samedi 29 février 2020

À la Saint-Oswald !


Pour franchir l'épidémie de Coronavirus chinois, il serait avisé d'apprendre à marcher sur la Lune puisque c'est la dernière station sur la route du paradis de Bételgeuse où nous allons arriver tous un jour, demain, dans quatorze, vingt-huit, cinquante-six jours ? jamais ? non ! la langue des mortels ne connaît pas "jamais". Ça nous fera un peu de rythme car, pour passer la Saint-Oswald une fois chaque quatre ans il faut, déjanter le pneu des conventions bourgeoises, des bagnoles impossibles, de la musique, même électronique, du malt à défaut de Coca qui fait grossir, des bikers revenus des enfers et Ladyva aux ivoires pour finir.


Après cette mise en jambe, nous évoquons la "bagnole ultime" - combien de temps encore ? - la voiture de la NASCAR, plus de 3 heures à 300km/h sur un V8 culbuté et boîte 4 manuelle. J'entends les evzones de l'Auto-Journal débiner une technique obsolète ! Le choix d'une technique ayant motorisé soixante années de production automobile américaine vise à limiter la course à l'armement et permettre ainsi à des écuries locales de concourir. Le moteur standard est un V8 aspiré de 5,9 litres à arbre à cames central qui envoie 800 chevaux et pousse jusqu'à 320 km/h (200mi/h) dans les 9000 tours/minute. On comprend que tenir 3h40 à cette cadence convoque une métallurgie de qualité et les moteurs ne sont pas stock contrairement à ce que dit la lettre "S" de Nascar ! Il s'agit aujourd'hui de la course victorieuse de Chase Elliot sur la Chevrolet ECR N°9 de Hendrick Motorsports au Superspeedway de Talladega en 2019. La prise, qui fait plus de trois heures, commence par un drapeau jaune et un passage au stand. Enjoy !


On finit la journée à l'apéritif. Français, nous tuons plus de deux cents millions de bouteilles de whisky par an. Le mieux n'est-il pas de le boire avec un connaisseur ? Il sait tout, de l'évaporation jusqu'aux trois gouttes d'eau qui développent l'arôme. C'est sérieux. Cheers !






Le 29 février on fête aussi saint Oswald de Worcester. C'est à l'origine un Danois né en 925, éduqué en Angleterre dans une famille d'ecclésiastiques, formé à l'abbaye de Fleury (Loiret). Abbé de Ramsey (Bénédictins), évêque de Worcester, il obtint l'archevêché d'York en 972 et rejoignit son créateur ce même jour de l'an de grâce 992. On lui attribue d'importantes réformes de la règle de saint Benoît, sous la férule de l'archevêque et conseiller du roi Edgar, le grand Dunstan de Cantorbéry.










ET VOILÀ, C'EST FINI !
À DANS QUATRE ANS...

mercredi 26 février 2020

Die eine heißt Veronika 
L'autre s'appelle Marie


La succession d'Angela Merkel tarde ! C'est le moins que l'on puisse dire tant la liquéfaction de la Chancellerie passe d'eau sous la porte. Y domine l'impression (vue de l'extérieur bien sûr) d'une gestion fébrile des affaires courantes qui se limiterait à la réorganisation des écuries légataires d'un pouvoir qui fait son mandat de trop. La pantalonnade parlementaire de Thuringe, la faille entre la CDU droitière et la CSU sociale doucement s'élargit, qui peut finir en fracture. La tuerie de Hanau, instrumentalisée comme jamais pour enfoncer le parti national-nationaliste Alternative für Deutschland, qui finalement ne fait pas plus dans le chauvinisme que ses cousins du cercle de Visegrád, donne du grain à moudre aux adversaires d'une Allemagne-puissance qui poussent à l'éternel repentir d'un cortège d'horreurs vieux de trois-quarts de siècle. Tout affaissement de l'Allemagne ne nous profite plus, nos économies sont interpénétrées et nos soucis extérieurs presque partout partagés, quel que soit le chancelier à poste. Et dans le compartiment de la défense, sans l'Allemagne, notre résistance concrète sur la béance du nord-est est plus que mal assurée, même si la géographie des guerres à venir modifie les espaces et la rose des vents.

Trois mandats "hambourgeois" de la chancelière Merkel ne sont pas parvenus à établir une diplomatie qui fasse la toise. La menace non voilée d'attaquer les importations de voitures allemandes aux Etats-Unis stoppe le gazoduc Northstream et vitrifie la riposte européenne aux contre-mesures américaines. A tel point qu'on se demande ce que fait aujourd'hui la République fédérale dans des cercles décisionnaires comme le format Normandie sur l'Ukraine, la table ronde à quatre sur Idlib et la nouvelle conférence euro-iranienne sur la bombe atomique des mollahs. Il suffira que le Département d'Etat fronce les sourcils pour que l'Allemagne obtempère afin de sauver VW, Daimler-Benz et BMW ; à moins qu'un seul tweet de la Maison Blanche n'enterre les décisions dans l'heure !

Eut-il suffi de ruser ? Plutôt que de douter à haute voix de l'engagement atlantique des Etats-Unis, ne valait-il pas mieux d'arbitrer les crédits budgétaires nationaux afin d'atteindre rapidement les fameux 2% PIB de dépenses militaires pour leur enlever un gage ? En plus, il ne s'agissait pas de réarmer, mais simplement remettre en fonctionnement de nombreux équipement arrêtés sur parc par défaut de pièces de rechange. Les taux d'immobilisation du matériel militaire de la Bundeswehr sont hallucinants. Une fois l'armée allemande réactivée, la force obtenue pouvait servir ensuite à combler le déficit de confiance germano-américain. Mais non ! Le complexe pacifiste a pris le dessus et l'effort fut confié aux "explications". Les choses pourraient changer si une CDU déportée à droite arrivait aux affaires et musclait sa stratégie, au moins pour bloquer la fuite d'électeurs vers les partis d'extrême-droite. Cela nous concerne directement.

Inutile de développer l'intérêt de conjuguer nos forces en période de basses eaux atlantiques, surtout après le départ des Anglais. Si la relation spéciale anglo-américaine est chahutée par le trumpisme échevelé du locataire de la Maison Blanche, elle demeure active avec le protocole nucléaire de la double-clé. Le Brexit anticipe une océanisation des forces britanniques même si les coopérations françaises perdureront ; mais c'est l'état d'esprit qui sera complètement changé : Britannia rule the waves ! Ceci nous pousse inexorablement vers la continentalisation du nôtre. Et en matière de guerre ouverte, se pose au-delà des moyens disponibles la question de l'intégration des corps ou simplement des états-majors, la seule alliance ne suffisant plus (à mon avis).

Sur cette question, l'initiative de M. Macron, qui n'a pas été repoussée à Berlin, consistant à avancer notre frontière sensible du Rhin à l'Elbe, milite pour l'intégration des états-majors continentaux. Les réticences allemandes sur nos opérations sahéliennes l'exclut pour nos clusters coloniaux. La fusion des corps quant à elle ne semble pas pertinente quoiqu'en ait voulu montrer la Brigade franco-allemande de Müllheim. Mais la standardisation des armes, calibres et procédures en cours ne nuira pas, ce que permet encore le combat OTAN. Reste la question de la langue d'emploi que nous ne traiterons pas aujourd'hui mais qui empêche l'intégration des unités élémentaires, compagnies/escadrons.

La conclusion de ce billet me fait remonter à mon année allemande de manœuvre avec le panzer grenadier bataillon entre bois en triangle et bois en croissant : on se sentait épaulés !



Paroles du SansSouci de la Légion

A la sortie de la caserne,
Il y a un vieux moulin.
Deux jolies filles habitent là,
Et chantent soir et matin.
La blonde c’est Véronica,
Et la brune c’est Marie.
Ces jolies filles sont les amours
De toute la compagnie.

Pira la la,
Pira la la...
Pira la la la la la la la la.
Pira la la...
Pira la la, Véronica Marie.

Pour toi Véronica,
Ha ! Ha ! Ha !
Pour toi Véronica,
Ha ! Ha ! Ha !
Pour toi Véronica,
Véronica Marie.

dimanche 23 février 2020

Un bilan royaliste

Dans le cadre de notre promotion du projet monarchiste de société diffusé par le Groupe d'Action Royaliste, nous lui empruntons une vidéo sur les occasions de restauration manquées, en guise de bilan du mouvement royaliste français. Le document est précédé d'un avertissement des auteurs que voici :
Ce dossier n’est pas écrit et diffusé en attente de polémiques ou de remontrances, ne cherchant aucunement à blesser ni rabaisser des personnes qui, pour la plupart, ne sont plus de ce monde. Il est fait pour l’histoire, avec les quelques connaissances que nous avons, sachant que celles-ci comportent aussi des lacunes. Nous gardons un profond respect pour les grands qui nous ont précédés. Ce texte permet par l’évocation de certains faits, sous un œil critique, d’analyser quelques évènements de notre histoire politique, afin d’éviter d’autres écueils dans les temps que nous vivons et dont nos enfants auront l’héritage et la charge.

Une demi-heure pas perdue ! Moralité : en matière de coup de force, il faut préférer l'athlète éveillé à l'intellectuel assis, car en paraphrasant Napoléon : "l'affaire est un art simple, et tout d'exécution". Mais j'apporte trois bémols personnels, tirés des témoignages familiaux directs. Les gros bataillons du 6-février étaient les Croix-de-feu du colonel François de La Rocque ; les Camelots du roi étaient une force d'appoint. La Rocque ayant fait rompre les rangs, l'affaire était pliée. Dans l'émeute qui suivit place de la Concorde, les Camelots encaissèrent le choc des forces de l'ordre mais aucun chef de l'Action française n'y fut tué ou blessé.
Deuxièmement : en août 14, il était impossible de ne pas faire bloc avec la Nation ; la France n'était pas royaliste même si les sections royalistes étaient nombreuses. Après l'amendement Wallon les républicains gagnaient régulièrement les élections partielles contre les candidats monarchistes. La paysannerie qui formait le gros des troupes n'aurait certainement ni compris ni accepté l'insurrection et, avec une propagande habile du gouvernement, aurait rangé les Camelots dans le camp des embusqués et profiteurs de guerre.
En 1917, les tentatives de paix séparée avec l'Autriche-Hongrie se heurtèrent à deux obstacles : l'état-major prussien n'aurait pas laissé faire l'empereur Charles, quitte à le liquider, tant les Junkers jouaient gros cette fois ; symétriquement, les généraux alliés avaient soif d'une victoire totale qu'ils estimaient possible maintenant que les Sammies débarquaient à flot continu. Souvenons-nous que Pétain fut meurtri de la capitulation allemande qui le privait de défiler à Berlin. Cette guerre jugée d'abord impossible sur un continent civilisé ne pouvait non plus s'arrêter à mi-chemin avant la mort de l'un ou l'autre. La puissance du levier AF sur les événements me semble surestimée dans le document vidéo du GAR. Peut-être Charles Maurras en a-t-il eu une meilleure perception que d'autres autour de lui.

Revenons au présent. Comme le laisse comprendre la voix off du SACR, le mouvement royaliste s'ossifie à nouveau autour de ses gloires enfuies dans un passé de plus en plus lointain. Les monarchistes sont convoqués aujourd'hui à faire autour d'eux la démonstration technique de la pertinence d'un roi pour le plus grand bénéfice de ce pays, et rien d'autre ! L'exaltation d'un passé, que l'opinion française ne connaît généralement qu'à travers le patrimoine et les émissions de Stéphane Bern ou Franck Ferrand, a un taux de conversion très faible.

D'un autre côté, la presse royaliste résiduelle est en état de cachexie et subit le reflux général de la presse écrite. Ce support n'est plus efficace mais d'aucuns lui accordaient sans raison un prestige improbable jusqu'à couler pavillon haut. Heureusement des revues ayant pris sa place dans la presse de grande diffusion font bon accueil aux idées royalistes et celles-ci sont également relayées sur des sites d'information en ligne autant qu'on leur en fournit.
D'autres canaux de propagande existent comme les chaînes TV via Internet et de nouveaux médiats verront le jour bientôt, mais faut-il encore avoir une stratégie éprouvée, à la fois une stratégie de communication et une stratégie de conquête du pouvoir ; sinon toute cette énergie se dépense en auto-satisfaction trompeuse, voire en discussions de cénacle dans les cercles royalistes qui se maintiennent ci et là. Effet nul pour l'objectif final, même si cultiver les traditions ne sera pas inutile plus tard, bien plus tard, quand sera retombée l'écume de la vague d'assaut ! Oui, l'empirisme organisateur doit s'utiliser pour éviter de tirer à blanc encore une fois ou s'épuiser à forer des tunnels qui ne déboucheront jamais.

A côté de cela, la recension du Projet de Société du GAR avance, mais j'ai reçu la boîte de Lego en vrac sans les instructions de montage. C'est un vrai travail de synthèse qui n'évitera pas l'antithèse sans foutaises, promis !



vendredi 21 février 2020

La feuille de route allemande


Peu de commentaires de la presse généraliste française sur le discours de Frank-Walter Steinmeier à l'ouverture de la Conférence de Munich sur la Sécurité le 14 février dernier. Ce n'est pas un speech protocolaire du modèle choisi pour ouvrir les jeux olympiques mais une déclaration de politique extérieure de la République fédérale allemande engageant les années à venir. Tous les chapitres y sont traités et nous pouvons considérer qu'au moment où la Chancellerie se cherche, la présidence assume l'intérim de l'intelligence. Il faut dire aussi que M. Steinmeier n'est pas une potiche constitutionnelle mais un homme de convictions qui ne les a jamais cachées dans sa fonction.

La présidence allemande diffuse le texte en français, profitons-en en cliquant ici.

Nous allons reprendre quatre temps forts de cette allocution. D'abord le président constate que depuis sa création (ndlr: 1871) c'est la première fois que l'Allemagne n'est entourée que d'amis. Mais ce n'est pas le cas de ces voisins qui sont confrontés à des "menaces existentielles". Aussi le désintérêt de la nation germanique pour la politique extérieure est-il coupable. De même les Allemands pensent être les meilleurs européens du monde par le niveau de leurs contributions tant économiques que financières mais l'Union est fracturée en tous sens et les politiques divergent notamment au chapitre de la défense commune.
En résumé, l'Europe réelle n'est pas l'Europe souhaitée par les Allemands. C'est le constat numéro 1 !

Plus grave peut-être est de réaliser que les grands empires du monde qui jusque-là poussaient à la réussite du projet européen, ressenti comme un facteur d'apaisement et d'équilibre mondial (ndlr : le soft power), menacent aujourd'hui directement l'Union européenne dans ses intérêts vitaux quand ils n'œuvrent pas à sa fracturation.
Le président en tire un conclusion qui ramasse tout : « 75 ans après la fin de la guerre, l’Europe est et reste par ailleurs la seule réponse efficace aux défis de notre histoire et de notre géographie. Si le projet européen échoue, les enseignements tirés de l’histoire allemande seront remis en cause. C’est ce tout qui rend l’Europe pour nous existentielle. C’est grâce à l’Europe et à travers elle que l’Allemagne a pu cesser d’osciller entre une politique de puissance débridée et la démesure culturelle. Cette Europe unie ne pourra survivre que si nous la considérons comme le lieu parfaitement concret de la responsabilité allemande. ».
Chaque mot compte ; la germanité ne peut s'épanouir et se contrôler qu'au sein de l'Union européenne. C'est le constat numéro 2 !

S'ensuit une séquence que je juge adressée à la France sans qu'elle ne soit nommée, mais le rappel des Lumières et celui d'un ambition civilisatrice transportant un modèle unique partout où se pose notre regard retentit comme une ironie feutrée de la mission universelle de la Grosse Nation, nous ! Il défend l'approche pragmatique des conflits avant la célébration des principes, à commencer par éviter les guerres. Plus loin une pierre dans notre jardin sahélien où l'affaire ne se résoudra pas en ignorant la complexité des causes premières. Le propos est raccord avec le refus de la Chancelière de fournir des effectifs de combat supplémentaire à la structure Takouba montée par la France. (ndlr : cette approche ethnique rejoint les analyses de Bernard Lugan).
C'est le constat numéro 3 : pour obtenir le renfort allemand il faudra convaincre de la profondeur de nos analyses !

Au chapitre de la défense commune, le président entremêle une composante européenne dans les commandements de l'OTAN et s'appuie sur les déclarations de M. Macron qui assurait que « la sécurité à long terme de l’Europe passe par une alliance forte avec les États-Unis ». En fait l'idée porteuse de la logique allemande est de ne jamais porter atteinte à la cohésion et à l'unité européenne. Quand on sait comment raisonnent les Baltes et les pays de Visegrád sur la question atlantique, on a compris que nous ne trouverons pas toujours l'Allemagne à nos côtés dans la poursuite de la chimère d'arrogance militaire, ici souvent dénoncée. Symétriquement, il refuse d'engager l'Europe dans des relations particulières avec la Russie si elles sont susceptibles de heurter le sentiment d'insécurité des pays de l'Est. Mais, à juste raison, il prévient que ce ne sont pas les deux pour cent de dépenses militaires à budgéter par tous les pays de l'Alliance qui vont suffire à contrôler les désordres grandissants de notre planète. Et d'exalter la diplomatie, le retour de l'intelligence et l'abandon des analyses primaires (à la Trump).
On en arrive rapidement au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Les privilèges des cinq membres permanents du Conseil se justifient aussi longtemps qu'ils œuvrent en tant que gardiens de l'ordre et de la paix, ils ne le sont plus s'ils protègent les intérêts propres de chacun au détriment de cet ordre. L'ambition allemande est sur une voie de responsabilité mondiale (à l'image de son industrie qui couvre tous les compartiments de production à l'échelle mondiale), mais elle opérera à travers les structures institutionnelles de l'Union européenne. Comprenons que le siège de la France au Conseil (ndlr : impécunieuse et déclassée) devrait logiquement devenir celui de l'Union.
C'est le constat numéro 4 !


Voila ! Le président fédéral reprend l'intuition d'Agela Merkel exprimée à Taormina sur le largage d'amarres des Etats-Unis qui déplacent leur centre de gravité vers l'Asie, mais il y ajoute que ce n'est pas que l'affaire de l'Administration Trump ; c'est une tendance de fond du Congrès. N'étant pas chef de l'exécutif, il ne peut proposer ou annoncer des mesures précises pour avancer sur un quelconque agenda, mais puisque l'Allemagne prend la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne pour le second semestre 2020, sa feuille de route est imprimée.

Ce document est essentiel pour qui voudra analyser la politique étrangère allemande dans l'avenir.

Ceux de nos lecteurs qui ont continué l'allemand après le lycée peuvent écouter le prononcé diffusé par la chaîne publique allemande ARD :

jeudi 20 février 2020

Des souris et des ânes

Les soupentes du Palais Bourbon : au suivant... au suivant !

Deux jours après le happening élyséen destiné à regonfler la troupe des marcheurs qui doutent, en exaltatant un sain amateurisme ringardisant le "professionnalisme" des vieux routiers de la Chambre, apparaît sur l'écran noir de nos nuits blanches le chibre turgescent de Benjamin-Blaise Griveaux, astiqué poli-miroir par son détenteur pour séduire une belle à distance à travers l'œil de son smartphone ! Elu député de Paris dans la XVè législature, secrétaire d'Etat dans le gouvernement Philippe, le porte-parole de Matignon transportait son plus roide argument à travers Internet comme un adolescent de quatrième ! Accessoirement candidat à la succession de Radis-Noir à l'Hôtel de Ville, BBG l'arrogant a dû annoncer son retrait à cause de l'impossibilité de faire sereinement les marchés de plein vent, couverts et forains, ni les préaux d'écoles ou les salles municipales. Quelqu'un d'entre vous voudrait-il me poser une question sur mon programme de déménagement de la gare de l'Est et la création du Central Park parisien ? Fou-rire ! Le mec est dead ! Avec la nomination de la ministre Buzyn qui a remisé le projet municipal antérieur sur l'étagère à conneries, l'affaire de Paris reprend des couleurs et LaREM rattrape les furies de tête ; il faut dire qu'il n'y a pas photo entre l'apparatchik socialiste à jeun de toute valeur ajoutée et la parisienne de souche qui a déjà réussi sa vie, même si la fonction publique hospitalière la déteste. Se posera un jour la question de savoir pourquoi fut fait le plus mauvais choix chez les marcheurs, sans connaître bien sûr les dérapages de l'impétrant. Tout le monde détestait les ondes négatives émises par M. Griveaux. Le soulagement est général.

Image en cheongsam créée par Dieu et Milanoo

Pour l'amateurisme glorifié par monsieur Macron nous sommes servis, pour la pornographie aussi, mais nous n'épiloguerons pas puisque la France entière a vu la "bite à machin". Ce qui nous intéresse aujourd'hui est la crasse mentale de notre beau parlement, qui crie au viol comme une performeuse de pole-dance coincée dans les toilettes de la boîte, en réclamant le flicage chinois d'Internet plus l'interdiction de l'anonymat des contributeurs aux divers canaux et plateformes du Web. Bien secondée par des médiatiseurs comme Christophe Barbier ou Alain Duhamel qui réclame des peines en millions de dollars, la représentation nationale derrière Bruno Bonnell, Eric Woerth et quelques autres (Questel...) court aux abris avant l'averse de leurs turpitudes réelles ou supposées.

Leur problème est qu'en l'affaire, la coercition légale est sans effet - le scandale BBG aurait existé avec ou sans Internet et le faux anonymat des réseaux sociaux (voir les FAI)- mais surtout, d'anonymes on n'en a vu aucun : Alexandra de Taddeo a reçu l'enfer matutinal du secrétaire d'Etat, objectivement nommé dans la transmission de l'exploit (nom, prénom PTDR). Probablement en a-t-elle fait part plus tard à son nouveau compagnon russe, l'artiste encloué Piotr Pavlenski, pour lui confirmer le niveau de ses relations ; lequel avec l'aide d'amis ne lui voulant que du bien, a ouvert un site au Canada pour héberger du matériel de revenge porn ; et ce, afin de défendre la liberté d'expression dans le pays des droits de l'homme ! Le conseil de l'artiste russe, maître Juan Branco, a levé le doute sur la légalité de l'entreprise de diffusion de la séquence sur Internet, lui donnant en quelque sorte un blanc seing, ce qui le discréditera ensuite pour prendre en charge la défense du fada vis à vis du Parquet et du bâtonnier de Paris. Après l'alerte lancée par Zoé Sagan, le relais par les gros comptes Twitter fut le fait du député Joachim Son-Forget et du doctissime Laurent Alexandre sous leur vrai nom. La comparution de M. Pavlenski au fond, qui aura lieu le 3 mars prochain, lèvera d'autres noms puisqu'il est établi que le Russe n'a pas les capacités numériques de son ambition - son plus grand exploit fut de foutre le feu à la Banque de France - et ces noms nous seront communiqués par le secret habituel de l'instruction. D'anonymes, point ! Arrêtez de rire, vous allez vous étouffer. Pause ! Convertissez-vous plutôt au créationnisme :

Une autre image créée par Dieu et le soleil

A écouter les députés de la majorité à laquelle appartenait BBG, la loi de 2016 contre le revenge porn n'est pas dissuasive. Sommes-nous au seuil du rétablissement de la peine capitale pour crime de lèse-intimité, jusqu'à nous faire croire - mais ce n'est pas vrai bien sûr - qu'il s'y passerait des choses absolument inavouables. Le séisme parlementaire a touché la présidence du Sénat qui a diffusé sa réprobation de procédés intrusifs dans la vie privée, même si dans ce cas les "torrents de boue" qu'elle dénonce ne charrient que la boue produite par des responsables politiques. Ne revenons pas sur les histoires de mœurs qui ont défrayé la chronique, l'élection crée l'orgasme. Normalement le brouillon de ce billet faisait la liste des pourris de la République toujours aux affaires, mais il faut distinguer entre courage et témérité et bien regarder avant de traverser aux clous, comme l'apprenait jadis la république gaullienne aux dissidents.
Un seul politique semble être resté lucide, c'est le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, qui prévoit plein d'embûches à légiférer dans la panique des trouillards, même s'il penche pour un contrôle plus serré de la Toile.

Il reste pour finir à se préparer sans doute pour la levée de l'anonymat qui éteindra l'ire parlementaire, même si aucun pseudonyme n'a été mis en cause. Seront évacués des canaux internétiques ceux qui sont faibles en français et passent par l'insulte au lieu de peaufiner l'injure, la suggestion médisante jamais calomnieuse, les second et troisième degrés, l'ad hominem huileux à sobriquet, la rumeur innocente d'Orléans, bref tout ce que la bonne société française utilisaient jadis. J'ai hâte. Au fait qu'en sera-t-il du pseudonymat littéraire ?


Quand le mélomane entend Ornella chanter sous la douche il approche son oreille du trou de la serrure (W. Allen)

lundi 17 février 2020

Le mirage de la restauration


A mesure que passent les années, la restauration recule. C'est l'exacte définition du mirage, une réfraction optique de la réalité inatteignable. Dans notre cas, l'espace se double du temps : l'image provient du passé.
Est-ce vraiment cette image qui doit précipiter en régime politique à la faveur d'une prochaine révolution ? Nul ne le sait vraiment et sans doute est-ce le plus grand défaut du parti du roi que ce flou artistique sur le devenir du pays revenu à la monarchie. On parle de tout, de monarchie active, décentralisée, de monarchie constitutionnelle à l'espagnole, de présidence permanente sous le manteau de la constitution de 1958, et même de royauté mystique. Doit-on interroger les princes qui se sont déclarés pour ceindre la couronne de France le jour où elle leur tombera sur la tête ? A mesure qu'ils avancent en âge, les deux les plus en vue semblent stoppés sur une monarchie chrétienne qui défend d'abord la société bourgeoise traditionnelle et le régime d'assemblées. Ils donnent l'impression que nous reprendrons le fil depuis l'endroit où il s'est rompu, 1830 pour l'un, 1848 pour l'autre. A qui cela convient-il ? La question n'a jamais été posée.

La situation actuelle de l'opinion française remet en cause le modèle déprimé toujours en fonction. Il devient donc possible d'abattre ses cartes et de proposer un modèle innovant, à la seule exigence que l'épure soit claire, compréhensible par tous. Le projet de société publié par le Groupe d'Action royaliste dont le Piéton du roi va faire une recension critique dans quelques jours, a-t-il le mérite de la clarté et de la simplicité ? Il me plairait à plus d'un titre, surtout s'il échange une large démocratie de type cantonal contre un contrôle absolu* du régalien, prenant à Charles Maurras sa formule-choc : "l'autorité en haut, les libertés en bas". Tout compte fait, une restauration sera d'abord celle des libertés basses, aujourd'hui confisquées dans le prêt-à-penser officiel diffusé par l'Etat lui-même et ses relais de communication-propagande qui, du berceau à la tombe, formatent nos vies personnelles.
* Ab solu : étymologiquement ce qui est par soi, indépendamment de toute autre chose

Ensemencer l'opinion à l'idée du retour de la monarchie
convoque des moyens et des talents. Si les seconds existent, les premiers sont rares parce que l'argent n'est pas dans la culture royaliste et pourtant sans argent pas de Suisses ! On peut utilement passer voir Le Million du Roi (par ici) et nous ne revenons pas sur cette exigence imparable du "nerf", au moins pour la diffusion du projet. De beaux esprits éthérés me signalent parfois que cette propagande coûteuse qui vise à retourner l'opinion dévoie le projet royaliste puisque le souverain ne peut être issu du protocole démocratique. Selon eux l'intention est de rompre avec les alternances d'un régime d'opinion et donc d'en finir avec les sautes d'humeur de l'électorat. A quoi je m'use l'esprit à rétorquer qu'en pays gaulois il est futile de croire qu'un changement de paradigme puisse tenir longtemps sans la confirmation du peuple, peut-être pas avant mais certainement après. Il faut donc préparer les "gens" au retour d'un roi.

Mais comme il est dit plus haut sous réserve d'une construction fondée sur la justice et le besoin du peuple, c'est la clarté qui prime. Pourquoi changer, comment changer, vers quelle épure institutionnelle ? Et se pose déjà la question des princes. Viennent-ils dans ce projet pour le renforcer jusqu'au succès de l'entreprise ou reportent-ils à meilleure fortune leur nihil obstat ? La tentation fut grande chez eux de se mouler sur les circonstances dans une position de chasse à l'affût plutôt qu'en battue. On les sent impliqués dans les valeurs familiales, l'invocation à l'histoire, les commémorations pieuses, une certain souverainisme élastique ; on les sent moins en politique et pas vraiment novateurs. Le prince Jean qui a déblayé la voie de ses ambitions semble vouloir creuser de nombreuses questions politiques ou sociétales. Laissons-lui le temps de s'affirmer, mais avouons qu'il en a beaucoup perdu jusqu'ici.

Tout deviendrait plus facile pour relever les ruines si se levait « un de ces hommes qui semblent nés en un moment précis de l'histoire pour rassembler de vastes domaines en un tout organique, rendre une civilisation entière au sens de son unité ; un caractère d'acier, tranchant et souple, une intelligence politique exceptionnelle et, de surcroît, une âme noble ». Tel est Saladin, le rédempteur de l'islam en Terre sainte, l'ami de Richard Cœur de Lion et d'autres barons croisés, qui apparaît dans La Croisade de Daniel-Rops. Si ce prodige est né, nous ne le connaissons pas. Ou bien est-il trop jeune pour sentir en lui la vocation de roi ! Ferons-nous avec ce que Dieu nous donne ?

Quoiqu'il en soit, le mirage recule toujours dans le temps, mais nous allons essayer d'avancer quelque peu les pendules avec le "Projet de société" du GAR. A bientôt.



dimanche 16 février 2020

Bellissima


Il y eut d'abord Monica Vitti dans Le Désert Rouge. Puis Ornella Mutti dans une demi-douzaine de films parfois chauds, très chauds. Et Monica Bellucci, la ragazza più bella del mondo ! C'est tout. J'ai vu de très belles actrices au jeu très sûr et de forte conversation, mais je n'ai eu que trois amours de cinéma. Italiennes, pourquoi ? Sans doute Silvio Berlusconi avait-il raison quand il vantait la péninsule pour posséder les plus belles femmes de la planète. Marcher à Florence, Milan ou Rome, mourir d'amour.
Voici Come Vorrei sur des images de Giuseppe Tornatore et Lajos Koltai dans Malèna. Dernière pause avant l'assaut : demain matin, on parle ici de la... restauration.

jeudi 13 février 2020

Du racisme et des femmes

Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément (Boileau)
Avec les mots de tous les jours voici dix minutes féministes de Solveig Mineo qui démonte la violence raciste de la rue dans un discours linéaire sans raté, hésitation ou retenue, cash ! ce qu'on appelle une performance. On a compris qu'elle défend avec talent sa communauté occidentale, la nôtre. Elle mérite nos encouragements et un suivi.

- Cliquez sur l'image pour accéder à la vidéo -

La belle a une station radio, AllôChaton, un studio vidéos et un site de combat d'excellente tenue qui vaut le détour : BELLICA.
Courez-y, c'est mieux que pas mal !

mercredi 12 février 2020

LBC n°15

[spécial roycoland] J'ai reçu le numéro 15 du mensuel Le Bien Commun et, après un an et trois mois de parution, le temps est venu de faire le point. Tout le bien que je dois en dire sera augmenté d'une critique positive de ce nouvel organe de la presse royaliste, régénérée après la faillite du bimensuel L'Action Française 2000, successeur de l'hebdomadaire Aspects de la France.
NB : ce billet est sans grand intérêt si vous n'avez pas Le Bien Commun en main, mais s'il vous donne envie de vous abonner, tant mieux !
Le sommaire donne envie, qu'on en juge :
3 L'édito pugnace de François Marcilhac expliquant la une
6 La France en surendettement ? Ponzi revient !
9 Les Maudits (écrivains purgés à la Libération)
10 Greta Thunberg, petit ange déjà parti
12 Le masochisme national (Blanchonnet)
14 Politique étrangère : Lybie, accord impossible ? • Que se passe-t-il à Rome ? (le match des papes)
17 Philosophie avec Rémi Soulié • Entretien avec Baptiste Rappin : "Ken le survivant", manga post-apocalyptique pour penser notre société
21 Dossier Iran (remarquable)
32 Histoire : l’œuvre d’un grand historien : Jean de Viguerie
36 Pour le Roi : chronique télé • Campagnes, je vous hais (ou l'archipel français de la relégation)
39 Rubrique "littérature" : dans les poches du camelot
40 Nouvelle de Frédéric Rouvillois : La Découverte du 8e continent
44 Musique : Alphonse X, Cantigas de Santa Maria • Cinéma : De Scorsese à Malik, le nom de Dieu
46 Sorties de films
Loin de moi toute intention de critiquer les textes fournis puisqu'ils sont instructifs et agréables à lire. Restons-en au journal sec. Riche idée d'avoir mis un dossier de douze pages au cœur du numéro : ce dossier sur L'Iran à la croisée des chemins, un vrai défi, est très réussi au plan technique et le choix des contributeurs suscite un réel intérêt, même chez ceux qui connaissent déjà le Moyen Orient. L'incipit est alléchant : « La mort du général Qassem Soleimani, le chef des gardiens de la Révolution, tué par un drone américain le 3 janvier à Bagdad, a remis au goût du jour le conflit entre l'Iran et les Etats-Unis...» mais comme va le démontrer progressivement ce dossier, il s'agit d'abord de la résurgence du nationalisme arabe irakien secouant la tutelle perse offerte à l'Iran par l'effondrement du régime baathiste de Saddam Hussein, qui amorce le reflux de l'Iran. Le dossier rappelle utilement les points de la mortelle dispute entre chiisme et sunnisme.

Sur le reste ; personnellement, j'aimerais lire un peu plus du Rémi Soulié à la place d'une chronique télévision qui date un peu dans ses clichés. Campagnes, je vous hais offre un angle d'analyse inédit sur le mouvement des gilets jaunes qui remonte à la surface Le Midi Esclave de Charles Maurras. Autre bonne chose, le courrier des lecteurs, c'est comme les commentaires de blogue ou de site Web, l'âme d'une revue ; il faut les souhaiter plus nombreux (avec parfois une réponse de la rédaction) puisqu'il y a de la place à l'infini en jouant sur la police. La rubrique "littérature" par encarts dans une page camelot est bien mise en relief et les titres mémorisables. Pensez qu'on nous y vend un Saint-Just ! La rubrique "cinéma" a fait de réels progrès et donne envie de sortir. Que demande le peuple ? Plus ! Plus de matière à format égal.

Quant au support : on est passé de 32 (2x16) pages mensuelles au format "tabloïd" de l'AF2000 de Pierre Pujo à 48 pages "demi-tabloïd" soit une diminution d'espace d'un quart, même si le numéro 15 propose dix pages de plus que le numéro 1. Ceci n'est pas si bénin puisqu'on conserve l'édition mensuelle deux fois plus de temps sur la table du salon, et qu'à la relecture on note trop de blancs dans la maquette : la perte en espace-texte avoisine les 10% ; sans compter deux pages de publicité gratuite (13 et 48) qui font monter encore l'espace perdu. C'est beaucoup trop et l'argument d'une présentation "aérée" ne tient pas vraiment pour un organe politique produit par une école de pensée. Terminons avec ça : si pour occuper les blancs, des encarts publicitaires sont refusés (aux motifs de l'indépendance rédactionnelle et d'une cotisation à l'OJD), ne pourrait-on pas y placer maximes et aphorismes des grands penseurs de l'Action française, textes corrélés au sujet traité, voire des annonces de manifestations organisées le mois suivant ? Dernier reproche côté maquette, le très bel article nécrologique de Philippe Pichot-Bravard sur Jean de Viguerie aurait pu s'illustrer d'un portrait du défunt plutôt que d'une pile de vieux livres près d'une feuille désormais blanche qui mange la moitié de la page.

Incauda : à l'exception des caciques du CRAF - c'est le dernier organe AF pur - toute l'équipe rédactionnelle a été renouvelée, ce qui est logique après une faillite : les rédacteurs de l'AF2000 portent autant que la direction momifiée leur part de responsabilité dans le naufrage du journal, au moins pour l'intérêt insuffisant qu'ils ont suscité chez leurs lecteurs qu'ils n'ont pu multiplier. Personnellement j'y mets un orteil dedans pour la modeste place qui me fut offerte les dernières années par Grégoire Dubost, mais je regretterais Anne Bernet, partie vers nulle part sur un rafiot pétainiste, Pascal Nari et Charles-Henri Brignac sur la rubrique étrangère.

En conclusion de cette recension du quinzième opus, le fond est très intéressant, la forme améliorable, la quantité de pensée au mètre-carré est à augmenter, surtout que le prix au numéro reste élevé : 6,36 euros. Le mensuel n'est pas distribué par Presstalis, il faut vous abonner ou le demander à la section locale d'Action française qui généralement vend le journal à la criée (voir le site AF Paris).

lundi 10 février 2020

Une intention allemande

Ce billet fait suite à celui du 8 février titré La Bombe européenne.


La diplomatie est le plus sûr moyen de cacher une intention stratégique (sauf à la Maison Blanche) et les ballons d'essai lancés par la Chancellerie de Berlin et par ceux qu'on appelle les milieux autorisés convergent au renouveau diplomatique de la République fédérale jusqu'ici nanisée. J'en citerai quatre bien connus, sans autres références puisque ce travail n'est pas une thèse universitaire.

(1) D'abord, lors du G7 de Taormina, la chancelière décréta publiquement que la confiance dans l'alliance Europe-Etats-Unis était fortement écornée par les déclarations pétaradantes de Donald Trump. Ceci induisait un changement d'étagère du dossier OTAN.
(2) Par ailleurs, il fut dit et répété à Berlin et à New York que la France était le passager clandestin au Conseil de sécurité des Nations-Unies car elle siégeait en première classe avec un billet de seconde.
(3) Puis, la Chancelière refusa carrément de participer à la force spéciale Takouba au Sahel qui reste pour elle une zone d'enlisement colonial français.
(4) Récemment, "on" fit état d'un intérêt particulier pour une coopération germano-française dans le domaine de la dissuasion nucléaire dont les constituants sont à la peine sur le plan budgétaire.

On n'y comprend pas grand chose si on ne décèle pas l'intention. La détermination américaine d'activer un jour l'article 5 de la Charte atlantique est douteuse et il faudra tester le Congrès qui n'a pas envoyé l'assurance de son contraire. Ceci implique une évolution de l'approche stratégique allemande, appuyée au-delà des marches du Reich reconquises, sur une connaissance approfondie du futur partenaire russe dont les intérêts économiques en Mer baltique sont déverrouillés par une chancelière russophone, ayant succédé à un chancelier russophile (fin de l'incidente).
La consécration du renouveau diplomatique allemand est le siège au Conseil de sécurité. Mais le fauteuil permanent au Conseil est réservé aux puissances nucléaires. Parmi les pays atomiques extérieurs, seule l'Inde pourrait prétendre entrer au club mais l'Allemagne jamais, on sait pourquoi. Sauf ? Sauf si le siège de la France devient celui de l'Union européenne, maintenant que le Royaume-Uni a fait sécession. Et qui pèse le plus lourd et de beaucoup dans l'Union européenne ? Outre l'Allemagne, ce siège représenterait aussi d'autres pays européens qui, à l'exception de l'Italie, ne participent ni au G7 ni au G20. Cela fait du monde intéressé.
M. Macron accèdera-t-il à la demande en négociant un renvoi d'ascenseur sur la défense européenne ou tout autre domaine ? L'avenir proche va nous le dire. Mais d'ici là, le couple Merkel-Von der Leyen (son ancien ministre de la Défense) va avancer ses pions sur l'échiquier vers le "pat" !

Pour faciliter la passation de pouvoirs à New York il est utile d'amoindrir les capacités de souveraineté de la France en usant ses forces. La France est engagée partout sur l'ancien empire (Levant, Afrique, outremers). Les opérations sahéliennes qui ne parviennent pas à réduire la ressource des ennemis sont sans fin et la France s'y épuisera ou perdra la face. L'autre angle d'attaque est la collaboration industrielle. Les ministères de la Défense ont décidé de construire en commun le char lourd du futur MGCS (Main Ground Combat System) chez KNDS* et le chasseur-bombardier du SCAF (Système de combat aérien futur). L'ombre portée de la puissance industrielle allemande, qui a déjà montré son expertise dans la série des chars Léopard (6869 exemplaires produits !) et s'est fait la main sur le Typhoon d'Eurofighter GmbH (683 exemplaires produits chez Airbous), va ringardiser l'industrie d'armement de l'Etat français qui jusqu'ici avait surtout produit des "invendables". Le seul concurrent sérieux dans l'industrie d'armement (avec l'Italie) va se retrouver sous une tutelle qui ne dit pas son nom : les capacités de productions, le cash-investissement, les canaux d'exportation ne sont pas comparables, et comme dans toute entreprise, c'est celui qui vend le plus qui parle le premier et le dernier, on peut prévoir une revanche allemande sur l'histoire.
* Krauss-Maffei Wegmann + Nexter Defense Systems


Si au prestige industriel indéniable de nos voisins, s'ajoute une capacité dissuasive extorquée aux forces stratégiques françaises, la puissance accomplie de la belle République pacifique la désignera pour succéder à la France seule dans le fauteuil "européen" du Conseil de sécurité, en tout bien tout honneur avec la collaboration des vingt-cinq autres Etats membres afin de ne pas provoquer les pays de l'Est et la Russie. Il y faudra du temps et beaucoup de savonnage pour astiquer la plaque onusienne mais Berlin y arrivera, si en même temps les Français persistent dans l'erreur socialiste qui les appauvrit, les affaiblit, les laisse à la merci de pays riches. Il semblerait que ce déclin ne soit chez nous combattu qu'en paroles et manipulations statistiques. Depuis deux ans et demi on ne voit rien de décisif sauf des proclamations parfois tempétueuses mais vite remisées.

Notre thèse pourrait être qualifiée de complotiste en ce qu'elle est développée sur des indices et n'a pas donné lieu à des synthèses produites par le principal intéressé qui la confirmeraient. Mais si l'intention allemande était bien de revenir dans le Top 5 des puissances à la faveur d'une mainlevée américaine, c'est bien ce protocole progressif d'une totale suprématie européenne qu'elle devrait suivre.

dimanche 9 février 2020

Dac !

En ces jours de grand tumulte où chacun renvoie son prochain à ses racines, il est rassurant d'écouter pour le quarante-cinquième anniversaire de sa mort, la reprise de volée de Pierre Dac au micro de Radio-Londres contre l'orateur vedette du régime de Vichy, Philippe Henriot, qui lui déniait tout patriotisme au seul nom de son nom.
Sans être aborigènes comme les Celtes de nos forêts, les Juifs sont une ancienne race de France héritée de l'Empire romain et qui prospéra avec des hauts et des bas dans le royaume pendant des siècles, puis sous l'Empire et la République, effaçant à jamais l'idée qu'ils puissent venir d'ailleurs, même si l'Eglise catholique ne manquait aucune occasion de leur imputer le Cruxifié du Golgotha, sans le supplice duquel elle n'aurait jamais existé !
Mais le sionisme du vingtième siècle ayant rattaché les communautés israélites (et les juifs hors-communauté) au projet israélien, les fils de Sem se sont retrouvés ensouchés en Palestine, et contre leur gré pour certains. Le retour aux sources a recréé des amarres qui avaient disparu depuis vingt siècles même si Jérusalem est toujours restée la cité mythique ! S'il avait vécu jusqu'à nous, Pierre Dac aurait fait un sketch excellent sur le sionisme obligatoire sous peine de poursuites !

A la fin de l'envoi, Dac souhaitait une bonne fusillade à Henriot. Six semaines plus tard, en juin 1944, il était tué dans les locaux du Ministère de l'Information à Paris par un commando FFI. Le régime lui fit des funérailles nationales très courues sans que l'on sut pourquoi tant de monde était venu, saluer l'orateur lâchement assassiné ou féliciter les FFI de leur audace. Des messes d'anniversaire seront dites à Paris chaque 28 juin jusqu'aux années 70 et une plaque orne sa tombe avec des mots dont l'ironie a échappé à ses amis : Passi Pro Veritate Patriaque. Les cendres d'André Isaac nous attendent au colombarium du Père-Lachaise depuis 1975. Passez-y rire un peu !

samedi 8 février 2020

La Bombe européenne

Ce vendredi 7 février, le Président de la République a prononcé un grand discours sur la stratégie de défense et de dissuasion devant les stagiaires de la 27ème promotion de l'Ecole de Guerre. Le texte est sur le site de l'Elysée. Dans cette longue adresse polémologique à la Nation, qui a le mérite de cadrer la politique de défense française, M. Macron explique que la protection des citoyens, des territoires et l'existence même de la nation sont les objectifs de notre force de frappe dotée du strict nécessaire, Forces aériennes stratégiques et sous-marins lanceurs d'engins. Sauf que dans un protocole de dissuasion nucléaire, ce ne sont pas les ogives qui comptent ! L'arme n°1 c'est le Président lui-même.


Comprenons-nous bien, toute la dissuasion nucléaire est fondée sur la certitude donnée à l'ennemi que le chef de l'Etat disposant de ce recours ultime décidera dans le silence de sa méditation de suicider son pays en tuant l'autre. Qui peut raisonnablement croire que la réplique fatale soit mise en discussion ? C'est bien d'ailleurs le gros point d'interrogation des pays d'Europe occidentale à propos de la réplique atomique des Etats-Unis pour les défendre : iront-ils jusqu'à détonner la bombe atomique pour contrer la vitrification d'un pays européen ? Les pays de l'ancien Pacte de Varsovie font semblant d'y croire et dans leur for intérieur pensent que la seule menace américaine suffira à bloquer l'ours russe sans qu'il soit besoin de larguer les bombes. Mais aucun d'entre eux n'accorde un effet similaire à la dissuasion française ; ils ont déjà donné et le laissent comprendre dès que Paris critique l'OTAN ou les Etats-Unis. La défense européenne est un leurre pour faciliter la carrière européenne de M. Macron, personne d'autre que lui n'y croit, n'en veut. C'est bien la preuve que son entêtement a une autre but.

De quoi participe l'européanisation de la dissuasion nucléaire française ? De la chimère carolingienne d'un surdoué aux épaules étroites qui n'en finit plus de croire en ce destin promis d'empereur sans titre ! En devenant un jour prochain le président de l'Union européenne, accomplira-t-il le vœu de Valéry Giscard d'Estaing ? Lui au moins avait travaillé son sujet et écrit toute la constitution fédérale qui lui allait comme un gant, tel Charles de Gaulle dessinant celle de 1958. Pourtant nul n'y croit hors de France, même si la Chancellerie du Reich a laissé fuiter son intérêt pour une participation dans le financement de l'arme.
Personne n'y croit : la dissuasion est un exercice éminemment solitaire qui ne peut se partager ni être mis aux voix autour du tapis vert, puisque la Mort est au bout de l'affaire.

mardi 4 février 2020

15è anniversaire de Royal-Artillerie


Aujourd'hui mardi, ce blogue monarchiste à spectre large fête ses quinze ans. En trois lustres, il a accueilli 1770 articles, et il tourne en roue libre avec un noyau de six centaines de lecteurs fidèles selon les statistiques, plus bien sûr le passage de chalands qui rendrait très fier celui qui ne sait pas comment ils sont comptés. Pour commémorer le jour de l'irruption d'un site non conventionnel dans le microcosme royaliste, j'ai choisi la voie la plus facile : reprendre un texte de Charles Maurras qui fut publié en pied de billet le 4 février 2005 pour adosser solidement l'aventure.

Tout ceci (voir le billet de positionnement du blogue) fut "découvert" par Charles Maurras qui de sa plume incisive traça les contours de l'épure comme jamais personne ne sut mieux le faire ensuite, l'autorité en haut, les libertés en bas :

« Il faut tendre à éliminer de l'Etat politique d'un grand pays tout élément de démocratie parlementaire et républicaine. Cet Etat politique doit être indépendant. Cet Etat politique doit être « absolu », mot qui signifie indépendant en latin, et qui doit être répété, dans son sens, par tous les esprits sains qui, n'étant pas malades, n'ont pas la peur des mots, qui est une maladie. Il y a des questions qui ne peuvent être réglées sans une indépendance souveraine : là, le chef de l'Etat politique doit être un souverain indépendant, donc absolu.
Mais il faut tendre à éliminer de la vie sociale tout étatisme. Il faut constituer, organiser la France, ou plutôt la laisser se constituer et s'organiser en une multitude de petits groupements, naturels, autonomes : véritables républiques locales, professionnelles, morales ou religieuses, d'ailleurs compénétrées les unes par les autres, mais se gouvernant par libres conseils spontanés. Le parlementarisme, expulsé de l'Etat central, peut se réfugier dans ces Etats inférieurs, à condition que l'Etat central soit demeuré le maître de la diplomatie, des armées de terre et de mer, de la haute police, de la haute justice, et soit assez fort pour veiller de haut à toutes les fonctions d'intérêt général.»


Un air de trompe pour souffler les bougies ? La Rallye Garenne d'Anjou :


Courtoisie Chasses-du-monde.com
Le Rallye Garenne d'Anjou est un des équipages de vénerie du Maine & Loire. Il chasse au beagle sur lapin.



Quinze ans de production par libellé (le dernier chiffre indique le nombre de posts - le tableau n'est pas responsif) :

111117 13 mai4 13 novembre4 19681 1million5 201238 201746 20201 20221 20271
64 6-février10 9116 Académie française1 Actu296 AELE2 AF59 AF200043 AfD1 Afghanistan29 aficion2 africaworks1 Afrique44 agriculture9 Algérie18 Allemagne42 Alliance13 Amassada2 Aménagement du territoire8 anarchie17 Ane du roi5 Antilles2 antisémitisme1 AR49 Arabie6 Aragon1 aristocratie7 armée15 Artillerie4 Assad2 Assises8 assomption2 astrakans2 atom1 Audace1 australie1 Azawad1 bagnoles9 Baltique1 banlieue8 banqueroute11 Barbanès1 Barkhane1 Barlow1 batellerie1 beauté1 Beltrame1 ben Laden5 Berlin1 Bhoutan1 Bien commun1 Biennale1 biocarburant1 Birmanie1 blog36 blues4 Bonnard4 bouddhisme5 bouquins20 bourbon18 Boutang2 Bouvines3 Boxing1 boycott3 Brasillach1 Braxtons1 Brel1 Brésil1 Brexit16 Bucentaure1 Buisson1 Bulgarie1 Bush3 Calais1 Cambodge2 camions1 canards1 cantonales4 Caracalla1 Carillon1 carlisme3 carrefour1 Catalogne13 cathares5 catholicisme3 Caucase1 Céline2 char1 Charles X3 chasse3 chauprade4 cheval1 chine79 Chirac1 Chouans4 chrétienté6 civilisation10 classiques1 climat1 CMI2 cmrds39 Cohen2 colère1 Collaboration3 Collard1 Cologne1 Com28 Communication42 communisme20 Condé1 confédération6 conferences5 Confessions2 conscription4 constitution19 COP211 corée1 Corées6 corporation2 corruption8 Corse3 Côte-d'Ivoire1 Country1 CRIL171 Crimée1 Crise35 crunch6 culture23 dalaï lama1 danse1 Davos4 Débarquement6 Décroissance4 Delbarre1 Demain95 democratie24 démocratie72 démographie5 Dette23 Développement28 diplomatie44 djihad13 dominos10 Droit12 droit international4 Droite1 DSK2 Eau6 Ecologie20 écologie10 Economie96 économie17 EDF2 éducation14 Eglise4 Egypte4 émirats1 empires18 Environnement12 Erignac1 Espagne25 Estaing1 Etat42 état2 éthique1 EU2 euro2 Eurogroup31 Europe115 Eve11 exotisme6 Extrême-droite4 famille2 FATA2 fédéralisme7 fédération4 FEO1 Fillon4 fillongate3 finances40 flamenco1 FMI6 FN20 FNSEA1 Foi52 fontevrault6 fora3 forum1 Françafrique8 Franco4 François d'Orléans3 francophonie18 Frenxit3 fric32 G2010 G72 G84 gabegie8 gallois2 gay1 Gaza8 Gbagbo2 géopolitique47 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viticulture2 VM1 Voeux23 voile2 voyages14 Web2 Wenchuan1 Whitney Houston2 WW21 Xi5 yankees2 Yule1 ZAD2 ZEE1 Zineb1



J'aime bien, c'est tout :)

dimanche 2 février 2020

Pipes and drums


Pour marquer le premier dimanche "libre" au Royaume-Uni, voici l'expression festive la plus british qui soit, le Royal Military Tatoo d'Edimbourg. Enjoy l'édition de 2013 (au casque pour les voisins).
Dieu bénisse l'Ecosse !

samedi 1 février 2020

Ça, c'est fait !


C'est fait ! Le Royaume uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord a quitté l'Union européenne. Il reste onze mois jusqu'à la Saint-Sylvestre pour veiller aux détails. Deux atterrissages : soit un traité de libre échange est paraphé entre Londres et Bruxelles puis ratifié par tout le monde et le Royaume uni retourne dans une sorte d'AELE associée au Marché commun, au pire il se retrouverait dans la position du Canada ou du Japon qui ont signé des traités avantageux ; soit aucun traité n'est acceptable pour l'une des deux parties ou les deux, alors la Grande Bretagne et sa petite remorque irlandaise deviennent pour l'Europe un pays tiers, étranger, ultramarin.


Discours du Premier ministre de Sa Gracieuse Majesté lors de la soirée du Brexit

Tonight we are leaving the European Union
For many people this is an astonishing moment of hope, a moment they thought would never come
And there are many of course who feel a sense of anxiety and loss
And then of course there is a third group – perhaps the biggest – who had started to worry that the whole political wrangle would never come to an end
I understand all those feelings, and our job as the government – my job – is to bring this country together now and take us forward
And the most important thing to say tonight is that this is not an end but a beginning
This is the moment when the dawn breaks and the curtain goes up on a new act in our great national drama
And yes it is partly about using these new powers – this recaptured sovereignty – to deliver the changes people voted for
Whether that is by controlling immigration or creating freeports or liberating our fishing industry or doing free trade deals
Or simply making our laws and rules for the benefit of the people of this country
And of course I think that is the right and healthy and democratic thing to do
Because for all its strengths and for all its admirable qualities, the EU has evolved over 50 years in a direction that no longer suits this country
And that is a judgment that you, the people, have now confirmed at the polls
Not once but twice
And yet this moment is far bigger than that
It is not just about some legal extrication
It is potentially a moment of real national renewal and change
This is the dawn of a new era in which we no longer accept that your life chances – your family’s life chances - should depend on which part of the country you grow up in
This is the moment when we really begin to unite and level up
Defeating crime, transforming our NHS, and with better education, with superb technology
And with the biggest revival of our infrastructure since the Victorians
We will spread hope and opportunity to every part of the UK
And if we can get this right I believe that with every month that goes by we will grow in confidence not just at home but abroad
And in our diplomacy, in our fight against climate change,
In our campaigns for human rights or female education or free trade we will rediscover muscles that we have not used for decades
The power of independent thought and action
Not because we want to detract from anything done by our EU friends – of course not
We want this to be the beginning of a new era of friendly cooperation
Between the EU and an energetic Britain.
A Britain that is simultaneously a great European power
And truly global in our range and ambitions
And when I look at this country’s incredible assets
Our scientists, our engineers, our world-leading universities, our armed forces
When I look at the potential of this country waiting to be unleashed
I know that we can turn this opportunity into a stunning success
And whatever the bumps in the road ahead
I know that we will succeed
We have obeyed the people
We have taken back the tools of self-government
Now is the time to use those tools to unleash the full potential of this brilliant country and to make better the lives of everyone in every corner of our United Kingdom.



Pour les besoins de la démonstration, il vaudrait mieux un Brexit sec afin que les Anglais nous fassent la démonstration de leur génie ; mais les liens tissés depuis si longtemps avec l'Europe occidentale ne pourront être défaits si facilement, et le meilleur pronostic reste un traité de libre-échange a minima dans le style du traité euro-norvégien voire euro-turc.

Jouons aux devinettes. Que se passerait-il si la Grande Bretagne choisissait le grand large churchillien et bâtissait un Hong Kong au bout du tunnel sous la Manche ? L'exemple du succès britannique obligerait la technocratie européenne à desserrer l'étau des normes, règles et lois qui étouffent le vieux continent ; et sans doute les nations européennes retrouveraient-elles des couleurs. Quant à la France prise en étau entre l'expansion britannique souhaitable pour notre commerce extérieur et la rigueur budgétaire allemande, elle serait forcée à la réforme sous peine de déclassement durable et perte d'influence politique lourde (ça a déjà commencé). Mais une réforme imposée de l'extérieur susciterait ici l'insurrection, voire une révolution tant le monarque et sa cour sont haïs, ce qui permettrait peut-être d'assainir le pays par sa ruine préalable (humour).

Nécessité faisant loi en pays pragmatique, le plus probable dans ce jeu de devinettes, en cas de désaccord, n'est-il pas qu'une Grande Bretagne libre devienne le cinquante-et-unième état de l'Union sinon un Porto Rico de luxe associé ou intégré dans le nouveau marché nord-américain renégocié entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, le USMCA.

En fait Boris Johnson a pléthore d'options et dispose de l'atout maître qu'est l'architecture mentale du rosbif : un tempérament incoercible et une dialectique intime le poussant à l'audace. Crazy BoJo pourrait réussir le spectaculaire rétablissement d'une nation jusqu'ici décadente.
Quel encouragement !



Carte des problèmes futurs : Grand Londres, Ecosse, Ulster


La démarche est-elle répétible en France ? Rien n'est moins sûr. La Grande Bretagne est une île excentrée et la couronne anglaise règne sur trois autres pays riches et grands, alors que la France, bien que baignée par six mers, est un carrefour européen continentalisé et toutes nos projections au-delà des mers le sont au bénéfice d'Etats mendiants qui mesurent leur affection à la somme des virements. En outre, nous sommes le verrou de la péninsule ibérique que notre retrait enfermerait. La géographie est à elle-seule un défi hors de portée, surtout d'un pays en faillite incapable d'offrir aucune compensation.

Au plan de l'économie, toutes nos industries sont communautaires ainsi que tout le secteur agro-alimentaire, à part la viticulture qui produit local et livre mondial. Il nous reste en propre les coiffeurs et les bars-tabacs. Tous nos comptes publics sont dans le rouge, notre dette est de type tiers-mondain et notre royal prestige s'est enfui derrière l'impéritie des gouvernements successifs d'une République aux seins de plâtre. Alors bonne chance aux Frexiteurs, la pelote d'ennuis à dérouler est bien plus longue qu'ils ne se l'imaginent, mais ils font bien partie des Français d'aujourd'hui, incultes en économie mais exportateurs de valeurs et modèles dont personne ailleurs ne veut. Le Brexit est le faux exemple. Avant d'envisager quoi que ce soit, il faudra annuler le lavage de cerveau français aux poisons du CNR-45 et rééduquer les nouvelles générations aux idées neuves ou réinventées et à celles qui font le succès des empires revenus... qui forment les fondamentaux traditionnels !


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