samedi 25 février 2023

Monde 2 Poutine 0

tableau des votes à l'ONU
La résolution ci-dessous intimant l'ordre à la Russie de retirer ses troupes de chez son voisin a été approuvée en Assemblée générale des Nations Unies par 141 pays contre 7 et 31 abstentions. C'est la deuxième majorité écrasante contre la Russie dans l'enceinte onusienne. On notera que des pays supposés inclus dans la sphère d'amitié russe ont voté cette résolution : la Serbie revendiquant le Kosovo et craignant pour le Sandjak ; le Cambodge vassalisé par la Chine populaire. Les abstentionnistes ont chacun leurs raisons, parfois mercantiles comme l'Inde, et leurs propres provinces séparatistes ou un voisin trop puissant comme tous les Stan d'Asie centrale. Bien des pays africains découpés par les colonisateurs auraient dû réfléchir avant que de s'abstenir ou d'aller aux lavabos. Mais parmi les soutiens ouverts à la Russie ont notera deux connards : le Mali qui vient implicitement de faire droit à la revendication touarègue et à la création de l'Azawad, et la Syrie de Damas qui devrait laisser tomber désormais les régions du nord.

Sont partis pisser l'Azerbaïdjan, le Burkina Faso, la Dominique (?!), la Guinée équatoriale, le Zwaziland, la Grenade (?!), la Guinée-Bissau, le Liban, le Sénégal, le Turkménistan, la Tanzanie et le Vénézuéla (qui est pourtant un allié sûr de Moscou). Pendant qu'elle promène son plan de paix capitulation d'une chancellerie l'autre, les motivations de la Chine populaire à s'abstenir sont explicites si elle veut médiater, mais son vote pourra se retouner contre elle quand les oulémas du Golfe renfloueront le Turkestan oriental. Cette résolution approuvée quand même par une majorité écrasante ne fait pas les affaires de Poutine, même si on ne compte plus les résolutions onusiennes restées lettres mortes. Elle lui ôte toute légitimité à continuer le massacre et à siéger en même temps au Conseil de Sécurité. N'en déplaise à M. Lavrov, c'est encore une défaite de sa diplomatie. Et pour enfoncer le clou à l’occasion de ce premier anniversaire de l’agression russe, le Conseil de Sécurité a observé une minute de silence vendredi 24 février 2023, en hommage à toutes les victimes de la guerre en Ukraine ; le représentant de la Fédération de Russie s'est levé avec tous ses collègues. Le Secrétaire général Guterres, faisant l'économie d'une prudence équivoque, a déclaré à cette occasion que les civils ukrainiens vivaient dans un véritable enfer.

Voici le texte officiel (dont le point 9 qui va s'avérer très ennuyeux par la suite car c'est le piton "Nuremberg" où va s'accrocher l'Ukraine) :

L’Assemblée générale,
Rappelant les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, Rappelant également que, en vertu de l’Article 2 de la Charte des Nations Unies, tous les États sont tenus de s’abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies, et de régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques ;
Réaffirmant que nulle acquisition territoriale résultant de la menace ou de l’emploi de la force ne sera reconnue comme légale, Rappelant ses résolutions pertinentes adoptées lors de sa onzième session extraordinaire d’urgence et sa résolution 68/262 du 27 mars 2014 ;
Soulignant, un an après l’invasion totale de l’Ukraine, que la réalisation d’une paix globale, juste et durable constituerait une contribution importante au renforcement de la paix et de la sécurité internationales ;
Rappelant l’ordonnance de la Cour internationale de Justice en date du 16 mars 2022 ;
Déplorant les conséquences désastreuses, sur le plan des droits humains et sur le plan humanitaire, de l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, notamment les attaques incessantes contre les infrastructures critiques dans toute l’Ukraine, avec des conséquences dévastatrices pour les civils, et se déclarant gravement préoccupée par le nombre élevé de victimes civiles, notamment des femmes et des enfants, par le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays et de réfugiés ayant besoin d’une aide humanitaire, et par les violations et les atteintes commises contre des enfants ;
Notant avec une profonde inquiétude les répercussions négatives que la guerre a sur la sécurité alimentaire mondiale, l’énergie, la sécurité et la sûreté nucléaires et l’environnement ;

1. Souligne la nécessité de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix globale, juste et durable en Ukraine, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies ;
2. Se félicite des efforts déployés par le Secrétaire général et les États Membres pour promouvoir une paix globale, juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte, y compris les principes de l’égalité souveraine et de l’intégrité territoriale des États, et leur exprime son ferme soutien ;
3. Appelle les États Membres et les organisations internationales à appuyer encore plus les efforts diplomatiques visant à instaurer une paix globale, juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte ;
4. Réaffirme son attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières nternationalement reconnues, s’étendant à ses eaux territoriales ;
5. Exige de nouveau que la Fédération de Russie retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays, et appelle à une cessation des hostilités ;
6. Exige que le traitement par les parties au conflit armé de tous les prisonniers de guerre soit conforme aux dispositions de la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre du 12 août 19492 et du Protocole additionnel I aux Conventions de Genève de 19493, et demande l’échange complet des prisonniers de guerre, la libération de toutes les personnes détenues illégalement et le retour de tous les internés et des civils transférés et déportés de force, y compris les enfants ;
7. Demande aux parties au conflit armé de respecter pleinement les obligations qui leur incombent en vertu du droit humanitaire international, à savoir veiller systématiquement à épargner la population civile et les biens de caractère civil, assurer un accès humanitaire sûr et sans entrave aux personnes qui en ont besoin, et s’abstenir d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de rendre inutilisables les biens indispensables à la survie de la population civile ;
8. Appelle à la cessation immédiate des attaques contre les infrastructures critiques de l’Ukraine et de toute attaque délibérée contre des biens civils, notamment des résidences, des établissements scolaires et des hôpitaux ;
9. Souligne qu’il faut ouvrir des enquêtes et engager des poursuites appropriées, équitables et indépendantes au niveau national ou international pour que les auteurs des crimes les plus graves au regard du droit international qui auront été commis sur le territoire ukrainien répondent de leurs actes, et que justice soit rendue à toutes les victimes et que de futurs crimes soient évités ;
10. Demande instamment à tous les États Membres de coopérer dans un esprit de solidarité pour faire face aux répercussions mondiales qu’a la guerre sur la sécurité alimentaire, l’énergie, les finances, l’environnement et la sécurité et la sûreté nucléaires, souligne que les arrangements en vue d’une paix globale, juste et durable en Ukraine devraient tenir compte de ces facteurs, et demande aux États Membres de soutenir le Secrétaire général dans les efforts qu’il déploie pour faire face à ces répercussions ;
11. Décide d’ajourner à titre provisoire sa onzième session extraordinaire d’urgence et d’autoriser sa présidence à la rouvrir à la demande des États Membres.
(source : https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/LTD/N23/048/59/PDF/N2304859.pdf )
Info plus ici : https://press.un.org/fr/2023/ag12492.doc.htm

jeudi 23 février 2023

La guerre des haines - un an !

canon Caesar en action

Des milliers de billets de blogs vont paraître demain pour l'anniversaire de la Guerre des Trois Jours qui attaque sa deuxième année. Le meilleur atout de l'Ukraine en l'affaire, c'est bien le crétinisme opératif des maîtres du Kremlin émané d'une stratégie de bazar, fondée sur une histoire totalement récrite comme en 1984. Sans quoi l'Ukraine serait aujourd'hui russe ou soviétique, comme on veut. Outre l'honneur, ces gens qui attaquent un voisin bien plus faible en se planquant derrière un bouclier nucléaire, perdent toute considération internationale et méritent de ne conserver aucun siège au Conseil de sécurité des Nations Unies puisqu'il en piétinent la Charte chaque jour, charte dont ils sont garants, puisqu'ils en ont hérité du fondateur soviétique. L'Etat pariah russe doit dégager des instances internationales pour rejoindre un syndicat mondial du crime organisé, l'Organisation des Mafias Unies. Y a du monde !

Comment tout cela va-t-il mal finir ?

Les pouvoirs occidentaux font mine d'être confiants, mais leur myopie antérieure face à la montée des périls et leurs capacités limitées de réaction permettent de douter. Les grands tyrans de l'histoire furent toujours condamnés à la fuite en avant pour maintenir leurs serres sur l'acquis. Le plus célèbre fut Alexandre le Macédonien qui ne sut borner son ambition à la Perse, comme Napoléon Bonaparte, régnant de Barcelone à Lübeck, qui crut nécessaire d'envahir l'Espagne et d'aller vaincre le tsar. Pareil pour tous les autres à la seule exception des Kims de Corée, bien retranchés dans leur royaume bunkérisé. La garantie de bonne fin en l'affaire d'Ukraine est apportée par l'Amérique, mais à l'impossible elle ne saurait être tenue si elle est empêtrée dans plusieurs conflits simultanément. On pense à Taïwan et à l'Iran, voire à la Corée du Sud. Nous, européens, risquons bien d'être alors découverts comme des palourdes à marée basse. C'est ce que nous allons voir.

Patrick Edery, consultant français à Varsovie, a donné une interview très enrichissante à Epoch Times, le média du Falun Gong aux Etats-Unis. Son texte intégral ici. Il y décrit un scénario de crise très réaliste que nous citons :

« Si demain la Chine fait un embargo sur l’Asie du Sud‑Est… Si demain avec ses sous‑marins, elle bloque Taïwan, elle bloque la Corée du Sud avec l’aide de la Corée du Nord, elle bloque le Japon, et pourquoi pas Singapour… tout de suite, on est privé d’approvisionnement : les Américains sont obligés d’intervenir dans le Pacifique. En même temps vous pouvez avoir l’Iran, allié des Russes, qui bloque le détroit d’Ormuz… Là il n’y a plus de pétrole pour personne. Les Américains sont à nouveau obligés d’intervenir sur un deuxième front. À ce moment‑là, ils n’auront plus de capacité de projection supplémentaire. Nous nous retrouvons seuls en Europe. Les Russes sont aussi très présents avec Wagner en Afrique, ils peuvent très bien lancer un grand mouvement migratoire sur l’Europe. Imaginez 500.000 ou 1 million de personnes qui traversent en un mois la Méditerranée… et le deuxième mois, il y en a 2 millions qui arrivent… Que fait‑on à ce moment ? La France, l’Espagne, l’Italie sont débordées, paralysées par l’immigration. Vous pouvez avoir en même temps l’Algérie qui est alliée de la Russie et qui attaque le Maroc, qui nous bloque le gaz… À ce moment‑là nous n’avons plus de gaz qatari, plus de gaz d’Algérie, donc on est obligé d’intervenir en Afrique pour aider le Maroc et récupérer notre capacité en gaz. Donc dans cette configuration, vraiment pessimiste, les Russes ont un couloir qui s’ouvre devant eux pour les pays baltes… En une semaine ou deux, si les Américains ou les Français ne sont pas disponibles, les Russes rentrent comme ils veulent dans les pays baltes. Si les Polonais viennent les aider, ils découvrent tout le sud de la Pologne, ce qui là encore ouvrira une autoroute pour les Russes vers l’Allemagne


ruines de Marioupol

Le scénario Edery que d'aucuns qualifieront de Troisième Guerre mondiale, peut être contré si le blocage des économies occidentales et la fermeture conséquente des usines chinoises travaillant à l'exportation, déclenchent une révolte ouvrière contre un pouvoir central qui a perdu la face dans la sortie brusquée de la pandémie de Covid-19. Les deux grands marchés solvables du commerce extérieur chinois sont l'Union européenne et les Etats-Unis. C'est le seul bâton dans les roues de la catastrophe. Faut-il encore que les dirigeants chinois, sélectionnés sur des critères d'obéissance à la pensée magique de Mao-Xi, anticipent suffisamment les capacités insurrectionnelles des masses ouvrières chinoises, pour choisir au dernier moment de retenir leurs chalands de débarquement.

Finalement, nous en arrivons en pied d'article à déporter la solution finale de ce conflit civilisationnel européen vers les cités industrielles chinoises en effervescence. Ah, j'oubliais : nous sommes souverains ! Heureusement pour nous que Poutine marche au néant d'un pas décidé !

samedi 18 février 2023

On a trouvé un bâtard royal

Le Landerneau royaliste bruisse de la nouvelle du mois, quelque inconnu qu'on ne connaissait pas, un bâtard agnatique du Bien-Aimé, est parmi nous. Qu'attend-il, nom de dieu, pour reprendre ce qui lui appartient ? Quatre mille lances sont dressées à ses côtés pour lui ouvrir les portes de Paris. La Maison de la Radio est à peine conquise (en fait ils ont tous fui) qu'arrivent déjà les Bleus du 1er escadron de la Garde qui veulent défendre le quai, en vain. Matignon est investi, L'Elysée déserté, l'état-major du coup d'Etat s'était réuni à l'Hôtel de la Marine. L'affaire est dans le sac des Grands Magasins par les manants du roi. Gare de l'Est, le train pour Reims.

Point de Vue et Images du monde nous la baille par le menu en clair et en totalité dans le lien ci-dessous :
Une branche aînée inconnue des Bourbons découverte ?
Reste à remonter l'arbre généalogique de l'impétrant, ce qui ne va pas tarder, au grand déplaisir des dynasties installées dans les rédactions sur papier glacé, spécialistes de la captation d'héritage. Mais en attendant Heredis ou Filae.com, on peut "descendre" la liste scientifique des coupables dans l'haplogroupe R-Z381* des Bourbons, après Louis le Grand :

  • (1) Le Grand Dauphin Louis (1661-1711)
  • (2) Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), bâtard légitimé du Roi Soleil
  • (3) Louis-Auguste, prince des Dombes, fils du précédent (1700-1755)
  • (4) Louis-Charles, comte d’Eu (1701-1775), fils du même
  • (5) Louis-Alexandre, comte de Toulouse (1678-1737), bâtard légitimé du Roi Soleil
  • (6) Louis-Jean Marie, duc de Penthièvre (1725-1793), fils du précédent
  • (7) Louis-Alexandre, prince de Lamballe (1747-1768), fils du précédent
  • (8) Louis, duc de Bourgogne, le Petit Dauphin (1682-1712)
  • (9) Charles, duc de Berry (1686-1714), fils du précédent
  • (10) Louis XV, roi de France (1710-1774)
  • (11) Louis, dauphin de France (1729-1765)
  • (12) Louis XVI, roi de France et des Français (1754-1793)
  • (13) Louis XVIII, roi de France (1755-1824)
  • (14) Charles X, roi de France (1757-1836)
  • (15) Louis-Antoine, duc d’Angoulême (1775-1844), fils du précédent
  • (16) Charles-Ferdinand, duc de Berry (1778-1820) fils du même
  • (17) Henri-Dieudonné, duc de Bordeaux et comte de Chambord (1820-1883), fils posthume du duc de Berry
    (source Philippe Delorme/Point de Vue)
Desquels il serait bienvenu de retirer le pieux dauphin de Louis XV, Louis XVI et son aiguillette nouée, Louis XVIII non conforme au type et sans doute le très sérieux comte de Chambord qui fut quand même un duc de Bordeaux célibataire. Et Louis XVII, a-t-il survécu à la Révolution ? A cette liste, on ne peut pas ajouter les fils naturels ordinaires et non reconnus que d'aucuns produisirent à jet continu. L'analyse des correspondances par les experts disqualifierait la branche espagnole issue du Grand Dauphin et tout autant les cadets d'Orléans. A jouer, nous miserions sur le n°10 qui a déjà produit Valéry Giscard d'Estaing par les soupentes.

Armes des Bourbon-Busset
Que se rassurent les maîtres d'écuries royalistes, la bâtardise emporte nullité d'espérances dynastiques, sauf en cas d'urgente extrémité où le sang primerait le légitime anneau. Mais n'est-ce pas le cas aujourd'hui ? Une configuration révolutionnaire d'une opinion confrontée aux graves échecs du régime en place qui n'écoute plus personne et gouverne à sa raison sur un socle électoral moindre que le quart des inscrits est le bain de culture d'une restauration possible. Les maisons royales en piste sont possiblement contestables tant par les alcôves que dans les arcanes et leurs déviations. En ce cas, nous avons déja un bâtard prestigieux en rayon, sans attendre le fils naturel caché : la famille de Bourbon-Busset, issue du Grand Bâtard de Liège, Pierre de Bourbon (1464-1530), still going strong les enterre tous ! A la mort du dernier Condé en 1830, les Busset relevèrent ses armes "De France au bâton péri en barre de gueules en abîme". C'est l'occasion de reprendre ses classiques par ici et remarquer qu'à plusieurs reprises cette famille fut déclarée membre légitime de la maison de Bourbon. Aux jours d'aujourd'hui où la branche aînée des quarante rois a disparu corps et biens sur la terre de France, de savants docteurs de la loi pourraient, comme ils le firent en son temps de la loi salique, déterrer dans les anciens codex l'article nécessaire à satisfaire leur revendication. S'ils en ont une, évidemment !


enfant à l'étendard
L'enfant à l'étendard d'Antoine de Pienne, 1660

Postscriptum : Si le lecteur souhaite lire une étude fouillée de la question, il lui faut entrer avec papier et crayon dans l'article de Nicolas Fontaine publié le 4 février sur le site Histoires Royales (clic)

mardi 14 février 2023

Qu'il soit bien clair...

De ci de là chemine la réprobation des positions pro-ukrainiennes de votre blogue préféré, du moins l'était-il encore il y a peu. Le Piéton serait tombé du côté obscur de la Force, ne voyant pas à l'évidence l'affirmation impérialiste des Etats-Unis qui emportent les Etats-moutons européens dans leur projet de destruction de la Russie éternelle même resoviétisée. Mais, par chance, les atrocités explicites des forces russes en Ukraine (ne regardez pas le reportage complet fait par le New York Times sur Boutcha) privent nos contempteurs du nécessaire plaidoyer en faveur de Vladimir Poutine. Dur, dur de rehausser au niveau de Staline et de ses millions de morts, un tyran réélu par un peuple unanime, qui peine à faire tuer deux cent mille soldats en une seule année de guerre. Il ne reste à ceux-là que de crier comme des cabris "la paix, la paix à tout prix" fut-ce à celui de la capitulation des victimes pour promouvoir leur préférence. Je vais donc vous dire le fond de ma pensée en l'affaire d'Ukraine.

Déjà sur l'Ukraine nation :
Les explications historiques brandies par les explicateurs pro-russes (c'est un tropisme de droite que de fonder le futur sur l'histoire) ne servent plus à rien maintenant. La nation qui se bat contre l'Ours mongol est nouvelle, enfantée en 2014 par l'Euromaïdan et accouchée le 24 février 2022 par l'invasion brutale de l'armée russe. Inutile d'y chercher des gènes anciens, le bébé est tout neuf. A preuve, la dérussification fait rage jusqu'au niveau des ploucs des colonies et la lutte anti-corruption n'a plus rien à envier aux opérations mains-propres chinoises. Les colons russes de Crimée et ceux des districts conquis au Donbass caltent. Bientôt ce sera pour eux la valise ou le cercueil. Il faut donc regarder cette nation encore en construction et lâcher les pogroms d'Odessa de 1905 ou les exactions bandéristes d'il y a 80 ans (quatre-vingt). Un peuple du Mélange européen* fait aujourd'hui nation contre une civilisation régressive arriérée qui veut l'asservir à sa loi. Quoi de plus simple ?

Note*: le territoire actuel de l'Ukraine est un précipité de vieilles "nations" de souche ou de déportation au gré des changements de frontières qui amalgament Ukrainiens, Ruthènes, Houtsoules, Russes, Roumains, Moldaves, Tatars, Biélorusses, Bulgares, Hongrois, Polonais, juifs et Karaïtes, Arméniens, Tcherkessogaïs, Grecs, Roms, Azéris, Géorgiens, Allemands, Gagaouzes plus 1% indéfini du total recensé (source)


Gosses sur un obusier russe rouillé

Et la Russie dans tout ça ?
Il est bien loin le temps de Pouchkine, Dostoïevski, Tchaïkovski, Tolstoï, Pasternak ou Boulgakov. Sauf à s'en être échappé, le peuple russe de la Fédération de Russie est composé, hors les trois villes emblématiques, de familles au cerveau rincé par une propagande de tous les instants depuis vingt ans. Parvenir à leur faire accroire que la Russie est attaquée quand aucun ennemi n'a franchi la frontière, vaut toute longue démonstration. Et ils applaudissent au bombardement des quartiers résidentiels ukrainiens ! Il en reste quelques-uns quand même à aller fleurir en province des statues en hommage aux tués de Dnipro. Le délire impérial de la nomenklatura-mafieuse au pouvoir à Moscou remet une pièce dans le jukebox de la nuisance russe éternelle, la marche au soleil couchant d'un Tamerlan de légende ne stoppera donc jamais ? Et tous ses voisins autrefois sous le joug soviétique ne s'y sont pas trompés une seconde qui font bloc aujourd'hui derrière Kyiv !

L'Incorrect remet les pendules à l'heure concernant le péché originel de l'Occident dans l'affaire d'Ukraine, ce qui va désoler le ramas de russophiles compréhensifs derrière un Luc Ferry par exemple (la bande passante est trop étroite pour les citer tous). Raphaël Chauvancy (officier-écrivain engagé) y dit que « la Russie n’est pas une victime. Elle a joué une partie qui visait à rétablir son statut de très grande puissance en réaffirmant son influence en Europe. Seulement, elle l’a perdue parce que ses forces ne sont plus suffisantes pour compenser le manque d’attractivité de son modèle ». Thibault Muzergues (International Republican Institute) y dit que « c’est la Russie qui a choisi de faire de l’OTAN son ennemie, pas l’inverse. Rappelons que jusqu’au début de l’invasion de l’Ukraine en 2014, les deux parties avaient construit un Partenariat pour la Paix (PPP) et il n’est pas venu à l’esprit des Russes de dénoncer l’élargissement de l’OTAN lorsqu’il s’est produit en 1997 – il aura fallu l’invasion de la Crimée en 2014 pour que le PPP prenne fin » et Julien Ravalais Casanova (de l'UNESCO) y dit qu'« un dialogue entre l’OTAN et la Russie a été mis en place, avec l’Acte Fondateur de 1997 et le Conseil OTAN-Russie qui a fonctionné de 2004 bon an mal an jusqu’en 2014, année de l’annexion de la Crimée. Pour mémoire, l’Acte Fondateur de 1997 stipule "le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de tous les États et de leur droit inhérent de choisir les moyens d’assurer leur sécurité". C’est donc la Russie qui a renié ses engagements en envahissant l’Ukraine, pas l’inverse ».

Qui ne voit le plan américain de destruction de la menace russe ?
Perso, je le vois parfaitement et j'en souhaite son succès. Et si nous avons loupé le rendez-vous au Traité de Versailles de 1919 en ne démembrant pas le Deuxième Reich en autant de royaumes et principautés qu'il en avait naturellement, il ne faut pas louper le coche cette fois encore et démembrer la Fédération de Russie selon ses frontières intérieures à quelques exceptions près de territoires non viables en autonomie. L'Empire russe nous emmerde depuis des siècles et les nations non-russes de la Fédération ne veulent pas continuer à vivre sous le joug moscovite. Stop donc !
Reste à régler la question de la force de dissuasion nucléaire qui s'avère être une force d'agression potentielle à laquelle s'adosse un chantage pervers. Tout semblant de victoire de Poutine risque de susciter des vocations de bouclier atomique chez tous ceux qui aimeraient régler leurs problèmes de voisinage de la même façon. Quoiqu'il en soit, des amis américains m'ont dit qu'il y avait des protocoles de sûreté qui laisseraient à la Russie nouvelle sa capacité de dissuasion, la maintenant dans le cercle atomique et au Conseil de sécurité des Nations Unies, tout cela en souvenir du grand sacrifice de la Seconde Guerre mondiale. Mais pour cela, il faut changer d'interlocuteur à Moscou ou attendre qu'il meure. Qui s'y colle à l'œilleton ?

Quant à la fabuleuse amitié franco-russe que célèbrent les littéraires nostalgiques du tragique russe et tous les idiots utiles français et autres otaries battant des nageoires à l'apparition du mâle slave ceinture noire de judo qui chevauche des ours, je la laisse au cercle des poêtes disparus. Il ne me semble pas qu'elle ait joué quelque rôle que ce soit le 23 août 1939 quand fut signé le pacte Molotov-Ribbentrop, pas plus que lors de la guerre d'Indochine, encore moins dans les événements algériens ni aujourd'hui dans l'espace francophone africain. Il faut être aveugle ou gaulliste pour y croire. Qu'une classe russe éduquée aime la civilisation française n'oblige pas à réciprocité, sans pour autant en faire l'ennemi héréditaire. La place est prise par la perfide Albion. De toute façon comme nous le suggère Sergueï Lavrov, il faut une bonne fois pour toutes régler la question russe.
Et s'il fallait un slogan pour terminer cette guerre, je choisirais :

"La justice avant la paix"



Postscriptum athlétique :
La volonté russe explicite de détruire systématiquement les habitations et les infrastructures essentielles à la population d'Ukraine doit disqualifier les athlètes russes au J.O. de Paris, quel que soit le drapeau sous lequel ils concourraient, parce que toute médaille pseudo-russe sera accrochée sur la poitrine de Poutine. Et Anne Hidalgo (qui n'est pas ma copine ni ma cousine) a bien raison de dire niet. Désolé les mecs, revenez quand il sera mort !

jeudi 9 février 2023

Le monde n'est que chaos

Celui qui dispose d'un globe terrestre peut le faire tourner lentement en faisant l'inventaire des calamités, naturelles et humaines : il en sera saisi d'effroi. En partant de la ligne de changement de date du Pacifique vers l'est, il arrivera aussitôt sur le Pérou en révolution contre la caste qui a tous les leviers et prospère à la sueur de l'indien et juste en bas, un Chili ravagé par des incendies titanesques qui commandent aux hommes. L'Argentine, pays neuf disposant de tout, est ruinée par ses habitants. Le Brésil va laisser s'affronter les pauvres de droite et les pauvres de gauche sans qu'aucun ne sache vraiment ce que tout cela signifie, moins encore le géronte corrompu que la Cour suprême pour se garantir a remis en selle au soir de sa vie. De la Colombie jusqu'à la Basse Californie, ce sont les narco-trafiquants qui gouvernent, pillent et tuent ; les chemins sont encombrés de fuyards qui montent en famille vers la lumière américaine. Arrivé là, ce n'est pas terrible non plus. Si tu es noir, tu risques carrément ta peau en ville le soir en dehors du ghetto.

On passe l'Atlantique pour aborder aux rivages du vieux monde rationnel, héritier de la civilisation greco-romaine. Et là, un empire mythique, venu du fond de la barbarie, entreprend la conquête de ses voisins par le fer et le feu, accumulant des vies dépêchées par milliers et sans répit, pour finir par menacer tout ce qui n'est pas lui. Nul ne sait si par dépit, l'empereur nouveau, arraché à la fange soviétique, ne va pas déclencher une bombe atomique. Seuls suffiraient les noms ? en voici : Azerbaïdjan, Syrie, Hataï, Anatolie, Irak, Iran, Israel, Libye, Sahel, Congo, Kenya, Mozambique, Somalie, Yemen et plus loin, Afghanistan, Birmanie, Xinkiang, mer de Chine et Corée du Nord. Il en manque ? Peut-être en cherchant bien, mais ce n'est pas non plus un catalogue. La question qui finit par arriver est celle du pourquoi. Y a-t-il une cause majeure ou des causes non liées ?

Mon agnosticisme atterré me suggère le Néant primordial duquel tout procède et dont quelqu'un ou un meilleur principe a forcé l'espace pour construire l'Ordre. Ce Néant subsiste, me disent les Bons Hommes, et tout défaut d'ordre le laisse émerger à nouveau. Le chaos est consubstanciel à notre monde. Certains l'appellent le Mal et le griment en bouc pour faire peur aux âmes simples. Il est contenu dans le Néant par l'Ordre. Celui que nous avons sous la main est l'ordre naturel. Des thésards l'ont appelé "écologie". N'est-il pas temps de s'y mettre pour de vrai ? dans tous les compartiments de la vie terrestre, à commencer par celui de la Raison.

Après l'orgie de mort et destruction de la seconde guerre mondiale, les nations rescapées formèrent un cercle de raison. Mais il n'accueillit pas tous les pays à parité. Le camp de la force, les vainqueurs de cet holocauste - les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - se réservèrent le droit d'approuver ce que décideraient les autres. L'intention originelle était viciée dès le départ. La raison cédait le pas, et le vieux Poméranien éternua dans sa tombe, la force primait toujours le droit. Soixante-quinze ans plus tard, la messe est dite. Il faut être payé à la ligne pour expliquer pourquoi !

L'espèce humaine, enfin plutôt terrienne, déborde de partout et d'aucuns croient que dans ce chaos elle survivra avec un effectif de neuf milliards d'individus. Des forts en calcul nous expliquent qu'au 20 août nous avons épuisé les ressources annuelles disponibles sur terre. Donc nous vivons jusqu'à la fin de l'année en consommant le stock. Le stock de tout. En même temps, la crise climatique (que nous en soyons la cause ou pas n'a plus d'importance) amplifie les caprices de la nature dans des proportions que certains pays ne peuvent plus affronter. Alors quoi ?
Alors rien !
Notre génération n'a pas compris l'ordre naturel et l'aurait-elle compris qu'elle n'aurait su l'imposer. Elle n'est pas prête à remettre en cause ses modes de vie et de pensée, ses avantages acquis. Pourquoi ou comment ? Ce n'est pas important : le résultat est là ! Nous sommes en faute. L'espèce aujourd'hui en échec doit s'en remettre aux générations montantes qui semblent plus impliquées globalement dans ces défis bientôt monstrueux, et plus capables que nous de réunir le concert des nations pour coordonner la lutte écologique et climatique. Aussi nous garderons-nous bien de donner des conseils.

Satan rouge

S'il y avait quelqu'un au Ciel, il enverrait trucider les tyrans qui ajoutent leur chaos perso au chaos global ; mais apparemment il n'y a personne, comme dit la chanson d'Alain Souchon. On peut en revanche miser sur la pérennité du Néant originel, du Mal principiel qui dérègle tout. Lui, il va bien, merci.

Terminons par la parabole de Maxime Laguerre :

J'étais seul sur le quai.
Devant moi un train magnifique qui s'appelait « Le Progrès ». Des wagons, les voyageurs faisaient de grands gestes pour m'inviter à monter. L'un d'eux baissa la glace et me dit : « Venez donc, partons tous ensemble, il faut vivre avec son temps ! »
Alors je suis monté, je me suis assis et le train est parti. La campagne que nous traversions était belle. Puis elle a commencé à se couvrir de constructions étranges dont je ne comprenais pas la signification. Cela a fini par me donner le tournis. J'ai demandé à mes voisins où allait ce train. Ils ne savaient pas. On disait qu'il allait peut-être vers un pays merveilleux.
Alors, j'ai fait tous les wagons pour trouver quelqu'un sachant exactement où nous allions. Personne ne savait rien de précis, mais comme tout le monde y allait, pourquoi se tracasser ? Voulant en savoir plus, j'ai cherché le conducteur. Il n'y en avait pas ! Alors j'ai dit aux autres : ne croyez-vous pas que nous devrions nous arrêter. Le train va trop vite et nous ne savons pas où nous allons.
Soudain silencieux les gens m'ont regardé d'un drôle d'air, comme si quelque chose n'allait pas très bien dans ma tête. Enfin l'un d'eux m'a répondu : « Mais monsieur, vous savez, on n'arrête pas « Le Progrès ».

dimanche 5 février 2023

6-février en 2023

bouton antiparlementaire
Ayant eu le privilège de bien connaître l'un des camelots du roi qui avancèrent vers le pont de la Concorde en ce funeste jour du 6 février, j'en appris qu'il n'y avait aucune insurrection qui vaille sans chef décidé à vaincre. Relire aussi Lucien Rebatet qui s'y battit et à l'occasion, Robert Brasillach qui fut tué le même jour onze ans plus tard, ce jour même où naissait Bob Marley. Il est de ces collisions !

On a dit beaucoup (trop) contre le colonel de La Rocque, on a dit beaucoup moins contre les chefs absents de l'Action française qui avaient arpenté les tréteaux en appelant le peuple à renverser la Gueuse, sans qu'on les retrouve le jour venu sur le pavé parisien. Maurice Pujo se fendit d'une longue analyse justifiant l'échec de cette journée par le déroulé prévisible des événements du lendemain qui en annuleraient tous les fruits.
Dit en plus court, l'insurrection n'avait pas téléphoné avant son entrée en gare !

Ce blogue a chaque année commémoré le 6-février-34. Nous n'ajouterons pas de révélations inédites ou moins sues, mais profitons de cette méditation annuelle pour prévenir les jeunes militants de ne pas s'engager à corps perdu dans une manifestation si leurs chefs ne l'ont pas préparée, ne sont pas devant, et si le nombre critique n'est pas atteint. Certes ce n'est pas un métier que la révolte, mais ça y ressemble.
Benito l'ancien était plus affûté à l'ouvrage que nos penseurs au marbre.

bouquet
PSAUME VII
J'ai passé cette nuit au mont des Oliviers.
Etais-je auprès de vous, bien indigne, Seigneur ?
Je ne sais, mais la chaîne était lourde à mes pieds,
Et je suais aussi, comme vous, ma sueur.

Ce n'est pas sans grand mal, voyez-vous qu'on arrache
Notre cœur aux seuls biens auxquels il fut voué
Et l'ange vient trancher plutôt qu'il ne détache
Le fil de ce bateau que vous aviez noué.

Vous avez trop connu cette terre où nous sommes,
Vous avez trop aimé l'air que nous respirions,
Pour n'avoir pas souffert ce que souffrent les hommes
Et n'avoir pas gémi dans votre passion.

Ah ! si demain, Seigneur, du jardin des Olives,
Je pouvais repartir vers le monde qu'on voit,
Laissez-moi boire encor aux fontaines d'eau vive,
Et laissez s'éloigner cette coupe de moi.

Mais s'il vous faut encor mon attente, Seigneur,
S'il vous faut l'aube noire et la plus dure peine,
Prenez l'arrachement et prenez la douleur,
Que votre volonté soit faite et non la mienne.
(Robert Brasillach, Fresnes, 5 février 1945)

samedi 4 février 2023

4 clés pour lire l'intifada qui vient

Le conflit israélo-palestinien est au seuil de sa solution tragique, et les chancelleries ne semblent pas s'en inquiéter. Les acteurs majeurs sont immortels, archi-connus, archi-prévisibles : tant Abou Mazen que Ismaël Haniyeh que Benyamin Netanyahou sont de vieux singes dont on connaît les grimaces, mais derrière lesquels se cachent quatre réalités incontournables et nouvelles. Les voici:

le tombeau de rachel à Bethléem
Le tombeau disputé de Rachel à Bethléem en 1881

(1) La classe d'âge juive des 15-35 ans a été éduquée dans l'inébranlable conviction que le territoire qui va de la mer au Jourdain lui appartint, lui appartient, lui appartiendra. Ce territoire est occupé illégalement ou pas, qu'importe! par une ethnie hostile dont les fermentations nationalistes peuvent provoquer des pogroms. Elle est dangereuse et meurtrière. Nul juif ne fréquente ces gens. La perspective à terme est soit l'extermination sur place, soit une seconde Nakba. Vexations, humiliations, assassinats, tout est bon pour libérer les terres juives squattées.

(2) La même classe d'âge palestinienne a grandi à l'ombre du mur de séparation. Si leurs pères autrefois partaient travailler le matin pour un patron juif - cent mille jadis de Jérusalem-Est - dans les champs, les garages, les conserveries ou l'artisanat, ils apprenaient à "vivre avec", ils connaissaient de bons juifs, leurs familles, leurs fêtes, leurs peines et joies ; lesquels pouvaient apprécier en retour la valeur de leur contribution. Ce frottement est terminé dans de grandes proportions. Les jeunes Palestiniens d'aujourd'hui ne connaissent des Juifs que les colons racistes et les soldats brutaux. L'apartheid est manifeste depuis que les deux communautés se tournent le dos.

(3) Ce territoire disputé entre mer et Jourdain contient juifs et arabes à moitié-moitié : sept millions de juifs et sept millions de palestiniens (en comptant les arabes israéliens). Tout embrasement jettera une moitié du pays sur l'autre moitié, et la moitié juive aura le dessus...... au début.

(4) Les accords d'Abraham (clic) célébrés partout sont des accords intergouvernementaux. Ils n'ont pas été validés par la Rue arabe, nulle part. Mieux encore, ils ont suscité une large réprobation populaire de l'abandon des frères palestiniens par les émirs du Golfe, par le makhzen marocain ou par la bourgeoisie dubaïote. Combien de drapeaux palestiniens dans les tribunes des stades du Qatar lors du Mondial de football ? En cas de conflit sanglant, il peut y avoir un rallye destructeur de tous les intérêts israéliens exposés dans les pays arabes. Sans parler d'une guerre ouverte avec le Hezbollah et/ou le Djihad islamique, renforcés de volontaires intérieurs ou extérieurs.

logo jerusalem arabe hebreu

Tous les ingrédients existent pour que la prochaine intifada soit la dernière après avoir provoqué une déflagration qui secouera tout le Proche Orient. S'il est bien tôt pour en prévoir le vainqueur, soyons sûrs que rien ne retiendra les coups les plus durs et les crimes les plus odieux de part et d'autre, au motif biblique que Mon Dieu est plus grand que le Tien.

vendredi 3 février 2023

De l'ascendance davidique des rois [1/2]

Spécial royco
Temps de lecture avec les liens : deux jours.

Avant-propos
La Charte de Fontevrault* ayant rallumé la légende des origines davidiques des rois, nous avons pris le band-wagon des saints et des anges.
Le résumé ci-dessous de l'étude des ascendances davidiques des rois de France propose un autre cathéter d'injection davidienne que l'intervention légendaire de Jude, fils de Jacques le mineur, convoyé en Gaule par le non moins légendaire Joseph d'Arimathie, voire par l'arrivée de Marie de Magdala, épouse du Nazaréen, en Provence. Cette troisième voie d'accès est documentée à partir de la dynastie des exilarques juifs d'Irak au VIIIè siècle. Il est établi que depuis la déportation à Babylone, la souche est davidienne. Il est établi aussi qu'un scion de cette lignée a fait souche en Septimanie. Et tous les généalogistes convergent sur le fait qu'elle est entrée dans la maison des pippinides en épousant une fille de Charles Martel, Alda de Francie**. Nous avons choisi délibérement pour pivot entre ascendance et descendance un personnage indiscutable qui est Guilhem de Gellone (755-812) lequel, outre sa geste de preux et sa présence dans toutes les annales du temps, a laissé témoignage de son importance en l'abbaye de Gellone in eremo à Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault) où il se retira.
** Toutes les chroniques la citent sous ce nom ou sous celui d'Aude


Sceau juif de Narbonne
ASCENDANCE
L'ascendance de Guilhem de Gellone remonte en ligne directe aux exilarques juifs d'Irak, succédant par le sang aux exilarques de Babylone lesquels procèdent par le sang toujours des exilarques de Jérusalem dont le second, Salathiel ben Jechaniah (597AC/540AC) est le fils du 22ème roi de Juda, Jéchonias de Judée mort libre en 562AC, de la dynastie de David. Selon la Bible, il y a 18 ou 19 rois entre ce dernier et le roi David (1040AC/962AC).

C'est donc le fils du 2è exilarque juif d'Irak, fils lui-même du 34è et dernier exilarque de Babylone, qui débarque à Narbonne. Il s'appelle Natronaï David (672-739). Que vient-il y faire ?
Il est appelé par les bourgeois juifs de la ville à la direction de la forte communauté israélite de Narbonne qui rayonne sur toute la Méditerranée occidentale par le commerce, les arts et les sciences. Une thèse de 400 pages plus 30 p. d'appareil critique, somme éditée par l'Université de Columbia sous la plume d'Arthur Zuckerman en 1972 (bon courage !) tend à prouver que des domaines le long du fleuve Atax (jusqu'à l'oppidum de Rennes-le-Château ?) auraient été donnés aux Juifs de Narbonne par Pépin le Bref en rémunération de leur concours à la guerre des Francs, formant une principauté dans l'empire naissant. Les historiens admettent que cette entrée du sang de David dans la maison usurpatrice compense son défaut de légitimité hématique malgré leur souci d'épouser les femmes mérovingiennes disponibles. Ces possessions juives devaient être organisées autour d'un exilarque (roi en exil) du meilleur sang. D'où l'appel à Bagdad. Zuckerman l'appelle Makhir, patronyme hébreu de Natronaï en aramaïque. Mais l'important n'est pas tant le motif bien embrouillé que la suite donnée.

plan du quartier juif de la Narbonne médiavale
La juiverie archiépiscopale narbonnaise s'étendait de part et d'autre de l'ensemble cathédrale, cloître, ancien archevêché. Il n'en reste aucun témoignage visible. Elle comprenanit la rue Diderot, la rue Rouget-de-Lisle, la rue Armand-Gauthier, rue de l'Ancienne-Porte-Neuve, longeait la rue Jean-Jaurès. Deux haltes dans cette route juive : la salle au Pilier accessible par le passage de l'Ancre abrite une pierre provenant de l'ancien cimetière juif de Narbonne et dont l'épitaphe latine remonte au VII° siècle. Juste à côté la "Pierre aux Symboles" trouvée dans l'ancienne église Sainte-Marie-La-Major présente des signes ésotériques dont le pentacle ou Maguen David et deux oreilles que l'imagination n'interdit pas d'interpréter comme symbolisant le Shéma (Ecoute), prière imprécative et profession de foi fondamentale du judaïsme. Quant à la juiverie vicomtale, elle était délimitée par les actuelles rue Droite et Viollet-le-Duc au nord, à l'est la Place de Verdun, au sud le Boulevard Gambetta ; la partie à l'ouest donnait sur l'actuel canal de la Robine et remontait par le rue Marcellin Coural qui aboutit rue de l'Ancien Courrier (source wiki-narbonne)

DESCENDANCE
Sous la férule de Charles Martel, le premier exilarque de Narbonne est marié en 705 à une noble franque, Chrodelinde d'Austrasie (678-740), de laquelle il a un fils unique, Thierri d'Autun*** (705-762) lequel épousera Rolinde d'Aquitaine avec laquelle il aura un fils, Théodoric le Pieux (730-793) lequel épousera une fille de Charles Martel, Alda ou Aude de Francie (722-795) qui lui donnera 5 enfants "davidiens" au sein de la maison des Pippinides. Parmi eux, Guilhem de Gellone, mais aussi :

1/ Sigisbert ou Gilbert de ROUERGUE (750-820)
3/ Thierri II d'AUTUN (755-804)
4/ Adalelme d'AUTUN (760-803)
5/ Aube d'AUTUN (770-)
Pour savoir si l'injection a abouti à un roi de France, il convient d'explorer toute la descendance de ces cinq enfants injectés. Ce que nous ne faisons qu'amorcer...

Note*** : si on veut attaquer la thèse narbonnaise, c'est à cette charnière ; mais il faudra contrer Zuckerman qui s'est farci moult censiers, terriers et cartulaires de l'époque considérée. La critique littéraire la plus serrée fut celle de Gérard Nahon dans Le Annales en 1975, que l'on peut lire dans Persée ici.


(1) Sigisbert de Rouergue donne la lignée des Raimon de Toulouse jusqu'à la dernière fille de la ligne directe Jeanne de Toulouse mariée par traité au frère de Louis IX, Alphonse de Poitiers. L'injection davidienne pénètre alors la maison royale de France mais le couple occupé à la croisade mourra sans enfants en 1271 en Italie.

(2) Guilhem de Gellone engendre Héribert de Gellone (comte de Toulouse) dont les filles épouseront des Pepinnides d'Italie. Cause perdue !
Puis remarié, il engendre Thierri III d'Autun (790-826) qui engendre avec Emma de Bavière une fille unique, Endelberge d'Autun (825-900) laquelle épouse Louis II des Carolingiens, fils de Lothaire Ier. Bingo, l'injection davidienne entre dans la maison royale.
Le couple n'a qu'une fille, Ermengarde que l'on mariera au roi de Bourgogne, Boson V de Provence. Ils auront, après trois filles, Louis III de Provence, dit l'aveugle, empereur d'Occident. La deuxième race de rois est injectée. Etude des Guilhermides à faire.

(3) Thierry II d'Autun engendre une fille unique, Alba qui engendre Bernard Ier, comte d'Auvergne et Théodoric, comte de Châlon s/Saone. A explorer...
(4) Adalelme d'Autun ouvrira la maison de Poitiers qui se répandra au sud jusqu'en Catalogne. Cause perdue !

(5) Aube d'Atun n'aura pas d'enfant.

Place maintenant aux généalogistes distingués qui nous prouveront que l'injection davidienne a touché Hugues le Grand voire son fils, le premier des capétiens. Ou plus tardivement peut-être quelque scion de la race des rois, comme on l'a vu presque arriver avec Alphonse de Poitiers. Quid de Henri IV de France, descendant de Bernard VI d'Armagnac, sire d'Albret, et de Cécile de Rodez (1278-1312) injectée par son ascendance des comtes de Rodez ? Il s'agit de douzaines de descendances à explorer, bien au-dessus de mes forces, mais à le faire au plus court, je me concentrerais sur le Vert-Galant, parce qu'il fut un grand... "disséminateur" ! Autre conséquence : connaissant la forte impatience des nobles de ce temps à se reproduire, il n'est pas douteux que des milliers ou des dizaines de milliers de Français d'aujourd'hui soient d'ascendance davidique, sans passer par les marranes d'Espagne, réfugiés chez nous, voie dont Roger Peyreffitte recensait les avatars contemporains. Quand on aura fini ce travail, on s'attellera à la circoncision des fils de la dynastie anglaise qui veut confirmer l'ascendance davidique du trône britannique par la maison de Hanovre.


Aparté : la maison rouergate d'Arpajon procède d'Hugues Ier de Rodez (+1159). Cette prestigieuse maison comtale est injectée par les femmes Guilhermides de la maison de Narbonne. Il est possible que la harpe d'Arpajon soit une souvenance de leur origine davidienne lointaine. Mais cela n'est pas mon domaine.

Note sûre : la distance Bagdad-Narbonne n'était pas un obstacle. La diplomatie de Charlemagne avait envoyé le Franc juif Isaac le Radhanite (https://fr.wikipedia.org/wiki/Radhanites) au calife abbasside de Bagdad en 797 pour l'aider dans l'affaire d'Espagne. La route partait du port de Narbonne jusqu'à Antioche, puis par caravanne jusqu'à Bagdad. Il y resta trois ans et rentra.

Note presque sûre : Il est question plusieurs fois dans les textes d'un roi des juifs de Narbonne ou de Septimanie, et aussi d'une reine des Juifs de Narbonne. Les témoignages d'une communauté israélite organisée et souveraine en justice dans la capitale de Septimanie sont nombreux. Mais on ne trouve pas de "royaume" de Narbonne ou de Septimanie, ne fut-il que juif. Il n'est pas douteux que le carolingien (et même déjà le sage Pépin le Bref) ait reculé à l'idée de circonscrire des possessions juives dans un vrai royaume étranger enchâssé dans l'empire aux portes de la marche d'Espagne toujours contestée ; mais l'usage d'appeler "rex" qu'en firent les Juifs de leur exilarque ressortit plutôt à celui qu'on emploierait pour la "Reine des Gitans". Ca fait plaisir et n'emporte pas conséquences.


Masse des liens utilisés en clair :
  • Généalogie des exilarques de Babylone :
    https://www.genealoj.org/fr/famille-dautun-origine-juive-ha-david
  • Généalogie de Bustanaï ben Haninaï David (34è exilarque de abylone et 1er exilarque d'Irak):
    https://gw.geneanet.org/arnac?lang=fr&pz=mado&nz=boudet&p=bustanai+ben+haninai&n=david
  • Généalogie de Nehemiah Ben Haninaï David (2è exilarque d'Irak):
    https://gw.geneanet.org/arnac?lang=fr&pz=mado&nz=boudet&p=nehemiah+ben+haninai&n=david
  • Généalogie de Natronaï David (1er exilarque de Narbonne):
    https://gw.geneanet.org/arnac?lang=fr&pz=mado&nz=boudet&p=natronai&n=david&oc=1
  • Généalogie de Yehudaï Habibaï ben Natronaï David son fils :
    https://gw.geneanet.org/arnac?lang=fr&n=david&oc=0&p=yehudai+habibai+ben+natronai
  • Généalogie de Theodoric :
    https://gw.geneanet.org/pautrat?lang=fr&pz=regis+vincent&nz=pautrat&p=thierry+theodoric+habibai+ben+natronai+david&n=de+vienne+d+autun
  • Theodoric (d'Autun) :
    https://gw.geneanet.org/citron06?lang=fr&n=d+autun&oc=0&p=theodoric+i
  • Généalogie de Guilhem de Gellone :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9ribert_(fils_de_Guillaume_de_Gellone)
  • Une généalogie des Guilhelmides :
    http://thierryhelene.bianco.free.fr/drupal/?q=node/59
  • Makhir de Narbonne :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Makhir_de_Narbonne
  • Les juifs du languedoc :
    https://www.jecpj-france.com/wp-content/uploads/2021/08/les-juifs-du-languedoc-Roussillon1.pdf
  • Colonies juives en Languedoc :
    https://jguideeurope.org/fr/region/france/languedoc/
  • Narbonne dans la Jewish Encyclopedia :
    https://jewishencyclopedia.com/articles/11323-narbonne
  • Le roi juif de Narbonne :
    https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1997_num_109_218_3784
  • Juifs de Narbonne :
    http://www.corbieres-matin.fr/index.php/les-juifs-de-narbonne-suite/
  • Chronique des juifs du Languedoc :
    https://dis-leur.fr/chronique-lhistoire-oubliee-des-juifs-du-languedoc/
  • Une principauté juive du Midi :
    https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1973_num_85_112_4805
  • la base Zuckerman :
    https://en.wikipedia.org/wiki/A_Jewish_Princedom_in_Feudal_France
  • Censiers et terriers :
    https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1977_act_31_1_2249
  • Comtes de Rouergue et de Rodez :
    http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Rouergue-Rodez.pdf
  • Page 207-210 du Princedom :
    https://www.jstor.org/stable/599021
  • Recension du bouquin de Zuckerman par Patric Choffrut - Royaume/principauté juive de Septimanie :
    https://acjp.fr/uploads/articles/bba31ad3e51a5d5d368a9c17a8ffba38.pdf
  • Communauté juive narbonnaise :
    http://www.wiki-narbonne.fr/index.php?title=La_Communaut%C3%A9_Juive_sous_le_r%C3%A8gne_des_Vicomtes
  • Deux critiques du bouquin de Zuckerman :
    https://acjp.fr/uploads/articles/bba31ad3e51a5d5d368a9c17a8ffba38.pdf
    https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1975_num_30_2_293610_t1_0363_0000_001
  • Le bouquin en cause chez Amazon :
    https://www.amazon.fr/Jewish-Princedom-Feudal-France-768-900/dp/0231032986 à 508,77 euros
  • Ambassade carolingienne à Bagdad - Isaac le rhadanite que Charlemagne dépêcha à Bagdad en qualité d'ambassadeur :
    http://www.wiki-narbonne.fr/index.php?title=Judith_reine_de_Narbonne
  • Evangélisation des Gaules :
    https://www.lavie.fr/idees/histoire/levangelisation-des-gaules-une-voie-singuliere-8702.php

jeudi 2 février 2023

De l'ascendance davidique des rois [2/2]

Spécial royco
temps de lecture : 3 minutes

Sceau juif de Narbonne
L'origine davidique des rois est une affaire qui remonte aux origines mêmes des Mérovingiens, race sortie de nulle part, en Pannonie suppose-t-on. Les rares chroniques du temps dotaient la dynastie mérovingienne d'un sang réputé royal, que d'aucuns rattachèrent ensuite à la lignée du roi David de Juda. Le type "royal" était affirmé par le port d'une longue chevelure, que les Pippinides finirent par raser chez le dernier titulaire de la charge, Childéric III, avant de le cloîtrer dans un monastère près de Saint-Omer. La dispute était suffisamment sérieuse pour que la dynastie franque et les grands carolingiens des royaumes recherchent continuellement à épouser des Mérovingiennes dans la vénération d'une magie hématique.

On peut se demander pourquoi cette vénération ne s'est pas tournée plus tôt vers les dieux des germains, celtes ou goths. Thor, Odin, Taranis, Toutatis ou quelqu'autre du panthéon païen eussent fait l'affaire chez les brutes de Childéric, père de Clovis ; d'autant que l'évangélisation des Gaules fut très lente contrairement à la vulgate catholique impatiente d'hégémoniser l'espace sous ses valeurs avant que d'y dicter ses droits. Il n'y a pas eu d'église des Gaules ; la primatie des Gaules est postérieure au règne de Charlemagne (1ère mention sous Louis le Débonnaire pour l'archevêque de Bourges). C'est en soi et plus tardivement l'un des défauts d'aspect du gallicanisme ; il n'avait pas de souche dans le christianisme primitif.

Ceci mis à part, pourquoi vouloir à tout prix injecter du sang davidien dans la lignée des rois oints ? Pour consolider la transcendance, initiée par le droit divin qui les règle, et confirmée par le sacre ? D'où les titres de "roi très chrétien", "lieutenant du Christ sur terre", "fils aîné de l'Eglise" et intercesseur divin dans la guérison des écrouelles : "le roi te touche, Dieu te guérit". Ce qui finira quand même sur l'échafaud du 21 janvier 1793 avec le roi le plus proche de la définition originelle par sa piété non feinte, ses moeurs irréprochables et sa conduite très chrétienne des affaires à lui soumises. De quoi douter !

Le sang davidien en substance n'a pu éviter la dégénérescence de la race par le cancer de la consanguinité, fléau subi largement dans les familles régnantes, dont les causes étaient inconnues à l'époque. Louis XIV avait quand même des doutes, qui avait demandé à la faculté pourquoi ses enfants légitimes étaient si fragiles et ses bâtards pleins de santé. La branche dynastique injectée finira par ne plus se reproduire : Louis-Auguste et XVI de France attendit huit ans pour mettre la reine enceinte ; son frère Louis-Stanislas et XVIII de France ne put (selon le légiste) ou n'eut pas d'enfant ; Charles-Philippe ou X de France renoua avec la procréation mais les circonstances malheureuses (l'aîné ayant épousé sa cousine germaine n'eut pas d'enfant, le cadet fut assassiné) et le peu d'allant de son petit-fils pour les alcôves, fermeront la dynastie sur l'impasse d'une stérilité délibérée du couple (l'enfantement étant impossible chez Marie-Thérèse de Modène): ce qui en dira plus long sur la conscience de Chambord que son refus du drapeau tricolore. On ne prend pas rang dans un système héréditaire si on ferme le projet. Exeunt !

Ne poursuivra l'aventure que la branche exilée jadis en Espagne par Louis XIV pour succéder à l'Ensorcelé des Habsbourg sans postérité, mais d'autres injections que davidiennes seront nécessaires à la génétique selon les mauvaises langues et la maison d'Orléans. Quoi qu'il en soit, la judaïté se transmettant d'abord par les femmes, la lignée isabélitaine* espagnole a bien la goutte de sang qu'il faut, comme d'ailleurs la branche cadette échouée ici.
Note*: Isabelle II est la fille de Ferdinand VII, lui-même fils de Charles IV, ça se lit sur son visage.

L'intérêt de tout ça est purement historique, autant qu'il éclaire certaines réactions fondées sur la divinité des rois oints qui se perpétuent dans le silence des abysses dynastiques. Mais pour une monarchie souveraine et enfermée dans son domaine régalien, comme le Piéton la promeut, descendre du Psalmiste n'a que peu d'intérêt, même si les régles d'exercice qui s'appliquent au titulaire peuvent parfaitement ressortir au droit divin, non pas celui de plier la société à ses caprices mais à être en permanence confronté aux bornes posées par ce droit supérieur.
Reste à décider Qui le dicte !
La suite à venir demain sous la cote [1/2]

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