Le traité de l'Elysée dans sa nouvelle mouture rompt le Serment carolingien de Strasbourg, il n'y a plus de frontière, le Rhin irrigue enfin le Quatrième Reich, aussi grand que ses aînés d'empires que furent jadis celui de Charlemagne et celui de Napoléon. Fermez les sourires, repos, vous pouvez fumer !
Le soutien un brin condescendant de Kanzlerin Merkel à Zébulon Primero m'a fait penser le 6 février dernier à La Mère d'Auroville dont tout procéda. Elle approuve la résipiscence française pour sa gabegie éhontée et son modèle social triple A en faillite, elle adoube le "candidat" Zébulon Segundo, qui lui va tout à fait tant il est docile, elle ne lâche rien sur la Grèce dont nos banques sont créditrices de premier rang et prendront un sacré coup de retour-tampon si elle fait défaut, elle approuve explicitement quand c'est bon pour elle et ne dit mot dans le cas contraire. Par politesse ou par calcul elle ne braque pas les socialistes de sa coalition en rembarrant les prétentions du candidat normal à renégocier avec elle le traité merkozien de rigueur et dévolution. Elle laisse son vassal s'exciter à cette idée incongrue. Elle l'attend de pied ferme. Pas lui !
La presse parisienne ne s'en émeut pas plus que ça, elle est prête à collaborer sur ordre de La Forge. C'est parti comme en Quarante. Voyons donc ce que sera le IV° Reich dans la sphère sociale et ensuite, comment va-t-il se gouverner.
Quels sont les termes de la comparaison, sachant que nous irons depuis chez nous jusque chez eux, puisqu'ils font tout bien.
# Dépenses publiques :
Le gouvernement du pays au sens large rapporté à la démographie allemande coûte en France 220 milliards d'euros de plus chaque année. Calcul ?
55,8% du Pib contre 45,3% = 10,5% x 2017 milliards = 212 (source Le CRi du contribuable)
62% de la différence sont imputés aux traitements et pensions des fonctionnaires français (en effectif et niveau de rémunération). Pour revenir à l'étiage, il faudrait retourner à la France de 1980, qui de mémoire n'était pas sous-administrée.
Serons-nous capables de désoviétiser le pays ? J'en doute, même morts.
# Prix de la main d'oeuvre :
On en parle beaucoup et chacun sort le chiffre qui pousse à la roue. On en arrive à comparer les variations annuelles de ces coûts au lieu de donner des valeurs. Au 3è trimestre 2010 le prix moyen horaire du travail était en France de 34,6 euros et de 33,5 euros en Allemagne (source COE-Rexecode). Il ne faut pas arrondir une moyenne et la différence de 3,20% n'est pas rien. Mais compte tenu du taux d'incorporation de la main d'oeuvre dans un prix de produit offert au marché*, l'écart de prix n'est pas déterminant.
* quand on ne sait pas, on prend 50% avant toutes taxes et droits, ce qui fait 1,60% de pénalisation !
Ce qui va intéresser le salarié français est la part qui lui revient : Pour une fiche de paie de 2000 euros, le patron lambda français paie de sa poche 2920 euros ; mais la moyenne des salaires allemands étant 20% au-dessus de la moyenne française et les charges patronales moitié moindres, le patron allemand paie 2900 euros à son salarié moyen. Le salarié français (à la compétitivité éprouvée, ce n'est pas une blague) touche 1200 euros nets d'impôt et l'allemand 1400 (source Le Monde-Blog).
Ainsi - et répétons que c'est une valeur médiane* - dans une offre commerciale de même valeur, l'Allemand mange plus que le Français qui sur la balance est moins gros. Ca veut tout dire.
* le confort statistique c'est les pieds au four et la tête au frigo
# Défense du patrimoine industriel :
Même si les tâches primaires sans grande valeur ont été confiées aux pays de l'Est et jusqu'en Russie, les firmes allemandes conservent plus que d'autres l'assemblage final et la vraie valeur ajoutée en Allemagne. Elles disposent aussi dans leur environnement industriel de matières transformées, manufactures de pièces mécaniques, moules, ancillaires, accessoires qui ont disparu de France (mais qui résistent en Italie du Nord). Achetez-vous le Stahlschlüssel pour savoir qui fait des aciers fins et vous aurez vite compris.
Ce sont des choix stratégiques au niveau de l'entreprise dans une optique certaine de rentabilité, profit et sécurisation de l'avenir que partagent bien sûr les "ouvriers" qui sont au conseil d'administration, les banques locales qui sont au conseil d'administration, les communautés urbaines qui sont au conseil d'administration, les länder qui sont... etc. L'industrie est une cause nationale. En comparaison, nous avons eu en France un grand légionnaire qui aurait dû le rester et qui proclama "Lip ? c'est fini" quand ce groupe de première qualité se débattait dans les difficultés. Son nom, Pierre Messmer, un con !
Il est certain que si des syndicalistes (rénovés car les miquets actuels sont hors d'usage) étaient dans les conseils d'administration, il y aurait moins de prise d'intérêts des fonds de pension voraces, de pillage de brevets, de licenciements boursiers. Mais il faudra changer la mentalité des amis du pouvoir actuel, et détruire nos syndicats politiques dans la foulée, en supprimant tout simplement les subventions étatiques. Qu'ils appellent à cotisations qu'on se marre !
# Prix de la Défense militaire :
Le pilier continental de l'OTAN est paradoxalement le moins va-t-en-guerre. Les dépenses militaires allemandes par habitant sont de 44% moins élevées que les dépenses françaises. En valeur brute l'écart est de 29% (voir le dossier du GRIP ici). C'est bien compréhensible, nous avons l'empire du monde à surveiller quand nos voisins se sont fait voler le leur au Traité de Versailles. Ils n'ont pas de plan non plus pour reprendre Stalingrad ni raser Vladivostok. En fait, ils s'en foutent. Et, de vous à moi, ça les fait bien rigoler de voir notre gouvernement tortiller du croupion pour avoir vaincu un pays qui ne se défendait pas, la Libye. Dans l'affaire syrienne nous sommes partis au plus loin possible, jusqu'à New York, pour menacer le raïs alaouite de représailles, mais si nous débarquions sur les plages de Lattaquié, la cavalerie blindée du nouveau Soliman nous ferait bien des frayeurs. En valeur brute c'est 18 milliards à récupérer pour renflouer la barque si nous germanisons notre diplomatie.
Que dit le Premier président Migaud de tout ça ? "D'accord avec Royal-Artillerie" mais en plus long.
II.- Comment va se gouverner le Quatrième Reich ?
Easy. Tirez une ligne d'Hendaye à Stettin et vous traversez à mi-chemin la capitale d'Austrasie, berceau des Carolingiens, la cité blindée de Kaizer Guillaume, la ville de Metz. Et hop, c'est réglé pour la capitale politique.
La capitale financière restera à Francfort sur le Main et deux capitales culturelles se disputeront fashion weeks et gay-prides, Paris et Berlin que l'on bourrera de musées pour être à parité. A noter que ces deux ville sont celles qui comptent le plus d'arbres au kilomètre de trottoir. Ça ne sert à rien de le dire sauf dans les dîners en ville.
Les choses sérieuses continueront comme avant, Mercedes à Stuttgart, Audi à Ingolstadt, BMW à Munich et le souvenir du Reich, Volkswagen, à Wolfsburg. J'oubliais Airbous à Toulouse et Karl Kagerfeld Rue Montaigne. On me dit dans l'oreillette que leur pinard est chaptalisé, pas terrible pour la cuite au litre. OK, OK !
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