Et voilà !
mardi 31 décembre 2019
lundi 30 décembre 2019
dimanche 29 décembre 2019
Fin décembre
Pour aller jusqu'aux vœux de bonne année, je vous propose Miles Davis ce soir, Chet Baker demain et après demain Charlie Bird Parker, ou Santy Runyon si je le trouve. Au casque c'est meilleur.
jeudi 26 décembre 2019
Boxing D.
Boxing Day ! Le Piéton du roi remercie du fond du cœur messieurs les présidents de la République, du Sénat et de l'Assemblée nationale ainsi que notre Premier ministre pour la chaleur des vœux de bonheur qu'ils ont adressé à la nation à l'occasion de la Fête de Noël. Comme dans d'autres Etats européens, il eut suffit de ceux du Chef de notre Etat pour satisfaire aux canons de l'élégance morale et intellectuelle, mais trop fort n'a jamais manqué. Merci. Nous souhaitons qu'un soupçon de réciprocité illumine aussi les fêtes musulmanes, juives et bouddhistes. On me dit dans l'oreillette que ça se fait déjà pour la rupture de jeune du Ramadan et aussi au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France ; seul Matthieu Ricard n'a pas reçu sa carte pour l'anniversaire du 14° dalaï-lama. J'ignorais. Dont acte !
Chacun aura compris que les petits messieurs, arrivés où ils sont par la vertu d'une médiocrité habile - des chiqueurs ! aurait dit Boutang - n'ont pas les burnes pour souhaiter un Joyeux Noël aux Français. Puisque le Bedeau de Dreux n'a rien dit non plus et son cousin espagnol si peu, nous nous contenterons des vœux de la reine d'Angleterre qui était souveraine de France il n'y a pas si longtemps, en foi de quoi d'ailleurs, M. Guy Mollet avait, en 1956 lors de la crise de Suez, demandé à la Couronne britannique de prendre sous son aile la République française agonisante, empêtrée dans une décolonisation coûteuse. Vieille histoire certes, mais qui montrait combien la République branlait déjà dans le manche. Soixante ans plus tard, elle a tout envahi mais est de partout corrodée, endettée à mort, ridicule et semble ne plus tenir debout que par la violence de la répression des mécontents. L'image qui restera de la République de 2019 est l'éventration de la cathédrale Notre-Dame de Paris !
Ecoutons maintenant Sa Gracieuse Majesté qui parle à nos cœurs du haut de ses 93 ans :
Et comme le Premier ministre Boris Johnson préfère nous adresser son message de Noël depuis le 10 Downing Street plutôt que de déclamer l'Illiade en grec antique, profitons-en :
Chacun aura compris que les petits messieurs, arrivés où ils sont par la vertu d'une médiocrité habile - des chiqueurs ! aurait dit Boutang - n'ont pas les burnes pour souhaiter un Joyeux Noël aux Français. Puisque le Bedeau de Dreux n'a rien dit non plus et son cousin espagnol si peu, nous nous contenterons des vœux de la reine d'Angleterre qui était souveraine de France il n'y a pas si longtemps, en foi de quoi d'ailleurs, M. Guy Mollet avait, en 1956 lors de la crise de Suez, demandé à la Couronne britannique de prendre sous son aile la République française agonisante, empêtrée dans une décolonisation coûteuse. Vieille histoire certes, mais qui montrait combien la République branlait déjà dans le manche. Soixante ans plus tard, elle a tout envahi mais est de partout corrodée, endettée à mort, ridicule et semble ne plus tenir debout que par la violence de la répression des mécontents. L'image qui restera de la République de 2019 est l'éventration de la cathédrale Notre-Dame de Paris !
Ecoutons maintenant Sa Gracieuse Majesté qui parle à nos cœurs du haut de ses 93 ans :
"As a child, I never imagined that one day a man would walk on the moon. Yet this year we marked the 50th anniversary of the famous Apollo 11 mission.
"As those historic pictures were beamed back to Earth, millions of us sat transfixed to our television screens, as we watched Neil Armstrong taking a small step for man and a giant leap for mankind - and, indeed, for womankind. It's a reminder for us all that giant leaps often start with small steps.
"This year we marked another important anniversary: D-Day. On 6th June 1944, some 156,000 British, Canadian and American forces landed in northern France. It was the largest ever seaborne invasion and was delayed due to bad weather.
"I well remember the look of concern on my father's face. He knew the secret D-Day plans but could of course share that burden with no one.
"For the 75th anniversary of that decisive battle, in a true spirit of reconciliation, those who had formally been sworn enemies came together in friendly commemorations either side of the Channel, putting past differences behind them.
"Such reconciliation seldom happens overnight. It takes patience and time to rebuild trust, and progress often comes through small steps.
"Since the end of the Second World War, many charities, groups and organisations have worked to promote peace and unity around the world, bringing together those who have been on opposing sides.
"By being willing to put past differences behind us and move forward together, we honour the freedom and democracy once won for us at so great a cost.
"The challenges many people face today may be different to those once faced by my generation, but I have been struck by how new generations have brought a similar sense of purpose to issues such as protecting our environment and our climate.
"My family and I are also inspired by the men and women of our emergency services and armed forces; and at Christmas, we remember all those on duty at home and abroad, who are helping those in need and keeping us and our families safe and secure.
"Two hundred years on from the birth of my great, great grandmother, Queen Victoria, Prince Philip and I have been delighted to welcome our eighth great-grandchild into our family.
"Of course, at the heart of the Christmas story lies the birth of a child: a seemingly small and insignificant step overlooked by many in Bethlehem.
"But in time, through his teaching and by his example, Jesus Christ would show the world how small steps taken in faith and in hope can overcome long-held differences and deep-seated divisions to bring harmony and understanding.
"Many of us already try to follow in his footsteps. The path, of course, is not always smooth, and may at times this year have felt quite bumpy, but small steps can make a world of difference.
"As Christmas dawned, church congregations around the world joined in singing It Came Upon The Midnight Clear. Like many timeless carols, it speaks not just of the coming of Jesus Christ into a divided world, many years ago, but also of the relevance, even today, of the angel's message of peace and goodwill.
"It's a timely reminder of what positive things can be achieved when people set aside past differences and come together in the spirit of friendship and reconciliation. And, as we all look forward to the start of a new decade, it's worth remembering that it is often the small steps, not the giant leaps, that bring about the most lasting change.
"And so, I wish you all a very happy Christmas".
Et comme le Premier ministre Boris Johnson préfère nous adresser son message de Noël depuis le 10 Downing Street plutôt que de déclamer l'Illiade en grec antique, profitons-en :
mercredi 25 décembre 2019
Joseph de Nazareth
Cette nuit est venu au monde dans le cœur des Chrétiens, Jésus de Nazareth, l'enfant des anges et de Marie, le fils de Dieu. A part son incapacité à loger son épouse dans les douleurs de l'enfantement, le peuple ne sait de Joseph que son métier. Et pourtant que serait devenu le Christ enfant sans ce tuteur au quotidien ? Ce billet de Noël vous parle de Joseph de Nazareth tel qu'en parlent les Evangiles canoniques, et apocryphes un peu. Joseph serait né à Bethléem, fils cadet de Jacob, lui-même descendant de Matthan, d'Eléazar, Elioud, Akhim, Sadok, Azor, Abioud, Zoroabel, Salathiel, Jéchonias à Babylone. La lignée issue des harems du roi David est de sang royal. Son frère aîné Alphée avait quatre fils dont deux étaient mariés. Ainsi parlera-t-on des "frères" de Jésus à la mode du temps : Jacques, Jude, Simon et Iosseph. Les deux épouses, "sœurs du Seigneur", suivront Jésus dans son ministère public.
Le métier de Joseph était la charpente et la menuiserie ; ce qui lui permit de survivre en Egypte où ils restèrent quatre ans. Il s'agrégeait donc aux corporations de bâtisseurs, carriers, tailleurs de pierre, forgerons, qui forment des êtres robustes, durs au mal, solides dans leur tête. Sans doute travaillait-il plus souvent qu'en atelier chez les particuliers qui lui passaient commande et prit-il son fils avec lui comme apprenti dans la tradition juive qui voulait qu'on enseigne un vrai métier aux garçons à défaut de quoi on élevait des voleurs. Jésus vécut comme le fils d'un artisan du peuple, pas nécessairement pauvre, mais de bonne famille et réputation. Avec sa mère, ils furent invités à un mariage traditionnel de plusieurs jours chez une famille aisée de Cana, ce qui marque un certain rang.
L'acceptation de l'enfantement divin est expliqué parfois de manière simple : le songe* lui donnant sa mission. Notons qu'à l'annonce des espérances de Marie, Joseph ne rompit pas publiquement les fiançailles mais demanda à la jeune étourdie de s'éloigner de lui pour ne pas encourir les foudres familiales. Les fiançailles étaient une situation pré-matrimoniale bien plus sérieuse qu'aujourd'hui. Tout laisse à penser que le songe* l'intéressa à deux titres : la fidélité de Marie et autre chose. Naziréen disent certains, Joseph aurait fait vœu d'ascétisme et aurait répondu à la convocation du Grand Prêtre. Ce vœu de chasteté temporaire à cette époque pouvait plus rarement devenir perpétuel. La situation nouvelle l'arrangeait dans sa piété.
Voici le songe chez saint Matthieu :
*Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit saint ; elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (1, 21-22).
Joseph qui ne s'approcha jamais de Marie avant l'accouchement, fut le père nourricier et l'éducateur du Christ qu'il envoya à l'école rabbinique où il apprit par cœur les versets de la Torah qu'il régurgitera plus tard devant les maîtres du Temple. Joseph protègera courageusement ce fils spécial et s'effacera dans la saga christique avant que celui-ci n'entame sa vie publique, après toutefois le jour de la fugue au Temple où Marie le mentionne tellement inquiet. Ce qui n'empêchera pas Jésus de le remettre à sa place de manière cavalière. Cette séquence est très bizarre mais subit-on peut-être la brutalité d'une traduction littérale de l'araméen. On ne sait quand et où mourut Joseph et cette absence est une injustice.
D'aucuns, après de savantes recherches et conjonctures, lui donnent soixante ans passés et une agonie douloureuse que seule la récitation de psaumes par son fils apaisait. Une très ancienne tradition dit que Jésus avait atteint l'âge de dix-neuf à la mort de son père. Ceci induit que jusqu'à son entrée dans le monde à trente ans pour y accomplir ce pourquoi il était né, il travailla pour nourrir la famille comme Joseph le lui avait appris. Et Marie qui devait avoir trente-cinq ans resta veuve à servir ce fils que l'ange Gabriel lui avait confié.
Le croyant peut regretter le silence des écritures canoniques sur la vie de Jésus chez son père, car on a besoin de modèles et Joseph fut vraiment l'archétype d'une vie exemplaire, de foi, d'intelligence (il évite les pièges du pouvoir sanguinaire hérodien) et d'abnégation. Son déclassement par l'Eglise primitive reste un mystère. Aussi finirons-nous par cette prière que nous récitait ma mère :
Le métier de Joseph était la charpente et la menuiserie ; ce qui lui permit de survivre en Egypte où ils restèrent quatre ans. Il s'agrégeait donc aux corporations de bâtisseurs, carriers, tailleurs de pierre, forgerons, qui forment des êtres robustes, durs au mal, solides dans leur tête. Sans doute travaillait-il plus souvent qu'en atelier chez les particuliers qui lui passaient commande et prit-il son fils avec lui comme apprenti dans la tradition juive qui voulait qu'on enseigne un vrai métier aux garçons à défaut de quoi on élevait des voleurs. Jésus vécut comme le fils d'un artisan du peuple, pas nécessairement pauvre, mais de bonne famille et réputation. Avec sa mère, ils furent invités à un mariage traditionnel de plusieurs jours chez une famille aisée de Cana, ce qui marque un certain rang.
L'acceptation de l'enfantement divin est expliqué parfois de manière simple : le songe* lui donnant sa mission. Notons qu'à l'annonce des espérances de Marie, Joseph ne rompit pas publiquement les fiançailles mais demanda à la jeune étourdie de s'éloigner de lui pour ne pas encourir les foudres familiales. Les fiançailles étaient une situation pré-matrimoniale bien plus sérieuse qu'aujourd'hui. Tout laisse à penser que le songe* l'intéressa à deux titres : la fidélité de Marie et autre chose. Naziréen disent certains, Joseph aurait fait vœu d'ascétisme et aurait répondu à la convocation du Grand Prêtre. Ce vœu de chasteté temporaire à cette époque pouvait plus rarement devenir perpétuel. La situation nouvelle l'arrangeait dans sa piété.
Voici le songe chez saint Matthieu :
*Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit saint ; elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (1, 21-22).
Joseph qui ne s'approcha jamais de Marie avant l'accouchement, fut le père nourricier et l'éducateur du Christ qu'il envoya à l'école rabbinique où il apprit par cœur les versets de la Torah qu'il régurgitera plus tard devant les maîtres du Temple. Joseph protègera courageusement ce fils spécial et s'effacera dans la saga christique avant que celui-ci n'entame sa vie publique, après toutefois le jour de la fugue au Temple où Marie le mentionne tellement inquiet. Ce qui n'empêchera pas Jésus de le remettre à sa place de manière cavalière. Cette séquence est très bizarre mais subit-on peut-être la brutalité d'une traduction littérale de l'araméen. On ne sait quand et où mourut Joseph et cette absence est une injustice.
D'aucuns, après de savantes recherches et conjonctures, lui donnent soixante ans passés et une agonie douloureuse que seule la récitation de psaumes par son fils apaisait. Une très ancienne tradition dit que Jésus avait atteint l'âge de dix-neuf à la mort de son père. Ceci induit que jusqu'à son entrée dans le monde à trente ans pour y accomplir ce pourquoi il était né, il travailla pour nourrir la famille comme Joseph le lui avait appris. Et Marie qui devait avoir trente-cinq ans resta veuve à servir ce fils que l'ange Gabriel lui avait confié.
Le croyant peut regretter le silence des écritures canoniques sur la vie de Jésus chez son père, car on a besoin de modèles et Joseph fut vraiment l'archétype d'une vie exemplaire, de foi, d'intelligence (il évite les pièges du pouvoir sanguinaire hérodien) et d'abnégation. Son déclassement par l'Eglise primitive reste un mystère. Aussi finirons-nous par cette prière que nous récitait ma mère :
Je vous salue Joseph
Vous que la grâce divine a comblé
Le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux
Vous êtes béni entre tous les hommes,
Et Jésus, l'Enfant divin de votre virginale épouse est béni
Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu
Priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail
Jusqu'à nos derniers jours
Et daignez nous secourir à l'heure de notre mort
Amen !
Avèm ausit las aubadas
Que se'n venon de sonar
Sus de trompetas dauradas
Dison qu'un Daufin serà
L'una fa : "Tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
E l'autra li fa lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Quand dintrarem dins l'estable
Li tirarem lo capèl
Li direm : "Enfant aimable
Venèm vos cantar Noël"
Un farà : "Tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon
E l'autre farà lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Sonatz pifres e trompetas
Timbalas e caramèls,
O vos claras campanetas
Ambe lo còr dels angèls
Digatz-li : "Tara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
E cadun farà lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Que se'n venon de sonar
Sus de trompetas dauradas
Dison qu'un Daufin serà
L'una fa : "Tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
E l'autra li fa lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Quand dintrarem dins l'estable
Li tirarem lo capèl
Li direm : "Enfant aimable
Venèm vos cantar Noël"
Un farà : "Tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon
E l'autre farà lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
Sonatz pifres e trompetas
Timbalas e caramèls,
O vos claras campanetas
Ambe lo còr dels angèls
Digatz-li : "Tara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
E cadun farà lo respon :
"Tarara tarara tararèra
Lintampon ladèri tampon"
Novèl vengut pichon popon.
mardi 24 décembre 2019
samedi 21 décembre 2019
Académie spéciale franco-ivoirienne
L'Académie internationale de lutte contre le terroriste de Jacqueville (AILCT) est une excellente idée d'Emmanuel Macron. Créditons son bilan. L'idée sera un réel succès si elle capte des financements européens massifs. Vu la frilosité pacifiste de nos voisins, peu distraits de leurs occupations quotidiennes par la montée du califat sahélien, il sera plus facile de les convoquer au tour de table pour une entreprise académique que de les chausser de rangers pour courir après les freux. Radio France internationale fait un billet signalant cet initiative. Nous le reproduisons ici avec leur aimable autorisation :
Pour connaître les missions de l'Académie, une page de promotion rédigée par l'ambassade de France en Abidjan vous dira tout ce que vous vouliez savoir sans jamais oser le demander : cliquez ici !. Jacqueville est aussi une station océanique courtisée à soixante kilomètres d'Abidjan. Un stage à l'académie vous fera des relations et des souvenirs.
Pour connaître les missions de l'Académie, une page de promotion rédigée par l'ambassade de France en Abidjan vous dira tout ce que vous vouliez savoir sans jamais oser le demander : cliquez ici !. Jacqueville est aussi une station océanique courtisée à soixante kilomètres d'Abidjan. Un stage à l'académie vous fera des relations et des souvenirs.
jeudi 19 décembre 2019
Vanité avec Alain Barrière
C'était au choix le Format Normandie et la promesse d'un retour de la Russie en Europe, ou un petit hommage à un chanteur breton sur les airs de qui j'ai tant dansé Ma Vie. Alain Barrière (1935-2019) anticipait la vanité humaine sur un piano de garage en 1977. La Terre tournera sans nous, nous tous, oui mais peut-être tournera-t-elle carré, on y sent déjà des hésitations au moyeu.
Et le bonus habituel :
Qu'espérions nous, que croyions-nous
La terre elle tournera sans nous
Sans nos délires nos rêves fous
Et sans ce monde qui fut nous.
Que croyions-nous, qu'espérions-nous
L'amour ne nous doit rien du tout
Et pour les autres comme pour nous
L'amour s'en va, l'amour s'en fout.
Pourquoi toujours aimer sans fin
D'autres soleils d'autres matins
Un hiver n'est pas un printemps
Nous ne sommes pas des géants
Qui peuvent se moquer du temps
Pourquoi rêver à d'autres vies
Pourquoi rêver de symphonies
Il faut un jour enfin je crois
S'en tenir à la mélodie
Un jour décider de sa vie.
Que croyions-nous, que voulions-nous
Le malheur a fondu sur nous
Il ne reste plus rien, rien du tout
De ce royaume qui fût nous.
Pourtant pourtant ce n'était pas si fou
Ce bonheur était bien à nous
Il fallait le garder c'est tout
Rien que pour nous, rien que pour nous.
Que croyions-nous, qu'espérions-nous
L'amour ne nous doit rien du tout
Et pour les autres comme pour nous
La terre tourne, elle tournera sans nous.
La terre tourne, elle tournera sans nous !
Et le bonus habituel :
mercredi 18 décembre 2019
L'Empire de Mr Xi déborde du Milieu
Ce mardi soir sur la chaîne parlementaire (LCP), Jean-Pierre Gratien proposait un débat sur la Chine de Xi Jinping avec des invités excellents, mais c'est souvent le cas dans ce format DébatDoc : Philippe Le Corre (Harvard Kennedy School), Jean-Philippe Béja (CNRS), Camille Chen (Mandarin TV) seule contre tous qui s'en sortit avec les honneurs et Alice Ekman (EUISS). On retiendra deux axes majeurs, les dites-nouvelles routes de la soie (OBOR - One Belt One Road en mandarin) et la surveillance électronique généralisée de la population chinoise dans le projet orwellien de "Crédit social" ; un axe mineur dans la discussion mais combien important pour la suite : l'hégémonie écrasante et renforcée du Parti communiste sur la société chinoise.
Les pratiquants du commerce extérieur n'ont jamais douté que le projet OBOR débordait largement les marches du China Dream et que l'ouverture de longues routes commerciales venaient en écho à l'impérialisme victorien du XIXè siècle, les canonnières en moins pour l'instant. On pense aussi à l'incroyable expansion commerciale portugaise en Orient. Les accords obtenus si loin de ses bases sont des grappins sur lesquels la Chine va tirer pour imposer sa marque dans tous les domaines, commerciaux certes mais aussi normatifs et numériques. Le désarroi européen conjugué au moindre intérêt américain pour les complications internationales, ont ouvert une fenêtre d'opportunité à un acteur mondial disposant de capacités financières qu'il juge mieux placées dans des infrastructures et des matières premières que dans les coffres d'une banque centrale. Et en cela, la Chine a raison. Anticipe-t-elle déjà les demandes de réciprocité des grandes nations qui ne vont pas tarder à émerger pour compenser l'avantage pris ? Cette résistance à prévoir n'entamera pas l'utilité des implantations qui ont toutes les caractéristiques d'établissements pérennes. J'y suis, j'y reste... jusqu'au retour de balancier qui peut attendre cent ans ! D'ici là, Mr Xi aura des statues partout dans le monde.
Le second axe majeur du DébatDoc est ce projet de Crédit Social, une sorte de permis civique individuel à points avec bonus-malus appliqués tout au long de la vie apparente du citoyen chinois. On finira d'équiper l'an prochain les villes grandes et moyennes, puis on descendra au niveau pertinent. Le flicage sera général grâce à la puissance informatique que les dictatures du passé n'ont pas connue. Pour le moment le projet est vendu sur l'avantage de tranquillité procurée aux gens honnêtes et il est accepté par les masses. Mais le caractère frondeur des Hans ne manquera pas de se réveiller si la Connerie perce trop ostensiblement le manteau sécuritaire. Dans son hubris impérial, Xi Jinping semble ne plus voir le danger de la coercition globale appliquée à un peuple qui a ouvert ses fenêtres pendant un long moment pour respirer des effluves de libertés inconnues. Déjà la dissidence donne de la voix, c'est facile hors de Chine, et une forme de déstabilisation cherche ses marques pour enrayer le processus. L'insurrection hongkongaise est tout à fait sur cet axe de résistance au flicage populaire que les gens du territoire rattaché sentent venir chaque jour par d'infimes détails, sans parler du logement systématique des immigrants continentaux alors que la population de souche affronte une crise du logement qui pourrait bien prendre le relais de l'insurrection démocratique et emporter le gouvernement de Hong Kong plus sûrement que les revendications libertaires. D'ailleurs lors de sa dernière visite à Pékin, Carrie Lam s'est vue signifier la mission de résoudre la crise sociale qui déstabilise dangereusement la société chez elle.
On termine par l'hégémonie du Parti communiste chinois. Elle n'a jamais été aussi forte (90 millions d'encartés) et qui pis est, caporalisée depuis que Mr. Xi se prend pour le nouveau Marx. Il a fait constitutionnaliser ses pensées et lever toute limite à son mandant présidentiel. C'est cette négation du génie humain qui peut précipiter la Chine populaire dans le mur. Quand Deng Xiaoping libéra les énergies individuelles, il faisait le pari que le génie propre à la race pour faire de l'argent remettrait le pays à flot. C'est exactement ce qu'il se passa, avec tous les excès imaginables, une corruption géantissime, un développement industriel débridé poussé par les banques aux mains de la nouvelle oligarchie, ce qui généra un cash flow monstrueux qui finit par irriguer tout le pays. Ce fut, et demeure encore pour quelque temps, l'effet le plus spectaculaire de la liberté de faire, appliquée à un peuple sinon cupide, au moins très intéressé à la fortune. Certains plaident en France pour libérer les énergies mais en Socialie le message ne passe pas. Fermons la parenthèse. Dès le départ de l'ouverture, le luxe le plus tapageur s'étala à la une de tous les médiats. Je me souviens que la première Ferrari achetée à Pékin a donné lieu à une cérémonie de remise des clés par l'importateur en présence du maire de la ville, un personnage dont l'importance politique est sans commune mesure avec celle d'un maire européen.
Mais aujourd'hui, les rangs du succès ont été décimés par les équipes de Mr. Xi à cause de l'ombre portée sur ses propres réalisations. Bo Xilai, qui avait inauguré à Chongqing la nouvelle culture rouge (exactement ce que Xi Jinping fait aujourd'hui) a été pris dans les rets du scandale et sorti du jeu comme tous les cadres de sa mouvance, pour que la gloire de cette régénération communiste reste au crédit du Parti et du nouveau Secrétaire général Xi. Dans le monde capitaliste, Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, se retire précautionneusement avant de devenir un soleil. On voit réapparaitre dans certains domaines une brutalité qui rappelle la Révolution culturelle, le culte obligatoire du Parti dans tous les compartiments du jeu économique, la captation de tous les médiats et comme chez le petit voisin, un culte de la personnalité qui confine au grotesque. La réaction des gens ayant du bien est ancestrale : prendre des gages à l'étranger. Tous les hauts fonctionnaires chinois ont leur enfant installé à l'étranger dans un appartement dont la famille est propriétaire, des épouses qui vont et viennent mais y sont établies. "On" se méfie de la suite. Quand dans les centres de recherche-développement l'avis du commissaire politique (car il existe toujours) sera préalable aux décisions techniques, l'affaissement de la puissance chinoise sera en marche, malgré tous les crédits militaires débondés pour tenir tête à l'Amérique. Outre qu'ils ponctionnent trop de PIB (le vrai), ils tétanisent certains voisins et la conséquence la plus évidente de ce surarmement sera de faire naître chez eux une hostilité sourde à de futures coopérations. Ne resteront amis que les pays vendus comme le Cambodge.
Signalons en partant, un livre intéressant paru chez l'Harmattan en 2017 sur Le Big bang des Nouvelles routes de la soie, par deux pratiquants, Pierre Dhomps et Henri Tsiang. On y apprend beaucoup.
Les pratiquants du commerce extérieur n'ont jamais douté que le projet OBOR débordait largement les marches du China Dream et que l'ouverture de longues routes commerciales venaient en écho à l'impérialisme victorien du XIXè siècle, les canonnières en moins pour l'instant. On pense aussi à l'incroyable expansion commerciale portugaise en Orient. Les accords obtenus si loin de ses bases sont des grappins sur lesquels la Chine va tirer pour imposer sa marque dans tous les domaines, commerciaux certes mais aussi normatifs et numériques. Le désarroi européen conjugué au moindre intérêt américain pour les complications internationales, ont ouvert une fenêtre d'opportunité à un acteur mondial disposant de capacités financières qu'il juge mieux placées dans des infrastructures et des matières premières que dans les coffres d'une banque centrale. Et en cela, la Chine a raison. Anticipe-t-elle déjà les demandes de réciprocité des grandes nations qui ne vont pas tarder à émerger pour compenser l'avantage pris ? Cette résistance à prévoir n'entamera pas l'utilité des implantations qui ont toutes les caractéristiques d'établissements pérennes. J'y suis, j'y reste... jusqu'au retour de balancier qui peut attendre cent ans ! D'ici là, Mr Xi aura des statues partout dans le monde.
Le second axe majeur du DébatDoc est ce projet de Crédit Social, une sorte de permis civique individuel à points avec bonus-malus appliqués tout au long de la vie apparente du citoyen chinois. On finira d'équiper l'an prochain les villes grandes et moyennes, puis on descendra au niveau pertinent. Le flicage sera général grâce à la puissance informatique que les dictatures du passé n'ont pas connue. Pour le moment le projet est vendu sur l'avantage de tranquillité procurée aux gens honnêtes et il est accepté par les masses. Mais le caractère frondeur des Hans ne manquera pas de se réveiller si la Connerie perce trop ostensiblement le manteau sécuritaire. Dans son hubris impérial, Xi Jinping semble ne plus voir le danger de la coercition globale appliquée à un peuple qui a ouvert ses fenêtres pendant un long moment pour respirer des effluves de libertés inconnues. Déjà la dissidence donne de la voix, c'est facile hors de Chine, et une forme de déstabilisation cherche ses marques pour enrayer le processus. L'insurrection hongkongaise est tout à fait sur cet axe de résistance au flicage populaire que les gens du territoire rattaché sentent venir chaque jour par d'infimes détails, sans parler du logement systématique des immigrants continentaux alors que la population de souche affronte une crise du logement qui pourrait bien prendre le relais de l'insurrection démocratique et emporter le gouvernement de Hong Kong plus sûrement que les revendications libertaires. D'ailleurs lors de sa dernière visite à Pékin, Carrie Lam s'est vue signifier la mission de résoudre la crise sociale qui déstabilise dangereusement la société chez elle.
On termine par l'hégémonie du Parti communiste chinois. Elle n'a jamais été aussi forte (90 millions d'encartés) et qui pis est, caporalisée depuis que Mr. Xi se prend pour le nouveau Marx. Il a fait constitutionnaliser ses pensées et lever toute limite à son mandant présidentiel. C'est cette négation du génie humain qui peut précipiter la Chine populaire dans le mur. Quand Deng Xiaoping libéra les énergies individuelles, il faisait le pari que le génie propre à la race pour faire de l'argent remettrait le pays à flot. C'est exactement ce qu'il se passa, avec tous les excès imaginables, une corruption géantissime, un développement industriel débridé poussé par les banques aux mains de la nouvelle oligarchie, ce qui généra un cash flow monstrueux qui finit par irriguer tout le pays. Ce fut, et demeure encore pour quelque temps, l'effet le plus spectaculaire de la liberté de faire, appliquée à un peuple sinon cupide, au moins très intéressé à la fortune. Certains plaident en France pour libérer les énergies mais en Socialie le message ne passe pas. Fermons la parenthèse. Dès le départ de l'ouverture, le luxe le plus tapageur s'étala à la une de tous les médiats. Je me souviens que la première Ferrari achetée à Pékin a donné lieu à une cérémonie de remise des clés par l'importateur en présence du maire de la ville, un personnage dont l'importance politique est sans commune mesure avec celle d'un maire européen.
Mais aujourd'hui, les rangs du succès ont été décimés par les équipes de Mr. Xi à cause de l'ombre portée sur ses propres réalisations. Bo Xilai, qui avait inauguré à Chongqing la nouvelle culture rouge (exactement ce que Xi Jinping fait aujourd'hui) a été pris dans les rets du scandale et sorti du jeu comme tous les cadres de sa mouvance, pour que la gloire de cette régénération communiste reste au crédit du Parti et du nouveau Secrétaire général Xi. Dans le monde capitaliste, Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, se retire précautionneusement avant de devenir un soleil. On voit réapparaitre dans certains domaines une brutalité qui rappelle la Révolution culturelle, le culte obligatoire du Parti dans tous les compartiments du jeu économique, la captation de tous les médiats et comme chez le petit voisin, un culte de la personnalité qui confine au grotesque. La réaction des gens ayant du bien est ancestrale : prendre des gages à l'étranger. Tous les hauts fonctionnaires chinois ont leur enfant installé à l'étranger dans un appartement dont la famille est propriétaire, des épouses qui vont et viennent mais y sont établies. "On" se méfie de la suite. Quand dans les centres de recherche-développement l'avis du commissaire politique (car il existe toujours) sera préalable aux décisions techniques, l'affaissement de la puissance chinoise sera en marche, malgré tous les crédits militaires débondés pour tenir tête à l'Amérique. Outre qu'ils ponctionnent trop de PIB (le vrai), ils tétanisent certains voisins et la conséquence la plus évidente de ce surarmement sera de faire naître chez eux une hostilité sourde à de futures coopérations. Ne resteront amis que les pays vendus comme le Cambodge.
Signalons en partant, un livre intéressant paru chez l'Harmattan en 2017 sur Le Big bang des Nouvelles routes de la soie, par deux pratiquants, Pierre Dhomps et Henri Tsiang. On y apprend beaucoup.
jeudi 12 décembre 2019
Jardin d'hiver en beauté
Je voudrais du soleil vert
Des dentelles et des théières
Des photos de bord de mer
Dans mon jardin d'hiver
Je voudrais de la lumière
Comme en Nouvelle Angleterre
Je veux changer d'atmosphère
Dans mon jardin d'hiver
Ma robe à fleurs
Sous la pluie de novembre
Mes mains qui courent
Je n'en peux plus de t'attendre
Les années passent
Qu'il est loin l'âge tendre
Nul ne peut nous entendre
Je voudrais du Fred Astaire
Revoir un Latécoère
Je voudrais toujours te plaire
Dans mon jardin d'hiver
Je veux déjeuner par terre
Comme au long des golfes clairs
T'embrasser les yeux ouverts
Dans mon jardin d'hiver
Ma robe à fleurs
Sous la pluie de novembre
Mes mains qui courent
Je n'en peux plus de t'attendre
Les années passent
Qu'il est loin l'âge tendre
Nul ne peut nous entendre
lundi 9 décembre 2019
Démocratie directe avec Rory Stewart
Dans un entretien donné au Grand Continent le 8 décembre, à l'invitation de Gilles Gressani & Mathieu Roger-Lacan, Rory Stewart a cerné le défi démocratique au Royaume-Uni mais son analyse est de pleine application en France puisqu'il y dit que « le modèle actuel de gouvernement est condescendant, insultant et infantilisant pour nos citoyens ». Rory Stewart est un diplomate anglais de grande tradition, instruit, curieux et doté d'un courage physique hors du commun qui l'a poussé au fin fond de l'Empire victorien à ses risques et périls pour seulement... comprendre ! Candidat à la mairie de Londres, on peut souhaiter aux Londoniens de faire bon accueil à l'intelligence cette fois. C'est la partie relative à la démocratie directe qui nous intéresse aujourd'hui, mais auparavant il serait très utile de lire l'entretien en cliquant ici.
Royal-Artillerie a toujours soutenu l'idée d'un grand deal entre le monarque restauré et le peuple incrédule en troquant la gestion exclusive du domaine régalien strict par le roi (en ses conseils) contre la démocratie directe aux étages de conscience civique. Si l'on exclut dans ce schéma la monarchie du domaine public, on exclut aussi le demos de l'étage national parce que ce qui marchait dans une cité-état de l'Antiquité ou de la Renaissance ne fonctionne plus dans un pays presque grand de soixante-cinq millions d'habitants (sans compter les colonies). En plus, les moyens d'information-intoxication sont devenus si puissants qu'on peut abrutir le peuple dans un sens puis dans l'autre au gré des intérêts dominants, livrant la république à la dictature des opinions éphémères. Pourquoi l'alternance est-elle systématique en France ? A cause de ce jeu de bascule des opinions, qui ne sont évidemment pas des convictions mais des réactions aux provocations astucieusement propagées par les médiats. Le quinquennat n'a vu aucun président faire son second mandat et c'est bien parti pour que M. Macron s'arrête en 2022 comme ses prédécesseurs, peut-être au milieu d'un chaos semé par les assistés de l'Etat-providence au ressentiment nourri par les insoumis professionnels qui rêvent de Septembre ou d'un grand soir.
Par contre, et nous rejoignons Rory Stewart, une démocratie directe impliquant les gens dans des réflexions concrètes est souhaitable. Il constate que le ressort démocratique traditionnel britannique fondé sur les classes sociales ne bande plus. Les grands sujets de société voire géopolitiques comme le Brexit, traversent aujourd'hui toutes les classes sociales, les divisent, les antagonisent. Elites, politiciens, hauts fonctionnaires étant mentalement corrompus, il faut repartir d'en bas, les pieds au sol. Je le cite (sans autorisation) :
Emmanuel Macron a eu l'intuition de ces cercles d'intelligence populaire après la secousse du Grand Débat mais il n'a pas la capacité intellectuelle ou politique de les inscrire dans un schéma démocratique direct ; parce qu'il faut simplement ruiner tout le millefeuille actuel d'un Etat bedonnant qui se mêle de tout. Si on suit la pensée de Rory Stewart (je me demande si l'idée ne lui serait pas venue lors de ses séjours en Afghanistan), nous pourrions développer un système démocratique balayant tout l'existant. Pour ne pas reproduire l'erreur jacobine, chaque province pourrait choisir son organisation politique (d'évaluation des besoins et d'exécution des décisions). On n'a pas besoin d'expliquer pourquoi des jurés départementaux du Var, du Haut-Rhin, du Nord et de Basse-Seine aboutiront à des décisions différentes concernant l'instruction publique. Idem dans nombre de sujets qui touchent les gens au plus près, comme par exemple et dernier, les règles de permis de construire en zone inondable ou douteuse. Mais ces jurys, pourquoi pas d'arrondissement, ne seront pas voués à bâtir des salles omnisport ou des ronds-points, on pourrait les faire phosphorer sur des défis d'étage national et faire remonter leurs contributions au niveau d'un Sénat, premier conseil du gouvernement futur dans les affaires publiques hors-régalien.
La cellule de base de l'organisation de l'espace reste la municipalité avec son maire français que Rory Stewart, admiratif, a croisé sur les marchés de plein vent. A partir de là tout est à imaginer, en évitant les petites satrapies ridicules et les grandes satrapies prévaricatrices, dans un esprit de contrôle direct qui n'existe même plus dans les villes moyennes et grandes où les édiles ont la cambrure du Cid Campeador. "Les Républiques" disait Maurras. On y vient, on y vient...
Un mot des thuriféraires actuels du RIC et des révocations au caprice des foules : ces gens utilisent la magie d'une démocratie rêvée pour établir leur pouvoir à travers leurs sectionnaires, qui fliqueront tout le pays à la recherche de leurs adversaires réels ou désignés, et les feront taire, comme ont su s'y prendre leurs grands aînés. Mais ce sera un autre sujet qui parlera de les réduire.
Pour finir, le mouvement royaliste serait bien inspiré de creuser la question d'une démocratie directe à échanger contre l'extraction du domaine régalien de la dispute politicienne. Et de le faire ex-nihilo, sans chercher systématiquement le raccord avec le passé dont la connaissance reste utile néanmoins. C'est plus dur, je sais.
Quatre billets de Royal-Artillerie ont déjà parlé de Rory Stewart. On peut les sélectionner en cliquant ici.
Royal-Artillerie a toujours soutenu l'idée d'un grand deal entre le monarque restauré et le peuple incrédule en troquant la gestion exclusive du domaine régalien strict par le roi (en ses conseils) contre la démocratie directe aux étages de conscience civique. Si l'on exclut dans ce schéma la monarchie du domaine public, on exclut aussi le demos de l'étage national parce que ce qui marchait dans une cité-état de l'Antiquité ou de la Renaissance ne fonctionne plus dans un pays presque grand de soixante-cinq millions d'habitants (sans compter les colonies). En plus, les moyens d'information-intoxication sont devenus si puissants qu'on peut abrutir le peuple dans un sens puis dans l'autre au gré des intérêts dominants, livrant la république à la dictature des opinions éphémères. Pourquoi l'alternance est-elle systématique en France ? A cause de ce jeu de bascule des opinions, qui ne sont évidemment pas des convictions mais des réactions aux provocations astucieusement propagées par les médiats. Le quinquennat n'a vu aucun président faire son second mandat et c'est bien parti pour que M. Macron s'arrête en 2022 comme ses prédécesseurs, peut-être au milieu d'un chaos semé par les assistés de l'Etat-providence au ressentiment nourri par les insoumis professionnels qui rêvent de Septembre ou d'un grand soir.
Par contre, et nous rejoignons Rory Stewart, une démocratie directe impliquant les gens dans des réflexions concrètes est souhaitable. Il constate que le ressort démocratique traditionnel britannique fondé sur les classes sociales ne bande plus. Les grands sujets de société voire géopolitiques comme le Brexit, traversent aujourd'hui toutes les classes sociales, les divisent, les antagonisent. Elites, politiciens, hauts fonctionnaires étant mentalement corrompus, il faut repartir d'en bas, les pieds au sol. Je le cite (sans autorisation) :
« Nous ne mobilisons pas les intelligences de nos soixante-dix millions de citoyens. Cette manière de faire de la politique demeure bien trop ancrée dans les idées héritées de Rousseau, dans une conception générale, une idée qu’il y a un Peuple, que les gens expriment leur volonté et qu’ils se taisent ensuite pendant quatre ou cinq années pendant lesquelles le gouvernement met en œuvre cette volonté générale, avant de les convoquer à nouveau pour qu’ils donnent leur avis. Nous devons revenir à la notion anglaise beaucoup plus ancienne du Jury, constitué de citoyens normaux choisis au hasard non pour prendre une décision isolée, mais pour délibérer, pour réfléchir. La vérité de Paris ou de Londres, c’est que les citoyens qui sont hors du gouvernement sont intelligents, peut-être plus intelligents, plus expérimentés et mieux informés que les gens qui gouvernent. Les humains sont des animaux politiques, et à ce titre nous devons tous participer activement à notre citoyenneté et compter de façon plus effective dans nos décisions. Le modèle actuel de gouvernement est condescendant, insultant et infantilisant pour nos citoyens. Une grande partie du populisme vient de notre incapacité à inclure les gens dans une conversation adulte sur les changements pratiques.»
Emmanuel Macron a eu l'intuition de ces cercles d'intelligence populaire après la secousse du Grand Débat mais il n'a pas la capacité intellectuelle ou politique de les inscrire dans un schéma démocratique direct ; parce qu'il faut simplement ruiner tout le millefeuille actuel d'un Etat bedonnant qui se mêle de tout. Si on suit la pensée de Rory Stewart (je me demande si l'idée ne lui serait pas venue lors de ses séjours en Afghanistan), nous pourrions développer un système démocratique balayant tout l'existant. Pour ne pas reproduire l'erreur jacobine, chaque province pourrait choisir son organisation politique (d'évaluation des besoins et d'exécution des décisions). On n'a pas besoin d'expliquer pourquoi des jurés départementaux du Var, du Haut-Rhin, du Nord et de Basse-Seine aboutiront à des décisions différentes concernant l'instruction publique. Idem dans nombre de sujets qui touchent les gens au plus près, comme par exemple et dernier, les règles de permis de construire en zone inondable ou douteuse. Mais ces jurys, pourquoi pas d'arrondissement, ne seront pas voués à bâtir des salles omnisport ou des ronds-points, on pourrait les faire phosphorer sur des défis d'étage national et faire remonter leurs contributions au niveau d'un Sénat, premier conseil du gouvernement futur dans les affaires publiques hors-régalien.
La cellule de base de l'organisation de l'espace reste la municipalité avec son maire français que Rory Stewart, admiratif, a croisé sur les marchés de plein vent. A partir de là tout est à imaginer, en évitant les petites satrapies ridicules et les grandes satrapies prévaricatrices, dans un esprit de contrôle direct qui n'existe même plus dans les villes moyennes et grandes où les édiles ont la cambrure du Cid Campeador. "Les Républiques" disait Maurras. On y vient, on y vient...
Un mot des thuriféraires actuels du RIC et des révocations au caprice des foules : ces gens utilisent la magie d'une démocratie rêvée pour établir leur pouvoir à travers leurs sectionnaires, qui fliqueront tout le pays à la recherche de leurs adversaires réels ou désignés, et les feront taire, comme ont su s'y prendre leurs grands aînés. Mais ce sera un autre sujet qui parlera de les réduire.
Pour finir, le mouvement royaliste serait bien inspiré de creuser la question d'une démocratie directe à échanger contre l'extraction du domaine régalien de la dispute politicienne. Et de le faire ex-nihilo, sans chercher systématiquement le raccord avec le passé dont la connaissance reste utile néanmoins. C'est plus dur, je sais.
Quatre billets de Royal-Artillerie ont déjà parlé de Rory Stewart. On peut les sélectionner en cliquant ici.
dimanche 8 décembre 2019
Au milieu des ruines... la vie continue
Tant qu'il y aura des femmes, il y aura des hommes, et des morts qui les ont trompées.
En attendant, roulez bolides en américaine avec des blondes, bien sûr !
Et en prime, pour la qualité de la prise lumière et les jambes de Carrie Underwood :
Remind me !
(C'est mieux, élargi directement sur Youtube)
En attendant, roulez bolides en américaine avec des blondes, bien sûr !
Two black Cadillac driving in a slow parade
Headlights shining bright in the middle of the day
One is for his wife
The other for the woman who loved him at night
Two black Cadillac meeting for the first time
And the preacher said he was a good man
And his brother said he was a good friend
But the women in the two black veils didn’t bother to cry
Bye bye, bye bye
Yeah they took turns laying a rose down
Threw a handful of dirt into the deep ground
He’s not the only one who had a secret to hide
Bye bye, bye bye, bye bye
Two months ago, his wife called the number on his phone
Turns out he'd been lying to both of them for oh so long
They decided then, he’d never get away with doing this to them
Two black Cadillac waiting for the right time, the right time
And the preacher said he was a good man
And his brother said he was a good friend
But the women in the two black veils didn’t bother to cry
Bye bye, bye bye
Yeah, they took turns laying a rose down
Threw a handful of dirt into the deep ground
He’s not the only one who had a secret to hide
Bye bye, bye bye, bye bye
It was the first and the last time they saw each other face to face
They shared a crimson smile and just walked away
And left the secret at the grave
And the preacher said he was a good man
And his brother said he was a good friend
But the women in the two black veils didn’t bother to cry
Bye bye, bye bye
Yeah, they took turns laying a rose down
Threw a handful of dirt into the deep ground
He’s not the only one who had a secret to hide
Bye bye, bye bye, bye bye
Bye bye, bye bye, bye bye
Yeah........
(Coupé Deville 1964 avec un V8 de 390 pouces-cubes de 325 chevaux et 59 mètres-kilos force)
Et en prime, pour la qualité de la prise lumière et les jambes de Carrie Underwood :
Remind me !
(C'est mieux, élargi directement sur Youtube)
lundi 25 novembre 2019
Supper moment
Ce que le Parti communiste ne supportera jamais, que le "prolétariat" lui pisse à la raie et réclame ses libertés en dehors de lui. C'est tout le logiciel de représentation obligée du peuple par le parti qui est ruiné. Répliques attendues en Chine continentale. Chimiothérapie du cancer communiste en cours. Vive la liberté, crèvent les cons !
dimanche 24 novembre 2019
Ce qui retient les bouchers...
Le revers électoral du Parti communiste chinois à Hong Kong* - ses propres députés parlent d'une "raclée" - ne peut rester impuni si l'on sait que la perte de face est, au contraire du ridicule français, mortelle ! On parle donc de massacre modèle 89 pour laver l'affront dans le sang. L'avant-veille des élections d'arrondissement plusieurs tycoons hongkongais derrière Stanley Ho ont rendu visite au gouvernement pour le prévenir des conséquences funestes d'une répression sanglante tant pour Hong Kong que pour la Chine continentale et au premier chef, pour le Parti communiste chinois lui-même.
(*)Dix-sept des 18 districts de gestion du territoire sont désormais à l'oppositionArt Artman qu'on ne présente plus (gag : il est un analyste politique blanchi sous le harnois aux Etats-Unis) déroule pour Epoch Times les conséquences d'un massacre-réflexe auquel s'abandonneraient les dinosaures de Pékin. Nous utilisons ses réflexions sans en faire une traduction :
(1) Destruction de la réputation de Hong Kong en tant que place sûre et libre pour les affaires. Perte d'investissements étrangers et de touristes (ndlr: c'est déjà fait).
(2) Fuite des capitaux des classes aisées et moyennes locales, fuite déjà soutenue depuis les menaces répressives de M. Xi, accompagnée du désinvestissement de capitaux étrangers cherchant à sortir avant fermeture de la nasse communiste. En 2015 la bourse de Shanghaï s'était crashée au seul soupçon de contrôle des transactions et contrôle des capitaux libres.
(3) Plus que l'outrage proclamé par Washington et ses alliés, de dures sanctions frapperont le régime chinois. (ndlr: on peut y croire depuis que Trump a fait l'impensable pour M. Raffarin, tenir tête au gros Panda).
(4) Les manufactures étrangères accélèreront leur sortie du marché chinois en prévision de son étrécissement et de ses contrôles de plus en plus tatillons, vers des territoires sûrs comme l'Inde, ou des pays de l'ASEAN, voire même les Etats-Unis. La délocalisation règlera les problèmes de propriété intellectuelle, d'actionnariat contraint et de risques judiciaires imprévisibles pour les cadres.
(5) La réputation internationale du business chinois souffrira grandement et des campagnes de boycott plus ou moins spontanées de type "Blood Product" se déchaîneront contre les marques chinoises.
(6) Les investissements étrangers en Chine cesseront quasiment pendant une ou quelques années à cause des réseaux sociaux et aussi de la prise de conscience éthique de certains grands patrons globalisés.
(7) Les actions des sociétés chinoises perdront de la valeur sur toutes les bourses, comme on l'a vu au moment de la surtaxe des produits chinois importés aux Etats-Unis. Leurs actionnaires étrangers et chinois seront vaccinés pour longtemps.
(8) Le chômage en Chine augmentera par la perte de commandes aux usines et le déficit touristique. Pendant au moins un an, le tourisme étranger stoppera en Chine, ruinant beaucoup de petits métiers. Le PCC doit comprendre que cent millions (ou plus) de nouveaux chômeurs créeront les conditions d'une insurrection générale (ndlr: voir l'exemple iranien).
(9) Les pays auxquels la Chine communiste dispute des îles en Mer de Chine méridionale et orientale accroîtront leurs capacités de défense militaire à la vue de cette mutation de leurs interlocuteurs devenus subitement enragés. Les Philippines redeviendront l'allié privilégié des Etats-Unis aussitôt que la tension montera.
(10) Le grand projet impérial des nouvelles routes de la soie sera mis en péril par la transformation du gros Panda "Win-Win" en tigre rabique ! Pendant un an au moins, on ne se pressera plus aux guichets chinois de développement. Bien des pays tombés dans la trappe chinoise de la dette relevable sur titres montreront les dents, avec le soutien de la communauté internationale. Mais le pire est ailleurs et concerne le Parti itself : la gigantesque cohue chinoise des laissés-pour-compte s'accroîtra de beaucoup et à tout vouloir commander, on devient la cible de tous. Les problèmes dont souffrent et souffriront les Chinois pauvres seront tous imputés au Parti communiste dont les cadres locaux sont déjà détestés.
Xi Jinping pourra à nouveau dénoncer comme criminels ceux qui font la distinction entre le peuple chinois et le Parti communiste chinois, mais la fracture sera béante et visible par tous. Une nouvelle ère de vérité commencera pour purger les mensonges. Les idiots utiles français seront confondus et montrés du doigt ! Il ne sera que temps !
Pour la petite histoire, le Parti communiste chinois de Hong Kong s'est planté deux fois dans l'évaluation des élections d'arrondissement. Les sondages faits dans les estates auprès des résidents âgés (les autres travaillent) ont été détournés par les sondés qui ont répondu "oui" pour que leur logement ne soit pas remis en question, puis dans l'isoloir ont voté "non" pour que leurs enfants, neveux, cousins vivent libres. Secondement, les nouveaux résidents, déversés du continent par le pouvoir chinois pour changer le sang du territoire (c'est l'expression utilisée) ont découvert la liberté dans ses détails impossibles en Chine et ne souhaitent pas que le système policier chinois s'étende sur Hong Kong ; et après avoir donné les bonnes assurances aux agents du gouvernement, ont voté pro-democracy dans l'isoloir.
Tout est sur la table, et la perte de face est sévère.
Postscriptum du mardi 26 novembre 2019
Les résultats définitifs détaillés du scrutin renouvelant les conseils d'arrondissements sont en ligne sur la Wikipédia (clic). Le référendum voulu par la cheffe du gouvernement de Hong Kong est donc perdu dans le rapport de 57 à 42.
Voici les résultats résumés :
Masse :
Nombre d'inscrits : 4.132.977
Votes exprimés : 2.943.842 soit 71,23%
Voix données aux partis du mouvement Pro-democracy : 1.674.083 soit 57,10%
Voix données aux partis Pro-Pékin : 1.233.030 soit 42,06%
Voix donnés à des candidats non alignés : 24.623 soit 0,83%
Bulletins non validés : 12.097 soit 0,41%
Concrétisation :
Nombres de conseillers Pro-democracy élus : 388
Nombres de conseillers Pro-Pékin élus : 62
Nombre de conseillers non alignés : 2
Majorités des 18 conseils d'arrondissements :
Majorité Pro-democracy : 17
Majorité Pro-Pékin : 1
Tous les détails en ligne ici.
Les résultats définitifs détaillés du scrutin renouvelant les conseils d'arrondissements sont en ligne sur la Wikipédia (clic). Le référendum voulu par la cheffe du gouvernement de Hong Kong est donc perdu dans le rapport de 57 à 42.
Voici les résultats résumés :
Masse :
Nombre d'inscrits : 4.132.977
Votes exprimés : 2.943.842 soit 71,23%
Voix données aux partis du mouvement Pro-democracy : 1.674.083 soit 57,10%
Voix données aux partis Pro-Pékin : 1.233.030 soit 42,06%
Voix donnés à des candidats non alignés : 24.623 soit 0,83%
Bulletins non validés : 12.097 soit 0,41%
Concrétisation :
Nombres de conseillers Pro-democracy élus : 388
Nombres de conseillers Pro-Pékin élus : 62
Nombre de conseillers non alignés : 2
Majorités des 18 conseils d'arrondissements :
Majorité Pro-democracy : 17
Majorité Pro-Pékin : 1
Tous les détails en ligne ici.
vendredi 22 novembre 2019
On ne peut laisser passer ça !
Qu'en termes choisis ces choses-là sont dites. La République des partis en guerre les uns contre les autres ne redressera pas ce qui fut le plus beau pays du monde. Le logiciel dit Loi du Nombre continuera de jeter la moitié majoritaire sur la moitié minoritaire sachant qu'aucune des deux moitiés ne fait la moitié.
Mieux que la dictature à la romaine qui brise les os et les cœurs pour atteindre au silence de la paix contrainte, un roi sera l'arbitre exécutif des intérêts catégoriels dans le souci du bien commun et l'affection des peuples.
Il y a une composante affective dans l'alchimie royale qui doit être utilisée en même temps qu'on rassemble le puzzle de la nation dispersée. Papacito, le Wisigoth caché, n'expose pas sa candidature au trône mais promeut celle d'un hâbleur d'expérience qui a déjà fait à pied le tour de son "royaume". C'est bien vu. A défaut, on reviendra à l'imprécateur.
Quand je vous disais que du chaos naîtrait le roi, je ne vous avais pas dit qui !
(Merci à Camisard)
dimanche 17 novembre 2019
Sahel, déviation politique des opérations
A la suite de notre billet du 7 novembre, De Barkhane à Tacouba, nous avons confronté notre point de vue à celui d'un historien spécialisé sur l'Afrique, Bernard Lugan qu'on ne présente plus. Dans un article récent de son blogue (ses cours magistraux sont payants à juste raison sur son amphi numérique), il termine à peu près où nous sommes arrivé.
Dans sa livraison, du 7 novembre également, titrée Sahel : et maintenant que faire ? dont nous recommandons la lecture attentive, il conclut qu'après avoir réglé le problème Peul... « il sera alors possible d’isoler les quelques clans donnant des combattants aux « GAT », ce qui empêchera l’engerbage régional. Le jihadisme qui affirme vouloir dépasser l’ethnisme en le fondant dans un califat universel se trouvera ainsi pris au piège d’affrontements ethno-centrés et il pourra alors être réduit, puis éradiqué. Restera la question démographique et celle de l’ethno-mathématique électorale qui ne pourront évidemment pas être réglées par Barkhane.
Placées à la confluence de l’islamisme, de la contrebande, des rivalités ethniques et des luttes pour le contrôle de territoires ou de ressources, nos forces percutent régulièrement les constantes et les dynamiques locales. Or, le chemin de la victoire passe par la prise en compte et par l’utilisation de ces dernières ».
Disons, en défense des états-majors sur place, que la diplomatie française et européenne oblige les commandants de zone à privilégier le contact des administrations politiques des pays sahéliens. La gestion ethnique* serait très mal vue des despotes locaux. Cette collaboration naturelle et obligée avec les pouvoirs locaux provoque en retour leur déstabilisation par des mouvements chauvins dont les revendications sont complètement infondées mais efficacement soutenues par les groupes islamistes en guerre.
En auraient-ils le pouvoir, les commandants de zone passeraient des accords avec certaines tribus nomades ventilées sur une base tribale, contre d'autres, dans le droit fil des expériences de la période coloniale : nous avons géré le Sahara pendant cent ans !
Par contre, les propositions de M. Lugan ignorent deux pays majeurs en fond de scène que sont l'Algérie et le Maroc, sans qui nous nous épuiserons et finirons par rembarquer piteusement en laissant derrière nous un chaos indescriptible comme le firent les Américains en Irak.
Le Maroc et l'Algérie, après les élections présidentielles pour celle-ci, doivent s'entendre malgré leurs profonds différends géopolitiques, pour mettre les groupes armés islamistes dans la tenaille. A défaut de quoi ils seront déstabilisés par l'avènement d'un califat sahélien qui cherchera à étendre son influence au nord, vers la zone riche de la région (phosphates, pétrole, gaz, uranium) et qui ouvrira les autoroutes des trafics en tout genre vers la côte méditerranéenne. Ces deux pays, pour ne pas parler de la Tunisie, offrent le terreau fertile de populations primitives laissées pour compte qui adhèreront aux promesses de justice divine par le sabre. Tant les pouvoirs du Makhzen marocain que ceux de l'état-major algérien seront mis en péril par les désordres d'une insurrection générale des provinces sahariennes.
Les chefs islamistes, qui ne sont pas des pouilleux échappés à la garde des chameaux, suivent apparemment un agenda raisonné. On en voit l'interdiction faite au pouvoirs centraux de reprendre position dans les préfectures du nord par des actions terroristes spectaculaires, et la propension à attaquer en même temps sur les espaces est (Niger), centre (Mali) et ouest (Burkina Faso) de leur zone d'intérêt. A quoi s'ajoute les manifestations anti-colonialistes, faciles à manipuler quand les gens manquent de tout.
Barkhane et Tacouba n'auront de succès qu'avec l'implication des deux grands pays du Nord. Ce ne sont pas des ronds de jambes qui les convaincront mais la démonstration qu'ils approchent d'un péril annoncé parce que la coalition occidentale patine et pourrait à terme se retirer derrière le rideau d'élections démocratiques perdues pour elle et pour ses alliés locaux devenus des collaborateurs. Et justement, venons-en à ce renfort européen !
Si les gouvernements qui nous aident (sans combattre quand même) sont motivés par la tâche d'huile de l'islamisme, surtout avec des communautés musulmanes en expansion dans leur pays respectifs, la rue, quand elle y pense, juge l'affaire sahélienne comme un traumatisme post-colonial français. La France n'a pas décolonisé en profondeur ses AFN, AOF et AEF et se bat (dans leur esprit) pour conserver des avantages indus. On comprend un peu mieux pourquoi nos amis ne se battent pas, car ramener des caisses à mort dans leur capitale risque de soulever des questions du genre de celles qui fusèrent lors de la seconde guerre d'Irak : en quoi sommes-nous concernés ? D'ailleurs Bernard Lugan souligne expressément que nous n'avons aucun intérêt vital sur zone. Malgré toute la meilleure volonté de bien faire, nous sommes dans la merde. Et plus ennuyeux, M. Macron ne semble pas dominer son sujet, lui qui reste scotché sur un G5-Sahel impraticable sur le terrain au motif des participants de recevoir d'abord des fonds de rééquipement et une instruction militaire gratuite, puis de préserver ces acquis plutôt que de les consommer bêtement à la guerre que d'autres font à leur place. Ce défaut d'axe se double d'un entêtement au huilage de procédures démocratiques, biaisées d'avance au bénéfice des "sortants", qui n'aboutiront à rien de définitif.
Sans l'implication des Etats arabes, la pacification sahélienne est un leurre autant que le mantra démocratique qui sert au bouffon de marotte à grelots.
What next ? Langue au chat.
Dans sa livraison, du 7 novembre également, titrée Sahel : et maintenant que faire ? dont nous recommandons la lecture attentive, il conclut qu'après avoir réglé le problème Peul... « il sera alors possible d’isoler les quelques clans donnant des combattants aux « GAT », ce qui empêchera l’engerbage régional. Le jihadisme qui affirme vouloir dépasser l’ethnisme en le fondant dans un califat universel se trouvera ainsi pris au piège d’affrontements ethno-centrés et il pourra alors être réduit, puis éradiqué. Restera la question démographique et celle de l’ethno-mathématique électorale qui ne pourront évidemment pas être réglées par Barkhane.
Placées à la confluence de l’islamisme, de la contrebande, des rivalités ethniques et des luttes pour le contrôle de territoires ou de ressources, nos forces percutent régulièrement les constantes et les dynamiques locales. Or, le chemin de la victoire passe par la prise en compte et par l’utilisation de ces dernières ».
Disons, en défense des états-majors sur place, que la diplomatie française et européenne oblige les commandants de zone à privilégier le contact des administrations politiques des pays sahéliens. La gestion ethnique* serait très mal vue des despotes locaux. Cette collaboration naturelle et obligée avec les pouvoirs locaux provoque en retour leur déstabilisation par des mouvements chauvins dont les revendications sont complètement infondées mais efficacement soutenues par les groupes islamistes en guerre.
(*) Touaregs au nord et Peuls au sud, selon Bernard Lugan.
En auraient-ils le pouvoir, les commandants de zone passeraient des accords avec certaines tribus nomades ventilées sur une base tribale, contre d'autres, dans le droit fil des expériences de la période coloniale : nous avons géré le Sahara pendant cent ans !
Par contre, les propositions de M. Lugan ignorent deux pays majeurs en fond de scène que sont l'Algérie et le Maroc, sans qui nous nous épuiserons et finirons par rembarquer piteusement en laissant derrière nous un chaos indescriptible comme le firent les Américains en Irak.
Le Maroc et l'Algérie, après les élections présidentielles pour celle-ci, doivent s'entendre malgré leurs profonds différends géopolitiques, pour mettre les groupes armés islamistes dans la tenaille. A défaut de quoi ils seront déstabilisés par l'avènement d'un califat sahélien qui cherchera à étendre son influence au nord, vers la zone riche de la région (phosphates, pétrole, gaz, uranium) et qui ouvrira les autoroutes des trafics en tout genre vers la côte méditerranéenne. Ces deux pays, pour ne pas parler de la Tunisie, offrent le terreau fertile de populations primitives laissées pour compte qui adhèreront aux promesses de justice divine par le sabre. Tant les pouvoirs du Makhzen marocain que ceux de l'état-major algérien seront mis en péril par les désordres d'une insurrection générale des provinces sahariennes.
Les chefs islamistes, qui ne sont pas des pouilleux échappés à la garde des chameaux, suivent apparemment un agenda raisonné. On en voit l'interdiction faite au pouvoirs centraux de reprendre position dans les préfectures du nord par des actions terroristes spectaculaires, et la propension à attaquer en même temps sur les espaces est (Niger), centre (Mali) et ouest (Burkina Faso) de leur zone d'intérêt. A quoi s'ajoute les manifestations anti-colonialistes, faciles à manipuler quand les gens manquent de tout.
Barkhane et Tacouba n'auront de succès qu'avec l'implication des deux grands pays du Nord. Ce ne sont pas des ronds de jambes qui les convaincront mais la démonstration qu'ils approchent d'un péril annoncé parce que la coalition occidentale patine et pourrait à terme se retirer derrière le rideau d'élections démocratiques perdues pour elle et pour ses alliés locaux devenus des collaborateurs. Et justement, venons-en à ce renfort européen !
Si les gouvernements qui nous aident (sans combattre quand même) sont motivés par la tâche d'huile de l'islamisme, surtout avec des communautés musulmanes en expansion dans leur pays respectifs, la rue, quand elle y pense, juge l'affaire sahélienne comme un traumatisme post-colonial français. La France n'a pas décolonisé en profondeur ses AFN, AOF et AEF et se bat (dans leur esprit) pour conserver des avantages indus. On comprend un peu mieux pourquoi nos amis ne se battent pas, car ramener des caisses à mort dans leur capitale risque de soulever des questions du genre de celles qui fusèrent lors de la seconde guerre d'Irak : en quoi sommes-nous concernés ? D'ailleurs Bernard Lugan souligne expressément que nous n'avons aucun intérêt vital sur zone. Malgré toute la meilleure volonté de bien faire, nous sommes dans la merde. Et plus ennuyeux, M. Macron ne semble pas dominer son sujet, lui qui reste scotché sur un G5-Sahel impraticable sur le terrain au motif des participants de recevoir d'abord des fonds de rééquipement et une instruction militaire gratuite, puis de préserver ces acquis plutôt que de les consommer bêtement à la guerre que d'autres font à leur place. Ce défaut d'axe se double d'un entêtement au huilage de procédures démocratiques, biaisées d'avance au bénéfice des "sortants", qui n'aboutiront à rien de définitif.
Sans l'implication des Etats arabes, la pacification sahélienne est un leurre autant que le mantra démocratique qui sert au bouffon de marotte à grelots.
What next ? Langue au chat.
Postscriptum du 20 décembre 2019 :
En cliquant ici on fera bon profit de l'article de Rémi Carayol paru sur Orient XXI le 18 décembre et qui explique parfaitement le dilemme peul dans la zone des trois frontières.
vendredi 15 novembre 2019
Décroissance fatale et monarchie
Qui se souvient du rapport du Club de Rome, qui après avoir étudié à fond la "Dynamique des systèmes" et les collisions probables, avait conclu à l'impérieuse nécessité d'une croissance économique ramenée à zéro sauf à promouvoir un péril croissant ? C'était en 1972 et les auteurs étaient la crème des scientifiques. Ce rapport fut mitraillé par tout ce que comptait la planète d'économistes distingués au motif premier que la majorité des problèmes civilisationnels étaient solubles dans la croissance. Quarante-sept ans plus tard, le doute renaît. *Les* croissances économique et démographique épuisent la planète, la réchauffe au point d'en détruire la civilisation des hommes. Stopper les croissances reculera l'effondrement en décarbonant progressivement la planète, mais chacun sait qu'il n'en est pas question encore pour de simples motifs de physique sociale, communément appelée "politique". Tous les gouvernements cherchent désespérément de la croissance, même faible. A quoi sert la croissance ?
La croissance est le carburant de notre civilisation moderne, ce qui ne préjuge pas de la pertinence de cette civilisation dans le champ clos d'une planète finie. Son interruption signe la fin de cette civilisation. Exemple, le régime courant des salaires :
Il est d'acception commune que le salaire de tout agent économique croisse avec le temps, ce qui se résume parfois à une prime d'ancienneté. Rien ne corrèle cette augmentation "normale" à une augmentation de la productivité individuelle qui rémunèrerait ce "surcoût". Mais si le PIB global croît, alors cette absurdité s'estompe puisqu'il y a plus de redistribution générale sous une forme ou une autre. Que le PIB diminue drastiquement et les salaires suivront.
Autre exemple, les régimes de retraite : le schéma de Ponzi qui paie les pensions actuelles sur la caisse des cotisations actuelles a besoin de croissance de façon à ce que le déséquilibre démographique actif/retraité permette un équilibre comptable soutenable. Sans croissance les pensions vont étrécir quand les cotisations augmenteront, si le régime par répartition est maintenu ; ce qui est très présomptueux.
Troisième exemple, le ressort de la démagogie : plaider pour l'amélioration des conditions de vie de ses clients exige que la croissance économique dégage ensuite les moyens augmentés correspondant au programme politique. Renier ses promesses déclenche déjà l'émeute, réduire encore plus les facteurs qu'on avait promis d'augmenter déclenchera la révolte. Reste à voler les vaincus et recharger la chaudière de la révolution.
Il est admis que la croissance économique aggrave les dangers liés au réchauffement climatique en ce qu'elle favorise l'effet de serre par la production induite de biens et services fondée sur les énergies carbonées. Comme les énergies renouvelables ne pallieront jamais la nécessaire réduction des énergies fossiles, réduction volontaire ou subie par épuisement des mines, la décroissance volontaire ou subie sera mise au programme des générations montantes. Nos civilisations de consommation n'étant opérables que par la croissance, s'ouvre alors la porte du chaos. C'est à ce stade que nous saurons que la démocratie dans son avatar démagogique est le plus mauvais régime, parce qu'il fonctionne sur la coalition précaire d'intérêts catégoriels contre des minorités non coalisées ayant perdu les élections. A charge de revanche, les sacrifices seront inversés à la législature suivante etc... Le modèle s'achevant dans la guerre civile de tous contre tous, il deviendra évident d'en changer, et c'est là que la monarchie a sa chance parce qu'elle permet la planification de temps long, la répartition des pénuries, l'invention de solutions substitutives non inféodées à un lobby particulier et, dans son modèle souhaitable, le gouvernement des sachants, des meilleurs, et pas des plus beaux ou plus habiles.
Autant la démocratie fut le régime des lendemains qui chantent, autant la monarchie planificatrice sera celui des temps noirs, des disettes mais aussi de l'éthique et de la justice. La monarchie permettra la sauvegarde des peuples à leur corps défendant car elle surplombera les désastres sans que ses arbitrages impliquent ses intérêts essentiels, alors que la démocratie renverse les intérêts du moment en convoquant une alternance revancharde à terme ; les vainqueurs pouvant à la limite supprimer les vaincus pour n'avoir pas à réduire leur propre empreinte écologique et empêcher l'alternance.
Restera à régler la prolifération démographique anarchique qui dévore les ressources et les plans de prévention du risque climatique, mais c'est un autre sujet, de chair et de sang. L'élévation des océans et les pénuries en tout genre neutraliseront un milliard d'hommes... seulement. Il faudra traiter !
Cet article n'est pas un billet catastrophique de plus, il est fondé sur des faits et pas sur des opinions. La déglaciation qui précéda l'aventure humaine sur terre a bouleversé tout le globe en accompagnant une hausse de 4° à 5°C sur dix mille ans, élevant le niveau des océans de cent vingt mètres. Nous parlons aujourd'hui d'un réchauffement de 2°C à l'échelle de quatre générations seulement. Mais hélas, qui croit sincèrement qu'on tiendra sur ce chiffre annoncé à Copenhague en 2009 ? Autant dire que le choc sera violent, plus violent encore si l'on a bercé le peuple d'illusions avec l'éolien et le solaire en lieu et place de l'énergie nucléaire (décarbonée) qui, avec l'hydro-électricité, permet d'alimenter les "machines" sans chauffer l'atmosphère. Il découvrira l'étendue du mensonge écologiste et la mort inéluctable du schéma productiviste actuel qui lui assurait ce niveau de vie étonnant que le tiers-monde nous enviait. Il saura alors qu'il fallait bouger bien plus tôt, c'est-à-dire pour nous : maintenant. Il collera au mur les politocards enrichis sur la Bêtise humaine et viendra le temps des dictateurs romains. Fin de la démocratie de Westminster.
mercredi 13 novembre 2019
Qu'ils y viennent !
Dans le quartier où moururent cent trente personnes aux cris de Allahou Akbar le 13 novembre 2015, la foule a crié Allahou Akbar dimanche dernier 10 novembre ! N'y voyez aucune mauvaise intention sauf à chercher les ennuis puisque vous serez devenu islamophobe. "Phobe" comme trouille irraisonnée, peur panique, sidération... un peu comme si vous voyiez arriver sur vous à pleine vitesse un gros camion sur la Promenade des Anglais !!! Les pouvoirs publics ont choisi de commémorer en silence les attentats de Paris et la tuerie du Bataclan. Je n'ose même pas tenter un début d'explication. Que faire d'autre ici que de ressortir l'image des morts souriants ? Laissons pour cette fois la place aux lumignons qui représentent des pensées qui s'envolent. Voici la liste qu'avait fait l'Obs sur laquelle vous pouvez vous recueillir en cliquant ici.
Quels que soient les accommodements subtils auxquels le pouvoir s'abandonnera pour apaiser l'intensité de la revendication islamique, nous ne plierons pas ! Les Français et tous leurs amis de par le monde sont saoulés des essais de conquête de l'espace public de la part de communautés, étrangères dans l'âme, qui veulent leur imposer des mœurs rétrogrades et la soumission à un dieu vengeur venu d'ailleurs. La queue de trajectoire de la subversion frériste est claire, définie, écrite, et pas autre chose que l'islamisation de l'Europe occidentale par la loi du Nombre.
Qui ne dit mot consent ! Les conseils musulmans en charge du culte devraient assimiler que s'ils ne tranchent pas dans le vif en séparant les fidèles paisibles de tous ceux qui leur causent tant de tort, d'autres s'en chargeront à leur place.
Quels que soient les accommodements subtils auxquels le pouvoir s'abandonnera pour apaiser l'intensité de la revendication islamique, nous ne plierons pas ! Les Français et tous leurs amis de par le monde sont saoulés des essais de conquête de l'espace public de la part de communautés, étrangères dans l'âme, qui veulent leur imposer des mœurs rétrogrades et la soumission à un dieu vengeur venu d'ailleurs. La queue de trajectoire de la subversion frériste est claire, définie, écrite, et pas autre chose que l'islamisation de l'Europe occidentale par la loi du Nombre.
Qui ne dit mot consent ! Les conseils musulmans en charge du culte devraient assimiler que s'ils ne tranchent pas dans le vif en séparant les fidèles paisibles de tous ceux qui leur causent tant de tort, d'autres s'en chargeront à leur place.
Nous ne plierons pas !
lundi 11 novembre 2019
Qué Li Bèngoun !
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En ce Onze-Novembre, cinq minutes de silence en hommage à nos morts pour la France, nos estropiés, nos gueules cassées et nos anciens combattants aujourd'hui disparus. Pensons à ce qu'ils ont enduré mais d'abord à ce qu'ils diraient s'ils revenaient dans notre société décadente ! Voir comment nous laissons contester nos mœurs et coutumes par de nouveaux venus qui prétendent maximiser les leurs par un contrôle étroit des libertés publiques et privées, les laisserait sans voix. Ils regretteraient d'avoir bondi hors de la tranchée pour que nous en arrivions là, surtout pour ce qui concerne la nouvelle valeur post-moderne de l'enfant-droit qui ouvre la porte à la marchandisation de la vie. Nos anciens accepteraient bien des nouveautés mais certainement pas les poupons vivants sur catalogue ! Et s'il vous reste une minute de silence, pensez aux autres grands oubliés, les chevaux.
Après cette entame dépitée, il serait classe de faire un paragraphe stratégique. Bien des soutiens de l'Union européenne arguent d'une paix continue en Europe pour justifier la dévolution de souveraineté, l'extinction des nationalismes, l'entropie bleue ! Ne nous lassons pas de leur répondre que c'est la paix occidentale et la menace orientale qui ont favorisé le développement des institutions communautaires. Mais aujourd'hui le monde s'échappe doucement de la période de paix entre les empires, et ce n'est pas l'Union actuelle qui va faire front.
Sans revenir sur la chimère d'une défense européenne intégrée - personne n'en veut pour la substituer à l'OTAN qui est la réponse adaptée pour l'instant - on doit reconsidérer nos capacités de résilience à l'aune du seul pragmatisme, car on ne va pas rejouer avec la vie de centaines de milliers d'hommes en accumulant des bévues sur principes. Nous avons une petite armée. Il suffirait qu'elle soit appelée sur deux théâtres d'opérations en même temps pour que nous soyons dans l'obligation de choisir sur lequel elle se battra. Les réalités nous conduisent dans une collaboration plus étroites entre les armées majeures européennes, y compris entre les industries auxquelles elles s'adossent. Il y a présentement trois pays qui comptent se battre à l'Ouest, la Grande Bretagne, la France et l'Italie. L'Allemagne peut les rejoindre ou s'en éloigner selon les exigences géopolitiques d'un pays charnière entre orient et occident, mais jusqu'ici la seule contribution allemande est industrielle et à ses conditions. D'emblée, éliminons l'idée de vouloir tout commander, mais surtout de loger le projet chez l'Union européenne.
Les quatre pays précités ont l'habitude de travailler ensemble sur des programmes militaro-industriels d'ampleur et dans le renseignement. Il est facile dans le cadre OTAN de fluidifier le combat de coalition dans l'air et sur mer puisque toutes les procédures sont normalisées. Nous devrions nous engager dans la voie de la collaboration permanente des armées de terre dans les quatre composantes que sont l'artillerie, l'arme blindée, l'infanterie et le génie. La cohésion obtenue, si possible jusqu'au niveau des bataillons (état-majors tactiques), intéressera d'autres armées contiguës qui proposeront à leurs pouvoirs politiques de rallier ce nouveau noyau dur européen. Alors une défense commune finira par s'outiller sans grandes conférences, séminaires internationaux et autres proclamations tartarines, pour peu que les dirigeants politiques aient le sens des responsabilités.
Si nous voulons la paix chez nous, il faudra faire des sacrifices budgétaires en réorientant les dépenses de prestations sociales qui deviennent extravagantes au pays de la ouate, et assainir le territoire afin d'avoir un fond de théâtre sécurisé. Finalement, ce serait un vrai grand chantier, capable d'intéresser un ou plusieurs chefs d'Etat par la gloire qu'il rapporterait.
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Qu'ils y viennent ! |
Table Royal-Artillerie pour l'Armistice du 11 novembre 1918
2007 : La levée en masse construite sur la haine
2008 : Le 122°RI de Rodez est reconstitué au front en remontant mille hommes du régiment de réserve à l'instruction, le 322°RI.
2009 : Chasseurs alpins des Vosges (le 7) et tant d'écrivains français broyés par la guerre
2010 : Dernières opérations, le 129°RI à la peine, à l'honneur
2011 : La Grande Guerre expliquée par Yves-Marie Adeline (44 min.)
2012 : Le char Renault FT-1917
2012 : La Bataille navale de Tahiti (mais si)
2013 : Le canon 75 Mle 1897
2014 : Une photo du clairon et rien de plus
2015 : Ernest Renan dans la tranchée - Fragments intimes
2016 : Mémoires d'un simple soldat des transmissions au 162è RI de Verdun
2017 : Le Dreadnought Danton (1909-1917)
2018 : Les Américains, les chevaux
2018 : Les camions français de la Grande Guerre
2018 : Ecrivains combattants, les vrais
2018 : Centenaire, le Bataillon de Marche du Pacifique
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CONVOCATION ACTION FRANCAISE
Lundi 11 novembre à 19h30, la jeunesse d'Action française déposera une gerbe sous la plaque commémorative apposée en haut des Champs-Elysées (face à l'Arc, trottoir de droite après la bouche de métro Etoile, la plaque bleue est scellée dans le mur), en souvenir des étudiants qui bravèrent l'occupant pour célébrer le 11 novembre en 1940.
jeudi 7 novembre 2019
De Barkhane à Tacouba
L'attaque meurtrière du camp malien d'Indelimane le 1er novembre dernier fut d'abord mise au compte de la surprise. Mais quarante-huit morts, des disparus et neuf véhicules capturés par l’État islamique dans le Grand Sahara (katiba Abdel Hakim al-Sahraoui), après d'autres attaques de postes avancés, remettent en cause les capacités et le dispositif des Forces armées maliennes. Et ce défi perdu laisse douter de la pertinence de cette chimère française du G5-Sahel, inventée pour préparer le retrait français, en ne laissant que quelques conseillers au niveau des bataillons et bien sûr la surveillance aérienne.
Radio France internationale fait à sa manière un débriefing de toutes ces attaques en présentant l'opération riposte de l'état-major français sous le nom de Tacouba. Il ne s'agit pas moins que de distribuer des forces spéciales de plusieurs pays européennes dans les unités sahéliennes. Voici l'article proposé avec droit de publication :
Sans faire de la stratégie de caisse à sable, il revient à l'esprit de tout vieil officier d'infanterie que la meilleure réponse à la guérilla n'était pas dans les fortins qui fatalement s'assoupissent près du bac à glaçons, mais dans la chasse aux malfaisants. Les commandos de chasse furent employés en Indochine avec succès jusqu'à ce que le général Navarre gèle le corps expéditionnaire où l'on sait. Pendant la guerre d'Algérie, quand le théâtre d'opérations fut bouclé par les lignes Challe et Morice, les katibas de l'ALN éclatèrent en groupes autonomes (surtout pour leur ravitaillement). Les points d'appui plus ou moins fortifiés de l'armée française s'avérèrent vite inutiles, comme des casernes de carabiniers voués à arriver bien après chaque drame. D'où l'idée de mettre tout le territoire en insécurité en lançant des unités légères très mobiles traquant les fellaghas de jour comme de nuit par des embuscades en rase campagne aux points de passage obligés, gués, cols, ponts, chaos rocheux de repli etc...
La limite du dispositif sous un climat désertique est la tendance naturelle de chacun à l'assoupissement et à profiter du confort du point d'appui duquel on prévoit de ne jaillir que sur alerte confirmée. Les dotations des commandos de chasse ne sont pas dispendieuses ; le gros des effectifs peut être puisé dans les populations naturellement aguerries. Par contre tout est une question de mental. Il faut une résilience exceptionnelle pour mener la traque sur de longs mois. C'était l'esprit des compagnies sahariennes de jadis. Loin du fokonyaka et n'ayant pas l'oreille des stratèges payés au mois, le Piéton du roi prend date et suggère que les compagnies sahéliennes des pays du G5S soient commandées par des cadres des forces spéciales, spécialement formés à cavaler à la recherche des freux du califat. Les méthodes de mise en insécurité sont spécifiques et vont de la contre-embuscade, à la déception, à la désinformation des populations résidentes, à l'acquisition d'objectifs pour l'artillerie à longue portée et pour les escadrons d'hélicoptères de combat. Est-il nécessaire d'insister sur l'homogénéité tribale des troupes indigènes afin de fluidifier la chaîne de commandement et retour ?
Laissés à eux-mêmes, les gouvernements et autorités militaires régionales, mis à part le Tchad, sont dépassés. L'embellie ne viendra pas avant que les katibas soient détruites. La pacification sera vaine comme on le sait depuis longtemps chez les Français. Nous y sommes pour quinze ans, disait ce tantôt un officier d'état-major. Sauf si les Sahéliens décident que nous leur créons trop de "problèmes" et qu'ils préfèrent l'entre-soi de la palabre et du tribut ; auquel cas nous sortirons du jeu en attendant que l'Etat islamique nettoie toute la zone à son avantage. Sera-t-il plus vulnérable une fois installé ? c'est la question à vingt dollars que se poseront alors le Maroc et l'Algérie, aux premières loges de l'infestation. Apparemment, il ne leur est pas venu l'idée de s'engager dans la traque à nos côtés. Ils le paieront cher.
Radio France internationale fait à sa manière un débriefing de toutes ces attaques en présentant l'opération riposte de l'état-major français sous le nom de Tacouba. Il ne s'agit pas moins que de distribuer des forces spéciales de plusieurs pays européennes dans les unités sahéliennes. Voici l'article proposé avec droit de publication :
Sans faire de la stratégie de caisse à sable, il revient à l'esprit de tout vieil officier d'infanterie que la meilleure réponse à la guérilla n'était pas dans les fortins qui fatalement s'assoupissent près du bac à glaçons, mais dans la chasse aux malfaisants. Les commandos de chasse furent employés en Indochine avec succès jusqu'à ce que le général Navarre gèle le corps expéditionnaire où l'on sait. Pendant la guerre d'Algérie, quand le théâtre d'opérations fut bouclé par les lignes Challe et Morice, les katibas de l'ALN éclatèrent en groupes autonomes (surtout pour leur ravitaillement). Les points d'appui plus ou moins fortifiés de l'armée française s'avérèrent vite inutiles, comme des casernes de carabiniers voués à arriver bien après chaque drame. D'où l'idée de mettre tout le territoire en insécurité en lançant des unités légères très mobiles traquant les fellaghas de jour comme de nuit par des embuscades en rase campagne aux points de passage obligés, gués, cols, ponts, chaos rocheux de repli etc...
La limite du dispositif sous un climat désertique est la tendance naturelle de chacun à l'assoupissement et à profiter du confort du point d'appui duquel on prévoit de ne jaillir que sur alerte confirmée. Les dotations des commandos de chasse ne sont pas dispendieuses ; le gros des effectifs peut être puisé dans les populations naturellement aguerries. Par contre tout est une question de mental. Il faut une résilience exceptionnelle pour mener la traque sur de longs mois. C'était l'esprit des compagnies sahariennes de jadis. Loin du fokonyaka et n'ayant pas l'oreille des stratèges payés au mois, le Piéton du roi prend date et suggère que les compagnies sahéliennes des pays du G5S soient commandées par des cadres des forces spéciales, spécialement formés à cavaler à la recherche des freux du califat. Les méthodes de mise en insécurité sont spécifiques et vont de la contre-embuscade, à la déception, à la désinformation des populations résidentes, à l'acquisition d'objectifs pour l'artillerie à longue portée et pour les escadrons d'hélicoptères de combat. Est-il nécessaire d'insister sur l'homogénéité tribale des troupes indigènes afin de fluidifier la chaîne de commandement et retour ?
Laissés à eux-mêmes, les gouvernements et autorités militaires régionales, mis à part le Tchad, sont dépassés. L'embellie ne viendra pas avant que les katibas soient détruites. La pacification sera vaine comme on le sait depuis longtemps chez les Français. Nous y sommes pour quinze ans, disait ce tantôt un officier d'état-major. Sauf si les Sahéliens décident que nous leur créons trop de "problèmes" et qu'ils préfèrent l'entre-soi de la palabre et du tribut ; auquel cas nous sortirons du jeu en attendant que l'Etat islamique nettoie toute la zone à son avantage. Sera-t-il plus vulnérable une fois installé ? c'est la question à vingt dollars que se poseront alors le Maroc et l'Algérie, aux premières loges de l'infestation. Apparemment, il ne leur est pas venu l'idée de s'engager dans la traque à nos côtés. Ils le paieront cher.
dimanche 3 novembre 2019
Et le Mur chut !
Il y a trois évènements dans ma vie auxquels j'ai assisté grâce à la télévision et qui m'ont marqué : l'alunissage des astronautes américains, la rupture de la digue communiste à Berlin, la destruction des tours de Manhattan. Nous commémorons cette semaine le deuxième, la chute du Mur de Berlin, il y a trente ans ! L'article de la Wikipedia est très bien fait. Ma joie fut immense de voir ruiner le projet communiste d'asservissement des esprits et des corps, surtout en pensant aux copains que j'avais pu me faire dans les pays de l'Est à l'occasion d'échanges estudiantins, et plus tard au Schloss Leopoldskron de Salzbourg dans un séminaire financier de relations publiques intéressées.
J'entends aujourd'hui les réserves imbéciles de tribuns communistes qui marquent leur territoire en critiquant l'anschluss de la République démocratique allemande par le chancelier Kohl. Il faut dire qu'à l'époque déjà la Gauche française s'offusquait de voir détruire un modèle, améliorable certes, mais tellement prometteur : Mitterrand partit en visite d'Etat à Pankow en décembre 89 pour souhaiter longue vie à la RDA, six semaines après l'ouverture de la Porte de Brandebourg !
Malgré les réticences franco-anglaises clairement exprimées, tout était déjà écrit. Les chancelleries étaient bien en retard sur le sentiment populaire profond qui appelait à la renaissance du vieux reich sous une forme démocratique et décentralisée comme on la connaissait à l'Ouest. Nul ne doutait de la réunification entre Allemands avec le nihil obstat américain qui entraînerait la renaissance de la capitale de Prusse - les Polonais exigeaient déjà des assurances pour la ligne Oder-Neisse que Bonn ne voulait pas confirmer jusqu'à ce les Alliés l'y obligent ; et in fine la translation des cendres de Frédéric-Guillaume et celles de Frédéric II à Sans-Souci.
Kohl et la Deutsche AG n'ont pas mégoté pour faire la réunification à l'avantage des Ossis, parité du deutschemark et du mark oriental non convertible, paiement à milliards de la réinstallation des troupes soviétiques en Russie, vaste plan de réhabilitation de l'économie orientale qui coûta si cher qu'il mit à genoux des pays du serpent monétaire européen comme la France de Bérégovoy. N'oublions pas quand même, parmi les acteurs décisifs de l'histoire, Mikhaïl Gorbatchov qui avait compris avant tout le monde que l'Union soviétique était un monstre débilité en fin de vie. Sans lui, rien n'aurait pu advenir, Moscou aurait écrasé dans le sang le soulèvement polonais Solidarność qui avait allumé la mèche mente de la désagrégation ! Il est le seul survivant en l'affaire !
C'est le moment d'entendre Mstislav Rostropovitch exprimant son intense émotion au pied du mur, deux jours après l'évènement :
J'entends aujourd'hui les réserves imbéciles de tribuns communistes qui marquent leur territoire en critiquant l'anschluss de la République démocratique allemande par le chancelier Kohl. Il faut dire qu'à l'époque déjà la Gauche française s'offusquait de voir détruire un modèle, améliorable certes, mais tellement prometteur : Mitterrand partit en visite d'Etat à Pankow en décembre 89 pour souhaiter longue vie à la RDA, six semaines après l'ouverture de la Porte de Brandebourg !
Malgré les réticences franco-anglaises clairement exprimées, tout était déjà écrit. Les chancelleries étaient bien en retard sur le sentiment populaire profond qui appelait à la renaissance du vieux reich sous une forme démocratique et décentralisée comme on la connaissait à l'Ouest. Nul ne doutait de la réunification entre Allemands avec le nihil obstat américain qui entraînerait la renaissance de la capitale de Prusse - les Polonais exigeaient déjà des assurances pour la ligne Oder-Neisse que Bonn ne voulait pas confirmer jusqu'à ce les Alliés l'y obligent ; et in fine la translation des cendres de Frédéric-Guillaume et celles de Frédéric II à Sans-Souci.
Kohl et la Deutsche AG n'ont pas mégoté pour faire la réunification à l'avantage des Ossis, parité du deutschemark et du mark oriental non convertible, paiement à milliards de la réinstallation des troupes soviétiques en Russie, vaste plan de réhabilitation de l'économie orientale qui coûta si cher qu'il mit à genoux des pays du serpent monétaire européen comme la France de Bérégovoy. N'oublions pas quand même, parmi les acteurs décisifs de l'histoire, Mikhaïl Gorbatchov qui avait compris avant tout le monde que l'Union soviétique était un monstre débilité en fin de vie. Sans lui, rien n'aurait pu advenir, Moscou aurait écrasé dans le sang le soulèvement polonais Solidarność qui avait allumé la mèche mente de la désagrégation ! Il est le seul survivant en l'affaire !
C'est le moment d'entendre Mstislav Rostropovitch exprimant son intense émotion au pied du mur, deux jours après l'évènement :
Ta gueule, Monsieur Mélenchon !
dimanche 27 octobre 2019
Il nous manque Mr. Lewis Alan Reed !
Deux heures et des poussières. Lou Reed au Capitol Theater Passaic en 1984, un des temples du rock aujourd'hui remplacé par un mall. La disparition de Lou Reed, il y a six ans déjà, fait un grand trou dans la raquette du temps. Pas besoin d'en faire des tonnes. Enjoy ! Au casque !
Après avoir fait carrière dans le porno, le Capitol de Passaic fut un point de passage obligé de toutes les pointures du rock, même commercial. On y a vu les Rolling Stones, Bruce Springsteen, Frank Zappa, Willie Nelson, The Who, Prince et cent autres. Plutôt branché rock alternatif quoique le rock le soit par essence, on peut découvrir The Capitol Theater sur un album de R.E.M. qui passe un hommage à Lou Reed en position 2. C'est par ici !
- Sweet Jane
- I'm Waiting For My Man
- Martial Law
- Down At The Arcade
- Legendary Hearts
- There She Goes Again
- Turn Out the Light
- My Red Joystick
- Average Guy
- Street Hassle
- Sally Can't Dance
- Walk On The Wild Side
- Satellite Of Love
- New Sensation
- A Gift
- Doin' The Things That We Want To
- Waves Of Fear
- I Love You Suzanne
- White Light White Heat
- Turn To Me
- Kill Your Sons
- Coney Island Baby
- Maybe (The Chantels)
- He's Gone
- People Who Died (Jim Carroll)
- Rock 'N' Roll
Y furent :
Lou Reed † - Solo et guitare
Robert Quine † - Guitare
Fernando Saunders à la basse et chant
Peter John Wood † aux ivoires
Lenny Ferraro à la batterie
Si la vidéo est bloquée au partage (ça arrive souvent),
reportez-vous sur Youtube ici :
https://youtu.be/yOoXjYppyMM
©EMI Music Publishing
Après avoir fait carrière dans le porno, le Capitol de Passaic fut un point de passage obligé de toutes les pointures du rock, même commercial. On y a vu les Rolling Stones, Bruce Springsteen, Frank Zappa, Willie Nelson, The Who, Prince et cent autres. Plutôt branché rock alternatif quoique le rock le soit par essence, on peut découvrir The Capitol Theater sur un album de R.E.M. qui passe un hommage à Lou Reed en position 2. C'est par ici !
vendredi 25 octobre 2019
La grande croix de Los Caídos
La translation des cendres du généralissime Francisco Franco le 24 octobre 2019 a été déléguée à la famille du Caudillo à ce qu'en ont voulu montrer les reportages de la presse espagnole, particulièrement celui d'El País qui a fait un direct non-stop sur l'évènement. Le gouvernement socialiste s'est contenté d'envoyer la ministre de la Justice pour surveiller l'extraction du cercueil du mausolée et son chargement sur l'hélicoptère de l'Armée de l'Air mis à disposition sur requête de la Guardia civil. Nous ne revenons pas sur cette journée très significative de l'acharnement du président Sanchez en pleine campagne électorale, significative aussi des maigres bataillons franquistes accompagnant la réinhumation dans la chapelle funéraire des Franco au cimetière communal de Mingorrubio, car ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans ce billet.
Si l'on suit depuis un an les déclarations des leaders de la gauche espagnole, on peut déceler l'intention qui motive cette première translation (celle de Primo de Rivera, fondateur de la Phalange, est prévue sinon faite) qui n'est que la "défranquisation" du pays à l'image de ce qui s'est fait en Russie pour Staline ou en Allemagne pour Hitler. En Italie, ce fut plus cool. Un commentateur de l'évènement insistait aujourd'hui sur l'évidence que les "restes" de Franco n'étaient pas dans cette bière portée par ses descendants, mais plutôt dans tout le pays, dans des lois, des positions sociales, des monuments publics, des fortunes... Ce n'est donc pas seulement le site du Valle de Los Caídos qui est menacé mais tout l'héritage franquiste. On pense à la Fondation Franco présidée par le prince Luis-Alfonso de Borbón, entre autres.
La dénazification de l'Espagne ne pourra pas s'opérer sans heurter les convictions patriotiques ancrées profondément dans beaucoup de familles qui furent jadis du côté du manche mais surtout sans attaquer de front de puissantes positions établies de longue date. Si l'on sait que ce pays fut fondé à l'origine sur l'amalgame jamais conclu de royaumes orgueilleux, les fameuses Espagnes des titres portés par le souverain, ce pays ingouvernable aux dix millions de rois, disait Ferdinand VII, doit chercher en permanence sa cohésion. Les séparatismes basque, catalan et galicien sont là pour nous en faire souvenir. Si la désacralisation commencée du mausolée de Los Caídos n'a jusqu'ici déclenché aucun soulèvement parce que la guerre civile est finie depuis quatre-vingt ans et que les gens sont abrutis par les difficultés de la vie quotidienne, il n'est pas dit que la société espagnole ne se fracture plus encore entre partisans de l'ordre et progressistes béats si l'affaire continue. Mais pis encore pour le pouvoir, l'attaque contre les fortunes acquises pourrait lever des contestations du grand capital espagnol qui n'ira pas de main morte contre les apprentis sorciers de la Vérité à tout prix, tant ils ont de choses à cacher.
Ce que ne dit pas le PSOE mais d'autres ne s'en privent pas, c'est que dans l'héritage franquiste qui doit être purgé se trouve la dynastie des Bourbons (honnie en Catalogne). Et finalement la monarchie elle-même imposée par le Caudillo. Ce qui se joue en Espagne à échéance de cinq ans ou un peu plus, n'est pas seulement la "défranquisation" à l'européenne mais l'inversion des cartes en main lors de la victoire de 1939. C'était une guerre civile et Pedro Sanchez donne l'impression de souvent l'oublier. D'oublier aussi que dans aucun des pays qu'il prend pour modèle n'a éclaté de guerre civile sauvage comme en Espagne. Veut-il gagner la guerre perdue par ses pères ? Il pensera l'avoir gagnée quand on descendra la grande croix de Los Caídos qui menace la circulation aérienne. Peut-être que celui qui sert de pape à Rome y trouvera quelque chose à redire à défaut de lui conseiller de ne pas tenter le diable qui fait bombance de la connerie humaine.
Postscriptum du 26.10.19 : Telos fait un point très intéressant sur la situation politique espagnole à l'occasion du transfert de Franco : c'est par ici.
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