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Allée du Château d'Ailly à Parigny |
Le programme du
Camp Maxime Real del Sarte 2019 (18-25 août) tournera autour de cinq thèmes réunis sous le titre général de
Chances pour la France.
Il est tentant de développer chacun d'eux pour "cadrer" l'éventuel débat dans le but de nourrir un début de buzz, mais il est aussi possible d'approfondir le titre en soi, globalement ! Ce à quoi nous nous résignerons faute de temps et de courage peut-être sous ces chaleurs. L'avenir d'un pays se dessine toujours dans la zone d'intersection de trois faisceaux de paramètres que l'on pourrait appeler : atouts, contraintes et handicaps. Comme cet article n'est pas un thèse universitaire pour impressionner les gueux, disons tout de suite que le premier défi français est que les atouts de la France sont des restes, à la notable exception de la francophonie !
Pour changer des autres fois, commençons donc par nos atouts, d'où qu'ils viennent. C'est majoritairement l'héritage de l'ancien imperium mondial qui nous les a procurés :
NOS ATOUTS
Siège permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui permet d'être au cœur du réacteur de la gouvernance mondiale même si nous n'y avons qu'un levier à notre mesure ; mais au moins nous savons ce qu'il s'y passe avant d'autres. Et s'y attache du prestige malgré tout que l'Allemagne, l'Inde et le Japon nous envient.
Direction générale du Fonds monétaire international avec les mêmes avantages que notre position onusienne, sauf que notre nomination est un
gentleman agreement, donc précaire.
Pays-hôte de l'UNESCO, pays-hôte de l'Institut du monde arabe, choix qui assoient notre majorat dans toutes les affaires culturelles du monde. Disons que nous nous en sortons pas si mal après un passé colonial intense...
Troisièmes ou deuxièmes forces armées atlantiques, classement disputé avec le Royaume-Uni. On nous dit capables d'entrer en premiers sur tout théâtre d'opérations. Acceptons-en l'augure, même si jusqu'à ce jour nous n'avons pu donner de preuves ailleurs que dans le contexte d'opérations de gendarmerie coloniale. Il faudrait le tester contre des chars, des missiles et des canons. Toutes les interventions antérieures l'ont été au sein d'une coalition occidentale, nous permettant de profiter d'une mutualisation de la logistique et du renseignement. Cet atout, quand même réel autant que les autres armées nous le reconnaissent, affronte directement la contrainte budgétaire qui est le sujet primordial de dispute quand on veut améliorer un pays socialiste.
Aéronautique où le conglomérat franco-européen que nous avons construit avec les Allemands restera pour longtemps le succès du siècle. Airbus ne cesse d'étonner outre-Atlantique, mais ses patrons ont eu la bonne idée de construire des usines aux Etats-Unis et d'y acheter des moteurs.
Astronautique, même configuration qu'Airbus mais sur crédits publics, ce qui signale les limites de l'exercice au moment où de grosses start-up anglo-américaines privées s'emparent d'une partie non négligeable du marché spatial de proximité. L'ESA avec ses patrons d'Etat pourra-t-elle remonter au vent ? Les conséquences sont grandes pour nos industries de pointe.
Complexe agro-alimentaire. Si nous sommes un acteur mondial sur le marché des denrées agricoles et des vins fins, nous sommes d'abord et surtout "le" pays référent en termes de qualité, diversité et goût (en dépit du pilonnage d'Elise Lucet). C'est comme ça que nous sommes perçus chez les nations populeuses d'Asie qui cherchent même à produire en terre française pour importer directement chez elles. Et nous publions le livre le plus attendu dans le monde chaque année, le Guide Michelin ! Gérons mieux l'espace productif et cessons une bonne fois pour toutes l'artificialisation des sols. Stop au béton communal !
Complexe de la mode et du luxe, c'est l'emblème au chef du blason français. Inégalés, jalousés, nous sommes hors-concours. La disparition récente de Karl Lagerfeld a montré du doigt
l'inatteignable étoile selon l'expression de Jacques Brel ! Le premier des suivants est l'Italie. Mais on est consacré à Paris.
Francophonie. Avec des hauts et des bas, la langue française gagne du terrain régulièrement pour deux motifs importants : elle est la langue véhiculaire (et civilisationnelle) de nombreuses ethnies africaines ; elle est une langue difficile, précise, mathématique, le grec moderne disent les Chinois éduqués, qui rehausse l'intelligence et le prestige du locuteur. Les familles de la haute poussent partout leurs gosses vers le français, au moins en deuxième langue, autant pour la formation de l'esprit que pour appréhender la littérature française. Elle a ses chances devant le
pidgin-english qui envahit les slums. Dit en passant, écoutez sur RFi le matin le français
accentué à la tronçonneuse des locuteurs africains, vous entendrez un vocabulaire bien plus riche que celui de leurs homologues français et des gens qui savent conjuguer au subjonctif. Quelle leçon pour notre Education nationale et nos écoles de journalisme !
Il y a bien d'autres atouts français mais aucun n'établit notre domination de secteur autant que ceux précités. On ne peut quitter ce chapitre sans signaler quand même le Bigh Pharma français, l'industrie et recherche nucléaire (ITER), la filière automobile, la chimie, la bancassurance, l'agronomie, mais nos contempteurs augmentent en capacités et savoirs, ils se rapprochent de nous.
Parmi les atouts secondaires, très nombreux depuis l'artisanat d'art jusqu'au développement numérique, on doit citer aussi la diaspora française qui multiplie les succès dans les coins les plus reculés du monde comme dans les mégapoles modernes. Des Français, il y en a partout. Sait-on que la distribution de produits alimentaires en Nouvelle-Guinée est assurée par un Français ? L'hôtellerie de grand luxe est souvent française sous les cocotiers. Reste à savoir pourquoi sont-ils partis, la question mériterait un article à soi-seul.
NOS CONTRAINTES & HANDICAPS
Les contraintes sont les paramètres que nous devons optimiser pour augmenter notre souveraineté dans un monde globalisé. A ne pas confondre avec nos handicaps que nous sommes condamnés à réduire si nous ne voulons pas devenir à terme une réserve d'indiens ! Commençons par le plus facile et le moins connu : la Z.E.E.
La Zone économique exclusive de la France, au sens des dispositions de la Convention ONU de Montego Bay en 1982, est la deuxième du monde, sur le papier. La Wikipedia a fait
un bon article sur ça. Ces zones de souveraineté jusqu'à deux cents milles nautiques du trait de côte sont des sujets de disputes permanents et parfois de conflits, quand il y a quelque chose à valoriser, halieutique ou hydrocarbures. Par ses possessions de l'Océan pacifique et divers archipels ci et là, la France a une surface considérable du monde maritime. Malgré des distances énormes, elle y protège la pêche autant que possible en attendant que la pression sur les ressources limitées ne transforme les poissons sauvages en gisements aurifères, auquel cas sa flotte de surveillance n'y suffira plus. Au moment des ZEE, on a beaucoup parlé des nodules métalliques, et les institutions publiques de recherche faisaient des animations sur les haveuses des abysses qui récoltaient de précieux nodules remontés dans des cargos géants. Depuis, l'exploration de la faisabilité a beaucoup progressé et les nodules sont confirmés comme ressource "potentielle" exigeant d'énormes capitaux. Malgré ses unités de recherche en mer, on voit mal la France exploiter seule sa ZEE de nodules polymétalliques. Nul n'a commencé vraiment.
Par contre, le patrimoine maritime peut virer à la contrainte si la guerre à l'inversion climatique et à la pollution marine met en tension la responsabilité du "propriétaire". Certes la pollution suit les courants vagabonds mais n'est-il pas plus simple de se partager le monde dans les frontières reconnues des ZEE et chacun de nettoyer son lot ? Vu les surfaces engagées et les moyens disponibles pour un Etat failli, le défi est insurmontable. Viendra alors le temps des mises en "concession" ; les lots abandonnés par les incapables seront offerts dans des adjudications internationales qui feront fi des tracés en pointillé sur les cartes marines. En résumé, l'avenir des ZEE coûtera très cher à valoriser et à entretenir, et la France n'a plus les épaules.
Industrie touristique. C'est une contrainte autant qu'un atout. La richesse du patrimoine français associé à une culture que le monde entier nous envie (ce n'est pas pour ce coup une formule) est un atout économique majeur autant qu'un vecteur de prestige. Il vient de loin et nos révolutions en ont laissé beaucoup. Mais comme d'autres domaines, la galoche patrimoniale est bien plus grande en pointure que le pied petit qui s'y engage. Après que Rockfeller ait payé les toits du Château de Versailles en 1925, on ne compte plus les interventions du mécénat étranger et privé pour maintenir à flot notre capital touristique. Le régime, rongé par le clientélisme et l'assistance sociale, n'y parvient plus (Loto du patrimoine...) et le désastre de Notre-Dame de Paris signale les insuffisances tragiques d'une administration cooptée, nonchalante et impécunieuse.
Il n'est pas innocent que les pouvoirs publics laissent fuiter le projet d'aménagement
international de l'Ile de la Cité de Paris, sachant bien au fond que seules les grandes marques trouveront l'argent de la rénovation urbaine allant de pair avec la contemporanéité de la nouvelle cathédrale de Victor Hugo.
Modèle socialiste et périmètre de l'Etat. Puisque nous venons de l'évoquer, le régime politique et social de ce pays, imposé par le Conseil national de résistance de 1945 à un peuple battu, est tout simplement inadapté aux enjeux et défis d'aujourd'hui. Il ne s'agit pas de réformer des dispositifs à bout de souffle - même si l'Allemagne, la Suède, la Canada, le Danemark l'ont réussi - mais de décaper à l'acide les effets d'une idéologie de division permanente de la société politique française qui jette les vainqueurs minoritaires du jour sur les avoirs des vaincus encore plus minoritaires du moment, à charge de revanche la prochaine fois. Ce qui marche ailleurs ne marche pas chez nous. A preuve, on truque les scrutins pour pouvoir gouverner sur leurs résultats.
En fait, c'est le régime lui-même qui est sur défaut, en panne "machine arrêtée" ; et tout le régalien trinque. Sans entrer dans le détail des nouveaux moyens de cohésion sociale qu'exige notre situation - les profs du CMRDS feront ça bien mieux - il faut convertir la population à la Justice et à la démocratie directe, et c'est d'ailleurs ce que réclamaient les Gilets jaunes d'origine sur les ronds-points. Fini les passe-droits, les régimes spéciaux, les emplois bunkérisés, la vie éternelle.
Rendre aux gens leur quotidien, arracher le régalien à la dispute gauloise. Quand ?
Cela ne devrait pas se négocier, et sous la menace d'une insurrection de la technocratie qui enrôlerait toute la fonction publique, la révolution nécessaire devrait être tranchée par référendum. Mais bon, le pouvoir étant ré-électif, on peut toujours rêver. Le Bien commun ne sera pas tiré de ce tonneau démocratique, et il faut l'expliquer chaque jour un peu plus. Et en passant, rompre l'amalgame démocratie et libertés que brandissent les tenants de la pérennisation des positions juteuses (caste politique, médiats, ligues, loges...).
Recherche & développement et capitalisme hexagonal. C'est aussi grave que l'asphyxie des innovateurs par l'Etat, ses codes, ses règles, ses obsessions idéologiques. Le monde d'aujourd'hui convoque d'énormes moyens financiers et de compétences pour résoudre les problèmes de bientôt huit milliards d'humains. Que ce soit dans l'intelligence artificielle, les télécommunications, la mobilité, l'énergie propre, l'alimentation mondiale etc... l'unité de compte est le milliard de dollars. Par parenthèse, dans les tours de table chinois de la vie des affaires courantes la plaque est au demi-million de yuans, soit 64000 euros.
Le défi français est que ses capitalistes sont depuis longtemps partis. Ne restent que quelques noms emblématiques sur les doigts d'une main qui font toujours honneur à la nation, et quelques grosses sociétés anonymes mondiales ; mais on parle ici d'individus. Qui de chez nous, sort le carnet de chèques à son nom à la fin du tour de table et dit : « D'accord, je viens pour trois milliards !» Qui ? On sait les noms d'Américains, d'Australiens, d'Allemands, de Japonais ou de Chinois capables de signer. Les Français (et quelques autres) doivent "en parler avec la banque". L'épisode Fiat-Chrysler-Renault est l'illustration de ce décalage culturel : d'un côté on décide avec son propre argent, de l'autre on consulte. Et la danse du quadrille macronien qui se mêle de tout ne va pas encourager l'argent français à se découvrir.
Sous-industrialisation européenne. Handicap majeur, dévastateur de la richesse nationale et de la cohésion sociale mais qui n'est pas définitif. L'économie moderne induit de plus en plus de complexité et d'imbrications des process. Si la vieille nation chinoise habitée par une race exceptionnelle - qu'on dit avoir tout inventé jadis - montre ses capacités à surmonter la complexité croissante de son développement, il n'est pas dit que tous les pays émergents en soient capables. Parmi ceux-ci le Katanga russe, le Brésil chaotique et l'Afrique du Sud ségrégationniste ne se pavaneront pas longtemps si la mer monte. Le gros point d'interrogation est l'Inde qui touche aux étoiles d'un côté, construit une industrie mécanique énorme de l'autre, mais chez qui neuf cents millions d'habitants se lèvent avec une seule question en tête : "Où vais-je chier ce matin ?".
L'Europe est la mère de la révolution industrielle. Elle a de beaux restes et des réflexes anciens qui retrouveront de la valeur à mesure que la complexité des économies croîtra. Nous n'avons pas dit notre dernier mot. La France, l'Italie, l'Angleterre et les héritiers du Saint-Empire pourraient bien revenir au cœur du défi mondial en matière d'industrie intelligente. En attendant, protégeons nos bases et nos savoirs autant que possible, en nous méfiant des banques et des conseils internationaux.
Sur-immigration d'illettrés et fuite des compétences. C'est le grand débat. Le vieillissement européen ne peut pas être le prétexte à importer des populations en déshérence, même au prétexte de les former pour les employer ensuite. Il y a un décalage civilisationnel très important qui ne peut être résorbé sans leur assentiment. Surtout quand ces populations sont communautarisés à destination par un islamisme rural fait d'exclusion d'autrui, d'asservissement des femmes et de conquête d'un espace en propre ! Inutile d'épiloguer dans cet article. La dérive islamiste doit être rejetée comme toxique pour nos sociétés ; et l'intégration des hommes de bonne volonté encouragée en les sortant des ghettos.
La fuite des compétences qui en fait n'a jamais cessé - l'empire colonial de la vieille monarchie était déjà le déversoir démographique des plus courageux des cadets - n'est pas liée à l'immigration même si elle participe au calcul du solde négatif. Elle tient à la mondialisation et à la couleur de l'herbe plus verte ailleurs. La seule parade est de recréer ici les mêmes chances que celles existant au loin. Favoriser l'initiative et le succès en France et faire taire les médiocres et les jaloux. Ce qui nous amène au dernier handicap.
Le principe constitutionnel de précaution. Cette disposition castratrice qui privilégie la ouate à tout autre environnement est évidemment stupide pour une aussi vieille nation que la nôtre. Tuer le risque, c'est tuer l'audace, c'est casser l'élan, c'est passer tout le monde sous le joug des normateurs. Mais ce ne sont pas les
guerriers de la fonction publique qui y verront à redire. L'Etat sait tout mieux que quiconque pour conduire la vie de chaque individu, du berceau à la tombe, subventionné, à crédit sur la tête de ses propres gosses ! Le libre-arbitre d'intelligences informées des dangers courus est annulé. Les raisons en sont la couardise promue au niveau de la prudence et le caprice d'un président inutile et néfaste qui a infantilisé les Français au point que tous lui veulent maintenant du bien dans l'agonie de sa vie.
Nous terminons donc en dénonçant l'excessive précaution d'un Etat invasif qui est peut-être le poison le plus insidieux instillé dans l'âme française et qui met en péril tout projet de restauration du pays au niveau qui doit être le sien. Si l'irrépressible envie des
hommes de l'Etat de tout régler ne peut être contenue, se posera alors la question de maintenir l'Etat lui-même. Sur tous ces sujets, il y a matière à débat autour d'un jus de cornouilles sous les ombrages du Château d'Ailly. Mais on arrivera toujours à la même conclusion : c'est de régime qu'il faut changer !
CAMP MAXIME REAL DEL SARTE
Château d'Ailly
42120 Parigny (6 km de Roanne)
Inscriptions:
RN - Centre Royaliste d’Action française
10 rue Croix-des-Petits-Champs
75001 Paris
ou
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