mercredi 30 juin 2021

Chevaucher le bœuf

Depuis deux ans, je lis la production de Christian Vanneste sur son blog (clic) et j'en fait grand profit, même si nous ne sommes pas toujours d'accord. Aujourd'hui 30 juin, le député honoraire de Tourcoing nous propose une synthèse très intéressante sur les effets de l'accrochage des wagons d'Europe de l'Est au train communautaire de l'Ouest ; et c'est à lire ici sous le titre L'Europe est-elle encore libre ?.

Tout part du refus hongrois de la promotion de l'homosexualité dans la jeunesse sans que soit réprimée une orientation minoritaire intime qui ne regarde pas l'Etat. Cela n'est rien bien sûr, mais le rallye des minoritaires fut surprenant, comme Mark Rutte, qu'on a connu mieux inspiré, demandant l'exclusion de la Hongrie de l'Union européenne. La liste est longue chez nous des Gomorrhéens, mais qui aurait supposé qu'il y en ait tant ailleurs ? Brisons ! La perle de cette synthèse n'est pas là.

M. Vanneste explique comment fonctionne la membrane osmotique entre les deux blocs, oriental et occidental qui laisse passer des valeurs très différentes et, c'est nous qui le disons, moins avancées certes mais moins décadentes en Europe orientale. Je cite :

« La question de la reconnaissance d’une “communauté lgbt+” et de ses droits est idéologique. Autrement dit, elle devrait se situer sur le terrain de la libre discussion et dépendre du choix des citoyens. C’est le fait d’interdire le débat et d’exiger une pensée unique qui est en contradiction avec les valeurs libérales de l’Europe. Il y a deux idéologies : la première considère que le choix de sa sexualité, ou le fait de l’assumer si on considère que ce n’est pas un choix, ne nuit pas aux autres et donc ne doit pas être entravé ; la seconde estime que le maintien de la famille unissant les deux sexes pour donner la vie à des enfants et les éduquer appartient au Bien commun d’une société qui doit être défendu. La confrontation entre ces ceux conceptions doit être digne. Ce qui est stupéfiant, c’est que la caste qui dirige l’Europe fait de la première option une idéologie obligatoire. Le totalitarisme est bien passé de ce côté-ci du mur (ndlr: de Berlin) ! »

Et l'auteur convoque Hélène Carrère d'Encausse à la résurrection de la vieille nomenklatura matérialiste et enrichie jadis, sournoise et libidineuse aujourd'hui, mais toujours riche. Tout ceci a une explication que nous avons donnée en commentaire à ce billet, que voici. C'est la dépense d'énergie des gouvernements sur le sociétal à défaut de savoir maîtriser le régalien :

« La mode des “valeurs” et l’invasion de la sphère privée par l’Etat cachent (mal) une incapacité des régimes d’Europe occidentale à gérer leur domaine régalien. C’est d’ailleurs pourquoi ils le déportent si facilement au niveau fédéral. En revanche ils se jettent dans le sociétal car ce domaine est plus tapageur et rémunérateur électoralement que l’austère mission qui justifiait au départ leur existence. Mais les peuples commencent à le voir au travers de l’insécurité galopante, justice complaisante, sécurité sociale précarisée, éducation “nationale” effondrée, déficits partout !
Bien sûr la nomenklatura virera sa cuti au moment nécessaire pour récupérer l’électeur en fuite, mais rien ne dit qu’elle y parvienne cette fois, le divorce entre elle et le “peuple” étant semble-t-il consommé, au vu d’une abstention record en France.
La séquence des Gilets jaunes sur les ronds-points était une mise en bouche. Le mécontentement peut coaguler plus largement et des accidents regrettables survenir qui toucheront la classe politique ad hominem. Le sentent-ils ? Apparemment pas ! Les jeux puérils inter-partis continuent.
Pour revenir au titre de votre remarquable synthèse, pour être libre faut-il encore exister ! Il y a un marché commun des denrées et produits, des libertés de circulation des gens et des sous, des facilités monétaires, des agences utiles, d’autres moins, mais il n’existe pas d’Europe. Ni nation européenne, ni menace armée européenne, ni diplomatie européenne et, sans doute plus grave, ni projet européen déclaré.
On n’existe vraiment que lorsqu’on vous craint ! » (Catoneo 30.06.2021-14:15)



céramique attique

Par quelque bout qu'on tienne la lunette, on voit bien (et c'est paradoxal) que l'Union européenne n'existe pas. Sylvie Kauffmann, dans Le Monde, s'étale sur deux échecs majeurs d'Angela Merkel au soir de son mandat, échecs qui signalent un déclassement de l'Europe. Il s'agissait de... : (1) bavarder tous ensemble avec Vladimir Poutine (ndlr: pour l'enfermer dans les rets du dialogue et utiliser son ego contre ses lubies) plutôt que d'attendre qu'il quitte la Crimée ; (2) mettre au clair les procédures et les garanties des investissements croisés entre l'Europe et la Chine populaire. Les motifs de la démarche allemande sont intelligents mais il n'est pas possible de manœuvrer à vingt-sept sur des sujets aussi fins, à moins que certains pays ne délèguent leur diplomatie à des pays mieux préparés qu'eux sur certains sujets. Et ce test est définitif quant à l'impuissance (au sens urologique) de l'Union européenne en l'état. L'Europe puissance n'existe pas. "Ne pas critiquer sans proposer", tel est le leitmotiv de Royal-Artillerie. L'Europe institutionnalisée doit être réformée... et vite (mais voir plus bas) car les défis n'attendront pas, qui ne seront pas aussi simples que le Brexit. Le marché commun des biens et denrées, idées, gens et sous fonctionne bien. La Grande Bretagne s'en aperçoit chaque jour à son détriment. Premier marché normé de consommation au monde, il est très mal défendu - l'épisode Trump en a apporté la preuve. Comme dit dans le commentaire laissé sur le blogue de M. Vanneste, les Européens doivent "déclarer" un projet commun afin que tous les partenaires-adversaires du monde entier se calent dessus. Ce qui met le Kremlin en transes ce sont les sous-ensembles flous de la diplomatie-croupion de la Commission européenne menée par Michel, Borrell et Von der Leyen. Que fait l'Europe en Serbie, Moldavie, Ukraine, Géorgie, Arménie ? Pourquoi parle-t-on avec les Kosovars ? Quel est l'avenir de la candidature turque ? Et d'autres questions se posent à d'autres diplomaties : va-t-on associer le Maroc, la Tunisie, le Liban ? Il n'y a jamais d'autre réponse que de langue de bois. Les traités de libre-échange avec d'autres sous-continents sont-ils une fatalité ou une volonté, pourquoi ? Rien n'est jamais clair et la technostructure bruxelloise travaille dans son coin sans communiquer et pendant de longues années avant d'accoucher du projet indispensable à notre bonheur. Reste la question de se défendre.

Les lecteurs de ce blogue savent déjà que le Piéton est atlantiste, à un seul motif : l'OTAN est une alliance militaire qui fait peur à ses contempteurs, et en matière de guerre, c'est toujours un bon début. Mais il n'est pas normal qu'un espace économique aussi riche et vaste n'ait pas la décision d'entrer ou pas en guerre car cela amoindri la crédibilité de ses remontrances. Pour y atteindre il y a deux conditions qui sont loin d'être réunies : (1) un système pyramidal de défense autonome (personne sauf la France n'en veut, du moins bien sûr si elle est la pointe de pyramide) et (2) les moyens financiers d'un réarmement sérieux (qui ne peuvent qu'être retirés aux prestations sociales où gît le pognon de dingue). Donc, on n'ira pas au-delà de doublonner des états-majors sans troupes et passer à la presse des communiqués ronflants. Mais en cas crise chaude, la seule réaction européenne sera d'attendre les Etats-Unis.
En conclusion, si tant est que le projet européen évoqué ci-dessus soit déclarable, il ne pourra pas être défendu ! C'est grave. Et spécialement pour nous, Français. Parce que la gabegie éhontée de notre petite union soviétique qui croyait avoir réussi nous prive de tout ressort. L'alternative à l'Europe n'existe pas pour nous parce que nous ne pouvons plus rien faire par nous-mêmes. Plombés de déficits partout monstrueux et d'une dette à l'africaine, nous nous sommes mis à la merci des finances supranationales et de la Bundesbank, quand ce n'est pas de prêteurs sur emprunts d'Etat gagés sur le patrimoine des ménages. La République universelle française qui se mêle de tout d'al brès a la toumbo ne dispose plus des ressources nécessaires à sa propre survie mais les quémande. Ses ambitions déclarées font rire nos partenaires qui reviennent déjà à l'orthodoxie budgétaire quand notre enfant gâté de président part en campagne et distribue à poignées l'argent qu'il extorquera à Bruxelles !

Peut-on faire un pronostic à dix ans ? L'Europe, malade de ses "valeurs" et irréformable par le déni des peuples qui s'en méfient, est exposée en proie, comme on disait au Moyen Âge des villes ouvertes à tous les brigands. Elle passera sous le joug de quelqu'un ; peut-être se sauvera-t-elle in extremis par quelque édit de Caracalla ainsi que le discutait jadis Régis Debray. Réformer l'Europe, bien sûr, et personne ne sait comment. Sans doute le Bas Empire romain connut-il le même défi avant d'être gouverné par des hommes habillés de peaux de bêtes. Finalement nous allons sortir de l'histoire pour devenir une destination des beaux jours, autant que la planète réchauffée nous en laissera.

lundi 21 juin 2021

Les Français jettent au loin le bouffon

J'ai une question au fond de la salle. Oui ?
- Que pensez-vous des résultats globaux aux cantonales et régionales d'hier ?
Je vous remercie, même si votre question me prend de court et j'insisterai sur un point particulier :

La victoire inespérée du parti abstentionniste (66% de moyenne) signale un désappétit des veaux pour la démocratie directe puisque ce sont des circonscriptions gestionnaires de notre quotidien qui recueillent les effets du désenchantement politique. Certes la participation augmente pour l'élection présidentielle, mais chacun sait qu'il y a toujours plus de parieurs au Grand Prix d'Amérique qu'habituellement ! Les Français aiment le show, vont aux arènes et manifestent bruyamment ! Mais peuple immature s'il en fut (dix régimes en deux siècles), il boude l'expression de ses choix quand on les lui demande. D'accord ! la classe politique n'est pas affriolante (un peu de charité chrétienne nous engage à ne pas poursuivre l'inventaire), et le mode de scrutin est compliqué à dessein pour faire émerger des majorités construites sur le trafic d'intérêts - inutile d'expliquer le truc à un étranger. Mais s'agissant de la gestion publique de notre vie intime dans les domaines les plus personnels, on aurait pu s'attendre à une affluence "normale", quelles que soient les difficultés de l'heure.

Deux résultats méritent un coup de lampe, qui vont à contre-courant des incantations en plateaux d'hier soir. La France insoumise et les partis révolutionnaires traditionnels se sont liquéfiés ; ce qui n'empêche pas les adeptes de M. Mélenchon de continuer à parader malgré le vacarme de la crécelle à lépreux qui les suit. Le Rassemblement national se vautre certes, malgré une présence médiatique soutenue pour les raisons propres au pouvoir central en vue de la présidentielle de 2022, mais il fait des scores raisonnables aux cantonales puisqu'il vire en tête dans de nombreux départements. Pour mémoire : dans le Nord, le Pas-de-Calais, l'Aisne, la Marne, l'Essonne, l'Aube, la Moselle, l'Yonne, la Côte d'Or, le Doubs, l'Alsace, le Cher, le Loir et Cher, la Gironde, les Pyrénées orientales, l'Hérault, le Gard, les Bouches du Rhône, le Vaucluse et le Var. Certes au second tour, leurs adversaires peuvent regrouper des voix pour passer devant et gagner les bonifications au premier arrivé. Mais c'est un signe.
Côté Bolivariens, c'est moins brillant. Par exemple en Aveyron : malgré les pressions énormes sur l'emploi industriel qui ont poussé un peu plus fortement qu'ailleurs les électeurs vers les bureaux de vote (56,72% d'abstention seulement), avec un déplacement tonitruant du lider Mélenchon à Viviez chez SAM, LFi fait 0,66% et la Gauche unie, 2,72% derrière le PCF à 3,35% ! La confiance n'est pas là. Et plus généralement il aura fallu le fin minois de Clementine Autain en région parisienne pour que les Insoumis se sortent le cul des ronces ! Cela augure mal de la suite pour le Ché dont personne ne veut, sauf les sondeurs !

On pourrait faire cent lignes sur le désintérêt des Français pour une démocratie confisquée par les appareils - ils sont les Gilets jaunes des ronds-points - mais il sera difficile aux tenants de la démocratie directe de réveiller les morts. Une démocratie sans électeurs tournera vite à la kleptocratie par le phénomène de l'entre-soi. Les Français dans leur grande majorité vomissent leur classe politique. Il faut dire qu'elle ruine le pays en continu, ne sachant ni le gouverner ni le réformer. Quoiqu'il en pense, le prestige de M. Macron en a pris un sacré coup dans les enceintes internationales (lire la presse étrangère), autant sinon plus que la gifle de Tain. L'indice de popularité extravagante créé par les instituts se transforme en indice d'hilarité !

lundi 14 juin 2021

Montjoye !

Damien Tarel

Un beau visage de chevalier de bande dessiné, sellé-bridé prêt à partir pour secourir Beaudouin IV de Jérusalem, s'il n'est déjà le capitaine des gardes du Margrave héréditaire ! Damien Tarel est au gnouf pour avoir d'une claque refusé le toucher d'écrouelles du président de la République française. Aucun régime ne peut laisser passer le soufflet sacrilège et finalement il s'en tire plutôt bien. Quatre mois, plus les interdictions d'usage dans des domaines qui ne l'intéressent pas, on a vu pire... ailleurs ! Il reste à attendre la levée d'écrou pour lui faire une belle fête.

La dérive éthique de la fonction présidentielle, enclenchée par les deux prédécesseurs de M. Macron, ne justifie pas de lui en mettre une, mais signe une mutation génétique de mauvais aloi du dieu de l'Olympe républicain. On l'avait vu se faire peloter par des noirs luisants à Saint-Martin, dandiner du fion au son du gay beat sur les marches de l'Elysée, in fine, courir les mains jointes à la Justin Trudeau vers ses enthousiastes qui l'attendaient à Tain depuis trop longtemps. La campagne électorale présidentielle commence donc par une gifle. Finira-t-elle par une tôle ? On le saura dans onze mois. C'est long !

Aparté : sitôt connu le cri proféré, le lâcher de salopes bigardien entonnait sur les plateaux télévisés la condamnation de l'Action française, revenue du ventre encore fécond, qui avait envahi le Capitole de Toulouse comme les nazis trumpiens l'avait osé au Capitole de Washington ! Vous rendez-vous compte, chère Médème ?
Damien, ni son pote, qui a l'étendard de l'URSS plaqué sur le mur de sa piaule, ne sont encartés à la vieille maison. Ils goûtaient pendant le week-end au délire de la chevalerie médiévale, sans avoir lu probablement les horreurs du combat seul à seul en "camp clos" de Brantôme, sinon ils auraient décidé de l'étriper. Ce qui devenait extrêmement facile par l'inconscience d'un président immature se projetant en avant de ses gorilles vers un groupe qu'il ne connaît pas !

samedi 12 juin 2021

De Barkhane à Takouba, la peau des chagrins

Le nouveau format sahélien de guerre aux djihadistes et autres séditieux était dans les tuyaux depuis trois ans, plus précisément quand l'état-major a proposé à l'Elysée de monter une force spéciale multinationale qu'on appelerait "Takouba" (du nom de la rapière traditionnelle des Touaregs, en photo ci-dessous). Le double putsch de Bamako n'a fait que hâter cette transformation, ajoutant au risque inhérent à l'OPEX le syndrome du piège à con.

épée des touaregs

Pour mettre les choses au clair, il ne s'agit rien moins que d'imiter le format américain en Afghanistan, en espérant déboucher sur autre chose que la négociation avec les djihadistes du califat saharien. En abrégé, faire occuper le terrain par l'armée nationale repassée à l'instruction, lui fournir la logistique et l'appuyer par des moyens sol-air efficaces, la renseigner par une surveillance aérienne sophistiquée, mener des coups de main pour neutraliser les chefs djihadistes, si possible en réunion ; le but ultime étant de sécuriser l'espace, le ré-administrer et en transférer la responsabilité aux autorités locales ("secure, build, transfer" : VP Joe Biden à Kaboul, vice-président d'Obama).

Le problème est que dans cette description, deux points apparaissent très faibles : "l'armée nationale" et les "autorités locales". Est-il besoin d'épiloguer ? Ce billet serait-il une commande du Figaro que nous remplirions les deux colonnes assignées, mais n'étant qu'une réflexion gratuite, nous irons à l'essentiel, sans préjuger d'être contredit par des experts comme Wassim Nasr ou Bernard Lugan... Des sites spécialisés comme celui du colonel Goya vont étancher votre soif de détails. Pour notre part, nous allumons la lampe sur quelques aspects moins traités.

Si nous réduisons l'empreinte au sol de notre intervention, un seul pays semble en mesure de tenir le choc, la Mauritanie. Les autorités de Nouakchott n'ont pas attendu M. Hollande pour se protéger du terrorisme islamiste en actionnant des moyens certes mesurés mais déployés intelligemment tant au front qu'à l'intérieur. Reprenant la stratégie des compagnies sahariennes, leurs commandos de chasse, connaissant évidemment les tribus nomades, parcourent le territoire à la recherche de cibles qu'ils éteignent. Surveillance aérienne et appui-feu sont disponibles. Des équipes chocs (Ops) font des raids sur les réunions d'islamistes en zone frontalière. A l'intérieur, les oulémas assurent un travail de rééducation des masses aux valeurs intrinsèques de l'Islam, afin de contenir voire d'annihiler la propagande populiste des "émirs" djihadistes (détails). Des cinq pays de la coalition, la Mauritanie est le seul vraiment gouverné, depuis qu'Idriss Déby est mort au Tchad.

Le Tchad est (était) le point d'appui de la France au Sahel. Le Tchadiens se battent sur deux fronts, le Lac et le Tibesti infesté de groupes armés en Libye. Le pays est en proie à des rivalités ethniques anciennes qui font et défont entre elles des coalitions éphémères. La succession d'Idriss Déby risque de dégarnir le front anti-djihadistes si chacun veut soutenir ses prétentions à N'Djaména l'arme à la main. La tentation des groupes djihadistes de surinfecter la plaie en progressant vers N'Djamena est grande, mais les oblige à se découvrir. L'état-major de Barkhane est dans la capitale tchadienne ! Le sac de nœuds !

Deux commentaires

Deux acteurs militairement puissants rapportés à l'enjeu observent notre enlisement : le Maroc et l'Algérie. Ces pays sont bien plus intéressants pour al Qaïda ou l'Etat islamique que les pays miséreux du Sahel. En plus, ils sont soumis à une fermentation islamique qui déraille le plus souvent vers le salafisme et deviendront des proies toutes désignées, pour peu que le peuple y prenne feu. Or ces deux pays restent sur leur quant-à-soi vis à vis des opérations sahéliennes de contre-terrorisme, se bornant aux commentaires. La dégradation de la situation malienne va-t-elle les réveiller ? Attendent-ils que nous ayons tiré les marrons du feu pour qu'ils les épluchent sans se brûler ? Renâclent-ils à se montrer en notre compagnie pour ne pas réveiller un passé d'étroite collaboration militaire de leurs peuples et du nôtre ? Il semblerait. Ils ne vont pas pouvoir se cacher longtemps derrière une rhétorique à usage interne, sauf à risquer de basculer du côté du mur à l'ombre. Les islamistes sont déjà au gouvernement de Rabat. En Algérie, ils sont à l'affût et organisés pour les élections d'aujourd'hui samedi 12 juin.

La force Takouba qui monte encore en régime avec des renforts locaux, a été constituée de plusieurs nations européennes non impliquées dans la colonisation africaine pour éviter justement le reproche de néo-colonialisme que l'on fait souvent à la France, qui s'ingère à première demande dans les malheurs africains. Quand Barkhane sera retirée du terrain, les opérations spéciales en seront compliquées, plus visibles, avec des risques de bavures épisodiques propres à ce combat furtif, et de la part de certains pays se posera rapidement la question du maintien de leur participation, initialement motivée par l'empathie plus que la sympathie à notre endroit. L'Allemagne qui s'occupe de l'instruction des FAMa ne restera pas non plus après le départ de Merkel, toujours réticente à prendre un risque d'enlisement.

Une conclusion

Si les choses dégénèrent comme elles en prennent le chemin au Mali, au Burkina Faso (et en Centrafrique), M. Macron ou tout autre chef d'Etat français qui lui succèdera pensera au piège rwandais de l'opération Turquoise. Cette fois, nous nous retirerons sur nos bases atlantiques, non, je l'espère, sans avoir appelé l'Algérie et le Maroc à nous succéder dans la "pacification" du Sahel ; s'ils veulent sauver leurs arrières. Ce que nous aurions dû faire bien plus tôt. Quand le président Tebboune prend à témoin ce mois-ci un journaliste d'Al Jazeera sur la circulation d'armes lourdes (deux mortiers de 120 capturés ce jeudi 10 juin à Aguelhok) sous la frontière algérienne sans que quiconque ne s'avise de l'interrompe, jusqu'à lui laisser le sentiment d'un encerclement, on est tenté de lui demander quand se décidera-t-il à intervenir dans sa zone d'intérêt, comme il en avait le projet, dit-il, en Tripolitaine si des mercenaires européens prenaient le pouvoir dans la capitale libyenne. L'Adrar des Ifoghas, c'est aussi en Algérie, non ? et personne ne lui reprochera de déborder un peu quand il prendra les freux en chasse. Pour terminer ce court billet, rappelons qu'en l'affaire, la composante militaire n'est qu'un volet de la lutte contre le djihad islamiste. Il faut aussi apaiser les tensions sociales liées au sous-développement chronique pour tarir le recrutement islamiste, et régler les conflits ethniques bien documentés ; et rien de cela n'est possible en ce domaine avec les gouvernements actuels. Bonne chance, Monsieur Macron.
(billet rédigé le 11 juin 2021)


sous-officier à cheval des compagnies sahariennes prenant ses ordres
- Lieutenant des Spahis lisant ses ordres portés par un adjudant des Chasseurs d'Afrique,
les ordonnances indigènes sont des Spahis, les chevaux, des barbes -

lundi 7 juin 2021

La Chine populaire au bout de l'épure idéologique

Les futurologues s'accordent pour donner avant trente ans la première place en tout à la Chine populaire ou à ce qui lui succèdera, tant sur le plan économique et scientifique que pour la puissance militaire. Le Parti aura fêté le centenaire de la République populaire de Chine, fondée à Pékin le 1er octobre 1949 à la sortie de la guerre civile qui suivit la guerre sino-japonaise, et le pari de revenir au premier rang, celui de l'Empire du Milieu, sera gagné !

Rien n'est moins sûr !

Même si cela doit désespérer M. Raffarin et tous les idiots européens du kowtow ! Le Parti communiste chinois est sur la même trajectoire que les Junkers du Second Reich. Comme le démontrait le stratège Edward Luttwak dans un livre que j'ai perdu, tout leur était promis s'ils dominaient déjà les sciences, l'industrie, l'éducation et la sécurité sociale, sans parler même de l'armée restaurée sur le modèle prussien. Le premier central téléphonique à Londres était construit par Siemens. Rudolf Diesel allait révolutionner la propulsion des navires. Gottlieb Daimler concevait le premier moteur d'automobile à gaz industrialisable (sur une base Beau de Rochas). En 1900, les grands konzern du Reich produisaient plus d'acier que le Royaume-Uni. Cette prééminence industrielle se devinait lors de l'exposition universelle de 1900 à Paris, dans la machine-outil, la mécanique lourde, l'imprimerie de labeur avant de faire l'écart dans la chimie, l'électrotechnique, l'optique. Deutsche Qualität, ça vient de loin, ça vient de là.
L'énorme production de biens industriels et de consommation (textile) était écoulée en Europe centrale et orientale jusqu'en Russie, mais aussi dans les pays réputés neufs comme l'Afrique du sud, l'Argentine, l'Urugay, le Chili, avant d'attaquer l'Asie solvable, chasse gardée des Britanniques. Les réseaux commerciaux agressifs, adaptables aux clients et y pratiquant la vente à crédit, deviendront tentaculaires. Les banques allemandes très impliquées dans le développement industriel (qui avait beaucoup tardé avant le Zollverein) tisseront des liens avec des places étrangères puissantes comme Amsterdam ou New-York, en évitant la City. Le majorat mondial n'était que question de temps, une génération !

Bismarck (†1898) était intelligent. Sachant compter et mesurer inconvénients et avantages, il avait refusé de se lancer dans l'aventure coloniale comme les autres pays européens. Dit en passant, il avait aussi mis en garde ses successeurs de ne jamais s'immiscer dans les disputes de l'empire austro-hongrois, patchwork de nationalités, rivales jusqu'à la mort ! Génie !
Guillaume II n'était pas intelligent, et handicapé. Il fut facile de le flatter pour que l'Empire disposât à son tour d'un merveilleux empire colonial, où le kaiser pourrait aller admirer des nègres dansant à poil, en sus de son influence directe sur la Sublime Porte dont il avait fait sa chose, laquelle allait lui concéder la ligne ferroviaire Istanbul-Bagdad. Pour y atteindre, il fallait une flotte commerciale océanique de tonnage suffisant (les grandes compagnies de navigation allemandes comme Norddeutscher Lloyd ou Hamburg-Amerika Linie vont se déployer à ce moment-là) et bien sûr, une marine de guerre capable de la protéger partout. Vous voyez le parallèle ?

Au début de l'année 1914, la marine de guerre impériale est la deuxième du monde, capable d'aligner une quarantaine de cuirassés et croiseurs lourds. Et pourtant ! L'Amirauté anglaise, forcée au réarmement naval, produira les fameux dreadnought et toute une flotte moderne qui empêchera le Reich de briser le blocus allié. Les opérations navales allemandes de la Première guerre mondiale se limitèrent à la guerre sous-marine en Atlantique et aux raids organisés par les navires de second rang stationnés dans l'outremer impérial. Le tonnage ne fait pas tout, le combat d'escadre ne s'improvise pas, et le sel dans le sang des équipages est un facteur décisif de résilience. Acculés à la guerre, les alliés européens paieront très cher leurs hésitations mais vaincront à la fin par la profondeur de champ que le Reich ne possédait pas.

parade navale chinoise

Est-il besoin de reprendre point par point cette brève description de la stratégie du IIè Reich pour l'appliquer à la stratégie impériale chinoise d'aujourd'hui ? Il semblerait qu'Américains et Anglais ont feuilleté Luttwak, mais les Chinois pas encore !


La Chine à l'apogée de sa nuisance



Chez les pays de l'OCDE (chez les autres aussi sans doute), la pandémie du coronavirus de Wuhan a mis au jour une très forte dépendance des productions chinoises dans les bases pharmaceutiques et les articles sanitaires (masques, tests). D'autres domaines ont été monopolisés par la Chine populaire comme celui des terres rares. Et nous ne parlerons pas de "l'usine du monde" d'où sortent textile, quincaillerie de bâtiment, électroménager, panneaux solaires et mille autres choses que nous avons laissé partir au motif d'une spécialisation mondiale, plus que d'ailleurs le libre échange honni. La Chine populaire s'est fait une place de choix sinon toujours la première, dans la production mondiale de biens de consommation. Etait-il besoin pour autant de piller tous les savoir-faire accessibles, brevets et technologies occidentaux ? Etait-il besoin de pratiquer le dumping sur les produits d'aciéries et le photovolaïque quand la majeure partie de leur production mondiale était déjà captive ? La concurrence déloyale augmentée d'une propension générale à l'espionnage par tous canaux même culturels, a réveillé le régulateur du premier marché de consommation du monde, les Etats-Unis d'Amérique. Chapeau les cons !

Il en va pareillement de la recherche d'une hégémonie maritime sur toutes les mers bordant le pays jusqu'à la capture d'îlots inhabités au plus loin des bases chinoises dans le but insensé de faire de la Mer de Chine méridionale un lac intérieur. La Chine populaire y a gagné la constitution d'une alliance navale entre le Japon, l'Inde, Les Etats-Unis et l'Australie, le QUAD, flottes qui manœuvrent ensemble dans l'Océan indien et sur les atterrages des nations menacées (Indonésie, Malaisie principalement, Bornéo et Palawan). Pour enfoncer le clou, Le QUAD a demandé le renfort des alliés européens. L'Amirauté envoie un groupe aéro-naval vers le Japon, la France dirige une frégate pour s'y joindre et jusqu'à l'Allemagne, pays le plus coulant avec Pékin, qui enverra cet été une de ses frégates en Mer de Chine. Ce n'est pas la bataille navale, c'est pour montrer au pouvoir chinois que nul n'est dupe de leurs singeries et ne détournera le regard si d'aventure il veut mettre le feu dans sa zone d'intérêt. Le réarmement chinois est spectaculaire et particulièrement dans l'armée de mer où s'engloutissent des milliards. Tandis que les défis intérieurs s'accumulent, menaçant de déstabiliser les bases sociales du régime qui peine à satisfaire l'immense population dans ses besoins primaires. Rappel : on parle d'un milliard quatre cent millions de gens de toutes conditions, riches, pauvres en majorité, très pauvres souvent.

Le battage idéologique du Parti est assourdissant, au niveau de son correspondant aux craintes de désaveu populaire. En 2019, on a compté que trois cent quarante millions de Chinois ont quitté le Parti communiste et ses organisations de jeunesse (source). Le constat général que le peuple est de la pâte à modeler, sans valeur intrinsèque, une matière première transformable en richesse pour la classe dirigeante, détourne les gens, qui par ailleurs sont informés par la bande d'une répression cruelle des Tibétains, Ouighours, Hongkongais, Falungong, de l'église catholique cachée revendue au pouvoir par la Curie romaine¹, et maintenant des Mongols de l'intérieur qui ne veulent plus s'en laisser compter. S'ajoutent au doute sur les intentions cachées du Parti, les menaces récurrentes d'une guerre de destruction de l'île rebelle de Taïwan qui ne provoque la Chine populaire autrement que par son existence et son bonheur de vivre ! Les motifs du pouvoir central sont-ils finalement de créer le désordre pour à la fin l'écraser et montrer sa force ? Les peuples chinois sont intelligents, travailleurs, éduqués, peu portés à la revendication, soucieux d'accroître d'abord le bien-être de leur famille, mais trop n'en faut.
Les émeutes rurales contre les captations foncières des cadres du Parti communiste, les soulèvements ouvriers du Dongbei, les manifestations des Hui musulmans de Shanghaï sont autant de signaux d'alerte pour les dirigeants qui font l'erreur de vouloir tout corriger par le haut alors que l'histoire des trente dernières années leur a montré que la liberté de faire et de dire était le plus sûr moteur de développement pacifique, quand il se base sur un peuple industrieux comme le sont les Chinois. Mais plus insidieusement, c'est la caporalisation des jeunes ingénieurs dont le souci premier est de plaire à la hiérarchie politisée, qui mine en profondeur les espoirs d'hégémonie. S'y agrège la démotivation d'une partie de la jeunesse diplômée qui en vient à s'assurer le minimum vital par un emploi sûr et le moins fatigant possible (clic). On n'obtient rien de godillots, l'Union soviétique et ses imitations l'ont démontré. Le pouvoir chinois va connaître chez son peuple une apathie qui peut lui être fatale par son silence trompeur.

C'est par le soft power que la Chine pouvait obtenir une prééminence mondiale. Au motif de célébrer une victoire centennale sur tous ses rivaux, la clique Xi Jinping a choisi la confrontation, comme le IIè Reich y succomba à la Belle Epoque. Même causes, mêmes effets !
A moins d'une révolution de palais, comme l'empire en avait le secret, la Chine populaire avance vers une seconde humiliation. Le communisme est un cancer.

Confucius


Note (1): Il faut être abandonné par l'Esprit saint pour imaginer fléchir le régime le plus matérialiste du monde en se soumettant à ses vues.


Postscriptum : S'il s'avère que la pandémie du Covid_19 est née d'une manipulation ratée au laboratoire P4 de Wuhan, le programme OBOR (Routes de la soie) va stopper pour un long moment et le Parti perdra la face, ce qui peut tuer en Asie plus souvent que le ridicule chez nous.

samedi 5 juin 2021

Normandie, un 6 juin...

Il y a soixante-dix sept ans débarquaient à Sword Beach sous pavillon anglais les 177 Commandos Kieffer. Il en reste un : Léon Gautier, le breton de Ouistreham (en photo). Toute cette agitation l'amuse.



Contrairement à la légende médiatisée, ils ne furent pas les seuls Français à participer au débarquement de Normandie. C'est la marine française "gaulliste" ou "giraudiste" qui a fourni proportionnellement le plus de soutien en embarquant deux mille six cents marins sur deux croiseurs, quatre frégates, un torpilleur, et quatre corvettes, face aux batteries côtières allemandes à Omaha Beach, Gold Beach et Juno Beach. Même si l'effectif était symbolique rapporté à la flotte alliée engagée, ils feront leur job au premier rang des forces navales d'appui-feu au débarquement.

Des parachutistes SAS français sauteront sur la région de Saint-Brieuc pour activer, avec les FFI bretons, une zone d'insécurité privant de renforts les unités allemandes de forteresse. Cent-seize SAS sauteront dans la semaine.

L'armée de l'air "française" engagera deux cent trente aviateurs sur Spitfire et Boston au-dessus des plages.

Finalement ce sont 3051 soldats français* qui attaquèrent le Hun au sein des armées alliées, ce fameux 6 juin 1944. Tous n'appartenaient pas à la France Libre et furent engagés au D-Day sous commandement allié, sans participation de l'état-major gaulliste, ce qui motivera le suprême dédain du général de Gaulle pour cette journée historique, dont Churchill, Roosevelt et leurs chefs militaires l'avaient privé. Parmi les oubliés de la presse mainstream, figurent aussi trois escadrilles de chasse tchécoslovaques, le 321st Squadron hollandais de la RAF, beaucoup de marins danois et norvégiens, et dès les jours suivants, la 1ère Brigade belge à Arromanches, sans parler bien sûr des Australiens et Néo-zélandais en nombre ! Le 4 août, débarquera la 1ère Division blindée polonaise (16000 hommes) vers Falaise. Il y a des cimetières partout pour toutes les nationalités.
* source les Français du Jour J de Benjamin Massieu

Les Alliés se rachèteront vis à vis de la France Libre en laissant passer devant la 2è Divison blindée française à l'approche de Paris, divison Leclerc qui avait débarqué à Utah Beach... le 1er août 1944.

Comme chaque année à ce jour, nos pensées vont aux jeunes soldats qui de si loin vinrent mourir pour nous, sur une côte dont ils ignoraient tout. Reconnaissance éternelle.

croiseur français D-Day

jeudi 3 juin 2021

Vigile du 35-Mai interdite à Hong Kong

gerbe commémorative de Tiananmen

Tout est dans le titre. Le Parti communiste chinois est parvenu à supprimer la commémoration du massacre de Tian An Men (4 juin 1989) dans la Région administrative coloniale, sous peine d'embastiller les contrevenants, comme le tycoon de presse Jimmy Laï y goûte en ce moment. Mais la Police de Pékin se rappelle à notre bon souvenir en déployant des effectifs aujourd'hui sur la place, avec scan des cartes d'identités et des passeports de tous ceux qui y viennent. Pourquoi, dit cette touriste ? C'est un jour un peu spécial, lui répond le gradé au point de contrôle. Lundi dernier, Global Times, le tabloïd officiel du Parti, évoquait l'évènement comme une "vaccination" du peuple chinois contre le désordre ! Le cynisme au top !

Deng Xiaoping avait donné aux autorités de Pékin un budget de deux cent mille morts pour la loi martiale qu'il avait fait promulguer, au-delà desquels il anticipait certains désagréments chez les clients de la Chine populaire, fraîchement relancée sur les rails du commerce mondial. Il avait raison. Les réceptions diplomatiques traditionnelles qui suivirent cet épisode sombre firent le plein dans toutes les ambassades chinoises. Le Marché fut compréhensif ! Il n'y avait eu que quelques milliers de morts, des jeunes immatures en plus, incapables de terminer l'affaire, et les canaux de liaison n'avaient pas été interrompus, les télex crépitaient toujours.

Le Marché "comprend" tout aussi bien aujourd'hui la reprise en main de la population hongkongaise par le pouvoir central, population dégénérée à l'insulte facile, qui ose brandir l'Union Jack dans ses cortèges, et qui pouvait mettre en péril la confiance des institutionnels dans la troisième place mondiale de la galaxie financière. La répression bat son plein, les idéalistes peuvent partir, le pouvoir les remplacera par des continentaux dociles et reconnaissants. La richesse de Hong Kong n'en pâtira pas plus que ça, mais l'âme de Hong Kong, qui était quelque chose d'indéfinissable et unique en Asie du Sud-est, est morte ! Ce qui n'a aucun intérêt pour un pouvoir communiste dédié au matérialisme qui serre la vis en même temps que se diffuse la prospérité. C'est le deal ! Du pognon contre ton silence. La Révolution française n'avait pas besoin de savants, la Chine communiste n'a pour sa part nul besoin de l'ingéniosité et de cette adaptation instantanée au mouvement qui était la spécialité de Hong Kong, imitée partout, égalée jamais. Hong Kong, c'était unique. RIP !

petite gerbe blanche

mercredi 2 juin 2021

Richesses de Taïwan

L'hybris communiste chinois qui maintenant déborde de la Mer de Chine dans tout le Pacifique-nord où Pékin "achète" les petits pays au moyen de contrats pervers dans les mines, le bois, la pêche industrielle, ou par le biais de prêts insoutenables par les finances mesurées des bénéficiaires, comme le souligne aujourd'hui le Secrétaire Blinken à la Pacific Islands Conference Of Leaders qui se tient à Hawaï, nous convoque à passer plus souvent sur ce blogue des exemples de richesses qui échappent encore au Parti et qui méritent de lui survivre ! En trois mots, choisir son camp !

C'est la Taïwanaise Julia Peng qui ouvre le bal :


XIANG JIAN HEN WAN
相见恨晚

nǐ yǒu yì zhāng hǎo mò shēng de liǎn
你 有 一 张 好 陌 生 的 脸
dào jīn tiān cái kàn jiàn
到 今 天 才 看 见
yóu diǎn xin suān zài wǒ men zhī jiān
有 点 心 酸 在 我 们 之 间
rú cǐ duǎn zàn de qíng yuán
如 此 短 暂 的 情 缘
kàn zhe tiān kōng bú ràng lèi liú xià
看 着 天 空 不 让 泪 流 下
bù shuō yī jù mán yuàn
不 说 一 句 埋 怨
zhǐ shì xīn zhōng dì gǎn gài wàn qiān
只 是 心 中 的 感 概 万 千
dàng zuò qián shì lái shēng xiāng qiàn
当 作 前 世 来 生 相 欠
nǐ shuō shì wǒ men xiāng jiàn hèn wǎn
你 说 是 我 们 相 见 恨 晚
wǒ shuō wéi ài nǐ bú gòu yóng gǎn
我 说 为 爱 你 不 够 勇 敢
wǒ bù shē qiú yóng yuǎn
我 不 奢 求 永 远
yóng yuǎn tài yáo yuǎn
永 远 太 遥 远
què xiàn zài ài de shēn yuān
却 陷 在 爱 的 深 渊
nǐ shuō shì wǒ men xiāng jiàn hèn wǎn
你 说 是 我 们 相 见 恨 晚
wǒ shuō wéi ài nǐ bú gòu yóng gǎn
我 说 为 爱 你 不 够 勇 敢
zài ài yǔ bú ài jiān
在 爱 与 不 爱 间
lái huí qiān wàn biàn
来 回 千 万 遍
nǎ pà yǐ shāng hén lèi lèi wǒ yě bù guǎn
哪 怕 已 伤 痕 累 累 我 也 不 管

Bis repetita ↓

你 有 一 张 好 陌 生 的 脸
到 今 天 才 看 见
有 点 心 酸 在 我 们 之 间
如 此 短 暂 的 情 缘
看 着 天 空 不 让 泪 流 下
不 说 一 句 埋 怨
只 是 心 中 的 感 概 万 千
当 作 前 世 来 生 相 欠
你 说 是 我 们 相 见 恨 晚
我 说 为 爱 你 不 够 勇 敢
我 不 奢 求 永 远
永 远 太 遥 远
却 陷 在 爱 的 深 渊
你 说 是 我 们 相 见 恨 晚
我 说 为 爱 你 不 够 勇 敢
在 爱 与 不 爱 间
来 回 千 万 遍
哪 怕 已 伤 痕 累 累 我 也 不 管
你 说 是 我 们 相 见 恨 晚
我 说 为 爱 你 不 够 勇 敢
我 不 奢 求 永 远
永 远 太 遥 远
却 陷 在 爱 的 深 渊
你 说 是 我 们 相 见 恨 晚
我 说 为 爱 你 不 够 勇 敢
在 爱 与 不 爱 间
来 回 千 万 遍
哪 怕 已 伤 痕 累 累 我 也 不 管

Traduction anglaise de la chanson A Plus Tard ! (相见恨晚) de Julia Peng Jia Hui

You have a strange face
I didn't see it until today
A little sad between us
Such a brief love affair
Look at the sky and don't let the tears
Don't say a word of blame
It's just a thousand feelings in my heart
As a living afterlife owes
You said we met and hated late
I said i'm not brave enough to love you
I don't expect forever
It's always too far away
But in the abyss of love
You said we met and hated late
I said i'm not brave enough to love you
Between love and love
Back and forth a million times
I don't care if I'm scarred
bis repetita

©Jack Smith/echinesesong.com

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