samedi 31 décembre 2011

Rétrospective 2011

Fallait-il attendre que l'an vieux soit mort pour faire son bilan ? Pas trop non plus pour y entrer soi-même. Nous avons vu tant de choses au dehors que nous en avons oublié l'au-dedans. Il y eut une actualité royaliste 2011 en France, qui a vu son apogée - c'est mon avis et je le partage - à la communion des fidèles et du roi lors de la messe de Reims. Je sais qu'il y eut deux messes et deux dimanches pour deux "rois", mais celle qui a marqué son temps indéniablement fut dite par le nonce apostolique le 15 mai en présence du prince Louis de Bourbon. Il suffisait d'y être (clic). On relèvera que peu fut capitalisé sur cette réussite ; peut-être bien que l'antagonisme des cabinets légitimistes n'y a pas aidé.

Côté Palais-Royal, Jean d'Orléans, contempteur officiel de la revendication espagnole, a maintenu un agenda copieux de représentation détaillé sur le nouveau site Gens de France, creusant ainsi son sillon dans l'opinion. Il a continué la promotion de sa marque personnelle "Prince Jean" qui en un an s'est beaucoup étoffée (Clic). J'ai apprécié son initiative de partir à Reims en autocar avec le patronage de ND du Bon Conseil, de la Porte Clignancourt, pour faire découvrir les origines de l'histoire de France à des gosses pas forcément favorisés culturellement.

L'autre manifestation importante fut, en ce même mois de mai, la journée légitimiste de Bourg-en-Bresse organisée conjointement par Présence du Souvenir Bourbonien en Lyonnais, les cercles légitimistes UCLF de Lyon, Dijon et Bourg, et le Cercle Ste Jehanne de France de La Clayette. Le compte rendu édifiant est par ici, et là non plus peu fut capitalisé sur ce succès.

Mais le Roycoland a aussi vibré au divorce du duc d'Anjou et de Jacques de Bauffremont qui avait fait sa chose de l'Institut de la Maison de Bourbon pour finalement la recevoir toute entière, mais sans l'alibi. Un autre institut a été monté par un groupe concurrent de courtisans, qui jusqu'à maintenant n'a pas montré grand chose, sauf à tenir le site propre. Nous parlons de l'IDA, Institut Duc d'Anjou, dirigé par Daniel de Montplaisir.

Deux évènements ont marqué la rentrée 2011. La charge des Camelots du roi sus à l'ignominie perpétrée au Théâtre de la Ville contre la personne du Christ et l'arrêt de publication du site Les Manants du Roi. Le courage salué des premiers a peut-être précédé une réflexion mieux achevée mais ce n'est pas à nous de faire le débriefing, nous n'y étions pas.
L'arrêt des Manants est plus grave.
Factuellement c'était le site le plus accédé du Roycoland. Si nous ignorons le facteur déclencheur à la veille de la coupure de compteur, nous pouvons comprendre la solitude du rédacteur, rarement récompensé de ses efforts quotidiens soutenus. Seuls les encouragements, les commentaires parent à l'usure de l'enthousiasme. Le modèle du site n'offrait pas d'accès sauf par email masqué, ce qui est insuffisant à l'époque du Web 2.0. Le site des Manants du Roi doit redémarrer en 2012. Pouvons-nous suggérer au taulier de faire un appel à contributeurs et de reconstruire la maquette pour obtenir commentaires et développements ?

Le mois de mars avait vu l'abandon des Assises du Royalisme par ses organisateurs, vaincus par l'inertie et l'impécuniosité des royalistes. Ce retrait ouvrait la voie à la seconde Biennale Blanche au mois de septembre, qui fut un succès d'estime et permit aux chapelles de se serrer la main. Le comte de Villenoisy s'y déclara candidat de l'Alliance royale à la présidentielle de mai 2012 en fondant sa quête des parrainages sur un réseau rélationnel très fourni. Sa démarche politique est contestée, comme toute initiative royaliste chez les royalistes (?!) et le premier trimestre 2012 dira simplement si l'objectif de notoriété a été atteint. Si oui, l'Alliance avait raison, si non, elle avait tort ; c'est simple comme bonjour quand on s'en remet à la culture du résultat !

Il y eut bien d'autres occasions pour les royalistes d'exister, mais à l'aune du nombre (horreur) elles ne se sont pas signalées à l'opinion publique, hélas. Parmi elles, le 40è anniversaire inaperçu de la NAr et le programme de redressement du pays en 10 points édité par l' Action française mais finalement peu diffusé ; et à ce qu'on dit dans les milieux informés, le succès discret des armes de la Conférence monarchiste internationale en Tripolitaine (clac).

On ne fermera pas cette rétrospective sans évoquer l'autre duc d'Anjou, Charles-Philippe d'Orléans qui habite aujourd'hui au château de Cadaval à Evora, très investi dans la problématique de l'eau et dans l'action caritative. Ce même mois de mars 2011, la cour d'appel de Riom relaxait le prince des faits d’espionnage économique au préjudice des laboratoires Théa de Clermont-Ferrand. Et ce fut une très bonne nouvelle pour la Cause.


Avis de publication La maquette du blogue Royal-Artillerie est modernisée pour 2012. Mais le navigateur de Microsoft Internet Explorer demande une actualisation qui peut aller jusqu'à mettre à jour le système d'exploitation. Aussi est-ce le moment de choisir un autre navigateur, comme l'ont fait beaucoup d'internautes agacés par la philosophie d'obsolescence programmée de la firme de Redmond (WA).

vendredi 30 décembre 2011

HADOPI la bataille

dinosaure SACEM
Nicolas Sarkozy au Forum de la culture d’Avignon : « Certains d'entre vous se sont inquiétés quand j'ai dit que j'étais prêt à un Hadopi-3. J'ai bien conscience que la technologie évolue. Ce qui compte, c'est de protéger les droits d'auteur. Si la technologie nous permet une nouvelle évolution, eh bien on adaptera la législation (18.11.11).» Quelle mouche a piqué le petit reître ? Les lobbies qui vivent du droit d'auteur (ô combien plus que les auteurs !) entrent eux-aussi en campagne contre la nouvelle économie d'abondance et vont assieger le lit des candidats à la présidentielle pour en sonder les reins et les coeurs. Le Centre national du cinéma (CNC), celui du livre (CNL), celui en gestation de la musique (CNM) et la SACEM vont verser leurs forces dans une structure de pression, l’ACCEN (Assemblée pour la création et la culture à l’ère numérique). Cette confédération des has-been va traiter d'égal à égal avec la fronde des fournisseurs d'accès, Orange, Free, Bouygues et Vivendi. L'affaire est porteuse de tapage, un candidat ne peut s'en extraire ; il doit faire du bruit sur les tréteaux électoraux. Revenons aux débuts.

Second anniversaire de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, créée par le décret n°2009-1773 du 31 décembre 2009. A souhaiter qu'il ne soit pas le deuxième, même si Flanby tremble d'un bord à l'autre chaque mois : il faut dire qu'il y a "droit" dans droit d'auteur, c'est pavlovien pour un socialiste un peu sincère, mais l'affaire est d'un autre niveau. Dans la guerre planétaire des Etats contre les nations, la bataille cybernétique est primordiale, à voir d'ailleurs les leviers déclencheurs de la révolution arabe et l'énormité des moyens mobilisés en Chine pour contrer l'information libre du Net. Les réseaux sociaux réinventent la démocratie directe, la pire menace pour les démocraties auto-proclamées que leur classe politique est parvenu partout à transformer en démocraties représentatives afin d'asseoir leur carrière et établir leurs familles. C'est contre cette dérive de la transformation que se sont levés les internautes et l'on peut dater cette insurrection de 2002, quand le Parlement européen dut débattre du "brevet logiciel". Les batailles se sont succédées au fur et à mesure des Directives de contrainte, groupées sous le nom de Paquet Télécom, puis à l'occasion des lois de protection d'une industrie phonographique obsolète mais rusée jusqu'à faire marcher devant elle ses propres artistes exploités, comme les femmes en youyous précèdent l'infanterie trouillarde de certains pays orientaux. Les morts-vivants du spectacle en conserve cachent (mal) la prise de contrôle des oligopoles sur les libertés publiques en plein accord avec la caste au pouvoir qui s'agace d'être doublée dans les divers compartiments de l'information. Le droit d'auteur a bon dos. La démocratie directe c'est l'enfer pour tous les gouvernements... dès fois que nous, les irresponsables non diplômés, décidions un beau matin, par exemple au hasard, d'araser les minarets ou de fermer les frontières !

Ainsi voit-on se liguer pour le filtrage généralisé de la Toile, riches crapules de l'entertainment, prébendiers du prêt-à-penser et idiots utiles de la lutte contre la pornographie comme certains UMPopulaires en chasse sur les terres du Front. En second lieu viendra vite l'éradication des sites rebelles à l'Ordre établi, la qualification du crime restant de l'appréciation d'une Administration courtisane et docile. La lutte des voraces contre les coriaces a dit le député Brard. Puissent les coriaces être nous. Les voraces quant à eux semblaient irrémédiablement perdus quand le ministère de tutelle de leurs appétits s'avisa de leur vitesse d'attrition dans un rapport commandé par M. Mitterrand et publié le 30 septembre dernier sous le titre « Création et diversité musicale à l'ère numérique ».
On y apprend que la profession est à la ramasse et les pleureuses de subventions de brandir la destruction de 4000 emplois en dix ans. Que le spectacle vivant ait augmenté sa billetterie de 60% en quatre ans ne compense pas le désastre puisque l'argent ne va pas dans les mêmes poches ! Et oui, le spectacle vivant rémunère d'abord la sueur, un concept anarchiste. Alors, "au secours l'Etat !" Pourquoi soutenir la filière cinématographique et pas la filière phonographique ? M. Mitterrand va donc lancer un grand "fromage" républicain, le Centre National de la Musique, pour y recevoir ses amis et 145 millions d'euros de nos impôts pour commencer, et maintenir sous perfusion les rats crevés des maisons de disques. Heureusement que la Crise réglera l'affaire par défaut de crédits de paiements. Que les artistes se produisent donc au rayon frais plutôt qu'en surgelés, ils y gagneront beaucoup en vérité et reconnaissance du public, à voir l'affluence en festivals et music-halls, et des sous aussi. Et tant pis si c'est peanuts pour la production d'art industriel !

Le 13 novembre 2009, quarante auteurs¹ de tous horizons avaient réuni leur défense de la liberté cybernétique dans le petit bouquin que je vous présente ci-dessous et qui mérite bien ses 9 euros. En voici la quatrième de couverture qui suffit toute à sa présentation :
« La bataille Hadopi » dessine les prémices d'une guerre qui ne fait que commencer. La Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet est devenue plus que l'acronyme d'une propagande, c’est désormais un symbole. Le symbole d'une entreprise de contrôle des techniques et des usages d'Internet.
Les technologies numériques sont en effet au cœur de nos vies : apprentissage, échange, travail, amour, participation démocratique..., nos sociétés sont transformées de fond en comble. Nous sommes aujourd'hui tous acteurs de ce bouleversement, dont le point nodal est la liberté d'expression et la liberté d'accès à Internet. Blogs, réseaux sociaux et autres sites participatifs sont désormais au centre du processus démocratique, et du plein exercice de la citoyenneté.
Face à l'autodiffusion et l'autopromotion sur Internet d'artistes talentueux dans tous les domaines de l'Art (musique, cinéma, littérature, art plastique…) on nous oppose l'image stéréotypée du « pirate », alors que nous sommes de plain-pied dans les nouvelles pratiques de contribution et de dissémination des œuvres en libre échange, basées sur le modèle du copyleft.
La guerre déclarée pour contrôler Internet se déroule en France, en Europe et dans le monde. Le syndrome Hadopi le montre parfaitement, les lobbies menés par les industries culturelles, prétextant la défense de la création, veulent transformer Internet en minitel² et imposer une société fondamentalement injuste où le partage serait criminalisé.
La loi Hadopi élude les questions de rémunération des auteurs, propose un arsenal de répression coûteux qui ne rapportera pas un centime supplémentaire aux créateurs et plongera l’internaute dans une insécurité juridique totale. Seuls les anti-Hadopi auront proposé des solutions concrètes visant à améliorer les revenus des artistes et garantissant le respect des droits fondamentaux des internautes avec la Licence Créative ou le Mécénat Global.
Hadopi est un sujet vaste et complexe, recouvrant de nombreux domaines. C'est pourquoi 40 auteurs, opposés à cette loi, ont décidé de participer à la rédaction de ce livre (politiques, sociologues, enseignants, militants associatifs, journalistes, artistes, auteurs, juristes, poètes, etc.).
Cet ouvrage, document sociologique et politique rare, vous propose leurs réponses, points de vue complémentaires et analyses. Une autre vision de demain, loin de l'erreur Hadopi »
.

Un extrait pris les yeux fermés et qui résume bien la situation : c'est d'Olivier Auber, artiste-ingénieur-inventeur-muséographe qui n'a pu entrer dans aucune case (clic) : « Trois corps tentent de surnager dans la tourmente : les « auteurs », les « consommateurs » et le corps des « intermédiaires ». L’Internet rend multipliable à l’infini les productions des premiers. Il facilite leur appropriation par les seconds, au prix d’une insécurité de leurs droits, de leurs données et de leurs identités. Il menace, voire réduit à néant le rôle des troisièmes. Un quatrième corps, celui des politiques, tente de planer au dessus de l’étendue liquide, mais il est ballotté au gré des courants et menacé lui-aussi d’engloutissement. La tempête est rude, car c’est la notion même de « valeur » que l’Internet dissout, c’est-à-dire ce qui permettait il y a peu de distinguer les corps entre eux et les individus qui les composent. Au final, c’est l’argent, tel qu’il a toujours été conçu, qui fuit.»

Le bouquin est édité sous licence Creative Commons par In Libro Veritas. Il fait 386 pages en petit format 105x150mm (version bronze, isbn 978-2-35922-015-5), facile de lecture dans les transports en commun saturés. A lire pour bien comprendre les enjeux et prévenir la victoire de l'éteignoir national, le Propriétaire !
Les rats pourront satisfaire leur curiosité à l'oeil en cliquant ici.

Note (1): HADOPI : liste des auteurs plus connus:
Alain Lipietz - Accès Internet droit fondamental
Benjamin Bayart - La neutralité du réseau
Bruno Mauguil - Les lobbies d'abord
Daniel Cohn-Bendit - Hadopi et le paquet Télécom
Francis Lalanne - Le gueux, le marchand et le prévôt du roy
♰ Francis Muguet - Le mécénat global
Jean-Pierre Brard - Le combat des voraces contre les coriaces
Jacques Attali - Quand la propriété devient le viol
Jérémie Zimmermann - La charpente vermoulue de l'Hadopi
Laurent Chemla - A ceux qui les ont conduits au désastre
Maxime Rouquet - Hadopi et le Parti Pirate
Michel Sitbon - La paix de Big Brother
Nicolas Dupont-Aignan - Hadopi, quand les lobbies s'attaquent aux citoyens
Patrick Bloche - Sanction pédagogique : la censure du Conseil constitutionnel
Note (2): Minitel est pris ici pour son architecture radiale (typique du modèle de contrôle social développé par le Commissariat au Plan) par opposition à Internet qui est une toile d'araignée avec d'innombrables fils transversaux, fournie par une multitude de serveurs de toutes tailles dispersés partout.

Poscriptum
En 2012, nous suivrons avec un intérêt spécial la mise en pression des sociétés de pouvoir par l'organisation anarchiste altermondialiste "We are Anonymous". Son développement en quelque sorte de cerveau global du piratage informatique, aussi noble qu'en soient les buts affichés, inquiète tous les systèmes de contrôle d'opinion et les équipes de sécurité des sociétés publiques et assimilées. Tournant le dos au culte de la personnalité d'un Julian Assange chez Wikileaks, les Anonymous fonctionnent réellement à ce qu'on en peut voir comme une société égalitaire de "neurones". L'expérience confirmera ou pas le modèle de résistance à la Connerie. Ils recrutent des hackers sans limite d'âge, dès la pré-adolescence.

Surveillez vos gamins !


Surveillez vos mamies !


Màj. du 3 janvier 2012
Le box office 2011 a fait 215 million d'entrées, un record depuis 40 ans.
Cherchez l'erreur.

Màj. du 30 janvier 2012

PETIT PRÉCIS DE LA RIPOSTE GRADUÉE HADOPI
Moins invasive que le Patriot Act américain auquel on l'a parfois comparée, la loi française « Création et Internet » limite le champ d'investigation aux ordinateurs des prévenus mais sans aucune décision de justice. Le fonctionnement de la machine à débusquer les « voleurs d'art » est bien réglée. Le moteur de toute l'affaire est entre les mains des majors habilités(1) par la CNIL, qui sous-traitent le moulinage des données circulant sur Internet à la société nantaise Trident Media Guard. Ils lui fournissent chaque semaine la liste des empreintes électroniques à créer pour dépister l'échange de produits sensibles, et les machines de TMG chargent ces marqueurs sur les flux d'échange de données pour identifier les contrevenants par leur IP(2). La liste de numéros est envoyée aux majors qui vont vérifier la légalité des droits, et le paquet passe chez la Haute Autorité. Celle-ci soumet la liste des IP aux fournisseurs d'accès pour qu'ils mettent un nom et une adresse sur chaque numéro. A partir de là, commencera la procédure dite de riposte graduée(3), vocable emprunté à la guerre atomique, que nous déroulons dans un version simplifiée ici : avertissement sans frais de l'abonné et rappel à la loi (sans lui indiquer le fichier téléchargé qui l'a fait tomber), second rappel à la loi par lettre recommandée aux récidivistes dans une période de six mois, coupure d'un mois de l'accès à Internet des récalcitrants à la troisième fois en un an, avec inscription au casier judiciaire, cette sanction est prononcée par un juge. Et pour ceux qui récusent leur responsabilité derrière l'écran, il est créé un nouveau délit, la négligence caractérisée par défaut de sécurisation de l'ordinateur (art. L335-7-1 du Code de la propriété intellectuelle). Les peines encourues sont la contravention de 1500 euros au troisième rappel au titre de la négligence caractérisée et 3750 euros en cas de réabonnement ailleurs pendant la coupure.

Notes:
(1) SCPP: Société civile des producteurs phonographiques, SDRM: Société civile pour l’administration du droit de reproductions mécaniques, SACEM: Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.
(2) IP = Une adresse IP (Internet Protocol) est un numéro d'identification qui est attribué à chaque branchement d'appareil à un réseau informatique
(3)  l’article L331-24 du code de la propriété intellectuelle fixe un délai de saisie de l’HADOPI par les majors : des faits plus anciens que six mois seront prescrits concernant les sanctions administratives, riposte graduée et suspension de l’accès Internet.

mercredi 28 décembre 2011

Le sultan qui rêvait

 

"[La France] porte un message : chaque pays doit faire l'effort de revisiter son passé [...] La France ne donne de leçons à personne et la France n'entend pas en recevoir" (Sarkozy depuis Prague vendredi 23 décembre aux funérailles de Vaçlav Havel). Mais c'est tout le contraire qui se passe. Nous ne cessons de "juger" les pays étrangers et nous sommes obligés d'en recevoir les leçons, comme nous en donnent gratuitement notre puissant cousin germain. Ecrire l'histoire officielle française d'un pays étranger, c'est donc quoi ? Revisiter son passé s'il ne l'a pas fait lui-même ! Nous mettons le monde en demeure de se plier à notre jugement ! Et c'est Foutriquet l'historien de pacotille qui s'y colle ! L'écume des désordres sarkoziens ne retombera pas avec les jours qui passent, comme le souhaitait sans trop y croire notre ministre des Affaires étranges, Alain Juppé. Dans l'affaire turque, le tumulte est à l'avantage de la Turquie en ce sens qu'elle y trouve jusqu'ici son intérêt. Sa route est encombrée sur deux axes par la France mais plus pour très longtemps.

Le premier axe auquel on pense est l'intégration de la République de Turquie dans l'Union européenne. C'est devenu un projet secondaire pour le gouvernement d'Ankara, même si les Thraces et les Stambouliotes le réclament encore. Ayant obtenu le droit d'accès à la zone de libre échange de la Communauté européenne, cet acquit mercantile suffit à son développement, quand les "réformes démocratiques" exigées par la pensée unique bruxelloise encombrent son projet de ré-islamisation de la Turquie. Et puis l'Eurolande n'a plus les appâts croustillants à faire tourner les derviches.
In situ, les diaspora établies en Europe occidentale défendent énergiquement les intérêts de la mère-patrie comme on l'a vu la semaine dernière devant le Palais Bourbon, lors du vote de la proposition électoraliste de loi mémorielle. En passant, la forêt de drapeaux turcs et l'affluence de quatre mille manifestants ont clairement signalé à nous tous que les cartes de séjour ou d'identité ne "naturalisent" pas leurs porteurs. Ces gens-là sont des français d'immatriculation, pas plus !

Pourquoi dès lors Erdogan se chargerait-il du faix des moeurs occidentales ? D'autant que la crise approche aussi de la Turquie par ricochet. La stagnation de la zone OCDE va impacter directement les exportations turques qui sont en concurrence avec les productions du Sud et Sud-est asiatiques sur les marchés de consommation solvables. Le sursaut patriotique provoqué par l'outrage français sera bienvenu pour contenir la mauvaise humeur des ouvriers mis à pied.

Le second axe partage les mêmes ressorts que le premier mais se pare du manteau chic de la diplomatie. Le pouvoir économique turc a la légitime ambition de développer ses ventes sur l'ancien territoire ottoman, qui d'Oran à Bagdad représente des dizaines de millions de consommateurs, jusqu'ici fascinés par les produits européens puis asiatiques. Dans ce dessein, il rencontre le projet islamique de l'AKP qui vise à rétablir à terme à son profit le califat, aboli en 1924 par Atatürk, pour ne pas le laisser entre les mains des futurs gouvernements islamistes de l'arc arabe. Le califat est la seule autorité morale capable de contenir l'influence grandissante de l'université al-Azhar du Caire. Et si l'on sait que l'islam est une religion qui règle en détail les moeurs quotidiennes, on devine l'enjeu économique et culturel. L'Egypte populeuse et pauvre n'a pas les forces nécessaires pour monétiser son influence morale ; c'est en plus un pays battu trois fois sur sa propre zone d'intérêts. La Turquie a ce qu'il faut et son émergence économique lui fournit un budget militaire suffisant pour prétendre à une hégémonie régionale.

La France, loin de ses bases, est plantée en plein milieu du jeu ottoman, au Liban comme un piquet. Le contentieux est ancien. Souvenons-nous des accords Sykes-Picot qui dépecèrent le vieil empire nécrosé. Souvenons-nous aussi de la juteuse curatelle française des crédits budgétaires ottomans dispensés par notre Banque ottomane. Souvenons-nous de la mise en ébullition des populations arménienne et grecque d'Asie mineure par notre fameux droit des peuples à disposer d'eux-mêmes (tiens justement !) ; souvenons-nous aussi du soutien indéfectible et vain de la France à la cause kurde à l'époque du mandat (cf. la vie et les oeuvres de Pierre Rondot, père de l'espion blocnoteur de Clearstream).
Aujourd'hui, Le renversement de la clique alaouite de Damas et l'abaissement du Hezbollah qui s'ensuivra libèreront les Libanais de la tutelle morale de la France, tutelle que même les chrétiens supportent de moins en moins, à lire les éditoriaux des quelques journaux francophones du Proche Orient. Il faut dire qu'à la dernière chaude alerte, quand Israël entreprit de raser le Sud-liban, notre président Chirac s'est spécialement vautré ! Aussi, j'attends de voir les contingents turcs coiffer le béret bleu et nous remplacer à la FINUL, et dans les contrats d'Etat.


L'interlocuteur principal en Méditerranée orientale reste pour quelques années encore les Etats-Unis et très concrètement la VI° Flotte de Naples. Si les Etats-Unis sont en droit d'appréhender une conjonction des nouveaux pouvoirs islamistes, conjonction appelée semble-t-il par la Rue arabe au motif de l'unité de la grande nation, conjonction qui réduirait à pas grand chose les chances de survie de l'Etat hébreu et compliquerait l'accès aux nappes pétrolifères du Golfe persique, ils n'auront pas la même crainte avec le califat turc, même s'il leur faudra marchander souvent avantages et retenues de part et d'autre. Si les dirigeants de l'AKP ne sont pas des génies reconnus - l'hystérie d'Erdogan en témoigne - cette réflexion est quand même à leur portée, et l'insistance avec laquelle la Maison Blanche avait poussé leur entrée dans l'Union européenne le leur signale. Auraient-ils le projet d'un marché commun oriental, sorte de demi-union pour la Méditerranée, que je n'en serais pas surpris.
Les investissements faits au Kurdistan irakien, l'implication quotidienne dans la défense de la Palestine, cette sorte de majorat réclamé dans l'affaire libyenne, les relations osmotiques d'état-major turc à état-major iranien, le resserrement des liens avec l'Azerbaïdjan turcophone et pétrolier, la non-intervention au Caucase reconnaissant la frontière méridionale de la sphère stratégique russe, sans parler de leur condescendance envers la Grèce ruinée, l'attention portée aux communautés musulmanes de Balkans, tous ces éléments dénotent l'émergence d'une puissance régionale renaissante.


Sarkozy ne fait pas le poids et son pays est abonné au déclin¹, mais personne n'ose le lui dire. Il se pourrait pourtant qu'il soit obligé bientôt de parer l'injure comme il est advenu de Berlusconi, humilié en public par ses collègues. La politique étrangère du président français est une politique de coups, actionnés directement depuis le château par le cabinet noir. Mais au Quai d'Orsay qui continue une politique arabe de la France en dépit du bon sens, ce n'est pas mieux. Après s'être aplatie devant Bachar el-Assad au détriment du Liban, la France suit le vent et maintenant mène l'attaque au Conseil de sécurité. S'est-on posé la question de l'origine de la mise à feu de l'Institut d'Egypte au Caire le 17 décembre dernier ? Sans doute, non ! A voir marcher notre président-total, littéralement sur des oeufs, on comprend que ça n'est pas son truc les "vieilleries". Lui, c'est le vélo et le jogging ! Peu lui chaut que l'institut ait été fondé par Napoléon Bonaparte ; le bâtiment actuel renfermait deux cent mille ouvrages sur l'histoire et la géographie de l'Égypte (clic). Et après ? On enverra notre échine souple de la culture trash, Frédéric Mitterrand, proposer de nouveaux rayonnages ; pourquoi se fâcher ?
(1) Dans dix ans, la France aura disparu du Top-10 des économies mondiales (source Centre for Economics and Business Research, Londres)


Reste le déclenchement de la crise diplomatique, la question du génocide arménien, qui n'en est pas une. Le contexte historique et les faits sont développés sur des sites documentés auxquels il serait ridicule de se mesurer. Le choix de Royal-Artillerie vous en propose trois :
- Le site Net Armenie.com qui fait une synthèse historique
- Le site Témoins de génocides impunis, très riche mais sur lequel je n'ai pas trouvé les Albigeois ni les Vendéens, ni les Cambodgiens...
- L'Armenian National Intitute basé à Washington(DC) qui met en ligne beaucoup de documents

lundi 26 décembre 2011

42ème Lien légitimiste

Le Lien légitimiste est paru juste avant la Noël. De mon point de vue - j'en lis pas mal - c'est la publication la plus attrayante de la roycosphère. Et à mesure qu'elle se rapproche des considérations politiques d'actualités, elle gagne en intérêt. La 42ème livraison est très riche et carrée. En voici le sommaire :

*Les masques tombent (Gérard de Villèle) où l'on prouve (enfin) l'implication directe du pouvoir conventionnel dans les massacres vendéens.

*Un curieux synchronisme (Luc Boisnard), la page d'histoire consacrée aux révolutions du XIX°siècle décrivant une politique des réseaux maçons. A noter à côté de cet article l'exposition au Musée de l'Armée (Hôtel des Invalides) sur Napoléon III et l'Italie, titrée "Naissance d'une nation" ; jusqu'au 15 janvier 2012.

*Les Propos du lecteur - 18°volet (Jacques Rolain) qui allume très sérieusement le mode électif du chef d'Etat puis dans un second chapitre revient sur l'entêtement martial de Clemenceau.

*Du Bien commun (Patrick de Villenoisy) - Partie I.
Royal-Artillerie a déjà présenté ce grand texte ici.

*Mélanges, sur quelques livres et autres questions, où l'on parle du dernier Pinoteau, Clefs pour une somme, du bouquin de Guillotel, La désinformation autour de La Varende, des Sept Colonnes de l’héroïsme de Jacques d'Arnoux, et la mise à plat de l'imposture révolutionnaire par Augustin Cochin, Les Sociétés de pensée et la démocratie moderne, ouvrage présenté par son éditeur, Jean-Gilles Malliarakis alias "l'Insolent".

*La page politique est confiée à Nicolas Ferrial: Ressusciter les fondamentaux ou pourquoi combattre les errements de la République depuis 40 ans.
Avec tous ça nous avons fait nos seize pages.
Revenons aux travaux de Seycher qui alimentent l'indignation de Villèle puis nous parlerons de Clemenceau.

Les guerres de Vendée (au moins utilise-t-on couramment le vocable "guerre" et non pas soulèvement, pacification, évènements) ont fait l'objet de récits contestés et d'analyses polémiques qui n'avaient jamais permis de trancher le vrai de la propagande, de quelque côté qu'elle vienne. Le mérite de Reynald Secher (Vendée, du génocide au mémoricide) fut de ne pas se contenter des contes de l'oncle Paul le soir à la veillée mais d'aller excaver des preuves aux Archives nationales comme le ferait un juge d'instruction. Bien sûr, la documentation existait en surface, maints ouvrages historiques accessibles sans frais, mais sortir des papelards sur la solution finale vendéenne portant la signature du "père" d'Hitler, il fallait oser. A l'âge où l'on apprend l'histoire dans le Mallet-Isaac, et en l'espèce, dans une version développée chez Balzac et Thiers, j'avais conçu l'affaire comme une jacquerie provoquée part la conscription, qui avait dégénéré en "compagnies de brigands", mouvement plus ou moins spontané que l'on faisait marcher derrière des bannières pieuses. Le comte d'Hervilly (Quiberon) n'était pas loin de penser ainsi. Les travaux de Seycher, plus que de m'intéresser à cette question, m'ont ouvert les yeux. Si les paysans, réfractaires certes, retournèrent leur faux pour la liberté promise et contre les accapareurs bourgeois, ils ne trouvèrent que le bas-clergé local pour les organiser et quelques officiers de l'ancienne armée pour les commander. Les princes vinrent ensuite. Que l'on répande donc la vérité chez nous sur notre histoire - Seycher devrait contribuer à la Wikipedia - et laissons tomber les lois mémorielles des génocides étrangers pour nous occuper d'abord de nos massacres d'Etat.

Jacques Rolain s'émeut de voir notre prochain roi choisi au mois de mai 2012 par référendum en contravention des lois fondamentales du royaume de France. Qu'il se rassure... le fond de la manoeuvre en cours est de faire réfléchir les gens à une proposition simple qui se limite toute à : "le roi, pourquoi pas ?". Mais il parlait aussi de Clemenceau l'intransigeant. Fut-il à l'origine du refus de paix séparée avec Charles d'Autriche ? Sixte de Bourbon-Parme qui mena les négociations avec son frère Xavier ne l'accable pas, mais attribue l'échec au président du Conseil Ribot et à l'incroyable légèreté du comte Czernin. Mais était-ce jouable sinon ? Nicolas Pavillon m'a dit un jour que les états-majors prussien et autrichien n'étaient pas en phase avec les monarques qu'ils dominaient. Ainsi la légende prit corps d'une paix ratée, au prix d'immenses sacrifices à suivre, alors qu'il était impensable que les deux empereurs de connivence parviennent à se faire obéir. Clemenceau dans sa haine gâcha le mortier de la revanche chez les Allemands, c'est sa plus grande connerie, mais vis à vis de Vienne, on ne peut l'accabler que d'avoir anticipé le délitement de l'empire austro-hongrois, les fermentations nationalistes même suscitées étant déjà très mûres. La guerre avait d'ailleurs commencé par là (Sarajevo).
Je fais un aparté sur un article de Frank Abed dans un Lien précédent, dénonçant le compromis nationaliste de Charles Maurras en 1914. Je ne sais pas où étaient les Abed en août 14 mais les miens étaient mobilisés et j'ai parlé avec eux. L'enthousiasme à la déclaration de guerre était général et les compagnies montaient en traversant les villages au cri de "à Berlin, à Berlin!". La suite fut moins drôle, à la Noël on avait tué ou blessé tout le monde (YMA - 1914, une tragédie européenne). Un parti politique qui aurait appelé en juillet à ne pas mobiliser serait devenu un parti de traîtres, et un journal d'opinion qui aurait titré contre la guerre à des motifs anti-républicains n'aurait pas été compris, dans le moins pire des cas. Il n'en demeure pas moins que si les royalistes n'étaient pas revenus à Saint-Cyr après le Ralliement de 1892, leur exemple aurait peut-être compliqué la mobilisation qui s'annonçait difficile chez l'état-major.

Les fondamentaux de Nicolas Ferrial. Il date l'affaissement de notre civilisation de 1968 et nous en fait l'inventaire. Est-il utile pour la thèse de n'observer notre société, certes bien malade, que dans ses aspects négatifs. Rien ne vaudrait en France aujourd'hui. J'espère qu'à l'heure où s'écrivent ces lignes M. Ferrial a pris son Mayflower. Ce qui lui évitera de côtoyer une jeunesse inventive et passionnée, loin des racailles qu'il exècre, et courageuse en plus, puisqu'elle compte faire sa vie dans ce pays-ci que finalement M. Ferrial ne connaît pas bien. Le problème de beaucoup de royalistes est de plaquer un pays rêvé sur l'image la plus défavorable d'un morceau détestable de l'épure qu'on généralise au tout, et de s'alarmer de l'écart irréductible constaté. Vivant dans ce siècle imparfait, je n'ai aucun mérite sauf peut-être celui de le connaître mieux que lui, et de m'indigner parfois et de m'enthousiasmer parfois aussi. On ne fait pas long avec les trains qui arrivent à l'heure. Mais le rédacteur n'a pas tout faux : l'amollissement du caractère masculin de notre société est un lourd handicap dans la période des tempêtes qui s'annoncent. Retrouvons un peu de la saine brutalité franque et ne nous laissons pas casser les c... vases de Soissons.


Bibliographie
- Vendée, du génocide au mémoride, mécanique d’un crime légal contre l’humanité, de Reynald Secher, 444p. aux Editions du Cerf, 24€
- La Vendée-Vengé : le génocide franco-français, du même auteur, 338p. aux PUF, 23€
- Gracchus Babeuf, La guerre de la Vendée et le système de dépopulation, présenté et annoté par Reynald Secher et Jean-Joël Brégeon, 236p. au Cerf, 24€
- Les Bouffons, d'Hubert Monteilhet, 398p. aux Editions de Fallois, 19€
- Histoire et Dictionnaire de la Révolution française de Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, collection Bouquins chez Robert-Laffont
- Discours et rapports à la Convention, de Maximilien de Robespierre, éditions 10|18
- Les Origines de la France contemporaine, de Hippolyte Taine, collection Bouquins chez Robert Laffont
- Le Coût de la Révolution française, de René Sédillot, à la Librairie Académique Perrin, 1986
- Les Illusions républicaines, de Claude Polin et Claude Rousseau, chez PSR Editions, 1993
- La symbolique royale française, d'Hervé Pinoteau, 896p. chez PSR Editions, 212,65€
- Le Chaos français et ses signes, étude sur la symbolique de l’État français depuis la Révolution de 1789, d'Hervé Pinoteau, 516p. chez PSR Editions, 93€
- La Désinformation autour de La Varende, de Gérard Guillotel, 110p. à l'Atelier Fol’Fer Editions, 20€
- Les Sept Colonnes de l’héroïsme, de Jacques d’Arnoux, 472p. Editions de Chiré, 29€
- Les Sociétés de pensée et la démocratie moderne, d'Augustin Cochin, 224p. aux Editions du Trident, 20€



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vendredi 23 décembre 2011

Demandez le Programme

 

Le programme de l'Alliance royale pour la campagne présidentielle a été publié sur leur site et peut être accédé en cliquant ici. Il s'articule en deux thèmes institutionnels et un thème sociétal :

1. Conduire la réforme constitutionnelle établissant les institutions royales avec un Chef d’Etat réellement souverain, garant des intérêts fondamentaux de la nation, défenseur de la justice et de la paix, et arbitre des institutions.

2. Réformer le scrutin parlementaire selon le principe de « démocratie équitable », non seulement pour une meilleure représentation des Français, mais aussi pour en finir avec le régime des partis.

3. Réaffirmer les fondements naturels de la société dans le domaine de la vie, de la famille et de la citoyenneté.






I.- Conduire une réforme institutionnelle en s'appuyant sur la constitution monarchisante de la V° République fait gagner beaucoup de temps. Les dispositions originales de la Constitution laisse le gouvernement du pays au Premier ministre, le président normalement ne gouverne pas, mais il est chef des armées, signe les traités, promulgue les lois et trace les orientations du domaine régalien. Arbitre en dernier ressort et recours juridictionnel suprême, la fonction définie convient au roi sans n'y changer rien plus que quelques désignations. Il suffit de la pérenniser par référendum. Et cet appel au peuple convoque dès à présent au projet monarchique la rééducation la plus large possible de l'Opinion sur cette forme de régime, donc avec des moyens massifs adaptés qui n'existent pas encore.
L'Alliance royale développe régulièrement tous les avantages de ces institutions rénovées, nous n'y reviendrons pas. La constitution du gouvernement est détaillée sur la plateforme politique (clic) publiée sur le site de l'Alliance.

II.- Cesser le régime des partis est le rêve impossible des Français, saturés des bouffonneries de la classe politique. La corruption gazeuse qui nécrose tout le tissu institutionnel du pays emportera les mauvais et les malins dès lors que les examens iront à terme et qu'on abandonnera la peine automatique de "18 mois avec sursis" (portée à 2 ans pour les anciens présidents de la République). L'eut-on fait déjà que nous aurions autant d'élus en prison qu'en hémicycles ! Tu quoque Leo !. Aussi, casser la nomenklatura est une excellente idée, qui ne peut être que combattue violemment par le pouvoir et ses rationnaires.
C'est de démocratie équitable qu'il s'agit. Représenter tous les Français dans leurs vérités. Comment ça marche ?
Les députés sont élus par quatre collèges électoraux qui représentent les quatre corps sociaux principaux du pays : les entrepreneurs, les salariés, les familles et les élus locaux. L'élection des députés est départementalisée (on garde encore une fois l'existant) et les élus siègent à la fois au Conseil régional et à l’Assemblée natonale, afin d’assurer la « continuité de la représentation » du territorial au national. On notera que ce mode de représentation permettrait d'économiser le Sénat et près de 170 députés.

III.- Réaffirmer les fondements naturels de notre société est moins "politique" sans doute, mais il faut une meilleure solidité des cellules sociales pour consolider l'ouvrage institutionnel qui les organise.
Le droit à la vie ouvre la dispute de l'avortement, et si les dipositions laxistes qui ont amendé la loi Veil doivent être annulées, il n'est pas sûr qu'une bonne politique soit celle qui tend à réduire le droit des femmes d'enfanter ou pas. Que la famille naturelle soit privilégiée est une évidence, en gardant à l'esprit que le fruit d'une famille est l'enfant, et que le meilleur possible lui est dû. Les appels à paternité de couples impuissants par construction ressortissent au périmètre du confort existentiel et n'ont pas à être entendus, cela va de soi. La querelle jus soli vs. jus sanguinis est ancienne. Un appel du parlement de Paris s'en était saisi en 1515. La vérité politique est entre les deux, en tenant compte qu'aucun des deux effets ne devrait être imposé. Passer de l'automaticité au choix personnel serait un grand pas, qui résoudrait par ricochet la dispute du vote étranger aux municipales.

Ces trois questions d'ordre public sont à soumettre au parlement qui régente le sociétal si l'on s'en tient au cœur du projet de l'Alliance qui est d'abord institutionnel. Mais pour être écouté, il faut bien sûr jouer le jeu de tout le monde, et avoir un avis sur les questions qui occupent le quotidien de l'électeur (travail, épargne et monnaie, pouvoir d'achat, sécurité, avenir des enfants, filet social...), ce qui complique l'argumentaire du candidat et alourdit considérablement le travail de l'équipe de campagne.
Souhaitons-leur tout le courage nécessaire et soutenons-les activement avec reçu fiscal en remplissant le bulletin ad hoc que l'on imprime par ici.







L'exposé du programme se termine ainsi :
« En présentant des thèmes uniquement relatifs aux institutions, à l'organisation du gouvernement et du parlement, ainsi qu'aux fondements naturels de la société, l'Alliance royale a la conviction de poser les véritables questions aux Français : celles qui structurent l'avenir. C'est là un sujet essentiel sur lequel il faut prendre le temps de réfléchir, ce que les tenants de l'idéologie républicaine ne veulent absolument pas.
Les mesures conjoncturelles à prendre en matière économiques, financières, sociales... seront davantage développées durant la campagne des élections législatives qui suivront l'élection présidentielle. Il est en effet essentiel de poser d'abord les grandes lois fondamentales, c'est-à-dire les modalités selon lesquels ces sujets seront discutés et tranchés. »
.



Postscriptum
La plateforme politique de l'Alliance Royale a fait l'objet en février 2007 d'une analyse critique et d'extrapolation dans deux articles de ce blogue illustrés de schémas institutionnels. On peut cliquer sur chacun d'eux pour y accéder. La réforme institutionnelle qui fait partie de la plateforme officielle est détaillée et disponible en trois volets en cliquant ici vers le site de l'AR. On fera son profit d'une lecture attentive.


 

Le silence des altesses

 

 


Que vivons-nous pendant le trêve des confiseurs ? Une crise quadruple. Celle du capitalisme financier perverti par les jeux de casino, celle de l'Etat-providence à crédit, celle de l'expression démocratique de aspirations populaires et la pire, celle de la morale naturelle contrée par l'existentialisme athée.
A bien tendre l'oreille, je ne perçois d'avis voire de propositions parfois, que sur la quatrième crise. Les trois autres semblent dépasser nos princes qui, s'ils en parlent, font dans le trivial, le lieu commun. Dire que l'on est pour la moralisation des banques, ou la réduction de la Dette publique a autant d'effet que de prôner l'eau de pluie pour le pastis. On attend de l'excellence de nos excellences, à défaut de quoi il vaudrait mieux pour eux de changer de "métier".

Quand le prince Jean d'Orléans proclame pour la millième fois qu'il pense en prince chrétien et agit en prince français, on a envie de lui répondre : "Super ! Monseigneur, et alors". Héritier des Quarante Rois ? A quoi cela sert-il d'asséner cette état du fond de son voltaire. La revendication historique est lourde et porte à conséquence.
Mais son alter ego Louis de Bourbon a appris de ses courtisans qu'il n'a nul besoin de prétendre puisqu'il est LE légataire universel ! Même question, on fait quoi après ? Se tenir prêt ? Nous en sommes loin.

Jusqu'ici nos altesses investissent leur temps libre dans le mémoriel et le patrimonial, parfois dans le compassionnel, ça ne chauffe pas les synapses. Toutes distractions de cadets sans pouvoir. Ce que nous évoquons à la première ligne de ce billet n'est pas la fuite des toits du château d'Amboise, la ruine du donjon de Calmont d'Olt (rassurez-vous ils ont coulé la dalle technique) ou l'affluence à la messe annuelle des Invalides. Non ! La convergence des crises annonce la ruine d'un Etat pachydermique en temps de paix, vautré dans des déficits de temps de guerre, écrasant une nation émasculée par cent ans de République, qui, faisant tout, peut emporter tout dans son effondrement. C'est grave, messeigneurs. Dans notre camp, les pythies suggèrent pour le temps qui court une analogie avec 1788. Je pencherai plutôt pour 1944. C'est la reconstruction le vrai défi. Il y faut des solutions articulées entre elles et jeter les principes d'une nouvelle société. Ah bon !

Même dans le domaine de la morale, le plus facile d'accès, j'attends encore les indignations princières à l'endroit des pièces de théâtre blasphématoires qui ont agrémenté la fin de cette année morte.

Au minimum pourraient-ils investir le champ du débat institutionnel puisque c'est leur "job", en travaillant la question du meilleur régime possible pour la France du XXI° siècle, un peu plus profondément qu'une courte déclaration à Paris-Match. Le déficit démocratique est une bombe du même tonnage que celles qui ont pété dans l'arc de crise arabe. C'est une occasion en or pour faire du neuf avec du vieux et de pousser les feux de l'alternative en concourant aux efforts de promotion des chapelles intéressées, ou mieux encore en indiquant leur propre voie. Faut-il encore que celles-là se mettent à jour et piquent dans les vessies du XIX° siècle qui encombrent leur réflexion. Les moyens médiatiques et leurs carences sont aussi un défi que les princes doivent affronter.

Louis de Bourbon, banquier, n'a jamais abordé publiquement les motifs de la crise du capitalisme financier ni suggéré des réformes. Mais Jean d'Orléans, qui a lancé un site de propagande (au sens noble - on y vend des souvenirs) et qui fut employé de banque jadis, n'a pas non plus d'idée arrêtée publiquement sur la question. Il faut dire que tout son temps est pris par le passé et ses monuments historiques, ce qui est une saine occupation, mais la serrurerie n'est pas condamnable non plus, sauf pour un "roi" quand la nation est en péril.

On me rétorquera que c'est plus facile d'écrire un billet abrasif sur les princes que d'en être un. Bien sûr, mais s'imaginer en légataire des 40 rois et faire le bourgeois gentilhomme dénote une piètre idée de la référence. Eh oui, messeigneurs, la naissance ne pourvoit pas au poids écrasant de la charge acceptée, et il faut investir beaucoup d'efforts pour se maintenir au niveau, si tant est qu'on y ait accédé vraiment. A défaut, passer la main ! Senlis 987. Les ruptures dynastiques comme les sollicitations abusives des lois anciennes signalent que le destin de la nation prime le confort juridique du prince.

Pour finir, lequel fera-t-il un geste de sympathie sonnante et trébuchante à l'endroit de l'Alliance Royale qui use son énergie à promouvoir l'idée monarchique dans la campagne présidentielle ? La dernière fois, une médaille dans les tuyaux avait forcé au soutien du candidat majoritaire.
Chers princes, n'attendez pas du pays une "convocation" à le sauver, ce qui reste du vieux fonds gaulois appellera un "homme en armes". Chaussez-vous.


mardi 20 décembre 2011

Un lapin dans les phares


Jens Weidmann, président de la Bundesbank, caricature les pays tétanisés par leur notation en agences en l'attitude du lapin bloqué sur la route par les phares qui s'élargissent vers lui. Les agences portent les nouvelles mais ne les font pas. Si elles sont mauvaises, il faut en chercher la raison à la source qui est toujours l'organisation analysée. Et les nouvelles d'où qu'elles viennent sont mauvaises, dit Stephan Eicher, mais de France surtout.
S'il y a bien un pilote dans l'avion qui bourre d'annonces les boîtes noires, chacun se demande où va-t-il plein gaz, d'autant que sa route rapportée au sol ne semble pas se faire puisqu'on tourne en rond en attendant l'orage .
Notre pays génial est aux mains des bateleurs de foire, démagogues avérés et incultes en économie, ceux-là mêmes qu'il s'est choisi. Elus par qui ? Nous ne pouvons que nous en prendre à nous-mêmes. Les tête-à-queue de MM. Fillon et Baroin, qui acceptent aujourd'hui ce qu'ils condamnaient hier avec un aplomb incroyable, disqualifient tout le staff de Matignon et de Bercy. Un nid de branleurs. Tous font semblant d'ignorer - sinon ce n'est pas dieu possible! - que les prêteurs, que l'on dissimule derrière l'invocation aux marchés, ne croient plus en un Etat déficitaire sur tous les plans, gérant une économie en récession qui importe chaque année 75 milliards d'euros de biens et services qu'elle est devenue incapable de produire pour satisfaire la demande de sa population. Ces prêteurs que nous sommes allés chercher pour rétablir la présentation cosmétique d'une gabegie éhontée, ne croient pas non plus aux proclamations sans frais de toute notre classe politique, dirigeante ou prétendante, puisqu'elle n'a plus la main sur nos propres affaires mais dépend de l'étranger maintenant. A quoi leur servirait-il d'être souverain d'ailleurs, puisqu'à l'époque de notre souveraineté, cette classe politique n'a rien fait non plus sinon nous enfoncer (souvenons-nous de la cagnotte de Chirac et Jospin).

Le changement de direction annoncé par les sondages pour le mois de mai 2012 projettent sur l'écran une situation pire encore, que ce soit par une relance des dépenses publiques stériles mais rétribuant l'électorat gagnant à gauche, ou que ce soit par une réforme virile de nos dépendances comme veut la faire Mme Le Pen. Il est dommage que tous ignorent M. Bayrou à l'ouest du Pecos puisque il est le seul pour le moment à produire un discours sensé.
Si le trader de base est comme un enfant de CM2 qui aurait appris les intégrales, on partagera avec lui le sentiment que la réduction de la Dette par le déficit primaire du Budget de l'Etat est une notion cosmique jamais vérifiée sur Terre. Et que tous les "experts" qui veulent nous ramener aux fameux trois pour cent rouge de Maastricht pour comprimer la Dette sous les 60% du pib, méritent les palmes académiques au nom du peuple "le plus con de la Terre". Nous. Ces gens devraient être cloués à la porte des granges.

Français, on vous amuse comme jamais un pouvoir n'a osé. A défaut de concret au vingtième et dernier sommet européen de crise - refaire un traité en cuisine - on clashe le Royaume-Uni pour agiter le tapis, on reparle à gauche des eurobonds comme ultime espoir avant désastre, puis l'Elysée diffuse en week-end que lundi 19 les décideurs en Eurolande vont se téléphoner. Si, si ! Ça change tout ! Pendant ce temps, à la Kommendantur de l'Europe, le président de la Banque centrale allemande précité et Jürgen Stark, l'ancien chef économiste de la Banque centrale européenne, réitèrent leur refus de monétiser les dettes souveraines par la planche à billets parce que c'est contraire au droit (si vous êtes cyberabonné aux Echos, cliquez ici). Autant faire comprendre sans avoir à le dire, que si le chancelier Merkel avait la tentation de mollir en acceptant de financer les dettes latines, il faudrait qu'elle passe par une révision du traité instituant la BCE, ce qui n'est pas gagné d'avance à Karlsruhe et surtout chez les pays "moins grands" qui ont fait de gros efforts pour rentrer dans les clous et qui seraient volés des fruits de leur gestion avisée.

Sortons de devant les phares de la communication à tout prix. Et battons-nous autrement que par des postures arrogantes et des embrassades ridicules. N'attendons rien de l'Europe qui perd un temps précieux, mais battons-nous chez nous ! Le coût du refinancement de la Dette a déjà augmenté depuis que les marchés ne nous accordent plus une confiance aveugle (AAA), mais si nous les persuadons que nous redevenons sérieux, ils seront moins crispés et le spread diminuera sûrement. On ne peut compter sur le suicide collectif des pouvoirs qui nous ont mis dans la panade - ces gens sont sans vergogne - et d'expérience, ils ne réagissent que dans la peur comme ils l'ont montré en 1968, mais on peut inciter la haute administration à prendre les commandes du pays comme sous la IV° République et foutre à la mer les saltimbanques comme on l'a fait de Berlusconi en Italie.
Pour que la France aille mieux il n'y a pas d'alternative mais une voie unique : raboter et les niches fiscales et l'Etat, mettre à la diète toutes les petites satrapies de province, réformer la protection sociale en fondant les décisions sur la vérité, et tout ceci en poussant la lame en position "gros copeaux" afin de retrouver un excédent primaire dans le budget central.
Réexpliquer ici serait rabâcher, et nous ne nous en sortirons pas avec les gens en place, c'est maintenant prouvé. Comme l'agravation n'attendra pas le réveil de mai 2012, que faire ? J'avoue ne pas savoir.






Tableau du prix de refinancement de la dette, rendements à 2 et 10 ans le 19.12.2011 (source Bloomberg, rates and bonds)
(Classement des pib 2010, dette 2001-2011 entre parenthèses en %pib)

Etats-Unis (55-100): 0,23% et 1,83%
Japon (152-233): 0,13% et 0,97%
Chine (18-27): pas de marché
Allemagne (59-83): 0,21% et 1,88%
France (57-87): 0,98% et 3,10%
Royaume-Uni (38-81): 0,32% et 2,06%
Italie (109-121): 4,96% et 6,83%
Russie (48-12): pas de marché
Espagne (56-67): 3,38% et 5,17%
Brésil (70-65): 10,44% et 11,32% (9 ans)
(cf. infographie Le Figaro)

samedi 17 décembre 2011

L'Âne du Roi 2011

Les nominés sont cette année nombreux, moins que les gominés ou que les gros minets, mais il y a un barbu. Dans l'ordre de vrac en soute s'avancent la corde au cou en chemise de bure les grands bouffons d'excellence ayant marqué leur temps que sont :

(1) Mme Ginette Hess Skandrani, écologue, membre co-fondatrice des Verts, présidente de "La Pierre et l'Olivier" réseau de solidarité avec le peuple palestinien, co-fondatrice de la commission d'enquête non gouvernementale sur la Vérité en Libye, qui a dévoilé l'implication quotidienne de la Conférence monarchiste internationale dans la rébellion de Cyrénaïque à travers ses brigades internationales du SYLM, véritables lansquenets modernes allant au plus offrant. Ils vinrent, virent et vainquirent, les immondes !
Pour sa perspicacité et l'intensité de la collecte d'informations insoupçonnées, elle coiffe la mitre de l'impétrant de première classe.


(2) Me Lévy Bernard-Henri, marchand de biens-philosophe, qui a confondu la bannière du roi Idriss et l'oriflamme d'une République dépoitraillée assaillant la barricade, concourant ainsi à l'insu de son plein gré à leur foutre la charia au baisser de rideau. Vive la Libye libre, ça s'arrose à l'eau du puits ! N'ayant tué personne de ses blanches mains, il coiffe la mitre de l'impétrant de seconde classe.


(3) Me François Baroin, surintendant des finances de SE le Chanoine-chevalier (de la Toison d'or), qui veut réduire la Dette par un déficit de 5% en période de croissance zéro, tout en ignorant notre extravagant déficit commercial de 75 milliards, et passe du catastrophisme sociétal à la docilité monastique pour que l'Etat français conserve son triple A de crédit international, puis le perde. Nous prenant, ce faisant, pour ce que nous sommes : c'est un "élu". Au niveau de milliards atteint, sa démagogie de girouette lui vaut la mitre de première classe avec pompons.


(4) M. Philippe Delorme, journaliste à Point De Vue & Images du Monde, qui refuse de reconnaître la tête d'HIV alors que c'est un levier médiatique efficace pour le royalisme. Faut-il être si riche à produire un journal people dans lequel on refuserait une matière de première qualité offerte gracieusement par un prince du sang, parce qu'on n'est pas l'inventeur de l'affaire ou qu'elle heurte le principe d'obéissance à ses fidélités ? Ce n'est que de la communication. Seconde classe la mitre !


(5) Bauffremont l'Ancien qui braque son prince au point de lui faire créer son propre institut de promotion de la maison de Bourbon, sans parvenir à élever son jugement plus haut que les dispositions réglementaires de la loi 1901 des associations en République. Vu le nombre d'avertissements sans frais délivrés par feu le prince Alphonse, le duc coiffe la mitre d'impétrant de première classe à houppes blanches pendantes.


(6) Le Premier Cameron qui a fait abroger l'Act of Settlement de 1701 par le Commonwealth pour en extirper la loi de primogéniture mâle et l'interdiction de catholicité du consort afin de faire "moderne". Les traditions anglaises devraient être inscrites au patrimoine de l'humanité tant elles sont télégéniques, et surtout défendues ardemment par les sujets de Sa Gracieuse Majesté, car elles seules peuvent équilibrer le cosmopolitisme vulgaire de la City de Londres, dernière industrie du royaume en capilotade. La mitre de seconde classe.


(7) SE l'émir Fayçal Bey, arrière-petit-fils de Lamine Ier, qui déclarait lors de la parution de son livre La Dernière Odalisque (Stock 2001) « je me considère comme un "ottoman". C'était un monde avec une extraordinaire ouverture d'esprit. Istanbul en était le coeur et toutes les religions se respectaient. La Tunisie est assez semblable. Nous aussi avons été envahis et avons assimilé nos vainqueurs. Tous ces gens, au cours des siècles, ont contribué par le génie, le sang parfois, à enrichir la civilisation tunisienne. La société tunisienne est bon enfant, provinciale, tolérante »; et qui après ce vibrant hommage à ses racines ne s'est pas montré lors de la révolution de Jasmin, alors qu'il s'était beaucoup investi dans le mémoriel, comme l'atteste un reportage du Monde (7/11/2001) élégamment titré, Tunis, la belle au bey dormant. Mitre de déception de seconde classe.




And the winner is ........... sous vos applaudissements :
Maître François Baroin, 43° ministre de l'Economie de la Cinquième République et maire de Troyes. Les circonstances atténuantes de son concubinage notoire avec mademoiselle Laroque n'ont pas été retenues.
Le prix sera remis tout à l'heure au Fouquet's en souvenir de la Ferme. Venez nombreux présenter votre carton d'invitation¹, une botte de carottes à la main en signe de ralliement. Les bonnets d'âne sont interdits dans l'établissement. Prière d'attacher le sien en terrasse.

Prix précédents :
L'Âne du roi 2008 qui fut décerné à M. Jean-Claude Juncker de Luxembourg
L'Âne du roi 2009 qui récompensa M. Stéphane Bern (du Grand Duché également)
L'Âne du roi 2010 qui sacra roi de Septimanie M. Georges Frêche, premier mort de la liste des lauréats

Note (1): il suffit de découper la vignette de l'ADR 2011 en haut de ce billet.

vendredi 16 décembre 2011

L'honneur du commandant

 

Demain sera décerné chez Royal-Artillerie l'Âne du Roi 2011. En revanche, il nous est apparu nécessaire avant ce prix de dérision d'inclure dans les derniers billets de cette année un hommage particulier au commandant de Saint-Marc qui, à 89 ans, vient d'être fait Grand Croix de la Légion d'Honneur.
Si cette distinction récompense la vie à tous égards remarquables d'un officier de race qui ne s'est jamais "perdu", elle purge aussi d'une certaine façon le décret d'exclusion médiatique des partisans de l'Algérie française qui ne pensent pas non plus s'être perdus. J'en fus et le demeure.
L'honneur et les honneurs. Un mot, deux acceptions. Que sacrifie-t-on au premier pour obtenir les seconds ? dit De Montéty dans son billet du Figaro. Et Marius de répondre que «l'honneur c'est comme les allumettes, ça ne sert qu'un fois». Hélie de Saint-Marc n'a jamais eu de doute ni de tentation. Il ne fut pas un homme de compromis, ce qui l'aura sans doute bridé dans sa carrière, mais lui laisse le bénéfice d'une vie sans regrets sur lui-même. On sait le déchirement intérieur que provoquèrent les abandons des indigènes dont il avait eu la charge et assumé la protection, et il poussa jusqu'au bout la sacralité de la parole donnée, concept totalement anachronique. Le temps n'a pas de prise sur la conscience des âmes bien nées.

Au moment de ces lignes, les choses se remettent à l'endroit. Un homme va perdre son cordon de Grand-Croix après un jugement tardif mais honnête de son comportement de satrape à la marie de Paris. Il avait la stature de ce qu'on appelait jadis le "grand chef catholique" et son entrée sur la scène politique avait nourri très largement l'espoir de voir enfin le pays nettoyé d'une gabegie éhontée et d'un amolissement dangereux, et de voir surtout ressoudée la fameuse fracture sociale. C'était une grande illusion, le grand homme n'était pas de la race des seigneurs mais un magicien populaire en quête d'établissement de lui-même et des siens. Une fois "arrivés", ces démagogues font dans le compassionnel pour recoudre leur image. Vanité punie.

A l'extérieur de la caste des malins, certaines naissances prédestinent au meilleur, il suffit d'en être conscient pour transformer l'essai de la Nature. C'est le cas d'Hélie de Saint-Marc.
Respects.




Grand-Officier de la Légion d'honneur, en date du 28 novembre 2002.
Croix de guerre 1939-1940 avec 1 citation
Croix de guerre des TOE avec 8 citations
Croix de la valeur militaire avec 4 citations
Médaille de la résistance
Croix du combattant volontaire de la Résistance
Croix du combattant
Médaille coloniale avec agrafe « Extrême-Orient »
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945
Médaille de la déportation et de l'internement pour faits de Résistance
Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
Médaille commémorative des opérations au Moyen-Orient (1956)
Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord (1958) avec agrafes « Algérie » et « Tunisie »
Insigne des blessés militaires
Officier dans l'ordre du Mérite civil thaïlandais Sip Hoc Chau

mardi 13 décembre 2011

Le prince et l'impermanence

 

Sauf celles du cortex cérébral, nos cellules sont bien plus jeunes que l'entité qu'elles animent. Le vieillard au seuil du dernier voyage n'a plus rien en commun avec le bel adulte de vingt ans. Ainsi en va-t-il de notre monde qui change de manière irréversible et parfois à vue d'oeil lors des soubresauts de la Nature, la loi du monde est bouddhique, impermanence et vacuité, ce que l'Ecclésiaste avait transformé en "vanité".
Dans un billet resté fameux parmi le cercle étroit des lecteurs éveillés (5), "Impermanence & Tradition", se posait la question suivante : « Si le principe prime le prince et assure une moyenne positive du gouvernement sur la durée, pourquoi fut-il contredit par trois fois : Louis XVI, Charles X, Louis-Philippe ?». Même pour le troisième, la cause en est le déphasage entre la couronne et la nation, la conservation de principes réputés supérieurs et immuables, donc permanents. Les accommodements avec le siècle ne furent que cosméthiques, un replâtrage des façades gâché à l'eau de mer, l'enduit ne pouvait tenir, le siècle courait devant le prince et le distançait. La Loi devenait la règle.
Faut-il dire que le salut de la monarchie est de se tenir en selle du cheval emballé de la modernité ? Pas vraiment. Mais plutôt comprendre l'impermanence du pays réel, ce qui ne veut pas dire y adapter sa conduite, mais savoir, ce qui est déjà beaucoup, et deviner le stratagème intellectuel qui peut dévier ou freiner la course des temps dans le but de sauvegarder l'essence même d'une nation en sûreté. C'est l'affaire du prince et plus souvent sans doute celui de Machiavel. Des princes que nous écoutons, nul ne parle de ça.

Le candidat royaliste Patrick de Villenoisy à la présidentielle a publié son programme. Nous en ferons une synthèse critique dans quelques jours. Occupons-nous aujourd'hui du paragraphe oublié dans ce programme qui recherche un consensus des chapelles : le prince. Il en est de trois sortes : princes de gouvernement, princes de témoignage et princes de salon.

Si l'on parle bien des princes qui ne règnent pas, nous en connaissons trois qui sont clairement au seuil des affaires et n'ont pas attendu de convocation pour s'inviter au débat politique de leur pays. Siméon de Saxe-Cobourg Gotha - n'ayant jamais abdiqué il est toujours Csar des Bougres - a mis ses compétences et son entregent international au service de l'intégration européenne de son pays, arriéré à bien des égards. Il reste partie prenante de la politique bulgare à la tête d'un parti de gouvernement disposant de députés, le "Mouvement national Siméon II".
Le second est l'ex-roi Michel de Roumanie qui a pu surmonter l'avidité totalitaire des nouveaux maîtres de la République nouvelle par son charisme et l'affect d'une grande partie de l'opinion. Il s'est laissé utiliser dans des démarches diplomatiques, négociant à la fois à l'OTAN et à la Commission de Bruxelles, voulant démontrer l'utilité de sa fonction d'ancien chef d'Etat et y parvenant, ce qui mérite d'être salué dans un pays fraîchement déstalinisé.
Ces deux peuples balkaniques sont certes plus royalistes que monarchistes - un peu comme l'Espagne -, mais lorsqu'ils auront terminé leur mise à niveau, ils disposeront de tous les éléments pour couronner élégamment leur renouveau. C'est un peu vrai aussi de la Serbie.
Le prince-héritier Aleksandar Karađorđević réside au Stari Dvor (le Vieux château de Belgrade) et a beaucoup d'activités officielles de représentations, mais n'est pas impliqué dans les affaires courantes. Il existe ainsi au centre de la toile politique, mentalement et géographiquement.

A la suite de ceux-là viennent les princes de témoignage, et ils sont nombreux. La plupart n'ont jamais été "activés" par les pouvoirs politiques, à la notable exception de Jacques de Bourbon-Busset qui fut président de la Croix-Rouge française en 1944 et fit un cursus diplomatique remarqué jusqu'à la vice-présidence du CERN de Genève (Centre européen de recherches nucléaires). Les autres, pour ce qui concerne la France, tâchent d'exister à partir d'un socle de fidèles - d'aucuns disent courtisans - qui les propulse dans des manifestations publiques, le plus souvent mémorielles. Le prince Jean a fait une promotion personnelle intelligente de son livre de propositions aux Français qui marquera. Le prince Louis a laissé écrire sur lui plusieurs ouvrages, mais son retrait de la promotion est moins rémunérateur en termes d'investissement politique. Il est arrivé déjà que de ces princes de témoignage l'on cherche à tirer parti. En 1958, c'est un prince Napoléon qui avait été pressenti pour achever la IV° République agonisante, avant que les gaullistes ne placent leur commandeur.

Viennent ensuite les princes de salon que nous croisons dans les revues mondaines. Tous sympathiques, ils ne sont pas le sujet de ce jour.


La question qui sera posée au candidat royaliste lors de sa campagne sera celle du prince, après sans doute celle des parrainages. Et cette question est très naturelle puisqu'on parle de monarchie. N'ayant présentement aucun prince de gouvernement, elle attendra la réponse des deux autres catégories. Yves-Marie Adeline, candidat officiel de l'Alliance royale en 2007, zappait la question posée et, ce faisant, affaiblissait sa propre crédibilité dans l'oeil d'autrui. Y répondre nominativement peut rallumer la querelle réouverte par la faute du comte de Chambord en 1873, si tant est que nos interlocuteurs au micro-trottoir acceptent déjà la concurrence d'un prince hispano-français non-résident et d'un héritier de la Monarchie de juillet échouée, qui pis est en délicatesse avec son propre père, chef de maison, comme dans Amour, gloire et beauté. Mais s'il faut répondre, laissons le candidat officiel le faire. Cette réserve ne doit pas nous priver de réfléchir à demain.

Si une dispute dynastique hors de saison diminuait dramatiquement les chances d'une accession, il serait légitime au sens plein d'écarter les plaideurs et de trouver la troisième voie qui mettrait tout le monde d'accord, content ou pas content ! Peut-être devrons-nous casser les codes pour échapper à ce blocage. Toute la loi de l'évolution, toute l'histoire des découvertes est une fracture des codes légués pour laisser naître de nouveaux systèmes. La désignation du prince en charge parmi le vivier dynastique pourrait, comme l'a souvent dit Royal-Artillerie, découler de la victoire circonstancielle de quelqu'un, celui (ou celle) que nous appelons "le dernier debout au milieu des ruines à Paris". L'évolution de notre société a remisé définitivement la berline de Gand. Les Français sont vaccinés au chef. Un chef va au charbon. Ce fut vrai des premiers rois, et ça le redevient.


dimanche 11 décembre 2011

Nuntius Belli

Royal-Artillerie s'associe au faisceau de voeux récolté par l'équipe éditoriale du site guerrier Theatrum Belli à destination de nos soldats combattant en Afghanistan.
La couverture très mesurée des opérations militaires par la presse nationale - est-ce un contrecoup de la polémique Ghesquière-Taponier ?- convoque tous les Français du Rang à manifester leur soutien directement aux unités engagées dans un combat civilisationnel, sans attendre les médias et leur service minimum.
A la peine plus souvent qu'à l'honneur, sauf quand rentrent les cercueils, les soldats français font un travail remarquable dans un cadre coalisé duquel les héritiers du gaullisme les avaient extraits, amorçant un lent déclin des bataillons vers une compétence de gendarmerie coloniale. La guerre asymétrique d'Afghanistan a permis de remonter le niveau d'excellence de tous, grâce au professionnalisme de chacun, leur courage, leur résilience et un bon entraînement.

Tous les voeux de Royal-Artillerie pour le succès et la sauvegarde de nos armes accompagnent nos soldats à la charnière de l'an nouveau.

L'initiative NUNTIUS BELLI de Pascal Dupont et Stéphane Gaudin vous propose trois façons de participer :

(1)- télécharger la plaquette en cliquant sur le flyer ci-contre, l'imprimer et écrire votre message de Noël en page 2, puis l'envoyer à l'adresse suivante :

THEATRUM BELLI
c/o Pascal DUPONT
23, Rue de Bellevue
88110 Raon l’Étape

(2)- écrire un message électronique sur le formulaire proposé en cliquant ici ou dans la boîte contact@theatrum-belli.com ; il sera imprimé par le site ;
ou même enregistrer un mp3 à joindre à votre email.

(3)- faire un dessin, écrire un poème sur papier libre ou décoré ou toute autre bonne idée, et l'envoyer à l'adresse postale ci-dessus.

Relayez l'initiative autour de vous, oralement, ou par lien hypertext en prenant celui du site d'origine :
Opération Nuntius Belli.

NUNTIUS BELLI est pérenne et se poursuivra après les fêtes, nous assurent ses initiateurs. Aussi continuerons-nous à y participer.

vendredi 9 décembre 2011

Refaire l'empire et le Csar

 


Les élections "forcées" à la Douma russe l'ont-elles été trop ? L'agitation dans les deux villes capitales ne peut être dénoncée au motif d'une ingérence insupportable du Département d'Etat américain. Les urnes ci et là pleines au tiers à l'ouverture du scrutin, les scores amindadesques de Tchétchénie, les dépouillements scabreux constatés par l'OSCE, tout montre que le pouvoir en place n'a laissé aucun choix. Le dessein politique qu'il met en oeuvre est celui de la grande Russie revenue, et ce travail ne souffre aucune respiration démocratique. On peut le comprendre mais il y a la manière.
C'est de géopolitique qu'il s'agit. Le grand défi qu'affronte les Russes vient toujours et encore de l'Orient. Les Chinois reconstituent leur empire avec méthode pour largement dominer leur zone d'empreinte et dans ce but faire face aux ingérences américaines directes, doublées d'une ceinture d'alliances de permanence (Japon, Corée du Sud, Taïwan) et de circonstances (Philippines, Vietnam) qui visent toutes à contenir le nouveau géant. Les désordres de la société chinoise anticipés par le Parti communiste chinois exigent d'être à l'abri pour les traiter. Si la posture hégémonique se joue en Mer de Chine méridionale par le déploiement d'une escadre de plus en plus agressive, l'avenir industriel chinois est sur ses marges septentrionales qui regorgent de ressources minières indispensables à sa production.
C'est ainsi que la pression est forte au Turkestan chinois (Xinkiang) pour les hydrocarbures et le passage d'oléoducs kazakhes, sur la Mongolie extérieure qui est envahie en surface par les investisseurs et commerçants Han dans le but de sécuriser un sous-sol devenu extraordinairement prometteur (cuivre, or et tungstène), et sur la corne de l'Amour où il reste des terres riches en mines à reprendre après le dépeçage consécutif aux traités inégaux (Aïgoun 1858). C'est ce secteur qui inquiète le Kremlin, d'autant plus que sa zone pacifique est mise en pression par le Japon sur les îles Kouriles.

Les relations sino-russes sont un cas d'école. Elles sont régies par des traités territoriaux signés de 1991 à 2004 comme bases de pacification préalable à une coopération économique et une coopération stratégique indissociables. Les termes des traités n'ont aucune importance, les deux Etats n'ayant pas la même conception que nous des effets juridiques subséquents, un traité oriental constate un accord au jour de sa signature mais ne présage pas de l'avenir. C'est une notion très courante en Chine dans les relations commerciales et industrielles - la sincérité du moment - mais aussi en Russie où l'on voit l'Etat défaire les accords privés économiques à tout motif contingent comme le ferait un satrape ! Le démontage le plus célèbre fut celui de Ioukos ; un autre étonna beaucoup la British Petroleum.

Au contact de la République populaire de Chine, le kraïs russe de Primorsky (Vladivostok), l'oblast de l'Amour (Blagoveshchensk) et le nouveau kraïs de Zabaykalye (Chita) subissent la pression économique et démographique de la province industrielle du Heilongjiang (Harbin) qui avec plus de 38 millions d'habitants et une densité de 80h/km² surpasse ces voisins russes d'un coefficient 12 ! Inutile d'ajouter que l'inlassable activité de l'ethnie Han qui confine à la névrose laisse peu de chances aux Sibériens issus de la paresse soviétique. A tel point que la municipalité de Vladivostok avait projeté de donner à bail la zone portuaire aux Chinois de Mandchourie pour qu'ils la développent.


Malgré la connivence stratégique face au Japon et aux Etats-Unis déployés en Corée du sud, Moscou a très bien saisi le risque de phagocytage de sa frontière orientale et au-delà des proclamations patriotiques - la municipalité de Vladivostok a été blâmée - les Kgébistes du Kremplin n'ont d'autre choix que de se placer sur un vecteur de puissance économique et militaire. C'est le motif du coup d'Etat légal que constitue les élections législatives. Vladimir Poutine a maintenant douze ans pour faire aboutir son programme et entrer dans la grande Histoire.

Un atout de poids dans le jeu russe est l'Allemagne, réunifiée aux trois-quarts. Le partenariat économique est rentable et plonge ses racines dans une longue histoire de tutorat que nous faisons semblant d'ignorer ici. Cette alliance de fait rend inutile une alliance de revers que constituerait un partenariat stratégique avec la France, partenariat promu par une partie de l'Extrême-droite française qui a simplement oublié de poser la question aux dirigeants russes, loin d'être demandeurs. Ils ont déjà eu le Secam ! L'ouest étant ainsi dégagé par le nouveau "pacte", le Kremlin a tout loisir de muscler la Fédération de Russie sans écouter les rodomontades atlantiques de ses anciens protectorats polonais, slovaques et hongrois, et de garder une posture menaçante sur tout le Caucase et l'Ukraine. Ce n'est pas une hypothétique agitation du département américain qui fera bouger les lignes, sauf à déclencher la foudre comme l'a subie à l'extérieur la Géorgie présomptueuse et à l'intérieur la Tchétchénie mafieuse.
A quand le couronnement du petit-fils du "goûteur" de Staline ?








PS : Très beau site taïwanais sur les frontières septentrionales de l'Empire Tsing en cliquant ici.
On lira aussi avec profit l'étude de la dispute sino-soviétique de Robinson publiée dans The American Political Science Review.

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