Culture de la démocratie populacière : « Se met de plus en plus fréquemment en avant une agitation sociale qui prétend conditionner la vie politique au mépris de toutes les représentations et délégations électives tant prisées de nos démocrates pointilleux ».
Venin de la repentance :
« On a fait bon marché de l'oeuvre civilisatrice de la France, de la Belgique, de l'Allemagne, du Portugal ou des Pays-Bas, proclamant la nocivité intrinsèque de la colonisation et en évacuant avec dégoût et contrition les aspects positifs qu'elle eut , [...]chacun pouvait jouir de la paix, de l'alimentation, de l'irrigation, de l'administration, des écoles, des hôpitaux, de l'accès à la diversité des cultures »...
Commentant le discours de SS Benoît XVI au Comité pontifical des Sciences historiques :
« Dans le cadre de cette conception des études historiques il est toujours bon et souvent très utile, sinon nécessaire, de revenir pour créer les perspectives d'avenir au fondement des valeurs, qui sont aussi formatrices de convictions et inspirations d'engagements et d'action ».
En interlude, les trois pages sur La Varende, une chronique qui dure, se lisent d'un trait. J'y apprends toujours quelque chose. En écho au livre récent de Gouguenheim au Mont-Saint-Michel, Jacques Heers revient sur la fable arabe de la conservation des textes grecs et latins pour nous confirmer que Byzance fut la source majeure de la transmission du savoir antique.
Je me suis fort amusé à lire l'histoire de la donation du château de Chambord au jeune Duc de Bordeaux fondée sur deux textes, l'un de Desternes et Galland à la Nouvelle Revue en 1902, l'autre du prince Sixte de Bourbon-Parme dans Le Correspondant en 1911 ; les Parme hériteront de leur oncle qui leur légua Chambord en 1883. Je ne fus pas trop surpris d'apprendre que dès l'an III de l'Usurpation, le domaine légalement acquis fut séquestré par la Justice au profit du nouvel Etat. Un premier appel de la duchesse de Berry à la cour de Blois invalidant la décision du tribunal de Bracieux, le souverain interjeta lui-même appel au motif savant mais nauséabond que le domaine offert par souscription publique à l'héritier jadis du trône était Bien national, et devait donc revenir à l'héritier de droit du moment. La captation de l'héritage des Condé ne pouvait leur suffire ; ils voulaient tout ! L'Histoire s'est vengée quand un des descendants décida de manger la baraque dynastique avec la gouvernante !
Quelle belle surprise de voir Gérard de Villèle venir (à son insu) sur ma marotte helvétique : deux belles colonnes sur la tradition démocratique suisse et sa pratique exemplaire. Comparée au spectacle des décombres institutionnels français, la démocratie de nos voisins mériterait une analyse approfondie de nos penseurs politiques qui passent leur temps à "tordre" l'expression naturelle du peuple par des constructions électorales scabreuses et des barrières de protection de ce qu'est devenue la classe politique française : un syndicat unifié de sortants. En passant, belle devise du ministre des Finances de Berne dont nous devrions faciliter l'immigration choisie, à défaut, le carrément kidnapper : "L'Etat doit rester svelte". Un meilleur réglage de la TVA permettra d'augmenter le PIB de 0,3 à 0,8%, soit un revenu supplémentaire par famille de 100 à 700 francs suisses. J'adore cette minutie horlogère dans l'analyse des complications. Il faut mettre l'ENA à Genève ou à Neuchâtel !
La dernière page est consacrée à la crise de l'Action française. Sanlis qui connaît bien toute l'affaire, prend des précautions pour ne pas ajouter au tumulte. Il pivote sur des déclarations anciennes de Guy Augé, qui questionnait déjà certaines ambiguïtés du nationalisme canal historique. Déclarer que « le fameux compromis nationaliste se soit invariablement fait aux dépens de nos valeurs » pourrait choquer un royaliste non légitimiste, mais si l'on va au fond de la réalité, on est forcé d'en convenir. Le rapprochement opéré avec les cadres du CERES socialo-jacobin, renforcé d'un soutien public au Saint-Just de la Mitterrandie, dont la voiture prend à Paris sa rue de résidence dans le sens interdit pour rejoindre aisément son HLM de luxe, et qui nous fait de ronflants discours de civisme, contrevenait aux fondements mêmes de l'offre politique monarchiste. Son initiateur en fut indirectement puni à titre posthume puisque c'est le "CERES" qui fit l'éloge funèbre de circonstance pour ses obsèques à la Madeleine.
Il manque à cet article qui se termine sur la visite à l'Elysée du Duc d'Anjou pour la croix du père de la Morandais, la photo où notre athlète de prince serre la main du petit reître, qui fait quand même bonne figure.
On me dit dans l'oreillette que Louis a fait faire subrepticement un métré laser des lieux et les a trouvés petits et pompadouriens. Nous sommes rassurés, il ira à Vincennes où abondent les chênes centenaires.
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