Il termine cet entretien de vingt minutes par "la vraie oeuvre capétienne c'est vraiment de construire" ! Notre gentil dauphin deviendrait-il autant politique que patrimonial ? A n'en pas douter, la rencontre des Français initiée sous l'égide de Gens De France lui aura montré que le peuple est aussi un animal politique.

Comment l'aider ?

De cent façons mais d'abord en découplant la question du régime arbitral permanent qu'il propose, du modèle social "royaliste". Entre "le poids de l'histoire et les exigences de la modernité" comme le dit le journaliste Pierre-édouard Deldique, il faut prendre à bras le corps les réalités et les dangers d'aujourd'hui. Et surtout ne pas se tromper d'étage car il n'y aura pas d'oral de rattrapage.

La question au royaliste militant n'est-elle pas tout simplement de savoir s'il privilégie le combat contre les vrais défis du XXI° siècle ou s'il préfère naphtaliser le royaume dans les douceurs enfuies de l'Ancien régime, et verser ce faisant dans une sorte de théocratie soft.
Pourtant les défis de fond sont assez clairs, et bizarrement ignorés de la sphère royco qui se dépense sur un modèle sociopolitique traditionaliste encombré de préoccupations importantes mais subalternes à la fois, rapportées du moins aux enjeux énormes annoncés autour du tapis mondial.

Finalement il n'y a qu'un seul défi qui les englobe tous : Comment la Nation française va-t-elle tirer son épingle du jeu de l'inéluctable entropie universelle ?

La planète est un monde fini qui, à l'exception de la capture excédentaire de calories qu'il génère, échange tout à somme nulle. L'émergence des empires asiatiques sur une planète surexploitée, ne peut se faire qu'au détriment des "nantis", à charge pour eux de compenser la préemption des talents, matières et ressources traditionnels des nouveaux venus, par l'invention de valeurs supérieures aux anciennes sur tous les plans, mais rémunératrices quand même. Comme nation constituée nous atteindrons le XXII° siècle avec nos neurones, pas avec nos bras ! Priorité à "l'intelligence" !

La recherche est l'ardente obligation du temps pour les "petits". L'invention, la création naissent dans des espaces libres qui récompensent les trouveurs. La transformation de l'idée géniale en levier de développement exige efficacité et productivité ! Le modèle social franco-européen est à refonder pour tenir compte de ces exigences de performance. Tous ceux des gens d'importance qui ne sont pas impliqués dans des combines d'appareils politiques vous diront que la Nation doit être libérée d'une part, et sûre de ses garanties essentielles de sécurité et de justice, de l'autre. C'est exactement l'inverse que nous subissons actuellement. Le peuple est dans les rets du marxisme qui dévore déjà le grain que sèmeront nos enfants, et sa sécurité n'est que matière à dispute entre tribuns sous haute protection. Sauf apocalypse, nos armées ne nous défendent plus et nous avons rompu l'alliance.

S'il faut briser nos entraves, il n'en est pas moins vrai que la liberté d'inventer est indissociable de la liberté tout court. Aussi est-il contre-indiqué de promouvoir une restauration monarchique par le remplacement des contraintes actuelles que nous haïssons, par d'autres réputées plus nobles. Le peuple n'a pas besoin de la monarchie pour retrouver des valeurs naturelles, mais d'une meilleure éducation qui, fors l'exemple, n'a rien à voir avec le roi. Or c'est là que le bât blesse. Nos bannières sont d'abord "sociétales" avant que d'être politiques, et quand elles sont portées par des gens impliqués uniquement dans la défense de moeurs, elles peuvent influencer le débat législatif mais ne ramèneront jamais un roi ! La question monarchique ressortit à l'étage politique, presqu'entièrement ; mais les voies d'accesssion n'y sont pas toutes, heureusement. Ne nous trompons pas de main ; « politique d’abord » !

Du roi nous avons besoin pour assurer nos garanties de sécurité et de justice, en pérennisant les pouvoirs régaliens, en arbitrant les conflits d'intérêts majeurs, en diffusant une justice intègre. Dans le cadre d'une société naturelle, refondée sur la cellule familiale, les moeurs sont à régler selon l'air du temps par des majorités de passage réunies sur un processus démocratique.

Le projet capétien dans son essence ne peut être gêné par la démocratie qui règle les pouvoirs publics au mieux du bien commun, exigeons-le. C’est un projet de construction d'un espace commun solide et rayonnant, voire offensif. Ce ne fut jamais l'hospice des valeurs en déroute, encore moins un musée de l’absolutisme. C’est fini cette chimère, même si ce devait être beau !
La France, de 65 millions d'habitants seulement, à l'échelle du monde, a besoin de se durcir et de gagner en densité d'influence ce qu'elle perd en parts de marchés, et sans traîner, car le vecteur temps est primordial. Un roi qui maîtrise le temps en réactivité et pérennité, est tout indiqué pour rester sur un axe d'effort tracé à partir d'un projet qui le domine.

Aux hommes de défendre la dignité du genre humain, le respect d'autrui, la sauvegarde des espèces, la vénération des reliques et la charité. Qu'est-il besoin d'attendre le roi ? Le roi a un dessein précis et bordé. Ce n'est pas la pierre de touche qui transmutera en or tout le plomb de notre socété usée et par endroit périe. Ne mélangeons pas tout, nous desservirions le destin du prince Jean.

vendredi 9 mars 2007

12 millions de royalistes

Un Français sur cinq se risquerait à voter pour un candidat royaliste et un sur six aimerait que revienne le roi. C'est ce que nous dit un sondage BVA publié par France Soir ce 8 mars.

"Le désespoir en politique est une sottise absolue" nous dit Charles Maurras. Il n'est pas quand même pas sûr qu'un Français sur six fasse son "coming-out" maurrassien cette année.

Ces résultats en recoupent d'autres qui avaient été publiés en leur temps par Point de Vue sur la notoriété de l'idée royaliste. On peut comprendre que devant la médiocrité de la représentation nationale qui s'étale en couche encore plus épaisse pour cette campagne électorale des pères et mères Noël, nos compatriotes aspirent à un modèle plus familial, plus professionnel, plus sélect et finalement plus simple. Il n'en faudrait pas beaucoup pour les convaincre, ces 17 pour cent, qu'il serait à la fois efficace et chic de couronner la Vè République, en confiant à un secrétaire perpétuel de la nation les clés de l'Elysée, et d'y attacher les pouvoirs régaliens détenus dans le fameux "domaine réservé".

landau
Le hic, ce sont les 79% de sondés complètement hostiles. Ceux-là n'admirent pas les carrosses et les enfants endimanchés de la famille royale sur les balcons de fer forgé applaudissant la foule qui les acclame parce que ça coûte, et puis que deviendrait l'égalité sacrée ... ! Il y a parmi eux de vrais républicains, convaincus des vertus du régime, mises à mal par le défaut de vertu de la classe politique qui a préempté le régime, et une masse plus importante de gens intoxiqués par la propagande "droitdel'hommiste" qui fait de tout roi un tyran, et du moindre citoyen un dieu ! Alors roulez bolides, pour le dieu, droit dans le mur !

La démarche de désintoxication entreprise par le parti de l'Alliance Royale et par les chapelles intellectuelles à côté de lui, est la mission par excellence de la génération de royalistes qui entre maintenant dans la vie active. Maintenant, parce qu'il est plus facile de synthétiser la faillite du régime républicain aujourd'hui qu'il y a 25 ans, lorsque la poigne gaulliste empêchait la dérive criminelle des comptes nationaux et des régimes sociaux. Giscard d'Estaing, après deux chocs pétroliers, laissa au pays une dette publique de 589 milliards de francs soit 90 milliards d'euros. Mitterrand et Chirac qui part dimanche, nous laissent une dette de 1200 milliards d'euros !

Les rapports parlementaires, le premier de 1997, dit Marini, est très instructif (cliquez sur son nom pour le lire), nous indiquent que l'endettement a été englouti dans les dépenses courantes et jamais sinon peu dans les investissements. Le dernier rapport, dit Pébereau, confirme le diagnostic cancéreux, en ajoutant qu'il a métastasé partout pour un trillion de plus ! Nos enfants ont chacun vingt mille euros de dette principale à la naissance, plus les engagements pris par leurs parents pour les retraites publiques des forçats de l'Etat.

Ce fort déficit de fonctionnement nous prouve que le système est intrinsèquement pervers dès que la démocratie se putréfie en démagogie. Mais les Grecs de l'antiquité sans connaître Darwin, soutenaient que c'était son évolution naturelle. Chacun sait qu'il est impossible de renverser un processus de putréfaction et pourtant qu'entend-on ces jours-ci sur nos médias !

marianne d'argileC'est la contradiction majeure des offres politiques qui courent la campagne électorale. Aucun candidat n'arrive à prendre le mal à la racine car il lui faut au même moment aguicher l'électorat le plus large possible pour devancer son concurrent. Même un Le Pen a reculé sur la Dette. Pourquoi ? L'endettement faramineux de l'Etat a profité à plusieurs strates sociales abonnées aux subsides publics directs et indirects. Il n'y a pas que les assistés professionnels de l'Etat providence. Certains ont épargné les fruits de la Dette, d'autres les ont investis pour établir leurs familles ! D'autres encore les ont expatriés. L'Etat a intoxiqué la Nation.

Quelle méthadone politique pourrait suppléer à cette addiction ? On n'en connaît pas, sauf l'enthousiasme collectif dans un dessein mobilisateur allié à la conviction d'une justice sure. Le chantier est cyclopéen !
Tant mieux !

Ne pourrions-nous articuler un programme de réhabilitation de l'Etat sur deux générations, en pérennisant l'effort sur l'axe choisi par l'instauration d'un pouvoir monarchique adapté à ce Grand Oeuvre ? Il faut vendre ça à nos concitoyens.

Comme nous sommes sûrs du diagnostic et que nous réfléchissons depuis cent ans au moins sur le protocole médical pertinent, notre "secrétaire perpétuel de la Nation" pourrait en deux générations seulement faire la preuve de la supériorité du régime monarchique sur la démocratie de marché-couvert actuelle.

Mais pour réussir, encore faudrait-t-il fermer la porte étanche entre la passerelle de commandement et le pont-promenade des moeurs sociales, sinon certains amalgames avec les porteurs de pancartes de la revanche ruineront le projet avant qu'on ait pu en développer l'argumentaire devant tous.
On y reviendra.

mercredi 7 mars 2007

Eugénie de Bourbon est née

Première photo de la petite princesse publiée par le blog officiel Princesse Eugénie :
Eugénie de Bourbon dans les bras de ses parents
Verseau précessionné équinoxial du 5 mars ou faux Poissons, fête de la Sainte Olive, 2007 année du Cochon d'Or, 3700g et 52cm, la maman et le bébé né à Miami se portent bien.

Premier horoscope : Eugénie aura par-dessus tout besoin de liberté, envie d'être indépendante et de faire à sa guise ce qui lui semblera intéressant. Elle ressentira les situations imposées ou qui ne s'ordonneraient pas selon ses désirs, comme une contrainte oppressante. Elle aimera décider et agir seule, et ne pas avoir à se soumettre à des conventions. Olive n'est pas la fiancée de Popeye pour rien. Elle aura l'intention de s'affirmer et d'être à la hauteur des problèmes rencontrés, en sachant maîtriser les difficultés. Elle désirera que sa fiabilité et sa compétence soient reconnues et appréciées à leur juste valeur. Elle aura besoin de contacts et de relations stimulants, mais sans contraintes, afin de pouvoir élargir son domaine d'intérêts et son expérience. Elle attendra de la nouveauté, de l'alternance et du changement, même s'ils font tout voler en éclats, qu'ils lui apportent les satisfactions enviées. Elle sera championne de polo comme papa !

Eugénie est le prénom de sa trisaïeule Ena, princesse de Battenberg et reine d'Espagne. Une histoire d'amour entre les maisons d'Espagne et d'Angleterre.

Victoria-Eugénie de Battenberg reçut son double prénom de sa grand-mère la reine Victoria et de sa marraine d'origine espagnole Eugénie de Montijo, impératrice des Français. Née au château de Balmoral, elle fut élevée à la cour par sa mère Béatrice, cinquième fille de la reine Victoria. Son père étant de noblesse allemande mais deux étoiles seulement elle aura le prédicat d'altesse sérénissime jusqu'à ce que plus tard le roi Alphonse XIII, en visite à la cour du roi Edouard VII pour faire ses compliments à la princesse Patricia de Connaught avec la ferme intention d'en faire sa reine, ne la remarque au dîner et ne la trouve plus qu'à son goût. La princesse convoitée avait entretemps décliné. Il lui fera une cour assidue tant et si bien que le roi Edouard la fera altesse royale, et que la jeune fiancée du roi se convertira au catholicisme.

Alphonse XIII et Victoria-Eugénie
Ena épousera Alphonse XIII le 31 mai 1906 contre l'avis de la reine douairière d'Espagne qui craignait plus le sang gâté des Saxe-Cobourg Gotha que l'éducation presbytérienne.
Elle aura sept enfants, dont Jacques le grand-père de Louis-Alphonse, et Jean le père de Juan-Carlos. Après quoi le roi la délaissera pour courir quelques aventures. Ena se consacrera au service des pauvres, aux hôpitaux et aux écoles, et réorganisera la Croix-Rouge espagnole. Séparée de lui dans les premières années de l'exil (1931), elle lui survivra vingt-huit ans et s'éteindra à Lausanne en 1969. Elle repose à l'Escorial.

Victoria-Eugénie de Battemberg, reine d'EspagneElle connut une existence difficile - le carrosse nuptial fut attaqué à la grenade par un anarchiste - et ne réussit pas à devenir populaire dans une Espagne abonnée au tragique. La reine-mère qui ne la portait pas dans son coeur - el veneno en la sangre - ne pourra rien lui reprocher de plus que l'hémophilie de son premier et de son dernier fils. Mais qu'y pouvait-elle ? Ena se montra digne de sa charge de reine, en épouse fidèle, mère attentionnée et veuve impeccable, ce qui lui vaudra une affection posthume des Espagnols qui ont compris bien des choses tardivement.

Elle fut la marraine de deux princes en vue, l'infant Felipe et le prince Albert II de Monaco.

C'est un bon choix que ce prénom pour la petite princesse de Bourbon. Nos coeurs chavirent de joie.


Plus sur la reine Victoria-Eugénie en cliquant ICI.

lundi 5 mars 2007

Les Tuileries c'est parti. Presque !

Tuileries.org bannière
Les Tuileries ont un site web pour leur reconstruction :
http://www.tuileries.org

C'est Jules Ferry qui au nom du gouvernement de la IIIè République avait pris l'engagement solennel de reconstruire le château. On a le texte au Journal Officiel (débats parlementaires, Sénat, 28 juin 1882). De Gaulle en avait caressé l'idée mais le Sénat ne lui en a pas laissé le temps. Par la suite on a sombré dans le "moderne" à part l'heureuse parenthèse de la Gare-Musée d'Orsay, sauvé par le président Giscard d'Estaing. Il serait temps de s'y mettre pour être prêt le moment venu ; le moment de la restauration bien sûr, mais ne le dites à personne.

Sous l'égide du comité national présidé par M. Alain BOUMIER, le projet le plus extravagant pour Paris chemine.

" Un élan au-delà des générations, des tendances politiques, des cultures et des frontières, pour un creuset où s'est cherchée et où s'est trouvée la France moderne."

LE BUT :

Promouvoir et mettre en oeuvre la reconstruction des Tuileries à l'identique, sans peser sur le budget de l'Etat ni sur celui de la Ville de Paris. Avec pour objectif de :
- rétablir l'harmonie de vaste enceinte d'art à l'ensemble Louvre-Tuileries en lui rendant le chaînon manquant (aucune loi n'a décidé de supprimer les Tuileries) ;
- terminer le Grand Louvre par la réédification de 20.000 m2 d'enfilades de réceptions, de salles de conférences et d'un musée des Tuileries ;
- reconquérir 2,5 hectares de parvis à l'endroit où les bosquets sont un lieu d'insécurité au coeur de la capitale, de tentatives d'enlèvement d'enfants, de mauvaises rencontres et de vente de drogue ;
- remettre en place la plus belle perspective urbaine d'Europe en restituant à l'Arc de triomphe et aux Champs Elysées leur vis-à-vis d'origine.

Le coût prévisionnel des travaux est de 300 millions d'euros, soit quatre fois moins que les travaux du Grand Louvre réalisés sous la présidence de François Mitterrand.


La galerie de la paix aux Tuileries
LA DEMARCHE :

Nous envisageons de faire évoluer notre Comité en une Fondation qui proposera à l'Etat un bail à construction en application de la loi N° 64-1247 du 16 décembre 1964. Sous le contrôle de l'Etat, la fondation aura la charge de reconstruire les Tuileries, puis d'en assurer l'entretien et la gestion. Au terme du bail, le terrain et l'immeuble seront remis gratuitement à l'Etat.
Le financement sera assuré, tant au niveau national qu'au niveau international, et dans une dynamique rassembleuse :

- par le haut mécénat
- par une vaste souscription populaire

" Le mouvement d'opinion qui se crée autour de ce projet montre qu'au-delà d'un aspect inattendu, il répond à une aspiration non exprimée mais très perceptible des Français et de ceux qui aiment la France."


L'effectif du comité est impressionnant tout autant que celui du haut conseil. Le renfort massif de la Cour des Comptes dévoile-t-il que nos conseillers-maîtres envisageraient de migrer en un palais de prestige ? Nous avons relevé quelques noms parmi des centaines : Otto de HABSBOURG, l'ancien président du Sénat MONORY, l'ancien garde des Sceaux TAITTINGER, Maurice DRUON de l'Académie Française, l'ancien garde des Sceaux Jean FOYER, Jean DUTOURD de l'Académie Française, Jean TULARD de l'Institut, l'ambassadeur FROMENT-MEURICE, Philippe SEGUIN, président de la Cour des Comptes, le général GALLOIS, Louis-Napoléon BONAPARTE WYSE, Jean des CARS, Paul-Marie COUTEAUX, Hilaire de CREMIERS, Alain PAUCARD, Pascal SEVRAN et Zappy MAX. N'eut-il été appelé à d'autres fonctions, nul doute que le cardinal Ratzinger de l'Institut, y serait aussi.
Quelques représentants de familles illustres et des absences remarquées.

Le site Tuileries.org est très riche, avec un Dictionnaire très bien fait et surtout un album photographique d'époque qui nous plonge au coeur de l'aventure. La table des matières est la suivante :

1. Le Comité National en neuf chapitres
2. L'ensemble Louvre-Tuileries, dix chapitres dont l'album et la bibliographie
3. L'histoire des Tuileries
4. Pourquoi reconstruire, c'est la pierre de touche du dossier
5. Dictionnaire des Tuileries
6. A l'Institut
7. La reconstruction, c'est la partie essentielle, neuf chapitres pour tout comprendre
8. Revue de presse
9. Adhérer, librement, en français, hongrois, allemand, anglais et russe


Ceux qui ont de la suite dans les idées ont prévu d'apposer la plaque confédérale en hommage aux Gardes suisses massacrés le 10 août 1792, non sur le mur de la Chapelle expiatoire comme on l'avait prévu, mais dans le grand escalier même du château où beaucoup périrent bravement.
le grand escalier des Tuileries
A ce sujet signalons que la pétition Vallet-Baux continue avec de bonnes chances d'aboutir; et que Swissinfo s'en est fait l'écho dans un long article sur le massacre du 10 août.

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