vendredi 30 novembre 2007

L'astrakan kosovar

l'oriflamme kosovarApproche le 10 décembre, date butoir de la médiation internationale dans l'affaire du Kosovo : 10877 km² comme la Gironde mais avec du relief, 2200.000 habitants dont Serbes : 5% ; Roms, Tziganes, Monténégrins, Bosniaques, Turcs et Gorans : 5% ; Albanais : 90%. Petit pays, mais gros coeur à ce qu'on dit, de part et d'autre.
Selon les "experts", et pour aller au concret directement : cinq handicaps a priori irrémédiables :

(1) La désindustrialisation frappe le Kosovo depuis les années 1990. En 1988, 45% du PIB était produit par le secteur industriel et les mines (des cantons nord). Aujourd’hui, la production industrielle atteint péniblement 17% du PIB. Plus généralement, la proportion d’entreprises actives dans les secteurs productifs reste très faible (10%), et l’économie ne cesse de se tertiariser. Les services représentent aujourd’hui 60% du PIB, mais une majeure partie de ces services est à faible valeur ajoutée (petits commerces, kiosques…). Donc pas d'accumulation capitalistique, pas d'autofinancement prévisible.
[n°2, 3, 4, 5]...

(2) Le désinvestissement peut être considéré comme un corollaire au processus de désindustrialisation. En 1988, 600 millions de dollars étaient investis au Kosovo, contre seulement 70 millions en 1998. Aujourd’hui, les investissements directs, en particulier étrangers, de même que les investissements publics (revitalisation des infrastructures, maintenance…) restent insuffisants. L’absence de politique d’investissement de la part des entreprises est à rapprocher de l’étroitesse de l’offre disponible au Kosovo pour certains types de services financiers, du coût très élevé des crédits commerciaux (13,8% pour les crédits de 1 à 3 ans), et de la faiblesse du taux d’épargne, dû au manque de disponibilités ou de leur externalisation.

(3) La compétitivité de l’économie de Kosovo reste à rétablir dans le système euro. Une productivité trop faible, associée au manque d’investissements et à des salaires et des prix trop hauts, handicape les relations commerciales extérieures du Kosovo. Le manque de compétitivité, et l’état des infrastructures de transport, explique en grande partie la faiblesse de la couverture des importations du Kosovo (seulement 5 à 7%), la quasi absence d’exportations, et le déficit gigantesque de la balance commerciale. Ce déficit est amplifié par un niveau de la consommation élevé qui soutient les importations.

(4) L’incapacité pour le marché du travail à absorber la croissance démographique, dans un contexte de croissance au ralenti, ou de stagnation. L’évaluation de la croissance pour les cinq prochaines années oscille entre -1,6 et +3%.

(5) La pauvreté au Kosovo est un second handicap important : 37% de la population vit avec moins de 1,42€ par jour, et 15% avec moins de 0,93€. La pauvreté touche surtout les enfants, les personnes âgées, les minorités Roms et Tziganes, ainsi que les nombreux chômeurs. Les conditions sanitaires sont également mauvaises, avec de nombreux cas de tuberculose, de maladies mentales, de contamination industrielle, et le SIDA en hausse. L’hyper-fécondité des Albanaises, qui ont en moyenne 3,4 enfants contre 1,48 pour les Serbes, amplifie les effets de la pauvreté. Au Kosovo, l’âge moyen n’est que de 26 ans, ce qui rend particulièrement cruciale la question de l’instruction sans parler même de l’enseignement supérieur.

Source majoritaire : conférence internationale de Ljubljana, 19 et 20 juin 2006, par le Centre franco-autrichien pour le rapprochement en Europe

L'étude de synthèse du Centre franco-autrichien est intéressante. Mais la lecture des remèdes que nous vous laissons découvrir en cliquant ici, l'est encore plus.

D'abord saluons le courage des développeurs sur crédits publics qui ne se laissent pas intimider par un pays quasiment en ruine et perfusé par la communauté internationale jusqu'à l'oisiveté. Ensuite tirons le chapeau à tous ceux qui poussent à l'indépendance du Kosovo malgré le signal de partition donné ailleurs, et qui dans le même mouvement n'imaginent aucun salut pour la province affranchie, en dehors de la coopération étroite de ses voisins. Le Kosovo indépendant n'est pas viable sauf si s'investissent à son secours la Serbie, la Macédoine, l'Albanie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine ; tous pays très riches bien évidemment n'ayant que ça en tête. Sur le drapeau proposé pour le Kosovo triomphant il faudrait remplacer l'aigle noir à deux têtes par un agneau karakul du jour ! A méditer aussi par les Kosovars, l'adage diplomatique : un état reconnu n'est pas un état défendu.

pont de Mitroviça
La sécession promise par les Américains peut déclencher celle de la République serbe de Bosnie. Si après tout, les 90% d'Albanais du Kosovo peuvent obtenir l'indépendance du territoire au principe de majorité, la Republika Srpska compte 90% de Serbes, et est déjà constituée en état-croupion !
Cette logique majoritaire pourrait détruire rapidement la Bosnie-Herzégovine des accords de Dayton, et par contrecoup la totalité des frontières balkaniques occidentales, avec des risques incalculables mais dont on connaît l'issue probable : la guerre. Le troc éventuel de l'indépendance du Kosovo contre la réunion de la RS à Belgrade peut rallumer la purification ethnique car alors toutes les frontières seront redéfinies pour la création d'états ethniques homogènes et déclarés viables par des politiciens de rencontre, ce qui est un leurre simplificateur, annonciateur de futures disputes inter-états à régler par la force.

La Serbie qui refuse le dépeçage est l’un des Etats les plus multi-ethniques des Balkans, et ses minorités sont encore importantes à l'extérieur de la République serbe. Les minorités "étrangères" en Serbie représentent approximativement 45 % de la population de la province septentrionale de Voïvodine qui dispose d'une "capitale" danubienne. Ailleurs, la Serbie compte environ cent mille citoyens albanais dans la vallée de Presevo, limitrophe du Kosovo, et la population du sandjak de Novi Pazar se compose à moitié de Slaves musulmans qui se disent aujourd’hui «bocheniaques». Il faut encore ajouter les petites communautés roumaines, bulgares et aroumaines de l’est de la Serbie, ainsi que les nombreux clans roms, qui pourraient s'agréger au plus fort au moment donné. Plus une grosse minorité de Monténégrins largués en rase campagne serbe par l'indépendance de leur patrie.
On sait aussi que la Macédoine explosera si ses propres Albanais font confiance aux Utchéquistes kosovars. Que deviendra la partie musulmane de la Bosnie quand la Croatie aura récupéré ses morceaux ? La tête de pont de l'Arabie Saoudite en Europe ou une colonie turque ?

Les Etats-Unis, dont la seule politique fut de circonscrire l'incendie balkanique à l'ex-Yougoslavie sans chercher aucune cohérence, se sont vus contraints d'embrasser tour à tour chacune des contradictions de leurs partenaires du moment, sans aider à en résoudre aucune. Ils vont se réveiller un matin en se demandant ce qu'ils font là avec leur démocratie à vingt sous qui ne peut gérer la collision du droit des peuples et du droit des états ; le bourbier est moins chaud qu'en Irak mais c'est un bourbier quand même.

On découpe en Yougoslavie des principautés impécunieuses, pendues aux ajustements de fin de mois de la communauté internationale. On oublie que la Yougoslavie a fonctionné assez correctement malgré le handicap de la mosaïque ethnique pendant 74 ans. Elle fut même un état fédéré prospère de la galaxie communiste, surtout entre l'Albanie d'Enver Hodja et la Bulgarie de Todor Jivkov (le pitre-csar). Si cette prospérité n'a pas su résister au nationalitarisme endémique des Balkans qui dévaste la sous-région depuis plus de mille ans, la fin de l'histoire ne ringardise pas le principe, surtout à voir où ils sont arrivés maintenant ! La lecture des histoires locales est édifiante. Le chauvinisme fut chaque fois le vecteur des ambitions de féodaux puis politiciens locaux, quoiqu'il puisse en coûter aux gens du commun. Mais au delà de cette barbarie ordinaire qui consomme du peuple comme du bois, on remarque qu'il n'y eut jamais de "dessein balkanique" propre à la sous-région, seulement des rivalités, des querelles, des guerres. Sans remonter loin, nous avons oublié les deux guerres balkaniques du début du XXè siècle où, après avoir bouté l'Ottoman hors de l'espace orthodoxe, les chefs vainqueurs se sont jetés les uns sur les autres pour accroître leurs bénéfices particuliers et se tailler des fiefs.

Le royaume de Yougoslavie, puis la Fédération qui lui succéda, furent la seule tentative autochtone de vivre ensemble sans la pression et la contre-pression des empires. L'union a durée jusqu'à la mort de Tito en 1980. Puis vint la crise économique de 1989, les républiques yougoslaves firent leur compte et mesurèrent ce que leur fédération leur rapportait ou leur coûtait. Aux chauvins s'ajoutèrent les comptables. L'affaire était perdue. L'idée de chacun fut qu'on s'en sortirait beaucoup mieux chez soi, la maison à soi empiétant partout sur la maison des autres, aucun n'eut le réflexe d'activer ou de dessiner une nouvelle alliance ; la fièvre souverainiste déboucha sur la guerre sauvage que l'on sait. Résultat, au-dessus des charniers, le monde les aide, les souverainistes !

carte yougoslavie 1999
L'émiettement stupide n'est donc pas fini. Va-t-on proclamer la république serbe du Nord-Kosovo pour la rattacher ensuite à la Serbie, avant que les Albanais de Serbie ne se barricadent pour être rattachés au Kosovo qui s'alliera à l'Albanie ? Il n'est même pas sûr que les miettes s'agrègent à des ensembles plus vastes susceptibles de faire le poids pour un développement économique : quand on a connu un soupçon de pouvoir, fondé souvent sur la crainte inspirée, on ne le rend pas. De républiques ethniques en sous-républiques ethniques purifiées, on va vers un patchwork d'autorités qui démultiplieront tous les problèmes en mangeant sur la Bête ; et des problèmes, les Balkans en ont comme un chien des puces. L'idée prévalant dans les think tanks stratégiques est de les intégrer tous à terme dans l'Union européenne pour que leurs antagonismes se dissolvent dans un espace économique et politique beaucoup plus grand. On pense ainsi noyer le malade mais c'est oublier que la fédération des slaves du sud avait elle aussi comme but la pacification et qu'elle ne sut que masquer les antagonismes séculaires dont le ressort a fini par s'armer.

Cessons de nous considérer comme le sauveur des grands équilibres du monde et faisons simple pour une fois. Les Balkans ne sont pas notre truc, même si Louis-Alphonse de Bourbon est dynaste en Albanie (?!) Allons vers qui nous veut voir, parfois nous apprécie. La Serbie fut longtemps un pays frère. Milosevic et sa clique de freux ont disparu de l'épure stratégique dans le désastre. On peut échanger avec le peuple serbe et ses dirigeants car il nous reste beaucoup en commun. Et puis, n'appelle-t-on pas la Serbie le tigre balkanique ? Pour une fois que nous pourrions miser sur le gagnant ! D'autant qu'il y a un partenaire intéressant dans le schmilblick serbe : la Russie.

Ne nous associons pas à cette création de petits états mendiants. Que la Serbie s'agrandisse de la république serbe de Bosnie et du Nord Kosovo, et se prive du reste, ne devrait pas nous émouvoir, pas plus qu'à l'inverse l'impossibilité d'y parvenir. D'ailleurs en droit international si les frontières sont inviolables, elles ne sont pas intangibles. Concentrons-nous sur nos intérêts. Nous avons la chance d'avoir des affinités avec l'acteur balkanique majeur. Ne laissons pas sa position s'affaiblir de notre fait par la création d'un état mort-né sur son flanc méridional. Constatons avec les autres européens le désaccord des parties, et ne poussons pas à la proclamation d'indépendance par les légataires de l'UCK. S'ils le font, coupons les vivres, l'Amérique paiera !

D'un autre côté, ne commençons pas à donner des garanties intenables à nos amis, mais soyons bienveillants et laissons-les faire à leur idée. L'Etat serbe rachète du foncier en masse au nord de la rivière Ibar et en cède au sud ; ils jouent leur peau, pas la nôtre.


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mercredi 28 novembre 2007

Banlieues, le temps !

feu de banlieueCette fois le jeu vidéo était à balle réelle. Comme à l'écran. Sait-on combien d'armes à feu sont dissimulées dans les caves ? Certes non. Est-on prêt à la réplique au cas où ? Certes non. Mais qu'importe, on s'investit dans le budgétaire sociétal financé par la Dette ... qui plombe le pays, sa croissance, sa rénovation, et les chances d'emploi des chances pour la France.
Cercle vicieux, débat cornecul des yakafokons aux cafétérias de Matignon, Beauvau et Bourbon réunies. Deux choses à dire quand même, après celle-ci ; ceux qui ont connu l'époque des blousons noirs sont moins dépaysés que les plus jeunes : ...

L'insécurité en cité est sous-tendue par une haine avérée à l'endroit de la police nationale. Aucun projet préventif ne tiendra si cette insécurité n'est pas réparée, quoiqu'il en coûte. C'est le B.A. BA du développement en zone défavorisée du Tiers-monde ; cela s'applique chez nous. Si nous commencions par le classique couvre-feu ?

La deuxième chose est plus simple mais contrevient à la politique des communicants du pouvoir qui doivent s'exprimer sur tout, informer démocratiquement l'opinion et gérer l'émotion publique à leur avantage. Au plus court, un slogan : "La fermes, M. le Préfet, Mme le Procureur !"

En cas d'émeutes, toute expression des autorités alimente les rumeurs de manipulation de la vérité, et ajoute du charbon en chaudière. De même la compassion préalable du ministre en charge est ressentie comme une hypocrisie, donc inutile. En outre les déclarations préfectorales labellisent les évènements et suscitent la compétition.
Les autorités ne doivent pas communiquer sauf à donner des instructions précises aux populations pour faciliter le rétablissement de l'ordre, et y réussir, par tout moyen même létal ! Pourquoi ne pas faire venir en consultants quelques hauts gradés de la police chinoise ?

Pour le reste il faut du temps.
La République n'a pas le temps, ou en prend trop.
Le plan Borloo de 2003, une copie mal assimilée du modèle danois, ensablé dans les chicayas politico-administratifs, commence tout juste à s'ébranler, par les destructions préalables de l'immobilier criminogène.

Chaque gouvernement, chaque ministre de la Ville qui passe, veulent imprimer leur marque et désorganisent les effets (toujours tardifs et décalés) de leurs prédécesseurs. Mme Fadela Amara arrive avec le sien. Il y a un faisceau de mesures à prendre en même temps sur un axe fixé dans les domaines foncier, répressif, éducatif, économique, que nous ne détaillerons pas ici car chacun les connaît par coeur.

feu de voiture
40000 voitures brûlées par an en métropole signent l'échec de toute politique de la Ville jusqu'ici. Et quand le maire de Goussainville affirme que ces émeutes sont "un phénomène local même si certains aimeraient étendre les violences ; des véhicules brûlés sur Goussainville, il y en a une petite dizaine chaque semaine (sic), et les médias ne s'en saisissent pas", on mesure les ravages de l'infection jusque chez les édiles. On s'habitue, c'est tout. Pourtant il serait de simple bon sens d'arrêter ces distractions si on faisait payer le prix des véhicules aux incendiaires, à défaut de numéraire, par une durée de travaux forcés calculée au Smic, gîte et couvert déduits. Il y a des choux à ramasser aux îles Kerguelen.

feu de banlieue
C'est une affaire sur vingt ans que de resocialiser les cités. En accompagnement d'un programme pluriennal, il faut le même Premier ministre, sinon le même ministre de la Ville sur la durée du parcours, et sans doute aussi le même chef de la Police. Il y a des compétences autour qui ne demandent qu'à s'impliquer. Je pense à Roland Castro qui a une véritable obsession de réussir cette réhabilitation des espaces et des gens. Mais il n'est pas le seul. Le défi est attrayant pour tous les architectes-sociologues du monde entier. Mais autant sinon plus que des moyens budgétaires, il faut du temps !
Hélas la nomenklatura politique est captivée par sa quête inlassable des honneurs balisés, et prisonnière de schémas scolaires appris sur les bancs de l'ENA, incapable d'innovation par elle-même. L'imagination au pouvoir de 1968 est resté un slogan mort ; par contre sous les pavés, la plage reprend du service.

J'apprends que la réponse socialiste à la menace actuelle d'émeutes généralisées se concentre sur les mesures à prendre dans le cadre du vote du budget de l'Etat le dimanche 9 décembre prochain (JP Huchon, Sarcelles, 27.11.07). De vrais canards mécaniques qu'on remonte chaque jour à la clé.

canard mécanique
D'autres pensent aboutir à LA solution par les élections municipales de ... 2008. Le cautère électoral du suffrage universel par la démocratie hospitalière ! Comme en Afghanistan ? Quand serons-nous sérieux ?

"Le temps du dialogue, de l'analyse et de la compassion est terminé" nous dit le maire de Clichy-sous-bois; "Nous voulons de l'action !". Il sera déçu.

Le régime républicain fonctionne en 3D. Seule la monarchie avance sur la quatrième dimension.


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lundi 26 novembre 2007

300ème

clap
Royal-Artillerie publie ici son 300ème billet.
C'est le moment de faire le point, la seule question qui vaille restant : "Est-ce que ça vaut le coup de bloguer ?". Autrement dit, un blogue peut-il apporter quelque chose à la propagande (au sens premier) d'une offre politique décalée ? Foin des discours, allons tout de suite aux résultats en vue desquels j'avais installé Google Analytics il y a trois mois. Ces résultats sont sur les 30 derniers jours ; analysons-les ensemble :
...

Visites totales : 1895 (les clics à partir de mes IP (job et maison) ne sont pas comptés)
Jour le plus visité : 20.11.07 avec 140 visiteurs
Jour le plus creux : 04.11.07 avec 38 visiteurs seulement
Visiteurs uniques absolus : 1333 (ceux dont l'IP a donc été suivie sur Royal-Artillerie pendant 30 jours et comptée une seule fois)
Nouveaux visiteurs : 1256
Visiteurs revenus : 639
Nombre de pages vues : 3623 (c'est le tirage)
Temps passé sur le blogue à chaque visite : 2mn25

En gros, il y a 2/3 de nouvelles visites et la moitié des visiteurs nouveaux est revenue. Je pense qu'il y a pire pour un blogue politique à seulement 3 articles hebdomadaires, qui ne vise pas le grand public. Ces indications sont stables sur trois mois.
D'où proviennent les visiteurs ?

Sur 1895 visites, 275 viennent d'un accès direct de l'internaute qui connaît le site.
677 viennent par l'intermédiaire d'un clic sur un autre site comme Royaliste.org, les Manants, Blogger, forum VLR, Canal Mythos, AFE blog, etc...
943 viennent de moteurs de recherche dont 897 de Google et 19 de Yahoo. Les 7 qui sont venus par AOL sont restés 7mn40 sur le site ! C'est le titre médiatique "Porque no te callas" qui a fait le meilleur score sur les moteurs.

Il y a donc une diffusion des idées sur un fonds de 600 internautes fidèles. Au fil du temps ce fonds glisse (entrants et sortants) mais ne grossit pas. Il y a eu peu de progression depuis le début de l'année 2007. C'est pourquoi j'ai essayé de promouvoir les abonnements mail et RSS pour fidéliser.

L'objectif est d'avoir 1000 lecteurs habituels à la fin février 2008 et 4000 pages vues par mois, sans modifier la ligne éditoriale, sinon à quoi bon ! Un gros scandale y arriverait facilement. Une crise au Roycoland aussi, mais ce n'est pas non plus un blogue d'audimat.

A noter que selon un comptage Sitemeter, les mille pages hebdomadaires avaient été obtenus déjà, certaines semaines de la deuxième année, mais avec des sujets plus polémiques, dispute des Maisons etc.

Le système Analytics de Google donne beaucoup d'autres résultats d'ordre technique permettant de régler son site. A mon avis c'est un outil performant si l'on veut suivre son "travail".

Le Pagerank est de 3, prévu à 4 par SelfSEO avec actuellement 3787 rétroliens. Le rank Alexa est de 12. Pourrait mieux faire !
On continue ...
2 lis


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samedi 24 novembre 2007

Diplomate au possible !

François-Georges PicotMonsieur Kouchner est l'ami de toute la planète, à se précipiter sans retenue sur ses alter ego pour les serrer dans ses bras, sous le regard des caméras surtout. Ainsi, par cette gesticulation, nous sommes l'ami du monde entier ! Et quelques gesticulateurs précoces de nous imiter et embrasser à tout va. Bizarre, ils sont tous très marqués à gauche. Notre président aime bien les effusions lui aussi. Nous sommes gouvernés par des coeurs chauds. Toujours les Enfants de la Télé. Au conseil des ministres, il leur manque Pierre Tchernia en commandeur muet, amusé mais muet !
...

Le Protocole a-t-il prévenu la délégation que les Chinois détestent les bisous, un geste de folles à cage, c'est épidermique chez eux, la bulle est inviolable, ils vont souffrir de notre chaleur. Mais si nous plaçons un ou deux TGV, une ou deux centrales nucléaires et une ou deux frégates, tout leur sera pardonné. La France y va avec un agenda à géométrie variable, la Chine reçoit sur un agenda carré dont on ignore trois coins sur quatre. Les touristes chez les professionnels ! Les chemises à fleurs chez les cols cassés. Mais qu'importe le voyage aura été un succès, comme tout ce qu'entreprend le shadow cabinet de l'Elysée, tout est question de "com". On leur devra un jour le lever quotidien du soleil !

De "com", pas tout quand même ! Beyrouth est une grosse déception ; et le chef du Quai de clamer partout son innocence. Il les a tous vus, dix fois. Ca n'a servi à rien ! Il n'a servi à rien. La France n'a servi à rien. Comment pourrait-il en être autrement après la diplomatie calamiteuse de l'ère Chirac, fondée sur le copinage, pour ne pas dire plus, il est assez chargé. Nous étions l'ami d'Hariri, de la famille Hariri, des chantiers Hariri, de la banque Hariri. On nous a tué Hariri ! Il est bien normal dès lors ... de coucher chez Hariri, quai Voltaire, en attendant mieux ! Où est passée la politique arabe du Quai d'Orsay entre-temps ? A la mer ! Comment voulez-vous jouer les bons offices en étant si marqué d'un bord, et pire si inefficace dans les moments graves. Ceux que nous avions déclaré ennemis du genre humain se portent comme des charmes, nos "amis" sont à la peine. Il y a de quoi douter de la shcoumoune française.

La France a "perdu" le Liban lors de la guerre Israël-Hezbollah de l'été 2006. Le pays frère - comme le répète encore M. Kouchner - fut durement attaqué au sud et au nord par les armées de Tsahal et, en certains territoires, réduit en cendres. Que le déclenchement des représailles juives ait été dans l'ordre normal des choses après que la guérilla du Hezbollah ait capturé des soldats en patrouille, la réplique attendue ne justifiait pas les dévastations, surtout quand il fut clair que les bombes anti-bunker israéliennes étaient inférieures en pénétration à ce que les ingénieurs avaient revendiqué pour enlever un marché d'armement promis initialement aux Etats-Unis. L'infanterie du Hezbollah s'était vissé les joyeuses au fond de ses tranchées et ne reculait pas malgré l'artillerie et l'aviation, jusqu'à envoyer 6000 roquettes et missiles vers Israël (901 ont percuté sur des villes) ! Et au corps à corps, l'avantage de Tsahal ne pouvait être décisif puisqu'en guérilla il n'y pas de corps-à-corps (élémentaire, mon cher Watson).

Que fit le président Chirac pour que cesse cette foutaise militaire et que le Liban soit préservé de destructions pires que celles qu'il venait d'endurer dans les tout premiers jours de l'attaque :
La France affréta un ferry chypriote pour évacuer ses ressortissants ! En passant, on m'expliquera pourquoi les domestiques de nos ressortissants évacués ne le furent pas, mais tout simplement abandonnés sur place avec une poignée de figues et aucune solution de survie sauf la débrouille ; nous avons nos porcs aussi.
Puis, pour protéger notre ferry des "erreurs" collatérales de nos amis les Hébreux, nous avançâmes l'escadre ! Avec l'ordre impératif aux commandants des navires de ne se mettre jamais dans aucune situation de provocation, réplique ou autorisation. Pendant ce temps le Liban brûlait.

Avions-nous les moyens techniques d'interdire tout ou partie (nord du Litani) de l'espace aérien libanais aux attaques israéliennes. Certainement oui ! Nous disposons des aéronefs et des missiles qui vont avec. Avions-nous la volonté politique de franchir ce seuil ? Impossible à savoir mais j'en doute fort par le principe de précaution ! Avions-nous les autorisations nécessaires ? Sans aucun doute, non ! Les Etats-Unis étaient complètement dans le film "Israël contre le corps expéditionnaire iranien au Liban". L'humiliation gratuite que nous avions fait subir aux Etats-Unis lors de la dispute irakienne à l'ONU n'a pas dû non plus nous aider dans ces circonstances, ni le Liban par ricochet. S'il s'agissait de montrer aux Libanais que l'alliance française ne leur servait à rien, les Américains ont réussi.
Le Liban, par son incapacité chronique à maîtriser ses espaces en frontière, fut dévasté par une guerre qu'il n'a pas voulu sous notre regard impassible et malgré les coups de menton de Pinarque Ier, qui, comble de la honte, se déroba à l'ONU quand il fallut réunir les troupes du tampon sous commandement italien.

Krak des Chevaliers de l'Hôpital
Le Quai d'Orsay est bourré de gens doués, compétents, cultivés et souvent de haute extraction. Le ministère des Affaires Etrangères est staffé par des touristes allemands en shorts.

Observez au même moment le Foreign Office. Sauf en Irak, les trouvez-vous dans ces combats perdus d'avance. Sont-ils au Proche Orient ? Sont-ils en Afrique, dans le Pacifique ? Sont-ils en pointe sur la question iranienne ? Certes ils souffrent en Irak, car à la fin d'une analyse qui s'est avérée fausse, ils ont décidé de ne pas en dire plus et de taper dur, en renfort du gouvernement pétrochimique américaine ! Pourtant ils ne débordent pas du théâtre d'opérations quoique ils opèrent sur leur ancienne zone d'influence. Ils s'en désintéressent, du moins font-ils mine, pour ne pas y être convoqués, et laissent au Marché de se préoccuper des approvisionnements indispensables. BP et Royal Dutch Shell sont faits pour ça ! Finalement tout le nécessaire s'achète avec un téléphone. Pas besoin d'envoyer la Légion ! Il leur en cuit d'autant plus d'avoir dérogé à la règle impériale du "benign neglect" et de s'être ensablés.

Je ne connais pas la grille de lecture diplomatique de nos princes. Sur le Proche-Orient, elle semble ancrée sur le royaume franc de Jérusalem (1099-1291) et son avatar moderne, le mandat de la SDN (1920-1946) qui concrétisait les accords Sykes-Picot au profit des bons pères. Nous sommes en 2007 et la question israélo-arabo-persique est une grosse affaire, puisque M. Kouchner nous a promis la guerre, et zappe Pékin pour rejoindre la dispute à Annapolis lundi prochain. A dire vrai, je ne crois pas que l'histoire puisse contribuer à sa solution, pas même à son apaisement, parce que chacune des parties impliquées privilégie sa lecture de l'histoire, forcément à son avantage. Les Juifs sont des Daces, les Palestiniens des gardiens de chèvres égarés chez les Philistins, les Chrétiens du Liban des blonds de la souche de Japhet, les Chiites des nègres clairs asservis par les Mongols, les Kurdes des bandits corses, pourquoi pas, etc.
Que nous importe au fond, il faut juste déterminer où sont nos intérêts légitimes. En dehors des approvisionnements pétroliers, nous n'avons aucun intérêt critique au Moyen Orient, jusqu'à ce qu'ils révisent la charia et se mettent au cabernet franc. Nous y avons des sympathies. Essentiellement au Liban et en Syrie, à Jérusalem-est, et autrefois chez les Kurdes ; Pierre Rondot (†2000), saint-cyrien et orientaliste érudit fut un kurdisant émérite. Peut-être M. Kouchner pourrait-il s'initier à la connexion franco-kurde entre un cocktail et un bal masqué ? Ça revient à la mode avec la partition de l'Irak.

Michel AounAvec les faibles moyens que nous pouvons mobiliser sur la zone - quand nous y sommes autorisés -, il serait sage, comme le font tous nos voisins, de confier la défense de nos approvisionnements pétroliers à l'Alliance atlantique qui a la taille critique pour policer le Golfe persique, et ramener nos "ingérences" levantines à proportion de notre influence culturelle, qui pourrait d'ailleurs être beaucoup développée dans le domaine scientifique.

Abandonnons la gesticulation politique à Beyrouth à laquelle il me semble que nous ne fûmes jamais invités par les parties prenantes mais auxquelles nous nous sommes imposés, comme médiateur, titulaire de la chaire patriarcale de médiation levantine ! Qui comprendra le général Aoun si ce n'est lui-même ?

Realpolitik ? pragmatisme stratégique ! Essayons de briller par le génie français plus que par des canonnières dispendieuses que nous ne commandons pas. Il semblerait au contraire que nos princes privilégient le "farà da sé" loin de l'Alliance, avec des moyens que sans doute nous ne soupçonnons pas. La bannière de l'Hôpital flottera-t-elle à nouveau sur le Krak des Chevaliers ?
Si les princes le croient, nous sommes mal.

écu à la croix


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vendredi 23 novembre 2007

St Nicolas à Chambord

lys de france
Avec nos amis des Lys de France, allons à Chambord fêter la Saint-Nicolas. Grand week-end en perspective le 15 décembre prochain. A vos agendas !

Départ du car de Paris à 16h samedi place de la Concorde pour arriver avant 18h à l'église royale de Saint-Louis de Chambord pour le concert de Noël. Au programme :
...

Récital lyrique de Mademoiselle Florence Guilmault
accompagnée aux ivoires par Mademoiselle Virginie Bénat.

JB007A 19h30 commencera la réception au château de Chambord, en prélude au grand bal annuel de la Saint-Nicolas.
Des animations sont prévues avec le chanteur Francis Martinez et l'escrimeur Yann Soitiño

23h : ouverture du bal
(Robe longue, uniforme, smoking ou tuxedo. Nous rappelons à nos jeunes amis que la cravate blanche se noue avec la queue de pie qui n'est pas prévue, que le papillon blanc est au service, et que les militaires prennent le bras gauche de leur cavalière pour la présentation. Pour l'étiquette se référer aux experts)

Le clou du spectacle est à minuit, l'arrivée de saint Nicolas suivi de son âne (que les âmes pieuses se rassurent, c'est un acteur en odeur de sainteté, mais le baudet est vrai).

Nous danserons jusqu'à l'aube (ou presque) et reprendrons le car pour Paris qui nous conduira à la place de la Concorde, arrivée prévue vers 7h pour aller à la messe tridentine des chasseurs.

Si vous avez une Lotus, vous prendrez l'autoroute A10 car le Club Lotus France est associé à cette manifestation ultrachic.
Lotus Caterham
A pied ? Vous prendrez le train d'Austerlitz jusqu'à Blois et un taxi à la gare.

Combien ?
La soirée n'est pas spécifiquement réservée aux adhérents, mais outre l'acte militant, la cotisation annuelle de 16€ est amortie le jour même. Il y a plusieurs manifestations par an. On peut adhérer en ligne en cliquant ici.

L'inscription à la manifestation est modulable :
Jusqu'au 6 décembre les modules sont prévendus moins chers :

Dîner au château et bal : 85€ (visiteur 105)
Cocktail dînatoire et bal : 50€ (visiteur 60)
Bal seul : 35€ (visiteur 45)
Hébergement à l'hôtellerie Notre Dame de Blois : 22€ avec le petit déjeuner
Brunch matinal : 5€
Une visite de Blois sera organisée le dimanche après-midi.

Plus de détails encore en téléchargeant le bulletin complet, en cliquant sur l'affiche de droite de la St Nicolas, puis sur le bouton "tarifs et réservations en ligne".

Le billet aller-retour par autocar coûte 20€. Il faut réserver rapidement.

Pour les timides, Lys de France organise des cours de valse viennoise chez Georges & Rosy, rue de Varennes à Paris, les 1er, 9 et 12 décembre. S'inscrire par les Lys.

La parole au président :

Lys de France
BP 80 434
75327 Paris Cedex 07

Président : Nicolas Chotard
http://www.lys-de-france.org/index.php

"Les Lys de France ont la volonté de préserver et faire vivre le patrimoine culturel et spirituel acquis sous l’ancienne France et sont attachés aux promesses d’un baptême reçu en héritage sur les fonds baptismaux de Reims. En fin d’année, la Saint Nicolas rassemble dans un cadre festif les personnes respectueuses de l’art de vivre à la française et désireuses de faire vivre l’héritage traditionnel de la France.
En fêtant la Saint Nicolas les Lys de France affirment leur attachement aux grandes valeurs de la tradition chrétienne. La foi n’est pas une théorie mais l’essence même de notre art de vivre en société. Cette manifestation de foi créatrice et porteuse d’Espérance sera notre réponse aux messages d’encouragement de Jean-Paul II et de Sa Sainteté Benoît XVI de promouvoir la culture d’inspiration chrétienne."


chateau chambord


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mercredi 21 novembre 2007

Maurrassianna

Chiron le sage centaureYves Chiron s'est laissé apparemment convaincre de passer Maurras à l'électronique.
Editeur du Bulletin Charles Maurras de 1999 à 2005, il offre une récapitulation des articles parus depuis l'origine, articles que l'on peut commander à Niherne numéro par numéro. La collection complète des 28 numéros du BCM ne coûte que 150 euros, franco de port.

Le site propose également à la vente des livres de Charles Maurras ou sur C. Maurras, et des livres d'auteurs royalistes, dont on peut consulter la liste à la rubrique "Lire".

Il édite aussi un bulletin trimestriel électronique au sein de l'Association Anthinea qui a donné son titre au site, Maurrassianna.
Ont paru :
1.- Le Maurras de Giocanti - A lire absolument pour se distancer un peu de l'enthousiasme de circonstance autour du livre de M. Giocanti
2.- Une lettre d’Henri Rambaud au cardinal Gerlier -
3.- Deux articles, ceux de Mme Léon Daudet et de Bernard de Vaulx -
4.- Le Procès Daudet vu par René Béhaine -
...

Le centaure est aussi un critique littéraire avec un penchant polémiste qui ravit les amateurs du genre dont je suis. On lira sa critique du livre de Vincent Meylan sur le comte de Paris parue dans Présent : rubrique Documents

L'association Anthinea a aussi une activité éditrice que l'on découvre à la rubrique Editions BCM. Elle offre déjà 7 titres.

C. MaurrasAvec Maurras.net et l'Anthinea de Lyon (les deux sont dans la colonne des liens), nous disposons sur la Toile de trois sites de qualité sur le Martégal, qui débordent largement l'île politique de l'Action Française pour explorer ce grand océan qu'est l'oeuvre de Charles Maurras. Autant y renforcera-t-on le domaine poétique - il y a des progrès possibles -, autant nous pourrons accroître, sans jamais la parfaire, notre connaissance de cette tranche de philosophie, poétique et physique sociale, unique en son genre.

L'adresse à noter dans vos agendas électroniques :

http://maurrassianna.free.fr

Association Anthinea
16 rue du Berry
F-36250 Niherne


Signalons enfin que Yves Chiron est un auteur de livres catholiques et qu'il édite une lettre d'informations religieuses, Aletheia dont le n° 115 est paru le 15 octobre. On peut l'obtenir gratuitement par e-mail au format .pdf sinon en .html brut directement sur le site Aletheia. Dernier titre : Un évêque français contre la franc-maçonnerie. Les livres d'Yves Chiron sur la religion sont édités normalement chez Perrin.
C'est aussi un spécialiste de Burke.

Bon j'arrête là sinon ça tourne à la Wikipedia !
Pas de photo du monstre !


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mardi 20 novembre 2007

Rentabiliser l'info en ligne

paquet de journauxRyan Imel n'est pas un gourou mais un blogueur technique qui s'intéresse honnêtement au phénomène des fils continus de news en ligne. Une réflexion intéressante sur la profitabilité des media du courant principal, mainstream. A lire au moment où l'on se pose chez nous des questions sur la pertinence du système Gutenberg et du prix de la presse d'opinion qui ne cesse de reculer sous sa forme imprimée.

Nous traduisons son article avec l'aimable autorisation attendue de Daily Bits :
...

[traduction]
Un débat a fait rage les années passées sur le comment de la profitabilité des médias d'infos en ligne afin d'en faire un vrai bizness. Je ne parle pas des blogueurs individuels ni des fausses start-up de presse qui ont des frais généraux minuscules et par là-même une route bien plus courte vers la rentabilité.

Je parle des sociétés de presse du courant principal (mainstream) ayant réalisé qu'elles devaient trouver un moyen d'utiliser la puissance d'Internet, et qu'elles devaient s'y mettre dare dare. Ces sociétés ont des centaines de reporters sur les évènements et subissent d'énormes dépenses chaque mois pour maintenir la couverture médiatique d'une large palette de domaines.

Certains ont prétendu que les blogueurs étaient la nouvelle race de journalistes, et qu'ils allaient remplacer les reporters traditionnels et leurs employeurs. Cela peut marcher à un niveau très limité localement, mais peut-être que sans les sociétés de presse du mainstream, une grande part de la couverture médiatique disparaîtrait. Quatrevingt-dix-neuf pour cent des blogueurs ne pourront jamais atteindre les leaders du domaine national, industriel ou loisirs avec la même facilité et pour la même consistance obtenues par les correspondants des groupes de presse.

C'est dans l'intérêt des blogueurs et des réseaux internétiques de socialisation que les sociétés de presse du mainstream survivent. C'est pourquoi il n'est pas complètement vrai de parler de Digg et autres sites de socialisation qui poussent comme des champignons, comme des tueurs de la diffusion mainstream ; même en mentionnant le nombre croissant de blogues dont le lectorat dépasse bien des revues imprimées (ndlr : Daily Blog Tips, le blog-mère de Daily Bits, a 7084 abonnés RSS plus les abonnés email).

Le gros problème pour les éditeurs du courant principal est qu'ils n'ont pas réalisé qu'Internet n'était pas simplement un véhicule de leur contenu traditionnel basé sur du texte, mais que c'était un medium unique en son genre, interactif, dont les possibilités ont été jusqu'ici à peine exploitées. Et pas seulement cela, Internet laisse la possibilité de se plier, d'être moulé, à des besoins croissants en continuelle évolution, à la différence du support imprimé qui est distribué sous un format et un seul !

clavier PSPUn paquet de grands esprits et une foule de créatifs ont tourné et retourné le problème en tous sens sans avancées significatives pour l'instant, aussi ne croyez pas que je sois en train de vous fournir l'oeuf en or. Ce qui devient de plus en plus clair est que les éditeurs, les gros et les petits, sont en train d'apprendre qu'Internet est un medium éducatif, une plateforme qui ne fait pas que diffuser des informations mais qui connecte les lecteurs en interactivité et leur transmet des connaissances.

Comment cela fonctionnera avec les infos est quelque chose encore dans les nuages. La plupart des internautes ont été conditionnés à trouver les informations gratuitement sous un format précis. Il faudra quelque temps pour rééduquer les lecteurs à la valeur d'un environnement éducatif interactif, à la présentation d'un vrai savoir sur un sujet ou une question donnés, plutôt que d'avaler simplement de l'info brute.

Dès que quelqu'un aura donné le signal, la prochaine évolution dans la présentation des media en ligne permettra aux éditeurs mainstream et aux blogueurs de devenir les maîtres d'un medium tout nouveau, qui aura le potentiel nécessaire à faire un jour exploser la presse imprimée, la radio et la télévision. Et comme chaque fois qu'une vague innovante frappe Internet, les premiers à franchir le nouveau seuil d'évolution des media en ligne, contrôleront le domaine du futur prévisible (ndlr: jusqu'au prochain seuil).
[fin de la traduction]
Original anglais en cliquant ici.

papillon butinant
On peut tirer de cette analyse trois commentaires :

(1) L'information brute restera galvaudée et gratuite, indispensable au lecteur mais de pure perte, comme le sucre chez l'épicier. Le format du medium de demain doit la prendre en compte comme accroche mais pas comme fonds et régler l'espace du medium (jusqu'au fold) en conséquence ; la forme de rémunération la plus adaptée est à étudier dans une recherche du "clic évident", et si c'est le fonds qui manque le moins il faut, pour que le lecteur paie, que ça se voit !

(2) Le format rémunérateur de news en ligne semble encore en gestation. Si l'on doit se préparer sur les contenus qui privilégieront l'interactivité (style Web 2.0), avec donc un souci de vulgarisation, il est peut-être sage de ne pas investir lourdement dans un format électronique qui peut devenir obsolète d'un jour à l'autre. Pour le moment ça fuse de toute part et les voies d'accès à la Toile sont nombreuses. Toutes ne survivront pas car il faut bien qu'à un moment donné une pièce tombe dans la fente du jukebox. Mais il ne faut pas non plus attendre trop longtemps pour charger les bases de données de contenus de qualité.

(3) L'interactivité dans l'information-éducation en ligne implique une présence en continu sur la Toile. L'habitude est prise par l'internaute de ne voir que du "frais". Un medium de presse en ligne est un job à plein temps et s'il déborde les fuseaux horaires un vrai job en 3x8. Les formules hebdomadaires sont dès à présent désuètes, à preuve tous les hebdos nationaux éditent en continu sur la Toile, à plein format.


Les blogueurs du lectorat auraient intérêt à s'abonner au flux de Daily Blog Tips :
http://feeds.feedburner.com/DailyBlogTips



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lundi 19 novembre 2007

Aller aux municipales ou pas

armes de VersaillesLa question de l'implication directe des royalistes dans la vie démocratique est depuis longtemps posée. Beaucoup d'entre eux sont au fond "démocrates" au sens commun et se contenteraient de couronner le système actuel en pérennisant le titulaire de la fonction présidentielle afin de créer un axe de continuité de l'Etat et se défaire de l'orgie électorale quinquennale avec laquelle on a touché le fond de la démagogie naturelle au régime. "Quinquennale" dans les textes, mais au concret le président est élu pour six mois, reconductible tacitement. Qu'a-t-il fait de ses premiers six mois ? Peu de choses définitives, les déficits se sont creusés, les faveurs de l'Opinion baissent déjà ! L'imperator se laisse tiré vers la négociation pour ne pas perdre le cinquième tour des élections, le tour social. Les sondages règlent les injecteurs du moteur gouvernemental, le programme sert de carburant. C'est la démocratie, faut faire avec.
...

Ces royalistes, constitutionnalistes, ne sont pas hors-normes. Sur quels critères le seraient-ils d'ailleurs, personne ne détient l'autorité d'une doctrine institutionnelle royaliste, et les princes à qui elle devrait être confiée, sont muets sur ce plan.

Finalement sortir de la satrapie persane actuelle serait un vrai progrès au moment où le pays est sous la pression d'évènements extérieurs graves et que ses axes de défense doivent être sûrs. Le nouvel ami de l'Amérique déclenche la standing ovation au Congrès des Etats-Unis pour son libéralisme économique, la bombe iranienne et la contention de la Syrie, les renforts afghans, mais rejette la Turquie américaine au parlement de Strasbourg, le libre-échange anglo-saxon, le brassage migratoire mondialisé et promeut la défense européenne. C'est de l'affichage en fonction de l'auditoire visé, l'Opinion intérieure n'étant pas le dernier ! Un pays encore un peu grand ne doit pas afficher des caprices mais des tendances lourdes. Je ne les vois pas. Mais pas d'argent pas de suisses, dit-on. Et le début de notre faiblesse tant dans la conception d'un destin français que dans l'action, réside bien dans notre misère budgétaire.

En attendant, que faire au-dessous de l'étage régalien ?
Il y a cinq niveaux et un lot de consolation : Sénat (scrutin uninominal indirect - notables), Assemblée Nationale (scrutin uninominal majoritaire universel à 2 tours), Conseil régional (scrutin de listes), Conseil général (scrutin direct uninominal universel par canton), conseil municipal (scrutin de listes). Le lot, les Européennes (au scrutin proportionnel de listes).

blason sur fond lunaireL'expérience montre que les scrutins de listes sont les plus difficiles à affronter pour des structures modestes. Même le Front National bourre parfois ses listes, d'individus non prévenus en position non éligible, pour faire le poids requis. Il faut donc convaincre un dizaine ou plus de vos concitoyens de s'afficher royalistes sur votre commune. L'aventure n'est jouable que dans des cas particuliers où une résonance est attendue. Versailles, Fontainebleau, certaines villes des bords de Loire. Mais la difficulté à constituer une liste peut n'être pas la pire. Quelle thématique "royaliste" développer au niveau d'une commune ? Les professions de foi lues jusqu'ici sont frappées au coin du bon sens ! Mais dans ce coin-là, il y a la concurrence des partis recentrés et celle des bilans. La bonne gouvernance dans l'intérêt général est une tarte à la crème, sauf à faire tirer la liste par un leader de niveau national qui chercherait dans les municipales un ancrage et ne s'en cacherait pas. Auquel cas l'élection municipale serait un plébiscite local à gagner ou à perdre. C'est ce que cherche François Bayrou à Pau. Aucun royaliste de notoriété nationale ne s'est encore déclaré. Le plus proche idéal est M. le comte de Villenoisy qui se lance sur Paris où il n'a aucune chance de prendre aucun arrondissement, ni de se faire entendre des médias qui vont être absorbés par les querelles internes des trois bords (Delanoë® contre Baupin ; Panafieu contre Debré et Sarnez contre Cavada). Les partis placent leurs candidats sur les listes d'arrondissement à la proportionnelle, pour un total de 163 sièges. C'est la guerre de tranchée, arrondissement par arrondissement. Y figurer exige un tempérament exceptionnel. En avant !

Si l'on observe les modes de scrutin on voit que trois d'entre eux sont uninominaux et donc évitent le casse-tête des listes : les élections sénatoriales, les législatives et les cantonales. Normalement l'échelle de perroquet de tout bon politicien commence aux cantonales. Quand Valéry Giscard d'Estaing fut battu à la présidentielle de 1981, il se présenta aux cantonales suivantes. A "faire le démocrate" autant suivre le chemin tracé d'expérience.

Les conseils généraux (qui gèrent les départements) ont plus de pouvoir qu'auparavant, le président Chirac était un départementaliste. Le département est une communauté d'intérêts plus large et moins visibles que la commune, et surtout d'actions structurantes. La fibre royaliste a plus de chance de se développer au conseil général que dans un conseil municipal où, passé le débat budgétaire annuel (< 5% de marge de manoeuvre quand on a payé les jardiniers), les questions demeurent triviales et ne peuvent nous servir de levier en rien.

Quel argumentaire royaliste au niveau du département ? Voici les compétences :

- action sociale (RMI, FAJ, logement social, protection judiciaire jeunesse, ...)
- action sanitaire (PMI, vaccinations, ...)
- aménagement de l'espace (voirie départementale, autocars, ramassage scolaire, gestion des plans d'eau domaniaux)
- équipement (génie rural, ports de commerce, de pêche, aérodromes)
- éducation (collèges avec leurs TOS, schéma d'enseignement artistique)
- culture (bibliothèques centrales, ...)
- patrimoine (archives, certains monuments classés, patrimoine rural non protégé)
- action économique (aides directes et indirectes aux entreprises sur un plan de développement d'activités)


armes de WittenheimLa démarche courageuse de Mme Sandrine Pico-Deprez, AR, aux cantonales de mars 2008 à Wittenheim est sur le bon axe. Demandez le programme en cliquant sur le blason catonal de Wittenheim.
Le royaliste peut choisir une niche d'intérêts dans l'assemblée départementale, et y briller. Il y a cent conseils généraux et 3978 cantons. Restent les deux autres structures d'accueil.

Les élections législatives, par le mode de scrutin majoritaire à deux tours, sont le royaume de la combine partisane ouverte. Ce mode majoritaire oblige aux reclassements du second tour et donc à passer des accords de toute nature, parfois politiques. Ces élections sont celles qui se préparent le plus tôt car elles sont instrumentalisées par le procédé des titularisations des candidats par leurs partis, procédé mettant en oeuvre en amont des accords trans-partisans qui évoluent avec les sondages. C'est un sac de noeuds posé sur la mare des sables mouvants, fait pour la syndication des sortants. Reste une autre aire de contact des partis, le Sénat :

Le Sénat est l'exemple type du fromage républicain. C'est un garage à politiciens meublé par la connivence des notables de la démocratie indirecte. 331 sièges affectés principalement aux cadres régionaux des partis, incapables de percuter au scrutin universel ou trop âgés pour mener une campagne électorale debout ; on y trouve de tout, sous la devise commune de "Mourir au Sénat" : Charles Pasqua, Dominique Voynet, Jack Ralite, Catherine Tasca, Pierre Mauroy, Serge Dassault, Jean-Michel Baylet ... et surtout beaucoup d'inconnus. Le garage est fermé au franc-tireur, il faut avoir sa carte et militer longtemps dans la nomenklatura, ou disposer d'un pouvoir de nuisance déjà exercé que la contemplation des ors du palais apaisera, du moins vos adversaires le souhaitent-ils.
Quand la chasse démocratique a généré trop de pression, on les retrouve au Conseil économique et social.

Alors à la question initiale, "y aller ou pas", nous répondrions plutôt "pas".
En revanche il serait intéressant d'explorer l'étage des conseils généraux, même si l'on n'a pas le département chevillé au coeur. A noter que le département est une circonscription électorale parfaitement balisée qui pourrait survivre à la suppression des conseils généraux, après les funérailles internationales de M. Chirac.


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vendredi 16 novembre 2007

Mammouth démocratique

la VertuJ'avais appris à l'école des Frères que la démocratie était le régime de la vertu, et je le redis souvent, pour m'en moquer un peu, autant du moins qu'ils mettaient d'ironie à nous l'apprendre.
Sans méconnaître qu'aucune des autres formes d'organisation politique n'est exempte de reproches quant à la promotion des malhonnêtes ou des médiocres, on peut ouvrir les yeux sur l'actualité parlementaire de ces derniers mois pour s'étonner. Alors que la Nation avait montré un intérêt revenu pour la chose politique dans une participation plus grande aux scrutins 2007, la représentation nationale joue contre son camp, par sa cupidité.
Elle fait notre travail.
...

La course aux prébendes a fait rage aux législatives de juin à tel point que les programmes déroulés normalement par les candidats pour convaincre leurs électeurs furent carrément mis sous le boisseau si tant est qu'ils aient même existé, le ralliement à untel en tenant souvent lieu. Pour savoir qui finalement aurait quoi, toute l'énergie des candidats fut dépensée dans leur reclassement partisan, le plus près possible de la motte de beurre. A gauche pour une position présidentiable au PS, on était hollandais, royaliste, fabiusard ou strauskyste selon les détestations du moment et les livres annoncés sous presse ; à droite, on se tâtait entre sarkoziens du canal historique (les plus éreintés dans la distribution des maroquins!), sarkoziens centrés (de la lignée Gaudin-Méhaignerie), bonapartistes galouziens (une poignée d'irréductibles obligés de baiser l'anneau du petit reître, ceux qui hurleront plus tard à l'ADN).
Le goût immodéré des castings télévisuels du président a emporté bien des convictions résiduelles, chacun revenant à la soupe à la fin, bien sagement.

Restait le Marais. Les deux tiers avaient déserté le camp de François Bayrou à tout bon motif - ils voulaient faire triompher leurs idées! - cachant mal leur qualité de rationnaires du parlement. C'est la clique des fuyards de l'UDF emmenés par le triste homoncule Morin, qui rallieront l'UMP en tant que harkis bon chic bon genre, et qui cherchent depuis lors à passer pour un parti afin d'encaisser les subsides promis par la loi électorale à ceux qui font leur trou ! Ce n'est pas leur cas, ils exigent donc que la loi inique soit changée. Ce sont simplement des crevards et leurs camarades de banc les ont envoyés se faire voir à la Mairie pour préserver une image meilleure de la majorité présidentielle. Il faut savoir au moins se tenir à table.

L'honneur reste au MoDem qui n'a pas dévié de son axe.
CavadaIl n'est dès lors pas étonnant que la greffe de carriéristes mal élus n'y prenne pas. Le calcul de probabilités électorales ne peut laisser indifférent l'ambitieux qui met tout au service de "l'ardente obligation de sauver le peuple" que lui ont confiée les voix insistantes de la République à la pleine lune. Par tous moyens, il doit répondre à cet appel de détresse, faille-t-il trahir si les sondages lui font obstacle. Trahir pour sauver Paris ? Trahissons ! Ainsi l'animateur retraité de la Marche du Siècle (sic), un certain JMC, élu au parlement européen sur un scrutin de liste (donc sans contact charnel avec l'électorat) a entendu l'appel de l'UMP le soir au fonds des bois du 12ème arrondissement, où l'on n'attendrait plus que lui pour éjecter l'evzone de service. Et ce petit monsieur, infatigable phraseur des plateaux, se propose de convaincre François Bayrou de venir avec lui à Canossa chez le prince. Si celui-ci refuse, ce sera donc par la faute de son obstination que JMC rejoindra la petite horde des fuyards de M. Morin ! Sioux !

De très bons auteurs nous ont montré depuis l'Antiquité que la démocratie se pervertit naturellement ; essentiellement parce qu'elle n'est pas applicable à l'imperfection de la nature humaine et reste une construction théorique, nous dirions simpliste. Le bon sauvage ne l'est pas. Il est égoïste, macho, intéressé. Le contrat social dans lequel on moule les sociétés humaines est à la merci de la Force s'il n'est pas transcendé. L'arithmétique démocratique fait ressurgir les clans. Dans notre société du spectacle permanent le concept est devenu un "opérateur" idéologique qui dépolitise la vie publique pour déclasser les vraies questions sociales au rang de phénomènes sociaux. Dans l'exploitation (consentie) de la masse inorganisée des individus par les oligarchies économiques qui viennent de se renforcer avec l'arrivée aux affaires de M. Sarkozy, on traduit toute aspiration politique au sens noble, en recherche inconsciente de bien-être, et le bien-être est satisfait nous dit monsieur Leclerc par la consommation de biens. D'où la dictature du pouvoir d'achat dans le discours.
Pire, les oligarchies étatiques qui policent la masse des consommateurs d'ordre et pour compte le bizness, brandissent à leur manière l'égalité des droits pour consolider l'inégalité des conditions d'application. Les régimes spéciaux ont été institués pour compenser les inégalités de traitement et conditions des catégories retenues. Mais surtout, le régime est foncièrement pervers parce qu'il fonctionne à l'homéopathie : on y infuse le mal au prétexte d'un mieux.

Que les oligarques sont moins aimables, et la démocratie de niveau national ou régional est un vecteur potentiel de dictature, qu'elle soit du "prolétariat", des "mollahs", des eurocrates ou plus personnelle, comme en Septimanie !
Par contre elle reste un moyen efficace (et un peu lâche) d'arbitrer des choix sous la loi du nombre dans des circonscriptions d'immédiate proximité, si le souci du bien commun est privilégié localement dans les esprits, ainsi qu'on y parvient en Suisse. Les hommes naissant égaux en droits, il est présupposé qu'ils aient un avis sur le fonctionnement quotidien de leur cité et que l'on choisisse chaque fois la solution majoritaire en voix. Disons que c'est bien plus facile d'application ultérieure.

On mesure qu'il faudrait une sacrée culture politique de l'électorat pour y infuser le doute qu'au niveau national et qui pis est au-delà, la démocratie soit une escroquerie. Son modèle indirect, représentatif, le seul jouable au-delà du canton, ne vaut que ce que valent ses représentants. Et là il y a beaucoup à dire de la représentation nationale française, sans avoir à verser dans la polémique ou la critique de sa puérilité en séance. Que dire alors du parlementarisme européen ? La Babel de Strasbourg est un exil doré pour les battus du système uninominal, et une véritable supercherie, toute dans la main des greffiers.

palais bourbonL'intérêt général, le sens commun, sont complètement écrasés par le clientélisme inhérent à la démocratie, et les combines de partis. La réforme des cartes judiciaire et hospitalière, indispensable à la réduction de l'Etat pachydermique, est combattue à l'Assemblée au motif local, ce qui est un détournement de la fonction législative. En outre cette fonction est prise pour un métier, ce qui contredit le principe même de la République qui veut renouveler le vivier de ses législateurs de rencontre par la remise en jeu périodique des postes. Combien de nos maires, sénateurs ou députés meurent dans le fauteuil public, à demi-gâteux ? Cette défense du métier oblige au cumul des mandats pour "tenir" l'électorat de la conscription locale, sous le prétexte risible d'avoir un pied dans le pays réel. Il ne s'agit pour eux que de gérer la température de sa circonscription par une action quotidienne visible et le saupoudrage d'avantages divers, dès fois mesquins. On imagine mal les députés se suicider en votant l'interdiction de cumul. Même les bonapartistes comme Myard défendent le cumul !

Ce souci de la carrière et la pratique des réciprocités - la vie politique est un bazar oriental - offrent des lots de compensation à des politiciens désavoués par leurs électeurs mais connus du Bazar. Afin d'avoir des lignes verticales de suzerainetés, on a même créé des fonctions régionales qui bizarrement sont réservés aux politiciens écartés au plan national. L’important, comme dans le Milieu, est de bien se connaître d'abord afin d'échanger en confiance. Cette condition serait difficile à remplir si les têtes changeaient trop souvent. Le soutien, à défaut la connivence, plane jusqu'au-dessus du camp adverse. Et les représentants de se croiser avec l'air entendu qu'on prêtait aux aruspices de Rome !

La Représentation métastase en continu. Que sont toutes ces satrapies sans argent ni pouvoir législatif ? Les fromages de la division 2. Plus la machine partisane est grosse plus elle aimante d'échanges de bons procédés, et la région fait partie maintenant du bâti, les fondations restant les conseils généraux tant que Chirac sera au Conseil constitutionnel. Du canton à Matignon, un gros parti finit par devenir un Etat dans l'Etat ; et même si le système américain des dépouilles n'est pas francisé, le bourrage des fonctions administratives est la règle. C'est la chance des cancres et des cuistres et parfois même des voleurs, qui vont carriériser l'aubaine. Au résultat c'est une énorme machine politico-administrative qui sans vergogne mange sur la Bête, sur la Banqueroute.
Où gît dès lors le Bien commun ?
Dans les livres !

parlement strasbourg
Il faut dénoncer l'amoralisation de la représentation nationale, même si le dernier des justes doit être un communiste (ce qui est probable). Il faut démonter inlassablement l'escroquerie démocratique de niveau national, les cumuls indécents, les captations de fonctions en viager, et se garder surtout des "démocrates" qui finalement le sont bien moins que nous, si nous appliquons sincèrement la maxime de La Tour du Pin reprise par Boutang :
"le droit du prince naît du besoin du peuple".
Qu'a-t-il besoin de tous ces "avocats" ?

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mercredi 14 novembre 2007

Erosion des cultes

C’est un petit immeuble triste, situé rue Marie-Rose dans le 14ème arrondissement de Paris. Jusqu'à ces derniers temps une plaque commémorative accueillait les curieux. Elle a été déposée à la demande des habitants. On y lisait :
[ Ici vécut Lénine de juillet 1909 à juin 1912 ]
Quatre-vingt-dix ans après la prise du Palais d’Hiver, le seul musée français consacré au grand révolutionnaire a fermé ses portes. Dans l’indifférence quasi générale, nous dit M. Hacquemand du Collectif Bellaciao avant de pleurer à chaudes larmes. Pensez donc, on y chantait l'Internationale une fois par an à se pâmer de douleur ! Le local-musée appartenant au Parti communiste qui n'a plus les moyens de sa nostalgie, a été vidé et reloué. Il reste les murs cramoisis, le plancher qui craque, et les mânes de Vladimir Ilitch que l'on pourra une fois par an convoquer en faisant tourner les tables.
...

chapelle blancheCompatissons, il est tant de souvenirs qui disparaissent, et chacun a ses propres regrets ! Les miens concernent les églises rurales, non pas celles inscrites à l'inventaire des monuments historiques - quoique la faillite de l'Etat doive un jour se répercuter aussi sur le patrimoine cultuel -, mais les églises simples, bâties sans autre prétention que de servir de paratonnerre religieux aux communautés qui les avaient édifiées. Un village de France sans église c'est comme une belle femme à qui il manque un oeil. Et nos édiles, peut-être un peu limités dès fois, d'invoquer le principe de précaution pour prendre l'arrêté de péril qui va élargir la lézarde condamnant l'ouvrage. Il y a toujours quelque chose de plus urgent à réparer qu'un édifice fermé et dès lors inutile. Dans la foulée de l'arrêté surgissent les devis. A les lire vous ne pouvez croire qu'il s'agisse de maçonnerie, charpente et couverture. Ce ne serait que ça que l'entrepreneur et son donneur d'ordres ne sauraient justifier les chiffres mirobolants qu'ils avancent pour renflouer l'ouvrage. L'échafaudage capitonné et le principe de précautions élargies vous mangent vite un tiers des crédits pour simplement préserver le voisinage de la poussière du chantier ; et encore nos ancêtres ne le connaissant pas, avaient-ils dû se passer d'amiante !

Sans s'étendre sur la possible vengeance du "franc-maçon honteux", qu'en est-il au fond ? Au fond du puits ? La vérité ?
Cinq pour cent des Français sont catholiques. Du moins est-ce le pourcentage de ceux qui se déplacent occasionnellement ou un peu plus souvent à l'église. Et rien ne dit que ce soit à la campagne que l'on y aille le plus ! Sans doute est-on arrivé au taquet. Quatre pour cent le seuil de résistance infranchissable (?). Mais c'est une moyenne. La déchristianisation des terroirs a précédé celle des villes où les églises se remplissent encore le dimanche. Certaines paroisses rurales sont retournées carrément au paganisme, parce que l'athéisme c'est quand même assez compliqué à gérer pour l'angoisse métaphysique du paysan isolé.

Dans un corps social vient un jour où la dysfonction détruit l'organe. Quand a commencé la déchristianisation ? Je n'en sais rien ; certains la font remonter avant la révolution française, mais quelle que soit l'origine de la pente, elle descend inexorablement depuis. Personne de sérieux n'a le projet d'abattre les églises parce qu'elles sont vides, mais s'il n'y a plus de fidèles à pousser l'in toto corde meo à 11 heures le dimanche, les voûtes pleurent un jour la poussière, leurs clefs d'effritent et se mettent à branler, les arcs s'assoient, l'effondrement s'annonce, et les tribunes du stade local de football réclament au même moment des soins attentifs. Entre la ruine humide et vide et la tribune festive où l'élu serre des mains, il n'y a pas photo.
Certains maires sont attentifs au volet non rémunérateur en voix de leur charge, et s'intéressent au patrimoine laissé par leurs prédécesseurs. D'autres réagissent en petits satrapes et ne supportent aucune contradiction ; s'ils ont décidé que la flèche du clocher, ou la voûte, allait tomber, elle tombera ! Ceux-là doivent être circonvenus. Il s'agit d'éviter l'irréparable mais en étant réalistes.

église et cimetière
Que faire contre l'usure des moeurs et du temps ?
Prier est sans doute une bonne chose, pour les paralytiques. Le Seigneur a tant à faire avec la perdition générale du monde pour délaisser un moment nos problèmes de couvreur-zingueur. A 5% autant ne pas nous disperser, voire faire au feu sa part, au sens littéral.

Si toutes les églises ne sont pas conservables, toutes doivent servir. Les plus moches ou les plus ruinées comme monnaie d'échange, car le foncier est cher. Celles qui méritent de voir le siècle prochain doivent être entourées de tous nos soins. "Tous" implique une organisation complète au-delà de l'imprécation. A commencer par la création d'une association locale ad hoc, car dans notre République on a la manie de ne discuter que dans le champ associatif ou syndical et jamais avec les individus.

Limiter ensuite l'action à une pétition photocopiée, même renouvelée chaque année, ne sert à rien, car si l'ouvrage est en péril, il est de grandes chances que sa fréquentation comme l'intérêt qu'on lui porte, aient été faibles jusque là. L'association doit rechercher des compétences bien avant les bonnes volontés. Celles-ci s'agrègeront facilement ensuite. Un cabinet d'architecture, un sponsor privé voire parapublic, des notables, et un peu d'argent pour défrayer les "activistes" des menus débours. Mais à l'impossible nul n'est tenu et il est inutile de vouloir relever une ruine.

L'axe d'effort devrait être la collaboration. Après avoir fait monter les enchères bien sûr, car il y a une mentalité de souk chez nos édiles accoutumés à la négociation permanente en position de nuisance. Après les injonctions morales, les interpellations publiques lors d'inaugurations et les menaces électorales, il faut arriver à vendre le projet de restauration de l'édifice en partageant les coûts. A l'instar des baux civils qui parlent de "clos, couvert", la commune doit assurer la solidité et l'étanchéité du gros oeuvre, l'association prenant à sa charge tout le second oeuvre et les réseaux. Les exemples abondent qu'avec du bénévolat on en vient à bout. Mais le partage ne peut pas être que financier, sinon il y aura peu à mettre dans le bulletin municipal à la gloire du maire. Il faut partager l'usage.

Pour l'usage des lieux, il est mieux de créer une seconde association car les intéressés ne sont pas exactement les mêmes. Les manifestations culturelles doivent alterner avec les manifestations cultuelles et forcément dans un esprit très oecuménique, vu la faiblesse du marché. Les concerts vont bien dans les églises, les expositions d'art aussi. Mais les fêtes du livre, les brocantes aussi. Au Moyen Âge l'église, maison commune, était l'abri de bien des activités humaines, il n'y a aucun sacrilège à faire revivre une église en la peuplant d'activités humaines. Il suffit qu'il y ait un temps pour le recueillement, voire le culte si les fidèles sont là. Notez que les ouvrages restaurés, restaurent à leur tour les coeurs et ramènent du monde.
J'ai oublié quelqu'un ? Le diocèse peut-être. Une autre fois ?

Epilogue
églisette lacustreIl était au bout du pré de mon enfance une petite chapelle abandonnée, si petite et tout proche de la rivière mais hors du niveau des crues qu'on pouvait penser qu'elle marquait de fait l'emplacement d'un de ces vieux oratoires un peu païens, un peu romains, récupérés un jour par le prieur de l'endroit pour asseoir son autorité par le medium d'une sainte locale en bois. Au bord de l'eau c'est toujours une sainte. A cent mètres de là, les Celtes ruthènes dansaient avec d'obscènes ribaudes aux chairs nues autour de la statue impie de la déesse Ruth. Cette salope fut foudroyée par la crosse du saint évêque Amans un jour d'orage. A-t-on bâti alors la petite chapelle comme pied de nez à la nouvelle autorité, en enfouissant des artefacts périmés sous l'autel ? J'aime le croire.
J'ai un faible pour les petits endroits, on y entend des choses. L'édifice, on dirait presque mieux l'édicule, fut laissé à ronger par les intempéries jusqu'à devenir méconnaissable, puis fut enlacé de lierre, enroncé à son tour. Vint un jour l'ouverture du chantier du camping municipal au bord de l'eau, et les engins niveleurs ne firent qu'une bouchée de la petite chapelle.
J'étais enfant et souvent occupé à réparer ma mobylette, mais il aurait suffi de peu de choses pour sauver la chapelle avec quelques copains de la troupe scoute, si nous avions su comment procéder. A la misère "ils" ajoutèrent l'insulte : une rue du nouveau quartier fut baptisée "rue de la chapelle". Les huns !

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lundi 12 novembre 2007

«Por qué no te callas !»

SAS Hugo ChavezLe paracaidista Chavez est un grand président pour les masses laborieuses andines, à la réserve près que ce formidable acteur rejoue chaque jour la même pièce d'un répertoire démagogique éculé. Ceux qui ont le niveau du certificat d'études s'en agacent car son interventionnisme incessant pour le bonheur de ses voisins, qui se contenteraient d'un rabais sur l'essence, tourne à la pitrerie. Mais personne n'osait lui clore le bec de peur que le pitbull ne se retourne et morde. Pas même nous, Français, si nous avions à le faire, car il va récupérer en otage, incessamment sous peu, madame Betancourt.
Ce jusqu'à samedi dernier !...

Le roi d'Espagne excédé des insultes vénézuéliennes à l'endroit de son ancien premier ministre fasciste, José-Maria Aznar, s'est autorisé le por qué no te callas qui a fait le tour de la planète sudaméricaine. Que du bénéfice pour le goret Chavez qui ne vit que de provocations et réactions en retour. Il applique pour ce faire la formule de l'empreinte permanente sur les médias afin de maintenir à la Une ce qu'il croit être son leadership continental. Dès dimanche il lui a fallu rebondir avec des insinuations perfides sur l'implication "évidente" du gouvernement de Madrid dans la tentative de coup d'Etat de Pedro Carmona en 2002 à Caracas. Dans la soirée il a aussi parlé du génocide de la Conquista. Pas moins ! La question, qui n'intéresse plus personne sauf les journalistes "tendance repentance", est saluée par Fidel Castro que je croyais embaumé. Cette agressivité instrumentalisée n'a aucun intérêt sauf à faire parler d'autre chose que du sous-développement chronique des états latino-américains qui à l'exception des sudistes, rament dans une crasse indélébile, pire encore quand ils exilent le chat capitaliste pour attraper les souris de la misère (citation libre de Deng Xiao Ping). Il y a de grands progrès à faire sur la réforme agraire et le cantonnement des latifundiaires, mais chacun sait aussi que le morcellement de l'agriculture commerciale au profit (éphémère) d'une culture de subsistance, ne résout rien à terme. Pire, comme l'a montré le Zimbabwe !

Le thème du sommet ibéro-américain de Santiago du Chili n'était pas cette fois la géostratégie fumeuse mais "la cohésion sociale", avec des projets concrets comme par exemple un accord d'assurance maladie et retraite entre l'Amérique latine et la péninsule ibérique au bénéfice des nombreux migrants transatlantiques. Les résultats concrets n'intéressaient apparemment pas les "révolutionnaires" puisque Chavez a passé son temps (offert par le sandiniste Daniel Ortega) à pourrir la conférence d'un discours fleuve mais hors-sujet vantant les mérites de sa pétrodiplomatie, et Evo Morales, le président gazier de Bolivie, a choisi d'aller jouer au foot avec le numéro 10 de libero dans le dos à l'heure de la perdrix au chou !

L'agenda de Hugo Chavez n'est pas d'améliorer les choses du continent. Il est sur le chemin d'une autocratie viagère à la cubaine sous couvert de libération des peuples. Ce n'est rien moins que la succession du Lider Maximo qu'il vise, doublé de l'aura d'un Bolivar. En décembre 2006 il a inscrit le socialisme dans la constitution vénézuélienne, puis réformé les libertés de presse, expression et association. Depuis le mois de janvier il gouverne par décret - comme Pétain - la chambre s'étant dessaisie de ses pouvoirs. Un référendum annulant la limitation du nombre de mandats présidentiels est sur les rails pour 2010. Il lui suffira entre-temps d'avoir purgé l'armée pour reprendre le trône de Bolivar. La démocratie n'a jamais été qu'un outil de conquête pour le marxisme. Une fois le but atteint, on ferme les volets sur le bordel socialiste et chacun dans son coin se tait.
Comment cela marche-t-il ?
Il faut deux conditions :
- une faible culture politique des votants ouvrant leurs oreilles à la propagande ;
- les moyens de la propagande.

Les masses vénézuéliennes ne sont pas à la pointe de l'éducation, pas plus que les autres d'ailleurs sur ce continent. Le pétrole crée des tirelires qui à leur tour donnent les moyens d'acheter tous les vecteurs de propagande, et de détruire la "mauvaise presse". Le piège est en place, mâchoires ouvertes ! Ca doit fonctionner pour Chavez si Dieu lui prête vie. Por qué no te callas ? parce que J'ai un Destin !

La démocratie quand elle se départit de ses exigences de vertus, est une porte ouverte à l'infection despotique. Qu'en est-il chez nous ? Nos airs supérieurs sont-ils justifiés ? Les moyens de propagande sont ici réunis, mais pour une révolution à rebours. Le complexe militaro-industriel et bancaire a racheté toute la presse. Même l'Humanité a été perfusée par Lagardère et Bouygues en 2001 ! Les frères Dassault ont pris Le Figaro, Edouard de Rothschild de la banque éponyme a pris Libération, Bouygues (TF1) a lancé le gratuit Metro, Lagardère (Hachette) a Paris-Match et le JDD, et Bolloré (Havas et le CSA) arrive avec deux gratuits et la chaîne Direct 8. Quant à la presse économique elle est passée dans les mains de ceux qui font l'économie, c'est plus simple ! Tous ces gens sont nés entre Levallois, Neuilly et Boulogne-Billancourt (humour), tous au début des années 50 (humour). Restent à l'ombre, Marianne et le Canard Enchaîné. C'est peu comme presse de "gauche" pour un pays de 60 millions d'habitants !

Les masses démocratiques françaises sont-elles aussi frustres que leurs soeurs andines ? Oui et non !
A l'exception des rêveurs du Grand Soir qui comptent se payer sur le bourgeois avant qu'il n'aie pris l'avion, la plupart des gens ont compris que le pays doit se réformer à peine de faire tout simplement comme l'Argentine. C'est pourquoi Sarkozy a été élu avec une telle avance sur son concurrent et maintient un score honorable de confiance (59%). Reste à faire admettre la réforme par les réformés !

Tout va se jouer sur le bras de fer emblématique entre le pouvoir et les catégories protégées. Si le pouvoir passe sur le ventre de la CGT cette semaine, la Réforme de notre société pourra se poursuivre comme il est advenu chez tous nos voisins. Alors on pardonnera au président l'exercice ludique de sa fonction et son goût immodéré des jets et des estrades. Il ne nous restera qu'à lancer ou relancer des vecteurs d'information capables de rivaliser sur le champ politique avec les médias captifs actuels. La Réforme aidant, la santé mentale de nos concitoyens reviendra progressivement avec l'espoir d'une amélioration d'ensemble. La capacité d'écoute sera propice à la propagande de notre offre institutionnelle.

Si le pouvoir bronche comme en 1995, c'est tout l'ouvrage qui sera frappé de péril et pour le masquer, on mettra un illusionniste comme David Copperfield à Matignon, de préférence au bossu du Poitou. Il ne sera dès lors question pour le président que de garder le pouvoir pour le pouvoir, comme son prédécesseur, avec probablement une dérive populiste à la Chavez, rendue possible par la planète Média au service de laquelle il se mettra fatalement, parce qu'au contraire du goret andin, il ne disposera jamais d'une infanterie indienne disciplinée. Le pays s'enfonçant mais pas ses privilégiés, tous les moyens seront bons à masquer la fracture sociale réglée sur traites de cavalerie tirées sur les générations à venir, et il ne pourra pas y avoir de place pour la contestation, en dehors des organes de contestation officielle que seront devenus les syndicats, engoncés dans un rôle pré-écrit.
«Por qué no te callas» passera en subliminal sur les écrans de nos télévisions.

Sauf à émettre depuis des bases expatriées, nous serons noyés, littéralement.

Ici Londres !

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