samedi 29 juin 2019

Comptables devant l'histoire !


Il est des photos qui frappent au cœur. Telles sont celles de Paris-Match prises par Jean-Gabriel Barthélémy à l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris dans son numéro collector 3658 (20-26 juin 2019). Nous n'avons pas les droits, mais transmettons le choc :

Il aura fallu attendre huit siècles pour que la nation dégénérée qu'est devenue la socialie française laisse périr le joyau de sa civilisation. Ce désastre, qui est tiré du même tonneau que la débâcle de 40, signe le je-m'en-foutisme aggravé de nos services publics, suffisants et insuffisants, et la nonchalance générale des pouvoirs quand ils ne sont pas menacés dans leurs retranchements. Pour bien comprendre, j'ai écouté chez Taddeï (RT France - Interdit d'interdire n°71) le reportage d'un journaliste enquêteur sur cette soirée tragique, Sébastien Spitzer. Il en ressort deux choses et pas trois sur les causes du sinistre.

D'abord l'équipe d'ouvriers fumait bien que cela soit formellement interdit pour des raisons de sécurité. Les experts des sapeurs-pompiers ont trouvé les mégots. D'ailleurs chacun a pu voir le groupe d'ouvriers quittant les locaux de police, clope au bec ! Le contremaître le savait fatalement et le patron certainement. C'est impossible à cacher. Ils ont préféré la "paix sociale" et elle ne nous a jamais coûté aussi cher. Tout ce que dit l'entreprise est dès lors douteux quant aux tableaux électriques, aux stocks de produits de traitement des bois, etc...

Le second élément est que la signalétique d'alerte-incendie au poste de sécurité était fausse depuis le début. Tout le monde le savait et corrigeait l'erreur si ça s'allumait (on réparerait plus tard)... sauf le dernier venu qui avait embauché peu de jours avant et qui n'était pas au courant de l'astuce. Ainsi perdit-il vingt minutes à chercher un départ de feu à la sacristie alors que c'était un détecteur de la "forêt" qui avait fait contact ! Trente minutes ont passé avant qu'il ne découvre le brasier de la charpente !

En tant qu'exploitant en titre des lieux, l'archevêché est pour sa part coupable de mollesse pour n'avoir pas exigé la correction immédiate des signaux d'alerte. A réfléchir dix secondes, on n'y croit pas ! Suffit-il de faire des messes en casques pour expier ?

Avec pareil faisceau d'imbécillité, il n'est pas besoin d'attentat, de hasard ou de cause magique. "Nous" avons perdu Notre-Dame de Paris parce que nous n'avons pas les gens capables de la protéger, parce que nous ne la méritons plus !

Mais comme en 40, un corps d'élite s'est battu pied à pied pour sauver le beffroi-Nord dont l'embrasement aurait provoqué la ruine de l'ensemble pour notre plus grande honte.


Honneur à eux ! Honneur aux sapeurs-pompiers !





vendredi 28 juin 2019

UDT légitimiste 2019

Avant de prendre la route d'Avallon pour Roanne au mois d'août, il serait judicieux de faire le voyage de Langon sur Garonne pour passer cinq jours d'immersion dans le légitimisme pur et dur. Pendant la semaine du 22 au 26 juillet qui vient, se tiendra l'Université Saint Louis à Saint-Macaire (Gironde). Ça vaut le voyage... dans l'espace-temps.

Comme chaque année, la manifestation studieuse est organisée par l'Union des Cercles légitimistes de France. On y prévoit d'inculquer aux participants les fondements de la monarchie traditionnelle (absolue) de droit divin et de les prémunir contre tout ce qui la briderait, tous les "ismes" de la Révolution et la Gnose (concilaire) qui en est le ciment : libéralisme, nationalisme, socialisme et sans doute bien d'autres déviances en méditant sous les ombrages des allées de l'école.

L'université d'été est hébergée chez les Dominicaines de Fanjeaux au Cours ND-du-Rosaire, un des établissements remarqués de la Fraternité sacerdotale saint Pie X. Toute information pratique est accédée sur le site de l'UCLF en cliquant ici. Le formulaire d'inscription y est aussi. Il ne reste qu'à souhaiter une visite en coup de vent du prince Louis-Alphonse de Bourbon pour galvaniser les cœurs.



A vos heaumes !




UNIVERSITE SAINT LOUIS
Cours Notre-Dame du Rosaire
Les Cordeliers - 3 Cours Gambetta
33490 Saint-Macaire

Inscriptions:
saintlouisdotunivarobasegmaildotcom

mardi 25 juin 2019

Camp royco 2019




Dans notre série Girls & Bikes nous relançons la propagande pour le camp d'été de l'Action française. Cet événement royaliste, ininterrompu depuis les années cinquante, est une université d'été sur une semaine dans un site propice à former les jeunes, à la canne et au bouquin !

Du 18 au 25 août, le Camp Maxime Real del Sarte (c'est son nom officiel en hommage au sculpteur fondateur et premier chef des Camelots du roi) sera centré cette année sur Les Chances pour la France. Les conférences interactives emprunteront cinq axes de réflexion :

Le constat des fractures françaises
Les préoccupations des gilets jaunes
La recherche du bien commun
Le reste du monde et géopolitique
L'écologie intégrale

C'est du lourd et les "profs" sont au niveau, ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs. Ambiance virile garantie mais attention aux filles qui pratiquent la savate et aux vieux roycos qui ont encore de beaux restes. Où aller ? Préparez un convoi pour Roanne vers le Château d'Ailly. Arrivée souhaitée entre 15h et 18h le dimanche 18 août.

Contact !

Plus d'information en cliquant ici.

Programme à suivre...

Michael Jackson, 10 ans !

Il y a dix ans aujourd'hui, l'inimitable Michael Jackson quittait la guenille qui le faisait tant souffrir. Quel qu'il fut à la ville, on en dit tant de mal... il fut et demeure un monstre de la scène jamais égalé.

Un hommage mérité avec Billie Jean, dans une première version, une performance léchée jusqu'au bout des ongles, sans jamais faire semblant, comme il aimait se produire, à fond ! C'est sa chanson que je préfère.
Rien à jeter ! RIP King of Pop !



She was more like a beauty queen
From a movie scene
I said,
"Don't mind, but what do you mean / I am the one
Who will dance, on the floor, in the round"
She said / I am the one
Who will dance, on the floor, in the round

She told me her name was Billie Jean
As she caused a scene
Then every head turned with eyes that dreamed of being the one
Who will dance, on the floor, in the round

People always told me, "Be careful of what you do.
And don't go around breaking young girls' hearts."
And mother always told me, "A-be careful of who you love,
And be careful of what you do
'Cause the lie becomes the truth."

Billie Jean is not my lover
She's just a girl who claims that / I am the one
But the kid is not my son
She says I am the one
But the kid is not my son

For forty days and for forty nights
Law was on her side
But who can stand
When she's in demand
Her schemes and plans
'Cause we danced, on the floor, in the round
So take my strong advice
Just remember to always think twice
(Do think twice, do think twice.)

She told,
"My baby, we'd danced 'til three."
Then she looked at me
Then showed a photo of a baby cry
His eyes looked like mine, oh, no
Do a dance, on the floor, in the round, baby

A-people always told me :
"Be careful of what you do and don't go around breaking young girls' hearts."
(Don't break no heart)
A-but she came and stood right by me
And just the smell of sweet perfume
And this happened much too soon
And she called me to her room

Billie Jean is not my lover
She's just a girl who claims that / I am the one
But the kid is not my son
(No, no, no, no, no, no, no, no.)
Billie Jean is not my lover
She's just a girl who claims that / I am the one
But the kid is not my son
She says / I am the one
But the kid is not my son

She says I am the one
But the kid is not my son

No, no, no

Billie Jean is not my lover
She's just a girl who claims that / I am the one
(No, there's not me, baby.)
But the kid is not my son
(No, no, no, no, no, no, no.)
She says / I am the one (No, babe.)
But the kid is not my son, no, no, no

She says I am the one
You know what you did
She says he is my son
Breaking my heart, babe
She says I am the one

Billie Jean is not my lover
Billie Jean is not my lover
Billie Jean is not my lover
She is the one
Billie Jean is not my lover
She is the one
Don't call me Billie Jean
Billie Jean is not my lover
She is the one
She stumbled onto the scene
Billie Jean is not my lover
Billie Jean is not my lover
(AZ Lyrics)

dimanche 23 juin 2019

Les caprices du petit Csar

Le Kremlin, en toute omnipotence, cesse les vols Aeroflot et consorts vers Tbilissi à compter du 8 juillet prochain pour punir les foules géorgiennes de ne pas l'aimer ! De quoi s'étonner, après qu'il ait retranché vingt-pour-cent de leur territoire internationalement reconnu au motif fabriqué de l'appel à l'aide de minorités opprimées ! Ça avait servi dans les Sudètes en 1938, ça a failli marcher dans les Etats baltes en "protection" des pieds-noirs russes, ça fonctionne en Crimée tant que Moscou pourra subventionner une économie stérile, ça a ruiné le Donbass ukrainien, véritable tonneau des Danaïdes de l'orgueil !

Les origines de cette hystérie de l'encerclement sont connues. Le site islandais The Saker fait une longue analyse autour de la guerre de Géorgie de 2008 (traduite par sa succursale française) dont on peut retenir cette section, la seule objective à notre avis :

« La Russie post-1991 est essentiellement un nouveau phénomène qui est sorti, après un accouchement difficile, des cendres de l’Union soviétique après une décennie et plus de chaos et d’effondrement. Pour résumer, après la dissolution de l’Union soviétique par ses élites [...] et la division du gâteau soviétique en petites portions, la Russie s’est trouvée dans la main de dirigeants impitoyables et totalement corrompus. L’époque d’Eltsine marque le point le plus bas de toute l’histoire de la nation russe ; même la Seconde Guerre mondiale n’a pas provoqué autant de chaos et de destructions en Russie que 9 ans de démocratie. Il n’a fallu que très peu de temps pour que l’ancienne superpuissance soviétique soit réduite à l’état de pays failli. Deux forces alliées très proches ont été essentielles dans ce processus, l’une à l’intérieur, les oligarques, et l’autre à l’extérieur : les États-Unis. »

Le site islandais propose une belle carte en relief de la guerre de Géorgie que nous ne résistons pas à vous faire partager :



Mais le défi est-il sur les marches de l'empire russe ?

Clairement oui, mais pas dans sa version otanesque. Le défi est sur le différentiel de développement qui va se constater dans quelques années dans les territoires russes mitoyens des territoires libres. La gabegie et la corruption endémiques à l'âme russe auront vite fait de ruiner tout effort de développement en fenêtre de l'empire, d'autant plus vite que les investissements étrangers sont freinés par les sanctions internationales. Ainsi entendra-t-on une fois de plus la babouchka de Kaliningrad confier à un micro non autorisé que tout ce qu'il y a de bien à Kaliningrad fut construit par les Allemands (fragment d'un reportage de 2005 dans l'enclave pour les 750 ans de fondation de la ville) !
On sait depuis lors que les habitants de l'enclave n'ont rien à f... de Moscou. Il n'a pas été difficile pour Ouest-France de trouver récemment quelqu'un dans cet état d'esprit (clic).

Ce désaveu national à la marge par le développement comparé va infuser lentement sur tous ces territoires, puis démoraliser les populations au contact de l'Ouest jusqu'à priver Moscou de tout soutien, mais le plus préoccupant est que l'équipe de kagébistes au Kremlin est incapable de faire autre chose que la guerre et encore par milices interposées. Depuis des décennies, ces gens ont montré leur incapacité à transformer une économie de rentes minières à l'africaine en une économie agro-industrielle, au moins auto-suffisante. Si vous trouvez un produit russe au supermarché, téléphonez-moi !

Ce que ne veulent pas accepter les thuriféraires français du Kremlin - quel crève-cœur de voir toute cette droite dite souverainiste embrasser les genoux du tyran au simple motif qu'il va à l'église et paie l'addition au restaurant ! - c'est que la Russie de Poutine est devenue un Etat policier gouverné par le FSB, avatar augmenté du défunt KGB.
Alors que l'Agence de jadis était en URSS un service puissant de sécurité de l'Etat, mais dirigé le plus souvent par un cadre supérieur du Parti soviétique, service qui se bornait à transmettre des rapports de police (police et basse police) au Politburo ; sous l'empire poutinien, l'Agence est devenue l'Etat lui-même. Les équipes ex-KGB du Kremlin ont noyauté tous les ministères, les gouvernorats, les présidences dans le but unique de protéger le régime nouveau de toute contestation dangereuse. Les cages sont pleines, à quand les cimetières ?

En conclusion, la seule réponse du monde libre aux caprices de Vladimir Poutine est le développement à outrance des marches, sans donner prétexte à des opérations de protection des minorités russes ! Délicat mais imparable à moyen terme. Joueur d'échecs, il le sait !

jeudi 20 juin 2019

L'Amassada en procès

Dans treize jours comparaîtront au tribunal de Rodez cinq dissidents de l'Amassada, raflés le 7 février 2019 par la Gendarmerie à Saint-Victor et Melvieu (Arrondissement de Millau (Aveyron). Voici la photo de la commune ; c'est beau, très beau, n'est-ce pas ? et ça doit le rester. Rendez-vous le mercredi 3 juillet au Palais de Justice de Rodez. Venez nombreux, il y aura du popcorn.

Ce n'est pas un chromo de calendrier !

De quoi s'agit-il ? What the fuck ? A la base, l'hubris national de croissance énergétique par les énergies renouvelables. La foutaise du siècle, approuvée par Nicolas Hulot. Concrètement, il s'agit pour EDF (RTE) de tripler la capacité de son transformateur très-haute-tension actuel en préemptant sept hectares de terres arables cultivées afin d'anticiper le déploiement d'éoliennes projeté sur toutes les hauteurs du pays, production intermittente ramenée au nouveau transformateur, mixée, survoltée et exportée par les lignes THT vers l'Espagne qui est en déficit chronique. Il est question de mille éoliennes dans ce dossier. Il est question donc aussi de beaucoup d'argent.
Dès 2014, le mégaprojet a vu se lever contre lui les habitants d'une région qui a un ADN rebelle - on est au bord du plateau du Larzac - au simple motif de la préservation d'un environnement prometteur en termes de qualité de vie pour l'avenir. Le projet EDF est typiquement industriel et parisien, il ne répond à aucun besoin local au sens large. L'aventure de la ZAD de Notre Dame des Landes ne semble pas avoir suffi puisque les développeurs affrontent maintenant les têtes dures aveyronnaises. S'est créée une ZAD, l'Amassada (ou assemblée en languedocien) et son argumentaire est résumé dans la vidéo artisanale ci-dessous. Comme si ça ne suffisait pas, le Larzac a attiré le même genre d'investisseurs sur son bord méridional avec la ferme solaire gigantesque Arkadia de quatre cents hectares à Calmels, commune du Cros près du Caylar (Hérault) [cf. RA du 9/3/19]. D'autre projets sont-ils dans les cartons au seul motif d'une faible densité de population, paramètre qui avait incité jadis le ministère de la Défense à vouloir agrandir son camp militaire de La Cavalerie avec le succès que l'on sait ?
La rébellion métastase déjà dans les Cévennes voisines qui ne sont pas réputées pour leur soumission. Le pouvoir central veut-il passer des gilets jaunes aux camisards sur ce pays à l'histoire identitaire porteuse de troubles ?


En complément de cette vidéo, on prendra connaissance à tête reposée du texte revendicatif sur le site Lundimatin en cliquant ici. La faible pixélisation ne permet pas de charger le placard sur ce blogue mais il mérite une lecture attentive...
Ceci étant dit, parfois maladroitement - ces gens courageux et sincères ne sont pas abonnés des plateaux télévisés - se pose la double question d'une croissance infinie à laquelle répond le projet EDF, et celle de la pertinence de son vecteur éolien. A quelques ajustements près, ce pays est "fini". Pourquoi vouloir le faire croître encore alors que la terre n'en peut plus ?
Produire pour accompagner cette croissance de l'énergie à base de dispositifs anti-économiques comme les éoliennes ou les fermes photo-voltaïques est-il sensé, quand on sait que leur cycle de vie est de bout en bout déficitaire et polluant. S'opposent sous nos yeux les khmers verts des bureaux climatisés subventionnés aux habitants des terroirs qui n'ont pas besoin de recevoir de leçons sur l'environnement et sa bonne gestion. Dogmes, idéologies contre l'empirisme communal ! On crève de principes généraux et d'un bonapartisme hors de saison qu'on ne pourra contraindre que par l'action, le débat au fond étant fermé par les "génies" du pouvoir qui savent tout à notre place.


Avec nous tous, force à l'intelligence restera !



Postscriptum : l'affaire de Saint-Victor a fait l'objet d'un article de Gilles Gesson dans l'Itinérant du 20 juin 2019 (1282).

mercredi 19 juin 2019

Trump sur le divan

Quelle mouche a piqué Trump de se mettre "in bed" avec Netanyahou ? Parce que son gendre coiffe des anglaises pour dormir ? Son octennat s'annonçait radieux par l'amorce d'une réindustrialisation des Etats-Unis, la reprise de l'emploi, le retour des bénéfices dans les entreprises, le blocage des latinos et la joie simple et sincère du red neck. Il a fallu qu'il coure patauger dans la fange du conflit israélo-palestinien jusqu'à embrasser en aveugle les vues les plus offensives du Likoud. Sa fille s'étant convertie, on ne lui fera pas l'injure de prétendre qu'il ignore tout du projet sioniste d'Eretz Israël et de la guerre permanente qu'il induit au Proche Orient. Mais avant que de condamner Donald Trump, interjetons appel de sa psychologie.


Il s'est prêté à un long entretien pour Playboy magazine en 1990, bien avant qu'il ne pense à foutre dehors les playmobils du camp de l'éléphant. Cela a le mérite de la neutralité et on y apprend tout ce que vous vouliez savoir sans jamais oser le demander, soit en lisant la recension de Liberty Blitzkrieg écrite en janvier 2016 par Michael Krieger, donc juste avant les Primaires présidentielles du Parti républicain qu'il emporta (clic), soit par le résumé succinct de Royal-Artillerie ci-dessous.

L'animal est un joueur invétéré et plus complexe que ne le montre le chien de prairie mort qu'il porte sur son crâne. Le grossier personnage qu'il cultive est celui de l'éternel gagnant qui a tous les droits, même celui de pousser la balle du pied au quatrième trou. Perdre n'est pas dans son logiciel, même s'il reconnaît qu'au bout du bout, le capital des gains va se liquéfier dans la tombe. Trump est un showman avec un ego démesuré qui s'assoit sur tout principe non approuvé par lui, à l'exception notable du principe de bon sens élémentaire. Toute sa politique est explicable par tweets, il ne s'en prive pas, et son public le comprend au premier mot sans passer par le filtre de l'université ou des média professoraux. On comprend que son activité présidentielle soit terrifiante pour l'establishment de Washington car il est imprévisible et joue plus facilement l'instant que le simple court-terme. Et le monde véritable n'est pas pour lui au fond des rapports des services gouvernementaux mais sur l'écran plat du Bureau Ovale, le portable à la main.

Le show prime tout et lui-même est le show, le Donald Trump Show. On comprend dès lors qu'ayant accédé à la scène du monde devant des milliards de téléspectateurs médusés, il ne puisse cesser d'en jouir, d'où sa candidature pour le second mandat constitutionnel. Mais tout ceci n'explique pas son acharnement contre l'Iran.

Après tout, les accords nucléaires de Vienne (2015) avaient entrouvert la porte de la théocratie pour un pourrissement des mœurs sociales comme cela fut le cas dans les pays de l'Est sous la botte communiste. C'est le Levi's 501, Radio-Luxemburg-the-Radio-of-the-Stars et le PepsiCola qui ont ruiné le communisme, autant que la guerre des étoiles de Ronald Reagan. Il en allait de même pour la société iranienne, étouffée par le clergé le plus rétrograde et misogyne du monde, après les sorciers du Sud-Kivu. Le poison occidental qui infusait déjà à travers le Bazar, allait se répandre plus vite sur les classes défavorisées que sont les femmes, les jeunes, les minorités, les travailleurs modestes et sur la bourgeoisie d'affaires en rupture de foi. Les investisseurs relançaient des projets importants, dans l'automobile ou la recherche pétrolière, tout se mettait en place pour des lendemains supportables et une remise en question d'une république islamique obsolète. Mais non !

Comme tout paysan de l'Indiana, Donald Trump déteste la République islamique d'Iran depuis la prise d'otages des fonctionnaires de l'ambassade américaine à Téhéran en 1979. L'outrage est inexpiable. L'accord de 2015, outre le fait de redévelopper l'Iran, débloquait aussi des fonds séquestrés à l'étranger qui, dans l'esprit de Trump, allaient être versés dans les aventures extérieures des mollahs plus que dans les nécessités sociales. S'y ajoutent les soupçons étayés des services israéliens d'une poursuite en sous-main de la recherche nucléaire à Téhéran. Il faut dire que l'Iran n'a jamais cherché à faire mentir ces allégations, en respectant la lettre des accords de Vienne plus que leur esprit et en s'immisçant dans les conflits voisins jusqu'à déclencher une guerre civile au Yémen, après avoir échoué au Bahrein. Ne parlons même pas de l'installation permanente des Gardiens de la Révolution en Syrie et du surarmement du Hezbollah, dans l'objectif évident de déstabiliser tout le nord de l'Etat hébreu à la première occasion.

Sur les conseils de Netanyahou, Trump a décidé de ne pas attendre le pourrissement annoncé de la société iranienne et de parer immédiatement les coups projetés contre ses deux plus fidèles alliés, Israël et l'Arabie séoudite. En fait, il n'y a pas de stratégie Trump. On est sur le court de tennis et il se bat dans un énième set, là, devant lui, pas demain ! Un seul but, la victoire par la mort de l'adversaire. Ce n'est pas politiquement correct du moment qu'il n'y a pas l'expression d'une philosophie de la diplomatie américaine sur zones et que les kilomètres d'analyses pointues sont délaissées au bénéfice de l'instinct primal ! Je plains ceux qui proposent des cours de prospective diplomatique américaine. Quant à ceux qui dénonçaient Donald Trump comme démagogue, stupide, menteur dans le sillage de la vieille chouette Sanders, ils en sont pour leur frais : le démagogue caresse, circonvient, subvertit. Rien de tout cela, l'horrible tycoon newyorkais fait ce qu'il dit, insulte, contourne les chevaux de frise de la nomenklatura et y réussit plutôt bien, même si ce n'est pas, voire jamais, dans notre intérêt d'allié fidèle. Damned ! The show must go on... à nos frais ! C'était hier un 18 juin, l'appel de Trump à achever le travail... en nous achevant aussi.




samedi 15 juin 2019

L'affaire d'Ormuz

Caler les faits ! C'est ce pourquoi les journalistes existaient. Au lieu de quoi ils versent aujourd'hui dans l'alarme, peut-être sur ordre des rédactions, afin d'accroître l'audience des beaufs incultes qui achèteront du Coca Cola. Il en est ainsi de l'incident du Golfe d'Oman.
En cas d'aggravation de la situation régionale, ces experts annoncent un bond du brut à 200 dollars le baril qui culbuterait le prix français du sans-plomb à la pompe avec les conséquences politiques que l'on sait dans un pays qui surtaxe le carburant. Le blocage du Détroit d'Ormuz suggéré comme élément de négociation par les mollahs quant à lui, ouvrirait la plus formidable pénurie d'huile que le monde ait connu depuis la Guerre du Canal de Suez. Et vas-y pour le tour de table du «qu'en pensez-vous ?». Rares sont les critiques sérieuses de ce scénario de presse sur les plateaux médiatiques, ce qui tendrait à faire croire au dessein d'abrutissement des masses qu'ils poursuivent.


Même si depuis Colin Powell les preuves d'images américaines sont suspectes, il semble difficile d'exonérer totalement l'Iran. Certes, le gouvernement nie toute implication mais chacun sait qu'il ne gouverne pas tout le spectre islamique et que les Gardiens de la révolution (Pasdaran) ont leur propre agenda : survivre coûte que coûte dans leurs intérêts propres. Pour purger les soupçons, on ne voit pas non plus les services émiratis immerger des mines, a fortiori les plaquer de nuit sur les coques des tankers, au nez et à la barbe des Omanais assez jaloux de leur position équilibrée en l'affaire. On peut exclure aussi les Séoudiens qui ne sauraient que sous-traiter. Reste la CIA, comme dans les bons romans d'espionnage... mais l'agence de Langley n'est pas dans les petits papiers de Big Twittos.

Si la piste des Pasdaran devenait sérieuse, le mobile de la mise en tension du Golfe collerait parfaitement à la situation intérieure de la République islamique s'il s'agissait de provoquer un sursaut national comme à l'époque de la guerre déclarée par Saddam Hussein. Mais rien n'est moins sûr. Le régime des mollahs est durement secoué par la crise économique et sociale qu'il ne peut surmonter, et il est susceptible de s'écrouler à la faveur d'une catastrophe naturelle ou d'une insurrection générale des mécontents tant ils sont nombreux. Miser sur un sursaut nationaliste est jeter trop loin le bouchon. Les Iraniens sont fatigués de la rhétorique guerrière d'un clergé milliardaire qui se battra pour ses privilèges jusqu'au dernier d'entre eux. L'affaire du Golfe d'Oman ressemble par certains égards à la fuite en avant d'une composante essentielle d'un régime qui ne verrait sa perpétuation que dans le chaos.

En restent pour le moment les effets. Pour que le pétrole monte, il faut que les acheteurs soient plus nombreux que les vendeurs, quels que soient leurs motifs. Or les acteurs du secteur ne croient pas en une reprise rapide du commerce mondial tant que le conflit stratégique Chine-USA n'est pas stabilisé. Peu d'entre eux croient en une paix durable et sincère. Mais qu'au moins les compteurs soient bloqués, comme il en va du différent Occident-Russie ! Ainsi, après les avaries de deux tankers, a-t-on vu un pic de cotations qui pourrait bien n'être que spéculatif et limité à la journée ou à trois jours. Puis pendant les travaux la vente continuera sous la loi de l'offre et de la demande...

L'autre hystérie journalistique concerne le blocage du détroit d'Ormuz (carte ci-dessous). "Compte tenu des réserves stratégiques existantes et des possibilités d’augmentation de la production ailleurs dans le monde, la diminution des flux énergétiques qui en résulterait ne durerait pas assez pour entraîner une pénurie dommageable" affirmait dans Cairn le capitaine de vaisseau Eudeline. Il y a eu un précédent, en 1988, une frégate américaine avait été avariée par un mine dérivante et l'Iran a perdu. Incapables de tenir la ligne du détroit, la flotte iranienne avait immergé des mines à partir de ses propres plateformes pétrolières pour y perdre à la fin des bâtiments de guerre et les deux plateformes en question. La parade actuelle, largement soutenue par les Etats arabes du Golfe sauf le Qatar et le Sultanat d'Oman, serait de forcer le blocus avec des chasseurs de mines escortés et de vitrifier la côte iranienne sur trente milles de profondeur (soit 50 kilomètres) en face de la péninsule déchiquetée de Musandam (à Oman) pour éloigner les sites de tir de missiles sol-mer. En cas de persistance de la menace, une administration précédente à celle de Donald Trump se proposait de ruiner les infrastructures industrielles des îles autour de Qeshm dans la baie de Bandar-e-Abbas, au motif du droit de poursuite des bandes de Pasdaran œuvrant sur le Golfe. C'est ce que Trump englobe dans sa menace d'extermination générale du régime des mollahs.


Pour finir, une mise en surtension du Golfe persique n'est pas de l'intérêt de l'Iran parce qu'il utilise aussi le Détroit d'Ormuz comme débouché et que les Américains peuvent parfaitement sécuriser le commerce arabe tout en bloquant le sien dans ses ports. Mais l'Iran a montré aussi que sa logique ne convoquait pas toujours le bon sens et que proclamations et exhortations sont au menu plus souvent que la solution des équations géopolitiques. Depuis qu'il existe, le régime n'a pas développé le pays mais a exporté ses nuisances tout autour pour un bénéfice nul. Même l'Irak chiite s'en méfie, avant que la Syrie n'y pense.


LR : la radicalisation !

Ce que ne peuvent comprendre les caciques des Républicains, pas plus que les éléphants du Parti socialiste, est le désintérêt manifeste de l'opinion pour leur projet dès lors qu'ils n'en ont plus ! Le torse bombé de Christian Jacob, plébiscité par un cercle de prébendiers, fait sourire mais ne soyons pas chien, il y a quarante millions dans les caisses du parti qu'il faudra bien "investir". Ils sont le produit de la vente du siège. Dans l'observation des partis politiques ne jamais sous-estimer le volet financier. Il explique les trois-quarts des actualités internes du Front national au Parti communiste. Reste à mettre des mots sur la cagnotte ou le coffre béant. C'est à partir de là que ça pèche chez Les Républicains. Les mots du catalogue sont usés, ringards quand ils ne sont pas importés. Et surtout, le défi est pour eux de faire croire que ce qu'ils n'ont pas fait ou insuffisamment dans le passé sera réalisé comme par enchantement des le lendemain de leur résurrection.

L'électeur lambda - bonjour, je m'appelle Lambda [Bonjour Lambda !] j'ai commencé à boire dès l'âge de ma majorité civique - l'électeur Λ donc, sait tout à fait ce que veulent les Insoumis, une Sixième République marquée par la démocratie directe avec référendum citoyen, révocation des élus, essorage des riches pour rendre les pauvres obèses, dépense publique à guichets ouverts etc... Il en va de même pour LaREM : réforme du modèle social financièrement insoutenable, flicage des oisifs, mise au pas du secteur protégé, réduction du parlement, et dynamitage des bunkers syndicaux etc... Pareil pour les Écologistes : transition accélérée vers les énergies coûteuses et propres, localisme, véganisme, taxes, combat contre les Etats intérieurs (EDF), protection d'autres Etats intérieurs (SNCF) ; et on laissera Raphaël Glucksmann à ses rêves... mais pour Les Républicains, c'est la langue au chat ! Enfin pas tout à fait.

Dans sa remarquable campagne, François-Xavier Bellamy (il manque quand même quelque chose derrière, comme "de la Molière de Moyrazès" par exemple) avait brossé son combat pour les valeurs de notre civilisation et proposait d'en être le héraut au Parlement de Strasbourg. Les électeurs traditionnels ne l'ont pas suivi pour le motif précité : ces gens n'ont que de la bouche, chère Médème, et le petit Macron fait déjà le job ! C'est la crédibilité des cadres de son parti qui a tué Bellamy. A voir comment ils l'ont descendu après les résultats, on a compris que ce parti était devenu un syndicat professionnel en recherche de voix à tout prix. Mais le pire est à venir pour eux.


L'Ange de la Mort est blonde

Comme nous le confirme Causeur, après son passage sur LCI, Marion Maréchal préempte le plan de secours des Républicains et fait la synthèse des Droites sans forcer. L'article indispensable est à lire en cliquant ici avec un petit abonnement. Oui, bon, il faut aussi financer le format numérique. Or la Gauloise sans filtre des Le Pen a les mêmes facilités d'élocution que Bellamy, des valeurs décalquées, un charisme supérieur et une implication directe politique bien supérieure à la seule mairie de Versailles dans son école de physique sociale de Lyon (comme disait le Martégal). L'engouement qu'elle suscite auprès des médiats qui font l'opinion, s'il provient sans doute de l'audience qu'elle racole et du rehaussement des tarifs publicitaires, va déclencher la vague scélérate qu'on évoque lors des naufrages de gros temps, par la multiplication des énergies convoquées. Tout ce qui est prétendûment à droite va devoir répondre : avec ou contre Marion. La prochaine caricature de presse la mettra en cuir et fouet façon sado-maso.

Restera aux Républicains à commander la cabine téléphonique de leur prochain congrès, il y a du délai à cause des nouveaux modes de télécommunication, parce que les gens les laisseront débattre entre eux des postes et prébendes renouvelables en 2020, sachant qu'ils ne s'inquiètent d'autrui que jusqu'à midi. Dans notre titre, la radicalisation du parti signalait sa transformation en nouveau Parti radical, celui qui a gouverné la IIIè et la IVè République avant de se liquéfier dans l'indifférence générale faute d'élan. Changeront-ils de nom en plus ?



Complément du samedi 15 juin 2019 :

La journée de vendredi sur les chaînes de la TNT a été consacrée à Marion Maréchal Le Pen sur divers plateaux mais principalement sur LCI, au motif du premier anniversaire de l'ISSEP de Lyon. A quoi s'est ajouté un entretien de David Pujadas avec Patrick Buisson sur le sujet de l'union des droites que ce dernier réfute. Les rédactions suivent l'engouement public pour la politique blonde, pub oblige !

Bien qu'il nie la nomenclature de René Rémond, Buisson en reprend la fracture essentielle entre libéralisme et providence, proposant de former deux camps sans reclassement droite-gauche, l'un libéral, l'autre illibéral (même s'il n'emploie pas ce mot). Mais la béance de l'analyse actuelle de ces politologues apparaît sitôt qu'on interroge les jeunes "actifs" sur les valeurs à propager dans l'avenir. De ceux qui m'entourent et de ceux de mon environnement plus large, aucun ne se partage sur cette ligne de crête. Peut-être que dans la mouvance Sciences-Po des "contemplatifs" cette division existe-t-elle, mais la jeunesse au travail va plutôt, pour ce que j'en vois, vers le monde connecté et l'intelligence artificielle. L'histoire des droites en France est... de l'histoire. Ce constat, peut-être pas généralisable, amène à mettre en cause l'actualité de la classe politique française toujours en quête de prébendes à compte d'autrui. "Est-ce que ce monde est sérieux ?" chantait Francis Cabrel il y a vingt ans. C'est la démocratie.





vendredi 14 juin 2019

Naufrage du canot SNSM - Éléments et commentaires

L'hommage national aux trois marins de la Société nationale de sauvetage en mer morts en mission a été rendu aux Sables d'Olonne, et vient aujourd'hui le temps des explications, sans chercher les torts réciproques d'autant que la mer, elle, a toujours raison.
Avertissement : Nous avons été tenté d'explorer les circonstances du naufrage à côté de la légitime émotion manifestée par les Sablais et tous les gens de la Société nationale de sauvetage en mer. Les questions sont au nombre de trois (pour mettre une limite à une longue série) :

1.- le canot tout-temps SNS062 l'était-il vraiment ?
2.- la position du canot en intervention sur les hauts-fonds cartographiés était-elle avisée par rapport à la physique des déferlantes ?
3.- pourquoi le pêcheur professionnel est-il sorti à 5 heures, deux heures seulement avant l'atterrissage de la tempête Miguel à marée montante tel qu'annoncé par le BMS du 6/6/19 ? Avait-il un autre motif que la pêche à la crevette, comme de relever un (stupide) défi ?
Nous confions à la houle du blogue des éléments d'analyse pour ceux de ses lecteurs qui aimeraient comprendre un peu plus loin que les généralités d'usage. Ce travail de compilation fastidieuse est offert gracieusement. Mais pour ne pas nous dérober, au vu des éléments recueillis à date d'écriture nous répondrions non aux trois questions.




Eléments d'analyse du naufrage du SNS061 aux Sables d'Olonne le vendredi 7 juin 2019


Bulletin météo du 6/6/2019 avant tempête :

Bulletin spécial N°340 — débuté le jeudi 6 juin 2019 à 23:58
Demain, vendredi 7 juin 2019, la France va vivre une journée météorologique tout à fait atypique. La tempête Miguel, actuellement au large de l'Espagne, va toucher la moitié ouest de la France. Il s'agit de la première tempête à toucher la France en juin depuis celle du 7 juin 1987 avec 126 km/h à Biscarosse (voir le dossier HistorIC correspondant). En remontant les archives, on retrouve l'évènement du 26 juin 1958 avec 140 km/h à Toulouse et 137 km/h à Bordeaux (voir le dossier HistorIC correspondant).
La dépression se situe actuellement au large de la Galice avec une structure se rapprochant d'une dépression extra-tropicale. En France, la situation est calme pour le moment avec quelques pluies en Bretagne et les Pays de la Loire.

Carte météo Sat24 du jeudi 6 juin 2019-18:50GMT modifiée à 23:54:45


Prévisions météorologiques pour le vendredi 7 juin 2019

Une dépression creuse et active remonte la nuit prochaine du Golfe de Gascogne jusqu'à la Bretagne. Elle va traverser la région en matinée de vendredi et sera à l'origine d'un vendredi très dégradé sur la région où de nombreux phénomènes devraient se combiner et nécessiter une vigilance particulière.
Le phénomène le plus à suivre reste en premier lieu les pluies abondantes attendues sur le pays Bigouden et l'Aven.

Vents violents:
Le vent de secteur sud se renforce en fin de nuit sur la Loire-Atlantique où des rafales peuvent atteindre jusqu'à 100 à 110 km/h dans l'estuaire de la Loire et à l'est du Golfe du Morbihan. Ces conditions perdurent sur une partie de la côte atlantique en matinée. Le vent bascule à l'arrière de la dépression au secteur nord-ouest. Ce sont cette fois les côtes de la Manche qui sont exposées à de fortes rafales de vent. Elles atteignent 90 à 110 km/h localement jusque sur la côte de Penthièvre et la côte d’Émeraude. Dans l'intérieur des terres, les rafales atteignent 70 à 90 km/h. Il convient d'être prudent car en période estivale, les arbres sont plus lourds et des chutes de branches sont très probables lors du coup de vent.
Phénomènes côtiers:
En lien avec cette dépression, l'état de la mer se dégrade tandis que les coefficients de marée sont de 82-78 ce vendredi. La dépression génère une houle à l'origine de vagues de 3 à 5 mètres sur la côte atlantique et en mer d’Iroise. Il convient de rentrer dans les ports les petites embarcations ainsi que les équipements touristiques sur les plages car des dégâts sont possibles. Cette mer agitée doit également décourager les amateurs d'activités nautiques à prendre des risques en mer.
Les conditions météorologiques sont très difficiles sur zone : vent de sud-ouest 41 nœuds (75 km/h), mer 5 (forte, 2,50 m à 4 m)


Horaire des marées du jour : Vendredi 7 juin 2019 aux Sables d'Olonne

08:17 heure de la plus haute mer
4.80 marnage en mètres
082 coefficient de marée

20:36 heure de la plus haute mer
4.85 marnage en mètres
078 coefficient de marée

02:02 heure de la plus basse mer
0.90 marnage en mètre

14:18 heure de la plus basse mer
1.15 marnage en mètre


Cartographie

Carte 6551 du Service hydrographique et océanografique de la marine
(Rappel : échelle verticale des cartes marines : longueur de la demi-minute de latitude : 926m soit un demi-nautique)

1.- Carte ENC C-Map des sondes de l'atterrage sur le chenal des sables d'Olonne. Noter la remontée rapide des fonds (ligne des 5m et ligne des 10m) : Cliquez ici pour faire monter la carte.

2.- Carte OLEX du chenal des Sables d'Olonne. Pour comprendre les explications des rescapés du SNS061.






Formation des déferlantes, et vagues de Draupner

Deux choses à retenir, la remontée rapide des fonds est propice aux vagues déferlantes, le pied de vague étant freiné quand la crête de vague est propulsée par le vent. Le déferlement limite le haussement de la vague d'eau par définition incompressible. Mais ce haussement est dangereux par la pression qu'il engendre : « une vague normale de 3 mètres de haut exerce une pression de 6 tonnes/m² ; une vague de tempête de 10 mètres de haut peut exercer une pression de 12 tonnes/m² ».

Réflexion : Cette déferlante peut monter plus haut lorsqu'il y a un croisement des houles qui additionne les énergies libérées par les vagues. Les essais en bassin ont arrêté un angle de croisement de 120° pouvant faire naître une vague spontanée dite scélérate pendant quelques secondes par multiplication des énergies. Le récit des rescapés du SNS061 signale (mais dans la confusion du choc) une vague de 6 mètres pour un creux météo moyen annoncé de 4 mètres. Le choc sur les carreaux a pu atteindre 9 tonnes. Sans connaître le cahier des charges de la construction du canot et donc la surface individuelle des vitrages et la résilience du matériau, il est impossible de juger la pertinence du choix initial au chantier naval mais simplement de constater qu'ils ont explosé ! Et c'est LE problème.


Déroulé de la situation en mission du canot SNS061

Ce vendredi matin à 11h14, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) d’Etel a été alerté par son homologue de Gris-Nez du déclenchement d’une balise de détresse 406 MHZ à environ 0,8 mille nautique (environ 1.5 kilomètres) du port des Sables-d’Olonne.
Simultanément, le CROSS reçoit l'appel de la SNS061 Patron Jack Morisseau des Sables-d’Olonne en cours d'appareillage. La station SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) des Sables-d’Olonne a, en effet, été préalablement contactée par le navire de pêche Carrera ayant l'intention de rentrer au port dans de très mauvaises conditions météorologiques.

Quelques instants après l’alerte, la station SNSM a décidé de faire appareiller son canot tout temps (CTT) avec sept équipiers à bord pour porter secours au navire de pêche Carrera, d'une longueur de 11,50 et basé aux Sables d’Olonne.

C'est à 11h36, qu'un témoin à terre signale le chavirement du canot tous temps SNS061 Jack Morisseau, puis son échouement sur la côte. "Dès connaissance de cette information, le CROSS Etel a diffusé immédiatement un message "Mayday relay" et engagé un important dispositif aéromaritime, constitué de trois hélicoptères : Ecureuil de la Gendarmerie nationale basé à Saint-Nazaire, Dragon 17 de la Sécurité civile basée à La Rochelle, Caracal de l’Armée de l’air basé à Cazaux avec une équipe médicale à son bord", a indiqué la Préfecture maritime de l'Atlantique.

La vedette a chaviré à 800 mètres des côtes au large des Sables-d'Olonne (ndlr : plage de Tanchet) avec ses sept marins à bord. Le Centre opérationnel départemental est activé. Huit personnes présentes sur le rivage ont spontanément tenté de porter secours, non sans risque (ndlr : plage de La Pironnière). "Elles ont été prises en charge par les pompiers" a précisé la Préfecture de Vendée dans un communiqué.

Extraits du récit des rescapés

« Tout s’est déroulé comme ça devait se dérouler. Dans la passe du sud, on a remonté plein ouest, comme d’habitude, comme les anciens nous ont appris. De la part de l’équipage tout s’est très bien passé. Sauf que voilà, les carreaux ont implosé » confie Christophe Monnereau.
Face à la force des vagues, certains sauveteurs ont été projetés de la passerelle et, à 200m du rivage, sont parvenus à nager et à échapper à la mort. « Si ça avait été à 500 m du rivage, ça aurait été beaucoup plus grave, il aurait pu y avoir sept morts » a confié Xavier de la Gorce (Président de la SNSM).
Trois sauveteurs ont eux été pris au piège à l'intérieur du bateau : « Les brassières de sécurité se sont gonflées et ça les a plaqués au plafond » a expliqué M. de la Gorce.

La conférence de presse à la station SNSM :

Par le lien ci-dessous, vous accédez à la page de Ouest-France du 08/06/2019 à 12h15 qui donne la vidéo de la conférence de presse du président de la SNSM sur les circonstances du naufrage du canot Patron Jack Morisseau. Nous n'avons pas embarqué son visionnage parce que la vidéo démarre automatiquement. Il est possible de la partager sur la page Ouest-France.


Echouement des débris du fileyeur Carrera au droit de celui du SNS061 :



Reste à attendre le rapport technique du Bureau d'Enquête Accident Mer (Enquêtes en cours) qui dispose de données précises, surtout quant à la météorologie marine relevée en continu au moment du double drame.




Ici s'achève notre contribution à la compréhension du naufrage d'un canot tout-temps qui ne l'était pas vraiment, au sens où il était sous-calibré pour l'emploi à cette station, sinon à celui d'un déchaînement des éléments sans précédent sur cette côte. Pour l'avenir il n'y a pas adéquation entre les moyens actuels de secours en mer et les prévisions de tempête jusqu'ici inédites. Quelqu'un a-t-il noté que le canot auto-redressable est arrivé à la côte retourné ? Faudra-t-il rehausser la classe des bateaux de sauvetage sur l'Atlantique, passer du canot de 18 mètres au cotre à déplacement de 22 ou 25 mètres ? Les patrouilleurs des Garde-côtes américains sont passés de 82 à 87 pieds dans les années 90 pour cette raison. Sachant que la puissance réclamée est au carré des longueurs et le prix final au cube, résoudre ce défi convoque des moyens budgétaires que d'ordinaire la SNSM recouvre auprès du public. Donnons ! Donnons sans attendre l'Etat qui engloutit des fortunes dans la perpétuation de lui-même, mais qui se profile déjà en fond de tableau pour réguler la mer et ses gens au principe du contrôle des citoyens déclarés inciviques ! Donnons à la SNSM pour vivre en liberté. C'est par ici !


Avant de se quitter, passer voir l'album des interventions du SNS061 sur le site de la SNSM des Sables en cliquant ici est une bonne conclusion sur le courage de ces gens.


Le SNS061 en mission par gros temps



Compléments du 28/6/19-15:00
Extrait du reportage de Arnaud Bizot dans le Paris-Match n°3658 :
[...] Après six minutes de mer, à 11h31, un mur d'eau aux allures de jugement dernier fait exploser en même temps les trois carreaux de la passerelle. Le grand du milieu et les deux de côté. Le Jack Morriseau signale l'avarie au CROSS et déclenche sa balisde de détresse. Davis Bossard : « On s'est dit à ce moment-là que ça n'allait pas le faire, que c'était perdu. On avait 1,5 mètre d'eau à bord.» Christophe Monnereau et lui tentent de maintenir la porte fermée avec leurs épaules, au moment où la coque enfourne, puis de la rouvrir pour évacuer les paquets de mer lorsque le bateau remonte une vague. Ils ne peuvent se servir de leurs mains : « Le groupe électrogène nous envoyait du 220 volts partout à bord, on voyait des arcs électriques » poursuit David Bossard. A genoux, les autres écopent comme ils peuvent avec des seaux. Aucun affolement, aucun cri à bord [...] A 11h36, le bateau longe tout seul (la côte), tant bien que mal. Mais une vague immense le fait chavirer à 90 degrés. Le Jack Morriseau se redresse puis, une seconde plus tard, se retourne à nouveau, cette fois à 180 degrés. Il ne se relèvera plus [...]




mardi 11 juin 2019

Hong Kong sous le talon communiste

Hong Kong (AsiaNews) - June 9, 2019 : More than a million people took part in the protest march against the extradition law that the Hong Kong government wants to pass under pressure of China Central.

Hong Kong s'insurge contre la loi d'extradition à partir d'un Etat de droit actionnant une justice équitable vers un Etat dictatorial agitant une justice parodique qu'on ne dénonce même plus au cinéma tellement la caricature est outrée et finalement invraisemblable pour le red neck du drive-in.
Les vieux Chunguotrou savent depuis toujours que la signature du Parti communiste chinois n'a de valeur que tant que l'encre est humide ; à minuit, revoilà la citrouille ! "Un pays, deux systèmes" fut le slogan magique qui devait conquérir les cœurs et les économies des Hongkongais puis des Taïwainais pour une réunification dans la joie ! Chassez le naturel, il revient au galop : un parti communiste au pouvoir doit faire sentir le poids du talon aux peuples qu'il soumet.
C'est ainsi que furent déversés sur Hong Kong des centaines de milliers de Continentaux pour changer le sang, une expression chinoise désignant une transfusion démographique. Aux heureux élus d'un exil en Occident il n'est demandé qu'une loyauté sans faille, mobilisable à première demande, sans reproches ni murmures. Puis vient la mise au pas de toute la fonction publique menacée dans son statut, après quoi, on s'attaque aux idées. On capture des libraires, des hommes d'affaires, des jeunes turbulents dans une stratégie d'instillation de la peur.
Mais le Hongkongais est un Chinois admirable de courage, d'inventivité et d'ardeur au travail. Les brutes communistes ne comprennent pas que toute la richesse de Hong Kong provient de ses habitants et continue à prospérer sur les atouts de cette race. Transfusez et vous aurez dans vingt ans, un grand hub aéro-maritime fusionné avec Shenzhen, mais peuplé de fourmis sans intelligence. Parce que le vrai défi de la Chine populaire n'est pas où on l'imagine, ni dans la fracture sociale, le vieillissement général, le passif monstrueux des banques, ni dans la pollution démente des conurbations, mais dans le caporalisme de ses ingénieurs.
A quoi sert-il de produire des ingénieurs par milliers s'ils sont formatés à l'obéissance, la mutualisation des risques, l'interdiction de penser en dehors de son couloir. Les challenges de demain convoquent des Bill Gates dans des garages, pas les playmobils des universités chinoises aussi prestigieuses soient-elles dans les classements froids. Et ça, tous les patrons de bureaux d'études occidentaux délocalisés en Chine populaire le confirment : ils n'ont pas encore vu de génies mais des fonctionnaires de l'industrie faisant carrière.
Pour Hong Kong c'est trop tard. En faisant défiler l'Armée nationale populaire lors de l'anniversaire des vingt ans de la rétrocession anglaise, Xi Jinping sur chenilles a indiqué qu'il aurait toujours le dernier mot, quoiqu'il en coûte aux Hongkongais. Si les Ouighours ont vaguement perçu le message et se retrouvent aujourd'hui concentrés en camps de rééducation pour un bon million d'entre eux, ceux qui l'ont reçu fort et clair sont les Taïwanais qui refusent de passer sous le joug de la Connerie en bottes de fer. Il serait élégant de la part du Japon et des Etats-Unis de leur permettre de continuer à vivre dans la dignité, rien que ça ! Est-ce trop demander ? Sans doute oui en géostratégie !

samedi 8 juin 2019

Tant qu'il restera des hommes...



Faut y aller, on y va !



Les acteurs du drame sont les hommes de la mer et les bateaux sensés rester dessus.

Le Carrera était un fileyeur de 10Tx construit en polyester chez Blamengin à Boulogne-s/Mer en 1979, motorisé par un Baudouin 6W126 de 400 chevaux (source et copyright Bateaux-Fécamp)
Les photos de Georges Rault (cliquez sur la source ci-dessus) montre un vieux chalutier armé d'un gros tambour d'enroulement, capable d'entrer dans une longue houle océanique voire une mer formée, mais sans doute pas dans des creux à murs déferlants de six mètres ! Ce qui a poussé le patron Tony Guibert à sortir à 5 heures du matin avant la tempête Miguel annoncée par Météo-France pour 7 heures, ne peut être autre chose que le besoin impérieux de pêcher. Pensait-il ne sortir que deux heures ? Pour une fois, ce n'est pas un plaisancier, un surfeur ou un véliplanchiste qui a fait l'erreur fatale, mais un professionnel aguerri qui savait le chenal des Sables très difficile par suroît et donc qu'un retour au port pouvait être scabreux s'il s'attardait.
On ignore le facteur qui lui a fait déclencher sa balise de détresse parmi toutes les possibilités dont bien sûr le chavirage brutal. La panne moteur sur un Baudouin est la moins probable, une avarie de gouvernail est possible, tout comme la même cause que celle ayant surpris le canot de la SNSM, bris des carreaux de timonerie engageant beaucoup trop d'eau et formant une carène liquide annulant la stabilité du bateau. La cabine du Carrera est échouée sur la plage. L'enquête nous dira tout, si la mer rejette aussi la coque.
Le canot tout-temps "SNS061 Patron Jack Morisseau" était supposé insubmersible et auto-redressable quoique en fassent douter les larges surfaces vitrées et son dessin de carène. Conçu dans les années 80 sur un profil de pêche côtière mais sur-motorisé, il éprouva beaucoup de mauvais temps dans sa longue carrière, mais avait quand même été mis en réserve à la station des Sables d'Olonne, remplacé par un meilleur modèle nouvelle génération présentement en maintenance. Le nouveau aurait-il fait mieux ? Rien ne le prouve si la vitrerie de la timonerie est la même.
SNS061 en mission


Les faits relatés aujourd'hui en conférence de presse dans les bureaux de la SNSM des Sables se résument à peu de choses en dehors de l'horreur du chavirage. Une vague verticale plus forte que les autres a explosé les carreaux faisant s'engouffrer des paquets de mer dans la timonerie qu'ils ont rendue inutilisable. Chargé dans les hauts, le canot a chaviré et s'est redressé au moins deux fois, embarquant plus d'eau à chaque tour. Visibilité extérieure nulle. Visibilité intérieure nulle. Des marins jetés à la mer, d'autres bloqués dedans, la carène drossée sur les rochers de la côte par une mer déchaînée. C'était un jour sans, sans bonne étoile.
Plutôt que de polémiquer, saluons le courage de cette troisième race* d'hommes et envoyons chacun un chèque à la Société nationale de sauvetage en mer, et préservons la liberté d'accès à l'océan contre les régulateurs en tout genre qui nous pourrissent la vie pour notre bien. Payons à la SNSM des canots plus sûrs capables d'affronter les éléments naturels de nouvelle génération. Nos condoléances aux familles des sauveteurs morts par devoir.


SNSM - LES SAUVETEURS EN MER
8, Cité d’Antin
75009 Paris
Tél. 01 56 02 64 64

Et si vous voulez garder un beau souvenir de votre don, achetez la montre automatique SNSM à 1650 euros. Ça vaut le coup.

Calibre ETA 2824.2 - lunette intérieure mobile - étanche 200m - numérotée


(*): « Il y a trois races d’hommes : les morts, les vivants et ceux qui vont sur la mer » disaient les anciens Grecs


vendredi 7 juin 2019

Poisson de mer, poisson d'eau douce

Chacun a pu voir un réchauffement de la relation Macron-Trump aux cérémonies du 75è anniversaire du Débarquement de Normandie, de Portsmouth jusqu'à la préfecture de Caen. Et les éditorialistes de broder des lendemains qui chantent aux échanges franco-américains.


Le Piéton garde un doute sur tout changement de pied du locataire de la Maison Blanche qui est embringué dans une dispute autrement plus importante pour les Etats Unis que le recadrage de ses alliés ouest-européens. Il s'agit du majorat stratégique que l'Empire du Milieu revenu lui dispute sur la zone Asie-pacifique. On va s'arrêter une minute sur un aspect peu commenté dans la presse générale. Jusqu'à l'avènement de Xi Jinping, la réhabilitation de la Chine éternelle se confinait aux territoires que ses empereurs avaient vassalisés, jamais pour la gloire mais par nécessité. Le Tibet, ce sont les eaux du piémont oriental de l'Himalaya ; le Turkestan est la profondeur stratégique nécessaire d'alerte pour contrer tout mouvement des hordes steppiques ; la Mongolie met à distance la Russie blanche ; les îles en mers de Chine sont autant de forts navals qui les contrôlent. C'est toute la trame du China Dream que Xi Jinping a endossé dès la première année de son mandat : revenir sur les marches impériales ! Ce qui, dit en passant, est achevé partout, sauf au Nord-est où la Fédération de Russie conserve des terres chinoises arrachées par les fameux traités inégaux (pour la Russie le Traité d'Aïgoun de 1858 et la Convention de Pékin de 1860). Ce retour était accepté par les Etats Unis d'Amérique avec quelques garanties à fournir, concernant notamment Taïwan dont la réunion au continent ne se ferait que par le vote explicite de ses habitants et une pratique loyale des règles de l'OMC.

Or Xi Jinping et ses équipes ont projeté l'ambition impériale au-delà du limes, à la planète entière par les Routes de la Soie, OBOR (One Belt One Road). Ils ont largement débordé du China Dream quasi-folklorique pour créer l'American Nightmare. Testé d'abord sur l'Asie centrale jusqu'au fleuve Oural, doublé par des trains-blocs vers L'Europe occidentale, l'initiative stratégique a atteint l'Océan indien (Colombo, Gwadar), l'Afrique australe et des discussions sont engagées avec des fournisseurs de matières premières indispensables comme l'Australie. Pour les terriens du dimanche, une ligne maritime se matérialise aussi bien qu'une liaison terrestre, il suffit d'y mettre des bateaux réguliers voire d'y monter une conférence de compagnies ou de chargeurs, et d'automatiser la logistique de bout en bout. Le trafic du port chinois du Pirée est la claire illustration de cette matérialisation de l'élément liquide.


Ceci dit pour cerner les gros soucis du président Trump, qui pourrait être acculé à la guerre si la Chine coupait les approvisionnements de terres rares ! L'Europe vieillissante et les constructeurs allemands de voitures sont à côté de ça un petit souci. Mais entre Trump et Macron il y a aussi une différence de tempérament.

Donald Trump est un homme d'affaires, éduqué (plus ou moins) dans une famille d'affaires avec un passage par une académie de cadets. Il en a la mentalité et tous les réflexes. Seul compte le contrat à la fin ! Négocier même durement n'entame pas la cordialité. On peut s'étriper et s'inviter dans le chalet de l'autre à Gstaad. On peut soutenir les GAFA et coopérer à livre ouvert dans la guerre (Afghanistan, Syrie, Sahel).
Ayant de grandes facilités d'orateur - on l'a encore vu dans son discours de Colleville-sur-mer sans papelard - il a cru en son talent de tribun pour retourner l'opinion en faveur d'un projet simple au bénéfice de l'emploi et de la réindustrialisation, poursuivi avec l'acharnement du promoteur immobilier. Son pays, géré en dépit du bon sens par la nomenklatura démocrate qui se faisait baiser partout, lui était devenu insupportable. Il a sorti l'avion et fait campagne.

Emmanuel Macron
est tout son contraire : le lauréat (Dustin Hoffman), dépucelé par sa prof de théâtre, grandi dans du coton pour faire carrière dans la haute administration, intelligent et rusé dès qu'il détecte l'embellie, n'a pas la carrure du tycoon international ni les codes secrets de la profession. C'est un fort en thème comme Juppé mais pas un guerrier pieds au sol. Il s'est laissé user jusqu'à la corde par l'insurrection des Gilets jaunes, faute d'avoir su trancher le nœud gordien d'un coup net, en prenant une mesure d'autorité immédiate qui frapperait les esprits. Le coup d'Etat interne est au-dessus de sa pointure. D'ailleurs à l'Elysée, il est seul avec son épouse et il exerce un pouvoir jaloux et colérique qui dénote ses insuffisances dans les grands moments. Un détail, mais le caviardage de la dernière lettre du jeune fusillé Henri Fertet signale une timidité qui met en doute son autorité naturelle.

Voici pour rallonger le mien un article autorisé de Radio France internationale qui parle de ce sujet. Bonne Pentecôte ! Et levez le pied dans la tuerie, une bonne tétraplégie vaut mieux que d'aller au Ciel, paraît-il quand on y croit.



mercredi 5 juin 2019

Jubilé de diamant du D-Day



Ce soixante-quinzième anniversaire du Débarquement de Normandie sera la dernière grande commémoration à laquelle participeront les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale. Espérons que Donald Trump se retiendra jusqu'à ce jour spécial de déclencher la Troisième afin de ne pas gâcher la fête. Enfin, la fête ?

Oui, il y a aura des reconstitutions, des spectacles son et lumière, des convois historiques, des expositions, des parachutages, des cornemuses, un match de football américain entre la 82 et la 101è Airborne, des feux d'artifices, des remises de médailles, le recueillement municipal aux monuments aux morts, des dépôts de gerbes aux carrefours, aux stèles des plages, dans la campagne et vingt autres initiatives de qualité ; on fera ça bien. Il y aura même des chefs d'Etat ! Demandez le programme !

Mais la journée sera vaine sans une visite prolongée aux cimetières militaires pour lire l'âge et le prénom des soldats engloutis par la gloire ! Cette fois Royal-Artillerie donne leur liste avant de se retirer au son des cornemuses. Outre les champs provisoires d'ensevelissement qui sont marqués d'un monument après exhumations, il y a en Normandie vingt-sept cimetières militaires "en activité" qui laissent méditer sur cette bataille géante. De l'ouest à l'est nous en donnons douze avec leur lien, les plus proches des plages du débarquement :

Montjoie-Saint-Martin (Manche) Brittany American Cementary dit de Saint-James, lieu-dit Bel Orient
4410 soldats et le souvenir de 498 disparus
Orglandes (Manche) Cimetière militaire allemand, Rue Pierre Devouassoud
10152 soldats en tombes collectives par quatre, dont deux généraux
La Cambe (Calvados) Cimetière militaire allemand, lieu-dit Les Noires Terres
21222 soldats en tombes doubles, dont deux généraux
Coleville-sur-Mer (Calvados) Normandy American Cementary, Omaha Beach
9385 soldats et 1557 noms au Jardin des Disparus, dont le général Roosevelt fils aîné du président Theodore Roosevelt, et son jeune frère
Bayeux (Calvados) Bayeux War Cemetary (Calvados), Boulevard Fabian Ware
4648 soldats dont 4142 soldats du Commonwealth, 466 soldats allemands, 40 européens et 1801 noms de disparus
Bazenville (Calvados) Cimetière militaire britannique, RD 87
979 soldats dont 326 allemands
Reviers (Calvados) Cimetière canadien de Bény-sur-Mer, RD 35
2049 soldats
Douvres-La Délivrande (Calvados) Cimetière militaire britannique, Route de Caen
1123 soldats dont 180 allemands
Hermanville-sur-Mer (Calvados) Cimetière militaire britannique, Rue du Cimetière anglais
1005 soldats dont 3 français du Commando Kieffer sous croix latines
Ranville (Calvados) Cimetière militaire britannique, Rue du Comte Louis de Rohan-Chabot
2564 soldats dont 322 allemands
Bretteville-sur-Laize (Calvados) Canadian War Cementary, RN 158 Cintheaux
2958 soldats
Urville (Calvados) Cimetière militaire polonais, RN 158
696 soldats

Chacun de ces cimetières correspond à une plage de débarquement, ou une phase décisive de l'offensive. Chacun a ses spécificités, son histoire, ses histoires, et transmet beaucoup d'émotion au visiteur. Des dizaines de milliers de morts ont été rapatriés aux Etats Unis à la fin des hostilités à la demande des familles. Les Allemands sont restés sur place. Nous nous quittons en "marche" avec la 51è Ecossaise des Highlands :



Victory March Bremerhaven, Germany 1945


En revenant de la revue, on peut passer à Rouen pour voir les plus grands voiliers du monde à l'Armada 2019.

lundi 3 juin 2019

Un certain 35 mai


Chen Guang et son tableau "Blood Red Anxiety"


Pour commémorer les trente ans du massacre d'Etat sur la place Tian An Men, nous proposons une mise en peinture des photos prises par un soldat, proposée par le South China Morning Post de Hong Kong en cliquant ici !




Hong Kong Victoria Park on 6666 - courtoisie SCMP

No comments ! Juste une minute de silence méritée pour des gens qui ont payé de leur vie la volonté de ne plus subir l'oppression communiste. Qu'on en prenne de la graine.

samedi 1 juin 2019

Au bonheur des morts


Revenant de lectures éprouvantes sur la cruauté mentale de la Sainte Inquisition¹, je découvre l'horreur de la perpétuation du procédé dans le cas de Vincent Lambert. La procédure tant décriée et mise en musique par l'inquisiteur de Toulouse, Bernard Gui, n'était jamais expéditive mais plutôt tortueuse. Contrairement aux Bons Hommes du Languedoc, aux Vaudois et autres déviants d'hérésies pas convenables qui pouvaient se défendre avec acharnement, bénéficier parfois d'un avocat, soudoyer plus tard leur geôlier pour améliorer l'ordinaire du Mur, Vincent Lambert a été jugé in absentia et condamné sans autre forme de procès au mur strict, et ta gueule ; puisque tu ne parles pas et qu'on ne peut faire confiance aux témoins qui jurent t'avoir entendu refuser la prison corporelle à vie.
Enterré vivant dans son propre corps, a-t-il l'étincelle de conscience pour se voir ainsi encloué ? C'est toute la question.

Son épouse, qu'on se plaît à insulter sur les réseaux sociaux, a fait tout et l'impossible pour le faire revenir parmi nous. En vain. Il faut lire le dossier avant d'apostropher celle qui a tout enduré avec courage et discrétion avant que la mère du patient ne prenne "l'affaire" en main.

S'il ne souffre pas et s'il ne se voit pas bloqué en lui-même, il sert de marotte à grelots aux imprécateurs qui nient la dignité d'une mort naturelle chez un corps asservi. L'époque étant au combat des pro-vie contre les pro-choix - le Piéton est pro-vie sans barguigner, dommage hein ? - le malheureux Vincent Lambert est l'emblème de gens qui dans ce cas précis se sont emparés de lui pour nourrir un noble combat de la pire manière ! Des gens que par son mariage il avait fuis en plus ! Mais tant qu'il ne le sait pas, la question n'est que budgétaire ; il meurt plus de quinze cents personnes chaque jour en France à tous motifs...

En revanche, s'il souffre de se voir ainsi bloqué, le maintien en conscience même minimale est de la cruauté. Vincent Lambert doit sa captivité à l'hystérie d'une foule de mortels bien-portants ayant décidé que sa condamnation à vie est pour lui la juste sentence des hommes. Malgré un solide corpus de décisions judiciaires et d’expertises médicales de très haute qualité² qui valide la décision d'arrêter l'obstination déraisonnable, la foule des doloristes catholiques augmente le son.

"Vivant!" criaient supporters et avocats des parents Lambert à l'annonce de la décision de la Cour d'appel de Paris ! "Vivant!" et les politiciens de verser dans la casuistique du souffle de vie que l'on ne peut pas souffler, dans le mystère de la flamme vacillante, l'insondable conscience intime et... le principe de précaution. "Vivant!" A qui souhaiter de "vivre" ainsi ?

Mais au fait, qu'en est-il de l'au-delà ?

Les groupes qui condamnent le mortel Lambert au Murus Strictus à perpétuité ne semblent pas croire en une vie après la mort. Et par conséquent au Royaume du Ciel qui l'accueillerait dans la lumière de la Révélation en le déchargeant de cette guenille qui l'enferme comme un cercueil ! Par le spectacle que nous offrent les partis catholiques, nous sommes en plein dans le tintamarre des prophètes et nécromants que dénonçait Maurras quand il était libre³. Tous ces larmoyeurs nient le fondement même de la foi d'une vie meilleure après la nôtre, foi qu'ils brandissent en étendard. Il ne restera de l'affaire Vincent Lambert, quand les hommes intègres l'auront dépêché à son Créateur, aucun autre mystère que cette hypocrisie de gens qui font semblant !

Par chance, une forme de compassion pour l'âme séquestrée demeure en France : le ministère de la Santé et le Quai d'Orsay ont déposé un pourvoi auprès de la Cour de Cassation sur la décision de la Cour d'appel de Paris de réanimer la vie végétative du patient. Certes, le pourvoi ne semble contester que le caractère impératif de l'avis du Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU, donné début mai, avis sur lequel la Cour d'appel fonde sa décision. Mais quelqu'un de la Chancellerie a jugé préférable de ne pas attendre que ce Comité statue sur le fonds d'un affaire instruite depuis des années en France, pour trancher au bénéfice de l'élargissement du prisonnier. Libérez Vincent Lambert !

Notes :
(1) Registre de l'évêque de Pamiers
(2) cf. Dr. Eric Kariger (Parti chrétien-démocrate) en charge de V. Lambert jusqu'en 2014
(3) Maurras dans Anthinea parfois et le Chemin de Paradis souvent

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