jeudi 31 mai 2012

En attendant Ségolène et son knout...


... on glande !

Notre beau pays n'est plus gouverné depuis quatre mois au moins, la faute à ce cadeau du Ciel maçon qu'est la Démocratie. La houle de la crise se creuse de plus en plus nous signifiant que la tempête accourt. Ces messieurs du pouvoir, les meilleurs comédiens de mai, sont totalement bloqués dans leur répétition de la Générale en attendant que les 577 spectateurs prévus emplissent la salle. Que reprocher à qui ne fait rien ? C'est l'alpha et l'omega de la ligne politique socialiste jusqu'au second tour des législatives, le 17 juin 2012 ; et avec les délais d'installation, la formation de la coalition, les chaises musicales dans les ministères, questures et secrétariats, nous pourrons dire que le navire France aura couru sur son erre pendant cinq mois. Peu de déclarations sinon lénifiantes, quelques décrets populistes puisque le vent souffle de là, aucune décision en aucun sens, si ! Un peu de politique étrangère, ça ne mange pas de pain (électoral). Commençons justement par là.

Les débuts normaux du président normal dans les enceintes décisionnelles internationales (on lui a pardonné quelques mauvais réglages non significatifs s'ils ne se répètent pas) ont fait place à l'eau tiède des convictions à débattre. Mais peut-être est-on revenu à une diplomatie aussi discrète que pugnace ? J'en doute. L'entourage s'accorde à dire que M. Hollande est allergique aux décisions qui fâchent.
Deux axes mous :

Syrie : le film d'horreur déroule sa bobine sans qu'on en voit la fin. Or celle-ci est entre les mains de la Chine et de la Russie. Est-il impossible que les pays de l'OCDE mettent en pointillés missions et déplacement officiels vers ces deux Etats en le faisant savoir ? Pas de grands mots ; ne parlons pas de rupture diplomatique ou d'embargo, mais une simple ostracisation bénigne du genre : « je ne voudrais pas que mes enfants sachent que je parle aux deux bouchers de Damas ». Tant Poutine que Hu ont un sacré pédigree dans le métier, l'un qui pacifia le Tibet de la manière que l'on sait, l'autre la Tchétchénie, en pire. On peut certes oublier l'histoire par convenances diplomatiques, sauf s'il y a récidive.

Mali : l'autre point chaud du silence français est l'Azawad. Un pays ami jeté aux chiens fous du salafisme incandescent. Inutile d'épiloguer, notre retenue nourrit un cancer. La très forte communauté malienne en métropole doit se sentir trahie.

De retour en métropole, nous arrivons chez la belle aux bois dormants. La liste est longue des points qui fâchent :

L'Allemagne ne collaborera pas à la mise en œuvre des émotions de préaux du candidat Hollande. Et le coup de pied de l'âne vient de l'ancien chancelier socialiste Schroeder qui se moque ouvertement de son programme. Ce qui veut dire que les esprits allemands vont se tourner vers leur orient et seront moins enclins à se rapprocher de nos demandes. Le patronat français dans son ensemble n'investit plus, la situation réglementaire de ses activités n' a pas encore décanté et le maintien d'une simple croissance zéro n'est pas sûr. Bruxelles s'émeut des déficits publics qui se creusent à défaut de « mesures rapides, solides et concrètes » pour la réforme des structures étatiques et sociales, et M. Barroso laisse entendre que les investisseurs pourraient s'en inquiéter, ce qui est déjà un pronostic auto-réalisateur. Or Bruxelles est au cœur du dispositif de contrôle et d'aide aux pays en difficulté et ne tient pas à y inclure demain la France inerte. La Cour des Comptes de Paris présidée par le socialiste Migaud commence à paniquer sur la bombe à retardement des pensions publiques¹ et les délais incompréhensibles dans la mise en œuvre d'une « stratégie de réduction ou de suppression des dispositifs les moins efficaces » dans les charges de l'État². L'OCDE vient de réitérer sa recommandation pressante de réforme de la fiscalité, de l'éducation et du marché du travail.
Rien n'y fait, rien ne bouge. On attend que Ségolène Royal accède au perchoir !





(1) Situation nette des régimes publics de pensions
- Fonction publique : -505 Mds€
- Régimes spéciaux des transports : -195 Mds€
- La Poste : -108 Mds€
- Régimes particuliers (ouvriers des arsenaux, anciens combattants,...) : -52 Mds€
(2) L'actif patrimonial de l'État français est court de 835 Mds€ s'il avait à couvrir son passif.
Voir les rapports 2011 de la Cour des Comptes

mardi 29 mai 2012

Une vie chaque jour plus facile


- Bloc-notes de campagne -

Dans la profession de foi des candidats de l'Alliance royale aux législatives, il y a un défi titanesque, celui de désagripper l'Etat de nos vies quotidiennes, mais c'est dit autrement. La République est invasive de la sphère privée par essence puisqu'elle cherche à contrôler les idées de ses clients depuis sa création. Attention au "mauvais esprit", aux déviants de la pensée majoritaire, aux zombies de l'autonomie, on en fera des terroristes à la fin pour les écraser comme punaises sous le talon de la connerie béchamélienne en jabot. C'est Chritian Millau qui a la formule : « Les églises se vident, mais d'autres s'emplissent de crapauds de bénitier que les dévôts de la bienpensance engraissent à la guimauve du conformisme le plus abyssalement débile. On a dit de la France qu'elle était moisie. Je dirais plutôt que, tremblotante et frileuse, elle se couvre de lois et d'interdits comme les vieillards se couvrent de petites laines. ».

Régler le fatras législatif

Ainsi l'Alliance royale appelle clairement à la défense des libertés par desserrement du carcan législatif. C'est tout à fait révolutionnaire que de vouloir chasser l'Etat de nos chez-soi. Y sommes-nous prêts ? Peut-être pas encore tant son empreinte est marquée. Du berceau à la tombe, IL est là ! D'où une sympathie non dissimulée du piéton avec les anarchistes qui veulent le détruire dans ses signes, ses pompes et ses oeuvres.
Dynamiter le carcan est un slogan de campagne, dans la réalité d'une politique conduite dans ce but il s'agirait d'abroger les lois inutiles et simplifier les autres dans un chantier de dix ans. "Nul n'est sensé ignorer la loi" n'est plus une provocation du pouvoir législatif mais une blague de mauvais goût. La société croule sous les textes à ne plus même s'en souvenir. A preuve on écrit des lois nouvelles pour régler des cas déjà traités dans des lois antérieures.

Sécurité publique

L'autre défi auquel se collète l'Alliance royale n'est pas moins grand : c'est celui de la sécurité publique. Tous les gouvernements s'y sont cassés les dents, même quand fut élu président le chef de la police ! Tout le monde sauf quelques sociologues protégeant leur fromage s'accorde sur les limites de la préventionn et de l'éducation. Tant que la loi ne sera pas appliquée avec une rigueur exemplaire par des juges affranchis de leur lutte idéologique contre le pouvoir exécutif, on pissera dans les violons de l'excuse. On ne peut être multirécidiviste plus de trois fois, sauf pour des motifs politiques ! Certes le retrait de la circulation du vilain canard pose la question de la surface habitable... en prison. Aussi n'est-il pas profiter de la campagne pour replacer ici une des propositions du Nonagone de l'artilleur : c'est la proposition 6 - Peine zéro pour les condamnés étrangers.
Et la réinsertion demandée se fait tout naturellement... au pays natal !

Encadrer l'économie, ou pas

Dans ce chapitre de la vie quotidienne, les stratèges de l'Alliance ont placé l'amélioration de nos activités économiques. Ils veulent l'encadrer, faciliter la création et le développement des PME/PMI et alléger leurs charges sociales et fiscales. C'est un choix qui n'est pas le nôtre. Disciple de l'Ecole autrichienne, le piéton considère, après des économistes bien plus trappus que lui, que l'intervention de l'Etat dans l'économie est débilitante pour le corps social comme les antibiotiques le sont pour le corps humain. Mais aux jours des grands périls (guerre, famine, cataclysme, effondrement social) il est du devoir de l'Etat de concourir à la protection de la Nation car lui seul dispose de la force et de la légalité pour coordonner les sauvegardes et les répliques. Mais comme le dentifrice ne rentre jamais dans le tube, il est difficile de le faire reculer ensuite quand le beau temps est revenu. Voir la survie du Patriot Act américain à la liquidation d'Oussama Ben Laden. L'Etat mal nécessaire ? Sans doute, mais que cela n'empêche pas la vigilance.

Le salut par l'innovation

Demain sera le temps de l'innovation, de la création, de la recherche aboutie, à défaut de quoi nous n'existerons plus, sauf en consommateurs sous-traitants des nouveaux empires de production. A la misère de notre condition s'ajoutera l'insulte de leur revanche. Les Chinois ont acheté le "port du singe" : ainsi ont-ils expulsé du Pirée les lois sociales et les travailleurs syndiqués et importé leurs contremaîtres et leurs portiques. Affamés, les Grecs se précipitent aux cours du soir de mandarin vers leur prochain asservissement. Ils n'ont pas le choix. Qui aurait cru il y a seulement dix ans qu'un pays d'Europe subirait pareille humiliation ? Pour se battre il faut distraire des moyens de secteurs stériles vers les secteurs prometteurs sans mettre en danger la sûreté de notre espace économique. L'Alliance royale ne dit pas d'où vont basculer les moyens nécessaires à l’investissement, l’innovation et l’exportation, vecteurs de création d’emplois. Nous pouvons suggérer des gisements :
- les milliards d'un Etat tentaculaire sont récupérables en changeant le modèle. L'Elysée coûte deux fois et demi plus cher que la Maison Blanche, c'est l'exemple-type. Bâtissons une monarchie scandinave à moitié prix.
- les milliards de la formation professionnelle et continue disparaissant dans le sable des officines, agences et pôles de reconversion qui nourrissent les amis et clients de tous les pouvoirs territoriaux, sont à récupérer pour la recherche et l'apprentissage.
- les milliards de subventions associatives en tous genres de la plus petite commune jusqu'au plus grand des ministères. Que les associés cotisent.
- les milliards de subventions syndicales à des organisations professionnelles incapables de lever des cotisations ouvrières. Unique au monde. No comment !
- fermer le trou de la Sécurité sociale en stoppant les remboursements le jour de l'année où le déficit commence. Il y a une vie éternelle après, me dit-on dans l'oreillette.
Un programme à double détente

On comprend bien que c'est le mauvais état de notre économie qui va prendre le relais de l'invasion étatique pour faire obstacle à la quête d'une vie quotidienne plus facile comme la recherche l'Alliance royale. Aussi pourrait-elle dans sa démarche présenter l'effort nécessaire que récompensera bientôt une vie quotidienne plus facile. Reconquérons réellement nos libertés !


Bon courage à tous les candidats !

lundi 28 mai 2012

Un prince d'Orléans vers la Carrière

 

Charles-Philippe d'Orléans (à gauche sur la photo) n'attend pas le retour de la monarchie en France, ainsi qu'il l'a confié à Vanity Fair Madrid dans sa communication de campagne électorale aux législatives françaises sur la circonscription ibérique et Monaco.
Il n'est pas le seul malheureusement et c'est bien son droit, mais pourquoi, s'il n'attend rien, porte-t-il encore le "titre d'attente et courtoisie" de duc d'Anjou, ducature très connotée de pouvoir qui lui fut octroyée par son oncle Henri pour contrer la propagande légitimiste de son lointain cousin de Bourbon ?
A poser la question, posons l'autre : à quoi sert-il d'avoir suscité un nouvel Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem sous la protection du comte de Paris (prétendant à la couronne de France) et du primat émérite de Hongrie, alors qu'il aurait pu s'impliquer dans le caritatif au sein d'une structure existante et financée ? Le choix est vaste et son cursus onusien lui aurait ouvert toutes les portes.

Profondément attaché aux valeurs républicaines, nous confiera-t-il un jour quelles sont-elles à son avis, ou lesquelles choisit-il en son âme et conscience quand il en est de très toxiques ? Pour le moment, il entend porter dans l'enceinte du Palais Bourbon les revendications légitimes des expatriés que sont les conventions fiscales internationales, les assurances maladies, les cotisations de retraite, l'accès aux écoles françaises de l'étranger, les facilités de réinsertion au rapatriement. S'il gagne son siège, nous lui prédisons une belle carrière diplomatique plus tard. Le Quai prise la prestance.
Mgr Charles-Philippe aime l'uniforme et les décorations, souhaitons-lui donc l'écharpe et la cocarde tricolore après qu'il se soit présenté lui-même dans l'écran ci-dessous :


samedi 26 mai 2012

Richard d'Amphernet


Une rencontre impossible, de celles que l'on garde en tête sans y mettre une date, importante, traverser l'écran, serrer une main et se redire tout ce qu'on a pensé ensemble, avec la certitude que ce moment vous améliorera. Approcher un chevalier, c'est l'être un peu soi-même ou regretter de n'avoir pas fait tous les efforts qu'on aurait dû pour l'être aussi. Trop tard.
Richard d'Amphernet nous a laissés, tels qu'en l'état, inachevés. On tourne en rond.

Vexilla Regis, Amphernet, Union royaliste Bretagne Vendée militaire, ça va ensemble pour promouvoir la cause du roi, par tous moyens utiles sur sa zone d'effort, le grand Ouest. Homme de convictions en recherche continue, il n'aimait pas l'outrance idéologique qui pouvait défaire en quelques heures une année de tissage politique patient ; il n'était pas non plus asservi à l'histoire officielle du mouvement royaliste, et gardait son jugement. L'histoire, il la portait en hochet avec élégance.

Elle commençait pour lui le 29 décembre 1170 quand le primat d'Angleterre fut dépêché ad patres par quatre chevaliers anglo-normands dont un ancêtre d'icelui pour plaire au roi Henri II Plantagenêt, qui poursuivait l'oeuvre de construction de son royaume et se voyait barré par un ami d'enfance, archevêque ayant choisi de faire carrière de saint. Il m'en confiera une certaine indulgence à l'endroit des Plantagenêts qui furent inhumés en France [et dont le projet de royaume maritime valait bien la marche au Rhin des Capétiens si l'on monte un peu l'altitude d'observation (ndlr)].

Peu allégeant, il avait décidé de se ranger au côté du prince qui bougerait pour de vrai. Mais il avait une préférence acquise sur évaluation de l'impétrant et non par discipline. Ceux-là n'ont pas été assez rapides pour bénéficier de la lance d'un pur chouan. Dommage ! Son combat continue à l'URBVM mais ce ne sera plus pareil.


A son épouse, à ses enfants, nos condoléances sincères



R.I.P.



jeudi 24 mai 2012

Des idées dans un programme


- Bloc-notes de campagne -

La campagne électorale du parti royaliste part sur trois axes.
- Changer les institutions
- Rendre plus facile la vie quotidienne des Français
- Donner à la société des bases plus humaines


Le changement des institutions englobe la réforme de la représentation parlementaire que nous avons évoquée dans "Les Collèges de l'Alliance".
Mais ce chapitre comprend aussi deux mesures importantes que nous allons traiter aujourd'hui :
(1)- les référendums d'initiative populaire de bas en haut de la pyramide politique
(2)- le nouveau code de la nationalité

L'intention clairement affichée est d'en finir avec le régime des partis qui confisque les voeux électoraux de la population par l'écran du système représentatif transformé en "métier" et par le vote de masse lissant les orientations minoritaires.


Le référendum
La démocratie directe s'exprime par le référendum d'initiative populaire à la suisse ou par le mandat impératif donné aux députés. Dans le régime actuel et ceux qui le précédèrent, le député a une compétence nationale. Il légifère au plus haut niveau en approuvant des lois applicables par toute la République. Bien qu'émis par une circonscription territorialisée, le mandat impératif de ses électeurs à leur député n'est d'aucun effet (art. 27 de la Constitution). Le choix de l'Alliance royale n'est pas de revenir à la démocratie rousseauiste de la souveraineté populaire qui bat en brèche la souveraineté nationale, mais de se défaire de l'oligarchie consentie qui phagocyte la démocratie au bénéfice de la carrière de ses représentants. Les disputes au couteau des investitures auxquelles nous assistons nous économisent un long développement.
Dans l'éthique du mandat impératif, les députés sont commissionnés par leurs électeurs pour soumettre à l'exécutif leurs doléances et projets. Le modèle pur les voudrait révocables ad nutum sous l'inquisition permanente de leurs commettants, mais le modèle adapté aux réalités d'un Etat moderne laisse sa liberté au député jusqu'au bout de la législature quand il rend compte et demande le quitus. « Peut-être irons-nous jusqu'au modèle pur : l'État devra s'adapter aux réalités nouvelles. Il ne faut après tout que des gens responsables…» me confiait Gérard de Villèle récemment.

Reste le référendum. Les Suisses en ont une longue expérience, prenons-en de la graine. Comment ça marche ?
Au pays des calibres¹ on pourrait appeler le référendum une complication¹. Sans lui le Conseil fédéral pourrait ronronner à Berne en gérant les suppléances au profit de l'intérêt général dépassant les 26 cantons. Mais non ! Le Suisse a des idées, il veut les dire plutôt que les envoyer dire. Deux étages sont concurrents, celui des objets fédéraux et celui des objets cantonaux. On comprend bien l'initiative descendante qui appelle à trancher ou ratifier une décision du Conseil fédéral ; mais ce qui nous intéresse est l'initiative ascendante.
Un comité référendaire se forme dans le canton, comité qui peut ne comprendre qu'une douzaine de citoyens et qui appelle les gens à signer sa pétition. Le seuil déclenchant l'inscription du référendum au Grand conseil cantonal varie selon la démographie du canton. A Genève il faut dix mille voix. Au niveau fédéral il en faut cent mille. On a dix-huit mois pour les obtenir.
Il y a huit fenêtres référendaires chaque année afin de canaliser les impatiences de l'électorat. Les quatre fenêtres fédérales sont connues de tous pour les vingt ans qui viennent.

« L’exemple suisse démontre plusieurs choses : d’abord, il réduit à néant l’argument du fameux populisme qui voudrait que le peuple consulté ne puisse éructer que des abominations. Ces démocratophobes trahissent le peu d’estime dans lequel ils tiennent leurs contemporains et, pour peu qu’on les pousse, ne seraient pas forcément hostiles au retour à un vote censitaire, dont eux auraient bien entendu le bénéfice. Se bousculent dans cette catégorie tous les pseudo-tenants, avoués ou non, d’un léninisme où l’avant-garde sait mieux et voit plus loin que le populo qu’il s’agira d’éduquer le moment venu.
La régularité du scrutin tout comme la variété des objets soumis à l’avis des électeurs éliminent par force la posture imbécile qui consiste à dire non à tout ! La complexité du scrutin force l’électeur non à s’opposer mais à faire fonctionner son cerveau. » (François Garçon, le Plus du Nouvel Observateur, 16 février 2012)

Passez faire un tour sur le site du gouvernement pour mesurer la marge de progrès à accomplir chez nous afin d’entendre un jour la voix du pays réel.


Le code de la nationalité
Chantier chiraquien inabouti, le nouveau code d'acquisition de la nationalité française souleva une grande dispute au chapitre de la déchéance de nationalité sur les motifs qui la déclenchent. Parlement et Conseil constitutionnel ont échangé des piques sur le jeu de "chat perché" ouvert par le dispositif. Le Français d'hier matin devient intouchable comme le Français de souche, surtout s'il n'a d'autre nationalité que la française, puisqu'il est interdit de créer des apatrides ; amis clandestins, brûlez vos papiers.
A dire vrai, si l'esprit d'acquisition de la nationalité était réellement la récompense d'une intégration sociale réussie dans les mœurs françaises, le débat tournerait court. Mais les voies d'acquisition, si elles demandent un peu de patience, ne mettent pas d'obstacles sérieux à la naturalisation, faite parfois avec une indulgence coupable pour des raisons de cohérence familiale. On naturalise des parents illettrés en langue française parce que leurs enfants ont bénéficié du droit du sol, et dix autres situations scabreuses. C'est quand on envoie les cercueils "au pays" qu'on devine que quelque chose a foiré.
(plus sur Vie-publique.fr)

Plus que l'acquisition automatique de la nationalité à la majorité légale, c'est la francisation de mœurs exogènes insolubles dans les valeurs basiques de notre civilisation qui pose problème. Et on ne se cachera pas derrière son petit doigt en affirmant que les musulmans sont au centre de la question. Non point que la religion soit critiquable en tant que croyance - il y a pire - mais parce qu'elle règle la vie quotidienne de la cité, édicte son code civil et pénal (la charia) et ne cache pas un élan de conquête politique, que certains courants radicaux appellent conquête tout court. La frilosité des représentants légaux de la religion islamique, menacés peut-être, ne permet pas d'éradiquer de leurs rangs les éléments subversifs. Naturaliser ces gens est une faute. Mais ce n'est que le point de vue du Royal-Artillerie et de quelques autres éveillés qui pensent reconnaître une Révolution fatale au continent européen dans ce « Grand Remplacement ».

Le royaliste canal historique est en porte-à-faux sur cette question par l'arrêt du Parlement de Paris en date du 23 février 1515 qui reconnaît à un enfant né en France de parents étrangers, le droit d'avoir la nationalité française à condition que celui-ci ait atteint la majorité civile et qu'il ait vécu de façon durable sur le territoire français. Mais c'était bien après Poitiers (732) alors que nous sommes aujourd'hui avant Poitiers II la Revanche (2032). Imaginons sans tarder la belle !

Ultérieurement bientôt, nous terminerons le cycle de présentation du programme électoral royaliste, commencé le 24 octobre 2011 par la présentation de M. de Villenoisy sur ce blogue, en approchant la vie quotidienne des Français et l'humanisation de la société, telles que les voit l'Alliance royale.


(1) Calibre et complication sont des termes d’horlogerie






mardi 22 mai 2012

Exit, par la route alexandrine



Si on voulait éviter les républiques steppiques pour diverses bonnes raisons, la route naturelle de dégagement d'Afghanistan serait vers le port iranien de Bandar Abbas sur le Détroit d'Ormuz (Golfe persique) voire Chah Bahar si ses capacités sont vérifiables. Sauf si le régime des mollahs s'effondre après les élections américaines, il n'est pas très utile de travailler à ce plan. Les autres portes de sorties à la mer engagent le Pakistan, soit par le port de Karachi, soit par le port de Gwadar.
Karachi est plus qu'un port, la capitale économique du Pakistan et une mégapole de 20 millions d'habitants ; donc pas facile à gérer si le vent mauvais se lève, malgré l'intérêt évident des acteurs portuaires au trafic OTAN. A noter que la route Quetta-Karachi est une artère économique importante pour le Pakistan et donc très encombrée.


Le port de Gwadar est vieux comme le monde. Il est noté dans la conquête d'Alexandre le Grand, puis fit partie de l'empire de Cyrus. Le port fut acheté au sultan d'Oman par les autorités de Karachi en 1958 qui abandonnèrent le projet d'en faire leur pôle de développement occidental, faute de moyens, jusqu'à l'an 2000. C'est le général Musharraf qui relança le projet de rééquilibrage de la côte du Makran et passa des accords avec les Chinois pour un vrai port en eau profonde. Le chenal fut dragué à la sonde 14, un wharf de manutention fut lancé et les Pakistanais tirèrent vers lui une route asphaltée ; une ligne de chemin de fer montant à Quetta est dans les cartons. Entretemps, les Chinois bâtirent une ville nouvelle sur le village de pêcheurs. Il y a aujourd'hui 65000 âmes à Gwadar. La gestion du port fut concédée aux Chinois de Singapour en 2007 et c'est la fiche de PSA International qui nous donne ses capacités :

- longueur de quai : 602 mètres
- terre-plein : 50 hectares
- 5 grues portuaires (en photo)
- 2 portiques de quai
- capacités : 500.000 conteneurs équivalent 20 pieds / 4800.000 tonnes de vrac
La seule question capacitaire est de savoir si la PSA prendrait en sus de son trafic commercial le rembarquement des armées de l'OTAN, à défaut de quoi il faudrait faire un wharf dédié comme en 44 à Arromanches.


Comment y parvenir ?

Gwadar est le "port naturel" de l'Afghanistan. Situé idéalement aux bouches d'Ormuz sur l'Océan indien, il n'est pas captif du Golfe persique et bénéficie d'un environnement industriel et maritime de valeur internationale à l'ouest. Le Kremlin ne s'y était pas trompé quand projetant une longue occupation de l'Afghanistan, les Russes avaient conçu le projet d'y faire descendre toute la production énergétique des républiques soviétiques d'Asie centrale.

La route la plus courte est la suivante au départ de Kandahar :

A75/N25 vers Quetta via le poste-frontière de Chaman
N25 vers le sud vers Surab
N85 vers Panjgur et Turbat jusqu'à la M-8
M-8/M-10 à Gwadar
Bien que les cartes pakistanaises soient fausses, la distance au compteur du camion entre le port et Kandahar serait de 1151 km au plus court si le tronçon toujours en travaux de Panjgur est roulant.
Sinon, à Surab on descend plein sud vers Khuzdar pour attraper la N10 (Makran Coastal Highway) route côtière jusqu'à Gwadar, mais on fait les deux côtés du triangle au lieu de la seule hypothénuse !

A noter que l'USAID a répertorié sept routes pour remonter des appros de Gwadar vers l'Afghanistan et parmi elles, deux directement vers Chaman (ce n'est donc pas une invention de votre blogue préféré)


Sûreté du parcours

La question soulevée en premier est celle de la sécurité des convois. L'ISAF s'occupe sans problèmes irrémédiables des 160 kilomètres entre Kandahar et la frontière pakistanaise. La nouvelle route est plus facile à gérer que l'ancienne. La province de Baloutchistan est instable mais les routes de grand transit et les noeuds de communication sont tenus par l'armée pakistanaise qui y a plusieurs cantonnements. En outre la région se prête bien à la surveillance aérienne. C'est le désert où Alexandre le Grand perdit la moitié de son armée. L'insurrection baloutche, qui est criminelle avant d'être politique, s'attaque plus facilement aux VW Kombi des hippies en route pour Katmandou qu'au train blindé de la légende. Les convois armés de l'OTAN pourraient leur être fatals, aussi ce danger ne sera inclus dans le débat que pour faire monter les prix.

Reste à négocier le transit avec Islamabad. Par chance, cette belle race est vénale et notre prix sera le sien, même si le droit de passage de 5000 dollars par camion, comme le demande le président Zardari à la passe de Khyber, est très légèrement exagéré.

La seconde question est l'environnement sanitaire du parcours en cas d'interruptions non souhaitées. Par chance les routes du Baloutchistan sont des axes de développement qui s'accompagnent d'infrastructures hospitalières correctes.
On notera le complexe hospitalier de Quetta, l'hôpital militaire de Khuzdar, l'hôpital Javed Baloch de Gramkhan, l'hôpital civil de Turbat (anciennement siège de l'USAID au Markan)...


Economie du projet

Le transit Kandahar-Marseille est sans commune mesure avec une sortie par la steppe ouzbèque et kazakhe jusqu'à Rostov sur la Mer d'Azov (Mer Noire) ou Odessa pour le tirant d'eau. La voie maritime du sud est la moins chère et de beaucoup, et nous faisons travailler le pavillon français quand c'est possible.

La voie aérienne est grotesque au plan budgétaire (30.000€/h) et nous ne la considérons pas d'autant que les gros porteurs Antonov sont russes ou ukrainiens. Mais rien ne dit que la rue Saint-Dominique ne s'y résolve pas, faute de créativité.








dimanche 20 mai 2012

NATO Chicago

 

Prononcez "sochialist" à haute et intelligible voix dans une foule américaine qui avance d'un bon pas sur le trottoir, et la personne devant vous se retournera : "Would you repeat ?". C'est une injure. Sauf chez les intellectuels gays qui fument des gauloises.
M. Hollande a eu bien du mérite de pousser au G8 ses idées socialistes conformément aux annonces qu'il fit en France avant son départ. Qu'en sera-t-il tout à l'heure à Chicago ? C'est une autre affaire.
On ne parle plus de croissance plus ou moins bidonnée mais de la survie du modèle occidental à travers l'Alliance de 1949.
Les sujets qui fâchent ne sont pas nombreux :
- l'Afghanistan après l'OTAN
- le bouclier anti-missiles iraniens aux portes de la Russie
- la répartition du fardeau budgétaire entre les alliés

Afghanistan
On notera en préambule que l'OTAN n'est pas une alliance de coercition comme le serine les "souverainistes". Les Canadiens qui avaient mis le paquet dès 2006 avec des escadrons de chars Léopard dans la province de Kandahar, la plus pourrie, les ont repris en 2011 et ont redéployé des formateurs sur leur zone et à Kaboul ; ils n'engagent que des conseillers dans les opérations de l'ANA (armée nationale afghane). C'est ce que vont faire tous les alliés majeurs dans cette expédition et nous aussi : apprendre le règlement de combat aux "guerrilleros" locaux et les faire combattre. Les Allemands ne font que de l'instruction et du soutien à bonne distance du feu. Les Pays-Bas rentrent.
Catch, Build, Transfer ! c'est la devise obamaniaque pour l'Afghanistan. On récupère une zone à l'ennemi, on bâtit les infrastructures de combat et des unités nationales capables, puis on passe le bébé aux Afghans. Mais son vice-président Joe Biden, l'homme à gaffes, a dit autre chose : "Nous sommes en Afghanistan pour tuer al-Qaïda et sécuriser les missiles nucléaires pakistanais". Ce qui veut dire que le projet démocratique de Georges W. Bush n'est même pas en rêve, mais aussi que les Etats-Unis ne vont pas se désengager complètement tant qu'ils n'auront pas trouvé le moyen de mettre ces p... de fusées en sûreté. Ceci ne présage pas d'un déploiement de brigades d'infanterie. Le travail au Warziristan est fait très proprement par des drones asservis à des satellites de chasse.
Tout le monde sur le terrain est d'accord que l'ANA va parvenir à faire le job, même avec des difficultés de formation, pour au moins deux raisons : c'est la seule administration vraiment nationale qui ouvrent beaucoup d'emplois déliés du système clanique - il n'y a pas que les compagnies de combat, mais aussi tout le soutien derrière, l'intendance, la logistique etc... - et c'est un ascenseur social pour bien des bergers sans avenir qui peuvent accéder aux soutaches puis aux galons. Quand cette armée - certains bataillons sont déjà à ce niveau - saura combattre en gérant son éclairage et ses appuis, le travail à faire ne sera que du perfectionnement dans l'acquisition des mécanismes.
Reste à partir.
MM. Hollande et Le Drian se sont inventé une retraite au son des fifres et tambourins. C'est râté.
L'Afghanistan est enclavé. « Si ramener les 3 600 Français encore en Afghanistan peut se faire en quelques coups d’avion, pour ce qui est du matériel, c’est autre chose : sur place, 1 300 véhicules, les meilleurs équipements français (des véhicules blindés de combat d’infanterie), les canons Caesar, les hélicoptères Tigre, tout cela prend énormément de temps à rapatrier, pas beaucoup moins de 18 mois en fait. » (Général Vincent Desportes). Nous ne pouvons partir en disant aux Américains de nous garder un millier de containers en sus des équipements ci-dessus, le temps de faire voter au Palais Bourbon les crédits de rapatriement par les Antonov ukrainiens. Il faut être sérieux, et M. Hollande va se faire accrocher aujourd'hui. Sauf ! sauf à proposer un plan ambitieux de collaboration avec le Pakistan pour sortir au sud par le port de Gwadar (Baloutchistan). Mais à mon avis, Le Drian ne le connaît même pas !

Bouclier anti-missile
On comprend bien que la Russie nous fasse chanter sur l'installation de super-radars devant sa frontière, car elle est une clef pour sortir d'Afghanistan. Bien sûr, on pense tout de suite au réseau Echelon d'espionnage des télécommunications que Moscou ne sut jamais déployer de son côté. Et comme aucune dénégation du Pentagone ne sera prise au sérieux quant aux missions du bouclier, autant qu'ils le fassent. Ceci étant, participer à ce bouclier peut s'avérer un "piège-à-cons" pour la France. Contre l'assurance de collaboration technologique dans ce domaine spécial entre les Etats-Unis et certains pays européens, dont la France et l'Italie en première ligne, nous pouvons affaiblir la crédibilité de notre riposte nucléaire ultime. C'est un argument de tapis vert, parce qu'au fond l'on sait bien que c'est une posture gaullienne intenable sur un arc de crise. Mais on peut négocier avec. A mon avis, M. Hollande va tergiverser car il n'a pas tous les éléments.

Fardeau budgétaire
C'est la grosse épine dans le pied français. Nos velléités de parité, l'alouette française parle au cheval américain, ne peuvent aboutir que si nous déchargeons les Etats-Unis d'une partie du fardeau. Ils sont en plus en campagne électorale et la nôtre est finie. Nous sommes incapables de sortir de l'argent, il a disparu dans le trou de la sécu, la rémunération de fonctionnaires pléthoriques, les retraites à tout le monde et cent autres drainages dont nous parlons tout le temps. Pourrions-nous alors les décharger autrement ?
Nous l'avons fait en Libye. Et même bien fait puisque notre Rafale n'est plus un démonstrateur mais un avion de combat que l'on risque de vendre. Pouvons-nous le refaire au besoin ? Oui, si nous réglons nos carences logistiques, et si nous recomplétons nos stocks de missiles et bombes dont nous avons manqué par moment. Ça donnerait du travail aux arsenaux français. Pour la logistique, il faut aligner assez rapidement l'Airbus A400M qui va résoudre l'équation. C'est aussi du plan de charge en usine en France.
L'intérêt de ce rééquilibrage est de pouvoir continuer à parler dans les états-majors OTAN et de conserver les deux commandements stratégiques que M. Sarkozy a obtenus. Les sceptiques demanderont pourquoi persister dans cette alliance si elle coûte plus cher demain qu'aujourd'hui. Et ma réponse est invariable :

(1) parce que nous n'avons aucun autre dispositif de défense nationale crédible.
(2) la confrontation inter-armées rehausse le niveau d'expertise de la nôtre. Nous sommes arrivés en Afghanistan avec une gendarmerie coloniale (Uzbin !), nous en ressortirons avec des brigades de combat multi-rôles.
(3) cette alliance capable de manoeuvrer 48 nationalités avec les mêmes codes procéduraux (je parle de l'ISAF) fait peur à tous ceux qui n'en sont pas. Et c'est très bon de terroriser les autres dans un contexte militaire.

M. Hollande a-t-il une religion toute faite sur l'OTAN ou s'est-il contenté de lire le dossier Le Drian dans l'avion. Nous allons savoir maintenant le niveau qu'il peut atteindre à l'international. Il faudra lire le communiqué final à la loupe.


Ce billet paraît dimanche 20 mai, à l'ouverture du sommet OTAN ; il sera ultérieurement complété de notes... (ou pas :).

Addition du 22.05.2012:
Communiqué final du sommet OTAN de Chicago (20 mai 2012)

mercredi 16 mai 2012

Gouvernement de croissance zéro


L'année 2012 commence sans croissance avec ce chiffre magique et maya du zéro ! Ça tombe bien, on finit l'Histoire le 21 décembre prochain, ce qui nous évitera de connaître le quatrième zéro de croissance de l'année.
Tous les indicateurs du monde sont à l'orange clignotant grâce au bordel noir de la crise des dettes souveraines, et la nouvelle équipe française "table" sur une croissance décrétée pour lancer la boule de la justice sociale dans les quilles de l'économie. Mais la croissance ne se décrète pas. Les socialistes sont rongés par le désir impérieux d'Etat qui va tout régler. Foutaises et lampions en vessies de porc. L'électrocardiogramme de l'économie française est plat comme une limande morte, son carburant est consommé par la survie d'un Etat pachydermique, sa compétitivité est nulle au résultat mais plus gravement encore dans les esprits des entrepreneurs, et les "riches" inventeurs en rêve fuient déjà le nouveau tax-system qui va couper les têtes qui dépassent. Réussir, toujours réussir, mais ailleurs, nom de dieu !
Il n'y a pas trente-six ailleurs mais presque, et nous allons les citer tous :
- Londres, capitale mondiale du concours Lépine d'ingénierie financière. Quand en 1981 le p'ti-prof de lycée technique Mauroy arriva à Matignon, tout le back-office de la Banque de Paris et des Pays-bas, le meilleur du continent, passa la Manche chez B...
La position éminente de la capitale financière de la galaxie Nylonkong produit de l'argent comme la Beauce du blé et la valeur ajoutée retombe sur tous les secteurs économiques. Si le Royaume-Uni est en période de basses eaux économiques, sa capitale se porte bien, malgré des ajustement drastiques compris dans la règle du jeu et vendus avec le permis de travail.
- New York et Hong Kong sont dans la même position d'attraction des compétences et les meilleurs sujets les mettent en concurrence.
- On va faire un sort à la Chine, qui hésite entre le mammouth et le tyranosaure par les défis auxquels elle est confrontée. Avant de prendre l'avion et de perdre des sous ou de faire une fortune taxable par M. Cahuzac, il faut attendre que la relève de l'équipe dirigeante soit accomplie. Entre libéralisation et nord-coréisation. Comptez un an.
- L'Australie brille de mille feux même si le désert brûle. Les opportunités sont réelles mais demandent un goût réel de l'effort. Les Australiens sont bas du plafond mais acharnés et ils ne connaissent pas les ratiocineurs. Alors imaginez pour les cartésiens.
- La Nouvelle Zélande est un véritable ermitage pour un Français, sauf à être un écologiste pur et dur. Mais c'est exactement à notre antipode ; on ne peut pas aller plus loin !
- La Russie est une frontière depuis toujours, j'entends qu'elle ne cesse de reculer. Vrai fareast, c'est une terre sauvage d'opportunités où la force prime. Tarlouzes, s'abstenir.
- Il y a une méthode sure pour réussir au Brésil, c'est de prendre le contrepied des défauts des autochtones qui sont nombreux. Un ami mit cet adage en pratique et y créa une petite compagnie de camionnage hauturier présentant un seul et unique avantage sur la concurrence, celui de livrer dans les temps par tous les temps. Il devint si riche que je ne l'ai jamais revu.
- Est venu le moment d'aller au Japon. Le méga-tsunami du Tōhoku a changé les mentalités. Plutôt chauvins, les Japonais ont découvert une compassion inattendue du monde entier à leur endroit, doublée d'une admiration sincère de leur dignité et de leur discipline impassible. Les Français sont parmi les nationalités les plus prisées sinon la plus aimée. Cela remonte au Second Empire. On y reviendra. Allez-y.
- Si l'on veut rentrer au pays chaque mois, il faut considérer les chances qu'offre le IV° Reich. Le nouveau saint empire se porte relativement bien. Depuis les provinces italiennes de Piémont, Lombardie et Vénétie et en remontant l'arc allemand jusqu'aux pays baltes et au-delà en Finlande, la zone est en croissance et travaille à la grande exportation. Il faut parler couramment l'allemand et connaître les codes sociaux car les indigènes ne chercheront pas à vous les apprendre mais à vous les signifier. A étudier sans hésitation.
- J'ai gardé en queue de liste le pari du Golfe persique. Si les déboires économiques de l'Iran parviennent à effondrer le régime ayatollesque, il faudra être installé déjà aux Emirats pour surfer sur la plus forte croissance du monde. C'est du poker. Mais Dubaï, Charjah, Abou Dabi ou Doha bluffent les plus blasés.

On me donne dans le poste la liste des chercheurs de croissance du morne Ayrault, liste que nous limitons au domaine régalien :

  • Diplomatie : Laurent Fabius
  • Police : Manuel Valls
  • Guerre : Jean-Yves Le Drian
  • Finances : Pierre Moscovici
  • Justice : Christiane Taubira

Aucun ne touche la toise requise et le plus capé n'a pas bonne réputation à l'étranger, aussi l'a-t-on nommé au Quai d'Orsay comme de bien entendu ! Les jours qui viennent convoqueront l'imagination au pouvoir si l'on ne veut présider à la continuation de notre déclin. Soupir !
Arnaud Montebourg (à l'industrie) relèvera-t-il le gant par des idées neuves et le laissera-t-on combattre, au risque de faire de l'ombre aux autres ? Ne veut-il pas frapper de mainmorte les friches industrielles séquestrées par leurs propriétaires ? Pas mal !
Nous saurons très bientôt à quel niveau ce gouvernement portera l'attaque.



lundi 14 mai 2012

Les Collèges de l'Alliance


Madame Pico-Déprez n'a pas d'état d'âme. Se poserait-on vingt questions sur les obstacles infranchissables entre le départ en campagne et le siège de député qu'elle a déjà baissé la visière et la lance pour charger à l'éperon. « Va, va, advienne que pourra !», disait Baudricourt à la Pucelle ; et c'est elle qui a raison.
Dans une contribution au site du parti royaliste elle a cette formule heureuse pour appeler à la réforme drastique du Parlement vers une démocratie participative : « ce n'est pas en améliorant la bougie qu'on a inventé l'ampoule électrique ! ». On connaît depuis Yves-Marie Adeline les circonscriptions électorales par collèges, c'est le moment d'en découvrir un peu plus.

Le texte de la réforme proposée dit ceci :
La représentation publique évolue selon le principe de démocratie équitable. Les députés sont élus par quatre collèges représentatifs : les familles, les entrepreneurs, les salariés et les élus locaux. Ils siègent à la fois à l'Assemblée et au Conseil régional pour assurer la continuité de la représentation publique. Les sénateurs, quant à eux, sont élus au suffrage universel proportionnel.

Nous reviendrons une autre fois sur le mandat impératif qui change du tout au tout la nature même de la députation ; c'est la faute à Rousseau, tout excité jadis par la démocratie directe du peuple souverain. Idem pour le Sénat. Mais ce qui nous intéresse pendant cette campagne électorale ce sont ces collèges électoraux promus par l'Alliance royale.

QCM soumis à un délégué de l'Alliance :
RA : comment cela peut-il se passer pour l'électeur lambda ?
*AR : cela dépend de ses responsabilités. Jusqu'à ne pas pouvoir voter s'il ne rentre pas ou ne se rattache pas à un collège.

RA : comment est-il inscrit sur la liste électorale d'un collège ?
*AR : en se déclarant père ou mère de famille, salarié (même au chômage) entrepreneur etc. ou élu local.

RA : peut-il s'inscrire dans deux ou trois collèges ?
*AR : oui, puisque l'on peut être père de famille, chef d'entreprise et élu local, par exemple.

RA : peut-il s'inscrire dans deux circonscriptions selon le lieu de qualification de ses droits d'électeur ?
*AR : sans doute et il est plus que possible d'être père à Rambouillet, salarié ou entrepreneur à Paris.

RA : où s'inscrivent les jeunes majeurs encore étudiants ?
*AR : ils peuvent demander leur rattachement à leur famille et grossir ainsi le vote parental ; ou aller étudier… tant qu'ils n'ont pas de responsabilités.

RA : où s'inscrivent les électeurs appartenant au clergé, à l'armée, et généralement aux services de l'Etat ?
*AR : ils sont grosso modo salariés…

RA : les divorcés sans enfants chômeurs restent-ils inscrits au collège "familles" ?
*AR : un divorcé sans enfant et chômeur rentrera dans le cadre du collège "salariés" plutôt que celui de la famille. Pas d'enfants, seul(e), donc sans famille, sinon la sienne propre. Rattachement solidaire et charitable avec ses parents (famille) ou rattachement social (salariés).

RA : plus généralement, un électeur qui cesse sa qualification sans en trouver une nouvelle reste-t-il inscrit dans la première en attendant ?
*AR : oui, ce sera comme à la Sécurité sociale aujourd'hui où l'on bénéficie durant un an de son statut antérieur. Mais plus justement, tant que l'on a des responsabilités, l'on peut être électeur. Un divorcé a encore des responsabilités en dehors de sa famille et encore au sein de celle-ci, s'il est père ; un salarié licencié devient-il chômeur ou retraité : il reste dans le collège ; un entrepreneur fait-il faillite ou prend-il sa retraite : il reste dans son collège ; un élu perd-il son siège : il reste père ou mère de famille, salarié ou entrepreneur…

Donc pour être électeur, vous devez appartenir à l'un des quatre collèges. A défaut, vous n'êtes pas électeur. Le nouveau mode de scrutin traverse le suffrage universel à angle droit, par contre une fois entré dans les listes, vous y restez même après un accident de parcours.

Chaque collège étant un panier de responsabilités et d'intérêts, on comprend mieux ce que veut dire le mandat impératif du député qui est envoyé au palais Bourbon défendre sa catégorie d'électeurs. A noter quand même que le collège n'est pas un corps intermédiaire tenté par des réflexes corporatistes. Il s'éveille au matin du scrutin et se rendort le soir.

L'autre innovation est l'articulation entre la chambre basse de Paris et les assemblées régionales. C'est assez malin. Le député élu de son collège est aussi le conseiller régional. Si les thématiques sont différentes entre les deux niveaux, il y a quand même une subsidiarité qui appelle une continuité de la représentation démocratique. La région devient enfin un vrai corps intermédiaire dans une décentralisation aboutie. Et contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, l'électeur connaîtra très bien le nom, le visage et les idées de son représentant ou ses représentants à Paris et à la métropole régionale.

Si vous avez des questions plus détaillées, il vous faut consulter le Livre Bleu de l'Alliance royale où la réforme institutionnelle de la représentation est traitée des pages 147 à 152. Ce livre est vendu sur le site du parti au prix de 15 euros. Ça les vaut.




Commentaire du piéton du roi
Le dispositif des collèges casse la logique des partis politiques puisqu'il leur oppose la défense d'intérêts catégoriels concrets. Jusqu'ici la dialectique partisane de base avait pour cible le Nombre et selon les circonstances, les attentes, les scrutins, on choisissait dans la palette idéologique les thèmes les plus rémunérateurs en voix. Difficile de jongler avec l'intérêt général, bien compris par chaque état-major, quand les intérêts responsables priment. C'est bien pourquoi la réforme de la représentation nationale de l'Alliance royale sera combattue avec l'énergie du désespoir par tous moyens et surtout bas…
… d’autant que quatre cents députés et cent sénateurs seront largement suffisants !

vendredi 11 mai 2012

Flanby le loup-garou ?

 

Homme d'appareil, bête de congrès, le président nouveau est arrivé. Ayant été élevé chez les Frères des écoles chrétiennes comme le piéton du roi, et formé par un père Algérie française comme le... etc..., qu'il accepte le salut de courtoisie du blogue le plus sournoisement offensif à l'ouest du Pecos. Ceci étant fait sans arrière-pensée, je me couvre de mon casque adrian.
Sauf à être du premier cercle bien étroit, nul ne peut dire le rôle que va créer M. Hollande, président. Plutôt constitutionnel laissait-il entendre, normal quoi, il laisserait son premier ministre gouverner devant les chambres ; sauf qu'en campagne il est entré assez profond dans les détails et qu'il lui sera difficile de limiter son action à l'arbitrage. Trancher serait d'ailleurs une nouveauté chez lui, mais on verra bien quand il rentrera de Berlin.

Ce qui est amusant dans cette dizaine de jours de transition, c'est plutôt le bouillonnement du marigot. Par leur aplomb, il semblerait que M. Sapin détienne les clés de Bercy et M. Moscovici celles du Quai d'Orsay. Drôle de nom qui n'aurait pas fait carrière à l'époque de la guerre froide. On ignore celui du préposé à la Défense nationale comme à l'Intérieur, tous ministères régaliens. Hormis ceux-là, les maroquins seront distribués à la majorité présidentielle, comme il est naturel dans une démocratie représentative. Cécile Duflot montre beaucoup d'assurance et l'on sussure à l'Hôtel de Ville que la Guêpe de Bizerte ferait un urticaire anaphylactique si d'aventure la belle Hidalgo en était et pas lui.


Qui est Michel Sapin ?
Normale Sup, énarque, brillant crâne d'oeuf, il n'a jamais travaillé dans le secteur marchand comme quasiment toute la classe politique française, mais va remettre l'Etat au coeur de l'économie. Bloqué par la règle d'or berlinoise, il lui sera difficile d'agir car son logiciel est dépensif. On lui reconnaît de l'aisance dans les questions financières ce qui lui a procuré une certaine audience au plan théorique. Il fut un fervent soutien de Ségolène Royal en 2007, pensant peut-être lui manger sur la tête plus facilement que sur celle de Laurent Fabius.
Il est surtout connu par la "loi Sapin" relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques. Un dispositif pro domo déployé par le gouvernement Bérégovoy, à peu d'effet finalement quand on voit tout ce qui sort comme boue depuis 1993, année de promulgation de cette moralisation de la vie politique.
Totalement organisé mentalement comme un socialiste - il demande déjà de purger les exécutifs des entreprises d'Etat - M. Sapin ne parle pas le même jargon que les trois grosses pointures européennes du moment, les italiens Mario Monti et Mario Draghi, l'allemand Wolfgang Schäuble. Les discussions intraeuropéennes pourraient rapidement se bloquer sur un bug idéologique.


On ne présente plus Pierre Moscovici
Enarque, avocat au barreau de Paris sans exercice, son nom est d'origine roumaine et son éducation 100% communiste. Trotskyste juif dans sa jeunesse, il accèdera aux affaires politiques dans le cabinet Jospin par Claude Allègre. L'empreinte génétique se verra dans sa critique du programme économique allemand de Pierre Bérégovoy et son inventaire des amitiés particulières de François Mitterrand après la disparition du second président Action française de la V° République.
Chatouillé par la promesse d'une belle carrière, il se fera social-démocrate et strausskahnien jusqu'au complot des femmes de chambre peuhles. Je cherche en vain les qualités exceptionnelles qui le destineraient à gouverner notre diplomatie, et je verrai plus tôt dans cet emploi Hubert Védrine, le Vergennes du temps.
Comme M. Sapin dans son registre, je crains que M. Moscovici soit un peu court au garrot pour arnaquer Poutine, Merkel ou Hillary Clinton. Et je ne parle pas de Chinois qui vont arriver aux manettes cette année.


M. Hollande fut moqué par les siens et concurrents dans des termes peu charitables. Même son ancienne compagne se demandait à haute voix qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pendant ses quinze années de carrière politique. Le choix de personnalités moyennes participe-t-il d'un souci de conserver une capacité à dominer l'appareil gouvernemental dans le style antérieur pratiqué rue de Solférino ? Nous allons le savoir mercredi 16 mai à l'annonce de son gouvernement. Mais ceux qui attendent malgré tout les talents nécessaires au relèvement du pays risquent d'être déçus.

jeudi 10 mai 2012

La Jeanne 2012




Sonnez fanfares triomphales,
Tonnez canons, battez tambours !
Et vous, cloches des cathédrales,
Ebranlez-vous comme au grand jour !
En ce moment la France toute entière
Est debout avec ses enfants
Pour saluer, comme nous, la bannière
De la Pucelle d'Orléans !

Étendard de la délivrance,
A la victoire il mena nos aïeux,
A leurs enfants il prêche l'Espérance,
Fils de ces preux, chantons comme eux,
Fils de ces preux, chantons comme eux,
Chantons comme eux,
Vive Jeanne, Vive la France !


Salut à la blanche bannière
Salut, salut aux noms bénis
Du Christ et de Sa sainte Mère
Inscrits par Jeanne dans ses plis
Par eux, jadis, elle sauva la France
Aimons-les donc comme autrefois
Et de nouveau consacrons l'alliance
De notre épée avec la Croix !

Quels noms fameux tu nous rappelles,
Drapeau sacré, toujours vainqueur !
Patay, Beaugency, les Tourelles,
Et Reims où tu fus à l'honneur !
A ton aspect, que la France reprenne
Sa vieille foi et sa vieille ardeur,
En t'acclamant que ton peuple devienne,
Plus généreux, plus rédempteur !

Planant au-dessus de nos têtes,
Les grands Français de tous les temps
Réclament leur part de nos fêtes
En s'unissant à leurs enfants !
Les anciens Francs, les preux du Moyen Âge,
Et les braves des temps nouveaux
A Jeanne d'Arc rendent le même hommage,
Et lui présentent leurs drapeaux !




Ce dimanche - un 13 mai en plus - se prête à certaines réflexions et nous avons choisi cette année de mettre à contribution M. Pierre Van Ommeslaeghe qui, au mois de février dernier sur le site de La Couronne, extrapolait l'alliance de Jeanne et du Dauphin à la situation du mouvement royaliste, six cents ans plus tard.



« Les royalistes fidèles à la branche légitime des Orléans utilisent souvent l'exemple de sainte Jeanne d'Arc pour justifier qu'une branche issue de la famille de France mais devenue étrangère ne puisse être dynaste en France. C'est là un argument important. La Pucelle, obéissant aux voix divines, ne voulait pas qu'un prince anglais, nonobstant des prétentions non moins solides juridiquement que celles de Charles VII, ne devienne roi de France. Mais ce n'est pas là la seule leçon de Jeanne. Parmi de nombreuses autres, je voudrais en exposer une que nous avons tendance à oublier.

Lorsqu'il s'est agi pour elle de combattre, elle n'a pas tenté de lever une armée en Lorraine pour combattre au nom du roi. Si elle va voir Robert de Baudricourt, ce n'est pas pour le remplacer comme représentant du roi. Ce n'est pas non plus pour lui demander de lever une troupe. C'est pour qu'il l'aide à rejoindre le Dauphin. Elle se met aux ordres du prince. Bien sûr, elle le conseille, le presse même de se porter au secours d'Orléans. Mais c'est le roi qui lui donne cette mission et lui confie une armée. Si elle tient son autorité de Dieu, son pouvoir lui vient du roi. Quand la fortune de Jeanne tourne-t-elle ? Lorsque, lasse de l'inaction imposée par Charles VII, elle reprend les armes et part, sans son soutien, combattre l'ennemi. Et elle se fait capturer à Compiègne.

image de Yuan Shen
Quel enseignement en tirer ? Le combat pour le roi ne peut se faire sans le roi et encore moins contre lui. Ne faisons-nous pas comme Jeanne à Compiègne lorsque nous militons, au sein de structures indépendantes des princes, sans seulement leur demander leur avis ni même nous soucier de ce qu'ils en pensent ? Et ne sommes-nous pas condamnés au même échec qu'elle alors qu'elle réussissait dans ses entreprises lorsqu'elle était soumise au roi ? J'en conclurai qu'il conviendrait à un royaliste de travailler sous les directives des princes, dans les structures qu'ils mettent en place. Depuis très longtemps les royalistes s'organisent en mouvements divers, militent et travaillent non seulement en dehors des princes mais sans prendre leur avis ni même leur rendre compte de ce qu'ils font. Parfois leur action est contradictoire avec la leur. Et s'ils se targuent quelque fois de donner des leçons à l'héritier, ils ne le font pas comme des conseillers exposant leurs vues au roi en s'abstenant de le critiquer s'il ne les suit pas, mais publiquement, sans craindre de les malmener parfois.

L'Action française avait déjà cette attitude. Lorsque feu le comte de Paris, en 1926, la condamnait, il ne faisait que prendre acte d'une rupture dont la responsabilité ne lui incombait pas. Si cela avait été profitable à la cause royale, nous ne pourrions que nous en réjouir. Mais tout comme Jeanne échoua lorsqu'elle se sépara du roi, les mouvements royalistes ont échoué, la restauration n'étant pas moins lointaine en ce début du XXIème siècle qu'au siècle précédent. Dès lors que faire ? La leçon semble claire. Le comte de Paris comme le prince Jean ont monté leurs structures. Chacun mène son action. Mettons-nous donc à leur service. Conseillons-les mais suivons leurs consignes, même si elles nous déplaisent. Conduisons-nous en royalistes, pas en républicains. La cause royale devrait en profiter.» (PVO)





Dans une campagne politique royaliste, la question "qui est votre roi ?" est la première posée à tout militant. C'est de ce point d'axe que tout procède. Ça tombe sous le sens. L'Alliance royale comme la Charte de Fontevrault sont dans l'erreur par l'impasse sur l'affect populaire qu'elles ont choisie. Mais les organisations qui soutiennent un prétendant lui obéissent-elles ? C'est le sens de l'article de PVO. L'Action française a-t-elle appelé à voter pour M. Sarkozy dimanche 6 mai, après que le comte de Paris ait clairement indiqué son choix pour La France Forte dès le 30 avril ? C'est tout le problème.

Devant nous maintenant. Le prince Jean d'Orléans s'implique sérieusement dans une réflexion politique fouillée à laquelle travaille le Cercle Vauban. Une première synthèse sur les PME est publiée par l'association Gens de France sous la forme d'une brochure de 50 pages. D'autres chapitres de gouvernement suivront, tels que l'éducation, la justice, la famille, la laïcité, la politique étrangère, la défense, les institutions. Les chapelles orléanistes mettront-elles à jour leur corpus doctrinal en assimilant ce travail ? Cela m'étonnerait.

Combattre pour le roi sans le roi serait compréhensible s'il était exilé par l'histoire "au-delà de la mer". Ce n'est pas le cas de nos jours et aucun des prétendants n'est réfugié sur son Aventin. Tous participent à leur façon à notre réflexion politique, et nous devrions le prendre en compte dès lors qu'ils investissent le champ politique avec précision.

Un bémol : c'est en passant comme tous les jours sur le site de La Faute à Rousseau que j'ai appris la publication d'un opuscule du Cercle Vauban, et n'ai rien trouvé dans Le Figaro du jour.

mardi 8 mai 2012

577 présidentielles

 

Inutile d'épiloguer sur le résultat de la présidentielle. M. Hollande n'obtient pas la majorité des inscrits et M. Sarkozy n'est pas chassé du pouvoir comme un malpropre, leurs scores respectifs sont... modestes ! La République est toujours coupée en deux.
Les législatives qui se profilent à l'échéance d'un mois peuvent être analysées sur la base des résultats du premier tour du 22 avril dans chaque circonscription, mais certainement pas sur les résultats globaux, les enjeux étant très différents, pour ne pas dire divergents. Comme indiqué dans le billet précédent, ce mois de 35 jours va "caractériser" le président élu et crédibiliser ou décrédibiliser son programme, et donc l'argumentaire de campagne des députés socialistes et apparentés.

Les partis du premier tour
Si le Front national a été porté par un vote d'adhésion plus que par un vote de protestation il peut enfin s'ancrer sur des territoires, mais la personnalité des candidats sera scrutée à la loupe tant ce parti a été marqué par la diabolisation des médias.
Les députés UMP n'auront pas le temps de se désunir mais le "désistement républicain" d'entre-deux-tours est moins assuré que jamais, au grand dam des sortants qui ont pris l'habitude de négocier cette facilité dans des accords d'arcanes. Le maintien automatique de marinistes ayant obtenu 12,5% des inscrits mettra en question la consigne d'état-major chez les socialistes et à l'UMP.
Les centristes, communistes, écologistes, chevènementistes et autres bouffons supplétifs coalisables par aimantation naturelle, demanderont un pacte de gouvernement pour s'agglomérer à une majorité qui les nourrira ; l'important ? la soupe.

Les 577 campagnes électorales seront plus personnalisées que d'habitude parce que le fatum du déclin frappe à la porte du pays et que la Grèce va plonger sous nos yeux. Il faudra sortir de l'argumentaire playmobil officiel, surtout chez les partis de droite habitués à une discipline dialectique, et donner de sa personne, de son propre jus de crâne ! Est venu le temps des détails.

L'Alliance royale
Le parti royaliste présente des candidats. Le volet institutionnel de la plateforme politique ayant été traité maintenant pour cinq ans, il est inutile de s'y référer ou d'appeler au roi comme le font encore certaines chapelles mal informées de l'actualité. Tout le discours, du moins si l'on veut qu'il porte, est à écrire sur les valeurs sociétales et les petites choses. L'Alliance s'est avancée sur ce terrain dans le chapitre Grandes réformes pour la France". On y trouve cinq orientations synthétisées comme suit :

I.- La réforme de la fonction publique
Le statut de fonctionnaire est réservé aux emplois spécifiques de l'Etat et donne des privilèges en contrepartie d'une disponibilité et d'une limitation du droit d'expression ; les autres personnels de l'Etat acquièrent le statut d'employé.
II.- L'armée de volontaires
L'armée de volontaire est instituée. Elle rend au citoyen la responsabilité de la défense et ne peut dès lors être engagée que par le Roi. Elle retrouve le rôle social qu'elle avait avant e permet de mieux faire face à l'évolution des menaces.
III.- Le renforcement de l'institution de la famille
La famille est la cellule fondamentale de la société et sont donc représentées politiquement Le patrimoine familial est institué ainsi que le statut de la mère de famille.
IV.- La réforme du système social
Le système de solidarité social est rendu plus équitable : il est dissocié de la possession d'un emploi.
V.- La réforme de l'accès à la nationalité française
L'accès à la nationalité française est obtenu par filiation naturelle ou par filiation adoptive, une naturalisation obtenue à partir du statut de résident étranger après une période probatoire.

Ces orientations sont inutilisables en l'état. Elles seront développées par chaque candidat, en fonction aussi de son environnement politique local. Ce que fait Sandrine Pico-Déprez de manière convaincante dans la vidéo ci-dessous :


Mais sur les marchés couverts ou de plein vent, il lui faudra parler aussi des abeilles, des OGM, de nos soldats en expédition, des classes de l'école primaire, des bureaux de poste, du soutien à l'industrie du canton, du meilleur régime alimentaire pour les diabétiques remboursé par la sécu, de la pérénisation du RSA et cent autres trucs, qu'il sera interdit de zapper par défaut d'avis. C'est le jeu. Les électeurs attendent de tous ceux qui se présentent à leurs suffrages qu'ils évitent de se foutre du monde en surfant sur les généralités et qu'ils présentent un programme complet et crédible, même si le pronostic leur laisse un pour cent des voix à tout casser. C'est comme ça !
Nos candidats - j'espère en avoir un dans ma circonscription - seront bien avisés de sortir du slogan "lune & soleil" et d'entrer en matières, car le souci de l'électeur moyen à ce niveau n'est pas le roi mais le pouvoir d'achat, la sauvegarde de la retraite par répartition, le crédit hypothécaire, le vote des musulmans, la hausse de la TVA ou la taxation des résidences secondaires...

Bon courage à tous, le sprint est lancé.

lundi 7 mai 2012

Le héron gagnant


S'achève ici un an de campagne électorale de l'impétrant victorieux. Comme si ça ne suffisait pas, nous repartons aussitôt pour les élections législatives avec la foi de l'imbécile heureux croyant au bonheur possible.
Trente-cinq jours nous séparent du troisième round, ils seront suffisants, vu les circonstances internationales, pour se faire une religion sur la mutation de l'apparatchik pathologiquement consensuel en président à poigne. La France est convoquée dans douze jours au 38ème G8 à Camp David (Maryland) où notre nouveau président fera connaissance avec ses homologues étrangers et la direction du FMI. Si on ne s'attend pas à ce qu'il mette sur la table ses promesses de campagne, on jugera de sa crédibilité dans les yeux d'autrui, et ce sera très important pour la suite du quinquennat. Auparavant l'Elysée aura pris langue avec l'Allemagne qui n'entend pas casser de vaisselle mais plutôt nous appliquer la diplomatie de l'édredon - ne pas contredire, ne pas approuver, ne pas désapprouver, parler pour ne rien dire, reporter les décisions, mais surtout ne pas engager plus la République fédérale dans le soutien aux gitans latins que la France pourrait bien rejoindre d'ici la rentrée d'automne.

Tout de suite après (20-21 mai) se tiendra à Chicago un sommet de l'OTAN où deux chapitres principaux seront discutés, le démontage de l'ISAF en Afghanistan et les conditions du déploiement du bouclier anti-missile en Europe orientale, tourné contre l'Iran. La promesse imprudente de retirer nos troupes à la noël 2012 va être mise à rude épreuve par les contraintes logistiques insurmontables à court terme. Si les Etats-Unis nous ont emboîté le pas (et pas l'inverse !) sur un avancement du calendrier de départ, si le président Karzaï pousse lui-même dans ce sens, l'opération de démontage, très dangereuse pour nos soldats, ne peut quand même pas se faire sous protection... des Taliban ! La question du bouclier est un exercice de haute voltige. On va voir. Le sommet de Chicago sera assez sportif.

Un troisième rendez-vous, après les législatives celui-ci, impactera cette fois la politique intérieure française et sera également un test de "caractère" du nouveau président. C'est la Conférence mondiale sur le réchauffement planétaire qui se tiendra à Istanbul du 8 au 12 juillet. Cette réunion sera l'occasion de mesurer la résilience de M. Hollande aux exigences de ses alliés écologistes, qui ont déjà avalé le plat de lentilles avec un programme nucléaire plutôt vaseux contre les soixante investitures, mais qui auront été calmés peut-être par l'obtention d'un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale et la distribution de mandats juteux pour les apparatchiks du parti vert. Il est probable que les Ecologistes ouvriront la dispute de l'effet de serre à cette occasion, effet contre lequel toutes les réponses valables handicapent notre industrie déjà en plein désarroi et que le nouveau président a promis de sauver.

Trois occasions nous seront donc données pour voir si le candidat vibrionnant de la campagne électorale - une campagne c'est le B-A-BA et la jouissance du politicien de carrière - enjambe la rampe qui le met en valeur pour s'atteler au métier ingrat de chef d'Etat, devenu comptable de tout. A 57 ans il est permis d'en douter même si un "président normal" sera moins impliqué dans la politique politicienne ; mais justement, c'était le domaine de prédilection du premier secrétaire du PS qu'était M. Hollande. Nous saurons très vite.
Nous reviendrons bientôt sur les élections législatives des 10 et 17 juin.

Nous parlerons après cela d'un rendez-vous informel entre le président et son équipe d'un côté et ce qu'il est convenu de nommer "les marchés" de l'autre. Ce ne sont que nos créanciers bien sûr et les mélenchonistes ont promis de les gruger au nom de la justice populaire ; notre "crédit" n'attendra pas les confirmations des agences de notation.
A suivre.

dimanche 6 mai 2012

Pêche & Poésie


Notre cycle politique piscicole s'achève. Fermons-nous aux caquètements d'une campagne à bout de souffle et passons aux choses sérieuses. La pêche zen par exemple, et rentrons en nous-mêmes, nous allons en avoir besoin.


Touchée par le fil
De la canne à pêche
La lune d'été
(Chyo-ni)

normal ! puisque ...

Le voleur a tout emporté
Sauf la lune
Qui était à la fenêtre
(Ryôkan)

Mon âme
Plonge dans l'eau et ressort
Avec le cormoran
(Onitsura)


Un serpent s'est enfui
Ses yeux qui m'ont regardé
Seuls restent dans les herbes
(Kyoshi)

Le printemps passe.
Les oiseaux crient
Les yeux des poissons portent des larmes.
(Basho)



Selon la Mushimegane, revue poétique japonaise, c'est au 15e siècle que la forme poétique nommée renga a fleuri au Japon. Le renga est un poème produit collectivement par plusieurs auteurs. Les membres ajoutent alternativement des versets de 17 syllabes (5, 7 et 5 syllabes) et de 14 (7 et 7 syllabes), et achèvent un poème composé de 100 versets.
Le renga était un genre littéraire de haute tenue. On demandait aux membres, selon la tradition, de présenter leurs versets en se basant sur l'esthétique médiévale et en citant des classiques.
Au 16e siècle, au lieu du renga, c'est le haïkaï - poème humoristique - qui est devenu populaire. Le haïkaï (haïkaï-renga) est un poème construit de versets de 17 et de 14 syllabes comme le renga, mais il parodie le renga en introduisant des blagues vulgaires à la mode. Les poètes de haïkaï se sont servis de jeux de mots et ont traité des choses de la vie quotidienne auxquelles le renga ne s'intéressait pas.
Le premier verset (17 syllabes) du renga et du haïkaï est appelé "hokku". Les poètes de haïkaï ont commencé à présenter leurs hokkus comme les poèmes indépendants, ce qui est l'origine du haïku.
On demandait, selon la tradition, d'adopter dans le premier verset du renga et du haïkaï un kigo (mot de saison). Donc, il s'est aussi imposé d'introduire un kigo dans un hokku et dans un haïku.
(Ryu Yotsuya)

Voilà, nous nous coucherons moins idiots ce soir, en attendant le désastre.




A chaque pétale qui tombe
Les branches du prunier
Vieillissent
(Buson)



Postscriptum : le prince Henri appelle le Hongrois à relever la vieille nation capétienne. Si vous ne pouvez vous résoudre à mettre les cuissardes, écoutez-le donc, vous aurez un prétexte.

samedi 5 mai 2012

Pêche à la mouche

 

Notre cycle politique piscicole continue sur une pêche technique : la pêche à la mouche. Elle est pratiquée par les sportifs(ves) sachant manier la soie et qui se mouillent.

Un équipement idoine et une casquette (en option sur l'image) sont indispensables pour rester au sec et couper les reflets réverbérés par l'onde d'entrée en matière. Contrairement à l'image pieuse que nous offrons à notre lectorat vacant, il ne faut pas s'attendre à voir sortir Ursula Andress ruisselante de l'eau chaque jour que Dieu fait. Mais ça peut arriver. Le sexe dangereusement faible s'est mis à la mouche parce que c'est une pêche élégante qui affermit les seins et muscle les fesses. Ceci dit il est plus utile de passer à la démonstration en mouvement.

Observez bien le soin mis à la pose de l'appât au bout de la queue de rat pour leurrer parfaitement la cible, le mouvement de fouet qui permet de poser la mouche à l'endroit voulu, le contrôle de la soie à l'index de la main libre.

On peut s'entraîner partout au lancer, dans une prairie aussi bien que sur un plan d'eau, pourvu qu'il y ait des repères faciles pour mesurer sa marge d'erreur.
Pêcher en remontant les postes est une excellente activité physique qui réclame endurance et attention pour poser les pieds. C'est aussi pourquoi les pêcheuses à la mouche font d'appétissantes pécheresses.


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