mercredi 25 avril 2007
13 mai Jeanne d'Arc
Dimanche le 13 mai 2007 à 9h30, à l’angle de la rue Royale et de la rue Saint Honoré, nous nous retrouverons pour nous souvenir qu'une volonté surhumaine les soulève effectivement ces montagnes !
Jeanne d'Arc c'est une des plus belles vies, réelles et légendaires, du répertoire du Moyen Âge. La bergère touchée par la grâce, fait le roi, boute ses ennemis hors du royaume reconquis et finit brûlée vive pour l'amour de son Dieu. La rencontre de Chinon, le sacre de Reims, la prise d'Orléans, la personnalité de ses capitaines de guerre, celle de son juge, tout est dramatique et authentique à la fois !
Les sites royalistes vont multiplier sans doute les évocations. Nous avons choisi cette semaine de faire une présentation du "connétable" Jeanne d'Arc et de nous en tenir à sa guerre, normal chez Royal-Artillerie.
Tout commence à Vaucouleurs (aujourd'hui en Meuse) où le commandant de la place forte, Robert de Baudricourt, harcelé sans relâche par ses suppliques, finit par plier et lui accorde pour aller en sûreté jusqu'à la cour du dauphin Charles, deux chevaliers, Bertrand de Poulengy et Jean de Metz qui participeront à toute l'épopée johannique.
C'est à Chinon que tout se joue. Elle conquiert le timide dauphin de France et forme immédiatement une maison militaire qu'on appellerait aujourd'hui un état-major, composé de l'écuyer Jean d'Aulon, du page Louis de Coutes, d'un héraut, d'un chapelain, le tout sous l'oeil attentif de Jean de Valois duc d'Alençon, dit "gentil duc". Elle prend pour bannière un jeté de lys d'or sur fond blanc portant l'inscription Jhesus Maria, commande à Tours une armure complète comme un homme, et ceindra sa taille robuste de l'épée de Charles Martel cachée dans la chapelle de Ste-Catherine-de-Fierbois, son Excalibur en quelque sorte. Si les docteurs de la cour peuvent jurer de sa virginité, ce n'est pas une pucelle au sens d'aujourd'hui ni une rosière évaporée dans les visions, mais bien un chef de guerre, bon cavalier et habile à la lance, et forte assez pour se battre à la rapière ! Cette aptitude innée contraste avec les récits villageois de son enfance de bergère et a fait le lit de doutes quant à ses origines réelles. Jeanne était-elle une enfant de sang royal de l'Empire que les accidents de la politique avaient placé chez des laboureurs ? Peut-être, mais cela ne change rien.
Sa guerre de libération débute par la levée du siège d'Orléans, défendue par le maréchal de Sainte-Sévère et le Bâtard d'Orléans, Dunois, avec un renfort de gardes écossaises dont beaucoup archers aussi réputés que les Gallois. Un millier d'hommes en tout selon les livres de soldes. La bataille n'est pas un assaut courageux comme le montrent les enluminures, mais de véritables opérations amphibies exécutées de concert et d'instinct par les assiégés et l'armée du dauphin. L'affaire que Wikipedia va vous narrer par le menu ci-dessous prendra quand même dix jours. Talbot lève le camp le 9 mai 1429.
Wiki : La levée du siège procède d'une série de coups de mains tactiques extrêmement bien exécutés. Orléans sur la rive nord de la Loire est cernée au nord et à l'ouest par un réseau de fortifications, et l'accès par l'est est verrouillé par le fort de Saint Lou. Le pont sur la Loire au sud de la ville est tenu par les Anglais (son accès sud est fortifié). Enfin l'accès fluvial est verrouillé en amont par le fort de Saint Jean le Blanc qui est le pendant de Saint Lou sur la rive sud. (Ndlr : en fait les assiégés ont coupé le pont quand son châtelet de défense sur la rive opposée a été pris par l'ennemi)
Le 4 Mai 1429, une escarmouche oppose des français aux défenseurs de Saint Lou. Jeanne d'Arc, réveillée en pleine sieste, charge la bastille avec un fort parti de miliciens orléanais. Pour contrer cette sortie, Talbot envoie des troupes de ses fortifications au nord pour prendre Jeanne d'Arc à revers et soutenir Saint Lou. Dunois voyant la manœuvre sort à son tour et attaque la bastille de Saint Pouair qui marque l'extrémité nord de son réseau de fortifications. Talbot doit alors rapatrier ses hommes pour ne pas être pris de flanc et perdre Saint Pouair. Dunois se replie et Saint Lou est prise par Jeanne d'Arc.
L'accès fluvial par l'est n'étant plus verrouillé, les anglais transfèrent des troupes de Saint Jean le Blanc vers la bastide de la Tourelle qui permet de tenir le pont. Malgré les difficultés dues aux bancs de sable qui encombrent le lit du fleuve à Orléans, Jeanne d'Arc réussit à traverser la Loire en bateau à l'est de la ville avec un fort contingent, jusqu'à l'île aux Toiles. Voyant l'importance de ces troupes, la garnison de Saint Jean le Blanc abandonne la bastille qu'elle tenait et se replie vers la Tourelle. Les sapeurs français construisent un pont au dessus du petit bras de Loire qui sépare l'île aux Toiles de la rive sud, et Jeanne prend facilement possession de la bastide de Saint Jean le Blanc. (merci Wiki)
Ce premier succès "coagule" les troupes de France qui obtiennent la preuve d'un commandement professionnel. A l'époque c'est très important. On descend donc les rives de la Loire et en quarante jours tombent toutes les quilles anglaises : Jargeau, Meung-s/Loire, Beaugency, et Patay le 18 juin 1429. Cette bataille est intéressante car elle fut la première bataille en rase campagne. Chacun sait qu'elle fut meurtrière pour les Anglais qui trop sûrs d'eux et d'une tactique éprouvée, ne s'éclairèrent pas suffisamment loin jusqu'à se laisser surprendre par l'avant-garde française en maraude.
Les Anglais qui refluaient depuis Orléans s'étaient renforcés des troupes fraîches de Fastolf dépêchées depuis Paris. Ils décidèrent de bloquer la progression au village de Patay et prirent leurs positions comme chaque fois, mettant leurs archers derrière la palissade de pieux "antichar".
Ils furent détectés lors de leur mise en place bruyante et chargés aussitôt par les capitaines La Hire, Xaintrailles et Loré dont les piquiers les taillèrent en pièces. Notre cavalerie lourde rappliquait déjà pour passer sur la chevalerie anglaise qui n'avait plus d'espace pour se lancer.
L'armée anglaise perdit les plus vaillants de ses officiers et son corps d'archers de métier et de beaux chevaliers. John Talbot est pris. Il mourra 24 ans plus tard l'épée à la main à Castillon (notre illustration ci-dessous). John Falstof parvint lui à s'enfuir, pour essuyer la disgrâce du régent de Bedford qui le lui reprocha. En France, la route de Reims était ouverte, Troyes, Auxerre et Châlons ne furent que des formalités.
Après le sacre (17.07.29) l'élan diminue. Sauf à se parjurer du serment de bouter l'anglois hors du royaume, Jeanne aurait pu considérer sa mission accomplie par la restauration du roi. Bien lui en aurait pris, car le nouveau Charles VII, conforté dans ses fonctions par sa gloire toute neuve, retrouva son caractère taciturne et hésitant. Alors que la France entière était prête au soulèvement derrière son jeune roi, il mettra trente-six jours pour parcourir les cent cinquante kilomètres qui séparent Reims de Paris... l'objectif militaire majeur. Laon, Château-Thierry, Crépy-en-Valois, Coulommiers, Compiègne, Beauvais ouvrent leurs portes dans une allégresse inimaginable. Mais le roi veut parlementer avec le duc de Bourgogne pour fendre l'alliance anglaise d'un coin définitif. Le sort de la bataille de Paris ne l'intéresse pas vraiment dès lors qu'il a choisi la diplomatie pour terminer la guerre de Cent Ans.
Le 8 septembre 1430, nous sommes à Saint-Denis pour descendre attaquer la porte Saint-Honoré. L'assaut dure une journée, en vain, le charme est brisé. Nos pontonniers n'ont pas fini de lancer un pont de bateaux sur les douves que les ordres du roi arrivent. C'est fini, on lève le camp. Jeanne a reçu une mauvaise blessure à la cuisse. L'armée royale est congédiée. Ne restent avec elle que quelques fidèles de la première heure. Soignée, elle reprend sa route vers Saint-Pierre le Moûtiers qu'elle prend et la Charité sur Loire tenue par des compagnies de brigands qu'elle ne prend pas. A la Noël 1429 le roi anoblit Jeanne et ses frères pour services rendus, c'est un signal de mise à la retraite. Elle ne le voit pas et guerroie avec de petits moyens contre les Bourguignons pendant tout l'hiver avec quelques succès, infligeant des pertes désormais inutiles à ses adversaires.
Sentant le parti français affaibli par l'irrésolution de Charles VII, le duc de Bourgogne n'hésite pas à refaire son alliance anglaise et tente de reprendre les villes passées au roi de France. Celui-ci mesure les limites de sa diplomatie "désarmée" et laisse faire Jeanne. Elle engage des mercenaires et resserre le dernier carré de ses fidèles pour être à Pâques à Melun où la population l'acclame. Le 24, elle attend à Senlis les renforts demandés au roi qui traîne. Elle choisit d'attaquer seule le blocus de Compiègne assiégée. Elle gagne et multiplie les sorties contre l'ennemi pour assurer sa position. Celle du 23 mai 1430 lui sera fatale. La suite appartient à l'Inquisition.
Ses capitaines sont passés à l'histoire. Ce n'étaient pas vraiment des mystiques mais de rudes soldats dans l'air du temps qu'elle arriva à subjuguer par une autorité naturelle et ce "je ne sais quoi" que chacun confiera par la suite. On s'arrêtera pour finir sur le plus extravagant, le baron de Retz.
Orphelin élevé par un grand-père sévère et brutal, Gilles de Laval débutera une brillante carrière militaire dès l'âge 16 ans, en se trempant dans la guerre de succession de Bretagne avec son duc, Jean V.
Celle-ci finie, il s'attaque aux Anglais en souvenir de son grand oncle Duguesclin, au service du dauphin de France. Il prend le château du Lude en 1427 non sans étriper son commandant, puis la forteresse de Rennefort, et le château de Malicorne-sur-Sarthe, dans le Maine. Il est du parti de Jeanne d'Arc dès le début, ouvre la route d'Orléans et prend Jargeau le 12 juin 1429. Après la victoire de Patay la bien-nommée, il monte à Reims où il a l'insigne honneur d'aller quérir la sainte ampoule du sacre. Il est fait maréchal de France. Il est avec Jeanne à Paris quand les choses tournent mal. Sa disgrâce est aussi rapide que sa promotion et le motive de retourner dans ses terres. On le voit encore à la prise de Melun, et l'année suivante à la levée du siège de Lagny-sur-Marne par les Anglais. En 1436, il commande avec le maréchal Pierre de Rieux l'avant-garde de l'armée française, sous les ordres du connétable de Richemont. Puis il rentre définitivement au château de Tiffauges en Vendée. Riche à millions par sa naissance et son mariage, il verse dans un luxe inouï, entretenant une garde de deux cents piques et une armée de profiteurs de tout calibre. Il dilapide sa fortune et se jette dans l'alchimie, la magie et le satanisme. Une querelle sur l'abolition de droits concédés dans une possession vendue et non payée, comme savait en susciter le droit féodal, sera le prétexte de son assignation devant le tribunal épiscopal de Nantes pour profanation d'une chapelle à Pentecôte et mise aux oubliettes d'un clerc (le nouveau propriétaire indélicat). Le procès suivra son cours avec moult péripéties et ruses car on le craignait beaucoup. Le duc de Bretagne s'en saisira. Il sera mis au gibet en Prairie de Biesse à Nantes le 26 octobre 1440. Il avait 36 ans.
Participez au souvenir de l'épopée johannique, dimanche 13 mai à Paris et ailleurs. Et relisez un peu l'Histoire avant, ça inspire pour la méditation sur notre temps !
mardi 24 avril 2007
Quatre vérités
J'aurais aimé éplucher les résultats détaillés du scrutin de dimanche dernier pour vous faire le plaisir de lister les villes ou territoires qui ont "élu" un candidat dès le premier tour en lui offrant 50% des suffrages, et ceux qui ont remboursé des petits comme la Nouvelle Calédonie qui a donné 5,83% à José Bové. Ce sera pour une autre fois. Les résultats sont accessibles facilement sur le site de Monsieur Baroin.
Je fais quatre observations que j'ai pour certaines débattues sur divers forums.
Le découplage du domaine régalien :
(suite du billet précédent, "Dérive monarchiste")
A l'exception notable de la requalification de la minorité des prévenus et des maisons de correction militarisées, le domaine de la justice n'a pas été abordé par les candidats, ni ce débat réclamé par l'opinion. De même, la dispute concernant les BACs et la police de proximité n’a été qu'effleurée. Le peuple veut plus de sécurité quelque soit le moyen d'y atteindre. C'est tout. Dans ces deux domaines, Justice et Sûreté, il y a pourtant des questions très importantes sur les limites des libertés individuelles en temps de "guerre larvée", questions soulevées par le Patriot Act américain aux Etats-Unis, mais pas chez nous. Trop compliqué.
Le "domaine réservé" du président, domaine coutumier et pas exactement constitutionnel, n'a pas été du tout abordé sauf de manière sarcastique pour relever les insuffisances apparentes du candidat socialiste lors de ses deux voyages promotionnels en Chine et au Proche-Orient. Les deux pouvoirs "réservés" sont la Diplomatie et la Défense. Pourquoi ont-ils été exclus de la querelle électorale ? Simplement parce qu'ils sont pratiqués l'un et l'autre dans des enceintes de choix rapides hors de portée du vulgum pecus. A quoi servirait-il de mettre sur la table électorale les problèmes posés par l'administration Bush dans la relation euro-atlantique ? A exprimer un mauvais choix, mauvais parce que tous les éléments d'analyse ne sont pas en libre accès, mauvais choix qui en plus lierait le futur président au motif faisandé du peuple souverain. Idem pour nos relations avec les producteurs d'énergie que sont les monarchies du Moyen Orient et le nouvel empire russe. Il n'y a rien à voir sauf à faire des études dédiées à ces questions complexes. Aucune de ces questions ne sera déterminante du second tour. Et que pensent les Français de leur défense ? Rien !
Ainsi s'est-on aperçu cette fois plus clairement, que les quatre pouvoirs de Justice, Sûreté, Guerre et Diplomatie n'étaient pas négociables dans les débats d'opinion(s). Or ces pouvoirs expriment parfaitement la permanence et la continuité de l'Etat fondamental. On y reviendra.
Le sursaut démocratique à l'étage sociétal :
Le qualificatif est moche mais "social" ou "public" sont galvaudés. La forte participation au scrutin trahit le goût populaire pour l'expression de choix politiques. En parallèle les préoccupations soumises au travers de toutes les doléances télévisées et les sondages, montrent que l'opinion s'inquiète de son quotidien et quasiment que de cela. Du travail correctement rémunéré, une bonne protection sociale, l'enseignement public gratuit pour tous, des conditions de fin de vie aussi dignes que la Nature l'autorise, un accès au rêve ouvrier : un bon logement chauffé et sa table garnie. Et point barre !
Si l'on rajoute quelques disputes entamant la morale collective comme l'euthanasie ou l'eugénisme, on voit que tous les débats ont tourné autour des questions sociétales. A noter que la colère des banlieues a fait l'objet de remarques dans les deux camps mais n'a pas été traitée au fond, même après les incidents de la gare du Nord.
Il apparaît bien que les gens se sont sentis très concernés par ces questions et il n'est pas présomptueux de préconiser qu'elles puissent être tranchées à l'avenir "démocratiquement" par des votations du type helvétique. Puisqu'on parle de VIè république, ce serait une bonne piste à y tracer. Evidemment qu'une vraie décentralisation de la vie politique améliorerait encore la démocratie directe.
A noter en passant que ceux qui bénéficient de la TNT ont pu suivre des débats d'un niveau un peu plus relevé sur des chaînes comme Direct8, avec des gens cultivés et avisés qu'on laissait parler.
Les ralliements obligés par le modèle de scrutin :
Le scrutin uninominal à deux tours exige de convaincre les électeurs dont le candidat est éliminé de la compétition de rejoindre l'un des deux poursuivants. Cette conquête de votes supplémentaires n'est pas immorale en soi s'il ne s'agit que de les convaincre un par un ! Les moyens modernes de propagande sont bien adaptés. Mais ça ne se passe pas comme cela.
Le raisonnement qui consiste à penser que l'électeur lambda est quasiment incapable de se déterminer en son âme et conscience et qu'il a besoin de guides, remet en selle les battus et leurs appareils auxquels est confiée la tâche du ralliement. Et là, c'est le marchandage de souk. D'autant plus sûrement que derrière se profilent déjà les élections de 577 députés au scrutin uninominal à deux tours qui par sa nature, ouvre grand la porte à toutes les combinaisons.
Ainsi le discours de madame Royal à Melle, dimanche soir, était-il intéressant voire séduisant - elle a pris le temps de le peaufiner - sinon même convaincant. Mais nul n'est une île, encore moins le chef de l'Exécutif. Et lorsqu'on voit le ramas d'idéologues sectaires qui se pressent à son soutien et obtiendront obligatoirement ses faveurs en cas de victoire, notre enthousiasme à peine né s'éteint. Déjà que sur douze nous avons qualifié au premier tour une moitié de communistes et trotskystes à la surprise du monde entier, Cuba y compris, on voit se mettre en marche à gauche les morts-vivants de l'archéo-socialisme, et déjà retentir au soir du premier tour sous la coupole du Colonel Fabien le slogan ridicule du "fascisme ne passera pas" ! Ce ne sont pas des Kärcher qu'il faudrait importer.
Le vote militant :
Tout électeur sauf un peut exprimer son refus de choisir entre deux candidats dès lors que cette alternative ne peut être tranchée en conscience. Il vient au bureau de vote, glisse un bulletin blanc dans l'urne et dit "aucun n'est le bon pour moi" ! Il peut aussi bien y glisser un voeu que l'on découvrira au dépouillement. Si deux cent mille personnes expriment le même voeu le même soir il finira par être connu. Les résultats donnent 536000 bulletins blancs ou nuls, il y a donc de la marge.
Le un, celui qui est interdit de vote blanc, c'est le militant politique, qui par son engagement a vocation à briguer tout de suite ou plus tard des responsabilités politiques, locales, régionales, nationales et pourquoi pas, accéder un jour aux étages du Pouvoir.
A ces étages il n'y a aucun vote blanc. Le responsable est convoqué tous les jours à exprimer obligatoirement un choix, et souvent dans des alternatives que sa conscience repousse ou même qui interpellent ses compétences immédiates.
Il n'est pas mauvais que les jeunes militants s'exercent à exprimer leur choix même s'il est déplaisant, ça développe l'analyse critique fondée sur l'examen des faits et situation réels. Il y avait autrefois dans l'armée une méthode dite de raisonnement tactique qui permettait de briser ce genre de noeud gordien. On ferait bien de s'en inspirer dans les cours de formation des cadres du parti.
Pour ma part, je ne voterai pas ViveLeRoi comme le proposent d'éminents responsables de la sphère monarchiste, mais Nicolas Sarkozy, pour barrer les allées du pouvoir à l'armée de freux de Madame Royal, des gens que je juge néfastes sinon hostiles au pays qu'ils font passer après leurs convictions politiques. Il faut toujours choisir ce qui est bon pour la France quelque soit le dommage collatéral éventuel au parti d'où l'on vient. Cela est impossible à un socialiste. Même le plus noué en doctrine comme François Hollande refusa à Lionel Jospin la réforme des retraites et la remise en cause des régimes spéciaux au motif que c'était néfaste aux classes d'électeurs du parti socialiste. Et pourtant Jospin avait une fibre trotskyste avérée ! Les exemples abondent, et dans la majorité chiraquienne aussi d'ailleurs !
Pour finir sur une pique - ça fait très sans-culotte - je décerne la plume de fiel à Laurent Fabius.
Sous le côtelé populaire du velours, cet éternel jeune premier ministre est ranci jusqu'à l'os de n'avoir pas succédé "naturellement" à François Mitterrand. Lors des tribunes du dimanche soir il appelait indirectement et fort adroitement à l'insurrection dans le cas où Sarkozy gagnerait le second tour, l'accablant d'intentions brutales. Ce n'est pas la première fois qu'il fait dans le pronostic actif !
Un seul me semble adaptable à la réforme nécessaire parce que ça l'amuserait, Jack Lang ! Un autre serait capable de la mettre en oeuvre, Strauss-Kahn. Mais mon choix est fait, et François Fillon que je verrai bien premier ministre, m'inspire confiance.
Au second tour on élimine !
vendredi 20 avril 2007
Dérive monarchiste
Quand il m'arrive de relire Maurras j'abandonne à l'Histoire sa rhétorique politique que j'ai labourée d'un soc moins affirmé qu'il n'y paraissait, à montrer des certitudes irréfragables à mes adversaires d'un jour. Les doutes je les gardais pour moi. Si le schéma politique l'emporte encore de nos jours sur tous ses concurrents - quelle pureté dans la physique sociale d'une monarchie déliée, absolue ! - les voies pratiques d'accès ne sont plus les mêmes et le paysage politique français, qui reste le plus vieilli d'Europe, n'a plus grand chose à voir avec la IIIè République. Une guerre mondiale est passée par là qui a fait s'effondrer la France sur sa gloire, définitivement hors d'atteinte. Il reste de ce grand oeuvre un matériau abondant pour un raisonnement articulé sur les fondamentaux de la nation française, la dialectique royaliste la plus au point, continuée magnifiquement par Pierre Boutang, et ce diamant de l'empirisme organisateur qui comme le vrai ne fait que briller sans rien produire d'irréversible, et sur lequel nous comptons trop.
Je ne peux cependant m'empêcher d'interroger en pensée le vieux maître sur les moeurs de notre époque et leur désert spirituel. L'Economique et le Paraître ont pris le pas sur l'Être et règlent nos vies sans courage. Le peuple qu'il a quitté en 1952 est formé aujourd'hui de rentiers de la redistribution nationale. Tout est marché. Tout se compte. Il ne s'agit que d'en détecter les flux pour les taxer au bénéfice des moins pourvus, des moins vaillants, des plus bruyants. Même la campagne électorale produite par Unilever, CocaCola ou Neuf(!) avance sur un marché d'images rémunérateur ! Tout coûte car on sait le prix de tout, nous qui devons tout régler à la fin ! La République c'est le fric ! Le mot le plus fréquent c'est "combien", combien pour moi d'abord ! Les idées deviennent un luxe d'happy few.
Le faisceau national que Maurras croyait réunir des compétences corporatives et des richesses de notre diversité, a perdu sa ligature, chaque caste verse dans la pire cupidité à dévorer les lambeaux d'une nation caporalisée, appauvrie sinon ruinée par la banqueroute socialiste qui perdure. Les remontrances populaires subies par les candidats confirment que nos valeurs sont à l'étiage. Ce peuple a la trouille de manquer, il appelle sa maman !
La croisade que prêchait le martégal en 1908 (déjà !) pour préserver le monde occidental des nouveaux Barbares, nous fait horreur aujourd'hui au point de dire des grâces au Veau d'Or en compagnie de satrapes incultes. Notre soumission au nouvel empire chinois sous des prétextes mercantiles et la compréhension que nous manifestons aux abominations du Moyen Orient détruisent ce qui reste de vaillance dans nos âmes qui se noient dans des ondulations suggestives destinées à séduire.
Pire, nous divisons notre propre camp pour masquer notre propre impuissance quand on sait que seuls nous ne valons rien contre la houle du Tiers-Monde. Que valent l'anti-européanisme et l'anti-américanisme à l'aune d'une planète de huit milliards d'hommes, en majorité pauvres mais informés ? Les souverainistes ont des responsabilités dans la vision en meurtrière qu'ils propagent du Monde parce qu'ils laissent leurs disciples compter sur des forces domestiques qu'ils ne pourront jamais réunir dans les domaines essentiels que sont par exemple l'industrie et la guerre.
Peut-être son analyse de la situation actuelle ou celle de Pierre Boutang, en surprendrait quelques-uns si l'on veut comprendre qu'ils ne se satisfaisaient pas de rétrospectives ou du recyclage de concepts précédents parfois éventés. L'un comme l'autre fabriquaient de la doctrine en continu et la projetait sur l'avenir. Tout l'empirisme maurrassien est fondé sur le constat et développé en vérité. Si dans la physionomie du monde menaçant de ce siècle nouveau ils reconnaîtraient des affrontements annoncés par eux de longue date, ils partiraient quand même de l'existant pour chercher nos moyens de réaction au lieu de rêver à nos gloires enfuies et commémorer des regrets éternels. Il manque un nouveau thaumaturge de cette trempe à la cause royaliste, un créateur d'idées capable d'affronter notre monde tel qu'il est vraiment. Les cercles pleureurs nous lestent.
A ce moment charnière de la politique française, Charles Maurras s'étonneraient certainement que six mois de logorrhée médiatique n'aient quasiment jamais entamé la question des pouvoirs régaliens de la république, qui sont là pour parer ces éventualités gravissimes, menaces extérieures ou d'autres enkystées dans le pays.
Vous savez tout sur le salaire minimum, le contrat par chance, la poste du village, les OGM, l'allocation machintruc, la charia des piscines et l'insurrection larvée des tribus KA en banlieue.
Vous ne savez rien ou presque des intentions présidentielles sur les quatre pouvoirs qu'un chef d'Etat doit exercer et maintenir au plus haut niveau possible, la justice, la sûreté, la guerre, la diplomatie. J'ai feuilleté les professions de foi des douze candidats pour n'y rien trouver de ce niveau. Même les trotskystes plus internationaux que les autres, ne s'étendent pas sur ces questions. L'Etat essentiel n'est plus leur souci, ils en constatent la liquéfaction par dévolution générale de l'autorité à l'Economique. Mais les candidats respectables ne s'y aventurent pas non plus, ne sachant trop mesurer les perceptions de l'opinion au-delà des clichés vendus par la presse. Le martégal s'en réjouirait sans doute en recevant la preuve que ces questions éminentes sur les pouvoirs régaliens sont trop graves pour être galvaudées dans l'exercice périodique de la démocratie et mises à l'encan du suffrage universel.
Que sait le peuple de nos contraintes diplomatiques, de nos marchandages atlantiques, de nos contrats africains, des déceptions que nous suscitons chez bien de nos amis traditionnels que nous ne pouvons plus aider ? Que sait le peuple de la porosité de nos systèmes de défense en regard des budgets énormes qu'elle engloutit ? Seule la justice et la police sont appréhendées par tout un chacun, pour s'en plaindre. Sur la question de la justice les candidats se défilent généralement, sauf un qui ose affronter les street-warriors (racaille en français). Seules les forces de police mises en lumière par l'actualité, bénéficient de leurs égards ; encore s'inquiète-t-on bien peu de nos marges de libertés individuelles, le citoyen ayant été convaincu de choisir entre elles et le parapluie du ministère de l'Intérieur.
Qu'on serve l'ordinaire du domaine public et des questions sociétales au peuple souverain-pour-rire, d'accord, mais en réservant l'essentiel du domaine régalien aux gens sérieux, au chef d'Etat, tel doit être le précepte appliqué par les candidats. C'est un petit signe encourageant qu'il se crée une différenciation, deux étages.
Le concept politique maurassien d'une monarchie sur un Etat recentré sur ses pouvoirs régaliens, équilibré par une réelle décentralisation, garde toute sa fraîcheur dès qu'on l'extrait de sa gangue historique, et ce serait bien le diable si nous n'arrivons pas à le faire prévaloir un jour largement. Avançons au possible en visant l'impossible. Finalement nos idées progressent puisque les candidats sont intimidés par le domaine réservé du président.
jeudi 19 avril 2007
Nihous le Wisigoth
Les lignes ou fractures de notre paysage politique ont sensiblement bougé depuis le coup de tonnerre du 21 avril 2002 répliqué le 29 mai 2005 par le refus populaire des diktats de la nomenklatura européenne. A tel point que nous voyons les candidats majeurs (dans les sondages du moins) puiser à pleines mains dans le caddy nationaliste autrefois jalousement tenu par le Front National et quelques supplétifs. Il n'est pas nécessaire d'égrener la liste des mesures frontistes qui sont ouvertement privilégiées par les deux candidats de tête, chacun les connaît.
Les adversaires des thèses Le Pen diront qu'elles ont métastasé par toute la classe politique de gouvernement, sauf peut-être chez François Bayrou qui nous refait le coup de "l'ailleurs" tenté jadis par Michel Jobert ! Si le marché d'images qu'est devenue notre démocratie ne le barre pas, il peut réussir à prendre le poste en faisant ce grand écart jobertien. Pour aboutir à quoi est une autre affaire ! Chacun des autres ayant acheté son package natio, à quoi bon dès lors renouveler l'alarme ? Pour obéir au "jamais deux sans trois" ? Ce serait puéril.
Pour des raisons qui tiennent certainement à la psychologie du sujet, il est exclu de prédire une mise en oeuvre du programme frontiste par son originateur, l'intéressé souffrant à l'évidence d'une phobie du succès pour avoir si souvent ruiné ses chances par des humeurs intempestives qui en plus, n'intéressaient que lui-même et ses ennemis, mais jamais la France.
Le programme essentiel du Front étant inclus dans tous les programmes des candidats en position de l'emporter, et son volet économique n'étant pas au niveau requis dans un monde plus compliqué qu'ils ne l'imaginent à Montretout, il n'est pas nécessaire de repasser le plat.
La France est néanmoins en péril dans son essence même, dans son identité, dans ses moeurs, encore faut-il la saisir dans sa réalité. C'est quoi la France au fond ?
Pour avoir un peu couru le monde, j'ai partagé à chaque retour au pays le "Gott in Frankreich" de nos envahisseurs bien-aimés qui ne se satisfirent jamais du Serment de Strasbourg et de leurs noirs terroirs. Entourée de pays quelconques, embrumés sinon poussièreux, sauf la Suisse alpine, le Piémont et la Toscane, la France est une terre de lumière unique au monde, qui marie montagnes, fleuves et bois, plaines et mers, cultures immenses et forêts profondes, faune abondante et diverse, sous un climat qui protège les moins pourvus de ses enfants, le tout parcouru par un peuple instruit et jouisseur qui n'a pas son pareil pour mettre en valeur ses défauts.
Ouvrons les yeux pour comprendre : c'est le sol même du pays qui est mis en cause, agressé par une civilisation échevelée et décadente ! A rouler en région on voit l'urbanisation de mauvaise qualité laissée aux satrapes municipaux, ronger les meilleures terres d'Europe au moment où nourrir l'espèce humaine devient un défi majeur de notre époque. La surexploitation du territoire en tous domaines produit des scories et gangrènes en tout genre qui sont lavées à l'eau extraite jusqu'à puits sec de ce même territoire, à défaut enfouies en son coeur pour y pourrir sur des générations. Il est toujours de bons motifs pour asservir plus encore nos espaces à notre avidité citadine, le plus banal étant ce sacré développement sans lequel l'incurie de nos dirigeants serait insupportable. Tous l'avouent qui tirent des traites sur le retour de la croissance. Jusqu'où veulent-ils aller ? Ils ne le savent pas eux-mêmes, au fond s'en soucient peu, le poste visé n'étant qu'en CDD. Quant aux générations futures, puisque les précédentes ont survécu à deux guerres mondiales, elles s'en dém ..., n'est-ce pas ?
Un candidat stigmatise cette dictature de la Cité sur l'Espace et sur le Temps. Il dit défendre la ruralité, un mot qui ne veut rien dire mais qui cache de vraies valeurs. Elles remontent très loin ces valeurs "rurales" et furent apportées sur notre sol par ...... les Barbares ! On les résume par l'amour des champs, leur possession et leur mise en valeur directe, la fierté par la liberté de les parcourir. Ce frémissement intime à la limite de l'ivresse parfois, s'affronta d'entrée à l'empire des cités que constituait l'Empire romain. Ayant abouti à une qualité de vie citadine que nous ne retrouverons jamais plus, il ne connaissait l'Espace "orbi" qu'en tant qu'assiette fiscale et distances à franchir. Il y réussit fort bien dans les chaussées et viaducs, et dans les manoeuvres militaires. Les Barbares ruinèrent l'Empire devenu Bas, et construisirent ce que j'ai appelé dans un billet plus ancien, la charpente féodale, une organisation remarquable de l'espace dans ses moindres recoins, fondé sur un cadastre minutieux, le socle même du système hiérarchique que l'on connaît encore mal à travers des images pas toujours honnêtes. Cet âge dit moyen passa de l'adolescence à la décrépitude sans qu'il ait eu le temps de son apogée, mais il laissa la trace d'admirables élans comme d'intolérables abus qui sont encore la marque de l'Occident. L'Occident vient du Moyen Âge. Notre terre aussi !
Le Moyen Âge féodal a succombé sous les coups patients et sans cesse renouvelés de ses adversaires qui entendirent dès le départ l'exploiter : l'Eglise qui prêcha l'asservissement des âmes, les rois désireux de rétablir le despotisme unificateur de l'époque romaine, la bourgeoisie des villes accapareuse des fruits de l'activité humaine au seul prétexte de détenir le capital pour sa mise en valeur. Les trois institutions qui le vainquirent à mort, agonisent à leur tour, dévorées par la démocratie ou plutôt son avatar naturel, la démagogie qui in fine les tuera ! Deposuit potentes de sede et exaltavit humiles ! C'est fait, on est au ruisseau !
Bien qu'il ait fait souche dans le Sud-Ouest, Frédéric NIHOUS ne retourne pas à l'époque wisigothique. Débarqués chez nous vers 415 après une excursion mémorable à Rome - ils y auraient pris l'Arche d'Alliance hébraïque pour la cacher je ne vous dis pas où - les Wisigoths construisirent très vite un royaume imposant qui forma un arc épais depuis la Ligurie italienne jusqu'à l'Aragon espagnol et développa en moins de cent ans une unité de moeurs et d'usage assez remarquable, et une langue connue aujourd'hui sous le nom bizarre d'Occitan. Ils avaient le tort de préférer la lecture arienne du christianisme au motif de quoi l'Eglise de Rome leur lâcha ses Francs. Vouillé 507 !
NIHOUS défend la terre, notre terre, le sol, notre sol, la qualité de la vie humaine, chez nous, sans prendre la remorque de l'altermondialisme trotskyste de la Campesina, ni les lubies marxistes des Verts en recherche permanente de prébendes, bien au chaud dans leur Marais à Paris 4è !
Il aime les traditions, le point du jour et la laine qui monte des labours au printemps, les haies qui bruissent de la dispute des merles, la mouche sur l'étang, les arbres qui chuchottent au vent, le blitz du chevreuil dans la futaie, les chemins creux bordés de violettes, la surprise des champignons ou du lièvre qui détale, le prix de la sueur à la peine des hommes vrais, convaincus de ce jardinage géant qu'est l'agriculture, et la cheminée que l'on sent de loin qui annonce la soupe. Il tient des propos mesurés, argumentés sans véhémence comme un paysan, bien qu'il soit fils de mineur. Et bien qu'il ait une maîtrise de droit public et européen, qu'il soit diplômé en droit économique international, il ne sent pas la chicane surie. C'est un candidat viril ; ça finissait par manquer !
Alors pour qu'une fois, cette fois, le message en faveur du Sol franchisse le mur d'indifférence et accessoirement que celui qui le porte rentre dans ses frais, votez Frédéric NIHOUS, un type bien !
lundi 16 avril 2007
Chasse à courre
Façon d'épauler la candidature d'un chasseur, voici un billet sur un sport sulfureux, la chasse à courre. Eliminons d'entrée les veneurs en Land Rover et autres métèques de la ville qui courent pour la photo avantageuse. Parlons vènerie. Jetons aussi par dessus les moulins de la vanité les viandards abonnés aux chasses d'infirmes et les trop nombreux parachutistes du dimanche qui traquent les fells et les lapins en tenue camouflée pour voir sans être vu ni que leur sueur ne soit perçue par la bête !
Toute chasse est un art. La vènerie est le plus abouti. La Société de Vènerie nous dit gravement que "La chasse à courre est un mode de chasse ancestral qui consiste à poursuivre un animal sauvage avec une meute de chiens, jusqu'à sa prise éventuelle. Seuls les chiens chassent grâce à leur odorat et leur instinct naturel de prédateur, l'homme n'étant là que pour les assister. On chasse à courre en France le cerf, le chevreuil, le sanglier, le renard et le lièvre". Bientôt le loup ?!
Le Vol ce l'est - courtoisie Chasses du Monde
Cet art reconnaît la collaboration de l'homme, de l'animal et de la nature en une unité de lieu et de temps dans le plus grand espace de liberté qui soit. Le gibier n'est pas tiré par surprise, à l'affût, ni piégé d'aucune façon. Il doit participer. L'intérêt - sauf à se nourrir dans les temps antiques - fut toujours d'égaliser les chances de chacun, en confiant à l'homme ce qui restait propre à son génie particulier, la présomption, le pronostic et le codex. Quels sont-ils donc ces participants ?
La nature d'abord.
Quel intérêt y aurait-il à chasser l'antilope dans le désert de Dubaï ? Aucun, mais ils y viendront quand même, nous imitant en tout. C'est la variété du pays qui fait le charme de la vènerie, entrelaçant les difficultés de parcours, les lisières de déception, les bois de repose, les étangs qui coupent la voie aux chiens, les prairies de relance, les pistes fausses et sures.
A savoir la beauté et la diversité de nos terroirs, on se doute bien que la chasse à courre y garde un bel avenir, du moins si les culs-de-jatte de la ville n'arrivent pas à égalitariser tout cela au motif de ne pas désespérer les nouveaux Billancourt.
Le gibier.
Contrairement à la chasse à tir, l'exercice de la vènerie contribue à l'amélioration des races de gibier parce qu'elle y développe les caractères de ruse et d'endurance. Le cerf est l'animal le plus prestigieux et souvent plus intelligent qu'il n'y paraît, mais le renard est le plus sportif car aussi malin que le maître d'équipage et dix fois plus qu'un grand bleu de Gascogne que l'on ne mettra pas sur sa piste.
Les chiens.
L'originalité du chien de chasse à courre est double. Il chasse (1)en meute sur (2)une seule espèce. On comprend bien que toutes les races de chiens de chasse n'ont pas ces prédispositions. La meute est donc une création humaine à base d'un matériau choisi en fonction des ressources et profils du terroir considéré. Les qualités recherchées chez le chien de vènerie sont la finesse de nez d'abord, l'intelligence de la quête ensuite, et pour y parvenir une ossature, gage d'endurance dans des conditions extrêmes - les chiens s'encouragent mutuellement jusqu'au-delà de leurs limites propres -, la vitesse évidemment, la résistance nerveuse - un courant ne se décourage pas - et la gorge, sa voix pour le repérer à l'ouïe. On les appelle "Chiens d'Ordre", car ils sont conformés à un équipage donné.
Peu de races sont élues. La Société de Vènerie en distingue huit sans les bassets. Ma préférence va au Blanc et Noir issu de vieux gascons anglaisés. C'est un costaud qui a l'acharnement du grand bleu. S'il n'a pas inventé la poudre c'est qu'il n'en a pas besoin. Il pousse, il pousse ...
Le centaure.
Lui c'est le phénomène, hors-nature, quoique les grands anciens nous aient cité cette espèce dans des voyages initiatiques à l'aurore des temps. Les premiers auraient été les Celtes, après les Chinois certainement puisqu'ils ont tout fait les premiers. Le centaure sait tout de la chasse. Il ressent tout ce que ressentent les chiens et le gibier, il prévoit comme eux la pluie, le vent, le changement d'allure, la ruse à choisir parmi cent. Il est sur son terroir comme le gibier, ils le partagent ensemble. Quatre fois sur cinq ils se quittent sans s'être vus, et si l'un est rasséréné d'avoir gagné, l'autre l'est également pour posséder dans son univers de vènerie un exemple d'intelligence instinctive. Le cerf vainqueur récompense le centaure s'il a lutté jusqu'au bout, le centaure !
Non ce n'est pas un cor, celui-ci est en mi et amuse les chasseurs ... alpins !
La trompe de chasse (en ré) est le cuivre le plus vrai car intrahissable. Pas de coulisse ni de pistons. Des dents d'appui, des lèvres forgées et un souffle de dragon, c'est tout ! C'est la trompe qui parle en vènerie. Il faut apprendre le Code. Les mots n'existent pas. Mais ce n'est pas si difficile une fois qu'on a chopé le virus. Tout est dans la fréquence des répétitions puisque c'est un instrument simple façonné par l'exécution (on peut d'ailleurs fausser une trompe).
La réunion des compétences énumérées dans une société de chasse à courre produit ce que l'on pourrait appeler une aristocratie si le terme n'était pas si galvaudé. Les grands équipages naturels sont en symbiose avec leur territoire. Autour d'eux gravitent d'authentiques écologues qui battent la campagne en leggins pour gérer leur chasse et réviser leurs paysages aux quatre saisons. La vènerie c'est aussi la convivialité rurale la plus authentique car elle respecte tout le monde, du moins les ensouchés, mais sans doute faut-il y participer pour bien comprendre cela.
La laie - courtoisie Chasses du Monde
Si vous êtes bon cavalier de steeple, laissez-vous inviter à une chasse à courre. Vous y découvrirez un monde qui vient de loin et qui n'entend pas s'arrêter aujourd'hui pour répondre aux vociférations des inaptes à la vraie nature. A l'inverse, trouvez une excuse pour vous abstenir, car c'est un monde plutôt dur à la peine, et qui supporte mal le teint pâlot des petits marquis restés avec les damoiselles à boire des orangeades à la paille. De toute façon, elles obéissent elles-aussi aux lois immémoriales de l'espèce humaine et choisiront les centaures à leur retour !
vendredi 13 avril 2007
Et maintenant ...
Quarante-deux électeurs voulant voter sur cent étaient encore hier indécis. On mesure le désarroi de l'opinion qui balance entre des réponses qui ne vont pas au cœur des choses. Un guide d'analyse comme celui que proposait le président de l'Alliance Royale, aurait certainement plu. Son système politique rénové répondait de lui-même à certaines questions immédiates posées par l'inéquité de la république actuelle. Au-delà de l'expression de fortes convictions minoritaires, de remerciements pour le courage, de sympathies instinctives, le choix principal vendu par les médias est éclairé par l'incertitude de programmes inapplicables ou vains ! Les gens sont perdus.
A l'Ouest - il n'y a plus personne à l'Est - le Bonaparte nouveau est arrivé qui n'arrête pas de proclamer sa différence d'avec …… Chirac jeune ! Et pourtant il lui ressemble en tout. Souvenez-vous du Chirac de Cochin, du Chirac des odeurs, du Chirac de l'agriculture et comparez au Sarkozy identitaire, eurosceptique, au Sarkozy de l'Intérieur. La colère de son ambition souvent le dégonde ; il sera un tyranneau pour son cabinet élyséen comme pour Matignon ; mais sa contemptrice officielle n'est pas avantagée sur ce plan de l'irascibilité que lui reconnaissent tous ceux qui ont travaillé à contenir ses propres ambitions dans les postes d'autorité subalterne qu'elle occupa. Elle dit tout savoir, elle le dit trop souvent.
Dans le quadrille en piste restent deux challengers. Un vieux politicien du centre-droit europhobe. Un jeune politicien du centre-gauche europhile (Rocard ne s'y trompe pas) ! Aucun des deux n'est réputé au moment capable de former une majorité parlementaire pour le soutenir dans l'exécution de sa tâche, sauf à ne rien faire pour lui que des discours et des cocktails ! En fait ce sont des leurres que le système démocratique secrète naturellement, et qui ont la qualité assez rare de coaguler les indécis un peu moins capables de synthétiser leurs préférences politiques que ceux qui lisent la politique à travers une idéologie. Or cette fois ils sont quand même 42%. Et c'est à ce moment que je déplore de ne pouvoir entendre la reconstruction des trois pouvoirs de l'Etat proposée par l'Alliance Royale ! Bien des réponses aux inquiétudes françaises s'y trouvaient. J'espère que l'Alliance fera son debriefing complet sur cette campagne riche d'enseignements.
Prenons quatre thèmes qui ont fait l'actualité de cette quinzaine :
Identité nationale
Quoi de plus simple que de l'établir moralement - c'est ce qui compte au fond - sur la reconnaissance de son souverain par chacun ! Est français qui tient pour le roi de France. Quelle liberté aussi ! Il ne vous plaît plus ? Vous vous faites impérial (bruxellois) comme le connétable de Bourbon ou belge comme Jean-Philippe Smet.
Certes dans notre monde de fichiers anthropométriques cela ne suffira pas. Mais que de disputes évitées en creusant simplement ce principe. Bienvenue aux nouveaux aussi, qui prouveront leur attachement par une année de service sans solde au service outre-mer de sa majesté ! Les Kerguelen, ça c'est un test !
Génétique de l'inné
La question est d'importance car elle règle les ambitions de la prévention en toutes choses humaines. Sarkozy fera faire un fond d'œil des marmots à l'entrée en Maternelle. Si l'acquis prime l'inné le déviant détecté sera entouré de précautions et les caméras municipales installées dans la salle à manger de la famille. A l'inverse on amendera d'autant les prévisions à dix ans de surfaces carcérales.
Avec le roi ? C'est le prytanée des gardes françaises pour développer l'acquis dès huit ans, puis la Légion ou les OPS si l'inné l'emporte à la fin. Et le tour est joué !
Comportement de caste du patronat
La ploutocratie qui n'est que l'avatar le plus courant de la démocratie représentative, a un gros défaut : elle suscite des émules parmi les corps intermédiaires. Un haut fonctionnaire ou ingénieur pantouflant dans des structures d'économie mixte se tache au contact des conversations de nabab qui se tiennent à sa table, et ne pouvant devenir calife car le mandat est électif et risqué, se jette dans la captation d'héritage industriel par tout moyen, afin d'établir une fois pour toutes sa nichée de freux ! Forgeard est de ceux-là, mais s'il n'était que le seul on l'aurait déjà jeté sous un bus !
Avec le roi ? Easy ! Le parvenu indécent sera simplement radié des listes d'invitation à la Cour lors des anniversaires divers et variés. La presse fera les rapprochements suggérés, faisons-lui confiance, et le trombinoscope des crevards sera facilement mémorisé par les porteurs de mallettes et de bouteilles d'eau qui ne se commettront plus dans ce style d'opprobre.
La vie devenant un enfer sous les lazzis, les cholestériques fuiront à Monaco pour quelques Hespérides de leur âge que plus personne n'ira livrer sauf la Veuve Cliquot tant ils seront indignes !
Après ce vagabondage ludique, le rédacteur confie à son distingué lectorat ne pas croire à l'élection d'un président de la République pour résoudre les problèmes cruciaux de notre pays qui, lesté de déficits en tous domaines sauf migratoires, entre dans une période de déclin sévère. Par l'incurie des équipes précédentes les poles de décisions lui ont échappé et celui que les Français choisiront s'activera dans le verbe et la communication afin de cacher son impuissance.
Aussi, désireux d'exprimer un choix comme m'y convie la maxime constitutionnelle "au premier tour on choisit, au second tour on élimine", je voterai Frédéric NIHOUS qui défend la ruralité, un domaine mis en grand danger par notre civilisation urbaine qui l'accapare à son unique profit. Le terroir est un refuge de valeurs traditionnelles, n'est-ce pas d'ailleurs pour cela qu'il est si attaqué ? Peut-être que notre renaissance reprendra racine dans ces terroirs qui ne sont pas des musées écologiques, mais où peinent les hommes vrais, les hommes sensés, les hommes instruits. Au second tour, on verra. Rien n'est joué encore.
mercredi 11 avril 2007
Adieux suisses
(i)
Nous étions trop heureux mon amie
Nous avions trop d'espoir et d'amour,
Nous croyons nous aimer pour la vie
Mais hélas, les beaux jours sont si courts
(ii)
Le bonheur dure peu sur la terre
Entends-tu tout là-bas le tambour,
Mon doux cœur je m'en vais à la guerre
Ne crains rien jusqu'au jour du retour
(iii)
Tes baisers étaient doux à mes lèvres
Ton sourire était doux à mes yeux,
Que nos larmes aujourd’hui sont amères
Donnons-nous le baiser des adieux
(iv)
L'ennemi a passé les frontières
Il a pris nos maisons et nos champs,
Défendons le pays de nos pères
Il faut vaincre ou mourir bravement
(v)
Compagnons, si Dieu veut que je meure
Retirez cet anneau de mon doigt,
Mon amie est là-bas qui me pleure
Dites-lui cette bague est pour toi
(vi)
Compagnons, si Dieu me prête vie
Ce sera le plus beau des retours,
Mon amie est là-bas, si jolie
Qui attend la douceur de l'Amour
Ce fut, dit-on, le chant qu'entonnèrent les Suisses de la Garde le 10 août 1792 avant leur massacre, quand ils se surent abandonnés aux révolutionnaires par le billet du roi qu'apporta D'Hervilly au péril de sa vie ! La fin tragique de Louis XVI dispose un interdit moral sur ses responsabilités quant à la liquidation de la monarchie capétienne. Nous ne le franchirons pas aujourd'hui, nous bornant à souligner que la race s'était de beaucoup amoindrie, à voir comme ses successeurs s'enfuirent à la première alarme, jusqu'au dernier qui attendit en grand uniforme de lieutenant-général dans un appartement de Versailles en 1873, le landau de Mac Mahon ! Mais brisons là.
Le coeur vaillant Jean-Christohe Vallet persiste dans sa démarche de commémoration du sacrifice des Suisses, régiments d'élite au service de la France depuis Louis XIII. C'est bien le moins que nous puissions faire pour leur fidélité au serment, même si ce genre de réaction apparaît incongrue de nos jours où aucune promesse n'engage plus, paraît-il. Les réticences semblent fortes chez les autorités, locales et nationales, à revisiter une page tragique de l'histoire de France qui amalgame la république naissante à la pire canaille que le peuple ait chauffée en son sein ! Les récits de cette page horrible qui nous sont parvenus, font frémir. Le site du Mémorial Gardes Suisses en présente quelques-uns.
Monsieur Vallet a donc adressé une lettre à chacun des candidats à l'élection présidentielle, que nous reproduisons ci-dessous. Je ne sais si tout à leurs sondages les candidats auront la minute nécessaire pour la lire, et la volonté de s'engager dans une réponse qui ne contribue pas à l'épicerie électorale. Nous verrons bien car Monsieur Vallet nous tiendra informés.
Madame, Monsieur,
Vous êtes candidat à l’élection présidentielle française pour 2007.
A ce titre, je me permets d’attirer votre attention, ainsi que celle de tous les candidats officiels, sur une pétition que j’ai lancée en janvier 2006 à la mémoire du service des Gardes Suisses en France et notamment au sacrifice de certains d’entre eux morts les 10 août et 2 septembre 1792.
Vous savez que suite au message de déposer les armes lancé par Louis XVI le 10 août 1792, six cent trente gardes suisses meurent dans d’affreuses conditions et seront jetés dans un vaste charnier, sur lequel sera édifié la Chapelle Expiatoire. Cent cinquante six autres, également sans défense, qui seront faits prisonniers, seront assassinés puis mutilés dans leur prison le 2 septembre 1792.Le 18 novembre 2005, le Président de la Confédération Suisse, Monsieur Samuel SCHMID, assiste à une cérémonie privée aux Invalides, au cours de laquelle une plaque commémorative est dévoilée. Cette plaque, destinée à l’origine à la Chapelle Expiatoire, repose toujours aux Invalides.
Il s’agissait pour la France d’une occasion extraordinaire de rendre hommage à ce pays voisin qui de 1613 à 1830 fournit à la France un million d’hommes, dont la moitié ne reverra jamais son pays. Depuis 1831, à la dissolution du Régiment des Suisses a succédé la Légion Etrangère avec la même devise : « Honneur et Fidélité ». Le Chant des Suisses est toujours chanté par notre Armée.A ce jour, la pétition recueille 1650 signatures parmi lesquels Michel DEON, membre de l’Académie Française, Jean RASPAIL, écrivain, Ghislain de DIESBACH, écrivain, François BLUCHE , historien, Jean-Christian PETITFILS, historien, Lady Antonia FRASER, historienne, Reynald SECHER, historien, René PILLORGET, historien, Jean de VIGUERIE , historien, de nombreux historiens, juristes, professeurs de nos Universités, militaires, descendant des familles de Gardes suisses.
J’ai naturellement contacté au fil des mois entre autres, l’ambassade de Suisse en France, le Musée de l’Armée aux Invalides, la Mairie de Paris, la Mairie du 8ème arrondissement de Paris, la Mairie de Rueil-Malmaison, la Nonciature Apostolique, la Mairie de Lucerne en Suisse, le Commandant des Gardes Suisses du Vatican.
Le Ministère de la Défense et le Ministère de la Culture sont au courant de la pétition.En cette période électorale, il était de mon devoir de vous contacter, pour vous poser la question suivante :
Si vous êtes élu, vous engageriez-vous officiellement pour rendre hommage, au cours de votre mandat, aux Gardes Suisses ayant servi en France et faire mémoire de ceux qui sont morts assassinés en août et septembre 1792 par l’apposition solennelle d’une plaque à la Chapelle Expiatoire ?
Je reste bien entendu à votre disposition pour tous renseignements complémentaires afin que notre mémoire nationale ne fasse pas l’impasse sur les relations privilégiées qui nous ont unis et nous unissent encore à nos voisins suisses.Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.
Jean-Christophe VALLET
Le 27 mars 2007
Mémorial Gardes Suisses.
Cidex 62
21250 CORBERON
La pétition nationale pour le transfert de la plaque commémorative du sacrifice des Suisses est à signer sur le site :
http://www.gardessuisses.blogspot.com/
vendredi 6 avril 2007
Appel aux jeunes princes
On peut reprocher à juste titre aux journalistes d'utiliser le temps des candidats (surtout celui des petits) à leur poser des questions stupides plutôt que de pousser la question de leurs convictions intimes. Sur les chaînes numériques de seconde ligne les entretiens sont plus intelligents à croire que l'exposition du journaliste sur une "grande" chaîne l'abêtit. Leurs adresses tournent autour des mauvais sondages et de leurs consignes de vote au second tour. L'important est de désarçonner l'invité pour faire de l'audience chez la ménagère et cætera.
Mais les candidats seraient-ils si diserts que nous l'attendons s'ils étaient amenés sur ces terrains. On sait que non. Au motif que la politique étrangère n'intéresse personne en France - ce qui est faux quand on voit les élans de solidarité avec de lointaines victimes - nos ténors s'enrouent dans des querelles médiocres parce que le reste est miné. Un seul exemple, l'Union européenne : le vainqueur qui sera probablement un tenant du oui à la constitutions européenne, aura dû ramasser beaucoup de voix de nonistes pour arriver premier. Comment faire sinon se taire !
Ces questions réputées lointaines gèrent notre quotidien. L'invasion de produits manufacturés asiatiques destructeurs de nos lignes de production n'a aucune cause dans notre politique intérieure. Au lieu de perdre des milliers d'heures à construire le projet idiot des trente-cinq heures et des milliards à le vendre, le gouvernement responsable aurait mieux fait de travailler sur notre riposte à cette attaque économique. Ce n'est qu'un exemple, la liste est longue.
Quand je regarde passer sur nos écrans les jeunes princes d'Europe je n'ai aucun mal à supposer qu'ils ont les connaissances requises dans ces questions internationales grâce à leur éducation familiale qui brasse toutes les nations d'Europe. Ces garçons parlent plusieurs langues, ont fait de bonnes études, sont pour la plupart férus de sport et s'intéressent au monde économique plus que ne le faisaient leurs parents. Ces jeunes princes sont dans le coup. Et même parfois leurs moeurs "modernes" déroutent les vieux royalistes.
Les conversations politiques qu'ils peuvent avoir avec leurs parents ou leurs amis qui sont aux "affaires" depuis un certain temps déjà, les enrichissent de bien autre chose que ne peut le faire la chronique discrète des magouilles républicaines pour nos candidats aux dents qui raclent ! L'expérience politique de monsieur Sarkozy se limite aux luttes d'appareil. Les bourdes, les bévues diplomatiques fleurissent de tous bords. On mélange gaillardement Sénégal et Côte d'voire, quant au Zambèze ... restons donc en Corrèze !
Emanuele Filiberto de Savoie a une ambition d'ingérence dans les affaires italiennes au motif que ce pays admirable en tant de domaines, et d'abord celui de la beauté féminine, mérite beaucoup mieux que les politiciens de rencontre qui le sucent. Il a créé en Italie une association "Valeurs et Avenir" comme socle de son activisme. Cela ressemble un peu à l'association "Gens de France" de l'héritier d'Orléans, sauf à souhaiter plus de vigueur à la transalpine.
Que pense Felipe d'Espagne de notre confrontation chaque jour plus dangereuse avec le sud de la Méditerranée ? Je l'ignore, mais le dernier voyage de Juan-Carlos en Algérie a dû être un cours complet pour le prince des Asturies. Parallèlement il doit tenir en piètre estime le freluquet Zapatero qui laisse diffuser des montages pornographiques de scènes pieuses pendant le Carême. Que les Espagnols supportent ce ministre-provocateur et somme toute très moyen, m'étonne. Sauf s'ils ont baissé les bras pour tout sauf leur bien-être personnel. Possible !
Mais il y a aussi Willem des Pays-Bas, Frederik de Danemark, qui sont des princes de qualité de la même génération, capables d'indiquer les axes d'effort de la diplomatie européenne après synthèse des défis. Sans oublier Georg de Prusse qui se sert de la mise en valeur du patrimoine des Hohenzollern pour rappeler au peuple allemand que la République Fédérale actuelle aux liens distendus gagnerait avec sa famille la clef de voûte depuis toujours recherchée.
Que ne forment-ils une Conférence "informelle" des princes d'Europe pour réfléchir ensemble à l'avenir de notre sous-continent ? Mais surtout de faire une synthèse de leurs réflexions à l'adresse des peuples inquiets. Il suffirait de confier la diffusion des recommandations de leur Conférence annuelle au prince Albert de Monaco pour qu'elles atteignent le plus petit village de la Creuse ou du Jura souabe.
En attendant, messeigneurs ...... les jeunes militants vous crient leur impatience ...
Oyez !
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